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Regardez L'invité de RTL du 13 août 2023 avec Alexandre de Saint Aignan.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 6h, 9h15, RTL Matin Week-end avec Alexandre de Saint-Aignan.
00:08 C'est l'homme des étoiles.
00:23 Mais oui évidemment.
00:24 Ravie de vous, oui.
00:25 Parce qu'on ce dimanche matin, RTL vous emmène à la conquête de l'espace.
00:28 Bonjour Olivier Sangui.
00:29 Bonjour.
00:31 Vous êtes spécialiste de l'astronautique,
00:33 responsable de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouse.
00:36 Pendant qu'on se parle, il y a un vaisseau spatial russe
00:39 qui est en train de faire route vers la Lune.
00:41 Il a été lancé vendredi.
00:43 La dernière mission lunaire pour Moscou, c'était il y a plus de 50 ans.
00:46 Pourquoi c'est important, Olivier Sangui, en 2023 de retourner sur la Lune ?
00:50 Eh bien parce qu'il y a en fait un élan général vers la Lune.
00:54 Il faut savoir qu'en ce moment, il y a une autre sonde, indienne celle-ci,
00:58 qui tourne autour de la Lune et qui va aussi se poser sur la Lune.
01:01 Donc on va avoir deux arrivées sur la Lune d'ici la fin du mois d'août,
01:06 entre le 21 et le 23 août.
01:08 Et pourquoi est-ce que c'est important de retourner sur la Lune ?
01:11 Eh bien pour plusieurs raisons.
01:13 D'abord, scientifique, on ne sait pas tout sur la Lune.
01:15 Il faut savoir qu'en gros, la Lune en matière de surface,
01:18 c'est aussi grand que le continent africain.
01:20 Donc ce n'est pas parce qu'on a envoyé 12 hommes,
01:22 même s'ils ont fait beaucoup d'expériences et ramené des échantillons,
01:25 et plusieurs sondes automatiques lors de la course à l'espace des années 60,
01:28 qu'on sait tout sur la Lune.
01:30 Donc on y retourne aussi parce que c'est un moyen pour les pays
01:34 de démontrer leur savoir-faire technologique,
01:36 de participer à la société de la connaissance.
01:38 Et on pense qu'à très longue échéance, la Lune, c'est l'espace.
01:42 C'est, on va dire, l'étape technique pour aller plus loin.
01:44 Mars, sur la Lune, on va développer de nouvelles technologies,
01:47 de nouvelles façons de faire du spatial,
01:49 notamment apprendre à exploiter les ressources locales.
01:51 On ne va pas tout emmener.
01:52 On pourra, dans le futur, pas tout de suite,
01:54 utiliser ce qu'il y a sur la Lune pour aller plus loin.
01:57 Ou même, par exemple, si on fait des missions habitées,
01:59 imaginez, sur la Lune, il y a de la glace d'eau.
02:01 La glace d'eau, c'est de l'eau, ça se boit.
02:02 C'est aussi de l'oxygène, ça se respire.
02:04 C'est de l'oxygène et d'hydrogène, c'est du carburant fusé.
02:06 - Oui, donc ça veut dire que, aussi, derrière ça,
02:09 on va y chercher des ressources.
02:10 Enfin, il y a une ambition géopolitique,
02:11 parce qu'il y a plusieurs pays qui y vont,
02:13 plusieurs pays différents.
02:14 Donc il y a quelque chose de scientifique,
02:15 mais chacun de son côté.
02:17 - Oui, aussi, en effet, il y a un enjeu géopolitique.
02:20 Alors d'abord, en ressources, c'est pas des ressources pour la Terre.
02:22 Ça coûterait beaucoup trop cher.
02:23 C'est des ressources sur place, pour ne pas avoir à tout emmener.
02:25 Mais, géopolitiquement, vous avez raison.
02:27 En effet, il y a, on va dire, une sorte de deux grosses initiatives, en ce moment.
02:31 Il y a l'initiative du programme Artemis de la NASA,
02:34 auquel l'Agence Spatiale Européenne est un partenaire de premier plan.
02:37 Donc le but, c'est le retour d'hommes et de femmes sur la Lune.
02:40 Il y a l'initiative chinoise, et là, c'est pareil.
02:43 C'est également des missions habitées, à terme, sur la Lune.
02:46 Et la Russie est partenaire de l'initiative chinoise.
02:48 Notez bien que c'est pas la Russie qui a l'initiative.
02:50 C'est la Chine qui a l'initiative de ce qui s'appelle
02:53 International Lunar Research Station, autrement dit, Station de Recherche Internationale Lunaire.
02:57 Et la Russie, là, avec l'Una 25, veut démontrer
03:00 qu'elle sait encore aller sur la Lune en automatique.
03:02 Elle l'a déjà fait.
03:03 Elle n'a jamais envoyé d'astronaute sur la Lune.
03:05 Mais là, elle veut démontrer, oui, nous sommes encore capables d'être,
03:08 autrement dit, un partenaire pour la Chine.
03:10 - On comprend bien que l'espace, c'est un lieu de conquête pour les grandes puissances.
03:13 Mais aussi, de plus en plus, pour les compagnies privées.
03:16 Il y a SpaceX d'Elon Musk, le patron de Tesla.
03:18 Blue Origin, l'entreprise du patron d'Amazon, Jeff Bezos.
03:22 Ou encore Virgin Galactic, la compagnie du milliardaire américain Richard Branson,
03:25 qui a réussi à envoyer, cette semaine, ses premiers touristes dans l'espace.
03:29 L'espace qui suscite de plus en plus de convoitises.
03:32 Est-ce que c'est un phénomène inquiétant pour vous ?
03:34 - Non, c'est pas un phénomène inquiétant, du moment que les agences spatiales,
03:38 qui, elles, ont quand même un programme scientifique,
03:41 une volonté de servir l'humanité.
03:43 C'est ce qu'ils disent, en avançant la connaissance.
03:45 Ce sont, pour l'instant, les donneurs d'ordre.
03:46 Parce que SpaceX est, on va dire, un prestataire pour la NASA.
03:50 Blue Origin, de Jeff Bezos, compte le devenir.
03:53 Virgin Galactic, de Richard Branson, c'est du tourisme, c'est vrai.
03:57 Alors, ça peut servir aussi à faire des expériences scientifiques.
04:00 Mais attention, Richard Branson, avec Virgin Galactic,
04:02 pour l'instant, il fait ce qu'on appelle du suborbital.
04:04 On dépasse un petit peu la frontière de l'espace.
04:06 Elle est à 80 km aux Etats-Unis, 100 km en international.
04:09 On fait un petit saut de puce, comme ça, de 5 minutes en apesanteur, et on revient.
04:14 Donc là, c'est différent.
04:15 Tandis que SpaceX, ça fait de l'orbital, ça envoie des satellites, ça envoie des sondes.
04:19 Et il va fournir l'atterrisseur lunaire.
04:21 - Olivier Sangui.
04:24 Alors, on vient de perdre la connexion avec Olivier Sangui,
04:26 qui est médiateur à la Cité de l'Espace à Toulouse.
04:29 On était en train de parler de l'espace et du tourisme spatial.
04:35 On va voir si on peut rétablir la connexion avec Olivier Sangui.
04:37 On va voir si on peut essayer de le joindre dans quelques instants.
04:40 On va marquer peut-être une courte pause.
04:42 Et on essaie de le joindre juste après ça.
04:44 - Voilà, pardon pour ce problème technique.
04:50 On vous retrouve, Olivier Sangui, responsable de l'actualité spatiale
04:54 à la Cité de l'Espace à Toulouse.
04:55 Vous nous entendez bien ?
04:56 - Oui, je vous entends bien.
04:57 - Bon, ça y est, vous êtes revenu.
04:59 J'avais envie qu'on recommence cette discussion avec vous,
05:02 parce qu'on aimerait parler aussi de la planète Mars.
05:05 Il y a des fossiles qui ont été retrouvés cette semaine.
05:07 Des fossiles qui, au premier abord, n'ont l'air de rien du tout.
05:10 Mais quand on regarde de plus près, on voit des traces hexagonales.
05:13 Pourquoi est-ce que c'est important ?
05:15 - Alors, c'est important parce que...
05:16 Donc, c'est le rover Curiosity qui a fait cette découverte.
05:19 C'est important de savoir que ce rover...
05:21 Eh bien, il y a une coopération entre la France et les États-Unis.
05:24 D'ailleurs, c'est ce qu'on explique à la Cité de l'Espace.
05:25 On a ce rover reproduit en taille réelle.
05:28 Et il fonctionne. Le public est très content de le voir.
05:30 Et là, ce qu'on voit, ce sont des formations géologiques, finalement,
05:32 qu'on connaît assez bien.
05:33 Et ça montre qu'il y a une alternance de saisons sèches et saisons humides.
05:37 Enfin, qu'il y a eu il y a 3,8 milliards d'années.
05:40 Et si on pense saison sèche-saison humide,
05:42 on se rapproche de conditions terrestres.
05:44 Donc, on se dit que Mars, ça va dans le sens du fait que Mars a pu abriter du vivant.
05:49 C'est-à-dire que ça a été habitable, mais on ne sait pas encore si Mars a été habité.
05:53 Alors, attention, pas de petits hommes verts.
05:54 On pense plutôt à des microbes.
05:55 - Mais ça veut dire que quand on voit Mars dans son état actuel,
05:58 ça peut représenter l'avenir de la Terre ?
06:00 C'est-à-dire ce à quoi la Terre pourrait ressembler dans quelques milliards d'années ?
06:04 - Disons qu'en effet, ça démontre les possibilités qu'une planète peut perdre son habitabilité.
06:10 Ça rentre dans le champ des possibles.
06:12 Avant, on se disait que la Terre, c'est habitable, Mars, ça ne l'est pas,
06:14 Vénus, ça n'est plus, etc.
06:16 Mais là, on se rend compte que tout change, finalement.
06:18 Et qui sait ? Malheureusement, ça peut arriver à terme à la Terre.
06:21 Ça arrivera quand le Soleil viendra en fin de vie.
06:24 Dans 4 milliards d'années, on a le temps,
06:26 il deviendra une géante rouge.
06:27 Et là, c'est vrai que la Terre va s'assécher complètement.
06:29 - On termine avec un autre phénomène spatial intriguant.
06:32 La nuit dernière, si vous avez profité de vos vacances pour regarder le ciel,
06:35 il y a de fortes chances pour que vous ayez observé des étoiles filantes.
06:38 On appelle ça la nuit des étoiles ou les perséides.
06:41 Olivier Sangui, comment est-ce qu'on peut expliquer ce phénomène ?
06:44 - C'est très simple. Ce ne sont pas des étoiles, d'abord.
06:46 En fait, ce sont des poussières qui rentrent dans l'atmosphère et qui brûlent.
06:49 Et ce qu'on voit, c'est une poussière qui brûle dans l'atmosphère.
06:52 Pour les perséides, précisément, on sait que ce sont des poussières
06:55 semées par la comète Swift-Tuttle.
06:57 C'est le nom des personnes qui l'ont trouvée.
06:59 Et la Terre rentre dans ce nuage de poussière en août.
07:02 Ça ressemble, si vous voulez... Bon, alors, ce n'est pas la bonne saison.
07:05 Quand vous roulez et qu'il neige, vous avez l'impression que les flocons
07:08 viennent vers vous par effet de perspective.
07:10 Eh bien, c'est exactement la même chose.
07:12 Il y a ces particules de poussière, la Terre rentre dans ce nuage de poussière,
07:16 elle brûle et on a l'impression qu'elle vient comme ça vers nous.
07:19 C'est ça, l'appui des étoiles, des perséides.
07:22 - Et on a l'impression de voir des étoiles filantes.
07:24 Pourquoi est-ce que ça recommence tous les ans ?
07:26 - Eh bien, parce que la Terre, sur son orbite, rencontre le nuage de poussière
07:30 laissé par une comète à cet endroit-là.
07:32 Il faut savoir qu'il y a d'autres puits d'étoiles filantes.
07:34 Bon, le nom n'est pas le propre, mais il est poétique, il est beau.
07:37 Tout au long de l'année, ce n'est pas la seule,
07:39 mais celle des perséides, eh bien, c'est une des plus faciles à voir.
07:42 Et puis, c'est l'été, les gens sont en vacances,
07:44 ils peuvent plus facilement profiter de la nuit,
07:46 puisque le lendemain, s'ils sont en vacances, ils ne travaillent pas.
07:49 Donc voilà, parce que les perséides, c'est bien souvent après 23 heures,
07:52 voire même autour d'une heure, deux heures du matin,
07:54 que c'est le plus facile de les voir.
07:56 - Et c'est important aussi pour les scientifiques ?
07:58 - Oui, c'est connu.
08:01 Ces poussières-là, elles brûlent, donc on ne récolte pas grand-chose.
08:04 En revanche, les scientifiques essayent de faire des prévisions,
08:09 on va dire, de pics, et il faut reconnaître que chaque année,
08:12 ça s'améliore de plus en plus.
08:13 Maintenant, c'est assez régulier.
08:14 Le pic avait été annoncé pour cette nuit, il a, semble-t-il, eu lieu.
08:19 Ceci dit, vous pouvez quand même encore en profiter, regarder les nuits,
08:22 en fait, des étoiles filantes, on en voit quasiment toutes les nuits.
08:24 Lorsqu'il y a une pluie d'étoiles filantes, on en voit un peu plus.
08:27 Voilà, c'est le principe.
08:28 - Merci beaucoup Olivier Sangui, responsable de l'actualité spatiale
08:31 à la Cité de l'Espace de Toulouse.
08:32 Vous nous avez fait rêver encore ce matin.
08:34 On vous souhaite un bon dimanche et un bel été.
08:37 - Bon dimanche à tous !
08:38 (Musique)
08:41 RTL
08:42 (Musique)
08:44 *Musique*
08:46 Merci à tous !

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