C'est "un phénomène qui s'amplifie à La Réunion", alerte Cécile Squarzoni, la présidente d'APEBA, une association de lutte contre la maltraitance animale. Ce phénomène est celui du stockage de chiens dans des cabanons de fortune où des actes de cruautés seraient exercés sur ces animaux. L'association reçoit un signalement par semaine sur les secteurs de Saint-Denis, Saint-André et Saint-Benoit. Cécile Squarzoni se dit aujourd'hui effrayée par la situation. C'est pourquoi nous l'avons suivi lors d'un repérage d'un des ces lieux à Saint-Denis.
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00:00 On doit être à 10 mètres de la cabane.
00:02 Les gamins sont arrivés, ils les ont menacés à coups de sabre,
00:03 ils ont dû repartir sans les chaus.
00:05 On voit là où étaient les chaus.
00:06 Aujourd'hui, on va vous parler d'un phénomène qui s'amplifie à La Réunion
00:09 d'après Cécile Squarzoni, présidente d'APBA,
00:11 une association qui lutte contre la maltraitance animale.
00:14 Ce phénomène est celui du stockage de chiens dans des cabanons de fortune
00:17 où seraient exercés des actes de cruauté envers ces animaux-là.
00:21 L'association reçoit environ un signalement par semaine
00:24 sur les secteurs de Saint-Denis, Saint-André et Saint-Benoît.
00:27 Cécile se dit aujourd'hui effrayée par la situation.
00:30 C'est pourquoi avec mon confrère Sébastien Gignoux,
00:32 nous avons pu la suivre lors d'un repérage d'un de ces lieux à Saint-Denis.
00:35 On a été informés par des bénévoles qui se promenaient là
00:38 et qui ont vu trois chiots.
00:39 Elles ont voulu les sortir de là et les sauver.
00:42 En fait, elles sont tombées sur la cabane
00:44 avec des jeunes qui les ont interdits de récupérer les animaux.
00:48 Donc en fait, on a eu un point GPS qui nous a été donné par les bénévoles.
00:52 Et vous voyez, donc on va pouvoir s'y rendre pour trouver le lieu de stockage des chiots.
00:58 Quand les animaux sont signalés, on y va immédiatement.
01:00 Aujourd'hui, on pense que le lieu est vide.
01:03 Mais c'est pour montrer les conditions dans lesquelles les animaux sont stockés,
01:08 le fait que c'est caché et qu'il faut vraiment chercher ces endroits pour les trouver.
01:13 Et donc, on imagine qu'il y en a beaucoup qui existent
01:15 et qui ne sont pas connus des services.
01:16 On a sorti plus de 115 chiens en 18 mois.
01:18 Et c'est vrai que régulièrement, il va y avoir à peu près 20 à 30 % de squattes
01:21 qui sont des constructions sauvages faites dans la nature.
01:25 Il y a essentiellement de la torture, des actes de cruauté gratuits.
01:30 Il peut y avoir du mordant, des combats de chiens.
01:33 Et après, peut-être des trafics, des reventes.
01:35 Mais étant donné le nombre de crânes qu'on retrouve et les ossements,
01:38 on pense que les chiens n'ont pas du tout une durée de vie longue.
01:42 Et c'est plutôt de la torture et des actes de cruauté gratuits.
01:44 On a très rarement des flagrants délits.
01:45 Il faut pouvoir intervenir au moment où les jeunes, c'est quasiment des mineurs qui font ça.
01:51 Et souvent, on entend le bruit des animaux, mais il n'y a plus personne.
01:54 On travaille main dans la main avec la police nationale sur Saint-Denis-Saint-André.
01:58 Et vraiment très régulièrement avec la mairie aussi,
02:02 qui essaye de fermer les endroits de stockage.
02:04 Donc ça, c'était des restes de jambon, de saucisses et tout ça.
02:08 Ça, c'est des appâts.
02:09 À ce moment-là, nous tournions en rond depuis un certain moment.
02:11 Et ces déchets ont permis de nous guider.
02:14 C'est là. C'est là.
02:17 Il y a peut-être quelqu'un, on va voir.
02:21 Voilà, je cherche des traces de chiens ou de chiots.
02:25 Vous pouvez voir qu'il y a des boîtes de chiens, qu'il y a des gamelles d'eau.
02:33 Dans un endroit comme ça, on comprend que c'est bien qu'il y avait des chiens ici.
02:36 On voit là où étaient les chiots.
02:38 Et là, il y a un truc d'aspirateur.
02:40 Les taper, les remettre dans la gueule.
02:42 Là, ils ne sont plus là.
02:43 Alors peut-être qu'ils étaient là hier, peut-être qu'ils seront là demain.
02:45 Peut-être qu'il y en aura des nouveaux.
02:46 On les prend en photo et après, on les ajoute à notre plainte et au dossier squat.
02:49 Il faut savoir que la SPA de Paris va porter plainte avec nous.
02:52 Et puis 30 millions d'amis aussi.
02:54 Parce que c'est quand même des actes de torture en bande organisée qui durent depuis 2016.
02:58 C'est les premiers finalement.
02:59 C'était en 2016 à La Chaumière.
03:01 Et ça continue et ça empire.
03:03 Vous la prenez ?
03:08 Oui, je ne vais pas la laisser.
03:10 Je ne vais pas la laisser pour pas qu'ils s'en servent.
03:12 C'est quand même un camp élabéré avec certainement un stockage adulte là.
03:15 Et puis un stockage chaud.
03:17 Il y a de quoi s'allonger.
03:19 Il y a la cuisine.
03:21 C'est un campement, je pense, qui est régulièrement utilisé.
03:24 Globalement, les chiots qu'on sort de squat et qu'on arrive à sauver avant qu'ils disparaissent,
03:31 il y en a certains qui sont mutilés, qui sont donc très traumatisés et très tétanisés.
03:35 Mais on arrive à les récupérer en quelques semaines.
03:37 Après, ils sont adoptés.
03:39 D'autres viennent juste d'être stockés, viennent juste d'être attrapés dans la rue.
03:42 Donc ils n'ont pas encore eu de traitement, on va dire, de sévices.
03:46 Et ils sont assez facilement adoptables.
03:48 Alors la prochaine étape, c'est qu'on va demander à la police municipale de détruire l'endroit
03:52 pour que ce stockage de chiens ne soit plus en tout cas possible dans ce coin-là.
03:56 Puis de demander qu'après soient débarrassés tous ces déchets,
04:00 parce que c'est quand même aussi des déchets sur l'environnement.
04:03 Et continuer à travailler sur la surveillance des squats avec la police.
04:06 Ces images datent du 16 juin et à ce jour, le cabanon n'a pas encore été détruit.
04:10 Samedi 5 août, l'association accompagnée de la police nationale
04:13 a sauvé une chienne enfermée dans l'une des cages que vous avez pu voir.
04:16 Elle était squelettique, terrorisée et ses mamelles étaient pleines.
04:19 Le sauvetage d'animaux est une mécanique bien rodée entre les associations et les autorités.
04:23 Tous s'accordent pour dire que l'intervention est rapide.
04:26 Mais qu'en est-il de la structure qui permet de réitérer ces actes ?
04:29 Pourquoi ce cabanon existe encore ?
04:31 Ce terrain appartient en fait à l'État et non à la municipalité.
04:34 Le dossier a donc été transféré à un service d'État, l'ADHAL,
04:37 la Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement.
04:40 J'ai contacté le service maltraitance animale de la police nationale,
04:43 chargé de mettre tous les acteurs autour de la table.
04:46 Selon le référendum, la procédure prend du temps parce qu'il faut notamment
04:49 trouver un moyen de traiter les déchets du cabanon
04:51 et qu'il n'y avait pas eu de fait avéré de maltraitance.
04:54 Ça, c'était avant le sauvetage de samedi dernier.
04:57 Est-ce qu'aujourd'hui la procédure va donc s'accélérer ?
04:59 Pour le moment, aucune date de démolition ne m'a été communiquée.
05:02 De son côté, APBA a alerté le gouvernement sur ce type de maltraitance.
05:06 On vous tient évidemment au courant de la suite sur Kikamee.
05:09 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:13 Les déchets du cabanon sont en danger.
05:16 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:19 Les déchets du cabanon sont en danger.
05:22 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org