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00:00 La suite du Club de l'été avec Elodie Frégez, chanteuse, compositrice, actrice, personnalité de la TV.
00:05 Le Tombeau des Lucioles, Princesse Mononoké, est-ce que c'est des films qui vous arrivent de voir ?
00:10 Des films d'animation que vous avez vus ?
00:12 J'ai vu Le Tombeau des Lucioles mais je n'ai pas vu Princesse Mononoké.
00:15 Vous avez pleuré au Tombeau des Lucioles ?
00:16 Ah oui, forcément.
00:17 Comment on ne peut pas pleurer ?
00:19 J'ai même éclaté à Ansanglo je crois.
00:21 Oui, oui.
00:22 Très très beau film des studios Ghibli.
00:24 Ca tombe bien, Caroline Hayao Miyazaki, le réalisateur phare de ce studio japonais d'animation,
00:29 a décidé de sortir sa retraite, c'est un génie.
00:32 Pour un ultime film, ça s'appelle Le Garçon, Le Héron.
00:34 Pas de date officielle en France mais au Japon c'est un énorme carton.
00:37 D'ailleurs un peu surprise parce que le film est très personnel.
00:40 Vous en avez profité pour nous proposer une sélection des incontournables de ce studio Ghibli et de Miyazaki à retrouver sur Netflix.
00:47 Ghibli, un nom d'ailleurs choisi par Hayao Miyazaki au moment de la création du studio,
00:52 il désigne à la fois un avion italien de reconnaissance et d'attaque pendant la seconde guerre mondiale
00:57 mais aussi un vent sec qui souffle dans le désert du Sahara.
01:01 Car ce que voulait Miyazaki, c'était souffler un vent fort sur l'animation et c'est le cas.
01:07 Les films de Miyazaki sont beaux, poétiques, porteurs de valeurs idéologiques et écologiques.
01:12 Alors mon premier choix, c'est Mon Voisin Totoro, sorti en 88 au Japon et seulement en 99 en France.
01:18 Et il est le quatrième film du réalisateur.
01:25 - Qui ne réagit pas quand on entend ça. - Mais oui !
01:28 - C'est une très belle séquence de cette petite fille qui saute sur le vent d'une énorme peluche. Le rêve absolu !
01:36 - Et rien qu'à l'écoute de cette chanson, on comprend tout de suite que Miyazaki voulait faire un film chaleureux et bienveillant pour tout public.
01:42 On se retrouve plongé dans un Japon des années 50.
01:45 Deux sœurs s'installent à la campagne avec leur père pour se rapprocher de l'hôpital où se trouve leur mère malade.
01:51 En explorant leur maison et leur jardin, elles découvrent l'existence d'esprits de la forêt, les adorables Totoro, invisibles aux adultes.
02:00 Mixe entre chat, hibou, panda, ils se nourrissent de glands et les nuits de pleine lune, ils jouent de l'ocarina magique.
02:07 - Et Mon Voisin Totoro, hymne à l'enfance ? - Oui, mais il n'est pas enfantin.
02:11 C'est un conte qui nous rappelle qu'il faut prendre soin de la nature et qu'elle nous le rendra.
02:15 C'est aussi une fable universelle qui nous renvoie à ce moment de l'enfance où notre imaginaire est tellement riche
02:21 qu'on peut en un instant passer du réel au merveilleux comme Alice au Pays des Merveilles
02:26 quand elle court après le Lapin Blanc ou Dorothy dans Le Magicien d'Oz.
02:30 Le film est tellement apprécié au Japon qu'une de ses chansons est devenue une comptine chantée dans toutes les écoles.
02:36 Et Totoro, lui, est devenu l'emblème du studio Ghibli, comme Mickey pour Disney et les Minions pour Elimination.
02:43 - C'est difficile d'échapper aux peluches Totoro.
02:45 Votre deuxième choix, c'est Porco Rosso, c'est le premier film de Miyazaki qui est sorti en France et c'était en 95.
02:50 - Oui, alors à l'époque, il était distribué seulement dans 15 salles françaises,
02:54 mais Porco Rosso n'en est pas moins un grand film de Miyazaki.
02:57 Il nous compte les péripéties du pilote Marco Pago, un aviateur émérite de la Première Guerre mondiale,
03:03 et c'est Jean Reno, d'ailleurs, qui le double dans sa version française.
03:06 - Ennemis comme alliés tombaient comme des mouches.
03:09 Moi, j'avais trois appareils qui me collaient au train.
03:12 Je faisais de l'acrobatie pour m'en dépêtrer et je ne voyais même pas que mes camarades allaient au tapis les uns après les autres.
03:18 Très vite, je me suis retrouvé tout seul.
03:21 - Touché par une malédiction, il est transformé en cochon anthropomorphe.
03:25 Reclu sur une île italienne après la guerre, il sillonne alors le ciel avec son hydravion rouge.
03:31 En tant que chasseur de primes, on l'appelle désormais Porco Rosso.
03:35 Ce long métrage a beau être bourré d'action et d'humour, il est plus adulte qu'il n'y paraît.
03:40 L'audit Jean, c'est un hommage à l'aviation, une passion de Miyazaki que son père lui a transmis.
03:46 Il aborde aussi l'émancipation de la femme dans les années 20 face à la mine de Zogini de l'époque.
03:52 Mais surtout, la mélancolie.
03:54 Elodie, vous en parliez d'un homme usé et désabusé par la guerre et les dérives humaines.
03:58 Comme cette chanson, "Le temps des cerises", qu'on entend dans le film
04:02 et qui fait écho à la mélancolie de Porco Rosso et au temps qui passe.
04:06 * Extrait de "Le temps des cerises" *
04:26 C'est très beau.
04:27 Très belle reprise.
04:28 Evidemment, troisième choix, troisième film de Miyazaki, ça s'appelle "Le voyage de Shiro".
04:33 Oui, on ne pouvait pas passer à côté.
04:35 Il faut dire qu'avec ce film, Miyazaki et le studio Ghibli intègrent la cour des grands de l'animation.
04:41 "Le voyage de Shiro", c'est un Oscar du meilleur film d'animation,
04:45 un ours d'or du meilleur film à Berlin, le deuxième film le plus vu au Japon.
04:51 En France, c'est 1,5 million de spectateurs qui ont été charmés par les aventures de Shiro.
04:56 Une jeune fille qui doit sauver ses parents maudits par la sorcière Yubaba.
05:00 * Extrait de "Le temps des cerises" *
05:17 Du coup, Shiro doit abandonner son nom d'humain et travailler dans une station thermale
05:21 où les esprits aiment se détendre, prendre des bains, dépenser leur argent.
05:26 Oui, "Le voyage de Shiro" est clairement une critique du monde du travail et de notre société de consommation
05:32 où le profit et le désir de posséder toujours plus effacent peu à peu notre identité.
05:38 Mais c'est aussi, Jean, le voyage initiatique d'une héroïne,
05:41 peureuse au début et égocentrique, mais qui à force de se surpasser devient intrépide.
05:46 Miyazaki affirme que la chose la plus importante dans un film est le souvenir qu'il laisse derrière lui.
05:52 Les siens nous laissent clairement des souvenirs féeriques, peuplés de personnages forts et libres,
05:57 aussi magiques et précieux que peut l'être un souvenir d'enfance.
06:01 - Porco Rosso, donc, le voyage de Shiro, bravo.
06:03 - Je crois que tout le monde a compris que j'étais absolument fan de Miyazaki.
06:07 - En tout cas, que vous ne détestiez pas les films du studio Ghibli, ça c'est sûr.
06:10 Qu'est-ce qu'il se passe Clémence ?
06:11 - Bah, le voyage de Shiro, il y a comme une scène qui a traumatisé des milliers d'enfants.
06:15 - Est-ce qu'on est obligé de la raconter ?
06:17 - D'accord, je ne la raconte pas.
06:19 - Je ne traumatiserai pas les auditeurs.
06:21 - Il y en a une.
06:22 - Je viens de te traumatiser.
06:23 - Donc, Porco Rosso, mon voisin d'autoro.
06:25 - Il part en cochon, excusez-moi, mais alors moi ça va.
06:27 - C'est vrai que les parents qui se rendent en cochon, c'est moche.
06:28 - Ils l'ont mérité.
06:29 - Et donc, le voyage de Shiro.