• il y a 2 ans

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Transcription
00:00 Mais c'est fou de se dire que dans 20 ans, ce glacier là, il n'existera plus.
00:03 On pensait que les montagnes, vraiment au sommet, même l'hiver,
00:06 étaient un peu épargnées de la pollution qu'on pouvait retrouver à travers les villes,
00:10 à travers l'agriculture, à travers l'industrialisation.
00:13 Et bien maintenant, il y avait du plastique, du microplastique et de la pollution
00:17 qui se retrouvaient en haute montagne.
00:19 Prendre de la neige dans les glaciers et faire venir avec des hélicoptères,
00:22 pour moi, ça c'est une aberration.
00:24 La position des sportifs de haut niveau, elle est super dure
00:26 et pour moi, qui est fait du sport de haut niveau, qui est voyagé beaucoup,
00:29 qui a fait les JO, qui a été sur des circuits de coupe du monde,
00:33 aujourd'hui, je ne peux pas dire à un jeune snowboarder ou un jeune skieur
00:38 qui a le même rêve, de dire ne le fais pas, n'y va pas.
00:42 Pour moi, c'est plus aux instances fédérales, aux États, à de se dire,
00:48 non, on réfléchit différemment.
00:50 La roche qui est lustrée, qui est polie par la glace,
00:56 les joies du réchauffement climatique sur la grimpe en montagne.
01:00 Quand j'étais gamin, je me souviens que les hivers commençaient en décembre
01:06 et finissaient en avril et qu'on avait une sorte de continuité sur l'enneigement,
01:09 on avait une continuité sur les températures.
01:12 Aujourd'hui, là sur l'hiver 2023 dans les Pyrénées,
01:15 on a eu un hiver qui a commencé mi-janvier et qui s'est terminé mi-mars, fin mars.
01:20 Ça remet en cause au niveau sécuritaire les pratiques de montagne.
01:24 Là, je vous parle plutôt de l'hiver et au niveau du rix d'Avalanche aussi,
01:28 c'est qu'on a des écarts de température au sein même d'un hiver qui sont énormes,
01:31 alors qu'avant, on avait une continuité de ces températures-là
01:35 et qu'aujourd'hui, du jour au lendemain, il va faire -10°C
01:38 et le lendemain, à la même altitude, on va avoir 5-10°C
01:41 et donc ça, sur le manteau neigeux, c'est catastrophique.
01:43 La montagne n'a jamais été un endroit totalement safe, totalement sécuritaire,
01:48 ça, on le sait, mais c'est sûr qu'il y a des dangers qui sont un peu plus présents aujourd'hui.
01:53 Et ça, ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter de pratiquer,
01:55 ça veut dire qu'il faut être un peu plus éduqué,
01:58 il faut prendre plus de renseignements auprès des gens qui ont l'habitude
02:03 et qui passent du temps en montagne.
02:04 C'est simplement la poussée du glacier, et à un moment, il y a le déséquilibre, ça tombe.
02:08 Je te dis, l'année dernière, par exemple, à la même époque,
02:11 il devait y avoir, sans mentir, 30 ou 40 mètres de plus de glace.
02:18 Tu ne pouvais pas grimper dessus directement, tu vois, mais c'était moins chaotique.
02:23 On l'a vécu l'été dernier quand on est venu faire l'ascension du Vignemal,
02:27 c'est que le glacier qui est derrière nous, qui était, il y a encore 5, 10 ans,
02:33 qui était entre guillemets une formalité à traverser
02:36 parce qu'il n'y avait pas de crevasses, il n'y avait pas de seracs,
02:40 il n'y avait pas ces grosses cavités qui sont suspendues.
02:43 On mettait les crampons, on traversait, on arrivait au pied de la face
02:46 et on se retrouvait dans des conditions qui étaient assez optimales.
02:49 Là, aujourd'hui, la traversée du glacier, elle est ultra dangereuse
02:52 et les roches sont polies, donc ça veut dire qu'on peut moins bien s'assurer,
02:57 qu'il y a plus d'éboulements, mais moi j'encourage à fond de continuer à pratiquer
03:02 et de venir parce que c'est en étant là aussi qu'on prend conscience
03:06 qu'on est privilégié de pouvoir faire ça.
03:10 Et moi, ce qui me tenait à cœur aussi de faire un documentaire ici,
03:16 dont les glaciers pyrénéens étaient un des personnages,
03:20 c'est qu'on est la dernière génération à les voir
03:23 et donc on a une sorte de devoir de mémoire.
03:25 Ça tient bien.
03:28 Papay !
03:32 Ça va ?
03:33 Un caillou !
03:34 J'ai eu un !
03:36 [Musique]

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