BIODIVERSITÉ - Sarah EL HAÏRY, la secrétaire d'État chargée de la Biodiversité est l'invitée d'Antoine Cavaillé-Roux
Regardez L'invité de RTL du 07 août 2023 avec Antoine Cavaillé-Roux.
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00:02 RTL Matin
00:06 7h43 sur RTL et nous sommes donc avec Sarah El Haïry, nouvelle secrétaire d'état à la biodiversité. Bonjour !
00:14 Bonjour !
00:17 La biodiversité française qui souffre notamment l'été quand les incendies se multiplient. Plusieurs feux ce week-end à la frontière avec la Catalogne
00:26 espagnole, à Rognac près de Marseille, les bouches du Rhône qui ont le rappel étaient placées en alerte rouge.
00:31 Est-ce que selon vous cette météo des feux de forêt qui est une nouveauté de cette année, est-ce que ça marche ?
00:38 Effectivement la forêt c'est notre meilleur allié contre le changement climatique parce que d'abord ça capte le carbone et ça le stocke.
00:45 C'est un réservoir extrêmement précieux de biodiversité mais la forêt qui met 100 ans à pousser, elle peut brûler en quelques heures.
00:52 Et notre responsabilité elle est collective et d'autant plus grande. D'abord les météos des forêts qui a été mis par le gouvernement
00:57 accessibles. D'ailleurs j'invite tout le monde à regarder quel est le risque, le degré de risque
01:03 autour de soi, faible, modéré, élevé ou très élevé, département par département. Mais on ne peut pas parler de
01:09 d'incendie sans saluer évidemment les soldats du feu puisque c'est plus de 500 pompiers professionnels supplémentaires qui ont été impliqués.
01:18 Face aux sept nouvelles colonnes de renfort, neuf avions et des hélicoptères supplémentaires.
01:22 Bien sûr c'est d'abord des actions de mobilisation
01:25 mais chacun a une capacité d'agir et j'invite évidemment chaque citoyen à adopter les comportements les plus responsables.
01:31 On sait que la grande majorité des départs de feu sont dus à des actions humaines.
01:35 Donc ne pas fumer en forêt bien sûr toujours.
01:38 Quand on est proche d'une forêt on fait attention, on ne jette pas assez mes go et tout ça bien sûr
01:43 ça permet de protéger nos forêts mais en réalité de protéger plus largement des vies puisqu'on sait
01:48 malheureusement combien ça peut coûter à nos pompiers.
01:51 Est-ce qu'il faut aller plus loin dans la répression Sarah El Haïry ?
01:56 Est-ce que je sais pas moi, un jet de mégots c'est 135 euros d'amende, est-ce que c'est suffisant ou est-ce qu'il faut aller
02:02 est-ce qu'il faut augmenter les amendes ?
02:04 Vous savez aujourd'hui un départ de feu par négligence c'est d'abord un délit. Ça veut dire que c'est un an de prison et
02:11 15 000 euros d'amende en cas de violation involontaire parce qu'il y a eu
02:15 un comportement et enfin qui n'a pas respecté les règles. Deux ans de prison 30 000 euros d'amende
02:22 si c'est une violation manifeste. C'est-à-dire que si vous savez, vous le faites, vous jetez volontairement votre mégot.
02:26 Trois ans de prison et 45 000 euros d'amende en cas
02:30 d'incendie de bois, de forêt ou encore de maquis. En réalité c'est ce qui
02:34 enclenche des feux. Dix ans de prison et 150 000 euros d'amende en cas de la mort d'une personne
02:40 dans cet incendie. Je vous assure que la question de la pénition est lourde. Il faut le marteler tout ça, il faut continuer dans la prévention
02:47 il faut multiplier les messages.
02:49 Mille fois oui mais plus que jamais j'en appelle évidemment au civisme.
02:54 Enfin je veux dire quand une forêt brûle c'est au-delà de la biodiversité qu'il y a autour qui brûle, au-delà de la vie des pompiers
03:01 qui est en danger. C'est une mise en danger de villages entiers, de notre patrimoine naturel, culturel.
03:06 C'est notre pays en fait qui a des conséquences
03:10 dramatiques et tout le monde a une possibilité d'agir et c'est pour ça que plus que jamais au-delà de la mobilisation du gouvernement
03:17 pour faire reculer les incendies. Aujourd'hui nous avons besoin
03:21 parce qu'il y a un risque élevé, parce que c'est aussi le changement climatique, il y a trois origines qui mettent en risque
03:28 supplémentaire. Ça s'appelle la règle des 3 30. Un taux d'humidité qui est inférieur à 30 degrés,
03:34 une température supérieure à 30 degrés et des vents qui dépassent les 30 km/h.
03:38 Et bien tout ça avec le réchauffement climatique plus malheureusement le comportement
03:43 qui est d'incivilité
03:46 provoque des drames. Et pour le coup on le voit tout autour de nous, en Grèce, vous l'avez rappelé, en Corse, en Algérie, en Sicile,
03:52 partout il y a ce dôme de chaleur qui provoque effectivement des incendies monstres.
03:57 On a compris le message sur les incendies. Sarah El Haïry, le gouvernement a dévoilé
04:03 sa stratégie nationale
04:05 biodiversité récemment. L'objectif c'est d'enrayer l'effondrement du vivant. On le rappelle
04:10 2700 espèces sont menacées en France. Ça passe par quoi concrètement ? J'insiste sur le concrètement.
04:17 Très concrètement, je vous l'accorde, la stratégie nationale biodiversité
04:22 c'est une politique d'ampleur qui va avoir un financement d'ampleur. D'abord c'est un milliard d'euros pour 2024.
04:30 Pourquoi ? Parce que c'est 39 actions, donc des moyens inédits pour des réponses inédites. Mais pourquoi on le fait ?
04:36 Parce que la planète va mal et l'homme en est responsable en grande partie. Et ça c'est un fait scientifiquement établi, des conséquences quotidiennes
04:43 pour nous d'abord être humain et à côté de ça un effondrement effectivement de notre biodiversité. Quand on dit biodiversité,
04:50 parfois on ne sait pas exactement de quoi on parle. On parle évidemment des animaux, des insectes, des plantes,
04:58 de tout ce qu'il y a autour de nous. Et sur certains territoires, ça donne une sécheresse très forte, des tempêtes régulières.
05:05 Et donc l'effondrement de cette biodiversité c'est aussi, et parfois on l'oublie, vous savez des services rendus gratuitement à notre société.
05:11 Je pense évidemment aux abeilles qui vont polliniser et faire qu'il y ait des fruits et des légumes sur nos tables.
05:18 Donc quelles actions pour justement sauvegarder cette biodiversité ?
05:23 Le cap il est très clair. D'abord on stoppe, puis on inverse l'effondrement du vivant. Les actions elles sont diverses.
05:30 Mobilisation des citoyens, des associations, des entreprises. On réduit les cinq pressions sur la biodiversité. C'est à dire qu'on arrête, on diminue
05:37 l'artificialisation des sols parce que ça fait de la perte d'espace naturel. On réduit les pollutions,
05:42 on lutte contre les espèces exotiques envahissantes, on lutte contre le changement climatique.
05:47 On lutte contre l'artificialisation des sols. Est-ce que ça veut dire par exemple que vous allez renoncer à certains projets d'infrastructures ?
05:56 Je sais pas moi je pense à l'autoroute entre Castres et Toulouse ou à la ligne de train entre Lyon et Turin.
06:02 Vous savez l'artificialisation des sols c'est une discussion qui se fait avec les élus locaux
06:08 dans les territoires au plus proche. Ça c'est notre méthode parce que protéger la planète, protéger
06:13 notre patrimoine naturel et la nature autour de nous se fait pas par des injonctions.
06:17 Par contre ce qui est certain c'est qu'il faut arrêter de surexploiter les ressources et pour ça on accompagne, secteur par secteur.
06:24 On réduit de 10% la consommation d'eau des secteurs qu'on consomme le plus, on restaure de la nature là où elle était abîmée.
06:31 Et je vais vous donner un exemple très concret qui va toucher des millions d'enfants dès la rentrée. On va par exemple
06:36 porter la renaturation dans les cours. Dans les cours d'école je parle. C'est à dire ramener en réalité
06:43 la biodiversité des arbres. Quand on met des arbres dans les villes ça donne quoi ? Et bien ça donne des îlots
06:49 de fraîcheur pour lutter contre les grandes canicules. Et bien pour des exemples aussi concrets nous avons besoin
06:55 évidemment du soutien des collectivités mais aussi d'ambition extrêmement forte et c'est ce que pose la stratégie nationale biodiversité.
07:01 Parce que si on ne se donne pas ces moyens là, aujourd'hui, c'est simple, on va
07:07 voir continuer de se dégrader notre nature, notre planète alors même que c'est ce qu'on a de plus précieux. Mais il n'y a pas que ça.
07:14 Objectif 30% d'air protégé qui ont déjà été atteints, 10% sous protection forte avec 5% des mers.
07:22 Je pense à l'objectif de 100% des communes littorales engagées dans une démarche. Un exemple très concret,
07:27 plage sans plastique d'ici 2030 ou encore parce que si on protège cette planète c'est pour nos enfants,
07:32 passer de 1000 à 18 000 airs éducatifs d'ici 2030 puisque c'est pour eux. Alors il faut accompagner aussi la plus jeune génération
07:39 à protection de cette planète. Il faut qu'on avance Sarah Lahiri.
07:42 Vous comptez donc défendre la biodiversité, vous venez de le dire, mais dans le même temps
07:46 vous avez salué la mise en place d'une brigade loup dans l'Aveyron, c'est la deuxième du genre.
07:52 Elle vise à autoriser les tirs de défense contre les loups, autrement dit
07:56 les abattre. Vos propos ont été dénoncés par les associations de défense de l'environnement. Qu'est ce que vous leur répondez ?
08:02 Il n'y a pas de mais à voir.
08:04 J'entends très bien la détresse des éleveurs et il y a un enjeu évidemment économique mais aussi très psychologique.
08:11 Notre objectif c'est la conciliation des activités humaines, qui est l'activité d'élevage en particulier, et la préservation d'une espèce qui est protégée.
08:18 L'action de l'État est extrêmement volontariste et c'est l'ensemble des acteurs dans le cadre
08:24 de règles très précises. Et pour accompagner les acteurs quand il y a une arrivée du loup, je pense évidemment aux agriculteurs et aux éleveurs,
08:31 c'est des moyens financiers pour d'abord réduire les dégâts, améliorer la capacité d'intervention
08:36 des brigades loups, celle qui a été à d'ailleurs instaurée la nouvelle suite à la demande
08:43 et à l'engagement conformant l'engagement du président de la république à Rhodes.
08:46 Mieux comprendre aussi le comportement du loup et son impact sur son écosystème, c'est des programmes de recherche, mais soyons très clairs.
08:52 Notre objectif c'est la conciliation des activités humaines, d'élevage en particulier bien sûr, et la préservation d'une espèce qui est protégée.
08:59 Et donc plus on suit cette population, plus on suit ces mouvements, plus on la stabilise, plus on accompagne des situations qui sont pour le coup pour les éleveurs
09:09 dramatiques quand il y a des attaques et des attaques en particulier. Et c'est pour ça que très sincèrement je salue au quotidien le travail de l'Office français de la biodiversité
09:18 qui soutient les acteurs. Mais on va dans quelques semaines
09:23 avoir un grand rendez-vous qui sera un grand rendez-vous autour de la préfète en charge du loup qui réunira à nouveau l'ensemble des
09:30 personnes qui sont touchées par ce sujet pour trouver des solutions ensemble.
09:35 Merci beaucoup, merci d'avoir répondu aux questions de RTL.
09:40 et d'autres.
09:41 Merci.
09:41 Merci à tous !