Camille Gottlieb “Je ne suis pas que la fille de ou la nièce de”

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Camille Gottlieb : “Je ne suis pas que la fille de ou la nièce de”
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00:00 C'est un tourbillon de sincérité et d'émotion. Elle parle de ses angoisses, ses désirs, ses amours.

00:16 Elle répond sans détour aux questions, n'en est lue d'aucune.

00:24 A quelques heures du gala de la Croix-Rouge, organisé à la salle des étoiles du Sporting de Monte Carlo, elle nous accueille au palais, dans le bureau de sa mère, la princesse Stéphanie, décorée de photos de famille.

00:39 Elle est en short et sandales, d'une élégance chic décontractée.

00:46 C'est un volcan qui bouillonne. Le monde qui l'entoure la fascine.

00:53 Elle sait que sa personnalité bétillante attire les regards.

00:59 Elle s'engage de plus en plus au sein de la principauté, accompagne régulièrement son oncle, le souverain, dans des sorties officielles.

01:11 Quand on la rencontre, elle passe d'une idée à une autre, vous raconte sa découverte récente d'un refuge pour animaux au Portugal, son association Be Safe Monaco, qu'elle a créée en 2017 pour prévenir et sensibiliser les jeunes et leurs parents au danger de l'alcool au volant, son goût pour la lecture et l'écriture.

01:31 Quand on la retrouve quelques heures plus tard, elle est exemplaire aux côtés du prince Albert II et de la princesse Charlène.

01:41 Gala, c'est la deuxième fois que vous participez au Gala de la Croix-Rouge Monégasque, aux côtés de votre oncle, le prince Albert II, et de son épouse la princesse Charlène.

01:52 Que représente cet événement pour vous? Camille Gotlib, il est très important, d'abord pour la principauté, et puis pour moi,

02:05 afin que je puisse prouver au monde entier que je suis capable d'avoir un statut plus sérieux que celui de fille de ou nièce d'eux.

02:13 J'ai été très touché quand mon oncle m'a demandé de m'occuper du pôle jeunesse et à venir au sein de la Croix-Rouge Monégasque et de siéger au conseil d'administration.

02:25 Il m'a fait confiance, m'a donné d'énormes responsabilités.

02:34 Je veux être à la hauteur de la mission qu'il m'a accordée et qu'il soit fier de mon travail.

02:39 Depuis toute petite, je suis attiré par le monde associatif, par l'entraide.

02:50 J'ai vu ma maman participer à la Croix-Rouge Monégasque, s'occuper de son association Pieds Monaco, pour laquelle je suis bénévole, et de bien d'autres encore, partout sur la planète, comme celle qui concerne les animaux.

03:04 Pas un seul jour ne s'est écoulé sans qu'on ait des lapins, des perruches, des chiens à la maison.

03:15 A l'exception des chats, maman est allergique. Gala, que vous a transmis votre mère, la princesse Stéphanie de Monaco? C

03:23 G. Depuis toujours, elle me répète, pour te rendre compte de la chance que tu as, il faut que tu regardes autour de toi.

03:36 Et elle a raison. Maman nous a inculqués, à mon frère, ma sœur et moi, le respect des autres et un principe essentiel, aider son prochain sans rien attendre en retour.

03:46 Je vois beaucoup de personnes sur les réseaux sociaux qui se filment en donnant à manger à des sans-abri ou en train de faire un don à une association.

03:56 Pour moi, ce n'est pas naturel. Les aidants ne se montrent pas.

04:03 Gala, quelles sont vos ambitions au sein de la Croix-Rouge monégasque? C

04:10 G. Je veux créer un lien intergénérationnel. Je pense qu'on a beaucoup à prendre de la sagesse des anciens, de leur savoir.

04:20 Je crois beaucoup à la communication entre les générations.

04:30 J'ai envie que les jeunes puissent apprendre des seniors et vice versa.

04:33 On organise donc plein d'activités tous ensemble comme des dîners, des journées bingo ou à Disney.

04:41 Les aînés sont vulnérables. Même à Monaco, certains ne reçoivent pas beaucoup de visites.

04:50 Les personnes âgées nous transmettent tant, on doit les respecter avant tout.

04:59 Et c'est important d'inculquer ces valeurs aux enfants.

05:03 Gala, cette année, la principauté fête le centenaire de la naissance de votre grand-père maternel, le prince Régnier III.

05:14 Quels souvenirs gardez-vous de lui? C. J'ai, j'avais une relation assez particulière avec lui.

05:26 De tous mes cousins et cousines, j'étais la plus jeune avec Alexandra.

05:30 Elle était beaucoup plus calme que moi. J'étais celle à qui on disait, ne fais pas ça et qui le faisait.

05:38 J'étais un peu comme ma mère. Je faisais beaucoup rire mon grand-père.

05:46 On avait des rapports fondés sur l'humour, l'amour.

05:55 Je l'admirais énormément et je l'admire toujours. Il a été un homme extraordinaire pour Monaco, sa famille, pour sa femme, pour ses enfants aussi.

06:04 Et bien évidemment, c'était un grand-père très aimant et très rigolo.

06:10 Gala, on a l'impression que vous êtes une hyperactive, que vous avez besoin de vous nourrir d'émotions, de connaissances, de rencontres? C.

06:22 J'ai, je ne peux pas m'endormir si je n'ai rien appris dans la journée.

06:28 C'est impossible, sinon j'ai un sentiment de frustration immense, impossible à gérer.

06:36 Le soir, je lis la plupart du temps où j'écris, où je peins.

06:43 Gala, vous continuez à vivre chez votre maman? C.

06:49 J'ai, oui, pour l'instant, je suis encore chez elle.

06:52 On vit ensemble, mais elle part en déplacement à droite, à gauche.

06:58 Elle va aussi très souvent à Fontbonne. C'est son havre de paix.

07:05 Donc elle me laisse la maison pour moi toute seule parce qu'elle me fait totalement confiance.

07:16 Elle sait que je suis maniaque et qu'elle va retrouver les lieux impeccables, comme elle les a quittés.

07:21 Gala, est-ce facile d'avoir une vie sentimentale quand on a 25 ans et que l'on habite chez sa mère? C.

07:31 J'ai, oui. J'ai un copain, mais je ne le montre pas.

07:43 Je ne le veux pas. Je ne dis rien sur lui parce que, pour l'instant, je suis très bien comme ça avec lui.

07:50 Gala, et comme un bonheur n'arrive jamais seul, vous êtes devenue tante, cette année, avec la naissance de Victoire, la fille de votre frère Louis Ducruet? C.

08:03 J'ai, je l'aime tellement. C'est ma petite merveille.

08:11 Elle sourit tout le temps. C'est un amour. Parfois, je vais chez mon frère et je lui dis, j'ai besoin de voir Victoire.

08:19 Je suis complètement gaga d'elle. Gala, cela vous a-t-il donné envie d'avoir des enfants? C.

08:29 J'ai, je pense que ma mère a raison quand elle dit qu'un enfant ne peut pas avoir un enfant.

08:38 Je suis encore un peu une enfant dans ma tête. Mais avant mes 30 ans, j'aimerais bien. Gala, votre bébé pour l'instant, c'est votre chienne Léonie, adoptée il y a 6 ans.

08:49 Vous êtes inséparable? C. J'ai, quand je l'ai récupérée dans un refuge, elle a mis du temps à m'accepter.

09:02 Je ne sais pas ce qu'elle a vécu auparavant. Elle était très craintive, elle avait peur.

09:09 Et puis, petit à petit, avec de la persévérance et de la patience, elle est venue vers moi.

09:17 Maintenant, nous sommes inséparables. Elle dort avec moi, elle se met sur ma poitrine ou à côté de moi.

09:29 Elle a toujours besoin d'avoir sa patte sur mes pieds et sur ma main, pour sentir ma présence.

09:36 Quand je l'ai prise, je traversais une période de doute, je ne savais pas ce que je voulais faire.

09:44 Je n'étais pas bien, pas bien du tout même. C'est à ce moment que ma mère m'a conseillé d'avoir mon propre chien.

09:54 Un animal qui vous oblige à prendre vos responsabilités, à sortir de la maison.

10:01 Léonie m'a sauvée. Gala, vous alliez si mal. C.

10:08 J'ai, je n'ai jamais fait de crise d'adolescence. J'ai toujours énormément reçu d'amour de mes parents.

10:18 Ils étaient plutôt cool, ils me faisaient confiance.

10:24 En revanche, ils m'ont toujours répété, droit dans les yeux, si tu nous trahis une fois, c'est fini.

10:32 Je n'ai jamais voulu tenter le diable. Je n'ai jamais fait de grosses bêtises parce que je n'en voyais pas l'utilité.

10:42 Je pouvais râler, faire quelques caprices, mais rien de plus.

10:49 Et à un moment, je ne sais pas pourquoi, je ne me suis pas senti bien.

10:56 Émotionnellement, j'étais perdu. Je ne savais plus qui j'étais.

11:03 J'ai consulté un psychiatre. Il m'a aidé à comprendre pourquoi j'avais des crises d'angoisse.

11:11 J'ai passé des examens. On s'est rendu compte que j'avais un TCHI supérieur à la moyenne et j'ai été diagnostiqué TDAH (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) avec une hypersensibilité.

11:26 Ce docteur m'a appris à gérer mes émotions. Aujourd'hui, je me sens mieux, beaucoup mieux.

11:35 Quand je relis les textes que j'écrivais à cette époque, je me dis, mon Dieu, mais j'étais aussi torturé que ça.

11:44 Je pense que le pire sentiment qui existe, c'est de pas trouver son identité.

11:51 Mes parents m'ont beaucoup aidé, ma famille aussi.

11:58 Je n'ai pas honte de raconter cette période de mon existence, elle m'a permis de devenir la femme que je suis aujourd'hui.

12:07 Cet article est à retrouver dans le gala n°1573, disponible par tous ce jeudi 3 août 2023.

12:18 Photos de crédits. Photos par Stéphane Cardinal. Corbie Corbie via Getty Images.

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