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Pourquoi la filière de sécurité peine à recruter des agents à moins d’un an des JO de Paris 2024 ? Sofiane Aboubeker, président de l’association des Métiers de la Sécurité nous livre plusieurs éléments de réponse

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Transcription
00:00 plutôt sur autour de 40 000 agents pleinement mobilisés pour cette perte des Jeux Olympiques.
00:04 C'est clairement du jamais vu et c'est pour ça que la filière a beaucoup de difficultés aujourd'hui pour pouvoir recruter.
00:09 Sur ces événements, il y a un risque numéro un, effectivement, c'est les risques d'attentat.
00:15 On est toujours en vigie pirate renforcée.
00:17 C'est un événement planétaire, donc il va y avoir beaucoup de monde.
00:20 Donc mécaniquement, ce type d'événement, c'est une vraie cible particulière.
00:23 L'autre risque qu'il peut y avoir, c'est des risques, effectivement, de débordement
00:26 et des scènes de violence telles que malheureusement, notre pays en est coutumier depuis maintenant quelques années
00:32 entre les gilets jaunes, les violences urbaines, les événements sur les stades.
00:35 Enfin voilà, il y a aussi un risque important, le digital, donc les cyberattaques.
00:40 Et on sait que les Jeux Olympiques sont une cible extrêmement forte,
00:44 dont montable plutôt sur autour de 40 000 agents pleinement mobilisés pour cette perte des Jeux Olympiques.
00:48 Pourquoi ? Parce qu'il y a ce qu'on appelle la protection des Jeux Olympiques en tant que telle,
00:52 mais il y a aussi un nombre de missions supplémentaires qui vont être demandées aux entreprises de sécurité privée.
00:56 Et donc, il va falloir aussi répondre à cette demande pour que les JO soient une réussite pour tous.
01:01 Cette concentration sur une période aussi courte, c'est clairement du jamais vu.
01:05 Et c'est pour ça que la filière a beaucoup de difficultés aujourd'hui pour pouvoir recruter exactement ces agents de sécurité.
01:11 On a eu le Covid, donc on a des gens qui sont allés découvrir d'autres métiers pendant le Covid
01:16 parce qu'ils ne pouvaient pas, pour certains, travailler.
01:17 On a également la loi Sécurité globale en 2021, qui a imposé désormais un titre de séjour de 5 ans
01:24 pour pouvoir candidater pour devenir un agent de sécurité,
01:27 alors qu'on avait jusqu'à 60% par moment des effectifs qui venaient de pays qui n'étaient pas des pays de l'Union européenne.
01:35 Et donc, ça, ça pose une vraie difficulté en termes de recrutement pour nous aujourd'hui.
01:38 C'est aussi lié à l'économie du marché.
01:40 Il y a une guerre des prix entre entreprises qui est juste dingue aujourd'hui et qui tire tout le monde vers le bas.
01:44 Un agent de sécurité, en moyenne, c'est 1 600 aéronautes par mois aujourd'hui.
01:47 Il y a un salaire de base, puis après, il y a un système de prime avec de l'ancienneté, etc.,
01:51 qui permet de monter le salaire à la fin du mois.
01:54 Mais donc, cette guerre des prix, en fait, elle détruit toute possibilité pour les entreprises de pouvoir créer de la valeur,
01:59 donc pour investir dans les formations, investir dans les parcours supplémentaires,
02:02 investir dans la professionnalisation du secteur.
02:04 Et puis ensuite, on a une accumulation de réglementations qui nous empêche, nous, de pouvoir recruter
02:08 parce que si on veut devenir agent de sécurité aujourd'hui, il y a un petit dossier administratif à rentrer.
02:13 Ça prend quelques semaines. Il faut faire les cinq semaines de formation,
02:16 sauf que c'est des formations en cycle collectif et dans lesquelles il n'y a pas de distanciel.
02:19 Donc, quand on est jeune et qu'on est habitué au digital, c'est un petit peu archaïque.
02:23 C'est l'État qui nous impose ce type de formation.
02:25 Et puis, une fois qu'on a fait ça, on va demander une carte professionnelle.
02:27 Et donc, tout ça, à mi-bout à bout, quand on veut rentrer dans les métiers,
02:30 dans le meilleur des cas, ça va prendre 3 à 4 mois.
02:33 Dans le pire des cas, ça prend 6 à 8 mois.
02:35 Et donc, ça, c'est un vrai frein aujourd'hui en termes de recrutement
02:38 parce que quand on est jeune, on ne va pas attendre 6 à 8 mois, grosso modo, pour rentrer dans un métier.
02:42 Si on n'a pas les effectifs de sécurité privée pour pouvoir assurer la protection de ces différents événements,
02:47 qu'est-ce qui va se passer ?
02:48 Il va y avoir recours à la force publique, qui est déjà surmobilisée,
02:51 puis on l'a vu avec les émeutes, ils ne vont pas pouvoir faire ça.
02:53 En tout cas, ce qu'il va falloir faire attention, c'est que les effectifs de sécurité publique,
02:58 le cas échéant, qui seront engagés sur la protection de cet événement,
03:01 ne délaissent pas des zones dans lesquelles la criminalité va pouvoir prospérer.
03:05 On va avoir des zones qui vont être complètement délaissées,
03:07 dans lesquelles on pourrait voir des scènes de violences urbaines reprendre.
03:12 Et ça, c'est un vrai danger, sachant qu'on sait aujourd'hui
03:15 que les effectifs de sécurité publique sont déjà fortement en tension.
03:18 Donc ça, c'est un vrai défi auquel l'État doit répondre.
03:21 Et pour répondre à ça, la meilleure des choses,
03:24 c'est qu'on puisse avoir les effectifs de sécurité privée nécessaires
03:27 pour ne pas déshabiller Paul pour habiller Jacques.
03:29 [Musique]

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