Geneviève de Fontenay, figure du concours Miss France, est décédée dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 90 ans. Prônant une image conservatrice de la féminité, la “dame au chapeau” avait claqué la porte du concours en 2010 du fait de divergences.
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00:00 Quelle a été votre réaction en apprenant la disparition de Mme de Fontenay ?
00:04 Un mélange d'émotions, de souvenirs multiples qui ont resurgi.
00:11 Beaucoup de tristesse, c'est vrai que c'est complexe de vous parler,
00:18 parce qu'il y a la personnalité publique, la grande dame au chapeau, la ministre des Mifs,
00:23 et puis il y a celle qui fait partie de ma famille.
00:26 Mais de parler, de lui rendre hommage, je pense qu'elle l'aurait apprécié.
00:30 Je le pense sincèrement, donc déjà je le fais pour ça.
00:33 Et déjà très triste parce que j'ai perdu quelqu'un de ma famille.
00:38 Donc voilà, je suis sincèrement très triste.
00:40 Mais vous dites, c'était vraiment la famille, Mme de Fontenay ?
00:44 C'était pas votre patronne, c'était la famille ?
00:46 Ah ça, vous arrivez à me faire sourire.
00:50 Ah ben je suis ma patronne, oui, évidemment.
00:52 Pendant quelques années, je la considérais comme ça.
00:54 Ma première rencontre, elle m'a tellement intimidée, j'avais peur de me faire renculer.
00:58 Vous la connaissez avec ses coups de gueule.
01:00 Et voilà, j'avais peur de me prendre une réflexion.
01:03 Mais oui, plus de 20 ans en arrière, oui.
01:05 Mais patronne, en fait, non, jamais le terme n'est pas approprié.
01:09 Un peu la garante de l'institution.
01:12 C'était facile de travailler avec elle, ou elle était vraiment rigide,
01:18 et quand elle disait "c'est comme ça", eh bien ce n'était pas autrement ?
01:21 Un peu des deux, mais rigide par rapport à ce concours, à ses valeurs,
01:27 à la vision qu'elle en avait.
01:29 Absolument pas rigide dans tous les autres domaines.
01:32 D'ailleurs, on avait des discussions, même avec des points de vue totalement divergents,
01:35 dans tous les domaines, que ce soit la politique, les faits sociétaux, etc.
01:40 Et au final, non, très cool et très souverain d'esprit.
01:42 Elle m'a toujours énormément parlé, mais après, oui, très rigide par rapport à ce qu'elle incarnait,
01:46 parce qu'il le fallait aussi pour maintenir à feu cette institution.
01:49 Mais je pense que d'être attachée à cette institution,
01:52 peut-être qu'il permet aussi d'avoir ce socle pour avancer.
01:55 Oui, bien sûr, mais est-ce que quand on vous entendait aujourd'hui dire "oui, mais elle avait fait son temps,
02:01 c'était une dame, en fait elle s'habillait en noir et blanc,
02:03 parce que finalement elle avait toujours une vision en noir et blanc de la vie",
02:07 est-ce que vous comprenez ou vous dites "non, ce n'était pas elle" ?
02:11 Ah ben ça, c'est super réducteur ! Ça me fait sourire ! Pas du tout !
02:15 La vérité, c'est que justement, c'était par amour pour son compagnon,
02:21 et elle a gardé sa tuniforme depuis sa disparition.
02:25 C'était son uniforme, mais rien d'autre que de l'élégance.
02:29 Elle n'avait pas que l'élégance physique, elle avait l'élégance du cœur aussi.
02:32 C'était un uniforme, oui.
02:34 Du coup, Geneviève sortait avec un chapeau, tout le monde lui sautait dessus, évidemment.