[#Reportage] Gabon : immersion au centre national Ndossi Akomgha pour enfants autistes et trisomiques
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00:00 Inauguré le vendredi 14 juillet 2023 par la première dame Sylvia Bongo Ondimba, le
00:06 centre national Ndosi Akamnga, situé dans la commune d'Akanda, est une structure sociale
00:11 dédiée à apporter un encadrement et une prise en charge optimale aux enfants autistes
00:17 et trisomiques.
00:18 Gabo Media Time s'est rendue sur place afin de voir en détail son fonctionnement.
00:24 Le Dr Landry Clark Mabika, psychologue au centre, nous a présenté les missions et
00:30 le processus de prise en charge.
00:32 Les missions sont simples, c'est des missions très simples.
00:35 La première de ces missions là déjà c'est de faire connaître le handicap.
00:38 Il faut qu'on arrive à faire connaître le handicap.
00:41 La deuxième mission que le centre essaie de porter c'est d'aider ces enfants là
00:50 dans leur inclusion sociale.
00:52 On a un certain nombre de compétences à l'intérieur de ce centre là qui ont pour
01:01 vocation d'aider les enfants à exprimer leur potentiel.
01:04 Parce que c'est des enfants qui ont un potentiel, mais c'est un potentiel qu'il faut révéler,
01:09 qu'il faut pouvoir laisser s'exprimer mais qu'il faut accompagner.
01:12 Donc nous, nous sommes des accompagnateurs.
01:14 On accompagne les enfants dans leur développement et on voudrait que ce soit des enfants qui
01:18 retrouvent une trajectoire développementale harmonieuse en fait.
01:21 Et c'est ce qu'on essaie de faire.
01:23 Donc nos missions sont vraiment très simples.
01:25 Aider les enfants à se socialiser, aider les enfants à repartir dans la société,
01:29 à intégrer la société, une société qui serait une société inclusive.
01:33 Donc c'est ce qu'on essaie de faire ici, mais surtout de faire connaître le handicap.
01:36 Vous avez parlé de l'inauguration qui a été faite par Madame la Première Dame.
01:41 Depuis que cet événement là a eu lieu, on se rend compte qu'il y a une lumière
01:46 qui a été jetée sur le handicap.
01:47 Parce que avant cette inauguration là, on ne constatait pas l'engouement qu'il y a
01:53 maintenant autour de ces enfants là.
01:56 Et depuis que cet événement a eu lieu, on assiste réellement à une sorte de réveil
02:02 en fait, de révélation sur le handicap, notamment le handicap mental.
02:06 Et nous, ça nous permet de bien envisager la suite de notre parcours.
02:14 Ça nous permet de bien envisager le travail qu'on essaie de mettre en place.
02:18 Et ça nous permet aussi d'interpeller les parents sur leur rôle.
02:21 Parce que les parents sont une pièce maîtresse de ce que nous essayons de faire ici.
02:25 Les parents sont le centre même de notre raison de travailler ici.
02:29 Parce que le handicap s'exprime d'abord dans la famille.
02:33 Et donc si on peut travailler avec les parents, si on peut travailler en collaboration avec
02:37 les parents pour le bien-être des enfants, cette mission là, elle est déjà remplie.
02:41 Ce dernier déplore l'absence d'un programme pour aider les jeunes porteurs d'un handicap,
02:46 surtout sur le plan professionnel.
02:49 Le centre, comme je vous ai dit tout à l'heure, il est naissant.
02:51 Moi j'espère que ce centre là, lorsqu'il aura pris son envol de façon effective, qu'il
02:59 puisse donner naissance à d'autres centres en fait.
03:01 Parce qu'on voit déjà, même la population que l'on reçoit, les enfants que nous recevons
03:08 ici viennent de tous les horizons de l'estuaire.
03:11 On a des enfants qui reviennent de très loin en fait, mais en général dans l'estuaire.
03:16 Or, des enfants porteurs d'autisme, des enfants porteurs de trisomie 21, il y en a partout
03:24 au Gabon.
03:25 Il y en a vraiment, vraiment partout au Gabon.
03:27 Et il faut qu'on aille chercher ces enfants là.
03:29 Donc moi j'ai beaucoup d'espoir, et c'est le sens de mon travail ici au Centre National
03:33 de Siak-Omga.
03:34 C'est pourquoi je suis là en fait, parce que je suis un homme de naturel optimiste
03:39 et j'ai vraiment espoir que ce centre là donne naissance à d'autres centres à travers
03:43 le pays.
03:44 Et donc là, c'est un message que j'adresse à nos dirigeants en fait.
03:48 Parce que on ne peut rien faire sans nos dirigeants et on a besoin que nos dirigeants puissent
03:54 nous accompagner là-dedans.
03:55 L'établissement qui a accueilli 25 enfants au cours de sa première année a une capacité
04:01 de 60 élèves.
04:02 Il est constitué de deux pôles, dont un pour les enfants autistes et l'autre pour
04:08 ceux trisomiques.
04:09 On y retrouve plusieurs salles utilisées pour divers ateliers, parmi lesquels des ateliers
04:15 d'informatique, de psychomotricité, de travaux manuels et de musicothérapie, un équipement
04:23 pour faciliter l'apprentissage de ces enfants.
04:25 Madame Karine, secrétaire de l'Association des parents d'élèves, n'a pas manqué
04:31 d'exprimer le réel soutien que lui apporte le centre de dossier à Comga depuis son ouverture.
04:37 Ce n'est pas facile.
04:38 Lorsqu'on découvre qu'on a un enfant autiste, on se pose beaucoup de questions.
04:43 On se demande si cet enfant un jour arrivera à se prendre en charge.
04:49 On aimerait lutter, mais on ne sait pas à quel sens se vouer.
04:54 Pour mon enfant autiste, la première chose était d'accepter cette situation.
05:02 Après avoir accepté cette situation, j'ai décidé de me battre pour mon enfant.
05:07 Jusqu'à aujourd'hui, c'est ce que je fais.
05:09 Je lutte pour mon enfant dans les hôpitaux.
05:12 J'ai cherché à le scolariser.
05:15 J'ai mené un combat pour qu'il soit scolarisé, pour qu'il soit pris en charge.
05:19 Et par la grâce de Dieu, le centre dossier est là.
05:22 Mon enfant est déjà pris en charge.
05:25 Lors de sa prise de parole, elle a tenu à encourager ceux qui, comme elle, sont parents
05:30 d'enfants porteurs d'un handicap.
05:32 Comment on va à l'endroit des parents qui ont des enfants autistes ?
05:39 Je demande aux parents de lutter pour leurs enfants, de ne pas baisser les bras.
05:44 C'est vrai que c'est difficile, mais un enfant autiste a besoin de notre soutien
05:51 pour qu'il s'autonomise, pour qu'il puisse se prendre en charge plus tard, pour qu'il
05:57 soit intégré dans la société.
05:59 Si nous baissons les bras, nous condamnons notre enfant à devenir un fardeau pour les
06:05 autres et un fardeau pour la société.
06:07 Le centre accompagne les enfants âgés de 1 an à 14 ans dans leur développement pour
06:13 à terme les réinsérer dans des établissements classiques.
06:17 [Musique]