Clap de fin pour Ingrid. Après 6 années de petit matin sur Nostalgie, la journaliste-animatrice a décidé de se concentrer sur sa société de communication et sur des projets avec des médias étrangers. Confessions... Interview: Cédric Baufayt
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00:00 C'est une des surprises de cette fin de saison.
00:02 Ingrid Fransen, l'animatrice de la Nosta famille depuis plus de 6 ans,
00:06 a donc décidé de quitter Nostalgie, la radio la plus écoutée en Belgique francophone.
00:11 Pour quelle raison ? Elle va tout vous dire !
00:13 Ingrid Fransen, bonjour ! Vous allez bien ?
00:24 Bonjour Cédric, ben je vais bien, on a dit qu'on se tutoyait !
00:28 On va se tutoyer, tu es du côté de visée, tu es chez toi, tranquille, sous la flotte.
00:33 Ouais, sous la flotte, mais c'est vrai, il pleut aujourd'hui.
00:36 Ingrid a donc décidé de quitter Nostalgie.
00:39 Dans cette interview, on va revenir sur son aventure de 6 ans au sein de la radio numéro 1 en Belgique francophone.
00:46 On parlera des raisons qui l'ont poussée à quitter Nostalgie.
00:49 Et puis en fin d'interview, elle vous annoncera en exclusivité le nom de la radio qu'elle va donc rejoindre à la rentrée.
00:56 Donc vous restez avec nous. Mais avant toute chose, on débute cette interview avec le projet personnel d'Ingrid.
01:02 C'est cette société de communication que tu as créée, OneAirMotion.com.
01:08 De quoi s'agit-il ?
01:09 C'est une société de communication, c'est-à-dire que quand je suis arrivée à Nostalgie, j'étais fatiguée
01:15 de nombreuses années passionnantes passées à RTL.
01:20 J'avais besoin de me reposer, donc l'horaire au début me convenait très bien.
01:23 Puis après, j'ai commencé dans l'après-midi puisque je rentrais aux alentours de 10h du matin chez moi.
01:27 Je partais très, très tôt, à peu près 3h-4h du matin.
01:30 Et je me suis dit, il me faut une activité.
01:32 Et j'ai des amis qui m'ont demandé, connaissant mes compétences et ma formation en communication,
01:37 de m'occuper un petit peu de leur com.
01:38 Et de fil en aiguille, j'ai gagné quelques clients, puis quelques clients, puis c'est devenu une société.
01:42 Et donc, je gère des sites Internet, l'image des entreprises.
01:46 Je les mets en contact avec le monde entier si c'est nécessaire, de la publicité, de la vidéo, de la photo.
01:52 Et forcément, ma formation et mon...
01:54 Ouh, quelle photo !
01:55 Ma formation dans les médias m'a beaucoup aidée, m'aide beaucoup au quotidien.
02:01 Ma formation de journaliste aussi, à mettre les autres en avant.
02:04 C'est ça que je fais, je mets les autres en avant.
02:06 C'est donc un projet personnel.
02:08 Tu es toute seule, comment ça se passe ?
02:11 Alors, je travaille pas mal avec des freelancers pour l'instant.
02:13 Je n'ai pas encore cherché à m'engager, mais à un moment donné, je vais devoir le faire.
02:17 Et tant mieux, tant mieux.
02:18 Après, ça fait un peu peur quand même.
02:20 Quand tu gères tout, tout seul, pour toi, c'est quelque chose.
02:23 Tu t'assumes pour toi-même.
02:25 Après, quand tu dois assumer pour d'autres aussi, c'est évidemment un autre engagement.
02:28 Donc ça, je prends encore un petit peu mon temps.
02:30 Mais je travaille avec pas mal de freelancers.
02:32 J'ai une chouette équipe de freelancers.
02:34 Alors, quand on parcourt ton site, j'ai évidemment été le lire dans toutes ses coutures, dans toutes ses formes.
02:40 Et il y a quelque chose qui m'a un peu étonnée, en tout cas.
02:43 Donc, tu as écrit quelque part,
02:46 j'en ai croisé des consultants dans ma carrière.
02:49 Une grande partie des consultants que j'ai croisés n'a eu aucun succès en radio,
02:54 ce qui a toujours été une vraie interrogation pour moi.
02:57 Certains n'avaient même pas d'expérience d'antenne.
02:59 J'ai toujours accompagné les numéros un et j'ai toujours eu des grands succès d'audience.
03:04 Quand le dernier consultant que j'ai croisé m'a dit "sois authentique, mens",
03:09 je me suis dit qu'il était vraiment temps de se réinventer.
03:12 On t'a conseillé de mentir.
03:14 Explique un petit peu.
03:15 Oui, je pense que beaucoup de communicants pensent qu'être authentique,
03:20 c'est manipuler un petit peu la réalité.
03:22 Or, moi, je suis persuadée que dire la vérité, mais bien la dire, bien la formuler,
03:26 en fait, c'est le plus beau des succès.
03:28 Quand on est fier de ce qu'on fait, il n'y a pas à emballer, il n'y a pas à cacher,
03:32 il y a juste à assumer.
03:33 Et aujourd'hui, en plus, en période de crise, comme on en connaît depuis un moment,
03:37 je pense que c'est vraiment important d'être authentique.
03:39 Et donc, ce discours-là, il m'a beaucoup interpellée.
03:41 Je l'entends beaucoup autour de moi,
03:43 que ce soit dans l'univers de la communication ou des médias.
03:46 Et je pense qu'il faut lutter contre ça.
03:48 De toute façon, je pense que ça ne va pas marcher.
03:50 Ça va se casser la figure.
03:51 Ça marche un temps, ça fait un buzz, comme on dit,
03:53 mais sur le long terme, ça ne crée rien.
03:55 Et moi, j'ai envie de créer des choses qui durent.
03:57 Que ce soit avec mes clients ou pour moi-même.
03:59 Tes clients, quels sont-ils ?
04:01 Quel profil ?
04:02 Alors, j'ai des grosses sociétés comme des petits particuliers.
04:07 Je n'ai pas des contrats avec tout le monde qui me permettent de divulguer que je travaille avec eux.
04:12 Donc, je vais être très générale.
04:14 J'ai des personnes qui sont dans le commerce de proximité
04:18 et j'ai des personnes qui travaillent à l'international,
04:20 qui sont implantées à l'étranger,
04:22 que ce soit en France ou au Luxembourg, en Belgique, en Espagne,
04:27 et en Angleterre aussi.
04:28 J'ai de la chance de ratisser l'âge.
04:31 C'est un truc qui me manquait, en fait.
04:35 J'étais journaliste, enfin, je suis journaliste de formation à RTL.
04:38 J'ai essentiellement travaillé comme journaliste.
04:40 Et quand je suis arrivée à Nostalgie, j'y étais animatrice,
04:44 c'est-à-dire que je servais le café, je réchauffais et je réveillais les auditeurs,
04:49 ce qui a été une super mission.
04:50 Mais à un moment donné, moi, je me suis sentie un peu vidée
04:53 parce que je n'avais plus cet accès privilégié qu'ont les journalistes.
04:56 Ce n'est pas toi qui me dira le contraire.
04:58 Ou on est payé pour lire l'info,
05:00 ou on a une info que tout le monde n'a pas
05:03 parce qu'on fait partie des gens qui font le tri.
05:05 Et à un moment donné, ça, ça m'a manqué.
05:07 Je me suis sentie un peu vide
05:09 et j'ai eu besoin de me nourrir auprès notamment de mes clients
05:12 qui font tous des choses passionnantes,
05:13 des choses que je ne connais pas, que je ne maîtrise pas forcément
05:16 et que j'apprends à maîtriser, que je découvre aussi,
05:19 que je découvre avec eux, que j'apprends à mettre en avant.
05:22 Et ça, ça me nourrit énormément.
05:25 Peut-être bien à rappeler aussi,
05:26 tu étais sur Nostalgie avant Bel Air TL, où tu étais journaliste d'abord.
05:31 Et ensuite, tu es devenue animatrice sur Bel Air TL,
05:35 notamment de la tranche de l'après-midi.
05:37 Tu as fait des duos, notamment avec Christian De Pep.
05:40 J'ai tout fait.
05:41 J'ai eu la chance d'occuper toutes sortes de postes à RTL,
05:44 que ce soit à l'info ou à l'animation.
05:47 Ma voix plaisait beaucoup et puis j'avais pas mal de résultats.
05:50 On faisait des scores vraiment géniaux au niveau des audiences sur RTL aussi.
05:54 Et j'ai eu beaucoup d'autonomie.
05:57 Ça, c'était très, très chouette aussi,
05:58 où j'ai pu faire, vraiment développer une émission
06:01 qui était un peu proche de celle de Julien Courbet,
06:04 à l'exception qu'on réglait aussi des dossiers
06:05 que Julien Courbet ne prendrait pas, par exemple, sur RTL France.
06:08 Et ça a été à la fois une expérience de journalisme et d'animation.
06:13 Et à la fois, on faisait aussi...
06:15 Je recevais toujours des spécialistes.
06:18 Je devais lire des bouquins tous les jours.
06:19 C'était hyper enrichissant.
06:21 Et donc, j'ai eu la chance de faire beaucoup, beaucoup de choses.
06:24 On m'a aussi beaucoup approchée pour la télévision.
06:29 Enfin, approchée, je veux dire, j'ai eu la chance de faire de la télévision.
06:31 Sinon, je n'étais pas dans les personnes forcément recherchées pour ça.
06:34 Mais c'était sympa les occasions que j'ai eues, ouais, à fond.
06:38 - Et c'est pour cette raison que tu as quitté Nostalgie, ici, fin juin ?
06:42 C'est pour te consacrer encore davantage à ce projet personnel ?
06:47 - Alors, il y a plusieurs raisons.
06:49 Il faut se lever très tôt pour animer la matinale sur Nostalgie,
06:52 quand on habite Visée, comme moi j'habite Visée,
06:54 où Sébastien, mon co-animateur qu'on voit là,
06:56 qui habite, lui, du côté de Tournai.
06:59 Et donc, on avait, enfin moi, j'avais une centaine de kilomètres à l'aller et au retour.
07:04 Et, est-ce qu'on pourrait arrêter de mettre cette photo ?
07:08 - C'est dans le montage, c'est dans le montage.
07:12 Mais elle est très bien, on peut la mettre en gros plan, d'ailleurs.
07:16 - Ah, et Akima aussi, qui est dans le jeu de parcours.
07:20 Oui, et donc, en fait, je ne sais plus ce qu'on se disait.
07:23 Oui, en fait, voilà, donc l'horaire très matinel
07:25 qui me faisait me lever à trois heures et demie,
07:28 qui contraignait énormément mes journées,
07:30 ça, c'était déjà un gros point noir.
07:32 Je veux dire, j'avais accumulé énormément de fatigue.
07:34 Ça choque le corps de se lever à cette heure-là,
07:37 même si je n'allais pas à la mine.
07:38 - Grand respect, vraiment grand respect.
07:40 Ça, moi-même, voilà, grand grand respect.
07:42 - Je l'ai pu, hein, je l'ai choisi, enfin voilà.
07:44 Mais à un moment donné, ça pose une réflexion,
07:47 ouais, parce que tu dois vraiment avoir une rigueur de vie extrêmement précise,
07:51 si tu veux tenir, régler comme une horloge.
07:53 Ta vie sociale en prend un coup, ta vie amoureuse,
07:56 ton corps en prend un coup et ton cerveau aussi.
07:59 À un moment donné, il ne sait plus s'oxygéner
08:02 parce qu'il est dans un tel rythme que,
08:04 ben voilà, tu sors bien qu'à un moment donné,
08:06 tu ne sais plus te renouveler, tu ne sais plus te ressourcer
08:09 parce que tu es toujours en train d'essayer de te reposer, en fait,
08:12 et qu'il n'y a que la nuit qui est vraiment réparatrice
08:15 et pas des siestes pic bloc comme ça.
08:19 - Au tout début de la Nosta Family, elle débutait à 6 heures.
08:23 Il y a eu à un moment donné un passage à 5 heures du matin.
08:26 C'est ce passage-là qui finalement a fait vraiment du mal,
08:29 si on t'avait dit au mois de septembre,
08:31 puisque la nouvelle matinale de Nostalgie
08:33 va de nouveau débuter à 6 heures du matin.
08:38 C'est vraiment ce passage-là qui fait vraiment trop mal ?
08:42 - Pas du tout.
08:43 Alors les bruits, c'est le chien qui saute dans tous les sens.
08:45 Pas du tout.
08:46 En fait, quand il a été question, c'était avec Frédéric Herbet,
08:49 quand il a été question d'ouvrir la matinale à 5 heures du matin,
08:53 j'étais la première à vouloir le faire.
08:55 Vraiment, j'étais la première à vouloir le faire.
08:57 Et Bruno Fernandez, avec qui je co-animais à ce moment-là,
09:01 lui n'était pas partant parce qu'il savait
09:03 à quel point physiquement ça allait être recrutant.
09:07 Et j'étais très contente qu'on le fasse
09:09 puisque ça nous a permis finalement de monter dans les audiences.
09:13 Ça nous a permis d'aller chercher vraiment des auditeurs
09:16 qui ne savaient peut-être pas qu'on existait.
09:17 Or moi, j'arrivais très tôt sur la route.
09:19 Donc, je voyais qu'il y avait déjà du monde.
09:20 Je voyais qu'il y avait des gens à aller prendre à cette heure-là.
09:24 Et puis, il était question cette année,
09:27 dans la proposition qui m'a été faite cette année pour renouveler l'antenne,
09:30 il était question de commencer à 6 heures du matin.
09:33 Donc ça, la direction en avait conscience qu'on serait là,
09:38 qu'on pourrait commencer à cette heure-là.
09:39 Maintenant, même quand tu commences à cette heure-là et que tu habites loin...
09:42 - Il faut quand même se lever tôt.
09:44 - Oui, ça reste sensiblement la même chose.
09:46 Ce n'est pas très différent en fait.
09:49 - Revenons peut-être un instant sur ces six années de la Nosta Family.
09:53 On l'a vu dans les photos passées.
09:54 Donc forcément, il y a eu ces deux dernières années avec Seb.
09:59 Il y a d'abord eu un duo avec Bruno Fernandez.
10:02 Quel est ton bilan de ces six années de la Nosta Family ?
10:06 - Alors, j'ai passé six merveilleuses années à Nostalgie.
10:08 Quand je suis arrivée à Nostalgie, j'étais très fatiguée.
10:11 Je sortais de quelques épreuves à RTL.
10:13 Les années à RTL ont été super.
10:16 Mais moi, j'ai quitté à une époque où c'était très tendu.
10:18 On sait qu'il y a eu beaucoup...
10:19 Ça a été public, ça a été rendu public.
10:21 Il y a eu beaucoup de renouvellement depuis lors.
10:25 Et j'ose espérer que ça a bien changé depuis.
10:27 Ça a l'air en tout cas.
10:28 Et nous, on était très fatiguées.
10:30 On était des équipes qui étaient très fatiguées.
10:32 Et je ne savais plus trop si j'avais encore envie d'être dans ce milieu
10:34 qui m'avait paru fort agressif.
10:36 Et je suis arrivée dans une équipe qui était très artisanale à ce moment-là.
10:41 Un peu inexpérimentée à beaucoup d'égards.
10:43 Puis Frédéric Herbet est venu.
10:45 Il a mis beaucoup de sa patte.
10:47 C'est quelqu'un de talentueux.
10:49 Et c'est quelqu'un qui a permis avec d'autres de faire briller Nostalgie.
10:53 Et ce qui est très chouette à Nostalgie,
10:55 c'est que c'est vraiment des personnes très douces.
10:59 Il n'y a pas cette concurrence de la télévision, déjà.
11:02 Il n'y a pas ce média télé qui vient installer une concurrence
11:04 un petit peu superficielle, je veux dire,
11:07 entre les gens de la télé et les gens de la radio.
11:10 Par contre, ce qui est ce que j'ai vécu à RTL,
11:12 il y avait, je ne sais pas si c'est encore aujourd'hui le cas,
11:14 mais il y a donc sept ans, c'était le cas.
11:17 Il y avait une concurrence entre les gens de la radio et de la télé.
11:19 Tu avais l'impression que si tu ne faisais pas de la télé,
11:22 tu n'allais pas garder ton poste en radio, etc.
11:25 Ce qui n'était pas vraiment vrai.
11:26 Moi, je suis restée là 13 ans.
11:28 J'ai été titulaire de mes postes.
11:31 Donc voilà.
11:32 Mais c'était un inconfort, c'est vrai.
11:35 Et à Nostalgie, c'est la belle histoire de gens
11:39 qui sont des artisans de la radio, qui sont passionnés,
11:43 qui ne courent pas après le succès, mais après le travail efficace,
11:46 qui sont maintenant un peu obligés de courir après le succès,
11:49 après les super bons résultats qu'ils ont eus.
11:51 Forcément, il y a des gens derrière qui poussent pour dire on continue,
11:54 on continue et c'est bien normal.
11:57 Et franchement, c'est des chouettes personnes.
12:00 Voilà, c'est tout petit aussi Nostalgie, donc il y a un cadre plus familial.
12:04 C'est que de la radio de nouveau.
12:06 Moi, je suis vraiment quelqu'un de radio, donc ça me correspond de très, très fort.
12:10 Dans la NostaFamilie, il y a eu un cap à un moment donné
12:13 quand Seb a remplacé Bruno, on a l'impression qu'avec Bruno,
12:18 c'était Bruno qui était le leader de la NostaFamily et avec Seb,
12:23 c'était plutôt toi qui devenais vraiment la leader de la NostaFamily.
12:28 Ça s'est vraiment passé comme ça en coulisse.
12:31 C'était une des volontés que tu deviennes la lead de l'émission ?
12:35 Oui, ça s'est vraiment passé comme ça.
12:39 Donc, en fait, c'était un choix de Frédéric Herbet
12:42 qui souhaitait que je sois plus aux commandes de l'émission que Seb.
12:48 Il avait défini un équilibre, donc voilà, nous, on a respecté cet équilibre.
12:52 C'était un choix de la direction.
12:55 Alors, tu n'as pas encore tout à fait quitté Nostalgie, puisqu'on te retrouve
12:59 tout cet été, tous les samedis entre 9h et 10h avec Patrick Sabatier,
13:04 avec des anecdotes évidemment très, très sympa à écouter.
13:08 Ce n'est pas la première fois que tu fais ça durant l'été.
13:11 Il y a eu Jean-Pierre Foucault notamment.
13:13 Donne-nous un petit peu quelques anecdotes,
13:15 parce que les coulisses de cette émission, parce que je crois que ça doit faire rêver.
13:19 Tu te rends à leur domicile, si je ne me trompe pas.
13:23 Tu restes quelques jours là-bas pour enregistrer l'ensemble des émissions
13:28 de tout l'été.
13:30 Donc, forcément, tu nous en contact avec ces stars de la télévision.
13:34 Voilà, dis-nous tout, raconte-nous un petit peu comment ça se passe.
13:37 L'envers du décor, fais-nous un petit peu rêver.
13:40 Alors d'abord, il y a eu Jacqui du Club Dorothée.
13:42 Lui, il est venu dans les studios de Nostalgie.
13:44 Ensuite, il y a eu Jean-Pierre Foucault, il y a eu Michel Drucker
13:48 et j'ai clôturé mon activité avec Patrick Sabatier.
13:53 Le plus beau souvenir pour moi, c'est Jean-Pierre Foucault.
13:57 Il faut dire qu'on était quand même installés sur sa terrasse,
13:59 face à la mer, face à sa piscine, face à un bout de plage privatif,
14:05 parce que c'est le cadre de vie de Jean-Pierre Foucault.
14:08 Et surtout, c'est la personnalité qui m'a le plus parlé,
14:13 qui m'a le plus touchée.
14:14 Sans vouloir vexer personne, c'est aussi le plus talentueux de tous.
14:18 Je trouve que ce soit en termes de réflexe, de culture générale,
14:22 d'humour, de bienveillance, de bonhomie.
14:26 Je me rappelle encore, pour l'anecdote, quand on est arrivé chez lui,
14:31 il a voulu vraiment qu'on se mette d'abord au travail.
14:33 Il était d'abord question de le convaincre
14:35 et pas question de jouer d'abord,
14:39 comme parfois ça se fait dans ce milieu où on va sympathiser,
14:41 boire des coups, machin, et faire pote-pote,
14:43 alors qu'on n'est pas du tout potes, et puis seulement travailler.
14:46 Non, lui, il voulait vraiment travailler et puis on allait voir.
14:48 Il a été super content du travail qu'on avait fourni.
14:51 Et alors là, il nous a dit "Bon, ok, c'est super, on le fera comme ça".
14:54 On avait là défini les neuf émissions qu'on allait enregistrer au cours de l'été.
14:58 Et il a dit "J'ai commandé une paella chez mon voisin,
15:01 c'est la meilleure du coin, on va manger cette paella".
15:03 Puis, ils avaient aussi acheté avec son épouse
15:05 des petits pots de glace faits maison du côté de Marseille, je pense.
15:09 Et c'était délicieux.
15:11 On a passé un super moment où je n'ai pas arrêté de les questionner
15:13 sur leur vie de couple, leur projet, les petits noms qu'ils se donnaient, etc.
15:17 Parce que c'est vraiment un couple super, super attachant.
15:20 Et voilà, je me suis vraiment bien amusée avec Patrick Sabatier.
15:25 C'était très sympa aussi.
15:26 C'est un monument en France, c'est un immense monument.
15:29 Je sais bien qu'ici, en Belgique, il est un petit peu moins connu.
15:32 Mais quand vous dites en France que vous interviewez Patrick Sabatier,
15:35 c'est clairement une référence.
15:38 Et je pense que les histoires qu'il raconte actuellement
15:40 tous les samedis matins sur Nostalgie vont passionner les Belges aussi,
15:43 parce que ça reste des messieurs qui ont été de grands témoins
15:48 de l'histoire de la musique et du cinéma,
15:51 que ce soit en France, en Belgique ou aux Etats-Unis.
15:55 Donc tu dis c'est jusque la fin août
15:58 et après, c'est vraiment terminé avec Nostalgie
16:02 ou la porte reste quand même entre ouverte ?
16:04 Kim Baines m'a dit "Ingrid, c'est pas un divorce,
16:10 chacun va retourner juste habiter chez lui".
16:13 C'est la phrase que Kim Baines m'a dite quand j'ai annoncé mon départ.
16:17 Et en fait, ils m'ont fait savoir qu'ils aimeraient bien
16:20 que je continue à faire des interviews comme j'en ai fait cet été, par exemple.
16:24 Comme j'en ai fait les quatre saisons précédentes.
16:28 Voilà, pourquoi pas ?
16:29 On verra bien si c'est toujours leur projet, si ça se concrétise.
16:32 En tout cas, rien n'est signé, mais on s'est quitté en très bon terme.
16:35 Et pour le reste, on verra bien.
16:39 En tout cas, oui, avec Nostalgie, pour le moment, c'est clôturé.
16:42 Et avec d'autres stations, il y a des échanges ?
16:47 Tu as peut-être quelque chose à nous annoncer, je ne sais pas.
16:49 Non, mais je te promets que je t'avais retiré le cas.
16:55 Alors, en fait, je ne peux pas parler de tout ça maintenant.
16:59 Il y a des projets qui ne sont pas forcément à l'animation,
17:01 qui sont liés avec des médias, des médias à l'étranger.
17:03 Et ce sont des gros projets qui me tiennent beaucoup à cœur
17:08 et qui correspondent vraiment à ce que j'ai envie de faire
17:11 et à ce que j'ai envie d'apporter aux médias aujourd'hui.
17:15 Aux médias radio, en tout cas.
17:17 Alors la question mauvaise langue de cette interview,
17:20 on dit toujours que dans les médias, tout n'est pas tout rose.
17:23 On dit souvent de toi, en coulisses, des gens de Bel Air TL,
17:27 même de Nostalgie, que ce n'est pas toujours évident,
17:31 facile de travailler avec toi.
17:33 C'est vrai ou ce sont des jalousies ?
17:36 C'est vrai que j'ai déjà entendu dire ça sur moi.
17:40 Tu sais, il y a plusieurs aspects à ça.
17:44 Je pense qu'être une femme forte, qui a du caractère,
17:49 ce qui n'est pas une mauvaise chose, qui, selon moi, est une bonne chose,
17:51 parce qu'avoir du caractère, c'est se faire respecter.
17:54 Ce n'est pas toujours bien vu des hommes autoritaires.
17:57 Et il y a beaucoup de personnes autoritaires dans le milieu
18:01 qui aiment leur autorité et qui aiment peut-être avoir le sentiment
18:06 de pouvoir manipuler un petit peu la personne à laquelle elles ont affaire.
18:10 Et c'est vrai que je ne suis pas facilement manipulable.
18:12 Tu pourras demander à Frédéric Hervé.
18:14 On a eu, Frédéric et moi, c'est un des meilleurs patrons que j'ai eus,
18:17 et on a eu des altercations, on a eu des différents.
18:21 Il m'a d'ailleurs envoyé un message quand j'ai quitté Nostalgie,
18:25 un message très gentil.
18:26 Et c'est aussi une super équipe qu'on a formée.
18:30 Et quand je dis qu'on a eu des différences,
18:31 ce n'est même pas qu'on s'est disputé ou quoi que ce soit,
18:34 c'est qu'à un moment donné, on est resté là à se regarder très calmement,
18:36 à se dire, tiens, sur ce coup-là, on ne se comprend pas,
18:38 mais OK, voilà, il n'y a pas de souci.
18:41 Et je pense aussi que le milieu est très macho.
18:45 Il y a peu de femmes qui ont...
18:46 En Belgique, il n'y a pas de femmes quasi pas qui ont des postes à responsabilité,
18:51 ce qui est moins le cas en France.
18:52 Clairement, moi, j'ai eu affaire à des comportements machos,
18:57 que ce soit de la part de la direction ou de toutes sortes de directions.
19:01 C'était moins vrai peut-être à Nostalgie.
19:03 Et c'est quelque chose où je ne me suis pas laissée faire.
19:08 Et il n'y a rien à faire quand tu ne te laisses pas faire.
19:11 On dit de toi que tu es difficile,
19:13 que voilà, on peut revenir sur le mouvement #MeToo.
19:15 Moi, je trouve que le mouvement #MeToo, il n'a pas forcément arrangé les choses.
19:19 Il a permis de dénoncer des choses qu'il fallait dénoncer.
19:22 Mais aujourd'hui, clairement, j'en parlais encore avec un représentant politique
19:25 il n'y a pas tellement longtemps, et il en est tout à fait conscient.
19:28 J'avais un travail à faire avec ce représentant politique.
19:31 Il devait me retrouver dans un bureau.
19:33 Et plus tard, dans l'échange, on commence à parler de ça.
19:36 Et il me dit, vous savez, quand je suis arrivée dans la pièce,
19:38 les hommes qui m'attendaient à l'entrée m'ont dit que j'allais passer un très bon moment
19:41 parce que c'était vous.
19:42 Et ça, ça arrive très souvent, en fait.
19:44 Et aujourd'hui, le mouvement #MeToo a fait aussi qu'il y a des comportements machos
19:48 qui, pourtant, je ne suis pas féministe.
19:51 Les hommes ont des qualités différentes des femmes,
19:55 et tout ça est très complémentaire.
19:56 Et j'aimerais juste que tout ça puisse se passer sans concurrence, en fait.
20:00 Il y a une espèce de concurrence qui est vraiment déloyale et désagréable.
20:04 Je sais qu'il y a des gens qui font le même boulot que moi,
20:06 qui sont mieux payés que moi, et parce qu'ils sont des hommes.
20:08 Voilà, et ça, c'est une vérité.
20:11 Et pour revenir à ce monsieur dans la politique,
20:14 je lui expliquais qu'aujourd'hui, les comportements se cachent.
20:18 OK, on a pu dénoncer de super choses avec #MeToo,
20:23 mais aujourd'hui, le comportement de ces hommes-là,
20:25 parce qu'heureusement, tous les hommes ne sont pas comme ça,
20:27 le comportement de ces hommes-là fait qu'il est encore plus agressif.
20:30 Et c'est clair que moi, j'ai eu l'occasion de connaître ça,
20:33 mais je ne me laisse pas faire.
20:34 Alors du coup, je deviens la chieuse, je deviens l'emmerdeuse.
20:37 Et très bien, pas de souci.
20:39 Si c'est ça, être une emmerdeuse, franchement, je le revendique.
20:42 Il n'y a pas de problème.
20:43 Dans cette interview, tu as cité quand même quelques fois
20:46 Frédéric Herbet de manière assez positive.
20:49 Donc, j'en déduis donc que tes projets et tes discussions,
20:52 c'est pour Bellertel, alors, ce n'est pas Vivacité.
20:54 On est d'accord, c'est bien ça.
20:56 Écoute, je ne pense pas que RTL aurait envie de me revoir.
20:59 J'en sais rien du tout.
21:01 Voilà, j'ai mon titre.
21:02 Je ne sais pas.
21:04 Et je n'ai pas forcément envie de retourner à RTL aujourd'hui.
21:09 Je ne sais pas quel genre de... Ils ont une super équipe.
21:12 Je ne sais pas quel genre de projet, moi, je pourrais gérer là.
21:14 Je ne sais pas ce que je pourrais leur apporter.
21:16 Et à l'inverse, je ne sais pas ce qu'ils pourraient m'apporter.
21:19 J'ai vraiment besoin de faire une pause de médias en termes de visibilité.
21:24 C'est quelque chose qui m'a pesée, ça aussi.
21:26 Et pourtant, à mon échelle, elle est modérée, l'exposition que j'ai.
21:31 Mais c'était voulu aussi.
21:33 J'ai fait exprès de ne pas trop montrer,
21:35 de ne pas trop accepter des interviews et des choses comme ça.
21:39 Parce que clairement, aujourd'hui, avec les réseaux sociaux,
21:41 on est très, très sollicité dans notre intimité.
21:44 Moi, j'ai eu des problèmes aussi avec des gens qui se pointaient devant chez moi
21:48 à 3h du matin ou plus tard, dans le but de me rencontrer,
21:53 en pensant que ça allait me faire plaisir.
21:54 Et en fait, ça me foutait la tronche.
21:57 Tu m'étonnes !
21:59 Et donc, il a fallu régler ça aussi.
22:02 On n'est pas toujours très soutenus dans ces contextes-là non plus.
22:05 Et vraiment, j'avais besoin de retourner à quelque chose de peut-être plus authentique,
22:11 de plus nourrissant au niveau intellectuel aussi pour moi.
22:15 Donc, j'ai adoré ces années passées, que ce soit à RTL ou à Nosta.
22:21 Je suis quelqu'un de radio, je vais continuer à faire de la radio,
22:24 mais peut-être pas exactement comme ça.
22:27 Je vais continuer à faire de l'animation, mais pas comme ça.
22:30 Mais je reviendrai avec des projets d'animation,
22:33 mais qui vont m'appartenir, sur des plateformes qui vont m'appartenir.
22:37 Et il est question aussi, comme je te le disais tout à l'heure,
22:41 d'être plutôt dans les coulisses, mais alors dans ce cas à l'étranger.
22:46 La suite, parce que là, tu es avisée, il pleut, il fait horrible.
22:49 Tu es déjà partie en vacances ? Tu vas un petit peu changer d'air ?
22:53 Je fais partie de ces gens qui pensent que partir en vacances,
22:55 alors que c'est l'été en Belgique, ça ne va pas, ça n'a pas de sens.
22:59 Donc, j'aime bien passer l'été en Belgique.
23:03 Et en fait, c'est la première année en 20 ans à peu près,
23:08 que je peux prendre des vacances en dehors des vacances scolaires.
23:12 Donc, je vais patienter.
23:13 Et puis surtout, tu vois, il y en a qui diront que c'est l'univers,
23:17 il y en a qui diront que c'est le destin.
23:19 Mais dès l'instant où j'ai dit que je quittais Nostalgie,
23:22 il y a énormément de demandes de travail, de propositions de travail
23:25 qui sont venues vers moi.
23:27 Et donc, je ne me suis pas encore arrêtée.
23:29 J'aurais aimé prendre des congés, mais pouvoir satisfaire des contrats,
23:33 ça n'a pas de prix, évidemment.
23:35 Donc là, pour le coup, je suis plutôt en fait,
23:37 dans vraiment ce développement de la société.
23:40 Je continue à me lever très tôt.
23:42 Je me lève vers 4h30, 5h.
23:44 C'était ma dernière question.
23:47 À quelle heure est maintenant branché le réveil ?
23:49 Bon, voilà, c'est fait.
23:50 Ça n'a pas vraiment changé parce qu'en fait, mon idéal et le luxe que j'ai envie de m'offrir,
23:54 c'est genre de travailler de 5h du matin à 14h
23:58 et puis d'avoir les après-midi et les soirées pour moi.
24:00 Ça, ce serait vraiment mon idéal.
24:02 Je ne suis pas encore, mais j'espère que petit à petit, j'y arriverai.
24:06 Eh bien, on te le souhaite, Ingrid Fransen.
24:08 Merci beaucoup d'avoir déjà passé 26 minutes avec nous.
24:13 Très chouette interview et on vous souhaite le meilleur pour la suite.
24:16 Voilà, on revoit pour la fin.
24:18 Voilà, très cohérent.
24:21 Voilà, c'est très cohérent chez nous.
24:22 À très bientôt. Merci.
24:25 Showbuzz, le talk media de Sudinfo.
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