PORTRAIT OLIVIER et NATHALIE SA MAMAN

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00:00 On a eu cette chance, c'est qu'on a été très bien pris en charge en fait pour Olivier.
00:19 Il a eu une maîtresse traditionnelle super, qui a beaucoup donné pour lui pour essayer
00:26 de l'intégrer, mais malheureusement, Olivier n'avait pas les capacités de rester à travailler
00:33 comme les autres enfants traditionnels en fait.
00:37 Alors on s'est battu pour essayer de lui donner tous les moyens, mais on n'a pas réussi
00:41 et vers ses 4 ans, on a commencé à nous parler un petit peu de peut-être le mettre
00:46 dans une structure, une IME, pour qu'il puisse suivre quelque chose de moins traditionnel,
00:54 mais par contre plus adapté pour lui.
00:57 Ça n'a pas été facile de l'intégrer parce qu'on essaie toujours et on veut toujours
01:03 que nos enfants suivent une scolarité normale.
01:06 On s'est dit oui, nous on y arrivera, et qu'en fait non, comme beaucoup de parents, ce qui
01:11 est normal, ils ont du mal à suivre.
01:14 Et de là en fait, on a commencé à faire un petit peu les démarches, mais c'était
01:18 des démarches calmes.
01:20 On n'arrivait pas directement à se dire, on va faire la démarche, on va l'inscrire
01:27 et l'année prochaine, on veut qu'il rentre dans l'IME.
01:30 Et toujours en espérant bien sûr qu'il puisse un peu plus évoluer, qu'on nous
01:35 dise "ah mais il peut encore un peu rester avec nous, on va voir au fur et à mesure".
01:40 Non, au fur et à mesure, on l'a bien vu, il n'arrivait pas à passer la maternelle,
01:46 le CP, on ne pouvait même pas l'imaginer, puisqu'ils ne savaient pas parler, encore
01:52 moins lire et écrire, à peine dessiner.
01:53 On a un petit peu regardé comment ça se passait un petit peu de partout.
02:00 On a vu que l'IME des parents, c'est ce qui nous sécurisait le mieux.
02:03 Et à l'époque, je m'en souviens, j'avais dit "c'est où l'IME des parents, on ne
02:07 veut rien".
02:08 C'est complètement adapté.
02:12 Ils font vraiment en fonction de l'enfant.
02:14 Il était en classe normale, à chaque fois que j'allais le chercher le soir, c'était
02:19 "qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui, qu'est-ce qu'on doit travailler, c'était
02:23 quoi le problème".
02:24 J'arrivais, "alors Olivier, il n'a pas fait ça, Olivier il n'a pas fait ça comme
02:29 ça, Olivier il ne sait pas dessiner des petits oursons".
02:34 C'était que des choses comme ça, que des points négatifs.
02:37 Quand on est arrivé à l'IME, c'était "ah c'est super, alors il sait faire ça,
02:42 il sait faire ça, alors on lui a appris à faire ça".
02:44 En fait, que du positif.
02:46 Moi, la phrase que je dis aux parents ou même aux gens en général, quand on a intégré
02:52 ou que Olivier a intégré l'IME, en fait on est devenu des parents normaux.
02:56 Alors lui, par contre, il n'était pas content, parce qu'il fallait travailler,
03:01 qu'à l'école traditionnelle, on le laissait un peu de côté.
03:04 Mais à son niveau, et comme il ne suivait pas le groupe, évidemment il faisait un petit
03:09 peu ce qu'il voulait, il voulait taper une crise de nerfs parce qu'il n'avait pas
03:12 envie, qu'il savait que grâce à ça on n'allait pas l'embêter, on le laissait
03:16 de côté.
03:17 Là ici non, là c'est "on remonte les manches", non tu viens, on va faire le petit
03:22 travail, on va faire l'exercice tous ensemble et tu n'as pas le choix.
03:26 Et là, évidemment, ça lui plaisait un petit peu moins parce qu'il fallait travailler,
03:30 mais ça c'est parce que c'est un garçon et qu'il est feignant.
03:32 Est-ce que c'est comme ça à l'école ? On ne le voit pas ton pouce, lève-le, comme
03:41 ça, fais comme ça.
03:42 En fait, il n'a jamais eu autant d'amis et autant de liens, il n'a jamais eu de
03:52 copains comme il peut avoir ici.
03:53 Depuis qu'il est né, on s'est toujours dit avec mon mari, on veut qu'il soit épanoui,
04:01 qu'il soit heureux parce que la vie est faite pour être heureuse et pour être vécue dans
04:07 le bonheur.
04:08 Maintenant, moi bien sûr, en tant que parent, on aimerait qu'il ait un travail, qu'il
04:17 ait une chérie, qu'il ait une maison, c'est comme tout parent, on aimerait ça.
04:21 Et au sein de l'IME, on sait qu'il y a des structures comme ça, bien sûr que j'aimerais.
04:26 Mais maintenant, je ne sais pas.
04:29 Avec mon mari, on s'est toujours dit, on va voir comment il évolue et on va faire
04:34 en fonction de son évolution parce qu'entre nos souhaits et ce qui est possible, c'est
04:41 deux choses différentes.
04:42 C'est ce qui m'a appris son handicap.
04:43 Ça m'a appris à évoluer au jour le jour avec lui et ça m'a appris à ne pas faire
04:51 de plans sur la comète parce qu'on ne peut pas avec eux faire de plans sur la comète.
04:55 Maintenant, oui, mon souhait, c'est qu'ici, en fait, il soit épanoui, quand je les vois
05:00 tous travailler, les jeunes adultes travailler, oui, j'aimerais qu'un jour, ce soit mon
05:06 fils qui travaille au sein de ces petites tâches, petites entreprises.
05:12 Je ne sais pas exactement comment c'est fait encore parce qu'on ne s'est pas encore
05:15 projeté de ce côté-là.
05:16 Maintenant, c'est vrai que nous, on a un niveau aujourd'hui où Olivier, il va passer
05:23 chez les ados et il faut qu'il gagne une autonomie assez stable pour qu'il puisse
05:31 en fait être le plus indépendant possible et travailler le plus possible.
05:35 Le conseil, c'est déjà d'accepter, d'accepter l'handicap parce que de toute façon, il
05:43 est face à vous et il ne partira pas.
05:46 Ça, c'est la première chose, c'est faire le deuil d'un enfant normal parce que oui,
05:51 il est là, il est parmi vous et il a énormément d'amour à donner et vous avez énormément
05:58 d'amour à lui donner.
05:59 Et ça, c'est la première chose.
06:03 La deuxième chose, moi qui étais à la base fermée sur les IME, toutes les structures
06:09 parce qu'évidemment, on a envie que nos enfants aillent dans le traditionnel.
06:15 Non, il ne faut pas se fermer.
06:17 Il ne faut pas se fermer et il faut venir, il faut venir à la rencontre.
06:19 [Musique]

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