• l’année dernière
Le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a apporté son soutien à la mobilisation des policiers contre le placement en détention provisoire d’un agent de la BAC de Marseille, soupçonné d’avoir commis des violences policières en marge des émeutes. Un soutien qui a suscité l’indignation des magistrats et de plusieurs personnalités politiques. Depuis la Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a dit comprendre “l’émotion” des policiers mais a également affirmé que “nul en République n’est au-dessus de la loi”.

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Transcription
00:00 Ou encore heureux qu'il ait dit que personne n'est au-dessus de l'élan en République.
00:03 C'était le minimum de ce qu'on attendait,
00:05 parce qu'effectivement il y a besoin de rassurer aujourd'hui
00:07 sur le fait que la loi s'applique à tous,
00:10 à tous, y compris aux policiers.
00:12 Par contre, on s'attendait quand même à des sanctions verbales,
00:16 au moins un minima,
00:18 contre Laurent Nunez et contre le directeur de la police nationale.
00:21 Je rappelle quand même que pour bien moins que ça,
00:23 Mitterrand avait révoqué le directeur de la police nationale en 1983,
00:27 quand les policiers étaient allés manifester devant le ministère de la Justice.
00:30 C'était à l'époque Robert Manater, le ministre de la Justice.
00:33 Et c'était une période pourtant extrêmement tendue,
00:35 il y avait des attentats,
00:36 enfin je veux dire, les policiers craignaient pour leur vie.
00:38 Donc je veux dire, la période n'était pas moins tendue.
00:41 Donc ce haut fonctionnaire doit être révoqué.
00:44 Non, on n'a même pas dit ça.
00:45 Nous ce qu'on voudrait, c'est beaucoup plus de fermeté,
00:46 déjà dans les paroles, parce que Laurent Nunez,
00:49 c'est quelqu'un qui fait de la politique depuis longtemps,
00:52 c'est quelqu'un qui maîtrise sa parole,
00:54 c'est quelqu'un qui ne parle pas sous le coup de l'émotion.
00:56 S'il a décidé de soutenir M. Vaux,
00:59 c'est qu'il a calculé ce qu'il disait.
01:00 Je veux dire, c'est quand même quelqu'un qui est capable de vous regarder dans les yeux
01:02 et de dire "il n'y a pas de violence policière,
01:04 il n'y a pas de problème de racisme dans la police,
01:05 malgré toutes les enquêtes, malgré toutes les dénonciations".
01:08 Et donc c'est quelqu'un qui sait ce qu'il dit.
01:10 S'il l'a dit, c'est que c'est un acte politique.
01:12 - Il est soutenu par Gérard Darmanin ?
01:13 - Bah, nous c'est ce qu'on pense.
01:15 Nous c'est ce qu'on pense, et que ce, en même temps,
01:17 ce n'est pas le fruit d'un hasard, c'est la méthode Macron,
01:19 c'est-à-dire qu'il faut donner des gages un peu à tout le monde.
01:21 - Donc Gérard Darmanin essaie de calmer via Frédéric Vaux ?
01:24 - Good cop, bad cop, c'est moins l'expression, mais il y a quand même...
01:26 - Donc si je comprends bien, Gérard Darmanin serait là
01:29 pour calmer la colère policière via Frédéric Vaux et Jean-Laure Nunez,
01:32 et Emmanuel Macron aurait une position plus équilibrée
01:34 parce qu'il est garant de la justice.
01:36 - Pour calmer aussi la justice, pour calmer l'opinion publique,
01:37 pour donner des gages.
01:38 - C'est peut-être tabile pour calmer justement cette colère ?
01:41 - Moi, je pense que ça ne marche pas comme ça.
01:42 Je pense qu'il faut affronter le problème en face,
01:44 c'est-à-dire qu'on a conscience, et vraiment, on a conscience,
01:48 et je tiens à le dire du côté de la France Insoumise,
01:49 que le métier de policier est un métier difficile.
01:52 - On entend parfois vous manifester avec des gens qui scandent
01:56 "tout le monde déteste la police".
01:57 - Mais du coup, nous, on ne le scande pas.
01:58 - Oui, mais vous manifestez à côté.
02:00 - Voilà, mais par contre, on a aussi, ce qu'on dit depuis des années,
02:02 c'est qu'il y a un problème aujourd'hui d'une certaine culture
02:04 de l'impunité qui se l'est développée dans la police,
02:07 qui a conduit à des drames, comme le meurtre d'un homme.
02:09 Je veux dire, toute cette affaire, tout ce qu'on vit aujourd'hui,
02:11 c'est parti quand même d'un acte policier,
02:13 ce n'est pas parti d'autre chose.
02:14 Là, il s'avère que ce jeune homme, quand même, a été placé dans le coma,
02:19 il a perdu la vue d'un oeil.
02:20 Donc, même s'il est sorti du coma, je veux dire,
02:22 c'est qu'elles sont dramatiques.
02:23 Il y a aussi eu un homme qui est mort à Marseille d'un tir de LBD,
02:26 dont on ne parle quasiment plus.
02:27 - Ce n'est pas confirmé que ce soit un tir de LBD.
02:29 - Non, non, mais c'est en enquête,
02:31 mais ce que je veux dire, c'est qu'en plus, c'était le 14e mort par refus d'emptérer en un an.
02:36 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a un vrai sujet.
02:38 Et nous, ce qu'on veut, c'est avancer, c'est ouvrir ce chantier.
02:40 - Mais est-ce que mettre en détention provisoire, c'est la bonne solution ?
02:43 - Bah écoutez, alors moi, je suis pas...
02:45 - A gauche, pardon, mais à gauche, habituellement,
02:46 vous êtes contre la détention provisoire par principe.
02:48 - Mais la question, c'est que si c'est prononcé pour des bonnes raisons,
02:51 c'est-à-dire pour éviter que les dépressions soient sur les victimes,
02:53 pour éviter que des preuves soient maquillées,
02:55 comme on l'a vu dans d'autres affaires, ça me paraît raisonnable.
02:58 Et là, je comprends pas ce que vous dites.
02:59 C'est-à-dire qu'en même temps, vous dites "la justice est trop sévère",
03:01 et en même temps, vous dites "mais ils auraient dû tous les placer en détention provisoire au lieu d'un seul".
03:04 - J'ai pas dit ça.
03:05 - Bah si, c'est-à-dire que vous avez dit "si jamais les faits étaient si graves,
03:08 pourquoi ils sont pas les quatre en détention provisoire ?"
03:10 Bah peut-être, effectivement, que le juge des libertés a fait son travail.
03:12 - Non, j'ai pas parlé de gravité, c'est justement pas la gravité qui doit justifier la détention provisoire.
03:15 - Mais ça, c'est ce que vous dites, mais c'est pas le cas pour plein de prévenus.
03:17 Moi, je connais des gens aujourd'hui qui sont aujourd'hui en détention provisoire
03:21 pour avoir cassé une vitrine, alors qu'ils sont reconnus en handicap.
03:24 - Non, on existe pas.
03:25 Un bris de vitrine, ça n'amène pas en détention provisoire.
03:27 - Je vous jure que si, dans le cadre des émeutes, c'est ce qui s'est passé.
03:28 - Ça s'appelle une dégratation légère.
03:29 - Non, mais dans le cadre des émeutes, c'est ce qui s'est passé.
03:31 Je suis désolée, mais voilà.
03:32 La question, c'est la justice à deux vitesses.
03:34 La question, ce que questionnent les gens, et notamment dans les quartiers populaires,
03:37 c'est que depuis 40 ans...
03:38 - Il y a une impunité pour les policiers, c'est ça ?
03:40 - Oui, tout à fait, mais je vous donne des chiffres, et c'est pas moi qui les ai inventés.
03:42 Sur 213 poursuites pour meurtre contre des agents de police en 40 ans,
03:46 il n'y en a que 10 qui ont donné lieu à de la condamnation à du ferme.

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