Dans son édito du 18/07/2023, Jérôme Béglé revient sur les derniers propos de Jean-Luc Mélenchon sur le CRIF, qui ont suscité la polémique au sein même de la gauche.
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00:00 Il a fallu un tweet, Anthony, pour allumer une guerre des gauches qui n'a jamais vraiment été éteinte depuis un an.
00:05 Il faut dire que les mots employés par Jean-Luc Mélenchon sont particulièrement lourds de sens.
00:09 Je le cite.
00:10 "Le président Ducriff utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des Juifs par la police française pour le prendre à partie.
00:18 Abjecte. L'extrême droite n'a plus de limite."
00:20 Il a publié ces phrases dimanche sur son compte Twitter en réponse à un discours de Yonatan Harfi, président donc Ducriff,
00:27 qui accusait le leader de LFI de se compromettre loin du pacte républicain.
00:32 Immédiatement, certains alliés de Mélenchon ont brandi le carton rouge.
00:35 Les socialistes Carole Delga, qui est présidente de la région Occitanie,
00:38 Mickaël Delafosse, maire de Montpellier, la députée Valérie Rabault,
00:41 et même Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, sont sortis de l'orgon.
00:45 Même, même, même Sandrine Rousseau a pris ses distances et semblait se désolidariser des propos de Jean-Luc Mélenchon
00:51 en assurant qu'elle ne faisait aucun lien entre le Crif et l'extrême droite.
00:56 En toute bonne logique, cet énième dérapage devrait conduire à l'explosion de la NUPES,
01:01 cet accord électoral qui a permis à la gauche soi-disant unie de cacher sa misère électorale sur le tapis
01:07 en la dissonant des choux et des carottes.
01:09 Aujourd'hui, il n'y a même plus le plus petit dénominateur commun entre les membres de cet artificiel patchwork.
01:16 Plus jusqu'où le Parti socialiste et la gauche républicaine vont-ils perdre leur âme,
01:21 leur honneur et leur chance de diriger un jour la France ?
01:23 Vous sous-entendez donc Jérôme qu'il serait temps pour la gauche républicaine
01:27 de se dégager finalement de la tutelle de Jean-Luc Mélenchon ?
01:30 Je ne le sous-entends pas, je le dis carrément.
01:32 Souvenez-vous des dérives du Parti travailliste anglais sous l'égide de Jérémie Corbyn.
01:37 Tenant de l'aile gauche du parti, opposant à une politique centriste de Tony Blair,
01:42 il avait accédé en 2015 à la direction du Labour.
01:45 Rapidement contesté par les cadres centristes de son parti, il avait cultivé l'ambiguïté sur le Brexit
01:52 et avait été critiqué pour des propos très controversés.
01:54 Il avait assisté par exemple à une cérémonie d'hommage aux auteurs du massacre des JO de Munich en 1972.
02:01 Il avait refusé de se prononcer clairement sur des propos antisémites tenus par bon nombre des élus de son parti.
02:08 Il avait même refusé de prendre telle quelle la définition de l'antisémitisme
02:12 telle qu'elle avait été établie par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste.
02:16 Résultat, en décembre 2019, les travaillistes obtiendront le plus petit score électoral
02:22 et même le plus petit nombre de sièges lors des élections aux communes.
02:25 Quelques mois plus tard, Corbyn sera enfin remplacé à tête du parti
02:29 et même suspendu du parti en octobre 2020 après la publication d'un rapport
02:34 pointant son inaction face à l'antisémitisme au sein de la gauche britannique.
02:38 On espère que sans tarder, la gauche française procédera de la même façon pour éliminer son mouton noir.
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