Lucas Davaze est glaciologue. Son bureau ? Les glaciers de haute montagne : il y emmène régulièrement des élèves pour les sensibiliser au réchauffement climatique, dont il voit les effets au quotidien.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 un intérêt un petit peu croissant envers la glaciologie.
00:02 Ils prennent conscience du côté réel de ce réchauffement climatique.
00:06 Ce qui me pèle le plus, c'est une journée comme ça.
00:08 Même s'il pleut, par les mesures, par le public qui vient ici,
00:12 moi je trouve du sens à ce que je fais.
00:13 On va descendre sur le glacier, il y aura probablement quelques glissades.
00:16 Un glaciologue ou une glaciologue,
00:24 c'est quelqu'un qui va étudier les glaciers,
00:27 en montagne comme ici au glacier de la Girose.
00:30 Donc là, on a mis à peu près trois quarts d'heure
00:32 depuis le village de La Grave pour monter à 3200 mètres
00:36 grâce aux télécabines.
00:37 Et là, en dix minutes, on a les pieds sur le glacier.
00:40 Des fois, ça nous laisse finalement deux, trois heures pour travailler
00:45 et c'est déjà le moment de redescendre.
00:46 Bon, c'est parti.
00:49 On est là aujourd'hui pour implanter une balise de mesure.
00:54 Avec la sonde, je vais pouvoir voir combien il y a de neige.
00:58 Plus la surface fond, plus le bambou, il va sortir.
01:01 Je vais faire mon bilan, un peu comme un bilan comptable,
01:04 de voir si le glacier, il grossit ou s'il maigrit.
01:06 La fonte va être impactée par les conditions qu'on a,
01:09 notamment en été, la température, le rayonnement solaire, le vent, etc.
01:13 Dans toutes les régions du monde,
01:15 on arrive à comprendre comment le climat évolue ces dernières années
01:19 rien qu'en mesurant un glacier.
01:20 Donc, c'est des sortes de stations météo naturelles
01:22 qui nous permettent de témoigner des changements les plus fins
01:25 qu'on peut observer en montagne.
01:28 La partie mesure sans public est un peu plus calme
01:30 et potentiellement, on va plus loin, on marche plus,
01:32 c'est un peu plus exigeant physiquement.
01:34 Et là, quand il y a la classe qui débarque,
01:35 il y a beaucoup d'animation, beaucoup d'énergie.
01:38 Et là, c'est plutôt un travail de médiation scientifique,
01:41 de vulgarisation.
01:42 Donc là, on change d'ambiance, c'est un peu moins calme.
01:48 Pour la plupart, ils ne sont jamais venus en montagne,
01:51 encore moins sur un glacier.
01:52 Donc, il y a un peu d'excitation.
01:54 - Je me casse la gueule.
01:55 - Bon, ben, bonjour à toutes et à tous.
01:56 - Bonjour !
01:57 - On va descendre sur le glacier.
01:59 Il y aura probablement quelques glissades.
02:02 Donc, évidemment, je vous rappelle, vous êtes filmés.
02:06 - Un petit coup.
02:07 - Oh !
02:08 - C'est trop brut.
02:09 - C'est trop brut.
02:10 - Ouais !
02:11 - En fait, la transmission au public, elle est essentielle,
02:14 notamment en lien avec le réchauffement climatique.
02:16 Et on est souvent très déconnectés, en fait, du milieu naturel.
02:19 Donc, on a des gens qui sont très, très, très, très, très,
02:22 très déconnectés, en fait, du milieu naturel.
02:24 Et le fait de venir là, de montrer l'évolution du glacier,
02:27 d'essayer de rentrer un peu dans le côté émotionnel avec les gens,
02:31 le but, en tout cas, j'espère, c'est de les toucher un petit peu,
02:35 de les faire prendre conscience, de limiter ce réchauffement.
02:38 Si vous regardez derrière vous,
02:40 en fait, à perte de vue, tout ce qui est blanc,
02:42 tout ça, c'est le glacier.
02:43 Comment cette glace, elle est arrivée là ?
02:46 Vous m'avez dit que ça gèle, etc.
02:49 Je sais que c'est des sorties qui sont assez marquantes.
02:51 Ils étaient en tennis sur le glacier.
02:53 Ils ont eu froid, il neigeait, il y a l'altitude.
02:56 Et donc, ça, déjà, ça les met en dehors de cette zone de confort.
02:59 Ils prennent conscience, quand même,
03:01 du côté réel de ce réchauffement climatique.
03:03 Alors, peut-être pas tous,
03:04 mais c'est toujours un petit peu l'idée de planter des graines
03:07 et que ça revienne plus tard.
03:09 La première balise qu'on a installée, en 2020,
03:13 on s'est dit, voilà, au moins 10, 15 ans,
03:15 cette balise va pouvoir tenir.
03:16 Mais donc, cette balise-là, en fait,
03:18 elle va probablement disparaître l'été prochain.
03:20 Donc, 3 ans après le début des relevés,
03:22 donc, à peu près avec 10 ans d'avance.
03:23 Et ça nous a un peu marqué, avec mon collègue,
03:25 parce qu'on sait que ça bouge,
03:28 on est conscient de tout ça,
03:30 et pourtant, émotionnellement, ça nous touche quand même
03:32 quand on voit ce lieu évoluer.
03:34 En France, on est, je dirais,
03:37 entre 200 et 300 glaciologues.
03:39 Plus les glaciers fondent,
03:40 et plus il y a des demandes en lien avec cette fonte-là.
03:42 Donc, il y a un intérêt un petit peu croissant
03:44 envers la glaciologie.
03:46 On se rend compte, sur ces 30 dernières années,
03:48 qu'être déprimé par le climat,
03:49 ce n'est pas ce qui nous fait nous bouger.
03:51 Moi, je trouve du sens à ce que je fais,
03:53 et c'est ça qui me donne envie de me lever le matin.
03:55 Ce n'est pas toujours évident à faire.
03:57 Moi, je n'y arrive pas forcément tous les jours.
03:59 Mais je pense qu'il faut garder l'espoir,
04:01 quoi qu'il arrive.
04:03 Et donc, ce qu'on entend derrière,
04:10 c'est soit une avalanche,
04:12 soit une chute d'une partie du glacier,
04:14 une chute de seracs.
04:17 (Bruit de démarrage)
04:19 Sous-titrage Société Radio-Canada
04:22 (Musique)
04:24 (Musique)
04:26 (Musique)
04:28 (Musique)
04:30 (Musique)