L'interview de Cyrielle Sarah Cohen : Philippe Caverivière sur Radio J

  • l’année dernière
15h-16h30 : Cyrielle Sarah Cohen reçoit Philippe Caverivière, chroniqueur sur RTL et France 2 pour “L’oeil de Philippe Caverivière" – entourée de ses chroniqueurs.

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Transcript
00:00 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Radio J, merci d'être avec nous jusqu'à 16h30
00:04 pour une nouvelle émission avec mon invité aujourd'hui, longtemps plume de Nicolas Canteloup
00:09 sur Europe 1, désormais passé de l'ombre à la lumière en officiant tous les matins sur RTL
00:15 dans l'œil de Philippe Cavre-Rivière, aux côtés d'Yves Calvi pour sa matinale, on le retrouve aussi
00:20 aux côtés de Laurent Roquier et Léa Salamé pour On est en direct et justement c'est le cas aujourd'hui
00:24 pour découvrir qui se cache derrière l'impétueux, le décadent Philippe Cavre-Rivière, c'est sur notre
00:31 Facebook Live Radio J.fr et sur Radio J.
00:34 Sans s'abonner, maniche pas Philippe Cavre-Rivière.
00:42 Call BCDR.
00:44 Écoutez, si on m'avait dit que Philippe Cavre-Rivière parlerait mieux hébreu que moi, je ne l'aurais jamais cru.
00:50 Je suis ravie, alors impétueux, décadent, c'est comme ça que je vous vois, est-ce que ça vous va comme terme ?
00:55 Oui, ça me va, je prends.
00:57 Alors bien sûr Philippe, on va démarrer cette émission ensemble en parlant de vous, de ce que vous faites, mais d'abord...
01:03 Oh !
01:05 Ah bah oui !
01:06 Je voulais être sa mère !
01:08 C'était hier !
01:10 Mais oui c'était hier, je me suis dit que bon voilà, on était quand même collés, les jours sont proches et donc...
01:16 Bientôt les pas d'Orpéa, voilà, je ne dirai pas mon âge mais les pas de ma tante.
01:20 Écoutez, j'allais vous le demander si on avait le droit de dire votre âge mais donc ok, on ne le dira pas.
01:24 Alors on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet, Philippe Cavre-Rivière, on va parler de votre vie, votre oeuvre qui est un peu un tableau, ne me retoquez pas parce que je vous vois venir.
01:32 Mais d'abord je dois l'avouer, après Judith Mergui sur Radio J, vous êtes un petit peu ma petite Madeleine de Proust.
01:38 Alors je crois que je ne suis pas la seule parce qu'on vous a fait une arrivée digne du machiave sur Radio J.
01:44 Je dois vous le dire, vous êtes le Messie tellement on aime ce que vous faites.
01:48 Et chaque matin donc, on vous retrouve à 7h56 avec votre chronique "L'œil de Philippe Cavre-Rivière" sur RTL.
01:55 C'est en fait une revue de presse où vous taquinez un peu l'invité d'Alba Ventura et où vous portez un regard assez piquant quand même sur l'actualité, il faut le dire avec un courage fou.
02:06 Alors justement, est-ce qu'il vous faut du courage ?
02:08 Il faut un peu de l'inconscience, il faut un côté enfant passage éternel, le mauvais élève de la classe qui va dire la bêtise pour faire rire les copains.
02:19 Ouais, il faut un peu aimer oser.
02:21 Ouais, il faut pas mal de culot.
02:23 Anime Fager, Anime Fager. Je suis un peu, je dois être un peu Meshouga, mais Fager c'est comme ça qu'on dit ?
02:27 C'est génial. Écoutez, de vous entendre parler hébreu moi je suis persuadée.
02:30 J'ai appris en 24 heures, depuis que j'ai eu l'invitation je me suis vite déjà fond dans la vie.
02:33 Non, vous mentez, mais on veut savoir du coup d'où vient le fait que vous sachiez parler hébreu.
02:37 Parce que je viens moi de l'école du club méditerranéen, de Trigano, de Bourguignon, tout ça, surtout la famille Trigano et j'ai voyagé partout dans le monde.
02:45 Et je suis allé en Israël, à Corabitch.
02:49 Et en fait, à chaque fois que j'étais dans un village partout, à Marbella ou à Punta Cana, quand je voyais une fille qui était très jolie, je me disais "elle est d'où ?"
02:59 Et on me disait "Israëlienne".
03:01 J'ai dit "mais il faut que j'aille à la source, je vais aller sur place".
03:04 Alors, mon amour d'Israël, c'est mon amour pour les filles israéliennes qui sont...
03:09 Qui sont merveilleuses.
03:10 Voilà, au départ c'est très superficiel, je suis quelqu'un de très superficiel et après j'ai découvert le pays, les gens, la musique et plein de choses qui m'ont fait aimer ce pays.
03:19 Donc après, pour parler aux enfants, moi je m'occupais des enfants, j'ai appris comment on dit en hébreu "mazévé yivrit"
03:25 On disait "la piscine, brera" "olrim babrera"
03:28 Donc je répétais en phonétique tout ce que les gamins m'apprenaient, j'ai appris avec les enfants.
03:32 C'est génial, alors vous parlez d'enfants, je sais que vous avez un t-shirt sur vous.
03:36 Association Néo.
03:37 Voilà, qui vous tient à coeur, alors on va en parler dans cette émission.
03:40 Avec plaisir.
03:41 C'était juste la petite parenthèse mais on va y venir.
03:43 Parce que je vous ai fait beaucoup de compliments mais je vous dis la vérité, parce que moi je dis tout dans cette émission.
03:48 Quand j'ai dit à la rédaction que je recevais Philippe Cavre-Bière, on m'a dit "Qui ?"
03:52 C'est à quoi j'ai répondu...
03:53 David Guetta.
03:54 Oui, aussi, on me l'a dit en off.
03:56 Et j'ai répondu "Le fou furieux du matin" sur RTL et là alors on m'a dit...
04:00 D'accord.
04:01 Ah oui, mais on l'adore !
04:03 C'est celui qui a dit à Rachida Dati qu'elle était un mélange de Simone Veil et Anna Wintour.
04:07 Elle a adoré.
04:10 Elle est sympa Rachida, elle est cash.
04:11 Elle est cash et puis elle est très bon publique je crois.
04:13 Ouais, ouais, ouais.
04:14 Ça a pas mal marché avec elle, on va y venir dans un instant.
04:18 Ça m'amuse beaucoup de vous le dire parce que je sais que votre autodérision fait que vous comparez souvent aussi vos employeurs à Macron avec Castex.
04:25 Ouais, c'est ça, c'est ça.
04:27 Je fais des petits trucs sur Castex.
04:29 J'ai dit que Castex c'était un peu la copie de moche de Macron.
04:33 Parce que les belles ont toujours une copie de moche pour être mis en valeur.
04:36 Et j'avais l'impression que Castex était un peu la copie de moche qu'on tramale de ce bon d'explication politique.
04:43 Eh bien justement, on va l'écouter tout de suite.
04:45 Félicité !
04:46 Notre invité, Raphaël Enthoven, est resté pour votre chronique.
04:49 Quel plaisir de recevoir un confrère philosophe.
04:52 Enfin, un invité qui va pouvoir tenter de suivre ma pensée.
04:56 C'est pas tous les jours.
04:57 On en a reçu des couillons à ce micro.
05:00 Eric Zemmour est resté pour votre chronique.
05:02 Je crois que c'est la seconde fois que vous vous rencontrez.
05:04 Tout à fait.
05:05 On va faire le petit bilan avant Noël.
05:07 Élève Zemmour, Eric, le perturbateur de la classe.
05:11 Oh, ne me faites pas le coup des lunettes pour faire le bon élève, ça ne prend pas avec moi.
05:15 Vous savez que des scientifiques s'interrogent sur le mystère de la victoire de Hollande en 2012.
05:19 On saura pour l'existence de Dieu avant Hollande.
05:23 Pauvre Marine Le Pen, Rieux l'a quitté, Collard l'a quitté, Rivière l'a quitté.
05:27 Ça fait quand même beaucoup larguer pour une célibataire.
05:29 Nathalie Chuc a raconté le moment où Nicolas Sarkozy et notre invité auraient failli en venir aux mains.
05:34 Sarkozy lui aurait tapé le poitrail avec le poing.
05:36 Il vous a frappé au niveau de la poitrine ?
05:38 Comment il a fait ? Il a sauté ?
05:40 Il a fait comme ça ?
05:42 Mais attends, c'est dangereux.
05:43 C'est un coup à se faire boxer les ralouettes à la redescente.
05:46 Bon, justement, parlons de Jean Castex.
05:48 Il a attrapé le coronavirus, dites donc.
05:50 Vous avez eu ça, Castex ?
05:52 Vraiment, c'est Hollande avec un accent par moment.
05:54 Alors, il a attrapé le virus en nous expliquant comment faire pour ne pas l'attraper.
06:00 Il était là, "Oh, bonjour Gérard, salut Paulette, Jean-Claude, ça va ?
06:05 Et Marcel, surtout pensez à vous protéger.
06:07 Christian, l'épidémie n'est pas finie.
06:10 Oh putain, où est mon masque ? Je l'ai foutu avec mes lunettes.
06:13 Oh, Nicole, tu penses au geste barrière, Nicole ?
06:16 Viens me faire un câlin."
06:17 C'était Brad Pitt, Angelina, qui vient le voir et qui dit,
06:20 "Tu sais, Brad, j'ai rencontré Gérard Junio.
06:22 Tu crois que c'est une vanne ?
06:26 Moi, je suis secrétaire de mairie.
06:28 Je t'invite à fermer ta gueule alors qu'en revient le monde."
06:31 Voilà un florilège de ce que vous faites sur RTL.
06:35 J'ai osé dire ça, mais je ne m'en rends pas compte.
06:37 Mais vous me parlez justement d'oser.
06:39 Alors, j'ai envie de vous poser cette question.
06:41 Comment ça se fait que vous osiez autant ?
06:44 Et est-ce que ça marche autant que vous osiez ?
06:47 Je crois que l'audace, de ce que j'entends des auditeurs,
06:50 c'est que l'audace n'est pas à la mode en ce moment,
06:53 qu'on est un peu prudent.
06:55 Et que, je n'ai pas l'impression, mais j'ai l'impression que
06:58 dans les retours, ça leur fait du bien.
07:00 Quelqu'un qui ose.
07:01 C'est Yankelevich qui disait,
07:03 "Le second degré, c'est tendre un bâton à l'intelligent."
07:05 C'est dire, tiens, je suppose que tu vas être intelligent,
07:08 que tu vas saisir le bâton.
07:09 Et donc, j'essaye de me dire, allez, il y a des gens intelligents.
07:12 Alors, parfois, vous y allez un petit peu fort quand même.
07:16 On dit des choses comme elles sont.
07:18 Franchement, vous y allez, mais franco,
07:20 avec une patte à serre, c'est incroyable.
07:22 Je voulais savoir comment vous écrivez.
07:24 Est-ce que vous écrivez en temps réel ?
07:26 Est-ce que vous écrivez deux versions ?
07:28 Parce qu'il y a la version avec l'invité qui reste pour vous.
07:31 J'avais dit ça une fois avec Castex.
07:33 Alors, moi, j'écris pour Nicolas Canteloup,
07:35 et puis après, tous les jours.
07:37 Et puis après, je repars sur l'écriture, sur RTL.
07:39 Et j'ai tous les jours un copain à l'écriture,
07:42 chaque jour, indifférent.
07:44 Parce qu'on essaye d'être frais,
07:46 de réécrire quelque chose de pêchue.
07:49 Et j'ai Arnaud Demanche qui écrit avec moi,
07:52 Clément Charton qui est sur Quotidien,
07:54 Arnaud Demanche, il est un one man.
07:56 Arnaud Tarride qui travaille avec Max Boublil
07:58 et Jonas Evain qui est un jeune auteur.
08:00 Et tous les jours, on bosse ensemble,
08:02 on écrit chacun de notre côté,
08:04 et puis après, on mixe ça.
08:06 Jusqu'au dernier moment, on change les choses,
08:08 jusqu'à 1h du matin, des fois 6h du mat' avant le direct.
08:10 Oui, bien évidemment, parce que quand on vous écoute,
08:12 on voit bien que vous rebondissez sur
08:14 beaucoup de paroles.
08:16 Bien sûr, quand même, en temps réel,
08:18 il y a quand même une écriture qui se fait juste un petit peu avant.
08:20 J'aime bien quand c'est frais, moi.
08:22 Evidemment, mais ça s'entend surtout.
08:24 Est-ce que c'est difficile de faire rire
08:26 quand l'actualité n'est pas non plus propice ?
08:28 Comme par exemple pour le petit Ryan.
08:30 Alors, j'en ai pas parlé,
08:32 et c'est un petit regret,
08:34 je l'ai pas fait sur le petit Ryan,
08:36 je l'ai fait pour Gaspar Huel,
08:38 je l'ai fait pour Le Cancer de Florent Pagny,
08:40 le petit Ryan, on l'avait en tête tous,
08:42 et c'est tellement terrible,
08:44 et ça rejoint quelque chose d'universel,
08:46 et qui balaye tous les racismes.
08:48 À un moment donné, on a foi en l'humanité,
08:50 quand on se dit "là, tout est balayé",
08:52 devant cette détresse universelle,
08:54 il n'y a plus de religion, il n'y a plus de nationalité.
08:56 Et c'était très fort.
08:58 Souvent, je le fais.
09:00 Vous n'attendez pas que l'actualité retombe,
09:02 vous le traitez tout de suite, on vous attend un petit peu.
09:04 Et des fois, je m'autorise à mélanger
09:06 les horreurs que je peux dire avec quelque chose de touchant,
09:08 ou quand on a perdu un petit de l'association,
09:11 Luciano, que j'adorais,
09:13 j'en ai parlé à l'antenne, j'en ai parlé au micro,
09:15 j'ai l'impression que les gens aiment bien ça,
09:17 et ils se disent "oh, il n'est pas que méchant,
09:19 il n'est pas que acerbe,
09:21 il découvre ça de moi",
09:23 c'est pas très prétentieux de dire ça,
09:25 mais il y a une complicité qui se crée
09:27 avec l'auditeur de dire "ok, c'est du second degré,
09:29 on va rire du malheur parce que
09:31 c'est la seule façon de le supporter".
09:33 - Alors justement, vous parlez du malheur,
09:35 vous avez fait une vanne, vous dites ça comme ça,
09:37 c'est un cancer à cause duquel vous avez perdu
09:39 vos proches, votre soeur, votre maman,
09:41 et vous dites que ça sert à ça aussi,
09:43 utiliser votre vécu pour faire rire,
09:45 vous êtes parrain d'une association
09:47 contre le cancer pédiatrique,
09:49 parlez-nous de ça.
09:51 - Alors c'est une association
09:53 qui est dans le sud, qui est chez moi,
09:55 c'est un Léo, un gamin de 15 ans,
09:57 qui a eu un cancer pendant un an et demi,
09:59 on a essayé de faire plein de choses
10:01 pour le connecter avec des grands professeurs
10:03 grâce à Michel Drucker, etc.
10:05 Ça s'est mal passé,
10:07 ça s'est mal terminé,
10:09 il voulait parler à Mike Horn,
10:11 on a réussi à joindre Mike Horn
10:13 grâce à mon copain Michael Youn
10:15 et grâce à Nicolas de Tavernos,
10:17 il a eu Mike Horn au téléphone
10:19 depuis le bout du monde,
10:21 et puis après ça s'est mal terminé,
10:23 et quelques mois après, les parents m'ont dit
10:25 "Est-ce que tu veux être parrain de l'association ?"
10:27 J'ai dit "Oui, mais personne ne me connaît,
10:29 donc je veux être un parrain bien médiocre,
10:31 mais oui". Et puis j'ai fait un spectacle
10:33 pour chez moi, dans ma ville de Saint-Raphaël,
10:35 où il y avait mille personnes,
10:37 Michel Drucker est venu, Nicolas Canteloup,
10:39 Florent Peyre, et puis j'ai fait des vannes,
10:41 alors le sujet est rigolo, cancer pédiatrique,
10:43 il y avait mille personnes,
10:45 des enfants malades, des enfants en soins,
10:47 des parents qui avaient perdu leur enfant,
10:49 mais on a passé un moment fou de rire,
10:51 de pleurs, etc, et à la fin du spectacle,
10:53 Thomas Sauter est venu me voir,
10:55 il m'a dit "Mais t'es pas nul au micro,
10:57 tu veux pas venir sur RTL avec moi ?"
10:59 Donc le départ de l'association m'a fait,
11:01 alors que je voulais absolument pas,
11:03 aller au micro d'RTL,
11:05 et puis au micro d'RTL, il y a
11:07 Philippe Guélu qui m'a écouté,
11:09 qui a dit à Laurent Ruquier "Écoute,
11:11 Cavre-Rivière", et Laurent Ruquier m'a appelé,
11:13 donc tout part de cette mitzvah,
11:15 de cette bonne action,
11:17 et je crois à ça, je crois à ce qu'on envoie dans l'univers,
11:19 revient, j'attendais rien, et j'ai reçu plein de choses.
11:21 - Vous avez reçu plein de choses,
11:23 et c'est comme ça qu'on a appris à vous découvrir
11:25 dans la lumière, puisqu'on vous a
11:27 connus, on connaît surtout votre nom
11:29 dans les mots de Julie,
11:31 sur "Rempaint", parce que vous êtes,
11:33 on l'a dit, la pâte, pendant
11:35 15 ans vous l'avez été pour Cantloup,
11:37 vous continuez d'écrire pour lui,
11:39 et donc vous expliquez que
11:41 finalement cette lumière est arrivée, c'était ma question,
11:43 comment vous êtes rentré dans la lumière,
11:45 finalement ça n'a rien à voir,
11:47 - Ah volontairement ! - avec ce que vous avez
11:49 pu faire en tant que coteur. - Non, je n'ai aucune volonté,
11:51 je vais où le vent me pousse, et là le vent m'a poussé
11:53 vers RTL, et j'y suis heureux.
11:55 - Vous êtes heureux, et bien écoutez, nous aussi on est très heureux,
11:57 comment vous êtes passé de Saint-Raphaël
11:59 finalement à Cantloup ?
12:01 - J'étais obligé, on m'a obligé
12:03 à venir sur Paris, moi je suis du sud, je veux être
12:05 au soleil, je veux être à la plage, je suis plagiste,
12:07 je suis auteur plagiste,
12:09 je suis auteur plagiste à la base,
12:11 mais après ils m'ont dit "non, c'est à Paris que ça se passe,
12:13 donc tu vas venir à Paris",
12:15 et on a commencé sur
12:17 "Rire et chanson", puis après sur "Rompaint",
12:19 et puis après sur "Rompaint", je crois qu'on s'est
12:21 fait virer il n'y a pas longtemps, et du coup
12:23 - Le siège électable ! - C'est ça, c'était
12:25 comme ça, c'était comme ça, et "Vrouuuum"
12:27 on est parti, on est déco. - Alors vous êtes
12:29 maintenant dans un exercice d'orateur
12:31 amuseur, est-ce que ça a été frustrant
12:33 un petit peu pour vous, à un moment donné, d'être
12:35 dans l'ombre finalement, d'être l'auteur
12:37 de l'auteur ? - Du tout, non, parce que
12:39 Nicolas Cantloup est
12:41 un ami, mais il arrive
12:43 souvent d'admirer ses amis, et il sait
12:45 faire plein de choses que je ne sais pas faire,
12:47 et j'adore me mettre au service.
12:49 Il y a une phrase que je cite tout le temps,
12:51 c'est Borringé qui l'avait dit à Depardieu,
12:53 cette phrase, il lui avait remis un
12:55 César, il lui avait dit "On peut être vassal
12:57 quand le Seigneur est grand", et je le dis
12:59 tout le temps à Nicolas Cantloup, j'étais au service,
13:01 et il a un talent fou, donc j'étais très bien au service
13:03 de Nicolas, j'avais aucune volonté
13:05 d'être en première ligne, et puis après
13:07 j'ai fait un film avec
13:09 Jean Dujardin, Gilles Lelouch, Les Arts Fidèles, etc.
13:11 Et quand on écrit pour des gens
13:13 comme ça, on est tellement fiers, avec mon
13:15 copain Stéphane Joly du club, avec Nicolas
13:17 Bedos, on est tellement fiers de se mettre
13:19 au service de talent, puis on se dit "Je suis incapable
13:21 de faire ce qu'ils font les gars". - Est-ce que Nicolas Cantloup
13:23 vous écoute, et qu'est-ce qu'il dit ?
13:25 - Ouais, il m'écoute, il m'écoute,
13:27 il écoute RTL.
13:29 Scoupe ! Nicolas Cantloup écoute RTL.
13:31 - Est-ce que quelque part, finalement,
13:33 vous n'avez pas pris sa place ? - Non !
13:35 Non, parce que je fais des très mauvaises imitations,
13:37 je suis un piètre imitateur,
13:39 non, non, je suis un autre moment, je suis un autre
13:41 créneau horaire. - C'est un autre style ? - Ouais,
13:43 et puis en detête virée surtout.
13:45 Donc non, j'ai pas pris sa place.
13:47 - Comment vous différenciez votre style
13:49 de celui par exemple de Laurent Gérard
13:51 ou d'autres personnes qui finalement
13:53 sont, même s'ils sont des imitateurs,
13:55 sont des amuseurs, mais restent quand même un peu
13:57 dans la case où on traite l'actualité
13:59 avec un certain humour ? - Ouais,
14:01 alors, ouais, j'espère que
14:03 c'est la grande question, quand on écoute tout le monde,
14:05 on se dit, moi j'écoute
14:07 France Inter,
14:09 j'écoute Guilherme Ogiz,
14:11 j'écoute Thomas Vedeville qui me font beaucoup rire,
14:13 et on essaie d'avoir sa couleur à soi, son identité,
14:15 au début c'est la grande
14:17 question, c'est vrai, avant d'aller en radio,
14:19 de dire, qu'est-ce que j'irais dire de plus qu'eux ?
14:21 Ils sont très forts, et puis après on essaie
14:23 d'y aller avec sincérité, de dire, ok,
14:25 moi je suis un mélange de ça, de gens que j'ai aimés,
14:27 de des proches,
14:29 j'ai aimé ça, ils sont tout en haut,
14:31 je me compare pas une seconde, mais
14:33 voilà, j'aime bien ça, et j'aime aussi quand il y a
14:35 de la tendresse, quand il y a de la sensibilité,
14:37 donc je vais donner ça, je vais donner
14:39 que ce que j'ai. - Vous parlez de ce que vous avez,
14:41 alors justement, ça m'intéresse de savoir ce que vous avez,
14:43 vous êtes un bon type, Philippe Camargue,
14:45 j'entends sur l'antenne, mais j'ai envie de savoir
14:47 qui vous êtes vraiment, voyez, hier, j'avais
14:49 quelqu'un en face de moi qui était Géraldine Maillet,
14:51 qui m'a dit, ah, tu as
14:53 Cave-Rivière de main, mais écoute, je l'ai
14:55 rencontré dans On est en direct,
14:57 où vous êtes tous les samedis soirs,
14:59 tu l'embrasseras pour moi,
15:01 j'ai dit, mais avec grand plaisir je l'embrasserai,
15:03 voilà, j'ai l'impression que quand
15:05 on vous rencontre, et encore une fois,
15:07 je suis transparente, nous on se connaissait pas,
15:09 on s'est écrits, on s'est tutoyés très vite,
15:11 vous êtes ce bon mec, en fait,
15:13 comment vous avez grandi, dans quel
15:15 environnement pour être aussi sympa ?
15:17 Je crois que c'est l'école du club,
15:19 beaucoup, je crois que je dois beaucoup à mes parents,
15:21 je crois que j'ai eu une enfance modeste,
15:25 et dans les quartiers,
15:27 où tout allait bien, à l'époque où tout allait bien,
15:29 dans les années 70, où il y avait
15:31 un melting pot, où il n'y avait pas de communauté,
15:33 et quand je repensais à ça,
15:35 et quand je vois l'actu, je me disais,
15:37 mais mon copain Doulay, il était musulman ou pas ?
15:39 Je sais plus, et je m'en fous,
15:41 et mes copains tunisiens,
15:43 ils étaient quoi ? Ils étaient juifs ?
15:45 Ben j'en sais rien, et en fait,
15:47 c'était une période bénie, où on s'en foutait
15:49 des religions, et on
15:51 goûtait les uns chez les autres, et puis
15:53 le communautarisme est arrivé
15:55 après, et après moi j'ai grandi
15:57 dans ces quartiers là, et après je suis parti au Club Med,
15:59 on avait sans faire "gnou", sortait
16:01 les violons, on avait pas les sous pour partir en vacances,
16:03 et mes premières vacances loin,
16:05 c'était le Club Med, et c'est
16:07 20, 30 nationalités,
16:09 et 5, 6 religions qui travaillent
16:11 ensemble, et y'a pas de problème, et si y'a
16:13 quelqu'un qui a un propos raciste, il prend
16:15 l'avion, il dégage tout de suite, et c'est magnifique,
16:17 et on préserve ça, et on prend
16:19 le meilleur de tout le monde,
16:21 on prend le meilleur de toutes les religions.
16:23 - Et est-ce que ça justement, ça vous sert, et est-ce que vous
16:25 osez tout, dans vos textes,
16:27 quand vous êtes sur RTL, ou même dans
16:29 "On est en direct" sur France 2,
16:31 est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, on peut comme avant
16:33 encore rire de tout, vous qui avez fréquenté
16:35 cette belle époque ?
16:37 - Il faut essayer, au moins il faut essayer.
16:39 Il faut essayer d'avoir ce petit courage,
16:41 et s'adresser à l'intelligence
16:43 de tous, qui soient
16:45 juifs, musulmans, catholiques
16:47 ou athées, et de se dire,
16:49 y'a l'intelligence avant tout qui les rassemble,
16:51 y'a l'humanité avant tout qui les rassemble.
16:53 Donc oui.
16:55 - Vous avez dit, je crois c'était sur Yann Moix,
16:57 y'a à peu près 2 ans,
16:59 quelque chose comme ça, c'était chez Soto,
17:01 que vous estimiez, je crois que
17:03 l'antisémitisme
17:05 n'avait pas de courage, ou quelque chose comme ça,
17:07 qu'on pouvait pas revenir en arrière, ça c'est de tête
17:09 ce que j'essaye de vous dire. - Ah ouais, j'avais dit,
17:11 j'ai pu, j'avais fait une chronique, et j'avais mes copains
17:13 - Les antisémites sont nuls en excuses.
17:15 - Ouais, c'était ça. - Non mais c'est vrai,
17:17 c'est vrai, je trouvais très médiocre en excuses.
17:19 C'était quoi ? C'était parce que
17:21 y'avait le couturier qui avait fait, il avait dit
17:23 non, il avait dit des trucs
17:25 pro-Hitler parce qu'il avait picolé,
17:27 donc j'avais dit, oui, et la Shoah
17:29 c'est une happy hour qui a mal tourné.
17:31 Donc je trouvais ça lamentable comme excuse,
17:33 et c'est nul, il était nul en excuses,
17:35 comme beaucoup. - Philippe Cavrevière,
17:37 on va continuer à parler de vous, on vous retrouve
17:39 donc aussi le samedi en deuxième partie de soirée
17:41 dans "On est en direct sur France 2".
17:43 Vous recyclez quelques vannes de la semaine
17:45 pour les tester le week-end, on est d'accord ?
17:47 - Non, je teste la semaine et des fois,
17:49 parce que j'arrive pas à retrouver
17:51 d'autres vannes sur la même actu.
17:53 Donc des fois je teste sur RTL,
17:55 et puis après je... - Est-ce que la mayonnaise
17:57 elle prend aussi bien qu'en radio ?
17:59 - Pas pareil, parce que la radio c'est un média génial.
18:01 C'est un média qui parle à l'intelligence,
18:03 qui va très vite, et on se regarde
18:05 moins, et il y a plus de rythme,
18:07 et c'est beaucoup plus difficile la télé.
18:09 - Qui ont été vos meilleurs clients en radio ?
18:11 - En radio ? Ben Edouard Philippe,
18:13 on l'a écouté, Rachida Datti,
18:15 elle a été adorable. - Ouais, Kastex
18:17 aussi. - Kastex, ouais, il a été sympa,
18:19 Mathieu Ricard, très cool. - Ouais.
18:21 - Voilà, on a pas parlé de bouddhisme,
18:23 mais il était très cool. - On va écouter encore un petit bout,
18:25 parce que tout à l'heure j'en ai parlé, mais là on a le vrai bon son,
18:27 on écoute. - Rachida Datti,
18:29 vous avez un parcours brillant,
18:31 vous êtes aussi connue pour votre élégance,
18:33 bref, vous êtes un mélange de
18:35 Simone Veil et Anna Wintour.
18:37 Au Conseil de Paris, vous êtes la présidente du groupe
18:39 "Changer Paris", qui devait initialement
18:41 s'appeler "Casto et Dalgo",
18:43 et le nom n'a pas été validé par
18:45 les autorités compétentes. Attention,
18:47 il y a aussi des jeunes dans le 7e,
18:49 il y a des jeunes qui s'appellent
18:51 Alban et Jean-Eudes, ils sont catholiques,
18:53 et se marient souvent, entre cousins.
18:55 Un habitant du 7e,
18:57 c'est un ch'ti, mais avec des mocasins à glands.
18:59 C'est de la consanguinité, mais en Burberry.
19:03 Il fait province, Jean Castex,
19:05 vous trouvez qu'il fait province ? - Non, je trouve pas.
19:07 En tout cas, c'est un super
19:09 Premier ministre, il est
19:11 bosseur, puis il est fidèle,
19:13 il fait pas d'ombre à Macron,
19:15 en fait c'est le concept de la copie de moche.
19:17 Toutes les filles belles françaises,
19:19 vous faites ça, Rachida et Alban,
19:21 vous en aviez une de copie de moche.
19:23 Les filles belles se baladent toujours avec une copie de moche
19:25 pour briller. Eh ben, Castex,
19:27 c'est la copie de moche de Macron.
19:29 Ah ouais, vous y allez.
19:31 Vous y allez, Franco, mais c'est un régal.
19:33 Est-ce que vous avez déjà pris un bide ?
19:35 Ouais, plein. - Franchement.
19:37 C'est vrai ? - Ah oui !
19:39 Parce qu'on a toujours l'impression que les invités rigolent.
19:41 Non, en télé j'ai pris des bides, mais monstrueux.
19:43 Oui, en télé, mais pas en radio. - Oh, des tôles !
19:45 Oh là là, des moments où je me dis "qu'est-ce que
19:47 je fous là ? Il est minuit 4,
19:49 on est en direct, je prends une honte devant
19:51 un million de personnes. J'ai envie, je me déteste,
19:53 je me dis "qu'est-ce que tu fous là ?"
19:55 Mais non, mais ça fonctionne quand même. - Non, j'ai Jeanne
19:57 Cheryl, en direct, elle m'a dit "c'est nul,
19:59 c'est de la merde", je vous jure, elle était comme ça.
20:01 Elle était entre son dormir,
20:03 mais c'était... Ouais. Elle disait "est-ce que
20:05 je peux partir, je crois, à un moment donné ?"
20:07 C'est horrible, c'est horrible.
20:09 Bon, j'en rigole avec le truc, mais sur le moment...
20:11 Oui, ça vous empêche pas d'y retourner
20:13 quand même. - Mais il y a un côté maso, non,
20:15 de lui y retourner à chaque coup. - Un petit peu.
20:17 Qu'est-ce qu'il dit, Ruquier ?
20:19 Ah, il adore quand je prends des bides, ça le fait marrer.
20:21 Moi, moins.
20:23 Mais non, on y va, on essaye ensemble.
20:25 C'est des paris, les gens qui savent tout
20:27 sur l'humour, les profs d'humour,
20:29 moi ça fait 15-20 ans que j'écris,
20:31 je n'y connais rien.
20:33 J'espère que ça va être drôle. - D'ailleurs, je crois
20:35 que c'est un
20:37 magazine, alors je vais pas citer le nom du magazine
20:39 parce que ça servira à rien, qui parle de vous
20:41 comme étant un humoriste. Vous n'êtes pas un humoriste,
20:43 vous êtes un auteur au service
20:45 de l'amusement.
20:47 Ouais, exactement, je crois que
20:49 j'assume pas le truc d'humoriste.
20:51 Non, je vois pas comme un humoriste.
20:53 Mais est-ce que vous aimeriez monter sur scène, par exemple,
20:55 avec Lucas Rivière ?
20:57 On m'a posé la question plusieurs fois. - Je crois qu'on l'attend,
20:59 très franchement. - Je sais pas.
21:01 Et comme je voulais pas faire de la radio,
21:03 j'en fais, je voulais pas faire de télé, j'en fais,
21:05 et que je veux pas faire de scène... - Eh ben, vous allez en faire !
21:07 Il est probable, il est possible.
21:09 C'est quoi vos projets ?
21:11 Comme d'hab', j'ai aucun projet,
21:13 j'ai vraiment où le vent me pousse et où je suis heureux.
21:15 Je vous jure que j'ai pas de projet.
21:17 Vous avez écrit pour le théâtre, vous êtes scénariste,
21:19 vous avez écrit pour le cinéma, vous avez écrit, il y a pas longtemps,
21:21 le spectacle de Florent Peyre, au théâtre de la Guetée.
21:23 - Ouais, Nature. - Nature, on m'en parlait
21:25 bien sûr dans cette édition avec Jérôme Goulon.
21:27 Les Infidèles, aussi,
21:29 joué par Jean Dujardin, Alexandre Halamy.
21:31 Vous préparez
21:33 le coup d'après, c'est pas possible ? - Non, j'ai
21:35 aucune stratégie, je suis nul en stratégie.
21:37 Le pire, je sais pas jouer aux échecs,
21:39 vraiment, je suis à l'instant présent.
21:41 Là, je suis avec vous, et puis après, derrière,
21:43 j'ai aucun projet.
21:45 - Bon, écoutez, on va vous chercher
21:47 des projets. - Si vous avez du
21:49 boulot, pour vrai, je vais laisser un CV à la direction.
21:51 - Bah écoutez, je crois que le CV,
21:53 on le prend. J'ai Emmanuel Rial, ce qui me
21:55 fait un grand sourire en face de moi, qui me dit "Ah oui,
21:57 ah oui, oui, oui, on le prend, Philippe Cabrinière".
21:59 Philippe, on va continuer à parler avec vous
22:01 et de vous dans cette émission, bien
22:03 évidemment, sur Radio G.
22:05 Dans un instant, nos chroniqueurs nous rejoignent
22:07 pour découvrir vos goûts culturels,
22:09 qui en disent long sur vous, sur votre personnalité.
22:11 Ce sera avec Christophe Barbier,
22:13 Jérôme Goulon, Jerem Rach pour parler
22:15 théâtre, émotions, ou encore
22:17 gastronomie, mais dans un instant, le rappel des titres
22:19 reste avec nous sur Radio G.