Le procureur de la République de Digne-les-Bains a annoncé mardi l'ouverture d'une cellule nationale d'investigation après la disparition du petit Émile. De quoi donner aux enquêteurs des moyens supplémentaires. Les derniers éléments de l'enquête ont permis d'établir que le jeune garçon n'était pas seul chez ses grands-parents au moment de la disparition. Une dizaine de personnes se trouvaient dans la maison familiale du Vernet.
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00:03 -On en parle avec Yann Bastière,
00:06 délégué national investigation du syndicat Unité SGP Police FO.
00:10 Merci d'être avec nous ce matin, Yann Bastière.
00:12 Frédéric Fernandez, l'envoyé spécial de BFM TV au Vernet.
00:16 Frédéric, le mystère est total, ce matin encore,
00:20 5 jours après la disparition du petit garçon.
00:23 Parmi les derniers éléments portés à notre connaissance,
00:26 il y a cette réunion de famille
00:29 qui se tenait dans la maison des grands-parents d'Emile
00:32 au moment de sa disparition.
00:33 Emile n'était pas tout seul dans le jardin
00:36 au moment de sa disparition ?
00:38 -Effectivement.
00:41 Il y a eu une réunion de famille au moment où Emile a disparu.
00:44 Ce samedi, ce qu'on peut vous dire,
00:47 c'est qu'il y était environ une dizaine, parmi eux,
00:50 des oncles, mais aussi des tantes du petit garçon.
00:54 Ce qu'on sait, c'est que les parents étaient repartis.
00:57 Cette maison des grands-parents était une maison familiale
01:00 où la famille avait pour habitude de se retrouver.
01:03 Aujourd'hui, l'enquête prend un nouveau tournant
01:06 car finie les opérations à grande échelle.
01:08 La gendarmerie va devoir analyser la masse importante de données
01:12 qu'ils ont recueillies.
01:13 Une dernière parcelle doit être fouillée par une cinquantaine.
01:17 -Ca fait beaucoup d'éléments.
01:19 Il y a une première notion.
01:20 Hier, on apprend que le gamin n'était pas seul avec ses grands-parents.
01:25 On est bien d'accord.
01:26 On ne peut pas interpréter ça comme un mensonge des grands-parents.
01:30 Evidemment non.
01:32 Ces révélations ne font pas de la famille des suspects, n'est-ce pas ?
01:36 -Ils n'en font pas,
01:37 mais je pense que les enquêteurs envisagent toutes les options.
01:41 Ils peuvent être également des suspects.
01:43 On étudie toutes les pistes.
01:45 Les auditions sont en cours, pas toutes.
01:47 On les croise, on les recroise.
01:50 L'audition est quelque chose de très important.
01:53 Les relevés de traces techniques, l'ADN
01:55 et le ratissage qui a été mis en place sont très importants.
01:59 Mais l'audition, l'humain, est très important.
02:02 -Qu'est-ce qu'on va chercher ?
02:04 Les contradictions dans les témoignages ?
02:06 On peut se dire aussi que cet enfant disparaît
02:09 après la sieste, samedi après-midi.
02:11 Une dizaine de personnes dans cette maison
02:14 et personne ne prête attention à ce petit garçon de 2 ans
02:17 qui est devant la maison ?
02:18 -C'est un drame pour les grands-parents
02:21 et pour les enfants.
02:22 On l'entend sur vos antennes.
02:24 La vigilance peut être levée quelques secondes.
02:27 Sur une plage, on le voit, on cherche des enfants.
02:30 Là, il y a un groupe de famille, on est dans un village
02:33 où on craint moins la délinquance, un rôdeur.
02:36 Je comprends tout à fait le contexte.
02:38 Et cet enfant disparaît.
02:40 C'est pour le moins troublant.
02:42 -Dans les points importants des analyses
02:44 qui sont lancées à partir de maintenant,
02:47 il y a la téléphonie.
02:48 Il y en a six autres dans un périmètre de 20 km.
02:51 Comment fonctionnent les investigations
02:54 sur une antenne-relais ?
02:55 -C'est relativement simple et compliqué à la fois.
02:58 Quand vous allez élargir le périmètre,
03:01 vous allez multiplier les données.
03:03 Là, on est sur peu d'habitations, peu de populations.
03:07 Vous allez travailler sur des données croisées.
03:11 -L'antenne-relais livre quelles informations ?
03:14 -Les personnes qui ont utilisé cette antenne-relais,
03:17 les numéros qui ont activé cette cellule,
03:19 les différents opérateurs qui sont passés...
03:22 Je ne me fais aucun doute,
03:24 les réquisitions par les gendarmes ont été faites.
03:27 On va peut-être pas découvrir tant de choses que ça.
03:30 On va trouver les numéros de téléphones de la famille,
03:33 mais on va peut-être voir des téléphones sur cette zone
03:36 pour en sortir.
03:37 Et retrouver, comme vous le dites, sur d'autres antennes...
03:41 Toutes ces données sont exploitées.
03:43 -Les enquêteurs vont avoir des centaines de numéros
03:47 et quand ils vont opérer, ils appellent ces numéros ?
03:49 -Peut-être moins.
03:51 Peut-être pas des centaines.
03:52 On n'est pas sur un milieu urbain avec des antennes de partout.
03:56 Avec une population forte, c'est relativement contraint.
03:59 Et ensuite, les appeler, non, mais savoir qui était là.
04:03 -Qui a bougé. -Ca peut être ça.
04:05 Qui l'a activé et qui l'a pas.
04:07 -C'est conforme aux déclarations ?
04:09 -Les auditions.
04:10 -Aux auditions.
04:11 Les opérateurs...
04:13 C'est long de livrer ces données
04:15 ou on peut estimer que l'ASR,
04:16 la section de recherche des gendarmes, en dispose déjà ?
04:20 -On dispose déjà.
04:21 La plateforme nationale d'interception judiciaire,
04:24 la PNJ, avec des réquisitions électroniques...
04:27 Non, les données, par rapport à avant,
04:29 sont immédiates.
04:30 La récupération des données est immédiate.
04:33 -Avec ces données, on fait un recoupement
04:35 avec des fichiers de délinquants sexuels ?
04:38 -Ca peut. Lorsque vous identifiez un numéro de téléphone
04:41 qui a activé ce board, on va croiser.
04:43 C'est une identification de tous les numéros.
04:46 Tout ce dont on parle, ces identifications sont déjà faites.
04:49 -Frédéric Fernandez, ça fait 5 jours
04:51 que les enquêteurs recherchent, sans succès.
04:55 L'ambiance doit être particulière dans le village.
04:58 -Oui, une ambiance particulière,
05:00 d'autant qu'ici, entre le Vernet et le Haut-Vernet,
05:03 c'est moins de 200 habitants.
05:05 Presque tout le monde se connaît.
05:07 Beaucoup de gens connaissaient la famille de près ou de loin.
05:11 Quand on a échangé avec les habitants,
05:13 ils nous ont fait part de leurs inquiétudes,
05:15 notamment à la disparition du petit Emile.
05:18 Il grandit au fur et à mesure que les jours passent.
05:21 On peut dire que la disparition du petit Emile,
05:24 encore ce matin, est sur toutes les lèvres
05:26 dans toutes les discussions ici, au Vernet.
05:28 -On nous dit que de nombreux éléments ont été recueillis
05:32 pendant ces longs jours de ratissage.
05:34 Qu'est-ce qui est le plus long à analyser ?
05:37 -Qu'est-ce qui est le plus long ?
05:39 On va peut-être avoir toutes les traces biologiques,
05:42 qui peuvent être l'ADN,
05:43 qui peuvent être ce qu'ont relevé mes collègues gendarmes,
05:47 bien entendu, sur ce ratissage, sur l'endroit où il a disparu.
05:50 Là, c'est du quadrillage,
05:52 j'allais pas dire centimètre par centimètre,
05:54 mais des recherches très précises, un mégot qui a traîné.
05:57 Ca, on est sur le biologique.
05:59 Hier, ça a été très vite.
06:01 On a eu cette suspicion de traces de sang sur une voiture.
06:04 C'est une trace animale.
06:05 L'IRCGN travaille dessus.
06:08 Non, mais ils travaillent très rapidement.
06:10 -Est-ce que ce que l'on sait du comportement des chiens...
06:14 -Les centubaires ?
06:16 -Nous interroge ?
06:17 -Ca interroge.
06:18 Attention, le chien, le centubaire,
06:20 est une machine de guerre, j'allais dire, au niveau olfactif.
06:24 Mais on va être francs, c'est pas infaillible à 100 %.
06:27 Mais c'est sûr qu'il y a un gros doute
06:29 autour de la réaction de ces chiens.
06:31 -Pourquoi ? -Cette piste qui disparaît
06:34 très rapidement, à un instant,
06:35 enfin, à un instanté, à un endroit.
06:38 Je vous le répète, je suis pas...
06:39 -Non, on essaie de...
06:41 -Mais c'est vrai que c'est troublant,
06:43 cette disparition, et avec ces éléments
06:45 que les chiens n'arrivent pas à donner et aller plus loin.
06:48 -Merci pour toutes ces précisions, pour votre expertise.