Spectacle - PEPITE

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Spectacle de l'humoriste Anaïs Pic alias Pépite, enregistré en décembre 2022 au Quartier Gabriel à Montbonnot

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00:00:00 (Propos inaudibles)
00:00:24 Mesdames et messieurs, bonjour.
00:00:28 Merci à toutes et à tous d'être venus pour assister au nouveau premier spectacle d'Anaïs.
00:00:33 Bon, vous n'êtes pas sans savoir qu'aujourd'hui débutera à 16h la finale de la Coupe du Monde
00:00:41 qui opposera notre cher pays à l'Argentine.
00:00:44 Vous inquiétez pas, le spectacle n'empiétera pas sur cet événement ô combien important.
00:00:49 Au pire, vous louperez la Marseillaise, mais bon, on la connaît tous déjà par cœur,
00:00:53 donc si ça vous chagrine vraiment, on pourra toujours la chanter ici après.
00:00:57 Bon, petit rappel des règles d'usage.
00:01:00 Je vous demanderai de bien vouloir rallumer vos téléphones portables à la fin de la représentation.
00:01:06 Si toutefois vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher de faire des photos,
00:01:10 je vous demanderai de bien vouloir mettre vos téléphones en mode avion
00:01:14 et surtout de bien veiller à enlever le flash pour ne pas gêner l'artiste.
00:01:18 Elle aura déjà assez de projecteurs dans la gueule, miskine.
00:01:21 Nathan, ton micro est allumé.
00:01:26 Bon, le spectacle va vraiment commencer dans un très court instant.
00:01:30 Anaïs termine simplement d'aligner ses chakras afin de ne pas rejeter de manière spasmodique
00:01:39 l'intégralité de son repas du midi.
00:01:41 Ouais, enfin, pour pas qu'elle gère quoi.
00:01:43 Merci Nathan.
00:01:45 Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne représentation
00:01:49 et n'oubliez pas, si le spectacle vous a plu, de mettre un petit quelque chose dans le chapeau.
00:01:53 Pourquoi pas, on accepte aussi les gros quelque chose.
00:01:56 Bon spectacle.
00:01:59 [Applaudissements]
00:02:06 [Musique]
00:02:11 [Musique]
00:02:15 [Musique]
00:02:18 [Musique]
00:02:27 [Musique]
00:02:40 [Musique]
00:02:43 Bonjour.
00:02:56 Je suis jolie, hein ?
00:03:00 Ouais, je sais.
00:03:02 Tu sais, ce que je me suis dit avant de monter sur scène, je me suis dit
00:03:05 "Eh les looks, mademoiselle, vous êtes quand même sacrément jolie, non ?"
00:03:09 Oui, bon, d'accord, ok, je suis jolie, ouais, c'est vrai.
00:03:12 Alors attention, non, c'est pas du narcissisme, je vous vois venir,
00:03:16 parce que je me le dis pas tous les jours.
00:03:18 Presque, c'est vrai.
00:03:19 Mais pas tous les jours.
00:03:21 Est-ce qu'il y en a qui se trouvent beaux dans la salle ?
00:03:24 Bah c'est pas assez.
00:03:30 Vous voulez que je vous dise ?
00:03:32 Je pense qu'on devrait pas sortir de chez soi tant qu'on se trouve pas beaux.
00:03:35 Non mais, je sais, il y en a qui vont se dire
00:03:38 "Ouais mais si je me trouve pas beau, je sortirai jamais de chez moi en fait."
00:03:42 Non mais alors mon spectacle ne sera pas une conférence sur la confiance en soi,
00:03:45 démerdez-vous, il y a des professionnels pour ça.
00:03:47 Mais c'est vrai que je pense que ça conditionne vraiment la façon de se tenir,
00:03:51 la façon de marcher, la façon de parler aux autres.
00:03:53 Je veux dire, si j'étais arrivée en me trouvant moche, je serais arrivée comme ça.
00:03:58 C'est vrai, c'est vrai.
00:04:00 Je suis jolie, hein ?
00:04:04 Non, je sais.
00:04:07 C'est ce que je me suis dit avant de monter sur scène.
00:04:09 "Mais dis donc mademoiselle, vous êtes bien moche aujourd'hui !"
00:04:13 Donc c'est très important de se trouver beau, vraiment.
00:04:18 Je compte sur vous.
00:04:19 Ma mère est thérapeute.
00:04:21 Donc si vous voulez vous trouver beau, n'hésitez pas à prendre rendez-vous,
00:04:23 son cabinet est ouvert du lundi au vendredi, de 9h à 18h.
00:04:27 Hop là, ça c'est fait.
00:04:28 J'ai fait beaucoup de thérapie, moi.
00:04:34 Pour divers problèmes.
00:04:36 Que je ne vous raconterai pas, c'est mon petit jardin secret,
00:04:40 ne cherchez pas de suite à cette phrase.
00:04:42 Mais je peux quand même vous dire qu'il y a un truc que j'ai pas réglé.
00:04:44 C'est ma peur de l'échec.
00:04:46 En fait, j'ai très peur d'échouer, j'ai très peur de me tromper.
00:04:50 Et ça peut aller de la toute petite erreur au plus gros échec.
00:04:53 Par exemple, un truc tout bête, mais j'ai peur de me tromper et de dire
00:04:56 "bonjour" quand il faut dire "bonsoir" et "bonsoir" quand il faut dire "bonjour".
00:04:59 Putain, je sais jamais comment on dit.
00:05:02 Mais en même temps, pour ma défense, ça n'a pas été défini.
00:05:07 À partir de quand il faut dire "bonsoir", bordel ?
00:05:10 Y a pas d'horaire précise.
00:05:12 Parfois, je suis dans la rue, il est quoi ? Il est 17h.
00:05:15 Mais 17h c'est pas le soir, à 17h tu viens à peine de finir de goûter.
00:05:18 Ah ouais, vous goûtez plus vous aussi.
00:05:22 Moi je vais vous dire pourquoi vous goûtez plus.
00:05:24 Parce que faire un petit déjeuner, un déjeuner, un goûter plus un repas du soir,
00:05:28 ça fait 4 repas par jour.
00:05:29 Ça fait grossir.
00:05:30 Pourquoi moi je goûte ?
00:05:32 Parce que je grossis de pas.
00:05:35 Ouais, je sais pas, je mange, je mange, je mange et hop, hop, ça sort.
00:05:41 Enfin bref, c'était pas hyper important de vous dire.
00:05:45 Enfin bref, donc quand il est 17h, pour moi c'est pas le soir.
00:05:51 Est-ce qu'il y en a qui sont en couple dans la salle ?
00:05:53 La transition qu'il y a en avant.
00:05:55 Non mais je sais parce que les humoristes adorent faire ça,
00:05:57 ils adorent lancer des petites phrases à la volée alors qu'en vrai on s'en branle.
00:05:59 Y en a qui aiment le fenouil dans la salle ?
00:06:01 Oui !
00:06:02 Eh bien je ne vous comprends pas.
00:06:05 En fait le fenouil pour moi c'est un légume qui a le goût de réglisse.
00:06:10 Alors sachant que je n'aime déjà pas les légumes de bas,
00:06:13 genre je le mange parce qu'il faut en manger,
00:06:14 mais un légume qui a le goût du bonbon le plus dégueu du paquet, vraiment ?
00:06:18 C'est obligatoire ?
00:06:20 En fait les gens qui aiment le fenouil c'est les gens qui aiment trop les légumes bizarres.
00:06:23 Moi mes légumes, mes références c'est ce qu'il y a sur l'étalage du carrefour.
00:06:26 Petits pois, carottes, haricots, courgettes, poireaux.
00:06:30 Voilà, des légumes quoi.
00:06:32 Les gens qui aiment le fenouil, c'est les gens...
00:06:34 Une fois je suis allée manger chez une amie qui aimait le fenouil.
00:06:36 C'est le fenouil, donc ce truc qui a le goût de pastis là.
00:06:38 Dégueulasse.
00:06:39 Vous savez ce qu'elle m'avait fait à manger ?
00:06:42 Un gratin de blette.
00:06:45 Mais qui fait des gratins de blette quand il reçoit les gens ?
00:06:49 Je veux dire un steak frit, moi j'étais aux anges quoi.
00:06:51 Un gratin de blette.
00:06:53 Tu sais c'est trop genre de copine qui va te sortir mon légume préféré.
00:06:56 Oh putain tu me poses une colle là.
00:06:58 Oh là là, bah j'hésite.
00:07:01 Le panais ou le topinambour ?
00:07:07 Le topinambour quoi ?
00:07:10 Le topinambour, bien sûr.
00:07:13 Un topinambour quoi, le légume, topinambour, le topinambour.
00:07:18 Alors en ne sachant pas ce qu'était un topinambour, je suis allée faire mes petites recherches sur internet.
00:07:23 En fait un topinambour c'est un légume qui ressemble à un ver de terre obèse.
00:07:28 Très appétissant hein.
00:07:29 Pépite.
00:07:30 Le topinambour me stresse.
00:07:36 Il y a beaucoup de trucs qui me stressent, mais ça me stresse quand même beaucoup moins que cette transition du bonjour au bonsoir bordel.
00:07:43 En fait quand je croise quelqu'un à 17h que je lui dis bonjour et qu'il me répond bonsoir,
00:07:48 pour moi c'est une agression verbale, vous voyez ce que je veux dire ou pas ?
00:07:52 J'ai l'impression qu'il cherche à me contredire.
00:07:54 Comme si j'avais fait une faute de français, tu vois comme les gens qui disent "si j'aurais".
00:07:58 Alors c'est "si j'avais", les "si" n'aiment pas les "rais", ça c'est la base de la langue française.
00:08:02 Bah là c'est pareil, tu vois il me dit "bonsoir", il est déjà 17h.
00:08:06 Excuse-moi.
00:08:08 Mais ça a pas été défini, je me suis pas trompée.
00:08:10 Et pourtant je me sens nulle.
00:08:12 Je me dis ok bon d'accord, il est 17h, c'est la fin d'après, on passe en mode soir, je continue ma route.
00:08:17 Je croise quelqu'un d'autre, je lui dis "bonsoir", la meuf me répond "bonjour".
00:08:20 Bah non cousine, bah non.
00:08:22 En fait c'est un peu comme si je choisissais une passe tu vois.
00:08:25 Je t'envoie un "bonsoir", la meuf crève le ballon "bonjour".
00:08:27 Non, ne me contredis pas, je ne supporte pas les gens qui me contredisent.
00:08:32 Moi je contredis pas les gens.
00:08:33 Sauf si vraiment, si vous dites "si j'aurais" les gars, putain les "si" n'aiment pas les "rais" quoi.
00:08:37 Je veux dire c'est vraiment la base.
00:08:38 Le pire c'est les gens qui disent "si je serais toi"
00:08:40 Ouh !
00:08:41 Alors je t'arrête tout de suite, si tu dis "si je serais" tu seras ré mémoire.
00:08:44 Mais excusez-moi mais j'ai pas eu mon bac mention "très bien" pour faire de telles fautes de français.
00:08:50 Ah oui vous saviez pas ? J'ai pas précisé.
00:08:52 En fait j'ai eu mon bac mention "très bien".
00:08:54 Voilà.
00:08:55 Oh bah non c'est pas grand chose, j'ai plus de bosser.
00:08:57 Bon arrêtez !
00:09:06 Ah ! Il est là !
00:09:08 Je m'y attendais pas du tout.
00:09:15 Merci Nat, merci.
00:09:17 Oh fallait pas.
00:09:19 Oh non je suis mal allée, j'aime pas inventer en plus, allez range-moi ça.
00:09:22 Ouais ouais j'ai eu mon bac mention "très bien".
00:09:25 Mais il n'empêche que je n'aime pas du tout corriger les autres.
00:09:29 Surtout les gens qui sont dans ma team.
00:09:30 Dans la team, on dit bonsoir à partir du moment où il fait nuit.
00:09:33 C'est ça qu'il faudrait faire.
00:09:34 Oui ok je sais, à 17h en hiver il fait nuit.
00:09:37 Mais surtout que dans mon sketch on était en été.
00:09:39 C'est moi qui décide, c'est moi qui l'écris.
00:09:41 Mais pour qui là ?
00:09:43 Moi je trouve ça bien et surtout que j'ai l'impression
00:09:47 que les gens qui disent bonsoir et qui me corrigent,
00:09:50 c'est un type de personne, vous voyez ?
00:09:53 C'est le genre de personne qui va laver ses chaussures blanches
00:09:57 tous les soirs aux dentifrices.
00:09:59 Qui fait ça ?
00:10:01 Ouais je sais, je fais ça.
00:10:03 Mais attention c'est pas tout pareil.
00:10:04 Lui il fait ça parce qu'il s'ennuie,
00:10:06 parce qu'il a rien d'autre à faire, parce qu'il est bête.
00:10:09 Bon en règle générale, toute personne qui me contredit est bête.
00:10:14 Partez toujours du principe que j'ai raison, on gagnera du temps.
00:10:17 Ok ? Retenez le bien.
00:10:19 Mais moi si je fais ça, c'est pas parce que je suis bête,
00:10:22 c'est parce que...
00:10:23 Parce que je trouve ça drôle en fait.
00:10:26 Est-ce que vous avez déjà essayé d'éteindre un pote ?
00:10:28 En fait, est-ce que vous avez déjà essayé d'étaler du dentifrice
00:10:30 sur la semelle de vos chaussures ?
00:10:32 Après vous prenez une brosse et vous leur lavez les dents.
00:10:35 C'est génial à faire.
00:10:37 En fait, je m'entraîne un peu,
00:10:40 quand j'aurai des futurs enfants pour leur laver les dents.
00:10:42 Ouais non, c'est pas une annonce, je suis pas enceinte.
00:10:45 Je préfère que vous arrivez...
00:10:46 Oui je sais, il y a un détail évident.
00:10:49 J'ai un ventre trop plat.
00:10:51 C'est vrai que j'ai un ventre trop plat.
00:10:53 Maintenant que vous le dites, ouais c'est vrai.
00:10:55 Je pourrais pas cogner d'enfants, enfin pas tout de suite en tout cas.
00:10:58 Mais toujours est-il que je m'entraîne
00:11:00 à laver les dents de mes futurs enfants
00:11:02 avec les semelles de mes chaussures.
00:11:04 Ouais, je sens du jugement par là.
00:11:08 Alors je vous arrête tout de suite,
00:11:10 si ça, ça vous choque,
00:11:12 il y a bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien pire.
00:11:16 Je parle toute seule.
00:11:17 Beaucoup, beaucoup, beaucoup, tout le temps.
00:11:19 J'adore parler toute seule.
00:11:21 C'est ma passion.
00:11:22 Mais en fait, je crois avoir compris pourquoi je parlais toute seule.
00:11:25 En fait, j'aime tellement parler blanc.
00:11:28 Ah non, oh là, oh là là.
00:11:32 Alors non, non non, j'adore les blancs.
00:11:34 Vous êtes super les blancs.
00:11:35 Mes parents sont blancs.
00:11:36 Vraiment, j'ai des amis blancs.
00:11:38 Vraiment.
00:11:40 On est d'accord que les gens qui font ça, c'est les plus racistes ?
00:11:42 Genre moi je suis raciste, j'ai un ami noir.
00:11:45 Genre tu sais l'ami noir c'est le joker.
00:11:47 Regarde, je suis partie en vacances avec mon ami Abou.
00:11:49 Il est noir, tu vois.
00:11:50 Et pourtant on a beaucoup rigolé.
00:11:52 Le "pourtant" me gêne un peu, voyez-vous.
00:11:55 Non mais c'est les pires.
00:11:57 Moi, grossophobe, mon frère est obèse,
00:11:59 je vois pas de quoi tu parles.
00:12:00 C'est violent.
00:12:01 Moi, homophobe, j'ai un ami qui met du vernis.
00:12:03 Allo !
00:12:05 C'est tellement peu tolérant de dire ça, bordel.
00:12:07 Donc moi j'adore les blancs.
00:12:08 Vraiment je vous kiffe les blancs, je changeais rien.
00:12:10 Je me kiffe.
00:12:12 Mais par contre j'aime pas les blancs, les...
00:12:14 Les silences.
00:12:16 Les malaises.
00:12:17 C'est ça, les malaises.
00:12:18 Par exemple, quand je suis avec des gens et qu'il y a des silences,
00:12:21 j'ai besoin de combler sans cesse.
00:12:23 Imaginons que je suis à un date avec une personne ici présente.
00:12:26 Que vous pouvez imaginer.
00:12:28 Si c'est pas trop, vous vous en demandez.
00:12:29 Là il y a quelqu'un.
00:12:30 Ok ?
00:12:31 Oh, pardon. Désolée.
00:12:32 C'est un homme.
00:12:34 Je suis à un date.
00:12:37 Et là on sait pas trop quoi se dire.
00:12:39 J'ai fait l'épilation laser au niveau du maillot.
00:12:52 Peut-être un peu tôt.
00:12:55 Oui, oui c'est vrai.
00:12:56 Non, non, je m'en...
00:12:57 Non, non, c'est bon.
00:12:58 J'ai un poisson qui s'appelait Plou.
00:13:04 Ouais, je l'avais appelé Plou parce que tu sais quand quelque chose tombe dans l'eau, ça fait "plouf"
00:13:08 et comme les poissons vivent dans l'eau, je me suis dit "plouf" quoi.
00:13:12 Ça a pas marché.
00:13:15 Ça a pas matché.
00:13:16 C'est...
00:13:17 On en est resté là.
00:13:18 Le poisson il était moche.
00:13:19 Et il s'appelait Gildas.
00:13:20 Oui parce qu'il y a la Saint-Gilda dans Cambrille.
00:13:23 Il y a pas la Saint-Anaïs, mais il y a la Saint-Gildas.
00:13:25 C'est dégueulasse.
00:13:26 Il y a la Saint-Baudouin.
00:13:27 Il y a la Saint-Audric.
00:13:28 Il y a la Saint-Pélagie.
00:13:29 Mais il y a pas la Saint-Anaïs.
00:13:32 On va peut-être le mettre à jour.
00:13:33 Je pense qu'il n'y a plus de Baudouin sur cette planète.
00:13:35 Y en a pas dans la salle.
00:13:38 Non parce que c'est pas moche Baudouin.
00:13:41 Ça fait un peu...
00:13:42 Désolée.
00:13:43 Mais je pense qu'il faudrait rajouter des...
00:13:45 Des Clara, des Kilian, des Kevin.
00:13:47 Oh, pas de Kevin.
00:13:49 Non merci.
00:13:50 On peut oublier ça dans l'humanité.
00:13:51 Y a des Kevin dans la salle ?
00:13:53 Je suis désolée.
00:13:54 C'était pas méchant.
00:13:56 Ok, je vais revenir à mon sujet principal.
00:13:59 Ouais, donc en fait j'adore parler toute seule.
00:14:01 Et en fait j'ai compris le lien entre le fait de parler toute seule et de pas aimer les blancs.
00:14:05 Oh !
00:14:07 Vous savez quoi, je vais dire les pourpres.
00:14:08 J'aime pas les pourpres.
00:14:09 Quel est le rapport entre le fait de parler toute seule et de pas aimer les pourpres ?
00:14:12 Oh, il va être long ce spectacle.
00:14:14 Et bien en fait c'est que même quand je suis toute seule,
00:14:18 je n'aime pas les pourpres.
00:14:20 C'est-à-dire que si je suis toute seule chez moi
00:14:22 et que je parle pas pendant 10 minutes,
00:14:24 je m'énerve.
00:14:25 Wow !
00:14:26 Ça va, je te dérange pas en fait ?
00:14:27 Hein ?
00:14:29 Allez, Is !
00:14:30 Regarde-moi !
00:14:31 Tu me parles !
00:14:33 Tu me réponds !
00:14:34 Raconte-moi ta journée.
00:14:35 Oui, je sais, on l'a vécu ensemble et on peut revenir dessus, non ?
00:14:38 Non mais tu sais, je te contredirais pas.
00:14:39 Tu sais, moi je t'écoute, je te coupe pas...
00:14:41 Ouais, c'est ça qui est trop bien quand tu parles toute seule.
00:14:43 On te contredit pas et on te coupe pas la parole, bordel.
00:14:46 C'est un bonheur.
00:14:47 Y en a qui parlent tout seul dans la salle ?
00:14:49 Oh, vous êtes trop chou !
00:14:52 Vous êtes trop ignoble.
00:14:54 Et d'ailleurs je voudrais vous remercier parce que je vois que vous soutenez vachement mon combat d'intense
00:14:59 où vous êtes venus me voir parler toute seule.
00:15:01 Vous êtes trop bizarres.
00:15:03 Mais merci beaucoup, ça me touche.
00:15:05 Et en fait, je trouve que parler toute seule, ça a un effet vachement cathartique.
00:15:10 Ouh là, cathartique...
00:15:13 Non, ça parle pas à tout le monde.
00:15:15 Y en a qui ont bugué au premier rang, genre...
00:15:17 "Mon grand-père s'est fait opérer de la cathartique l'année dernière, il a fait un télé-rapport."
00:15:21 "Est-ce que t'aurais pu prendre la cathartique ?"
00:15:24 Non, non, la cathartique, ça veut dire que ça a un effet exutoire.
00:15:28 Ça permet d'extérioriser, de se lâcher.
00:15:30 C'est un peu un spectacle instructif, finalement.
00:15:32 Prenez ce que je vous donne, on partage.
00:15:34 Hop là, comme ça, vous me donnez pas grand-chose, mais c'est pas grave.
00:15:37 Non, je plaisante, je plaisante.
00:15:39 Et donc voilà, pour moi, ça a un effet cathartique.
00:15:41 Et je pense qu'il faudrait vraiment démocratiser le fait de parler toute seule
00:15:44 parce que j'en ai marre de devoir...
00:15:46 En fait, tu passes pour quelqu'un qui...
00:15:48 Ah ouais, en fait, c'est ça.
00:15:49 Quand je marche dans la rue et que je parle toute seule, les gens me regardent bizarre.
00:15:52 Mais en fait, ils me prennent pour un SDF tout craque.
00:15:54 Parce que c'est eux qui parlent tout seul et qui l'assument, finalement.
00:15:57 Il faut qu'ils se droguent.
00:15:58 Moi, j'adorais pouvoir parler dans la rue, toute seule,
00:16:01 sans que les gens me regardent bizarre.
00:16:02 Et c'est ce que j'ai adoré pendant la pandémie,
00:16:04 parce qu'avec le masque, les gens ne voient pas tes lèvres bouger.
00:16:07 Donc, même s'ils se doutent un peu que quelqu'un a parlé,
00:16:09 ils ont aucune preuve que c'est toi.
00:16:10 Ça donnait des situations un peu confuses.
00:16:12 Tu vois, je marchais dans la rue, je parlais toute seule,
00:16:13 puis les gens se retournaient en mode...
00:16:14 Et moi, je faisais pareil, genre...
00:16:16 C'est toi, ouais !
00:16:19 Tu sais, c'est un peu genre, quand t'es dans une salle, vous êtes deux,
00:16:23 y en a un qui a pété.
00:16:24 On sait très bien qui c'est, puisque c'est pas l'autre.
00:16:26 Et pourtant, tous les deux, vous êtes en mode...
00:16:27 Ah ! Mais toi, ouais !
00:16:29 Gros dégueu !
00:16:31 Alors, pour information, c'est jamais moi, parce que je ne pète pas.
00:16:35 Et je ne bave pas non plus.
00:16:38 C'est fou, hein ?
00:16:40 Y en a qui bavent la nuit.
00:16:41 Moi, non.
00:16:44 Et vous savez pourquoi je ne bave pas ?
00:16:45 Parce que je dors la bouche fermée.
00:16:47 Tout simplement.
00:16:49 Ouais, ouais, même quand j'ai le nez bouché,
00:16:50 je passe des nuits entières sans respirer.
00:16:53 Alors là, l'idée, c'est de ne pas me croire.
00:16:55 Ok ?
00:16:57 Je vais dire beaucoup de conneries dans ce spectacle,
00:16:59 il ne faut pas être naïf.
00:17:00 Non, parce que j'en ai vu qui me regardaient en mode,
00:17:02 "Oui, bien sûr, elle ne parle pas de nous toute la nuit,
00:17:04 et puis moi, j'ai le corps aux deux bras de pite."
00:17:06 Pourquoi l'accent marseillais ?
00:17:07 Je ne sais pas, il est apparu comme ça.
00:17:09 Y en a quand même qui me regardent en mode,
00:17:10 "T'inquiète, on est ensemble, ma soeur."
00:17:11 Je fais pareil.
00:17:12 Ah ouais ? Ok.
00:17:14 Puis je pense qu'il y en a qui doivent être un peu naïfs,
00:17:16 et qui doivent se dire, "Non mais, tu sais, je pense que...
00:17:18 le corps est tellement intelligent,
00:17:20 que s'il ne peut pas respirer ni par le nez ni par la bouche,
00:17:22 c'est un autre orifice qui prend le relais."
00:17:24 Moi, je suis sûre qu'on va découvrir dans quelques années
00:17:27 qu'on peut respirer par les oreilles.
00:17:29 Ce serait très pratique,
00:17:31 on pourrait se suicider juste en mettant des boules caisse.
00:17:33 Ah ouais, sympa.
00:17:36 Ouais, ce sketch est un petit peu parti en couille,
00:17:40 je suis désolée, je vais revenir au principal.
00:17:42 Puis surtout, on ne va pas que parler que de bave et que de paix dans mon spectacle,
00:17:44 il y aura des sujets un peu plus profonds, je vous rassure.
00:17:46 Mais c'est vrai que quand j'ai commencé à écrire ce spectacle,
00:17:48 c'est poser un peu la question de la légitimité.
00:17:51 Par exemple, je me suis dit,
00:17:52 "Est-ce que je suis légitime de parler de bave alors que je ne bave pas ?"
00:17:55 Vous pouvez vous dire,
00:17:56 "Non, Anne-Lise, toi qui es un être rare et exceptionnel qui ne bave pas,
00:18:00 tu ne peux pas nous parler, à nous,
00:18:02 autres mortels baveux."
00:18:04 Je vais dire, "Bien sûr, je comprendrai, il n'y a pas de souci."
00:18:06 C'est pour ça que je me suis dit,
00:18:08 "Non, il faut que tu parles d'un sujet que tu maîtrises vraiment à 100%.
00:18:10 Quel sujet je maîtrise à 100% ?"
00:18:12 Et je me suis dit, "Non, c'est pas ça,
00:18:13 tu maîtrises vraiment à 100%.
00:18:14 Quel sujet je maîtrise à 100% ?"
00:18:16 Moi.
00:18:18 Je me maîtrise à 100%.
00:18:20 En plus, ça tombe bien, je suis mon sujet favori.
00:18:23 Je pense que c'est un peu pour que tout le monde parait.
00:18:25 Je veux dire, on adore parler de soi.
00:18:27 C'est génial de parler de soi.
00:18:28 Moi, je sais que par exemple,
00:18:29 quand je parle avec quelqu'un et qu'il me raconte une anecdote
00:18:31 et que ça me fait penser à une anecdote qui m'est arrivée à moi,
00:18:33 je n'ai plus du tout envie de l'écouter.
00:18:35 Je ne sais pas, je vais te raconter mon truc.
00:18:36 Ah mais c'est marrant parce que...
00:18:38 Ouais, non, vas-y, termine.
00:18:39 Non mais il m'est...
00:18:40 Ok, pas de souci, parce que je pense à...
00:18:42 Oui, non mais...
00:18:44 Après, je...
00:18:45 Bordel, on s'en fout.
00:18:47 Alors, je vous vois venir.
00:18:50 Non, c'est pas de l'égo-centrisme.
00:18:52 Si, c'est peut-être de l'égo-centrisme.
00:18:55 Mais sachez qu'il en faut un petit peu.
00:18:57 On ne peut pas aimer purement et sincèrement autrui
00:19:00 tant qu'on ne s'aime pas purement et sincèrement soi-même.
00:19:02 7e accord Toltec.
00:19:03 Non, bon, je vous fais rien.
00:19:05 Vous savez ce que je viens de faire, là ?
00:19:09 Je viens d'actionner mes nerfs-accessoires.
00:19:11 Ouais, ouais, c'est un spectacle instructif.
00:19:15 Ce qui permet de faire ça, c'est les nerfs-accessoires.
00:19:17 La prochaine fois, à un dîner, si vous voyez quelqu'un faire ça,
00:19:19 vous faites "Oh, tu viens d'actionner tes nerfs-accessoires ?"
00:19:21 "Non, je l'ai remarqué, c'est tout."
00:19:23 C'est bien de solliciter ses nerfs-accessoires.
00:19:25 Prenez, hein, prenez.
00:19:28 Moi, je vous donne des informations, ça me fait plaisir.
00:19:30 Vraiment, prenez.
00:19:31 Ça me rend très heureuse.
00:19:32 Mais vous savez ce qui me rend moins heureuse, moi ?
00:19:34 Les voleurs. Alors, pourquoi les voleurs ?
00:19:36 Ouais, je sais, mes transitions vont être dingues.
00:19:38 Il faut que vous soyez prêts, parce que ça...
00:19:40 Waouh, ça switch dessus, j'ai très rapidement.
00:19:42 Pourquoi les voleurs ?
00:19:43 Bien, parce que...
00:19:46 Je vais vous raconter une petite anecdote qui m'est arrivée.
00:19:48 J'avais organisé une soirée dans mon appartement parisien.
00:19:50 Bon, j'ai organisé qu'une soirée, en fait, dans mon appartement parisien.
00:19:53 Cette soirée-là.
00:19:54 Mes voisins n'étaient pas très contents de ne pas être invités, apparemment.
00:19:58 Puisqu'ils sont venus sonner avec une excuse à deux balles, genre...
00:20:01 "La musique est trop forte."
00:20:03 Enfin, je sais pas moi, c'est pas moi qui ai ouvert, j'ai pas entendu, parce que...
00:20:07 La musique était trop forte.
00:20:09 Mais cette soirée s'est très bien passée.
00:20:13 À part qu'à la fin, je me suis rendue compte qu'on m'avait volé deux choses durant cette soirée.
00:20:17 Alors, je peux pas blâmer les voleurs, parce que je...
00:20:20 Je suis moi-même un peu une voleuse.
00:20:22 Je peux bien l'admettre.
00:20:23 Mais attention, moi je vole que des choses gratuites et en libre-service.
00:20:27 Les crayons de papier IKEA.
00:20:29 Oh, j'adore les prendre !
00:20:32 Je les prends par poignée de 10, alors que je les utilise pas.
00:20:34 J'en ai absolument pas besoin, puis c'est tout petit.
00:20:36 C'est dur à écrire les mini-crayons.
00:20:38 Mais j'adore les prendre.
00:20:39 Et ce que j'adore encore plus, c'est quand je demande à quelqu'un un crayon
00:20:43 et qu'il sort de son sac le crayon à papier IKEA.
00:20:45 Parce que là, j'ai l'impression qu'on est un peu les deux membres d'un même gang, tu vois.
00:20:49 Genre on est un peu les Raptus d'IKEA.
00:20:51 On chipe, on choppe, on s'enrichoppe.
00:21:02 Un brique à braque dans notre baraque.
00:21:06 C'est inutile, en plein dans le mille.
00:21:10 J'en ai pas besoin, mais j'en ai plein.
00:21:14 On est les Raptus d'IKEA.
00:21:18 On en a plein dans notre cabane.
00:21:22 C'est pas gratuit, on en veut pas.
00:21:26 Raptus d'IKEA.
00:21:31 On chipe, on choppe, on s'enrichoppe.
00:21:35 Un brique à braque dans notre baraque.
00:21:39 C'est inutile, en plein dans le mille.
00:21:43 J'en ai pas besoin, mais j'en ai plein.
00:21:47 On est les Raptus d'IKEA.
00:21:51 On en a plein dans notre cabane.
00:21:55 C'est pas gratuit, on en veut pas.
00:21:59 On est les Raptus d'IKEA.
00:22:03 Merci.
00:22:05 Une petite chansonnette.
00:22:14 Il est génial, ce spectacle.
00:22:16 Donc oui, je peux pas blâmer les voleurs,
00:22:21 parce que je suis moi-même une petite voleuse.
00:22:23 Mais le voleur, ce soir-là, il m'a surpris.
00:22:26 Il m'a surpris parce qu'il m'a volé des choses
00:22:29 un petit peu incongrues, je dirais.
00:22:32 Ma mozza et mes lardons.
00:22:35 Des lardons, vraiment ? Qui vole des lardons ?
00:22:38 Je comprends pas.
00:22:40 Mais surtout que, le voleur est pas très fut-fut,
00:22:42 parce que, en volant des lardons et de la mozza,
00:22:45 il donne deux indices évidents sur son identité.
00:22:48 De un, c'est qu'il a faim.
00:22:51 Bah ouais.
00:22:52 Et de deux, c'est qu'il est italien, quoi.
00:22:54 Oui, bah oui, c'est logique.
00:22:56 La mozzarella, le parmigiano,
00:22:58 les pasta carbonara, le lait.
00:23:01 Bref.
00:23:02 L'individu était donc une personne affamée
00:23:06 et d'origine italienne, ou en tout cas,
00:23:08 sympathisant de la gastronomie italienne.
00:23:12 [Musique]
00:23:16 [Musique]
00:23:44 Samuel ? Installe-toi.
00:23:47 Ah non, tu n'as pas de chaise.
00:23:49 Nathan !
00:23:50 Nathan !
00:23:52 Bah, Samuel n'a pas de chaise ?
00:23:55 Mais Nathan, c'est pas parce que c'est un personnage fictif
00:23:58 qu'il peut pas s'asseoir !
00:24:00 Désolée, hein, il arrive.
00:24:02 Merci.
00:24:04 Vas-y, installe-toi, je t'en prie.
00:24:07 Après, sinon, les gens, ils vont pas comprendre que je parle pas à eux,
00:24:09 ils vont me répondre. Vous me répondez pas, hein ?
00:24:11 C'est à Samuel que je parle.
00:24:12 Coucou Samuel, ça va ?
00:24:14 Bon alors Samuel, on va commencer l'interrogatoire.
00:24:17 Ok.
00:24:22 Alors Samuel, comment ça va ?
00:24:24 Barbouillé ?
00:24:26 Pourquoi barbouillé ?
00:24:28 Tu as trop mangé à midi.
00:24:30 Ah donc t'as plus faim, quoi.
00:24:31 Ah merde, ça m'arrange pas, ça.
00:24:33 Euh... Est-ce que tu manges italien ?
00:24:37 Mouais, mouais, d'accord.
00:24:39 Si je te dis pas de carbonara,
00:24:41 tu me dis non ? Pourquoi ?
00:24:43 Ah, tu manges pas de porc ?
00:24:46 Tu es musulman ?
00:24:48 Juif ? Pratiquant ?
00:24:51 Ah merde ! Enfin merde, très bien, super, je change rien.
00:24:54 Mais ça m'arrange pas du tout. Est-ce que...
00:24:57 Ouais, donc en fait, si tu devais te décrire, tu dirais que t'es un juif barbouillé, quoi.
00:25:00 Mais Samuel, c'est pas réducteur !
00:25:03 Écoute, au procès de Klaus Barbie, par exemple,
00:25:06 ils ont pas cherché à connaître la couleur de ses slips,
00:25:08 si tu vois ce que je veux dire.
00:25:10 C'est pas réducteur.
00:25:12 Pardon, je voudrais faire une petite parenthèse sur Klaus Barbie.
00:25:15 Écoute pas, Samuel, ça va te faire du mal.
00:25:17 Alors en fait, Klaus Barbie,
00:25:19 il avait un peu une tête de sadique.
00:25:21 Voyez, genre il était un peu tout...
00:25:23 Comme ça, tu vois.
00:25:25 Et je me dis, heureusement pour lui, il l'était.
00:25:27 Imagine, t'as genre un toque qui te rend comme ça,
00:25:30 alors que t'es profondément gentil.
00:25:33 Si par malheur, tu devais te retrouver un jour au tribunal,
00:25:36 comment tu plaides ta défense ?
00:25:39 Mais je vous jure, monsieur le juge, je n'ai jamais vu cette personne.
00:25:42 Mais vraiment, je la toucherai jamais !
00:25:46 Je vous jure, monsieur, je suis innoce...
00:25:50 Voilà, c'est ce que je me suis dit.
00:25:55 Parenthèse fermée.
00:25:57 Ça va, Samuel ?
00:25:59 Bah Samuel, écoute,
00:26:01 étant juif, tu ne m'es plus d'aucune utilité.
00:26:03 C'est pas méchant, c'est pas méchant, ce que je dis.
00:26:07 J'adore les juifs, mon dentiste est juif en plus.
00:26:09 Oh, elle est facile, celle-là.
00:26:11 Elle est nulle, je l'enlève.
00:26:13 Hop là, je te dégage.
00:26:16 Est-ce que tu peux m'envoyer Marwane s'il...
00:26:18 Oh, non, on m'envoie pas Marwane.
00:26:20 Envoie-moi Julia.
00:26:23 Envoie-moi Julia.
00:26:25 Bonjour, Julia. Installe-toi.
00:26:27 Alors, Julia.
00:26:31 Ou devrais-je dire "Buongiorno, Julia" ?
00:26:33 Ah non ?
00:26:36 Ah, t'es pas italienne ?
00:26:38 T'es française ? Oh, merde.
00:26:40 Mais t'as déjà voyagé en Italie ?
00:26:42 Oh, Florent, super.
00:26:44 Turin, joli.
00:26:46 Pis, ok. La tour est toujours un peu...
00:26:48 Ah, c'est dû à l'affaissement des sols.
00:26:50 Oh, putain ! Oh ! On reste concentré, là !
00:26:52 Bordel, Julia.
00:26:55 Est-ce que tu manges italien, Julia ?
00:26:57 Un petit peu, ouais, d'accord.
00:26:59 Bingo.
00:27:01 Est-ce que tu mangerais, par exemple, des pâtes carbone...
00:27:03 Ah, t'es végétarienne ?
00:27:05 Oh, putain...
00:27:07 Bon, ben, euh...
00:27:09 Tu serais pas contre une petite tomate mozza ?
00:27:11 T'es végane ?
00:27:13 Mais pourquoi tu fais ça ?
00:27:17 Est-ce que tu es assezment conscient, Julia,
00:27:19 de tout ce que tu loupes
00:27:21 en faisant ce choix ?
00:27:23 Mais, bien sûr, bien sûr, la cause animale,
00:27:25 super, hyper importante.
00:27:27 Mais une omelette n'a jamais tué une poule, Julia.
00:27:29 Faudrait demander le consentement de la poule.
00:27:33 Tu veux faire le poule, Julia ?
00:27:35 J'ignorais. Est-ce que tu te soignes avec de la pierre de lune, également ?
00:27:37 Est-ce que tu sais qu'elle ne vient pas de la lune ?
00:27:39 Mais non, je me fous pas de ta gueule, Julia.
00:27:41 D'ailleurs, j'adorerais continuer à parler tofu et quinoa,
00:27:43 mais il s'avère que j'ai une enquête à mener.
00:27:45 Ah, ok, quoi, l'épée de vache ?
00:27:49 C'est quoi, le problème ? En fait, c'est ça.
00:27:51 J'aime pas parler avec les gens parce qu'au bout de cinq minutes,
00:27:53 on se met à parler épée de vache et cousse d'ozone.
00:27:55 Ça m'intéresse pas du tout. Elle, sa povété, c'est la planète.
00:27:57 Julia, tu peux disposer.
00:27:59 Amène-moi...
00:28:01 Alan ? Amène-moi Alan.
00:28:05 Bonjour, Alan.
00:28:09 Alan, est-ce que tu es italien, Alan ?
00:28:11 Non, d'accord.
00:28:13 Est-ce que tu manges de la viande, Alan ?
00:28:15 Non, d'accord. Est-ce que tu as volé mes lardons, Alan ?
00:28:17 Oui.
00:28:19 Oui ?
00:28:21 Mais pourquoi t'avais ça, mon vieux ?
00:28:23 Parce que t'avais faim.
00:28:25 Bonne pioche.
00:28:27 C'est fou, petit loulou.
00:28:29 Mais est-ce que t'as vu que j'avais de la...
00:28:31 J'ai de la truite fumée. Tu l'as vu, la truite fumée ?
00:28:33 C'est beaucoup plus chère.
00:28:35 T'as pas osé la prendre ? Parce que c'est trop cher ?
00:28:37 T'as un cœur, toi. T'es un voleur qui a un cœur.
00:28:39 Et mes tomates mozza, comment elles étaient ?
00:28:41 Elles étaient bonnes ?
00:28:43 Bon, tant mieux. Je suis contente.
00:28:45 Comment t'as... Attends, mais...
00:28:47 Comment t'as pu faire chauffer mes lardons ?
00:28:49 Sachant que t'as pas de cuisinière.
00:28:51 Avec mon briquet ? Ah, t'as tout piqué !
00:28:53 Bon, bah, OK. Mais je t'en veux pas.
00:28:55 Si t'es pauvre, t'es pauvre.
00:28:57 Moi, j'aime beaucoup les pauvres. J'aide les pauvres.
00:28:59 Mais ne me vole plus à l'avenir.
00:29:01 Eh bien, on dirait que c'est une affaire classée.
00:29:03 [Musique]
00:29:32 Je suis re-moi. C'est la fin du personnage.
00:29:34 Mais c'est marrant parce que c'est un petit peu un comble.
00:29:36 Parce qu'en fait, les enquêteurs,
00:29:38 ils veulent toujours connaître la vérité.
00:29:40 Et moi, je mens beaucoup.
00:29:42 J'adore mentir.
00:29:44 C'est mon petit péché mignon.
00:29:46 Mais en fait, le petit souci, c'est que...
00:29:48 J'aime tellement mentir, j'ai tellement pris l'habitude de mentir,
00:29:50 que maintenant, je peux pas passer
00:29:52 une journée sans mentir.
00:29:54 Alors, quand je crois à cette personne de la journée,
00:29:56 je me mens à moi-même. Mais bon, je sais qu'on fait tout ça.
00:29:58 Par exemple, quant à notre productivité, par exemple.
00:30:00 Moi, je vais me lever un matin, je vais dire
00:30:02 "Allez, aujourd'hui, j'ai pris 20 minutes de sketch."
00:30:04 "Bien sûr, oui."
00:30:06 Puis tu vas faire la vaisselle,
00:30:08 une machine, nettoyer le frigo,
00:30:10 1h30 de sport et passer de la spice sous le canapé.
00:30:12 "Bien sûr, oui."
00:30:14 On est d'accord que c'est hyper chiant
00:30:16 de passer de la spice sous le canapé ?
00:30:18 Ça nécessite de le déplacer
00:30:20 et de le replacer.
00:30:22 Non, mais moi, je fais pas ça.
00:30:24 Moi, je fais pas mon ménage en déplaçant les objets.
00:30:26 Je contourne.
00:30:28 C'est beaucoup plus facile, oui, sinon c'est trop long.
00:30:30 C'est comme ma mamie.
00:30:32 Ma mamie, en fait, elle aime tellement les fleurs
00:30:34 que quand elle tourne la pelouse, elle veut pas tourner les fleurs.
00:30:36 Vous savez, les petites pistes en lit,
00:30:38 les petites marguerites.
00:30:40 Ma culture florale s'arrête là, de toute façon.
00:30:42 Donc, j'ai tout cité.
00:30:44 Ce qui fait que, du coup, quand elle tourne la pelouse, elle contourne.
00:30:46 Et à la fin, t'as un terrain
00:30:50 super bien tondu, avec plein de
00:30:52 petites touffes, comme ça. C'est trop mignon.
00:30:54 On dirait un peu une chatte mal rasée, vous voyez ce que je veux dire ?
00:30:56 *Rires*
00:30:58 Vous aviez pas l'animal, vous, hein ?
00:31:02 Oh, mon Dieu.
00:31:06 On a le public qu'on mérite, ça.
00:31:08 Non, mais je contourne beaucoup.
00:31:10 Et c'est vrai que
00:31:12 je me suis rendue compte d'une chose,
00:31:14 c'est que le fait de mentir,
00:31:16 ça vient d'un truc un peu plus profond.
00:31:18 En fait,
00:31:20 j'ai extrêmement peur de blesser les gens.
00:31:22 Et c'est pour ça que je mens. Je contourne le problème.
00:31:24 Ah, je contourne encore.
00:31:26 Putain, je contourne en faisant le ménage.
00:31:28 La vie n'est que contour, finalement.
00:31:30 Huitième accord toltec.
00:31:32 Non, j'en sais rien. Oh ! Qu'est-ce que je viens de faire ?
00:31:34 Les nerfs-accessoires !
00:31:36 Faut suivre, hein, les gars.
00:31:38 Ça va vite, hein.
00:31:40 Oui, c'est vrai, j'ai tellement peur de blesser les gens
00:31:42 parce qu'en fait, je supporte pas de dire non.
00:31:44 J'ai peur que ça leur fasse du mal.
00:31:46 Alors, du coup,
00:31:48 ce que je fais, c'est que je vais inventer les mentions les plus pétées de l'univers.
00:31:50 Je préfère encore tout ça
00:31:52 que dire non.
00:31:54 Ah, je suis désolée, tu vas pas pouvoir dormir
00:31:56 chez moi ce soir parce qu'il s'avère
00:31:58 que demain, je dois me lever tôt.
00:32:00 Je dois enterrer ma grand-mère.
00:32:02 Oui, pour la troisième fois ce mois-ci,
00:32:04 mais c'est un enterrement de rattrapage
00:32:06 pour les gens qui avaient pas pu venir
00:32:08 la dernière fois.
00:32:10 Oui, oui, c'est un rattrapage comme pour un examen.
00:32:12 Sauf que là, y a plus rien à examiner.
00:32:14 Le diagnostic est tombé. Elle est...
00:32:16 Elle n'est plus.
00:32:18 Si, ça va, c'est compréhensible.
00:32:20 Oh, ma pauvre grand-mère.
00:32:22 Je l'utilise beaucoup, je sais.
00:32:24 Et je sais que si elle me voit de là-haut, elle doit s'arracher les cheveux.
00:32:26 Oui, bon, c'est bon, tu m'as enterré 50 fois cette année, là.
00:32:28 Je passe à autre chose.
00:32:30 Désolée, mamie, mais quand je dis que je peux pas venir travailler
00:32:32 parce que j'enterre mon poisson rouge,
00:32:34 ça marche pas.
00:32:36 Alors que ça peut être très violent, la mort d'un poisson rouge.
00:32:38 Mais moi, j'ai fait un discours avant de le...
00:32:40 le jeter dans la cuvette.
00:32:42 Mais bien sûr,
00:32:44 puis j'ai pas pu tirer la chasse.
00:32:46 Ça m'a trop brassée.
00:32:48 Ouais, si vous posez la question,
00:32:50 ça a fait plouf quand j'ai tombé.
00:32:52 C'est le cycle de la vie.
00:32:56 Petit chou.
00:32:58 Non, c'est vrai, je... je mens énormément.
00:33:00 Mais en même temps,
00:33:02 je pense que ça peut avoir des avantages de mentir.
00:33:04 Avec ma grand-mère, par exemple...
00:33:06 Oh, ma grand-mère.
00:33:08 Ma grand-mère était très intelligente.
00:33:10 On écrivait beaucoup de sketchs ensemble,
00:33:12 et...
00:33:14 Et je sais que si elle était encore vivante aujourd'hui,
00:33:16 elle m'aurait dit "Anaïs, dis que tu m'enters".
00:33:18 Elle aurait trouvé cette excuse pour moi.
00:33:20 Elle m'apprenait beaucoup de choses,
00:33:22 elle était super marrante.
00:33:24 Par exemple, je me souviens que c'est elle
00:33:26 qui m'a appris le mot "cathartique".
00:33:28 Vous auriez dû avoir ma grand-mère.
00:33:30 Je me souviens, nous étions un jeudi.
00:33:32 Ce jour-là, nous regardions elle et moi
00:33:34 dans la même direction.
00:33:36 On regardait la télé.
00:33:40 Ma grand-mère fixait l'écran d'un air méditatif
00:33:44 lorsqu'elle s'écria "Oh putain, cathartique !"
00:33:46 C-A-T-H-A-R-T-I-Q-U-E.
00:33:48 Putain !
00:33:52 Elle était trop forte, ma grand-mère.
00:33:56 J'espère vraiment qu'il y a Motus au paradis.
00:34:00 Sinon, qu'est-ce qu'elle doit se faire chier ?
00:34:02 Ça se trouve, c'est présenté par Jean-Pierre Pernaut,
00:34:06 avec un peu de chance.
00:34:08 Génial.
00:34:10 Mais avec ma grand-mère, on regardait aussi d'autres choses.
00:34:12 On regardait les anges de la télé-réalité.
00:34:14 Ouais, trop bizarre, je sais.
00:34:16 Mais en fait, on regardait pas parce qu'on aimait ça.
00:34:18 Non, ça...
00:34:20 On regardait parce qu'on adorait critiquer les...
00:34:22 les saints
00:34:24 refaits des candidates.
00:34:26 Alors elle, elle critiquait parce qu'elle trouvait ça très superficiel.
00:34:30 Et moi, je critiquais pour...
00:34:32 masquer un complexe intérieur.
00:34:34 "Oh ouais, de ouf, mamie ! Ils sont beaucoup trop gros, ces saints !"
00:34:36 Mais elle, au moins, quand elle court, elle bouge.
00:34:40 C'est pas vrai, ça.
00:34:42 Les filles qui ont des gros seins me disent toujours genre
00:34:46 "Non mais attends, Annelise, c'est super d'avoir des petits seins."
00:34:48 Je veux dire, moi, quand je fais du sport, ça me fait mal.
00:34:50 J'ai du mal à fermer mes chemises.
00:34:52 Et je peux pas dormir sur le ventre.
00:34:54 Ou "Mais moi, je fais pas de sport,
00:34:56 je mets pas de chemise et je dors sur le dos."
00:34:58 Pourquoi j'ai des petits seins, bordel ?
00:35:00 Ce serait sur le mensonge, j'étais un petit peu partie en couille.
00:35:04 Je vous l'accorde.
00:35:06 On va revenir un peu dessus.
00:35:08 J'ai lu un proverbe, il y a pas longtemps,
00:35:10 qui disait "Qui dit un mensonge,
00:35:12 en dit cent."
00:35:14 Ok, alors, je vais vous poser
00:35:16 un petit problème de maths.
00:35:18 Sachant qu'Annaïs dit un mensonge
00:35:20 par an depuis qu'elle a trois ans, et qu'elle en a
00:35:22 aujourd'hui 21, partons du principe
00:35:24 qu'il est à 365 jours en une année,
00:35:26 combien de mensonges a-t-elle à son actif ?
00:35:28 Et bien 21 moins 3, 18.
00:35:32 18 fois 100 fois 365.
00:35:34 657 000 mensonges à mon actif.
00:35:36 Qui peut me battre ?
00:35:38 Je demande.
00:35:40 Ouais, je sais, c'est pas bien, mais je suis assez fière.
00:35:44 C'est vrai que j'ai commencé à mentir très tôt.
00:35:46 Par exemple, quand j'avais 8 ans, je disais à toute
00:35:48 la cour de création que mon père, c'était Johnny Hallyday.
00:35:50 Ils sont naïfs à cet âge-là,
00:35:52 ils y ont cru.
00:35:54 Mais ce que j'oublie parfois, c'est
00:35:56 de rectifier quelques années après le tir.
00:35:58 Donc quand Johnny est mort...
00:36:00 Oui, allô ?
00:36:04 Non, putain, Né, je suis désolée, je viens d'apprendre
00:36:06 pour ton papa.
00:36:08 Mais qu'est-ce qu'il a, mon papa ?
00:36:10 Non, mais quand même, c'est super, ils lui ont rendu un super bel hommage.
00:36:12 Mais comment ça ?
00:36:14 Mais attends, sa gueule sur le Panthéon, quand même !
00:36:16 Mon père a sa gueule sur le Panthéon ?
00:36:18 Mais ouais, t'as pas vu ?
00:36:20 En même temps, je trouve quand même qu'il a eu une belle vie.
00:36:22 Ouais, ouais, je suis d'accord.
00:36:24 Non mais attends, quelle carrière !
00:36:26 C'est vrai qu'il gère son entreprise d'une main de maître,
00:36:28 là-dessus, je peux pas lui enlever.
00:36:30 Non mais Anne-Est, en même temps, je trouve qu'il a quand même vécu longtemps,
00:36:32 parce qu'il a quand même une vie de débauche, hein.
00:36:34 Wow ! Quelle connasse !
00:36:36 Mais mon père va très bien,
00:36:38 merci beaucoup !
00:36:40 Donc c'est là que je me suis dit qu'il fallait
00:36:42 que je fasse un espèce de SAM, vous savez ?
00:36:44 Un service après mensonges.
00:36:46 Je vais y songer. J'ai tellement de trucs à rectifier,
00:36:48 bordel. Tellement de choses vont se passer
00:36:50 dans ma vie.
00:36:52 Mais les mensonges,
00:36:54 ça a aussi quelques avantages.
00:36:56 Par exemple, quand on passe un entretien d'embauche,
00:36:58 ils vont mieux mentir un petit peu,
00:37:00 vous voyez ? Par exemple, si on vous demande une qualité,
00:37:02 moi, voilà, j'aurais dit, bah écoutez, je suis quelqu'un
00:37:04 de très organisée, je suis quelqu'un
00:37:06 de très droite, j'adore faire le ménage,
00:37:08 passer l'aspice sous le canapé.
00:37:10 Oh, j'adore ça. Le déplacer,
00:37:12 le replacer, c'est mon péché mignon, vraiment.
00:37:14 Ouais, par contre, un défaut,
00:37:18 je dirais que je suis peut-être un peu trop maniaque.
00:37:20 Ouais, ouais, ouais, non, c'est un peu le risque.
00:37:22 Non, c'est vrai que ça raie un peu mon parquet,
00:37:24 quand je déplace l'aspirateur.
00:37:26 Ouais, je sais.
00:37:28 Si j'avais dû dire la vérité,
00:37:30 qu'est-ce que j'aurais dit
00:37:32 comme défaut ? J'aurais dit
00:37:34 que je suis souvent en retard, quasiment tout le temps,
00:37:36 ça me réporterait préjudice.
00:37:38 Que je mens beaucoup, ça me réporterait préjudice.
00:37:40 Que je fais beaucoup la gueule, ça me réporterait préjudice.
00:37:44 Que je suis un peu maniaquo-dépressive.
00:37:46 Ouais, ouais, je suis un peu instable émotionnellement.
00:37:48 Sauf que j'ai postulé
00:37:50 pour être hôtesse d'accueil en entreprise, donc forcément,
00:37:52 il fallait sourire. Et si je dis que je fais la gueule tout le temps, bah ça marche pas.
00:37:54 Mais j'adore faire la gueule.
00:37:56 C'est trop bien.
00:37:58 C'est tellement reposant
00:38:00 de pas avoir à sourire.
00:38:02 Oh, j'ai chiant.
00:38:04 Et c'est marrant parce qu'on me dit souvent,
00:38:06 "T'as, c'est marrant quand t'étais petite, tu souriais jamais."
00:38:08 Bah en fait, j'étais moi-même, les gars. Tout simplement.
00:38:10 C'était avant que la société
00:38:12 m'impose ses codes. Si tu souris pas,
00:38:14 t'auras pas d'amis, t'auras pas
00:38:16 de travail, tu pourras pas concourir à Miss France.
00:38:18 Ouuuh ! Mais je me suis mise à sourire
00:38:20 direct.
00:38:22 J'ai toujours rêvé de faire Miss France.
00:38:24 Alors maintenant plus, maintenant c'est un rêve que j'ai enlevé
00:38:26 parce que je pourrais pas.
00:38:28 Non pas que j'ai pas le corps pour, hein.
00:38:30 Come on !
00:38:32 Si.
00:38:34 Mais bon, elle bouffe pas, quoi.
00:38:36 Et moi j'aime trop la bouffe.
00:38:38 Elle passe un an de règne sans bouffer.
00:38:40 Oui, elle règne.
00:38:42 Ce sont des rênes de beauté qui règnent
00:38:44 sur la beauté. Mais quelle prétention.
00:38:46 Vous vous rendez compte ? Avoir envie de
00:38:48 régner sur la beauté ?
00:38:50 Non, non, moi je suis pas comme ça.
00:38:52 Surtout qu'elle essaie de cacher ça sous
00:38:54 des combats débiles,
00:38:56 genre la cause animale, par exemple.
00:38:58 Oui, non mais vous savez, moi, depuis que j'ai vu
00:39:00 un documentaire sur l'élevage du thon rouge,
00:39:02 j'ai ressenti le besoin de concourir à Miss France.
00:39:04 Je pense que les thons
00:39:06 sont très touchés par ta démarche, Amandine.
00:39:08 Au nom de l'OMT,
00:39:10 Organisme Mondial du Thon,
00:39:12 un grand merci.
00:39:14 C'est ridicule, c'est ridicule.
00:39:16 Surtout que je pense qu'elles doivent choper des crampes au sourire.
00:39:18 Nous on a des crampes au mollet, au cuisse.
00:39:20 Elles ont des crampes aux zygomatiques.
00:39:22 Oh putain, zygomatiques, cathartiques.
00:39:26 Je suis désolée, ouais.
00:39:28 Vous voulez que je vous le sous-titre, le spectacle, ou pas ?
00:39:30 Ouais, c'est dur.
00:39:32 Bah les zygomatiques, c'est les muscles du sourire.
00:39:34 Putain, vous allez sortir,
00:39:36 vous serez des petits Einstein.
00:39:38 Pépite, ce soir vous allez vous dormir,
00:39:40 ça va bouillir.
00:39:42 Non mais ouais, c'est vrai
00:39:44 que je pourrais pas participer à Miss France.
00:39:46 Et puis en tant qu'hôtesse d'accueil, en plus,
00:39:48 parce que oui, je vous spoil, j'ai eu le poste,
00:39:50 j'avais tellement des responsabilités plus importantes.
00:39:54 Il fallait que je réponde à un téléphone qui ne sonne pas.
00:39:56 Waouh, c'est passionnant.
00:40:00 Mais en vrai c'est super parce que du coup ça m'a permis
00:40:02 d'écrire les sketchs.
00:40:04 Parce que quand j'étais au travail,
00:40:06 j'écrivais tous mes sketchs.
00:40:08 Sauf que quand le téléphone sonnait de temps en temps,
00:40:10 quand j'avais un coup de fil, bah je perdais.
00:40:12 Le fil.
00:40:14 De ma pensée.
00:40:16 Ce qui fait que j'ai eu une tomme de sketchs non aboutis.
00:40:18 Je pouvais jamais les terminer.
00:40:20 Tout ça ça aurait pu être dans le spectacle.
00:40:24 Bon. Mais les pages sont vides.
00:40:30 Et j'aurais adoré parce qu'ils avaient un potentiel de dingue,
00:40:32 mes sketchs.
00:40:34 Mais je peux pas vous les faire parce que comme ils sont...
00:40:36 Oh punaise, je me déteste, j'ai fait un truc...
00:40:38 Oh punaise, j'ai fait un truc qu'il faut pas faire.
00:40:40 Je vous ai vendus du rêve pour rien.
00:40:42 En plus je déteste les gens qui font ça.
00:40:44 Vous savez, les gens qui débarquent chez vous qui disent
00:40:46 "Oh merde, putain, j'avais fait des cookies,
00:40:48 je les ai oubliés chez moi."
00:40:50 "Mais pourquoi tu me le dis ?"
00:40:52 "Ça sert à quoi par me foutre le seum ?"
00:40:54 "Ça m'énerve les gens qui font ça."
00:40:56 "Oh chérie, tu sais, j'avais prévu de te demander en mariage
00:40:58 mais j'ai oublié d'acheter la bague."
00:41:00 "Mais tais-toi !"
00:41:02 "Ne me le dis pas !"
00:41:04 "Ça m'énerve les gens qui font ça."
00:41:06 "Et je viens exactement de le faire.
00:41:08 Donc pardon, je suis désolée, oubliez, j'avais pas de sketchs non aboutis."
00:41:10 "Quoi ?"
00:41:12 "Tu penses que je devrais le faire quand même ?"
00:41:14 "Bah non mais c'est très complètement con,
00:41:16 je veux dire, les sketchs ils ont pas de fin."
00:41:18 "Ah ouais, tu devrais..."
00:41:20 "Je devrais essayer.
00:41:22 Donc je commence un sketch qui ne se termine pas."
00:41:24 "Écoute, si tu insistes,
00:41:26 bah tu t'en portes garant alors, hein !"
00:41:28 "Ouais, tu es responsable si ça marche pas.
00:41:30 Dans ce cas-là, je t'en fais quelques-uns."
00:41:32 "Ok."
00:41:34 "Ok."
00:41:36 "Ouais, je sais, c'est dégueu de faire ça
00:41:40 mais ça marche vraiment bien."
00:41:42 "Quand on humidifie le bout du doigt, la page vient toute seule."
00:41:44 "Ouais, voilà."
00:41:46 "Ah, tu veux le sketch sur la mandarine ?"
00:41:50 "Ouais."
00:41:52 "Ok, je te fais de la mandarine."
00:41:54 "Il est marrant."
00:41:56 "Je trouve qu'il y a un truc qui nous lie tous,
00:41:58 les uns les autres,
00:42:00 c'est notre façon de manger la mandarine."
00:42:02 "Tout ce temps qu'on est, on l'épluche
00:42:04 et ensuite on la mange en petits quartiers."
00:42:06 "C'est ce qui nous différencie des animaux."
00:42:08 "J'ai jamais vu personne prendre une mandarine,
00:42:10 l'éplucher et croquer dedans comme dans une pomme."
00:42:12 "C'est inhumain, c'est bestial."
00:42:14 "Je me disais, est-ce que je serais capable un jour de faire ça ?
00:42:16 Ce serait renier mon humanité, tu vois."
00:42:18 "Et il y a un jour, j'ai un ami
00:42:20 qui m'a demandé de le faire."
00:42:22 "On faisait un action-vérité
00:42:24 et il m'a dit, Anaïs, tu prends cette mandarine,
00:42:26 tu l'épluches et tu croques dedans comme dans une pomme."
00:42:28 "Moi, je sais, on est des petits fifous,
00:42:30 on n'a pas de limite."
00:42:32 "Wouh !"
00:42:34 "J'ai décidé de relever le défi."
00:42:36 [Silence]
00:42:38 [Silence]
00:42:40 [Silence]
00:42:42 [Silence]
00:42:44 [Rires]
00:42:46 [Rires]
00:42:48 [Rires]
00:42:50 [Rires]
00:42:52 [Rires]
00:42:54 [Rires]
00:42:56 [Rires]
00:42:58 "Ah, je ne peux pas !
00:43:00 Je ne peux pas !
00:43:02 Et en plus, j'ai lâché la mandarine, putain."
00:43:04 "Je suis désolée."
00:43:06 "Pour moi, croquer dans une mandarine..."
00:43:08 [Sonnerie de téléphone]
00:43:10 "Sketch non abouti."
00:43:12 [Rires]
00:43:14 "Ben ouais,
00:43:16 c'est pas mal."
00:43:18 [Applaudissements]
00:43:20 "Je vous ai dit, c'est dommage,
00:43:22 j'avais un potentiel de dingue, quoi.
00:43:24 J'avais une suite avec des bananes, des poires et tout,
00:43:26 c'était taré. J'ai jamais pu le finir."
00:43:28 "Quoi ?
00:43:30 T'en veux encore un ?
00:43:32 Mais il est relou, hein."
00:43:34 "Ok, oh, crie pas, je t'entends.
00:43:36 Eux ne t'entendent pas, moi je t'entends."
00:43:38 [Rires]
00:43:40 "Bon, ben je t'en fais un autre, alors."
00:43:42 [Rires]
00:43:44 "Ok, je te fais celui-là."
00:43:46 [Applaudissements]
00:43:48 "Qui est le génie
00:43:50 qui a découvert
00:43:52 que le plus long mot de la langue française
00:43:54 n'était plus anticonstitutionnellement ?
00:43:56 Qui est le génie
00:43:58 qui a remis la France en question,
00:44:00 finalement, parce que pour moi, c'était un fait acté,
00:44:02 le plus long mot de la langue française
00:44:04 est anticonstitutionnellement.
00:44:06 Je trouve ça fou, quand même,
00:44:08 je me dis, c'est comme si un jour,
00:44:10 quelqu'un débarquait à l'Académie française et dit
00:44:12 "Arrêtez tout, on s'est trompés, je viens de relire
00:44:14 le bouquin sur l'origine de la langue française,
00:44:16 on a inversé, on a inversé les pluriels et les singuliers,
00:44:18 on dit un chevaut
00:44:20 des chevals."
00:44:22 Putain. Non mais ouais, je sais,
00:44:24 tout le monde se trompe depuis le début.
00:44:26 C'est un journaux des journales, un bocau des bocaux,
00:44:28 putain, je le savais.
00:44:30 Mais oui, mais évidemment, tout le monde dit "des chevals",
00:44:32 parce que inconsciemment, les gens le savaient.
00:44:34 Ça soulagerait tout le monde,
00:44:36 si on pouvait dire "des chevals", d'accord.
00:44:38 Ce serait fou d'apprendre ça.
00:44:40 Je me dis, qui est la personne
00:44:42 qui a découvert ça, et surtout, comment c'est arrivé ?
00:44:44 Est-ce que
00:44:46 le gars qui a découvert qu'en fait, intergouvernementalisation
00:44:48 avait deux lettres de plus, voire trois
00:44:50 si tu le mets au pluriel, est-ce que c'était au cours
00:44:52 d'une discussion somme toute banale ?
00:44:54 Non mais, écoute Prune,
00:44:56 ce que je veux... Oui, pardon, alors j'ai décidé d'appeler
00:44:58 mon personnage Prune. Pourquoi ?
00:45:00 Parce que j'en prouve pour faire une petite réclamation.
00:45:02 Il faut pas faire ça.
00:45:04 Un fruit est un fruit,
00:45:06 un prénom est un prénom, on ne mélange pas
00:45:08 les deux. Ça m'énerve, les gens
00:45:10 qui font ça.
00:45:12 Moi, vous savez que j'en ai fait des cauchemars.
00:45:14 J'ai rêvé que j'étais maman, toujours pas, calmez-vous,
00:45:16 et que mon fils venait me voir
00:45:18 un jour en me disant "Maman,
00:45:20 est-ce que mon ami Feno, il peut venir jouer à la maison ?"
00:45:24 Mais non mon loulou,
00:45:26 tu sais très bien que je l'aime pas, Fenouille.
00:45:28 Je dirais qu'il a 5 ans, il sent le pastis, moi ça me perturbe,
00:45:30 je suis désolée, il n'y a pas le feeling.
00:45:32 En revanche, tu peux
00:45:34 éventuellement dire à son petit frère de venir.
00:45:36 Ah oui, vous savez, son petit frère obèse.
00:45:38 Topinambour.
00:45:40 Où va le monde ? Où va le monde ?
00:45:44 J'ai très très peur.
00:45:46 Bref, je reviens à mon anticonstitutionnel.
00:45:48 Écoute Prune,
00:45:50 je pense que les États ont
00:45:52 tout intérêt à prendre des décisions communes.
00:45:54 Parce que sans l'intergouvernement...
00:45:56 Oh putain Prune...
00:45:58 Sans l'inter...
00:46:00 Sans l'inter...
00:46:02 ...
00:46:04 Oh putain Prune...
00:46:08 Mais ça fait
00:46:10 27 Prunes !
00:46:12 Donc là forcément, le gars est allé devant l'Académie française
00:46:14 et il a dû expliquer comment...
00:46:16 *sonnerie de téléphone*
00:46:18 Ah merde !
00:46:20 Oh putain !
00:46:22 *applaudissements*
00:46:24 C'est chiant.
00:46:26 Bah ouais, mais en même temps,
00:46:28 j'avais pas le choix que de répondre parce que mon travail,
00:46:30 en fait, je travaillais dans un laboratoire pharmaceutique.
00:46:32 Et du coup, au bout du fil, il pouvait y avoir une personne
00:46:34 qui avait des effets secondaires suite à un médicament.
00:46:36 Donc j'avais peut-être une vie entre les mains.
00:46:38 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:46:40 Donc écrire ou sauver des vies,
00:46:42 il fallait choisir.
00:46:44 Et vous savez ce qui sauve des vies aussi ?
00:46:46 La ceinture de sécurité.
00:46:48 Alors pourquoi...
00:46:50 Oh putain, je suis trop forte en transition, c'est génial !
00:46:52 Pourquoi la ceinture de sécurité ?
00:46:54 Eh bien en fait, parce que je voudrais vous faire un petit aveu.
00:46:56 Je ne m'attache pas pour ma sécurité.
00:46:58 Je m'attache pour faire taire ce truc-là.
00:47:02 *rires*
00:47:04 *sonnerie de téléphone*
00:47:06 *rires*
00:47:08 *sonnerie de téléphone*
00:47:10 *rires*
00:47:12 *rires*
00:47:14 Ça m'énerve ce truc !
00:47:16 Pourtant je suis quelqu'un de très calme,
00:47:18 mais je pourrais m'embrouiller avec ce truc.
00:47:20 Imaginez ce truc,
00:47:22 si c'était un être humain !
00:47:24 Le gars est payé pour s'asseoir
00:47:26 à l'arrière de ta bagnole et faire "Toulouti,
00:47:28 Toulouti, Toulouti,
00:47:30 Toulouti" quand t'es pas attaché.
00:47:32 Genre le boulot du gars c'est "Toulouti" quoi.
00:47:34 Bonjour Franck, Toulouti, enchanté.
00:47:36 Genre le mec, c'est le pire boulot du monde quoi.
00:47:38 On le déteste plus que les fiscs,
00:47:40 plus que les contrôleurs.
00:47:42 Je pense que Franck n'aurait pas d'amis.
00:47:44 Franck serait renié par sa famille.
00:47:46 En même temps je sais que les Touloutis c'est important,
00:47:48 c'est pour notre sécurité, mais
00:47:50 je me dis on aurait quand même pu inventer un truc un peu
00:47:52 moins désagréable. Je veux dire, vous imaginez,
00:47:54 vous rentrez dans votre bagnole,
00:47:56 et là vous entendez ça.
00:47:58 Coucou ma belle, tu mets ta ceinture s'il te plaît ?
00:48:00 Ça me rassurerait.
00:48:02 Je ne vous remettrai jamais s'il arrive
00:48:04 quoi que ce soit à ta bouille d'ange.
00:48:06 Ton corps de déesse.
00:48:08 À toi,
00:48:10 tout simplement.
00:48:12 Merci princesse.
00:48:14 Gros bisous.
00:48:16 Je t'aime.
00:48:18 Bah je sais pas vous,
00:48:24 mais là moi je suis attachée.
00:48:26 Ça c'est clair et net.
00:48:28 Oui alors ok, non,
00:48:30 je vais contenter tout le monde,
00:48:32 évidemment, j'ai fait la version femme.
00:48:34 Coucou toi.
00:48:36 Comment va
00:48:38 le meilleur coup du siècle ?
00:48:40 Tu sais,
00:48:42 je me disais,
00:48:44 si un jour il t'arrivait quelque chose,
00:48:46 le monde devrait s'en passer
00:48:48 du Elvis, du Rocky,
00:48:50 que dis-je, du Usain Bolt
00:48:52 de la baise.
00:48:54 L'humanité
00:48:56 ne s'en ralèvera pas.
00:48:58 Alors,
00:49:00 mets ta ceinture s'il te plaît.
00:49:02 Tu serais une trop grande perte,
00:49:04 pendant tout.
00:49:08 C'est bon, vous êtes content,
00:49:10 ça flatte tout le monde.
00:49:12 Évidemment on pourrait le personnaliser,
00:49:14 on pourrait choisir ce qu'on met dedans
00:49:16 pour flatter son ego au maximum.
00:49:18 Mais c'est pas une idée de génie ?
00:49:20 Me la piquez pas, je dépose un prové demain matin.
00:49:24 Ça arrive sur le marché bientôt, vous inquiétez pas.
00:49:26 Mais je trouve que c'est une idée de génie.
00:49:28 Ouais mais enfin,
00:49:32 en même temps, il y a quand même un petit truc important.
00:49:34 Si on vous dit de vous attacher,
00:49:36 attachez-vous.
00:49:38 Mais si on vous dit de ne pas vous attacher,
00:49:40 ne vous attachez pas.
00:49:42 Si un mec te dit un jour,
00:49:44 t'attaches pas à moi, je vais te faire souffrir,
00:49:46 ne vous attachez pas à lui.
00:49:48 Fuyez !
00:49:50 Red flag ! Non, non, non !
00:49:52 Parce que voilà,
00:49:56 ça m'est arrivé,
00:49:58 je peux pas vous le cacher.
00:50:00 J'ai entendu cette phrase, un garçon m'a dit un jour,
00:50:02 ne t'attaches pas à moi, je vais te faire souffrir.
00:50:04 Et à votre avis, qu'est-ce que j'ai fait ?
00:50:06 Et j'ai souffert, voilà, voilà.
00:50:10 Il est vrai,
00:50:12 ma raison me le dit chaque jour,
00:50:14 mais la raison n'est pas ce qui règle l'amour.
00:50:16 La suite du spectacle est en alexandrin,
00:50:18 j'espère que c'est bon pour tout le monde.
00:50:20 Non ?
00:50:24 Bon j'espère au moins que vous avez entendu les douze pieds.
00:50:26 C'est pas là que ça se passe, c'est ici.
00:50:28 Les douze pieds, c'est des syllabes.
00:50:30 Voilà.
00:50:32 Bref, on va avancer.
00:50:34 J'ai entendu cette phrase, et c'est vrai que
00:50:36 on est quand même sortis ensemble.
00:50:38 Et je suis sortie pendant plus d'un an et demi,
00:50:40 avec un mec qui n'était pas amoureux de moi.
00:50:44 Il avait de l'affection
00:50:46 pour moi.
00:50:48 Oh, c'est trop mignon !
00:50:50 C'est vrai que c'est marrant parce que quand je lui disais
00:50:54 "chérie, je t'aime",
00:50:56 il me répondait "et moi je t'affectionne beaucoup".
00:50:58 C'est complètement débile comme réponse.
00:51:00 Je veux dire, moi aussi j'affectionne beaucoup de choses.
00:51:02 Je veux dire, j'affectionne les belles paires de chaussures,
00:51:04 mais je les porte, je couche pas avec.
00:51:06 Vous voyez la nuance ou pas ?
00:51:08 Ben voilà, je suis sortie avec lui et...
00:51:10 Et c'est vrai que ces réflexions, je les ai trouvées totalement connes.
00:51:14 Ah la la la la la la la, pardon.
00:51:16 J'ai dit que je le disais plus.
00:51:18 Ah non, j'ai pas dit que je disais plus de gros mots,
00:51:20 j'adore dire des gros mots, je trouve ça hyper stylé, ça je vais continuer.
00:51:22 Mais j'ai dit que je disais plus "con" et "conne".
00:51:24 Parce qu'un jour, que je m'ennuyais un peu,
00:51:26 je suis allée chercher l'étymologie du mot "con".
00:51:28 Pourquoi ?
00:51:30 Je sais pas.
00:51:32 Figurez-vous que "con" vient du latin "cunus" qui signifie "la vulve".
00:51:34 C'était pas du tout l'effet escompté.
00:51:38 Je veux pas parler de vulve dans ce spectacle.
00:51:40 C'est pas... ça ne... bon, non, pas forcément.
00:51:42 Pourquoi ?
00:51:44 C'est vrai qu'il me répondait des trucs complètement...
00:51:46 ...idiots.
00:51:48 Ouais, c'est bien idiot.
00:51:50 Mais malgré tout, j'étais tellement amoureuse de lui que...
00:51:52 ...que je m'en suis contentée.
00:51:54 Je me suis dit "Ok, c'est pas grave, il a juste de l'affection pour moi,
00:51:56 peut-être qu'un jour il tombera amoureux".
00:51:58 Mais j'avais tellement peur qu'il réalise que c'était quand même une relation hyper déséquilibrée,
00:52:00 que c'était pas normal,
00:52:02 que je la ramenais pas trop, vous voyez,
00:52:04 genre, quand on se voyait, je marchais un peu sur la pointe des pieds.
00:52:06 De peur qu'il réalise.
00:52:08 J'étais un peu en apnée.
00:52:12 De peur qu'il ait un sursaut de lucidité.
00:52:14 Oh putain, il l'a eu ! Ouais, il l'a eu.
00:52:20 Un jour, il a eu un sursaut de lucidité et...
00:52:22 ...il est venu me voir.
00:52:24 Par surprise.
00:52:26 La seule surprise qui m'est faite, d'ailleurs.
00:52:28 Il m'a dit "Ecoute Anaïs,
00:52:32 effectivement, c'est une relation
00:52:34 très déséquilibrée, c'est pas juste pour toi..."
00:52:36 Oh, c'est pas juste pour moi de quoi ?
00:52:38 Moi je suis avec le mec que je kiffe, tout va bien.
00:52:40 C'est pas juste pour toi, je suis d'accord.
00:52:42 Oui, qu'importe. C'est injuste pour nous deux.
00:52:44 Et je préférais que ça s'arrête là.
00:52:46 Voilà, voilà.
00:52:48 Voilà, voilà.
00:52:58 Qu'est-ce qu'on fait à ce moment-là ?
00:53:02 En fait, j'ai un peu l'impression qu'à ce moment-là...
00:53:04 Je suis toujours là.
00:53:06 Je suis là.
00:53:08 Quelqu'un a débarqué,
00:53:10 il venait me placer un petit cousseau dans le ventre,
00:53:12 et il se barre.
00:53:14 Et toi t'es là,
00:53:16 avec ton petit truc dans le bide.
00:53:18 "Bah non, mais enlevez-moi ça, ça fait mal.
00:53:20 Je vais devoir le garder
00:53:22 combien de temps, ce truc ?"
00:53:24 Oh putain, mais ça fait tellement mal, un chagrin d'amour,
00:53:26 c'est si violent.
00:53:28 Et en plus, j'ai vraiment l'impression, vous savez,
00:53:30 que c'est un peu comme la varicelle.
00:53:32 "Varicelle", ok.
00:53:36 C'est mieux de l'avoir enfant,
00:53:38 parce que quand t'es grand, putain, qu'est-ce que tu douilles.
00:53:42 Et moi je l'ai eu assez tard.
00:53:44 En plus, c'est marrant parce que mes copines étaient d'un soutien énorme,
00:53:46 elles disaient "Mais Anaïs, il t'avait prévenu.
00:53:48 Ne t'attaches pas à moi, je vais te faire souffrir.
00:53:50 T'as sauté dedans, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?"
00:53:52 "Oh oui, pardon." "Quelle bonté, quelle sagesse.
00:53:54 Je suis sortie avec Nelson Mandela."
00:53:56 "Merci, merci beaucoup."
00:53:58 Mais c'est pas lui
00:54:00 qui aurait dû me prévenir. C'est mon cerveau.
00:54:02 Et bien en amont.
00:54:04 On me disait "Vas-y,
00:54:06 ce serait merveilleux si...
00:54:08 Votre cerveau, venez vous voir,
00:54:10 vous êtes prêts à l'âge où vous êtes prêts à tomber amoureux."
00:54:12 Moi c'était 5 ans, je suis très précoce, mais peu importe.
00:54:14 Avec une petite liste,
00:54:16 voyez ? Hop, une petite liste.
00:54:18 Il vient vous voir et il vous dit
00:54:20 "Coucou ma puce,
00:54:22 ça va ? Bon écoute,
00:54:24 je me suis permis de te faire une petite liste
00:54:26 de tous les garçons dont il faut surtout pas tomber amoureux.
00:54:28 Si tu n'approches pas ces mecs,
00:54:30 tout ira bien pour toi, tu ne souffriras pas."
00:54:32 Ouais, non parce que... On a pas envie de souffrir.
00:54:36 Qu'est-ce que c'est moche,
00:54:38 les gens qui souffrent ?
00:54:40 Ils sont tous moches, ils sont tous pas beaux, alors que toi,
00:54:42 vous avez vu comme elle est belle ?
00:54:44 Elle est super belle, puis elle est très bien foutue,
00:54:46 puis elle est bosseuse.
00:54:48 Est-ce qu'elle vous a dit qu'elle avait eu son bac mention très bien ?
00:54:50 Nathan ? Ouais, ramène.
00:54:54 Elle a eu son bac mention très bien.
00:54:56 Ouais, ouais, bah on peut l'applaudir,
00:54:58 je pense.
00:55:00 Bah oui, attendez,
00:55:04 minimum, merci beaucoup pour elle.
00:55:06 Non, arrête.
00:55:08 Si tu respectes cette petite lettre,
00:55:10 tu souffriras jamais.
00:55:12 Tu seras heureuse,
00:55:14 en amour, dans ta vie, tout ira bien.
00:55:16 Ce serait merveilleux,
00:55:18 mais je sais très bien qu'il y en a un
00:55:20 qui serait venu foutre la merde.
00:55:22 C'est mon petit cœur.
00:55:24 Bah oui, mon cœur il serait là en mode
00:55:26 "Pep, pep, pep, pep, pep, pep, pep,
00:55:28 qu'est-ce que c'est que ce truc-là ?
00:55:30 Donne-moi cette liste.
00:55:32 Oh putain, j'en étais sûre.
00:55:34 Bah non mais ils sont tous beaux.
00:55:36 Non mais t'es chiante,
00:55:38 ils sont trop beaux.
00:55:40 En plus le premier, il t'a regardé hier.
00:55:42 Si.
00:55:44 Si, si, il t'a regardé.
00:55:46 Oui, on peut le dire. Oh non mais c'était pas un regard
00:55:48 genre je balaie l'espace, non, non.
00:55:50 C'est qu'il t'a regardé, toi.
00:55:52 C'était intense. Mais quoi, un séducteur,
00:55:54 c'est pas du tout un séducteur.
00:55:56 Est-ce qu'on est pas tous un peu séducteurs, finalement ?
00:55:58 Non, ça cache un gros manque de confiance en soi.
00:56:00 Elle a histoire, ce garçon,
00:56:02 il y a un cœur qui souffre.
00:56:04 Il attend qu'une chose, c'est que tu le souhaites.
00:56:08 Putain, moi je suis hyper altruiste, quoi.
00:56:10 Moi, quand je vois quelqu'un qui souffre,
00:56:12 faut que j'y aille, forcément.
00:56:14 Il m'a eue, donc voilà, il me dit, écoute, au pire,
00:56:16 juste celui-là, juste parce que celui-là, il souffre,
00:56:18 et après on te laisse tranquille.
00:56:20 Pense-y, pense-y,
00:56:22 pense-y, pense-y, pense-y,
00:56:24 pense-y, pense-y, pense-y, putain,
00:56:26 bah je suis retombée, je suis retombée amoureuse
00:56:28 du mauvais, j'ai voulu, j'ai voulu l'aider, j'ai voulu
00:56:30 le sauver, j'ai encore souffert.
00:56:32 Putain, mais c'est le peu de cœur de merde, là !
00:56:34 Mais, oh non, non, non, en plus, je dis ça, mais...
00:56:36 Faut pas que je lui mette la faute dessus, parce que je pense
00:56:40 que c'est une coalition
00:56:42 de mon cœur et de mon cerveau. Je pense qu'ils travaillent
00:56:44 ensemble, en fait. Pour que
00:56:46 j'ai toujours des petits problèmes, pour que je tombe toujours de la
00:56:48 mauvaise personne, amoureuse de la mauvaise personne.
00:56:50 Alors oui, je sais, on a tous nos problèmes,
00:56:52 mais la différence entre vous et moi, c'est que moi, j'en fais un spectacle.
00:56:54 OK ? Chacun sa thérapie.
00:56:56 Moi, j'obtiens de l'extériorisé.
00:56:58 Et c'est vrai que mon cerveau aussi est très sadique.
00:57:00 En fait, il en a absolument
00:57:02 rien à foutre de genre... de ma santé
00:57:04 physique, de mon sommeil.
00:57:06 Ouais.
00:57:08 En fait,
00:57:10 si je lui dis, par exemple, je lui demande un truc tout bête,
00:57:12 si je lui dis, écoute, là, c'est la veille du bac,
00:57:14 j'aurais besoin
00:57:16 de dormir tôt.
00:57:18 Elle est trop mignonne.
00:57:22 Tu voudrais dormir tôt,
00:57:24 la veille du bac ? Oui, bien sûr, on va essayer.
00:57:26 Ben oui, oui, oui. Vas-y, couche-toi, je t'en prie,
00:57:28 pupuce. Oui, repose-toi.
00:57:30 Voilà, voilà, voilà.
00:57:32 On a assez révisé... Oh ! Ne t'excites pas,
00:57:38 je demande. On a assez révisé ? Bon, ben si tu
00:57:40 le dis.
00:57:42 T'as pas peur d'oublier quelque chose ? Non ?
00:57:44 Ben non. On a quand même fait pas mal de...
00:57:46 Bon, de poses. J'ai juste... On a fait des poses.
00:57:48 Voilà.
00:57:50 Comment ?
00:57:52 Ouais, c'est notre téléphone qui nous réveille.
00:57:54 Il est chargé ? Vérifie.
00:57:56 Ok. Tu lui fais confiance ?
00:57:58 Y a pas une mise à jour automatique qui va se faire
00:58:00 dans la nuit ? Serait con que tu loupes le bac,
00:58:02 que tu ne te lèves pas pour y aller.
00:58:04 On y va en bus ?
00:58:06 Tu sais, une panne de bus, c'est vite arrivé.
00:58:08 Ben si, si, si, c'est déjà arrivé.
00:58:10 Pense-y, pense-y, pense-y.
00:58:12 C'est juste ça.
00:58:14 Oui, oui, bien sûr, c'est ça. Mets de l'huile essentielle
00:58:16 de la vente sur ton oreiller. J'en ai
00:58:18 vachement quelque chose à foutre. Oui, bien sûr, l'huile essentielle.
00:58:20 Voilà, voilà. Fais des exercices de respiration.
00:58:22 J'inspire,
00:58:24 j'expire, j'expire, putain, on peut pas l'avoir.
00:58:26 C'est sûr qu'on peut l'avoir.
00:58:28 Oh putain, on a pas révisé Shakespeare.
00:58:30 Quelle merde, ce mec.
00:58:32 Enfin, ce cerveau.
00:58:34 C'est peut-être une femme, mon cerveau. Quelle merde, cette meuf, putain.
00:58:36 Elle veut toujours
00:58:38 me faire du mal, elle. Oh ouais.
00:58:40 Je vous ai pas raconté le pire.
00:58:42 Un jour, j'ai été victime de l'acmé de son sadisme.
00:58:44 L'acmé.
00:58:46 Ça va pour tout le monde ou pas ?
00:58:48 L'acmé, c'est genre
00:58:50 l'apothéo, c'est le top du top,
00:58:52 c'est le summum, c'est...
00:58:54 J'ai été victime de l'acmé
00:58:56 de son sadisme.
00:58:58 Mon cerveau m'a mis une musique dans la tête.
00:59:00 Tous les jours. Pendant
00:59:02 365 jours.
00:59:04 Tous les soirs.
00:59:06 Cette même musique qui revenait. Encore
00:59:08 et encore et encore.
00:59:10 Psst. Tu dors ?
00:59:12 Ah non, je me demandais si tu dormais.
00:59:14 Non, non, parce que j'ai croisé Thierry il y a une demi-heure,
00:59:16 je lui ai dit de revenir dans...
00:59:18 Ah, vous savez pas qui est Thierry ?
00:59:20 Bah Thierry, c'est le marchand de sable.
00:59:22 Vous saviez pas qu'il s'appelait Thierry ?
00:59:24 Bah j'allais pas l'appeler Prune, hein.
00:59:26 Ça joue le direct.
00:59:28 J'ai croisé Thierry, je lui ai dit de revenir dans 45 minutes,
00:59:30 parce que je lui ai dit qu'on était pas fatigués.
00:59:32 Oui, pardon, je t'ai pas consulté d'abord, mais...
00:59:34 Bah si tu veux, le temps qu'il arrive, repose-toi.
00:59:36 On l'attend, y a pas de soucis.
00:59:38 Oui, vas-y, repose-toi. Je t'embête pas.
00:59:40 Pff, non mais je t'embête de minutes.
00:59:46 Tu sais, cet après-midi, on a...
00:59:48 on a entendu une musique à la télé
00:59:50 qui nous a un petit peu rendu triste.
00:59:52 Tu sais, ça nous a un petit peu angoissés,
00:59:54 c'était pas très agréable. Ah oui, bah non, bien sûr,
00:59:56 il faut pas qu'on y pense, sinon après l'angoisse va revenir,
00:59:58 ce serait dommage.
01:00:00 Non, non, bien sûr, n'y pensons plus, rendors-toi.
01:00:02 Enfin, t'endors pas parce que je veux pas dormir,
01:00:04 mais repose-toi.
01:00:06 Mais ça faisait quoi, le début ?
01:00:08 Non, juste le refrain, à la rigueur.
01:00:10 Attends, il...
01:00:12 Non, non, bien sûr, il faut pas s'en souvenir,
01:00:14 il faut pas se faire respect.
01:00:16 Il rêve, couché sur un parquet,
01:00:18 dans les bras de sa mère,
01:00:20 dessiné à la craie,
01:00:22 tous les soirs en secret.
01:00:24 Ce dessin, il le fait,
01:00:26 trait pour trait,
01:00:28 à partir d'un portrait.
01:00:30 Oh, c'est horrible, cette chanson, hein ?
01:00:32 Dors pas, dors pas.
01:00:34 C'est horrible, hein ?
01:00:36 Tu penses au petit garçon qui a perdu sa maman ?
01:00:38 Sa maman, elle est morte.
01:00:40 Il dort, il dort, il dort.
01:00:42 Sa maman, elle est morte.
01:00:44 Il dort par terre, dans ses bras.
01:00:46 Oh, c'est horrible, ça nous a fait de la peine, hein ?
01:00:48 Oh, ouais, ça me chagrine,
01:00:50 ça me chagrine.
01:00:52 Qu'est-ce qu'il y a ?
01:00:54 Oui, les 4h du matin, et alors ?
01:00:56 Il rêve,
01:00:58 couché sur... Quoi, bordel ?
01:01:00 Mais non, mais Callogéro,
01:01:02 il a pas écrit cette chanson pour qu'on dorme la nuit, merde !
01:01:04 Encore une fois.
01:01:06 Quoi, Thierry ? Mais Thierry,
01:01:08 il va pas venir, je l'ai tripé.
01:01:10 Allez, hop, là.
01:01:12 Il rêve, couché sur un parquet,
01:01:14 dans les bras de sa mère,
01:01:16 dessiné à la craie.
01:01:18 Tous les soirs, en secret,
01:01:20 ce dessin, il le fait,
01:01:22 trait pour trait,
01:01:24 à partir d'un portrait.
01:01:26 Il rêve,
01:01:28 couché sur un parquet,
01:01:30 dans les bras de sa mère,
01:01:32 dessiné à la craie.
01:01:34 Tous les soirs, en secret,
01:01:36 ce dessin, il le fait,
01:01:38 trait pour trait,
01:01:40 à partir d'un portrait.
01:01:42 Tous les soirs, en secret,
01:01:44 ce dessin, il le fait,
01:01:46 trait pour trait,
01:01:48 dans les bras de sa mère,
01:01:50 dessiné à la craie.
01:01:52 Tous les soirs, en secret,
01:01:54 ce dessin, il le fait,
01:01:56 trait pour trait,
01:01:58 dans les bras de sa mère,
01:02:00 dessiné à la craie.
01:02:02 Tous les soirs, en secret,
01:02:04 ce dessin, il le fait,
01:02:06 trait pour trait,
01:02:08 dans les bras de sa mère,
01:02:10 dessiné à la craie.
01:02:12 Tous les soirs, en secret,
01:02:14 ce dessin, il le fait,
01:02:16 trait pour trait,
01:02:18 dans les bras de sa mère,
01:02:20 dessiné à la craie.
01:02:22 Tous les soirs, en secret,
01:02:24 ce dessin, il le fait,
01:02:26 trait pour trait,
01:02:28 dans les bras de sa mère,
01:02:30 dessiné à la craie.
01:02:32 Tous les soirs, en secret,
01:02:34 ce dessin, il le fait,
01:02:36 trait pour trait,
01:02:38 dans les bras de sa mère,
01:02:40 dessiné à la craie.
01:02:42 Tous les soirs, en secret,
01:02:44 ce dessin, il le fait,
01:02:46 trait pour trait,
01:02:48 dans les bras de sa mère,
01:02:50 dessiné à la craie.
01:02:52 Tous les soirs, en secret,
01:02:54 ce dessin, il le fait,
01:02:56 trait pour trait,
01:02:58 dans les bras de sa mère,
01:03:00 dessiné à la craie.
01:03:02 J'ai l'impression que j'ai pris conscience
01:03:04 du double sens de pépites.
01:03:06 Pour moi, une pépite,
01:03:08 elle se caractérise par deux choses.
01:03:10 C'est quelque chose de très rare et de très précieux.
01:03:12 Très rare parce qu'une pépite, c'est souvent une pépite d'or,
01:03:14 et l'or, c'est rare, je ne vous l'apprends pas.
01:03:16 Et puis précieux parce que
01:03:18 tout ce qui est rare, c'est très précieux,
01:03:20 du coup, on en prend vraiment soin.
01:03:22 Et je me suis dit, en fait, nous,
01:03:24 on est des pépites. Pourquoi on est des pépites ?
01:03:26 Parce qu'on n'est pas rares,
01:03:28 on est uniques.
01:03:30 On est des modèles uniques. Il n'y a pas deux personnes
01:03:32 comme nous dans le monde. C'est incroyable, je trouve.
01:03:34 Et je trouve que ça donne déjà
01:03:36 une force énorme de se dire que
01:03:38 s'il y a bien une chose pour laquelle on est les meilleurs,
01:03:40 on est sûrs, on n'a besoin de faire aucun effort,
01:03:42 c'est dans le fait d'être soi.
01:03:44 Tant que je suis moi à 100%,
01:03:46 personne ne pourra me détrôner, personne ne peut
01:03:48 mieux être moi que moi.
01:03:50 Personne ne peut mieux vivre
01:03:52 que moi en étant moi. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:03:54 [Rires]
01:03:56 Moi, j'ai capté, mais peut-être pas vous.
01:03:58 Mais je trouve que ça donne une force énorme,
01:04:00 ça donne une confiance énorme juste de se dire "OK,
01:04:02 il n'y a personne d'autre comme moi."
01:04:04 Et en partant de ce principe-là,
01:04:06 je me dis "En fait,
01:04:08 il faut nous chérir comme une pépite."
01:04:10 Parce qu'étant donné qu'on est uniques,
01:04:12 on a chacun notre pépite à l'intérieur de nous, vous voyez ?
01:04:14 On a une espèce de mine d'or
01:04:16 hyper précieuse et je pense que
01:04:18 quand on se dit qu'on a une pépite à l'intérieur, il faut la chérir
01:04:20 de ouf ! Parce qu'une pépite,
01:04:22 ça a une valeur de malade.
01:04:24 Et quand tu pars du principe que tu as une valeur de malade
01:04:26 qu'à l'intérieur de toi,
01:04:28 tu vaux de l'or,
01:04:30 peu importe ce qui peut se passer dans le monde,
01:04:32 si tu réalises ça, pfff,
01:04:34 il peut tout se passer, on peut te critiquer,
01:04:36 tu peux échouer, on peut te fermer des portes,
01:04:38 on peut t'insulter.
01:04:40 Ben non, je suis une pépite en fait.
01:04:42 [Rires]
01:04:43 De quoi tu me parles ?
01:04:45 Prenez vraiment conscience de ça,
01:04:47 personne ne peut vous dévaloriser parce que la pépite,
01:04:49 elle est à l'intérieur et personne ne peut
01:04:51 avoir accès à votre pépite à part vous.
01:04:53 Donc si vous vous dévalorisez, c'est parce que vous avez laissé
01:04:55 rentrer les insultes,
01:04:57 vous avez laissé rentrer les critiques,
01:04:59 alors que si vous laissez toujours fermer, vous oubliez jamais
01:05:01 "Putain j'ai une valeur inestimable, j'ai une pépite à l'intérieur de moi,
01:05:03 peu importe ce qu'on dit, ça ne changera
01:05:05 jamais ma valeur,
01:05:07 ben là je pense qu'on peut tout défoncer."
01:05:09 Alors c'est peut-être narcissique de dire "je suis une pépite"
01:05:11 mais faut se dire qu'on est tous
01:05:13 des pépites, je veux dire là dans ce salle,
01:05:15 c'est une mine d'or.
01:05:17 J'espère que vous réalisez le truc.
01:05:19 Donc n'oubliez jamais,
01:05:21 vous êtes des putains de pépites.
01:05:23 Merci beaucoup.
01:05:25 (Applaudissements)
01:05:27 (Applaudissements)
01:05:29 (Applaudissements)
01:05:31 (Musique)
01:05:33 (Applaudissements)
01:05:35 (Musique)
01:05:37 (Applaudissements)
01:05:39 (Musique)
01:05:41 (Applaudissements)
01:05:43 (Musique)
01:05:45 (Applaudissements)
01:05:47 (Musique)
01:05:49 (Applaudissements)
01:05:51 (Musique)
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01:05:59 (Musique)
01:06:01 (Applaudissements)
01:06:03 (Musique)
01:06:05 (Applaudissements)
01:06:07 (Musique)
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01:06:11 (Musique)
01:06:13 (Applaudissements)
01:06:15 (Musique)
01:06:17 (Applaudissements)
01:06:19 (Musique)
01:06:21 (Applaudissements)
01:06:23 (Musique)
01:06:25 (Applaudissements)
01:06:27 (Musique)
01:06:29 (Applaudissements)
01:06:31 (Applaudissements)
01:06:33 Merci beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup,
01:06:35 c'est trop gentil. Asseyez-vous, c'est bon.
01:06:37 (Rires)
01:06:39 Bon bah voilà, merci beaucoup, beaucoup
01:06:41 d'être venu pour voir mon premier spectacle,
01:06:43 mon premier crash test. Je tente des trucs,
01:06:45 je raconte ma vie, ça vous fait rire des fois, c'est trop bien,
01:06:47 genre, merci, c'est trop gentil.
01:06:49 Bah voilà, évidemment, faut que je remercie
01:06:51 quand même quelques personnes qui m'ont énormément aidée
01:06:53 de me faire venir, de me faire venir aujourd'hui.
01:06:55 Donc déjà, je remercie Priscilla qui nous donne cet endroit merveilleux.
01:06:57 Vous pouvez aller manger, c'est trop bon.
01:06:59 Merci beaucoup, beaucoup, beaucoup.
01:07:01 (Applaudissements)
01:07:03 Je remercie évidemment mon régisseur, Julien,
01:07:05 qui a fait un travail de dingue pour que j'ai des lumières de tout.
01:07:07 Merci.
01:07:09 (Applaudissements)
01:07:11 Voilà, je remercie Jacques Ijora qui m'a fait, je sais pas si vous avez vu,
01:07:13 des affiches trop belles et des flyers.
01:07:15 Voilà, merci beaucoup, beaucoup à lui.
01:07:17 (Applaudissements)
01:07:19 Voilà, je remercie Gérard Balthazar, parce qu'il y a des caméras
01:07:21 partout, je sais pas si vous avez vu, je me suis filmée,
01:07:23 donc ça fait du bon. Merci, merci.
01:07:25 (Applaudissements)
01:07:27 Et puis voilà, après, je remercie mes partenaires de scène,
01:07:29 Alicia, Nathan, Matisse,
01:07:31 voilà, mes deux frères, donc merci beaucoup à eux.
01:07:33 Merci, merci, merci.
01:07:35 (Applaudissements)
01:07:37 Et encore, merci à vous d'être venus me voir.
01:07:39 Ça me fait très, très plaisir et bon match à tous.
01:07:41 (Rires)
01:07:43 (Applaudissements)
01:07:45 (Musique)
01:07:47 (Musique)
01:07:49 Je me sens bien. Je sais que je ne me serais jamais quitté.
01:07:56 Ça va. Ça va. J'ai un "ou".
01:08:02 Je me sens bien. J'ai un respect.
01:08:09 Et je me sens bien. J'ai un respect.
01:08:17 Je me sens bien. J'ai un "ou".
01:08:22 Quand je te garde dans mes bras, je ne peux rien faire de mal.
01:08:36 Et quand je te garde dans mes bras, je sais que mon amour ne te ferait rien.
01:08:44 Je me sens bien. J'ai un respect.
01:08:49 Je me sens bien.
01:08:53 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
01:08:56 [SILENCE]

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