SMART BOURSE - Emission du vendredi 7 juillet

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Vendredi 7 juillet 2023, SMART BOURSE reçoit Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics) , Axel Botte (Directeur de la stratégie marchés, Ostrum AM) et Marilou Goueffon (Gérante, Clartan Associés)

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00:00 [Musique]
00:07 Votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bismarck, chaque jour à la
00:11 mi-journée 12h30-13h et en fin d'après-midi la grande édition pendant
00:14 une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:19 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble
00:23 de vos plateformes. Au sommaire de cette édition ce soir, nous ferons le bilan
00:27 avec nos invités de Planète Marché dans un instant de cette semaine de
00:30 tensions, tensions obligataires renouvelées avec des parties courtes de la courbe
00:35 obligataire aux Etats-Unis, en Europe et de manière assez générale qui ont
00:40 retrouvé des sommets, de nouveaux sommets sur les taux à deux ans aux Etats-Unis,
00:45 en Europe et au Royaume-Uni également. Des tensions obligataires qui se sont
00:51 ravivées avec une série d'informations économiques qui montrent à nouveau
00:57 cette résilience de l'économie américaine, notamment à travers les
01:01 données d'emploi qu'on a pu avoir tout au long de la semaine ainsi que
01:04 l'enquête mensuelle dans l'activité des services, l'ISM service qui a été une
01:08 surprise positive là aussi pour les investisseurs. On va dire que la seule
01:12 petite nuance qu'on peut apporter ce sont les chiffres du marché du travail
01:16 américain pour le mois de juin publiés en début d'après-midi qui restent
01:19 quand même solides à plus de 200 000, on est quand même au-delà des moyennes
01:22 mensuelles qu'on pouvait voir avant la période Covid. 209 000 créations
01:27 d'emplois au mois de juin aux Etats-Unis, c'est un chiffre qui montre un
01:30 ralentissement par rapport au mois précédent, on notera d'ailleurs que les
01:34 deux mois précédents ont été révisés à la baisse de l'ordre de 100 000 postes
01:38 et puis c'est un chiffre également qui ressort légèrement inférieur aux
01:43 attentes. Néanmoins on constate que le taux de
01:45 chômage reste particulièrement bas toujours et repasse même de 3,7 à 3,6
01:49 % sur le mois de juin aux Etats-Unis, un rapport somme toute solide qui devrait
01:55 sans doute confirmer l'idée d'une nouvelle hausse ou d'un nouvel ajustement
01:59 de 25 points de base pour la Fed à l'occasion de sa réunion de fin juillet.
02:03 Commentaire à suivre évidemment de nos invités dans un instant et puis dans
02:07 dernier quart d'heure, le quart d'heure thématique de Smart Bourse, une fois par
02:10 mois nous retrouvons les équipes de clartemps associées pour un cas
02:14 d'investissement, le décryptage d'un cas d'investissement, c'est l'analyse du cas
02:18 Geronimo Martin, ce qui nous intéressera aujourd'hui, qui fait figure d'OVNI dans
02:22 le monde de la distribution alimentaire, c'est un groupe portugais considéré comme
02:27 une valeur de croissance dont le cours de bourse est au plus haut historique au
02:30 moment où on se parle, un groupe donc qui tranche avec l'actualité de la
02:35 distribution alimentaire notamment que l'on peut connaître en France
02:38 particulièrement en ce moment avec l'échec du dossier Casini.
02:45 [Musique]
02:48 Bon ça aura été une semaine compliquée, marquée par une aversion au risque qui
02:57 tranche d'ailleurs par rapport à la semaine précédente, la dernière semaine
03:00 du mois de juin avait été une semaine très positive pour les actifs risqués,
03:03 on a refait le chemin en sens inverse même si le CAC 40 va terminer cette
03:08 dernière séance de la semaine dans le vert, tendance mon ami, c'est avec vous
03:11 chaque soir Alix Henguyen. Oui plus globalement les marchés se
03:15 ressaisissent après un jeudi difficile et de nouvelles données sur le marché de
03:20 l'emploi aux Etats-Unis, à cet effet une heure avant l'ouverture de Wall Street
03:24 le département américain du travail a fait état de 209 000 créations d'emplois
03:29 non agricoles en juin aux Etats-Unis, c'est inférieur aux attentes, le taux de
03:34 chômage de 3,6% est conforme aux attentes, la croissance du taux de salaire
03:38 horaire moyen ressort à 4,4%, ici c'est au dessus des attentes. Sur le marché
03:44 obligataire, le rendement des bonds du trésor américain à 10 ans volatile
03:49 après la publication du rapport se tend désormais, l'euro est bien orienté, Wall
03:54 Street pour sa part avance sans direction. Du côté des banques centrales
03:59 Christine Lagarde s'exprimait aujourd'hui, elle voit des risques sur les salaires et
04:03 les marges et comprenez bien dans la bouche de Christine Lagarde qu'elle voit
04:06 des risques à la hausse sur les salaires et les marges des entreprises.
04:09 Oui, dans un entretien avec le quotidien La Provence, la présidente de la BCE
04:14 évoque une incertitude bien ancrée quant à la trajectoire de l'inflation dans la
04:19 zone euro en raison notamment des risques liés aux hausses des salaires et des
04:23 marges des entreprises. Elle estime que le combat contre l'inflation est loin
04:27 d'être terminé et ce malgré le reflux engendré par la baisse des prix des
04:31 matières premières et les premiers effets de la politique monétaire. A noter
04:35 que Christine Lagarde intervient cet après-midi aux rencontres économiques
04:39 d'Aix-en-Provence. La situation spéciale du moment, le dossier rallye casino avec
04:44 une lourde amende requise aujourd'hui contre rallye. Le casino cumule les
04:49 déconvenus. Casino qui pour rappel lutte pour sa survie. Le coup de bambou du jour
04:54 revient à l'autorité des marchés financiers. Elle requiert 27,5 millions
04:59 d'euros d'amende contre rallye, sa maisonnaire, en raison de communications
05:03 fausses ou trompeuses sur sa dette entre 2018 et 2019.
05:07 Toujours au chapitre des amendes, le montant de l'amende pour Ant est moins
05:12 élevé que prévu. C'est une annonce du régulateur chinois.
05:15 L'action Alibaba cotée à Wall Street grimpe. Pour rappel, Ant Group est la
05:20 première entreprise dans le secteur technologique à avoir été sanctionnée
05:24 par les autorités. Ce vendredi, on apprend donc que le groupe a été
05:29 condamné à plus de 900 millions d'euros d'amende. Et puis toujours aux Etats-Unis,
05:33 le fabricant de jeans, Levi's Trosse, chute après avoir revu sa prévision de
05:37 bénéfice annuel à la baisse. Tesla est dans le vert après l'annonce d'une
05:41 nouvelle baisse de prix de ses véhicules électriques en Chine. Et puis on termine
05:45 avec un focus sur une valeur européenne. On s'étonne de la curieuse envolée de
05:50 Clarion à la bourse de Zurich. Le chimiste a pourtant fait part de
05:54 résultats inférieurs aux attentes, des résultats qui pèsent sur les objectifs
05:58 2023. Le groupe a évoqué un environnement
06:00 macroéconomique difficile et une reprise plus lente que prévue en Chine.
06:05 Tendance mon ami. Chaque soir, les infos clés de marché. Le résumé de la séance
06:09 avec Alix Enghien en ouverture de Smartbourse en direct sur Bismarck.
06:15 Deux invités avec nous ce soir pour décrypter les mouvements de la planète
06:26 marché. Léa Dauphaz est avec nous, chef économiste de TAC Economics. Bonsoir Léa.
06:30 Bonsoir Grégoire. Et j'ai le droit de le dire, directrice générale déléguée de TAC
06:34 Economics aujourd'hui. C'est la nouvelle promotion du jour pour vous.
06:38 Félicitations Léa. Axel Botzay. La promotion d'Axel a déjà été
06:42 officialisée mais je vous félicite à nouveau pour votre poste désormais de
06:46 directeur de la stratégie marché chez Ostrom Asset Management. Bonsoir à vous Axel.
06:50 Bon, le concept de résilience macroéconomique bien sûr est un concept
06:56 qui est bien renseigné, documenté désormais à l'issue notamment de ce
07:00 premier semestre 2023. J'en veux pour preuve encore les données
07:04 d'emploi qu'on a pu avoir tout au long de la semaine aux Etats-Unis,
07:07 l'enquête d'activité dans le secteur des services. Alors certes le chiffre de
07:11 création d'emploi est un peu inférieur aux attentes des économistes pour le
07:16 mois de juin mais on reste quand même à plus de 200 000 créations d'emploi
07:19 selon les chiffres officiels. On a des révisions à la baisse derrière nous.
07:22 Effectivement tout le monde constate que ça ralentit un petit peu mais on reste
07:27 quand même dans l'idée d'une résilience spectaculaire.
07:30 200 000 emplois en fin de siècle c'est quand même un très bon chiffrage même si ça
07:33 ralentit on est quand même sur un très bon chiffrage. Au-delà de la résilience
07:37 ce qui est plutôt intéressant c'est la volatilité des données macro c'est à dire
07:39 qu'on n'arrive pas trop à avoir de tendance avec de fortes variations
07:42 quand on regarde les données d'enquête et les données réelles. Les données
07:44 d'enquête restent bien orientées, elles peuvent être volatiles mais elles restent
07:48 bien orientées. Les données réelles vantent au détail,
07:51 production industrielle, sont un peu plus faibles. Marché immobilier, on était dans
07:55 le plein maras l'année dernière, là on a une reprise très forte des ventes de
07:59 logements, les stocks sont à des niveaux favorables. Donc c'est pas tant le côté
08:04 résilience de la macro qui est à mettre en avance c'est plutôt le côté une forte
08:07 volatilité qui tient beaucoup plus longtemps que ce qu'on a l'habitude de
08:11 voir dans une fin de cycle. On est quand même dans une fin de cycle. Des discours
08:15 intéressants récemment de Baltic qui est le gouverneur de la FED d'Atlanta
08:19 qui expliquait qu'en fait les premiers, on va dire 350-400 points de base de
08:24 resserrement de la FED ont été des cycles de resserrement qui ont atténué
08:28 et qui ont fait un retour à la normale. Le cycle maintenant, les 100, 125, 150 points
08:33 de base qu'on va avoir sont les vrais cycles de morsure sur l'économie. Donc
08:37 cette logique de résilience... La vraie restriction monétaire elle commence
08:40 maintenant ? Arrive, elle sera plutôt sur le second semestre et c'est ce qu'on voit
08:44 d'ailleurs nous dans nos modèles un peu avancés d'intelligence artificielle sur
08:48 le cycle macro, c'est qu'en fait aujourd'hui le marché du travail est
08:50 encore trop robuste. Le marché du travail est trop bon, il faut que les conditions
08:53 financières, la restriction des conditions financières aillent un peu plus loin,
08:57 probablement une morsure au second semestre, pour arriver à une économie
09:01 qui ne va pas non plus aller dans une récession forte. On enlève le scénario
09:05 de hard lending ou de credit crunch qu'on craignait encore il y a un trimestre.
09:10 On n'est pas du tout sur ce scénario là, on est plutôt dans un scénario de
09:13 croissance autour de zéro sur le Q4 2023 et le Q1 2024 avec ensuite un effet
09:20 rebond parce que malgré tout même si ça cède il y a beaucoup de résilience chez
09:24 les ménages, dans l'emploi, parce que le cycle Covid fait qu'on est dans une
09:28 situation... Alors on va pas faire "10 times is different" ce n'est pas vrai, l'économie
09:32 va s'affaisser, on n'a jamais eu un resserrement monétaire qui se passe bien.
09:35 On va sur une phase de résilience, d'accélération, croissance anémique mais
09:39 après probablement aussi une phase de rebond parce que le sous-jacent est
09:42 encore bien orienté. Ça veut dire que les prochains
09:46 ajustements de taux de la Fed, juillet ça semble tout cuit, on verra ensuite après
09:53 Jackson Hole pour la rentrée mais ce ne seront pas des morsures létales non plus
09:57 pour l'économie américaine. C'est toujours la crainte à ce niveau
10:00 après 500 points de base de choc de taux en 14 mois.
10:03 C'est vrai que chaque ajustement à la marge peut devenir la goutte de trop qui
10:10 crée la rupture financière, on l'a vu SDB en mars et Macro peut-être demain.
10:16 Exactement donc c'est là où les banques centrales ont le jeu de la fin de cycle
10:20 où elles doivent à la fois montrer qu'elles sont présentes, qu'il y a une
10:24 crédibilité à tenir parce qu'on a une inflation qui certes se réduit mais qui
10:27 va plutôt s'établir à 3 en fin de période plutôt qu'un retour à 2 donc
10:31 il faut maintenir ça, il faut maintenir un ancrage important et au final elles
10:34 ont réussi. Il y a encore quelques semaines on était sur des anticipations
10:37 de baisse de taux en septembre, on est passé sur des anticipations de baisse de
10:40 taux en mars. Mais les chiffres ne sont pas si différents que ceux qu'on avait
10:45 il y a encore un mois ou deux. L'emploi était beaucoup plus élevé, on se posait la
10:48 question est-ce que les prix des loyers allaient diminuer ? On était plutôt bon
10:52 sur de la conso donc en fait on a des chiffres un peu plus dégradés aujourd'hui
10:55 et on est en train de changer le scénario banque centrale alors qu'il y a encore
10:57 quelques semaines on était plutôt bien. Donc en gros le seul doute
11:00 qu'on avait c'est de dire est-ce qu'elles vont réussir à maintenir un peu
11:03 d'ancrage pour faire un petit peu se détendre l'économie ?
11:07 Ouais elles y arrivent quand même plutôt bien aujourd'hui donc encore une fois
11:11 c'est vraiment par contre ce chemin de crête je pense que c'est vraiment ce
11:14 scénario là. Il y a encore un trimestre on était sur des faillites
11:18 bancaires aux Etats-Unis. Il y a un sous-jacent sur les faillites
11:21 bancaires, les institutions financières, le monde financier qui est dangereux, sur
11:24 l'immobilier aux Etats-Unis qui est dangereux. Donc je ne pense pas que les
11:27 banques centrales vont arriver à 10 cycles de resserrement brut. A une ou deux
11:29 hausses près on est en fin de cycle. Mais par contre on va encore avoir un temps où
11:33 la communication va être beaucoup plus sévère que ce qu'elle devrait parce
11:36 qu'il faut ancrer. Maintenir ses conditions financières sous tension.
11:42 Est-ce que c'est l'enseignement que vous retirez aussi là à ce mi-parcours
11:47 d'année 2023 l'idée qu'on peut évacuer la probabilité d'un scénario de
11:53 hard landing pour l'économie américaine sur la suite de l'histoire ?
11:58 Le problème des scénarios de hard landing c'est qu'en général on les voit jamais venir.
12:03 C'est à dire que c'est des scénarios de rupture très très soudain.
12:10 Et c'est jamais le même hard landing. C'est à dire que toutes les phases
12:14 d'expansion sont toujours assez similaires. Mais les phases de retournement
12:18 brutal de l'économie au-delà des fluctuations cycliques, je pense qu'on est
12:22 dans une fluctuation cyclique, là on aura effectivement l'effet du
12:26 resserrement monétaire qui va finir par un petit peu affaiblir l'économie.
12:29 Est-ce que ça nous met dans une situation, un enchaînement récessif ?
12:34 C'est quelque chose de particulier une récession, c'est un moment où vous affaiblissez la
12:39 demande de façon abrupte parce que les gens préfèrent épargner, une précaution.
12:44 Les marges continuent à ce moment là, s'affaiblissent et on commence à détruire
12:49 de l'emploi, à reporter les projets d'investissement et vous avez une spirale qui...
12:52 Il y a un phénomène auto-entretenu, endogène.
12:54 Dans l'inflation au sens économique tel que vous l'entendez.
12:58 Exactement, donc ça on n'en voit pas le signe aujourd'hui.
13:05 Donc pour simplement mettre les choses en perspective, 200 000 créations d'emploi
13:08 effectivement c'est encore un très gros chiffre à ce stade du cycle, à ce niveau
13:11 de taux de chômage parce que la population active aux Etats-Unis en
13:16 moyenne depuis cinq ans elle augmente de même pas 100 000.
13:18 Donc en réalité vous faites plus que doublement absorber l'augmentation
13:22 normale de la population active avec ces chiffres. D'où la baisse du taux de
13:26 chômage et ce sera même très difficile. La Fed a baissé sa projection de
13:30 taux de chômage pour la fin de l'année, 4,1 d'un demi point à peu près.
13:34 Je pense que même c'est assez ambitieux de le voir
13:37 remonter à 4,1 compte tenu de ce déséquilibre sur le plan
13:42 démographique. Donc l'économie est dans une situation toujours un petit peu
13:47 de surchauffe sauf que là ça se refroidit un petit peu quand même. On est un petit
13:51 peu moins, mais elle reste assez bien orientée, en tout cas
13:56 largement suffisante pour même faire mieux probablement au T2 que ce qui est
14:01 estimé comme étant potentiel c'est à dire 7,1, 8 sur les Etats-Unis.
14:05 Donc je pense qu'on restera après une seconde moitié de l'année peut-être un
14:11 petit peu plus faible autour de 1 ou 0,5 ou 1 de croissance annualisée. Il n'y a pas
14:16 de raison que ça reparte pas après une certaine respiration qu'on a connu sur
14:19 la première moitié de 2022 en réalité et sans dynamique récessive d'ailleurs
14:23 parce qu'on a continué à créer des emplois etc. Donc moi je suis pas
14:29 forcément étonné de cette résilience. C'est souvent le cas en fait
14:33 aux Etats-Unis, la prolongation du cycle. On a parlé pendant des années de
14:37 secular stagnation. En fait on regarde les chiffres maintenant c'est la plus longue
14:40 expansion ininterrompue des Etats-Unis la secular stagnation. Donc cette
14:44 espèce de résilience... C'était moins intense mais ça a duré plus longtemps quoi.
14:48 Oui et avec un taux de chômage qui a baissé continuellement dans la période.
14:53 Donc je pense qu'on a toujours tendance à attendre cette
14:58 récession américaine et les grosses crises qui mettent un terme à ça.
15:04 On a beaucoup de mal à l'avoir. On peut imaginer un scénario de hausse des
15:08 défauts mais très forte. On voit d'ailleurs une augmentation sur le nombre de
15:12 faillites aux Etats-Unis, c'est sûr. Qui pour l'instant ne concerne pas encore des
15:17 choses très spectaculaires qui font les gros titres macros mais il y a une
15:21 certaine inflexion là dedans. Mais de l'autre côté on voit le redémarrage du
15:26 marché immobilier. C'est quelque chose d'extraordinairement
15:31 vertueux pour l'économie parce qu'on sait que derrière ça engendre un certain
15:34 nombre de consommations, des dépenses de biens durables etc.
15:38 C'est un secteur qui embauche le plus aujourd'hui, la
15:42 construction internet est un des secteurs qui embauche le plus aujourd'hui aux Etats-Unis.
15:44 Exactement. Et d'ailleurs dans le chiffre de l'ADP de cette semaine, vous avez
15:48 effectivement beaucoup de création d'emplois dans la construction, beaucoup
15:51 dans le secteur du loisir, beaucoup de secteurs qui détruisent aussi les
15:54 emplois. Et c'est en fait ce qu'on veut voir à ce stade du cycle.
15:57 Étant donné que de toute façon vous êtes sur l'os sur le niveau d'emploi
16:00 que vous pouvez accumuler à partir de maintenant, même si ça continue d'augmenter,
16:03 c'est ces rotations de la main d'oeuvre qui font l'amélioration de la
16:06 productivité, l'amélioration de l'économie dans son ensemble. Donc c'est
16:10 vraiment ce qu'on a envie de voir. On a une baisse des licenciements aussi,
16:14 après les grosses annonces de la tech aujourd'hui, qui ont été divisées par 4 ou 5
16:18 depuis janvier. Donc on a effectivement finalement une
16:23 respiration, quelques inquiétudes, mais toujours pas le signe que ça
16:27 flanche. Et pour la Fed, voir le logement repartir aujourd'hui...
16:32 C'est un problème ou c'est une bonne nouvelle ?
16:33 C'est un problème parce que c'est un secteur extraordinairement sensible au
16:37 taux d'intérêt. Et si vous voulez le calmer, il y a qu'une seule façon de le faire.
16:39 Donc c'est continuer de monter les taux. Et il y a peut-être d'ailleurs des
16:44 raisons de voir le calmer parce que la construction, même si elle s'améliore
16:47 beaucoup, elle part de très loin. Il y a un tel déficit physique de logement aux
16:51 Etats-Unis qu'il faudrait quelque part contraindre la demande pendant quelques
16:54 temps pour desserrer la contrainte d'inventaire qui est toujours très
16:59 présente, notamment sur le marché de la revente. Et c'est ça d'ailleurs qui
17:02 contraint plutôt la demande, c'est le manque d'offres. Donc il faut donner un
17:06 peu de temps peut-être. Et donc il y a un peu moins de surchauffe qu'on pouvait
17:10 craindre en 2022, c'est sûr. On aura des meilleurs chiffres d'inflation, c'est sûr.
17:14 Mais de façon sous-jacente, le dééquipe sur le marché du travail, le dééquipe sur le
17:18 marché immobilier, ça risque de faire repartir l'inflation à la hausse
17:22 plus tôt que prévu. Et Pawell a une seule envie, je pense, c'est pas être l'Arthur Burns
17:28 des années 2020, c'est sûr et certain.
17:33 Ça montre bien, alors c'était encore Olivier Blanchard interrogé par les
17:38 Échos cette semaine, qui reprend ce discours sur l'idée qu'il faut peut-être
17:42 changer la cible d'inflation. Donc il voudrait que le 3%, enfin que le nouveau 2%
17:48 soit demain 3%. Est-ce que c'est forcément un arbitrage qui est devant nous ?
17:54 Est-ce que c'est dans les cartes ? Est-ce que les dernières revues stratégiques
17:57 ont permis quand même de poser les jalons d'avancées futures sur une
18:02 réflexion au moins autour de la cible d'inflation pour la Fed notamment, qu'à
18:06 ce mandat dual également ? Blanchard l'explique très bien et je crois que les
18:11 économistes sont d'accord là-dessus. Passer de 3 à 2, ça nécessite de
18:14 s'infliger quand même une douleur économique dont on peut se demander si
18:20 elle vaut vraiment le coup.
18:21 Oui parce que je pense qu'en fait on a...
18:24 La Fed a eu un problème. Ils ont lancé l'Average Inflation Targeting au moment
18:30 où ils voulaient poursuivre la politique Trudovitch alors qu'il était évident que
18:34 l'économie allait beaucoup mieux que ce qui transparaissait dans leur
18:38 politique monétaire. Donc ils ont dit "ok on va moyenner la période d'inflation
18:41 basse". Evidemment maintenant ils n'ont aucune envie de moyenner l'inflation
18:44 haute et continuer à considérer qu'il y a cette inertie et qu'il faut prendre en
18:48 compte la phase de très forte inflation qu'on a connue dans les
18:53 décisions futures. Donc ça évidemment c'est caduc.
18:56 Ils vont jamais appliquer l'Average Inflation Targeting.
19:00 Non, c'est arrivé trop tard.
19:01 Revenir sur le 2% peut-être mais il faut quand même passer par une période de 2%
19:08 avant de le remettre en cause. Je pense que sinon c'est une question, une perte de
19:12 crédibilité et puis après on peut le faire de façon
19:17 intelligente. C'est à dire qu'au lieu d'être arc-bouté sur un chiffre avec 2,0
19:21 qui veut absolument rien dire mais pendant des années les banquiers
19:24 centraux particuliers à la BCE nous ont expliqué que 1,7 ou 2,0 c'était pas la
19:27 même chose. Donc il y a quelque chose qu'il va
19:32 falloir simplement clarifier. On peut avoir des ranges. La banque d'Australie a
19:36 entre 2 et 3. Est-ce qu'un peu plus d'inflation nous permet d'être au
19:41 plein emploi ou un peu moins ? D'ailleurs aux Etats-Unis souvent on a été au plein
19:45 emploi avec des niveaux d'inflation. On ne connaît pas le niveau d'inflation
19:48 optimal dans l'économie. Et en fait cette mode de "inflation targeting" elle est
19:52 héritée d'observations qui avaient été faites par le FMI au début des années 90
19:56 essentiellement sur des marchés émergents et la conclusion de ces débuts
20:00 c'est de dire que trop d'inflation, ils avaient un seuil à 8, c'était néfaste
20:03 pour la croissance. Donc entre 8 et 2 il y a une gamme, une variété
20:09 et je pense qu'on le sait il n'y a aucune raison que le niveau optimal
20:13 d'inflation soit constant, il n'y a aucune raison qu'on le connaisse et que ce soit
20:17 forcément 2. Donc on peut imaginer quelque chose qui dit qu'on cible une
20:21 inflation entre 2 et 4. Ça c'est pas, mais je pense que pour des
20:25 raisons de crédibilité il va falloir revenir à 2 avant d'en rediscuter.
20:29 Ça va être un débat passionnant quand même de suivre ça j'imagine.
20:33 J'ai envie de dire que c'est un débat qui est déjà enclenché en fait. La question
20:37 de la crédibilité c'est exactement la clé et elles ne peuvent pas revenir
20:41 aujourd'hui sur leur parole, d'autant plus dans le contexte tel qu'on le
20:44 connaît aujourd'hui. Il y a plusieurs remarques. La première c'est quand je
20:48 dis que c'est quelque chose qui est déjà en place, c'est qu'on a déjà vu des
20:51 changements de communication. Le contexte de greenflation, la question on le voit
20:55 bien, on scanne les discours des banques, les mots qui apparaissent plus aujourd'hui
20:59 sont plutôt associés à la stabilité des prix et au besoin de retrouver une
21:03 stabilité des prix qu'un chiffrage. On voit bien que les touches sont en train
21:07 de se mettre en place, le fait que Blanchard lance ouvertement ce débat...
21:10 Dès qu'on lui demande, il y va. Ça dit c'était déjà le cas il y a 6 mois ou un an.
21:16 Oui, oui, bien sûr, c'est pas nouveau. Non, pas du tout.
21:18 Ça veut dire que c'est déjà discuté dans les instances, c'est-à-dire que si ce débat-là devient public, il est déjà discuté en amont.
21:22 Donc je pense qu'il y a déjà tout un pléthore de discussions en amont, les
21:26 discussions des banques centrales évoluent déjà par rapport à ce qu'on
21:30 pouvait connaître. Maintenant, est-ce que lancer cette logique de changement de
21:35 stratégie maintenant dans un contexte de fin de resserrement de cycle avec des
21:39 risques de stabilité financière plutôt élevés, c'est une bonne idée ?
21:43 Il y a déjà une première étape qui est celle, c'est quoi notre niveau d'inflation
21:47 en sortie de crise ? Globalement, très peu d'économistes sont encore capables et
21:52 d'accord sur est-ce qu'on retourne à 2, est-ce qu'on va à 3, est-ce qu'on va à 3
21:56 mais on repart parce qu'on a un choc à 4, 3, 5.
21:58 C'est déjà compliqué aujourd'hui d'être en mesure de bien flaguer l'inflation
22:04 au-delà des secousses à horizon 2024-2025. Il y a cette première étape qui va être
22:10 beaucoup de discussion, changement de stratégie, revue stratégique à
22:14 implémenter et après oui c'est probablement un sujet. Sachant que, en
22:20 manière, si on réfléchit aux cibles, il y a toujours un niveau autour de 4.
22:24 On sait bien qu'autour de 4, c'est là où ça dérape. Ça peut désentrer.
22:27 C'est là où le 4... Pour les ménages, les consommateurs, que ce soit 2 ou 3,
22:32 franchement, ils font pas la différence. Au-delà de 4, on commence à le voir et
22:36 c'est là où ça peut désancrer. Exactement, les jeux des anticipations ou
22:39 autres commencent à basculer autour de 4. Après, effectivement, est-ce que c'est des
22:42 niveaux de 2 ou des niveaux de 3 ? C'est un sujet. Dans un contexte où on sait que
22:48 dans la prochaine décennie, une inflation plus élevée est un sujet. Les
22:51 problématiques environnementales, les problématiques de choc géopolitique, de
22:54 biens, peu importe. On sait qu'on ne reviendra pas structurellement une
22:58 inflation à 2. Nous d'ailleurs, on a plutôt des
22:59 inflations qui se stabilisent autour de 3. 3 en période de récession, c'est
23:03 quand même des niveaux d'inflation qui sont élevés. C'est-à-dire qu'on arrive à
23:05 3 dans des cycles qui sont plutôt faibles. Donc, dans des hautes cycles, on
23:08 sera plutôt sur des 5-6, dans des bas de cycles, plutôt autour de 1.
23:12 Donc, ça valide. Le fondamental et de la macro un peu structurelle validerait des
23:17 changements de politique monétaire par les banques centrales. Ça validerait très
23:20 bien des niveaux 3. Maintenant, il faut du temps et elles sont tellement
23:24 aujourd'hui testées sur leur crédibilité qu'il est encore trop tôt, mais les
23:26 discussions sont déjà en place. Qu'est-ce qu'on peut dire du point de vue de la
23:30 Banque Centrale Européenne à ce stade, Axel ? Bon, on a compris que dans le
23:36 discours, en tout cas, il y a encore du chemin à faire.
23:40 C'est ça. Je crois qu'elle est suivie par beaucoup de gens au sein du BORN,
23:44 même si on voit Louise de Guindeau, vice-président, qui commence à dire
23:47 "Attention, il faut être plus prudent à ce stade". On a eu en plus la réduction du
23:51 bilan qui s'est accélérée d'un coup avec le remboursement des opérations
23:55 liquiditées par les banques, 500 milliards quand même d'un coup.
23:59 Bon, qu'est-ce qu'on attend de la BCE pour la réunion de juillet et la rentrée
24:05 de septembre de ce point de vue-là, Axel ? Nous, on attend de hausses des taux, qu'on
24:09 aille vers 4 au niveau du taux de dépôt, mais effectivement, contrairement à
24:14 la Fed, il y a plusieurs aspects. La Fed fait du quantitative tightening aussi,
24:17 mais le resserrement quantitatif de la BCE, il est un peu
24:22 plus périlleux parce qu'il touche plus d'actifs, il intervient à partir de
24:28 niveaux de taux déjà un peu élevés avec des courbes inversées, donc ça peut
24:31 perturber la courbe, les spreads et accélérer la transmission de la
24:36 politique monétaire. Donc, il marche un petit peu plus sur des
24:39 "eux" à mon avis, en faisant trois trucs en même temps, les TL/TRO, le
24:45 quantitative tightening et puis les hausses de taux. Donc, c'est assez
24:49 complexe. Le resserrement quantitatif sur la deuxième partie de l'année, c'est 150
24:53 milliards. On a encore 130 milliards de remboursement de TL/TRO en septembre-
24:58 décembre, 500 milliards l'année prochaine et 180 milliards de resserrement
25:03 quantitatif sur l'APP sur le premier semestre l'année prochaine. Donc, ça fait
25:08 quand même une masse d'argent qui va disparaître, un excédent de liquidité
25:11 qui va diminuer beaucoup. On le voit sur le coût de refinancement des banques.
25:15 D'ailleurs, au moment du remboursement des TL/TRO du 28 juin, la veille, vous
25:20 aviez un petit peu de banques qui étaient venues taper la facilité de
25:24 préalablement le refi. Pas marginal, le marché de refis.
25:28 C'est un petit peu le même esprit. C'est l'opération normale qui avait
25:32 été évidemment mise sur l'origine pendant le guichet à la semaine, à hauteur de 20 milliards.
25:37 Mais on voit probablement des effets de bord qu'il va falloir surveiller sur le
25:40 marché bancaire. On sait que, par exemple, en Italie, il y avait
25:44 moins d'excédents de liquidité que TL/TRO à rembourser. Donc, forcément, on peut...
25:48 On ne sait pas qui était allé taper la BCE, mais on va voir, on va regarder un petit
25:52 peu ces effets de bord et dans quelle mesure ça accentue le ralentissement
25:59 probable, le resserrement des conditions de crédit. Et on le voit déjà dans les
26:03 métriques de crédit qu'on a eu une inflexion. Donc, elle n'est pas encore
26:06 particulièrement dangereuse, mais ça joue déjà. Et puis après, il va
26:11 falloir, pour les marchés obligataires, réapprendre à vivre sans la BCE.
26:18 Et probablement, si ça tient, viendra le débat du réinvestissement du PEPP.
26:22 C'est-à-dire l'autre plan qui pourrait lui aussi être...
26:26 Programme d'urgence pandémique dont les réinvestissements ont été pour l'instant...
26:29 A peu près 1 700 milliards aujourd'hui. Les réinvestissements, normalement, sont prévus jusqu'à fin 2024.
26:34 Mais on peut imaginer que, si ça tient, ils vont vouloir un petit peu rajouter une couche.
26:38 Donc, tout ça, mis bout à bout. Et ça part un peu dans toutes les directions.
26:42 Ça peut avoir des effets de bord.
26:44 Et est-ce que ça met la macro européenne plus en risque que la macro américaine ?
26:48 Ce qui n'était pas franchement le discours qu'on avait il y a encore quelques mois.
26:51 Beaucoup étaient très inquiets du lending américain. Quant à nous, après l'hiver,
26:56 après avoir évacué le scénario de blackout énergétique qui nous a occupés
27:01 en deuxième partie d'année dernière, on partait plutôt sur de bonnes bases
27:05 pour la zone euro.
27:07 Partait sur de meilleures bases. Là, on a une toute petite récession.
27:10 Et encore, il y a des facteurs spécifiques qui ont joué.
27:13 Depuis, on avait l'impression que c'est ce qu'on projette, plutôt en phase de reprise.
27:19 Exception faite de la perception qui transparaît dans un certain nombre d'enquêtes
27:24 qui est finalement très mauvaise et probablement beaucoup plus mauvaise que la réalité.
27:27 Regarde, on a du mal à rapprocher les PMI manufacturier allemand
27:31 du chiffre de commande qu'on a eu hier.
27:34 Moi, moi aussi, il ne faut plus regarder les PMI manufacturier allemand.
27:36 Moi, je n'ai jamais considéré que ça avait une quelconque valeur.
27:40 Mais les marchés, on est obligé de les regarder parce que les marchés les regardent.
27:46 C'est un petit peu...
27:48 C'est bien de le dire.
27:49 C'est bien de le dire.
27:50 Mais je regardais le PMI allemand pour se faire une idée de l'économie allemande.
27:55 Je pense que l'IFO et Statistisches Bundesamt
27:58 ont quand même une bien meilleure vue de l'économie allemande que le PMI.
28:02 Mais ça, mis à part, les marchés regardent et on a comme ça un effet de perception
28:07 qui est extraordinairement négatif sur la zone euro,
28:11 alors qu'on va quand même bénéficier de la baisse des prix de l'énergie,
28:13 on va quand même bénéficier de l'amélioration de la conso, l'emploi tient.
28:16 C'est aussi...
28:17 Vous avez l'observation aux Etats-Unis, mais avec très peu de croissance au cours de l'hiver,
28:20 on a eu des chiffres d'emploi qui étaient très forts en fait.
28:22 Et donc ça, ça va se traduire à mon avis avec un peu de désinflation,
28:25 un peu de confiance quand même, avec un peu de traction de la demande interne.
28:29 Donc on aura a priori quand même une reprise en zone euro.
28:32 Cette résilience aussi en zone euro, elle existe, elle peut se poursuivre encore devant nous.
28:36 Oui, on a du mal à avoir cette perception entre les Etats-Unis ou la zone euro.
28:40 En fait, les Etats-Unis ralentissent maintenant,
28:43 mais en fait la zone euro, je veux dire, elle est déjà au point bas.
28:45 Donc en fait, là où les Etats-Unis vont ralentir, la zone euro ne va pas nécessairement ralentir plus,
28:50 elle est plutôt sur une phase d'entre nous, on s'est déjà pris un choc.
28:53 Enfin, il y a des gros pays, il y a un gros pays qui est un peu collé.
28:56 Mais après, bon, alors ça pèse moins dans le jeu de la zone euro.
29:01 Mais bon, tout ce que je vois à la périphérie...
29:04 - Est très bon ? - Bah oui !
29:06 Et puis en plus, on a eu quand même un effondrement de la demande interne au Q4 et au Q1.
29:11 On entre aujourd'hui sur une phase où, comme le disait Axel,
29:15 on va avoir une inflation qui baisse.
29:17 - Donc les salaires vont être un peu moins négatifs peut-être ?
29:19 - Des salaires qui sont en train d'augmenter.
29:21 Une phase en plus où généralement le Q3 est dans une zone plutôt positive
29:26 avec les dépenses, le tourisme, l'afflux sur toutes les économies du sud de la zone euro.
29:30 Après, c'est là où je pense qu'on a une histoire de perception,
29:34 c'est-à-dire que c'est bien, c'est pas non plus exceptionnel.
29:36 - Ah non ! - On a eu le choc...
29:38 - Non mais... - On a eu le choc qui s'est passé...
29:40 - Médiocre, c'est bien pour nous. - Voilà, c'est le côté médiocre.
29:43 Mais par contre, avec quand même un second semestre
29:45 qui amène beaucoup plus de touches positives pour la zone.
29:48 L'inflation, nous, autant on a une persistance du prix des services,
29:53 il y a une inflation qui va retourner autour des 3%,
29:56 mais à court terme, à la sortie légère, on a plutôt des chiffres d'inflation zone euro
29:59 autour de 2,7, donc vraiment des chiffres qui s'abaissent bien.
30:02 Une reprise sur les indicateurs de perception,
30:05 on voit bien que la baisse des prix du pétrole fonctionne sur les ménages
30:09 et cette perception de mort sur des prix est un peu moins présente qu'avant.
30:13 Donc, on a une combinaison d'indicateurs plutôt bonnes
30:18 pour permettre une reprise minimale, une croissance légèrement au-dessus de zéro.
30:23 Et puis après, un effet de traction du reste des économies sur 2024.
30:27 Donc, un second semestre qui est probablement plutôt meilleur
30:30 en termes de perception et de niveau de cycle sur les zones euro
30:33 que ce qu'on voit sur les US.
30:34 - Bon, si on change un peu de sujet,
30:37 je voulais qu'on dise un mot de la Chine à l'occasion notamment de la visite de Janet Yellen sur place.
30:42 Alors, ça nous amène un peu dans la dimension géopolitique,
30:44 mais dans la relation US-Chine, oui, le facteur géopolitique est quand même un risque prépondérant.
30:50 Coup sur coup, on a eu quand même Blinken et Yellen en Chine en moins d'un mois.
30:55 Rien qu'en termes de signal, j'imagine que ça ne peut pas être mauvais.
30:59 - Non, il y a une volonté de rapprochement.
31:03 Je pense que Yellen l'exprime quand même d'une certaine façon.
31:06 C'est-à-dire qu'il ne cherche pas à se séparer de la Chine,
31:09 ou s'isoler totalement de la Chine, mais plutôt diversifier.
31:12 - Le découplage est une chimère, ce n'est pas notre objectif.
31:16 - Et de toute façon,
31:18 quand bien même Trump avait essayé de taper sur le commerce avec sa part chinoise,
31:25 aujourd'hui les Chinois exportent à peu près 1000 milliards de plus que ce qu'ils exportaient avant.
31:30 - Les Américains n'ont jamais acheté autant de biens en provenance de Chine.
31:33 - Et donc, ce découplage fait qu'il manque, c'est impossible.
31:38 Ils veulent néanmoins, comme tout le monde, sécuriser les supply chains.
31:42 Ils savent qu'ils ont des risques.
31:43 Ils ont des risques sur les terres rares, par exemple,
31:46 sur un certain nombre de métaux qui sont totalement critiques.
31:49 On sait que dans le passé, les Chinois ont utilisé cette arme contre le Japon,
31:52 aux alentours de 2010.
31:53 Donc, les prix avaient, je crois, qu'intuplé à une époque,
31:57 et pendant, les quotas d'exportation avaient été abaissés.
32:00 Donc, tout le monde, enfin, je veux dire, c'est un peu comme le PEP.
32:04 Vous avez une ressource rare, vous avez à un moment,
32:06 toujours envie d'utiliser à votre profit.
32:09 Et ça devient extrêmement prégnant
32:14 quand ça concerne tout ce qui est clé dans l'industrie d'aujourd'hui,
32:18 c'est-à-dire tous les semi-conducteurs,
32:21 les deux métaux qui ciblent,
32:24 c'est critique pour, par exemple, les pales des éoliennes.
32:31 C'est très utilisé là-dedans.
32:33 Et puis, dans les matériaux militaires, comme les lunettes à vision de feu.
32:38 - Oui, bien sûr.
32:38 - Les applications à la défense.
32:40 - Et ils ont les moyens de leur menace, d'une certaine manière ?
32:43 Enfin, je veux dire, germanium, gallium.
32:45 - Alors, on en trouve ailleurs, germanium, gallium.
32:47 - Oui, parce que le problème de ces terres rares,
32:48 c'est que souvent, elles ne sont pas rares du tout.
32:49 Elles sont peut-être exploitées massivement et de manière dominante en Chine,
32:54 mais dans la géologie, on en trouve partout.
32:57 - Dans la géologie, on en trouve partout.
32:58 Ceci étant, ils sont quand même en pointe sur le raffinage et l'exploitation en aval.
33:04 Et donc, on peut développer ces filières ailleurs,
33:08 mais ça prendra du temps.
33:09 D'une part, ce sera probablement plus coûteux aussi.
33:12 Donc, ils ont quand même cette avance sur le raffinage,
33:17 qui est très complexe en plus.
33:19 - Oui.
33:19 - Et barrière consommateur.
33:21 - Et pas très propre, j'imagine.
33:22 - Et extrêmement...
33:23 - L'acceptivité sociale dans nos sociétés peut être compliquée.
33:26 - Peut être compliquée.
33:27 Ça utilise beaucoup d'eau, ça utilise beaucoup de...
33:29 Il y a un impact climatique qui va être compliqué à gérer aussi.
33:34 Et donc, c'est cette transition qui va être difficile à gérer.
33:41 - Sur la macro chinoise, que disent vos modèles ?
33:45 - Ils sont globalement plus positifs que le consensus.
33:48 - Ah !
33:49 - Ah !
33:50 - On est au point où ça va suffisamment mal pour qu'on puisse être positif pour la suite ?
33:55 - En fait, on a des données qui sont décevantes.
34:01 Qui sont décevantes pour une économie chinoise,
34:04 pour une économie en phase de reprise post-Covid.
34:06 Maintenant, on a quand même deux facteurs qui sont plutôt rassurants.
34:09 Nos modèles fonctionnent avec des ranges.
34:12 Et expliquent qu'il y a un temps de décalage.
34:15 Mais il y a quand même une force de traction qui est en train de se mettre en place
34:18 sur l'ensemble de la zone Asie adressée par la Chine.
34:21 Qui augure plutôt Q3, Q4 et l'année prochaine avec des niveaux beaucoup plus positifs.
34:26 On est à 5-8 de croissance cette année.
34:28 Donc légèrement au-dessus du consensus, mais assez peu.
34:30 Mais après, avec une phase de traction et de boost un peu plus importante.
34:34 On est aujourd'hui dans toute cette rebascule stratégique,
34:38 nouvelle horde stratégique mondiale.
34:40 Il y a des besoins de rebasculer certaines inputs et entrées
34:46 avec les économies développées vers d'autres.
34:48 De rebasculer sur le commerce intra-asiatique.
34:50 Donc on est dans toute une phase de bascule.
34:52 Avec une phase de reprise en plus qui est tournée sur les services.
34:55 Donc qui n'est pas une phase forte de traction
34:56 pour l'ensemble mondial au-delà de la zone asiatique.
35:00 Donc c'est quelque chose qui va être beaucoup plus long à se mettre en place.
35:02 Par contre, les facteurs de traction sont encore là.
35:04 Ils sont lents à se développer, mais ils se mettent en place.
35:06 Et quand on est dans un ensemble émergent qui va être aussi
35:10 un peu comme les économies développées l'année prochaine.
35:14 Dans une phase où les politiques monétaires vont s'affaisser.
35:16 L'inflation et notamment alimentaire s'affaissent déjà.
35:18 Et on va regarder un peu traction.
35:20 On a probablement quelques trimestres qui sont négatifs en termes de perspective.
35:25 Mais ensuite des regains de traction du commerce international.
35:29 Et de l'intra-zone surtout.
35:30 Qui devrait être une force de soutien sur l'économie chinoise et asiatique.
35:33 Globalement toute la zone asie.
35:35 Mais plutôt on va dire second semestre, fin de second semestre et année prochaine.
35:39 D'accord. Et ça nécessite une action plus importante encore de soutien
35:43 des politiques monétaires, fiscales, elles sont déjà là ?
35:47 Elles sont déjà là, elles sont déjà présentes.
35:48 Après, toutes les problématiques structurelles de la Chine sont là.
35:52 La faiblesse.
35:54 Oui, oui, choc démographique.
35:55 Exactement.
35:55 Bien sûr, oui, oui.
35:56 Donc tout ça c'est là et ça va rester là.
35:58 Maintenant on est quand même dans une situation qui va être plutôt positive
36:02 avec une phase émergente au-delà du court terme qui est plutôt bonne.
36:05 Et on a tendance à être très négatif aujourd'hui sur la Chine.
36:08 Mais globalement quand on enlève la volatilité des données,
36:11 ce qu'on avait même nous connu dans les phases de sortie de Covid,
36:13 on a plutôt des phases de réduction qui nous emmènent nous sur des ranges de croissance
36:16 sur des niveaux assez élevés.
36:18 Donc une croissance chinoise assez élevée.
36:20 J'entends on est sur des projections autour de 6 l'année prochaine.
36:23 D'accord.
36:23 Mais en tout cas beaucoup plus positif que ce qu'on voit aujourd'hui dans la vision chinoise à court terme.
36:31 Si on parle des marchés, quand même,
36:33 une fois qu'on a fait ce petit tour d'horizon macro avec vous, Axel.
36:37 C'est toujours frappant, mais ça c'est la beauté des marchés.
36:40 De voir comment l'ambiance peut changer du tout autour en deux semaines.
36:44 La dernière semaine de juin était une semaine très "risk on", très positive.
36:49 Les actions mondiales montaient, les spread de crédit se resserraient.
36:53 Tout allait bien.
36:54 Et la semaine suivante, c'est le schéma complètement inverse.
36:58 On retrouve d'ailleurs un peu cette espèce de démonte 2022.
37:02 Tout a baissé en même temps.
37:04 L'obligataire, les actions.
37:06 Je crois qu'il y a le pétrole qui n'a pas baissé sur la semaine.
37:08 Assez bizarrement.
37:10 Donc on a retrouvé un peu cette corrélation que les investisseurs,
37:14 et notamment les gestions diversifiées, n'aiment pas trop.
37:17 Bon, c'est très court terme, mais d'une semaine à l'autre,
37:19 c'est les chiffres américains qui expliquent ce renversement total de sentiments,
37:25 ou d'ambiance en tout cas.
37:26 Oui, je pense que les chiffres américains ont achevé de convaincre les marchés
37:31 que finalement ils allaient monter les taux.
37:32 Ils n'étaient pas forcément...
37:34 Les marchés étaient encore sceptiques ?
37:36 Ils n'avaient pas bien compris le FOMC du mois de juin, je pense.
37:39 Et cette dernière salle haussière qu'on a connue pour marquer la clôture peut-être,
37:44 ou je ne sais quoi.
37:46 Du semestre, etc.
37:48 Et finalement on est à un retour à la réalité,
37:51 avec effectivement cet effet d'un actif financier,
37:55 quand les taux montent, sa valeur a priori va baisser,
37:58 on va escompter plus durement les bénéfices futurs.
38:03 Il y a quand même quelque chose qui pourrait encore étonner cette semaine,
38:07 c'est-à-dire que quand vous regardez les FENG,
38:09 finalement c'est une bonne semaine.
38:10 Alors que tu es censé être un des secteurs les plus sensibles à l'évolution des taux longs,
38:14 et on a cassé des niveaux importants,
38:17 on remet en cause sur le marché obligataire le consensus haussier,
38:21 qui s'est plutôt accentué autour de 3,75-3,80.
38:24 Parce que 3,80 on se dit, de l'inflation à 8 de croissance potentielle,
38:28 on n'est pas très loin des points achetables.
38:29 En tout cas je pense que c'est le raisonnement du consensus.
38:31 Finalement on va plus haut, on casse les 4,
38:36 et on se rappelle qu'on avait vu 4,20 l'année dernière.
38:39 Donc on peut encore faire une accélération haussière.
38:43 Une autre particularité de cette semaine,
38:46 c'est que l'inversion des courbes a quand même commencé à se rétablir.
38:51 Aujourd'hui il doit y avoir des débouclements,
38:53 un petit peu de sang sur les murs,
38:55 sous cette idée que finalement les courbes devraient rester très inversées très longtemps.
39:00 Donc là il y a probablement des débouclements,
39:02 et ces débouclements accompagnent finalement aussi
39:05 quelques "rachet shorts" en fin de journée,
39:08 qu'on a connus un petit peu là,
39:10 dont la clôture du cac un petit peu meilleure.
39:12 Donc voilà, on a eu une phase d'accélération
39:15 qui je pense a été un moment de lucidité du marché,
39:19 finalement ils vont monter les taux,
39:20 et puis après on se calme de nouveau.
39:23 On a vu ça beaucoup sur les synthétiques de crédit aussi,
39:26 sur les indices, on est reparti un petit peu à l'écartement.
39:29 Pas forcément sur le marché cash.
39:31 C'est-à-dire que sur le crédit et le high yield finalement,
39:34 c'est une semaine qui s'est plutôt bien tenue.
39:36 Corrélation inverse entre les actions et les spreads high yield,
39:40 en général ça ne dure pas très très longtemps,
39:42 mais force est de constater qu'elle a été vue en synthétique,
39:45 pas forcément sur le marché obligataire cash cette semaine.
39:48 L'histoire des fangs plus fort que la tension obligataire de la semaine,
39:53 ça m'intéresse, ça veut dire quoi ?
39:54 Ça veut dire que le thème de l'IA est suffisamment puissant,
39:57 que les perspectives apportées par le thème de l'IA
40:00 sont suffisamment puissantes pour finalement se moquer
40:06 de ces tensions obligataires et de retour à des taux à 4% aux Etats-Unis.
40:12 Oui, je ne sais pas s'il faut projeter un cycle choumpéterien
40:15 de 30 ans sur l'IA,
40:17 mais force est de constater que depuis le début de l'année,
40:18 c'est un de mes points en début de démission,
40:21 les gros licenciements de la tech ont largement arrêté.
40:25 Donc cette phase-là, d'ailleurs ça a été le relais de croissance
40:29 qui a justifié probablement l'arrêt de cette vague de licenciements.
40:31 Donc je pense que l'IA est très clairement toujours joué.
40:37 On a souvent dit d'ailleurs que le marché américain
40:39 était surtout tiré par quelques valeurs,
40:41 c'est plus ou moins vrai malgré tout,
40:43 parce que quand on regarde le S&P équipondéré,
40:45 on est quand même en hausse de 5-6% depuis le début de l'année,
40:48 ce qui est totalement remarquable.
40:49 En juin, c'était le retour du S&P Equal Weighty,
40:52 il y avait un peu cette idée de rattrapage.
40:53 Il y avait un peu cette idée-là.
40:56 Sur la semaine, c'est quand même le Russell qui tanque un petit peu,
40:59 mais je pense effectivement que l'IA,
41:04 il reste un thème où on ne va pas être trop challengeé dessus à court terme.
41:09 C'est-à-dire 25 BP de plus,
41:11 ça ne changera pas l'engouement qu'il y a aujourd'hui pour l'IA.
41:14 Et ça ne changera pas effectivement le pouvoir,
41:19 disons de révolution de ces technologies
41:21 qui vont être intégrées à des business classiques
41:23 comme Internet d'il y a 25 ans peut-être.
41:26 Donc oui, ça va alimenter en tout cas l'espoir de l'endemain meilleur.
41:33 Vous êtes en plein dedans, mais dans vos métiers en général,
41:37 mais chez TAC Economics, c'est natif le développement d'outils,
41:42 de modèles d'intelligence artificielle.
41:44 Si vous mettez la casquette investisseur,
41:47 vous comprenez l'enthousiasme que ça peut déclencher sur les marchés ?
41:50 Complètement.
41:52 Je pense qu'effectivement, on est sur un signe que je ne vous prête rien.
41:55 Je pense qu'effectivement, ça va transformer même des métiers comme le nôtre.
41:58 Et on est dans un engouement parce que même nous étant spécialistes,
42:02 on se fait complètement dépasser, subjuguer par l'innovation,
42:07 qui n'est même pas une innovation en mois, mais une innovation à la semaine.
42:09 Et qu'on a encore du mal, et ça fait 30 ans qu'on fait de l'IA,
42:13 donc on n'est pas surpris.
42:14 Les Chud GPT, c'est des modèles BERT qui existent depuis des années dernières,
42:18 qu'on utilisait déjà.
42:19 Mais la vitesse de développement et le fait que ça devienne un outil
42:21 que tout le monde peut utiliser et qui est ouvert,
42:23 c'est une transformation majeure.
42:25 La diffusion de cette technologie au-delà des secteurs scientifiques,
42:31 de recherche, etc.
42:33 Chacun peut l'avoir avec une expertise,
42:35 mais chacun peut s'accaparer ses outils,
42:37 et la transformation est massive.
42:39 Et je pense qu'on n'est pas sur une bulle sur l'IA,
42:41 et qu'on va se faire surprendre.
42:43 Moi ce qui me fascine, c'est que, si je reprends un peu
42:45 les éléments de stratégie de marché dont on discutait
42:47 il y a encore quelques mois, en début d'année,
42:49 beaucoup expliquaient que si on change de cycle,
42:54 les gagnants du cycle passé ne seront pas forcément les gagnants du cycle précédent.
42:58 Donc après 10 ans de domination des GAFAM,
43:01 il y avait quand même de grandes chances que les 10 prochaines années
43:05 ne soient pas forcément dominées, boursièrement parlant.
43:07 J'entends par ce genre de valeurs et de groupes.
43:12 Au final, avec le relais de l'IA,
43:15 on voit que ce sont exactement les groupes d'hier
43:18 qui en profitent le plus encore aujourd'hui.
43:20 Alors NVIDIA vient se mettre dedans,
43:22 mais NVIDIA n'est pas né là en 2023 non plus.
43:27 C'est une histoire intéressante NVIDIA, parce que c'est beaucoup de transformation.
43:29 Ce n'est pas du tout la boîte aujourd'hui
43:31 que ça a été encore il y a quelques années.
43:33 Et je pense que c'est globalement ça le sujet,
43:35 c'est-à-dire que toutes les activités sont amenées à se transformer grâce à ça,
43:39 et que effectivement les GAFAM sont en tête,
43:42 mais que ça va, je pense, énormément chambouler le reste de l'activité.
43:46 Et c'est vraiment un temps long de transformation,
43:48 ce n'est pas un sujet de très court terme,
43:50 c'est vraiment un temps long dans lequel nos activités vont vraiment évoluer et changer.
43:52 Oui, ce n'est pas étonnant, Axel,
43:54 qu'on retrouve ces valeurs-là qui ont déjà été dominantes pendant dix ans,
43:56 qui profitent, en tout cas en première lecture,
44:00 en première intention, de manière la plus évidente,
44:02 de ce thème IA.
44:04 Oui, et puis je pense qu'en dix ans,
44:06 il y a une taille qu'elles ont acquise
44:08 qui leur autorise d'intégrer très vite des concurrents,
44:14 quelque part un peu tuer la concurrence et améliorer les marges.
44:18 Cette concentration-là,
44:20 elle peut être vertueuse
44:22 si on diffuse bien ces nouvelles technologies,
44:26 mais elle peut aussi ralentir cette diffusion.
44:28 Donc il faut voir,
44:30 est-ce que ça empêche aussi le développement,
44:32 peut-être encore plus rapide,
44:34 d'autres technologies,
44:36 cette concentration extrême dans...
44:38 Est-ce que ça, du point de vue de la régulation,
44:40 est-ce que ça reporte peut-être l'idée,
44:42 d'ailleurs, de réguler un peu plus précisément ces groupes ?
44:44 Si l'IA devient une bataille géopolitique
44:48 et qu'on a besoin, justement,
44:50 de faire ces groupes-là pour accélérer
44:52 et gagner la course de vitesse ?
44:54 Parler d'NVIDIA, ils vont être en première ligne
44:57 sur les restrictions de la déportation
44:59 de semi-conducteurs vers la Chine.
45:01 Donc effectivement, ça devient un enjeu.
45:04 Il y a un enjeu de concurrence,
45:06 mais quand on a vu l'administration Biden arriver,
45:08 c'était un des gros thèmes, la régulation de la tech,
45:10 finalement, il ne s'est pas passé grand-chose.
45:12 On a essayé...
45:14 Je pense que peut-être la situation chinoise
45:16 est un petit peu refroidie aussi.
45:18 Ils avaient peut-être de quoi s'engouffrer
45:20 dans la brèche quelque part et laisser croître
45:22 encore ces groupes-là.
45:24 Mais bon, c'est sûr que ça peut poser un problème,
45:27 surtout pour des raisons simplement de gouvernance
45:29 et de...
45:31 Effectivement, la régulation peut-être Twitter
45:36 ou des gens comme Mask,
45:39 on ne sait pas véritablement s'ils sont
45:41 sous l'éténuoir américain ou pas.
45:43 - Je crois que Londres veut organiser
45:45 un grand symposium mondial sur l'IA
45:47 à la rentrée, à l'automne,
45:49 au mois d'octobre.
45:51 Je crois que c'était une volonté affichée
45:53 de pouvoir organiser ce premier grand rendez-vous mondial
45:55 autour de l'IA, de ces enjeux,
45:57 et de ces enjeux en matière de régulation notamment.
45:59 Merci à vous deux, on s'arrêtera là pour ce soir.
46:01 L'IA de face qui était avec nous,
46:03 Tech Economics et Axel Bott,
46:05 Ostrom Asset Management.
46:07 [Musique]
46:15 - Le dernier quart d'heure de Smart,
46:17 chaque soir c'est le quart d'heure thématique
46:19 et une fois par mois, le vendredi,
46:21 nous avons rendez-vous avec les équipes de Clartent Associé
46:23 pour le décryptage d'un cas d'investissement.
46:26 C'est Marilou Guéfont qui est avec nous ce soir,
46:28 en plateau, gérante chez Clartent.
46:30 Bonsoir Marilou. - Bonsoir.
46:31 - Merci beaucoup d'être avec nous.
46:32 Et le cas d'investissement que vous nous présentez aujourd'hui,
46:35 c'est un peu un ovni dans le monde
46:37 de la distribution alimentaire en Europe.
46:39 On parle d'une société portugaise
46:41 qui s'appelle Geronimo Martins,
46:43 acteur donc de la distribution alimentaire notamment.
46:46 Je dis ovni parce que l'actualité du secteur
46:48 de la distribution en France est assez douloureuse en ce moment.
46:52 Le cas casino évidemment occupe l'actualité et les esprits.
46:55 Et là on est à l'extrême inverse
46:57 puisqu'on parle d'une valeur
46:59 dont le cours de bourse déjà est au plus haut historique.
47:01 C'est ce que j'ai regardé
47:03 parce que je ne connaissais pas Geronimo Martins justement.
47:06 Et donc j'ai vu que le cours de bourse était au plus haut historique.
47:08 Vous allez nous expliquer pourquoi Marilou,
47:11 mais qu'est-ce qu'il faut savoir de Geronimo Martins
47:13 et de son histoire peut-être ?
47:15 - Alors en effet, on va parler d'un secteur
47:17 qui fait l'une de l'actualité,
47:19 celui de la distribution alimentaire.
47:21 Mais cette fois, je vous propose de l'aborder
47:23 sous un angle plus positif avec Geronimo Martins.
47:26 Alors c'est une vraie pépite européenne
47:28 qui est pourtant peu connue
47:30 et pourtant c'est un grand groupe dans la distribution alimentaire.
47:32 Ils font 25 milliards d'euros de revenus dans 3 pays.
47:36 Alors historiquement, le groupe a été fondé il y a 231 ans
47:40 par un jeune entrepreneur du nom de Geronimo Martins
47:44 qui venait de Galice et qui a créé un premier magasin
47:47 de taille modeste à Lisbonne.
47:49 C'était en 1792 donc
47:51 et depuis l'histoire a continué.
47:53 L'entreprise a conquis de nouveaux marchés
47:55 dans une stratégie de nénuphars presque
47:58 et rassemble aujourd'hui un réseau de 5400 magasins
48:01 avec 130 000 collaborateurs.
48:03 Donc le groupe va adresser les besoins, je dirais, quotidiens
48:07 de millions de consommateurs dans 3 pays.
48:09 Le Portugal qui est le marché historique,
48:11 c'est 20% de l'activité.
48:13 La Pologne qu'ils ont commencé à développer
48:15 à partir des années 90
48:17 qui s'est avérée devenir la locomotive
48:19 de la croissance et de la rentabilité.
48:21 C'est aujourd'hui plus de 70% des ventes du groupe.
48:24 Et puis la Colombie,
48:26 nouvel espace de croissance où ils ont exporté leurs modèles
48:29 à partir de 2013
48:31 et cela avec une bonne vision stratégique
48:33 et une qualité d'exécution
48:35 de telle sorte que désormais
48:37 c'est déjà 1000 magasins en Colombie.
48:39 Autant je comprends pour un groupe portugais
48:41 dans la péninsule ibérique
48:43 de regarder l'Amérique latine
48:45 donc je comprends tout à fait l'idée de la Colombie.
48:47 Qu'est-ce qui les a amenés en Pologne
48:49 avant même le continent latino-américain ?
48:51 Ils ont fait précisément
48:53 une revue stratégique concurrentielle
48:55 et ils se sont rendu compte
48:57 que l'Espagne par exemple
48:59 était déjà bien maillée par certains acteurs historiques
49:01 comme Mercadona
49:03 alors que la Pologne présentait beaucoup d'intérêts démographiques
49:05 en termes de croissance également du PIB.
49:07 Et puis c'est tout simplement un pays très peuplé.
49:09 La Pologne c'est le cinquième pays le plus peuplé en Europe.
49:13 Donc on parle d'une boîte de croissance quand même
49:15 dans le secteur de la distribution alimentaire.
49:17 En effet
49:19 et c'est quasiment même un cas d'école de bonne gestion
49:21 parce qu'en plus d'avoir ce profil de croissance
49:23 sur la dernière décennie
49:25 la croissance du chiffre d'affaires
49:27 de Geronimo Martins
49:29 c'est 9% par an.
49:31 Mais c'est aussi une société particulièrement rentable
49:33 avec environ 27% de retour
49:35 sur capitaux employés avant impôt l'année dernière.
49:37 C'est une entreprise qui a conquis
49:39 un vrai leadership.
49:41 On parle de 28% de parts de marché en Pologne.
49:43 Si on compare par rapport à la distribution
49:45 en France
49:47 un Carrefour à environ 20% du marché
49:49 Leclerc à 22%.
49:51 L'entreprise se démarque également
49:53 par la qualité de son bilan
49:55 et enfin je dirais que par la nature
49:57 de son activité
49:59 elle bénéficie d'une certaine récurrence.
50:01 Donc la combinaison de ces éléments
50:03 ça permet d'avoir un cas d'investissement
50:05 assez rare.
50:07 C'est quoi justement la recette
50:09 de ce succès rare
50:11 dans ce secteur de la distribution
50:13 alimentaire ou généraliste
50:15 très concurrentiel
50:17 où on ne parle que
50:19 de low cost ou en tout cas de tirer les prix
50:21 en permanence vers le bras avec des marges
50:23 qui sont toujours
50:25 très fines, trop fines
50:27 chez les grands acteurs européens.
50:29 Comment ils en sont arrivés à se démarquer
50:31 à ce point là ?
50:33 Il y a trois éléments principalement qui viennent les singulariser.
50:35 Le premier point c'est
50:37 l'assortiment. C'est vraiment un facteur clé
50:39 de succès dans cette industrie.
50:41 Avoir un assortiment de qualité
50:43 suffisamment moderne et varié
50:45 et donc proposer des produits de qualité
50:47 tout simplement à un prix compétitif.
50:49 Et de ce point de vue là,
50:51 Géronimo Martins a su accompagner
50:53 les évolutions démographiques et socio-économiques
50:55 de leurs clients.
50:57 Donc proposer quelque chose de plus moderne,
50:59 de plus urbain, avec des produits frais,
51:01 avec des aliments qui soient prêts à consommer
51:03 ou de meilleure composition.
51:05 Ça c'est le premier point.
51:07 En terme de positionnement, ce serait quoi
51:09 une référence ? Parce que moi j'avoue que je ne suis jamais
51:11 rentré dans un magasin Géronimo Martins
51:13 ou alors peut-être sans le savoir,
51:15 mais ce serait quoi le positionnement par rapport
51:17 à une enseigne comme la Noël ?
51:19 Ce n'est pas tout à fait monoprix,
51:21 mais ce n'est pas du tout le low cost.
51:23 C'est plutôt discount quand même,
51:25 notamment en Pologne, mais le format des magasins
51:27 est plutôt petit.
51:29 D'accord, urbain donc.
51:31 Ça c'était le premier facteur de succès.
51:33 Le deuxième bien sûr c'est la tenue des coûts,
51:35 c'est la compétitivité.
51:37 Il faut voir que Géronimo Martins est très soucieuse
51:39 de ses approvisionnements.
51:41 On a 90% d'approvisionnement local,
51:43 on a également une gestion au cordeau
51:45 de la logistique et des centres
51:47 de distribution, et puis on a
51:49 une optimisation du nombre
51:51 de références offertes. Donc ça c'est vraiment
51:53 un facteur clé de rentabilité.
51:55 Et le dernier
51:57 point que nous apprécions sur ce dossier,
51:59 c'est également le fait que l'entreprise
52:01 a toujours su équilibrer
52:03 sa croissance en diversifiant ses
52:05 viviers comme on l'a vu, mais aussi sa rentabilité.
52:07 Et d'ailleurs c'est une entreprise qui a
52:09 déjà traversé des coups de mer.
52:11 Il y a eu une période
52:13 longue déflationniste au Portugal,
52:15 il y a eu la pandémie, mais c'est
52:17 un groupe qui n'a jamais cessé d'investir,
52:19 de moderniser ses magasins, de se réinventer,
52:21 quitte à aller conquérir
52:23 la côte caribéenne de la Colombie.
52:25 Et donc cette stratégie d'investissement,
52:27 qui est à la fois ambitieuse,
52:29 mais aussi équilibrée, disciplinée,
52:31 c'est un élément qui nous plaît.
52:33 La famille est encore majoritaire, c'est ça ?
52:35 Oui, tout à fait. C'est également l'image
52:37 d'une société qui est contrôlée,
52:39 qui est familiale, avec un
52:41 CEO qui est à la tête du groupe depuis
52:43 2010 et qui est très engagé dans le groupe.
52:45 C'est peut-être là aussi une des clés de la recette
52:47 du succès et de la mise en place
52:49 de cette vision stratégique et la patience
52:51 qu'ils peuvent avoir pour
52:53 développer leurs activités.
52:55 Comment ça se traduit concrètement en termes
52:57 de marge pour ce groupe-là
52:59 dans ce secteur où les marges sont
53:01 réputées si faibles ?
53:03 Pour vous donner un ordre d'idée, l'année dernière
53:05 la marge d'Ebitda du groupe a été
53:07 de 7,3%.
53:09 C'est vraiment un niveau assez élevé par rapport
53:11 à son secteur et il faut dire que le marché
53:13 polonais est particulièrement
53:15 rentable. Ils y font 85%
53:17 de leurs résultats.
53:19 Et surtout, ce qui nous intéresse, c'est la
53:21 consistance des marges dans la durée.
53:23 C'est-à-dire que Gironimo Martins a déjà prouvé
53:25 sa capacité à résister
53:27 à des chocs, je dirais, exogènes.
53:29 Par exemple, la taxe
53:31 sur la distribution
53:33 en Pologne a été très bien gérée
53:35 par le groupe. Donc au final, on voit que c'est une entreprise
53:37 qui est bien gérée, qui s'est alternée
53:39 des phases d'investissement et des phases de retour
53:41 sur cash flow, tout en préservant
53:43 et j'insiste là-dessus au regard
53:45 de l'actualité, une très grande qualité
53:47 de bilan. Le ratio
53:49 de debt net sur Ebitda est inférieur à 1,
53:51 ce qui montre que la société
53:53 est en capacité de préparer son avenir.
53:55 Comment ils traversent
53:57 ou comment ils ont traversé
53:59 la période d'inflation, de
54:01 surinflation ? On est peut-être
54:03 en train d'en sortir, mais qui a marqué
54:05 notamment l'année 2022
54:07 en Europe.
54:09 Je n'ai pas la référence de l'inflation
54:11 en Colombie, mais ça a été un phénomène mondial.
54:13 Comment ils ont géré cette situation
54:15 peut-être assez nouvelle quand même ?
54:17 Oui, alors 2022 a été une année compliquée
54:19 à bien des niveaux, également pour
54:21 Geronimo Martins, dont l'environnement
54:23 a été marqué, bien sûr, par la guerre,
54:25 avec l'arrivée de réfugiés,
54:27 par la baisse aussi de la confiance
54:29 des consommateurs,
54:31 les ruptures dans les chaînes d'approvisionnement,
54:33 la prise énergétique et puis l'inflation.
54:35 Donc l'inflation sur les denrées alimentaires,
54:37 de l'ordre de 15% en Pologne, l'année
54:39 dernière, et puis l'inflation sur les coûts.
54:41 Donc l'enjeu, c'est toujours de limiter
54:43 la pression sur les marges. Eux, leur
54:45 manière de s'adapter, ça a été de garder
54:47 une ligne stratégique très
54:49 concentrée sur la conservation
54:51 de la préférence des clients.
54:53 Donc investir sur la compétitivité
54:55 prise, mais protéger les volumes.
54:57 Et de fait, comme les volumes
54:59 ont été au rendez-vous,
55:01 ils ont bénéficié à plein de l'effet taille
55:03 et du coup, la trajectoire de marge
55:05 s'est avérée vraiment maîtrisée.
55:07 Il faut souligner que
55:09 quasiment 9 millions d'Ukrainiens
55:11 sont arrivés en Pologne.
55:13 Plus d'un million sont restés sur le
55:15 territoire. Donc cela explique
55:17 des résultats de très bon niveau,
55:19 supérieur à 20% pour la croissance du
55:21 chiffre d'affaires l'an dernier.
55:23 - En termes de gestion de la position
55:25 chez Clartent, alors je crois savoir que
55:27 c'est une "darling", c'est une valeur
55:29 que historiquement, vous
55:31 Marie-Lou et Clartent Associé, aiment
55:33 bien depuis longtemps.
55:35 - En effet, Géronimo Martins et Clartent Associé
55:37 c'est une histoire d'investissement
55:39 de longue date.
55:41 C'est un titre que nous apprécions dans notre univers d'investissement
55:43 et dans lequel on a déjà été investisseur
55:45 au tout début des années 2010
55:47 dans notre fonds Clartent Europe.
55:49 Aujourd'hui,
55:51 la capitalisation boursière de Géronimo Martins
55:53 c'est déjà 15 milliards d'euros.
55:55 Le titre figure dans
55:57 notre fonds Clartent ETHOS ESG
55:59 qui se concentre
56:01 sur les actions cotées en Europe
56:03 de petite et moyenne capitalisation
56:05 qui sont filtrées
56:07 pour leur qualité extra-financière.
56:09 Donc les qualités environnementales,
56:11 sociétales et de gouvernance.
56:13 De fait, Géronimo Martins
56:15 est classé au tout premier rang
56:17 par l'organisme international
56:19 à but non lucratif CDP
56:21 le Carbon Disclosure Project.
56:23 Donc ils ont la note maximale
56:25 à la fois pour leur engagement
56:27 dans le combat contre le changement climatique
56:29 et également leur implication
56:31 pour la déforestation.
56:33 Donc de ce point de vue là, c'est un dossier qu'on apprécie aussi
56:35 parce que c'est une vraie partie
56:37 prenante sur ces critères.
56:39 Dans le fonds Clartent ETHOS,
56:41 on a initié la position il y a environ 3 ans
56:43 à un cours avoisinant 13 euros.
56:45 Depuis lors, le parcours
56:47 de bourse a été robuste et le titre est d'ailleurs
56:49 bien entouré en ce début d'année 2023
56:51 de l'ordre de 28%
56:53 en termes de progression depuis le 1er janvier
56:55 et de ce fait, la valorisation
56:57 devient plus copieuse.
56:59 - Ben oui, forcément.
57:01 Ca doit se retrouver un moment dans la valorisation
57:03 tous ces aspects positifs que vous décrivez.
57:05 - Le titre est maintenant valorisé environ 20 fois les résultats
57:07 donc conformément à notre discipline
57:09 d'investisseurs, on a eu tendance
57:11 à écréter la position
57:13 mais on conserve une ligne
57:15 de fonds de portefeuille dans cette position
57:17 parce que nous sommes en adéquation
57:19 avec la stratégie à long terme
57:21 et que l'on souhaite bénéficier
57:23 des leviers de croissance futur.
57:25 L'expansion du groupe n'est pas terminée
57:27 en termes d'ouverture de magasins. L'année dernière
57:29 ils ont ouvert plus de magasins que de jours dans l'année.
57:31 Il y a également
57:33 une concentration du secteur
57:35 qui se poursuit. Le secteur reste atomisé
57:37 notamment en Pologne et puis l'expansion
57:39 en Colombie et je dirais que
57:41 les résultats du 1er trimestre 2023
57:43 ont conforté cette grille d'analyse.
57:45 - Merci beaucoup
57:47 Marie-Lou d'être venue nous démontrer
57:49 que oui les succès stories sont possibles
57:51 dans le secteur de la distribution alimentaire
57:53 avec des résultats boursiers
57:55 à la clé tel que vous les avez décrits.
57:57 Merci beaucoup Marie-Lou Gueffon,
57:59 gérante chez Clartan Associés qui était avec nous
58:01 l'invité de ce quart d'heure thématique.
58:03 Voilà pour cette édition de Smart Bourse ce soir.
58:05 Très bon week-end à toutes et à tous. On se retrouve lundi
58:07 à 12h30 en direct sur Bismarck.
58:09 ♪ ♪ ♪
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