Vous connaissez le générique par cœur à cause de (ou grâce à) votre petit frère/petite sœur qui le regarde en boucle Voici la FOLLE histoire de Miraculous : de l'invention des personnages à la création du générique, Jeremy Zag nous dit TOUUT
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Court métrageTranscription
00:00 Vous connaissez forcément Miraculous, ou si vous connaissez pas, vos enfants eux connaissent.
00:03 C'est LA série française qui cartonne depuis 10 ans,
00:05 et elle est de retour avec un film, pour la première fois, sur grand écran.
00:08 Son co-créateur et le réalisateur du film, Jérémy Zag, vient nous raconter la folle histoire de Miraculous.
00:12 Le point de départ, c'est que je rêvais de produire un nouveau genre de contenu,
00:17 qui n'existait pas, c'est-à-dire mettre en avant...
00:19 Girl Power.
00:20 Mais pour une fois, au lieu que ce soit comme dans les années 80, les dessins animés japonais,
00:23 c'est toujours un peu trop sexy, mini-jupes, etc.
00:26 C'était de pouvoir produire une super-héroïne...
00:29 avec une tenue plus à l'américaine, comme on retrouve dans les super-héros à la Marvel,
00:33 Spiderman, Iron Man, etc.
00:35 Quand j'ai travaillé avec Nathaniel et Thomas Astruc,
00:37 Nathaniel m'a présenté ce projet, les Debugs, immédiatement, donc c'était le coup de foudre,
00:41 et je me suis dit que c'était le projet parfait pour l'adapter à ce nouveau genre,
00:45 c'est-à-dire un dessin animé japonéo-américain, made in France.
00:50 Le rêve, c'était d'aller voir la Toei et de les convaincre de nous accompagner sur ce projet.
00:54 Donc ça a pris quelques voyages au Japon,
00:56 et ça a tout de suite apporté des choses incroyables, comme l'Equami,
00:59 Magical Transformation, etc.
01:01 Je me suis vraiment beaucoup battu pour convaincre les chaînes de télé à l'international.
01:04 C'est vrai qu'à chaque fois, c'était "Girl Power", "ça marche pas",
01:08 les "girls", il faut raconter soit du sitcom, du live-action,
01:11 ou soit des dessins animés de princesses.
01:14 Les garçons, c'est l'action, donc c'était très compliqué de les convaincre.
01:16 On a été faire un trailer avec la Toei Animation, en 2D,
01:19 fait traditionnel, à la main,
01:22 et on a eu cette chance d'avoir le designer des Chevaliers du Zodiaque.
01:25 J'étais arrivé à l'apogée de mon métier, j'ai dit "c'est bon, je peux m'arrêter là".
01:27 J'hallucinais qu'on ait pu faire un projet français,
01:30 fait par les Japonais des années 80,
01:33 de la Toei, qui est dans le panthéon des meilleurs studios au monde.
01:36 Ils ont fait Dragon Ball, ils ont fait One Piece, ils ont fait Sailor Moon,
01:38 donc ça peut parler à beaucoup de gens.
01:40 Et quand j'ai vu les premières images de Ladybug fait par la Toei,
01:43 j'ai pas pu m'empêcher, je l'ai mis sur Internet.
01:44 Miraculous,
01:46 Atarashii Nensatsu
01:49 Ladybug,
01:50 Akuni mo,
01:52 Tomerare wa shinai yo
01:55 En me réveillant, j'ai dit "oh j'ai fait une grosse connerie,
01:57 faut que je le retire".
01:59 Et je me suis réveillé et j'avais reçu des milliers,
02:02 des dizaines de milliers de messages de gens qui me demandaient
02:05 "ça sort quand ? C'est incroyable !"
02:07 Et c'est devenu un phénomène, il y a une communauté de fans qui s'est montée à travers le monde
02:11 sur ce trailer,
02:12 et de là, l'aventure a commencé.
02:15 Donc ça, on a eu la Toei,
02:16 et ensuite on a eu Disney qui nous a accompagnés également.
02:19 On a créé pour la première fois de l'histoire, une coproduction entre Toei et Disney,
02:23 qui sont bien sûr les deux héros de nos enfances.
02:26 Ça a été storyboardé comme de l'anime,
02:28 Thomas Astruc pour le coup, qui a une culture incroyable,
02:30 et qui est un storyboardeur hors pair,
02:32 a vraiment fait un storyboard très dynamique,
02:35 comme les storyboards japonais,
02:36 avec une écriture beaucoup plus mainstream.
02:38 Grâce à TF1 et Disney, on a vraiment pu
02:40 écrire des scénarios qui vont parler au monde.
02:42 L'idée c'était de pouvoir faire ça en CG.
02:45 Donc je suis allé contacter un vieil ami
02:48 qui est devenu notre coproducteur et un frère de...
02:51 mon frère sur Miraculous, c'est Aton Soumache.
02:54 Et on a travaillé tous ensemble pour faire ce premier anime 3D
02:58 pour l'international, et c'était vraiment une première.
03:01 Le plus important, c'était vraiment de traiter Paris comme un fairytale.
03:04 J'ai grandi à Paris, je suis amoureux de Paris,
03:06 et tous les partenaires autour de Ladybug le sont également,
03:09 puisque c'est vrai que Paris, c'est l'acteur principal.
03:11 Donc on a le Paris mystérieux, le Paris de l'amour,
03:14 le Paris romantique, le Paris culturel, et tout ça.
03:20 C'est un immense village de princesses et de contes de fées.
03:24 Et donc on l'a traité vraiment comme ça.
03:25 Donc on a mis en avant la mode, la pâtisserie, la boulangerie, les couleurs.
03:29 Donc c'est un Paris extrêmement coloré
03:31 pour que les enfants puissent vraiment plonger dans cet univers avec plaisir.
03:34 Ça se passe à Paris, à l'école, avec des jeunes d'aujourd'hui.
03:37 Donc on se doit d'écouter ce qui se passe
03:41 et de répondre à ce qui se passe, ou en tous les cas d'y participer,
03:44 et essayer de contribuer un minimum à ce que, encore une fois,
03:47 les gens prennent confiance en eux.
03:49 Et aiment leurs prochains.
03:50 Il y a le harcèlement scolaire, il y a la confiance en soi,
03:53 il y a comprendre que la vie est plus forte que la mort.
03:56 C'est-à-dire qu'il n'y a rien de plus fort que l'amour et la vie.
03:59 Et il faut que les gens apprennent à aimer, à s'aimer,
04:01 et dédramatiser tout, tant qu'on est encore en vie et qu'on peut encore aimer.
04:07 Il y a toujours de l'espoir.
04:08 Et on a eu cette chance d'avoir plein de caméos.
04:10 On a Josianne Balasco.
04:12 Philippe Cornelro, qui est un ami de Sébastien Thibodeau.
04:16 Il y a Franck Dubos, qui est un copain qui a joué dedans.
04:18 Vous préférez rire, c'est ça ?
04:21 Il y a également Danny Boon, qui doit jouer dedans.
04:23 J'avais Kobe Bryant, qui devait faire un épisode,
04:25 parce que je travaillais avec Kobe à Los Angeles.
04:27 Malheureusement, il nous a quittés, mais il devait être dans un épisode.
04:29 Sa fille adorait Miraculous.
04:31 Et c'est ça qu'on aime dans les débugs, c'est que tout le monde peut s'identifier.
04:34 Moi, je pense qu'on est dans une génération où le monde a besoin de ça.
04:37 Et l'idée de Miraculous, c'est vraiment d'offrir aux gens
04:40 ce personnage aspirationnel avec plein de défauts,
04:44 qui va défendre ses peurs, qui va combattre ses peurs,
04:46 qui va devenir vraiment qui elle doit être.
04:48 Dès que la série a été rentrée en production,
04:51 pour moi, le travail commençait réellement maintenant.
04:54 Je ne voulais pas produire une série, je voulais créer une marque.
04:56 Et toutes ces marques-là, elles existent en produits dérivés,
04:58 donc il fallait que les débugs existent en poupées,
05:00 et en sac à dos, et sur les t-shirts des enfants, etc.
05:03 Je suis parti à Los Angeles vivre 10 ans,
05:05 et j'ai monté la barre d'épargne Consumer Product.
05:07 Et une fois qu'on avait l'équipe qui accompagnait la propriété aux États-Unis,
05:12 il fallait avoir une équipe qui gère l'international,
05:14 parce que que les États-Unis, ça ne suffisait pas.
05:16 Enfin voilà, donc moi, je n'ai pas vraiment vécu le lancement de les débugs en France,
05:20 j'étais en train de faire des jouets, mais j'ai suivi à distance.
05:24 Je recevais des informations comme quoi les scores d'audience étaient gros,
05:27 mais ça n'a fait que de monter, vraiment de manière crescendo,
05:31 mais extrêmement constante.
05:32 Et c'est ce qu'on voulait, on ne voulait pas devenir un phénomène de mode,
05:35 on voulait vraiment essayer, en tous les cas c'était notre rêve,
05:37 que les débugs deviennent cultes.
05:39 Et voilà, ça fait 10 ans, donc on espère que ça va continuer.
05:41 Ce qui est génial, c'est que ça rentre dans la culture,
05:43 et surtout ça rentre dans la culture mondiale.
05:46 Aux États-Unis, on est diffusé 50 fois par semaine sur Disney Channel.
05:50 Sur Netflix, j'étais avec les équipes de Netflix États-Unis hier justement,
05:53 qui me disaient que c'était le programme le plus vu sur Netflix.
05:56 C'est entre le top 3 et le top 1 du programme le plus vu sur Netflix.
05:59 C'est 9ème position, tout programme confondu, tout film confondu sur Netflix.
06:04 L'idée d'un long métrage, moi j'étais en train de réaliser un long métrage d'animation musical
06:08 avec Chris Columbus, qui s'appelle "Melody".
06:12 J'ai commencé à prendre le projet Ladybug, puisqu'il fallait faire une comédie musicale.
06:16 Alors moi j'ai composé le générique avec Noam Kaniel.
06:19 J'ai essayé de raconter une histoire en chanson, comme les films de Disney.
06:25 Et en écrivant ces chansons, les images forcément elles me venaient en tête,
06:34 c'était Big Bird and Life, donc Chat Noir qui chante,
06:37 mais soudainement je l'imagine dans des nuages, il est amoureux de Ladybug.
06:41 J'en ai parlé aux équipes, on a sorti des visuels, ça nous a fait rêver.
06:44 Et ce que j'ai fait, j'ai pris Melody, je l'ai mis de côté
06:47 et on a foncé sur Ladybug pour faire le long métrage d'animation.
06:50 C'était il y a 5 ans, 5 ans de boulot sur le film oui.
06:52 Je me suis dit que ce serait fabuleux de pouvoir offrir aux enfants et aux parents
06:55 la possibilité d'inviter les gens qu'ils aiment à découvrir leur univers.
07:10 J'ai fait un Origin Beast Story, mais c'était en 1h30 comment traiter
07:16 l'essence même de ce qui est Miraculous, c'est-à-dire 10 personnages à traiter.
07:19 Ladybug, Marinette, Adrien, Chat Noir, Gabriel, Papillon, 3 Kwamis et un gardien.
07:24 Donc la meilleure des façons c'était de le raconter en chantant,
07:26 parce que quand on fait une chanson on va direct à l'essentiel,
07:30 on sait ce que les gens pensent à l'intérieur.
07:31 Et surtout on peut y aller visuellement, on peut faire des choses spectaculaires
07:35 pour tout de suite comprendre ce qu'est le méchant dans la tête,
07:38 ou ce qu'est l'héroïne au fond de son cœur, etc.
07:40 J'adore Hans Zimmer, John Williams, Joe Isaachi, Craig Armstrong.
07:43 Donc le rêve c'était de pouvoir faire un score philharmonique.
07:47 Et donc on a été enregistrer à Air Studio avec 85 musiciens et voix
07:52 sur les musiques du film que je vous invite à découvrir dans le film,
07:54 mais également sans le film parce que c'est vraiment un spectacle à part entière
07:58 pour les oreilles et pour le cœur.
08:00 Moi je n'ai pas envie de produire des choses qui ne sont pas ambitieuses,
08:08 parce que je suis un amoureux de l'animation et j'ai des standards.
08:11 En série télé c'est ce qui est japonais essentiellement,
08:14 et en long métrage d'animation je suis un amoureux de Miyazaki et de Disney.
08:17 Mais il faut comprendre que le film Miraculous, ce qu'il y a de génial,
08:21 c'est qu'on a eu le soutien de tous les enfants, des acheteurs,
08:25 de tous les pays du monde.
08:26 Donc c'est dans 150 pays, et la force de ce projet c'est qu'on a pu en réalité
08:31 vendre un petit peu le film de partout dans le monde.
08:34 Mais un petit peu de partout dans le monde, ça fait un gros budget.
08:36 En France ce serait l'équivalent d'un film à 15 millions d'euros, pas plus.
08:39 Alors après la sortie du film en salle,
08:40 déjà on verra comment les gens apprécient le film en salle.
08:43 Mais on continue l'écriture des séries.
08:46 Long métrage, on a déjà en projet deux autres longs métrages,
08:49 dont un qui est déjà écrit et le troisième qui est en écriture.
08:52 Il y a également un live action qui est prévu.
08:54 Il a déjà été signé, il est écrit, et il est en développement.
08:59 Et là pour le coup on est tous ensemble à développer la série live action.
09:02 Puis on continue surtout à expand, à développer l'univers.
09:05 Donc des nouveaux personnages qui vont faire leurs apparitions un peu de partout dans le monde.
09:08 Et de développer un univers comme on a dans Marvel ou DC, on aura Miraculous.
09:14 C-C-C-Colmini !
09:16 [Musique]