C'Politok du 04 Juillet 2023

  • l’année dernière
Transcript
00:00:00 de la
00:00:03 Mesdames, messieurs, bonsoir.
00:00:25 C'est avec un plaisir nouvelé que
00:00:27 je vous retrouve pour cette
00:00:28 première édition de la
00:00:30 série de débats c'est
00:00:31 politique un seul être vous
00:00:33 manque et tout est dépeuplé
00:00:35 sérénel à Martine autant dire
00:00:37 que le chairman du SIEV
00:00:39 rappelé à Dieu le douze
00:00:40 juin dernier a créé un vide
00:00:43 abyssal au sein du landerneau
00:00:45 politique camerounais lui qui a
00:00:47 bien failli être président de
00:00:48 la république à deux cent
00:00:49 mille voix près lors de la
00:00:51 présidentielle du onze
00:00:52 octobre mille neuf cent
00:00:53 quatre-vingt-douze lui qui a
00:00:55 fait le tour du Cameroun
00:00:56 politique lui qui s'est démarqué
00:00:58 par un étoce de courage lui qui
00:01:00 a fait chavirer des foules par
00:01:02 son discours gestuel fait du
00:01:04 point levé de son prolongement
00:01:06 verbal power to the people ce
00:01:08 nid de la manque déjà à
00:01:11 l'opposition camerounaise en
00:01:13 panne des leaders et en crise
00:01:16 de résultats c'est la trame de
00:01:18 ces politiques ce soir je vous
00:01:20 propose de découvrir l'affiche
00:01:22 de cette édition une peinture
00:01:24 de Mohamed Nana ce sont cinq
00:01:35 profils différents qui ont en
00:01:37 partage la scène politique
00:01:38 camerounaise avec Célestin
00:01:40 Bédigui sentez-vous libre de lui
00:01:42 parler de finance de littérature
00:01:44 et de politique il est tout à
00:01:46 la fois et dans chacun de ses
00:01:48 domaines il imprime ses marques
00:01:50 dans la Liky l'un des bastions
00:01:51 du RDPC il a réussi à bâtir un
00:01:53 enclave d'opposition le pal c'est
00:01:55 sous la bannière du parti de
00:01:57 l'alliance libérale qu'il siège
00:01:59 comme premier agent au maire de
00:02:01 monat télé pendant les années de
00:02:03 braise c'est l'estomé digi était
00:02:05 l'un des visages de l'aile
00:02:07 modérée de l'opposition en 1997
00:02:09 il engage son parti dans une
00:02:11 fusion avec l'undp il en sera
00:02:14 même le premier vice-président
00:02:16 fidèle à son indépendance d'esprit
00:02:19 il met fin à cette fusion en 2004
00:02:22 pour reprendre son autonomie
00:02:24 d'action autonomie retrouvé
00:02:26 également pour le docteur
00:02:28 sosten mais d'harry potter c'est
00:02:30 l'histoire à le tente d'un
00:02:31 spécialiste des sciences et
00:02:33 techniques de l'information et
00:02:34 de la communication et pris de
00:02:36 politique et c'est dans le m r c
00:02:38 qu'il choisit de militer en 2012
00:02:40 il se revendique d'ailleurs l'un
00:02:43 des membres fondateurs éminents
00:02:45 membres du directoire universitaire
00:02:47 à tour à tour était conseiller du
00:02:49 président du m r c secrétaire
00:02:51 national à la communication et
00:02:53 conseiller spécial de maurice
00:02:55 camto depuis 2019 jusqu'à sa
00:02:57 retentissante démission le 16 mai
00:03:00 2023 l'enseignant et chercheur qui
00:03:03 se réclame de gauche est à la tête
00:03:06 d'un cabinet conseil en
00:03:07 communication il oeuvre à la
00:03:09 construction d'une nouvelle
00:03:10 organisation de l'opposition
00:03:12 camerounaise agent simon ongola ne
00:03:15 lui parlait pas d'opposition il a
00:03:17 fait le choix du rdpc et cette
00:03:19 flamme militante n'est pas prête de
00:03:21 s'éteindre dans le cv de ce membre
00:03:24 du comité central les lignes
00:03:26 d'ancien maire de la commune de
00:03:28 yaoundé 2 et de yaoundé 7 et
00:03:30 ancien député du fondi titulaire
00:03:32 d'un 2 à en économie sociale
00:03:34 jean-simon ongola siège au conseil
00:03:37 d'administration de l'université
00:03:38 de yaoundé 1 elle c'est l'une des
00:03:41 voix des femmes en politique
00:03:43 marlise ntongo doit la belle ses
00:03:46 37 années de militantisme et
00:03:48 jamais à bout de souffle sa première
00:03:50 carte du rdpc date de 1986 10 ans
00:03:54 plus tard et les candidats de
00:03:56 malheureuse au municipal conscient
00:03:58 que les échecs d'aujourd'hui
00:04:00 prépare les victoires de demain elle
00:04:02 ne lâche pas prise 2013 l'année de
00:04:05 grâce et l'arbore l'échappe de
00:04:07 députés jusqu'en 2020 la titulaire
00:04:09 d'un 2s en ressources humaines le
00:04:12 sait on ne peut être une bonne
00:04:14 politicienne que si on fait autre
00:04:16 chose dans la vie et c'est l'écriture
00:04:18 qui la fascine déjà trois ouvrages à
00:04:20 son actif dont la trahison du prince
00:04:23 kotoko et les cendres de son rêve
00:04:25 brisé vous souhaitez comprendre la
00:04:28 sociologie électorale la communication
00:04:30 et le marketing politique le professeur
00:04:32 michel hollande est l'homme qu'il vous
00:04:34 faut le directeur adjoint du laboratoire
00:04:37 science technique et appliqué du
00:04:39 politique est auteur de plusieurs
00:04:41 articles scientifiques et ouvrages dont
00:04:44 le plus récent le président biya face à
00:04:47 l'élection présidentielle 2018
00:04:49 l'avantage du sortant l'attrait du
00:04:52 nouveau et l'aventure politique
00:04:54 son savoir il le diffuse sur les
00:04:56 différents campus universitaires et
00:04:58 dans les grandes écoles à l'est art de
00:05:01 l'école supérieure internationale de
00:05:03 guerre de yaoundé c'est à ce panel
00:05:05 qu'il revient de porter un regard
00:05:08 éclairé sur la thématique de ce soir
00:05:10 opposition camerounaise le grand vide
00:05:13 après nid de frondilles
00:05:16 j'ai le plaisir d'accueillir nos
00:05:24 invités qui sont déjà en plateau tout
00:05:26 d'abord le président célestin digue
00:05:28 bdg bonsoir monsieur le président et
00:05:30 bonsoir cher ami vous arrivez à l'instant
00:05:32 même de monat télé je tiens à vous
00:05:34 remercier parce que vous avez franchi
00:05:35 de nombreux obstacles pour être à
00:05:39 cette émission merci d'être là en face
00:05:41 de vous j'ai le plaisir d'accueillir le
00:05:43 docteur sosten médaille les potes
00:05:46 bienvenue dans ce studio que vous
00:05:48 connaissez parfaitement moi oui je
00:05:50 connais parfaitement ces studios de
00:05:52 baladeurs c'est ce que j'ai fait me
00:05:55 promet pas en télévision d'abord en
00:05:57 tant que élève journaliste à l'estic
00:06:02 c'était au service des sports à l'époque
00:06:05 à l'invité était le chef du service
00:06:06 des sports voilà et puis aussi en
00:06:10 tant que maintenant cadre de la scie
00:06:13 à tv et aussi un moment délégué du
00:06:16 personnel à la scie à tv donc je connais
00:06:19 bien ces studios et puis comme homme
00:06:21 politique bien entendu aussi comme
00:06:23 politique par rapport aux émissions
00:06:24 notamment du parti que j'ai quitté on y
00:06:29 reviendra forcément et j'ai le plaisir
00:06:32 d'accueillir tout à côté de vous
00:06:34 l'honorable jean-simon ongola bonsoir
00:06:36 honorable bienvenue bonsoir emmer
00:06:38 auberge je voudrais vous remercier de
00:06:41 m'avoir invité à cette émission parce
00:06:43 que c'est une émission qui a qui est
00:06:46 tout à fait spécial pour moi vous savez
00:06:49 que le rôle qu'a joué nidjean
00:06:54 frondi justifie largement ma présence
00:06:57 ici et maintenant absolument en face de
00:07:01 vous le professeur michel ayan bonsoir
00:07:04 professeur bonsoir emmer auberge merci
00:07:06 pour l'invitation le l'enseignement
00:07:09 supérieur à trois missions l'enseignement
00:07:12 la recherche l'appui au développement la
00:07:16 participation en vos émissions participe
00:07:18 précisément ou contribue à l'appui au
00:07:21 développement ce que au delà des
00:07:23 amphithéâtres que nous fréquentons
00:07:26 toutes les semaines tous les jours il
00:07:28 faut diffuser la bonne information à la
00:07:33 population aux citoyens afin qu'elle
00:07:35 qu'elle soit cette cette population
00:07:37 édifiée sur un certain nombre de choses
00:07:39 en ce qui concerne la politique je vous
00:07:42 remercie pour cette invitation c'est moi
00:07:45 et nous aurons un duplex en direct de
00:07:47 voilà l'honorable marlise tongo doit la
00:07:49 belle en deuxième partie de cette
00:07:51 émission et alors messieurs et madame
00:07:55 marlise belk doit la belle qui nous
00:07:57 regarde de des dos à doigts là comment
00:07:59 parler du thierry manigian front de
00:08:01 sang regardé un des sardines et passage
00:08:03 à la télévision détermine himself dans
00:08:07 cet essai du magazine caméra politique
00:08:09 de steve tiga c'est au mois au mois de
00:08:12 mars dernier ce si activité
00:08:16 c'est moi qui ai introduit le pigeon
00:08:26 anglais en politique de toucher les
00:08:31 gens et quand je parlais quand je parlais
00:08:34 aux gens en pigeon les intellectuels
00:08:37 les professeurs docteurs ils riaient de moi
00:08:40 et ils condamnent la merde de moi c'est un
00:08:43 homme qui ne peut même pas parler
00:08:44 anglais il ne peut pas parler anglais
00:08:46 comment il peut le faire le pays j'ai
00:08:49 dit vous ne gagnez pas le pays en
00:08:52 parlant anglais vous gagnez le pays
00:08:55 en convainquant les gens de vous entendre
00:08:57 et vous comprendre et vous devez
00:09:00 vous rendre à un langage qu'ils
00:09:02 comprennent un politique de touche il
00:09:06 est de mon quartier
00:09:14 en particulier et nous sommes des deux
00:09:18 partis opposés et il est mort je
00:09:23 perds et je manque de son temps parce
00:09:28 qu'il aime me dénoncer et je le
00:09:30 dénoncerai par exemple dans sa politique
00:09:34 c'est la politique non j'ai mis à
00:09:37 l'enfer
00:09:39 je lui ai dit oui il est en jambes mais
00:09:44 dans le jambes que pas tout le monde
00:09:45 pique on vous met à piquer mais vous
00:09:48 n'avez jamais permis de piquer et nous
00:09:51 l'avons traduit dans le langage
00:09:54 bamliki très bien en train de piquer
00:09:57 dans le jambes que vous n'avez pas piqué et
00:10:00 il a dit que la politique est encore un
00:10:03 pique mon dos et je pique le tien je dis
00:10:05 oui c'est vrai on pique ton dos avec des
00:10:08 bonnes nailles mais tu prends un
00:10:10 couteau pour piquer un dos et les gens
00:10:12 pleurent et courent donc nous avons tous
00:10:16 ces villes que nous avons fait en politique
00:10:19 mais si vous nous avez rencontrés au
00:10:23 paradise nous sommes des amis nous sommes
00:10:27 romantiques nous parlons nous rions
00:10:29 parce que nous croyons que les différences
00:10:32 idéologiques en politique seraient là mais
00:10:35 la société devrait continuer
00:10:39 c'est un des coups du destin aurions-nous eu
00:10:48 ni John Fungi si Achille H. ne s'était pas
00:10:52 placé sur le chemin de ses ambitions
00:10:55 autant dire que santa et même bambinda
00:10:58 était trop étroite ces deux villes là
00:11:01 ces deux localités là pour ces deux
00:11:03 dinosaures que le choc des ambitions
00:11:05 opposait faut-il le rappeler ni John
00:11:07 Fungi après avoir perdu les primaires
00:11:09 pour les législatives de 1988 au sein du
00:11:13 rdpc face à Simon Achille H. ni John
00:11:16 Fungi comprend alors qu'il n'a pas
00:11:17 d'avenir politique au rdpc et il va
00:11:21 emprunter d'autres chemins et tout va
00:11:23 aller très vite pour ni John Fungi
00:11:25 lancement du sdf dans la douleur le 26 mai
00:11:27 1990 il va très rapidement devenir un des
00:11:30 principaux leaders de la coordination
00:11:32 de l'opposition dans les rangs de cette
00:11:35 coalition compte un certain célestin
00:11:37 Bézigui il va devenir le candidat de
00:11:40 l'union pour le changement lors la
00:11:42 présidentielle de 1992 et on va le voir
00:11:46 moins de deux ans seulement après cet
00:11:48 homme là a failli être président de la
00:11:50 république à 200.000 voix près seulement
00:11:52 lors de la présidentielle du 11 octobre
00:11:54 1992 président Bézigui comment à moins
00:11:58 de deux ans c'est la question que l'on a
00:12:00 pu se poser que l'on continue de se
00:12:01 poser a-t-il pu ainsi surclasser tous
00:12:04 les autres dinosaures qui avait au sein
00:12:06 de l'opposition comme vous en ces années
00:12:08 là je ne veux pas parler de vous mais
00:12:10 il y avait également un ancien premier
00:12:11 ministre Bélebouba un ancien secrétaire
00:12:13 général de la présidence et Bois-Samuel
00:12:15 un ancien ministre éminent ministre
00:12:17 d'éducation Adamou Ndamdiouya et l'inventeur
00:12:22 des villes mortes Mbwamassok ou encore
00:12:25 maître Yondo Black qui s'était illustré
00:12:28 au début des années 1990 et beaucoup
00:12:30 d'autres. Lijon Fundi va les surclasser
00:12:34 tous et apparaître comme un leader de
00:12:38 l'opposition. Oui c'est un phénomène
00:12:41 politique tout à fait remarquable parce
00:12:43 que lorsque la coordination nous sommes
00:12:46 retrouvés les premiers jours je ne peux
00:12:49 pas dire que Fundi apparaissait comme
00:12:53 étant la personne qui allait finalement
00:12:56 prendre le leadership de l'opposition
00:13:00 et je pense que ce qui a été le plus
00:13:07 frappant avec lui c'est que il était
00:13:10 anglophone il n'a jamais essayé de
00:13:13 parler un seul mot français. Pendant
00:13:17 vos réunions. Oui pendant nos réunions
00:13:19 jamais il n'a jamais essayé de le faire
00:13:21 mais il avait cette forme de charisme
00:13:26 de courage qu'on lui reconnaissait qui
00:13:28 faisait que vous deviez faire l'effort
00:13:32 de comprendre ce qu'il disait. Alors
00:13:35 dans la tribune que dans l'hommage que
00:13:37 vous lui avez rendu vous insistez sur
00:13:38 l'hommage sur le courage pardon vous
00:13:40 insistez sur le courage en dressant un
00:13:43 parallèle par rapport aux autres
00:13:45 personnalités qui étaient là, l'ancien
00:13:48 premier ministre, la société générale à
00:13:49 la présence en disant que cette
00:13:51 personnalité là avait parfois du mal à
00:13:53 aller au charbon. Aller au choc avec lui
00:13:56 ni John Fundi. Ah non lui c'était
00:13:59 vraiment je pourrais dire le "sand
00:14:01 boy" c'est le type qui nous disait la
00:14:03 politique c'est sur le terrain c'est
00:14:05 avec les populations. Vraiment pour lui
00:14:07 ce n'était pas un slogan c'était une
00:14:09 pratique qu'il fallait absolument mettre
00:14:11 en oeuvre parce que nous sommes retrouvés
00:14:14 à la coordination avec des anciens
00:14:15 premiers ministres, avec des anciens
00:14:17 ministres, avec des personnalités qu'on
00:14:21 voyait très mal ou très peu aller sur
00:14:24 le terrain, marcher sur la rue, s'exposer
00:14:27 à être brutalisés par la police. Alors
00:14:30 Flou lui disait non il n'en est pas
00:14:32 question il faut qu'on aille sur le
00:14:33 terrain. Il ne faut pas que vous soyez
00:14:36 ministre. Vous n'êtes plus ministre.
00:14:39 Ce qu'il disait à la plupart de ces
00:14:42 personnalités. Quand il s'agissait de
00:14:44 dire qu'on doit aller commencer une
00:14:46 marche au marché central, je vous
00:14:48 assure que ce n'était pas évident pour
00:14:49 des anciens membres du gouvernement,
00:14:51 il y tenait vraiment. Et je crois que
00:14:55 c'est par cette approche qui était à la
00:14:57 fois pragmatique et on peut dire
00:15:00 également novatrice dans la manière de
00:15:03 manifester son opinion politique. C'est
00:15:06 par cette approche-là qu'il a réussi à
00:15:08 transformer, à transformer le, on peut
00:15:12 dire le jeu politique dans notre pays.
00:15:14 Parce que jusque là, la politique était
00:15:17 une affaire que je pourrais dire
00:15:20 aristocratique. Et ça se faisait dans les
00:15:23 les salons, ça se faisait dans les grands
00:15:26 bureaux. On n'imaginait pas hein, qu'on
00:15:30 allait prendre dans la rue pour l'affaire.
00:15:33 Notamment quand on avait déjà été un
00:15:36 grand cadre dans ce pays. Il y a cet
00:15:39 aspect-là. Mais il y a un deuxième aspect
00:15:41 qu'il faut prendre en considération. En
00:15:44 fait, Frou, c'est un mélange de deux
00:15:51 composantes. Il y a l'irrédentisme de nos
00:15:56 frères anglophones, nos compatriots
00:15:59 anglophones, qui avait des choses sur le
00:16:01 coeur. Ils avaient des revendications qui
00:16:04 ne semblent pas être prises en compte par
00:16:06 le système. Mais également, c'est sa
00:16:09 deuxième composante, c'est, on peut dire,
00:16:15 le basculement de l'UPC Bamileke dans
00:16:21 l'OSDF. Ça, il faut le comprendre. Parce
00:16:24 qu'en vérité, l'OSDF, c'est un mélange à
00:16:27 la fois de l'irrédentisme anglophone et
00:16:32 de l'UPC Bamileke. On va dire l'UPC de
00:16:36 l'Ouest. Pour efféminiser. Nous disons de
00:16:39 l'Ouest. Oui. En fait, qui est-ce qui
00:16:42 m'a donné cette notion-là? C'est
00:16:47 Dika Akwa. Dika Akwa m'a dit, vous savez
00:16:50 Célestin, moi j'ai agiré de sensibilité
00:16:54 dans l'UPC, hein. J'ai l'UPC Basa, ils ont
00:16:59 leurs caractéristiques à eux, et puis j'ai
00:17:01 l'UPC Bamileke. Ça, il me l'a dit, hein.
00:17:05 C'était à une réunion de la
00:17:08 coordination ici à Ayamundé, le jour d'ailleurs
00:17:10 qu'il y a eu cette séparation-là entre
00:17:12 les radicaux et les modérés. Parce que
00:17:16 vous faisiez partie des modérés. Moi, je
00:17:18 faisais partie des modérés et quand je lui
00:17:19 ai demandé de nous rejoindre chez les
00:17:23 modérés, il m'a dit, non, je ne peux pas
00:17:25 faire cette manœuvre-là parce que moi, j'ai
00:17:27 deux composantes que je gère. Alors, ce qui
00:17:30 se passera. Dika Akwa finira par être exclu de
00:17:33 la coordination. Il va avoir rencontré
00:17:36 diton encore. C'est ça. On a laissé courir le
00:17:40 bruit qu'il avait rencontré le chef d'État
00:17:43 et cette aile radicale de l'UPC, elle s'est
00:17:47 reversée tout à coup, elle s'est reversée
00:17:50 dans l'Ouest-Yèvres et ça a changé la
00:17:52 tout à fait la la configuration de la
00:17:56 de la coordination d'une part, d'autre
00:17:58 part, du mode de de de de de
00:18:02 militantisme politique. Parce que quand
00:18:04 vous regardez comment le SIF allait sur
00:18:08 le terrain, ça vous rappelle exactement
00:18:10 les méthodes d'action de l'UPC de de
00:18:14 de l'Ouest. Et avec cela, c'est un
00:18:18 gonflement de l'effectif, un gonflement
00:18:21 d'action, un gonflement de l'effectif
00:18:24 du du du SIF qui s'en est suivi et
00:18:27 puis a donné à ses partis une dimension
00:18:29 que d'autres n'avaient pas. Alors
00:18:31 alors tout à l'heure vous avez évoqué
00:18:33 euh le côté novateur, on va dire même
00:18:36 disruptif, je vais euh aborder cela
00:18:38 avec le chercheur, avec le le
00:18:40 professeur Michelian, on découvre
00:18:43 de nouveaux outils du marketing
00:18:45 politique euh parce que il
00:18:47 popularise ce discours gestuel, fait
00:18:49 un discours qui va totalement
00:18:51 hypnotiser les les foules, qui va
00:18:53 créer un élément d'identification
00:18:55 euh c'est par ce point levé que les
00:18:57 militants vont s'identifier, vont se
00:18:59 reconnaître, son son prolongement
00:19:01 avec le power to the people, power
00:19:03 que l'on va reprendre en coeur et
00:19:06 puis le il en a parlé euh tout tout
00:19:09 à l'heure, il va fédérer toutes les
00:19:11 classes populaires, c'est
00:19:13 effectivement totalement nouveau et
00:19:15 totalement disruptif. Mais écoutez
00:19:17 à ces années-là bien sûr. Oui à ces
00:19:19 années-là euh Nijon Foundry il faut
00:19:21 il faut bien le rappeler est un homme
00:19:23 politique camerounais exceptionnel.
00:19:25 Euh le président Célestin Bédégui
00:19:27 l'a l'a rappelé tout à l'heure euh
00:19:29 dans les années quatre-vingt-dix, il
00:19:31 faut bien préciser que lorsque le
00:19:34 multipartisme revient, il y a
00:19:37 quand même dans cette nouvelle
00:19:40 classe politique de l'opposition, un
00:19:42 certain nombre de cadres, de hauts
00:19:44 cadres de l'ancien euh régime qui
00:19:47 ont été et premier ministre et
00:19:49 ministre d'État et ainsi de suite.
00:19:51 Comment Nijon Fondy a pu s'imposer
00:19:54 pour assurer la coordination d'un
00:19:57 tel mouvement parce qu'il faut pas
00:19:59 oublier que c'est quand même l'union
00:20:01 pour le changement qui l'a coordonné
00:20:03 et qui l'a représenté à la à
00:20:05 l'élection présidentielle. Ce qui
00:20:07 était regardé de haut par une classe
00:20:09 du RDPC qui l'entretait de simple
00:20:11 façon. Et et je vais y arriver.
00:20:14 Vous allez vous allez bien
00:20:15 comprendre où je vais. En fait, il
00:20:16 y a une confusion dans notre dans
00:20:18 notre environnement politique euh
00:20:20 qui euh a tendance ou les gens ont
00:20:23 tendance à confondre vous savez
00:20:25 les études, les formations, les
00:20:27 études notamment supérieures, je
00:20:28 je peux bien en parler, je suis
00:20:30 très bien à ce d'en parler avec
00:20:31 mon collègue parce que je suis
00:20:32 enseignant d'université. Il y a des
00:20:34 gens qui pensent que parce qu'ils
00:20:36 ont fait des études supérieures,
00:20:37 ils sont de grands leaders
00:20:38 politiques. Ça n'a rien à voir.
00:20:40 Mais Nijon Fondi, c'est une
00:20:43 mais bien sûr. Nijon Fondi est un
00:20:46 animal politique, c'est une bête
00:20:47 politique, c'est effectivement à
00:20:49 travers lui, évidemment à travers
00:20:51 le président Bia aussi en
00:20:53 quatre-vingt-douze que l'on
00:20:55 commence à voir euh la mise en
00:20:57 oeuvre, la mise en scène des
00:20:58 outils du marketing politique.
00:21:00 Mais vous savez, il y a des il y
00:21:02 a des gens qui qui qui naissent
00:21:03 avec des dons, il y a des gens
00:21:04 qui sont doués, il y en a qui
00:21:05 sont surdoués. Il y avait
00:21:08 nécessairement la vocation de la
00:21:09 vocation politique. Tout comme
00:21:11 le président Bia, la vocation
00:21:12 politique, vous voyez comment
00:21:13 euh, depuis quatre ans, depuis
00:21:15 plus de quarante ans, il est il
00:21:16 est aux affaires. C'est un
00:21:18 homme politique d'exception qui
00:21:20 a pu s'imposer dans les années
00:21:21 quatre-vingt-dix avec sa
00:21:23 trajectoire, avec sa formation
00:21:24 de libraire, j'allais dire euh,
00:21:26 sa vie de libraire, pour ne pas
00:21:28 dire sa petite vie de libraire,
00:21:30 devant des énarques, devant des
00:21:32 enseignants des universités,
00:21:33 devant des ingénieurs, des
00:21:34 médecins, tous ces cadres-là
00:21:36 qui euh, faisaient partie de la
00:21:38 haute administration de de ces
00:21:40 années-là. Donc, je pense que
00:21:42 parce qu'il n'est plus euh, et
00:21:44 pas parce qu'il n'est plus, nous
00:21:46 devons reconnaître en ce grand
00:21:48 homme vraiment euh, qui a eu des
00:21:50 qualités exceptionnelles euh,
00:21:52 euh, un parcours remarquable et
00:21:55 je pense que nous allons
00:21:56 davantage l'étudier dans dans
00:21:58 dans l'histoire politique de
00:21:59 notre pays parce que ce qu'il a
00:22:02 fait, je vous dis, la mise en
00:22:04 scène, la mise en oeuvre, la
00:22:06 mise en branle des dispositifs
00:22:08 de communication et de
00:22:09 marketing politique dans les
00:22:10 années quatre-vingt-dix, c'est
00:22:11 Nijon Frondi quand même. Alors
00:22:13 euh, honorable Jean-Simon
00:22:15 Angola, il va rester dans
00:22:17 l'histoire jusqu'à date comme
00:22:19 le plus grand challenger du
00:22:20 présent pour le via de tous les
00:22:22 temps parce qu'on se souvient
00:22:23 de ce duel euh, onirique euh,
00:22:26 à couper euh, un un suspense à
00:22:28 couter, à couper au au couteau
00:22:30 avec euh, cette victoire qui
00:22:32 s'est jouée dans un mouchoir de
00:22:33 poche, je rappelle à deux
00:22:34 cent mille voix près, à deux
00:22:36 cent mille voix près, Nijon
00:22:37 Frondi aurait pu être présent à
00:22:38 la République de ce pays.
00:22:39 Évidemment, pour la première et
00:22:41 dernière fois, le pouvoir que
00:22:43 vous représentez a tremblé dans
00:22:45 ses fondations, a eu peur, a
00:22:48 senti passer le souffle de la
00:22:49 défaite. Ne serait-ce que pour
00:22:52 cela, vous ne l'oublierez
00:22:53 jamais. Tout à fait euh, le
00:22:57 chairman euh, Jean Frondi
00:23:00 a eu la chance de de la penser,
00:23:04 que je puisse lui rendre un
00:23:07 hommage et que je puisse saluer
00:23:09 sa mémoire. La mémoire d'un
00:23:11 homme politique exceptionnel,
00:23:14 la mémoire d'un très grand
00:23:16 patriote mais également la
00:23:18 mémoire d'un immense républicain
00:23:21 Frondi c'était un mélange euh,
00:23:23 de toutes ses qualités là. Et
00:23:25 c'est pour ça que vous avez dû
00:23:27 voir que depuis qu'il est mort,
00:23:29 il n'est pas habitué de l'ensemble
00:23:33 de la classe politique. Ce sont
00:23:35 des qualités exceptionnelles de
00:23:38 l'homme. Mais les qualités
00:23:40 exceptionnelles de l'homme ont
00:23:42 surtout rejailli grâce aux
00:23:44 circonstances exceptionnelles
00:23:47 qui ont été celles qui lui ont
00:23:50 permis d'arriver à l'Olympe.
00:23:52 Souvenez-vous que le président
00:23:58 Macron avec l'ouverture
00:24:01 démocratique, avec l'avènement
00:24:04 du multipartisme, ouvre une
00:24:07 vanne. Et cette vanne euh,
00:24:10 c'est cette vanne de cette
00:24:12 génération totalement en rupture
00:24:15 avec les pratiques du parti
00:24:17 unique. Cette vanne est
00:24:21 également ouverte grâce à
00:24:24 l'immobilisme des élites
00:24:27 politiques. Les élites politiques
00:24:29 euh, le président Bedigui l'a
00:24:31 bien expliqué, le professeur aussi,
00:24:33 les élites politiques sont loin
00:24:35 du peuple. Et vous voyez que
00:24:38 ce slogan là, le point levé,
00:24:42 power, tout le monde s'y
00:24:46 retrouve, surtout le petit
00:24:47 peuple. Tout à fait. Il devient
00:24:49 donc un peu à sa manière de
00:24:51 père du petit peuple. Moi j'ai
00:24:54 vu des des milliers d'étudiants
00:24:57 qui justement ne voulaient plus
00:24:59 entendre parler de cette classe
00:25:01 politique qui n'est pas, n'était
00:25:02 pas si con non plus que ça. Mais
00:25:03 qui était loin des populations.
00:25:06 Tout à fait. Vous savez qu'il y a
00:25:08 des gens, des personnes qui ont
00:25:09 été ici aux affaires, qui n'ont
00:25:11 presque jamais rencontré euh,
00:25:13 l'habitant d'Ongoloul ou de de
00:25:16 Mokolo, encore moins le
00:25:17 villageois d'Ongomjab ou de
00:25:19 Ngokmapubi. Ces gens-là vivaient
00:25:21 dans Ayia Onde et c'est cette
00:25:23 révolte-là qui fait que quand
00:25:27 John Frundy en quatre-vingt-dix
00:25:29 crée son parti, mais il est
00:25:30 totalement en état de grâce. Il
00:25:33 est en état de grâce et il
00:25:35 explose littéralement. Cette
00:25:38 base, ce cheminement-là va le
00:25:40 conduire en en en parlateur à
00:25:42 mille-neuf-cent-quatre-vingt-douze.
00:25:44 Mais je vais vous rappeler que
00:25:47 grand républicain il a été. Grand
00:25:50 républicain il a été parce que
00:25:52 je parle sous le contrôle de
00:25:54 ceux qui étaient là à la
00:25:56 tripartite. La tripartite pour
00:25:58 ceux qui ne se souviennent pas,
00:26:00 c'est cette réunion qui a réuni à
00:26:03 la fois le pouvoir politique, la
00:26:07 société civile, mais également
00:26:11 les partis, le pouvoir politique,
00:26:14 la société civile, mais également
00:26:16 les partis politiques de le
00:26:18 nouvellement constitué. Tout à
00:26:20 fait. Et lors de cette tripartite,
00:26:23 souvenez-vous qu'un des enjeux de
00:26:25 la tripartite pour le clan John
00:26:31 Frumdy, qui était en cela
00:26:33 accompagné par le cardinal
00:26:34 Christian Thomy, c'était le retour
00:26:36 à la constitution de 1961, c'est-à-dire
00:26:39 le retour au fédéralisme. C'était
00:26:42 vraiment une rupture absolument
00:26:43 incroyable. Il avait toutes ses
00:26:46 troupes qui voulaient avancer
00:26:49 vers cette solution. Et pendant la
00:26:53 tripartite, bien qu'il n'ait pas signé
00:26:55 les résolutions de la tripartite, il a
00:26:58 très très bien compris, grâce à son...
00:27:00 de manière très intelligente, le
00:27:03 pays était en ébullition, dans un
00:27:05 état quasi insurrectionnel, John
00:27:08 Frumdy a compris qu'il fallait aller
00:27:10 vers une solution qui soit une
00:27:11 solution de démocratie apaisée. Et
00:27:13 il a joué ce rôle jusqu'au bout,
00:27:16 se mettant à dos une partie de sa
00:27:19 propre organisation. Alors ça aussi
00:27:22 c'était l'homme politique, intelligent,
00:27:24 avec un leadership tout à fait
00:27:26 exceptionnel. Alors puisque vous avez
00:27:27 abordé la tripartite, je sens que le
00:27:30 président Bediébé en veut en dire un mot,
00:27:32 on va revenir, parce que c'était l'un des
00:27:34 acteurs de la tripartite. On a la chance
00:27:36 de vous avoir, vous êtes l'un des
00:27:39 témoins de cette histoire, l'un des
00:27:41 acteurs même de cette histoire politique
00:27:42 du Cameroun de ces années-là.
00:27:44 Aujourd'hui, mais on va permettre d'abord
00:27:46 au docteur Lipot d'intervenir. Je rappelle
00:27:49 quand même pour l'histoire les différents
00:27:51 résultats du président, du témoin Nidione
00:27:53 Fungi lors des différentes présidentielles.
00:27:55 On va le revoir en tableau. D'abord la
00:27:57 première, celle qu'il a révélée où
00:28:00 l'histoire du Cameroun a failli basculer,
00:28:03 le 11 octobre 1992, près de 36%
00:28:06 des voix, à trois points seulement du
00:28:10 président réélu Paul Biya, et puis il y a eu
00:28:12 le 11 octobre 2004 avec 17,4% des voix,
00:28:16 et puis sa dernière, le 9 octobre 2011
00:28:20 avec 10,71% des voix.
00:28:25 Nidione Fungi, c'était un patriote, on l'a
00:28:29 beaucoup entendu ces derniers jours
00:28:31 depuis son décès, c'était un patriote,
00:28:34 le directeur général de la CRT, Michel
00:28:37 Ndongo, dans une tribune hommage à
00:28:39 Nidione Fungi, a mis l'emphase sur cette
00:28:42 qualité, Fungi, patriote, Fungi, patriote,
00:28:45 avec une illustration, son refus de la
00:28:50 guerre civile en 1992, son refus de
00:28:54 s'allier à toutes sortes d'officines qui
00:28:56 voulaient le conduire par toutes les
00:28:59 voix au pouvoir, Nidione Fungi a déclaré
00:29:01 "je ne peux accepter d'accéder au pouvoir
00:29:03 en traversant le sang de mes compatriotes".
00:29:06 On a retrouvé ce Nidione Fungi patriote
00:29:09 à la faveur de la crise dite anglophone
00:29:12 lorsqu'il a été enlevé à deux reprises
00:29:14 par les séparatistes et qu'il a résisté
00:29:18 aux séparatistes qui voulaient que le
00:29:20 SIF devienne l'aile politique des
00:29:24 séparatistes. Nidione Fungi a refusé, lui
00:29:27 le fédéraliste dans l'âme, il a refusé
00:29:30 l'aventure séparatiste.
00:29:32 Voilà deux illustrations de son
00:29:33 patriotisme. Docteur Soselmeda, l'hypothèse.
00:29:37 Tout à fait, Nidione Fungi demeure
00:29:41 pronon et est un quinquagénaire comme moi,
00:29:44 une figure marquante de l'histoire
00:29:46 politique de Cameroun. Mais je dois dire
00:29:49 que ce monsieur était habité par un
00:29:52 haut sens de l'État. Quant au moins, c'est
00:29:55 qu'on a entendu parler.
00:29:58 Please. Mr. Chairman, Nidione Fungi. May the almighty God bless you.
00:30:05 There inside the heaven. Je dois vous dire
00:30:08 que ce monsieur a été le catalyseur de ma
00:30:12 culture politique de gauche. Des idées
00:30:15 progressistes, un sociodémocrate
00:30:18 accompli. Je vous dirais que je le
00:30:22 découvre de plus près quand je suis
00:30:24 jeune fonctionnaire et jeune journaliste
00:30:27 à SIA TV Nord Ouest à Bamenda. Je suis
00:30:30 reporter. C'était en 92. Et ce monsieur,
00:30:38 on parle tout simplement de son influence
00:30:40 au sein de de l'Union pour le changement.
00:30:44 Mais comment a-t-il pu s'imposer au sein
00:30:47 du SDF? Il y avait des personnalités
00:30:50 marquantes, des intellectuels, de haut vol,
00:30:52 des juristes confirmés comme Justice
00:30:56 Nyorwa Kai. Il réussit à s'imposer au
00:30:59 sein de cette classe intellectuelle et
00:31:02 culturelle du social-democratic front.
00:31:06 Ce n'était pas chose facile.
00:31:09 Lui le tout petit libraire de Bamenda.
00:31:13 Et je tiens à vous dire que l'une des
00:31:15 choses qui font sa particularité, qui
00:31:17 m'ont marqué, excusez-moi de vous le dire,
00:31:19 moi je l'ai toujours dit, moi j'ai voté
00:31:21 John Fundy en 92. Et pourtant j'étais
00:31:24 fonctionnaire. Que je demeure. Et je
00:31:28 tiens à vous dire que il m'a marqué
00:31:30 comment c'est que ce monsieur... Vous
00:31:32 travailliez déjà à la CRTV? Oui, en 92. Je vais
00:31:35 travailler comme fonctionnaire pour la
00:31:37 CRTV en 92. Je peux que vous dire la
00:31:40 vérité. Je tiens à vous dire que il
00:31:43 était habité par une sorte de charisme,
00:31:45 on l'a évoqué. Mais moi je n'ai pas
00:31:47 laissé de coffre. Le politiste, c'est
00:31:49 lorsqu'on aborde le coffre, le coffre
00:31:51 politique. Il avait en lui une sorte de
00:31:54 magnétisme que personne d'autre autour de
00:31:57 lui n'avait. Bien sûr on a parlé ici, vous
00:32:01 avez évoqué le marketing, la gestuelle,
00:32:04 la mimique. Regardez son visage. Lorsque
00:32:07 bras levés. Fundy était comme ça, il n'y avait
00:32:12 pas de sourire. C'était le geste grave, le
00:32:16 visage grave, la mimique elle-même
00:32:18 appropriée de façon naturelle. Donc il
00:32:21 était naturellement charismatique. Et
00:32:23 regardez le vestimentaire. Il a tout fait,
00:32:27 il est le tout premier à vendre la marque
00:32:29 du Cameroun d'un point de vue de
00:32:31 l'originalité. Avec son togore qu'il a
00:32:34 imposé. Oui, homme public, homme politique,
00:32:36 oui. Il l'impose et s'impose à tous. Au
00:32:38 départ, on dit mais c'est qui, pourquoi
00:32:41 s'habitient comme ça? Mais aujourd'hui,
00:32:44 même le sportif aux Jeux Olympiques,
00:32:47 souhaiterait chaque fois s'habiller comme
00:32:49 ça, y compris de toutes les disciplines
00:32:51 sportives. Et nous avons vu tous, chacun son
00:32:53 togore. Voilà. Désormais, tous autant que nous
00:32:55 sommes. Oui, oui. Et puis, qu'est-ce qui me
00:32:57 fascine, moi, jeune fonctionnaire et jeune
00:32:59 journaliste, fraîchement sorti d'ailleurs
00:33:02 euh, de l'Estic, je tiens à vous dire qu'il
00:33:06 avait une habitude personnelle. Aussi, euh,
00:33:10 ce monsieur même lorsqu'il vous parlait,
00:33:11 même journaliste pour une interview,
00:33:13 euh, ce n'était pas le genre qui vous
00:33:15 faisait un clin d'oeil, la plupart des
00:33:17 hommes politiques ont tendance à le faire,
00:33:18 hein. Clin d'oeil, comme pour dire euh,
00:33:20 essayer de m'amadouer, pouvoir m'adouer
00:33:22 les gens. Non, il restait zen, concentré
00:33:26 sur le sujet et sur ce qu'il allait dire.
00:33:28 Il était grave, mais séduisant.
00:33:30 Séduisant. C'est ce côté, justement,
00:33:33 merci prof, de gravité et séducteur.
00:33:37 Séducteur. Pas, pas essentiellement
00:33:40 auprès de la jeune féminine, y compris
00:33:43 auprès notamment des jeunes. Et autre
00:33:46 chose, regardez, toutes les classes
00:33:48 sociales confondues viennent vers lui.
00:33:51 Les classes populaires, les classes
00:33:53 moyennes inférieures, les classes
00:33:54 moyennes supérieures, les classes
00:33:57 élitaires. Tout le monde s'approche de
00:33:59 lui et on découvre cet homme qui fut
00:34:02 ditant, bon, les résultats le lisent,
00:34:04 c'est, c'est pas de polémique, battu
00:34:06 par Atili Atou au sein du parti unique,
00:34:08 il faut toujours le souligner, il y avait
00:34:09 qu'un seul parti au Cameroun. Tout à fait,
00:34:11 tout à fait. Voilà, et c'était d'ailleurs le
00:34:13 cas de revenir sur ce que le président
00:34:16 Bidjigui disait tout à l'heure, lorsqu'il a
00:34:17 prononcé le nom d'un parti et il a dit
00:34:19 Baméliké, non, c'est que dans les années 50,
00:34:21 les partis politiques et associations
00:34:23 portaient les noms des tribus. Il y avait
00:34:26 plusieurs dizaines, hein. Il y avait quoi,
00:34:28 ceci, de la Saranga Maritim, il y avait
00:34:30 ceci, du Noun, il y avait ceci, Baméliké,
00:34:33 oui, des associations politiques, dans les
00:34:35 années 50. Voilà. C'est l'UPC qui était
00:34:37 le premier parti politique en tant que
00:34:38 tel à avoir une avergure nationale.
00:34:40 Donc, Fondi, donc, vient, et le fait
00:34:43 passablement au départ, et puis
00:34:46 définitivement oublié, l'eucharisme des
00:34:51 nationalistes, des leaders, et il les
00:34:54 accompagne d'ailleurs, puisqu'en réalité,
00:34:56 il est de gauche comme la plupart, comme
00:34:57 les UPC, le social-libéralisme, et c'est
00:35:01 lui qui, en réalité, catalyse, je l'ai
00:35:04 déjà pu dire, en réalité, ma véritable
00:35:06 culture politique d'homme de gauche, pour
00:35:09 dire, ben voilà, quelqu'un qui défend des
00:35:11 idées progressistes, et il y est resté.
00:35:13 J'aurais pu vous demander pourquoi après
00:35:15 vous n'avez pas pris votre carte du SIF,
00:35:16 bon, mais ça c'est une autre histoire.
00:35:18 Non, je peux toujours y répondre. En fait, en fait,
00:35:20 vous savez, un jeune, ça observe toujours
00:35:23 beaucoup, longtemps, ouais, surtout lorsqu'on a
00:35:25 beaucoup de lectures, beaucoup de rencontres,
00:35:27 et tout ça à la fois, très tôt, on a
00:35:30 commencé un peu à avoir des dissensions,
00:35:32 en réalité, on a toujours, tout jeune, et
00:35:36 même moins jeune, a tendance à ne parler
00:35:38 là où il y a toujours des conflits. Absolument.
00:35:40 Parce que le seul fait de se ranger, d'aller
00:35:42 vers monsieur A ou monsieur B, ça crée des
00:35:45 inimitiers terribles, alors que vous n'y
00:35:47 songiez pas du tout. En fait, c'est l'une des
00:35:49 causes, très tôt, après 92, bien entendu, on
00:35:52 a commencé à avoir des gens qui écrivaient des livres, des
00:35:54 dissensions. On va revenir sur ces
00:35:56 dissensions. Président Bédigui, je reviens à
00:35:58 vous, je transite par le professeur
00:36:00 Ouian, parce que, alors, on a parlé des
00:36:03 grandes figures historiques,
00:36:04 Ruben Umiobé, alors je me dois demander au professeur Ouian,
00:36:09 où est-ce qu'on va classer Nidjone Fondi? Dans
00:36:11 cette lignée des grandes figures de
00:36:13 l'histoire politique du Cameroun, on peut
00:36:16 remonter à Adwala Mangabel, à Martin
00:36:20 Paul Samba, à 1900, à la fin des années
00:36:24 800, début des années 1900, et puis donc,
00:36:28 à l'ère de la guerre pour l'indépendance,
00:36:31 à Umiobé, à Belkingué, à Moumier, à Fontia, à
00:36:37 Idio... Où est-ce qu'on va classer Fondi? Il va
00:36:39 rentrer dans cette lignée des grandes
00:36:41 figures de l'histoire du Cameroun, qui
00:36:44 ont leur place dans le panthéon du
00:36:46 Cameroun, si on en a...
00:36:48 Mais je pense que le combat de Nidjone
00:36:50 Fondi a toujours été l'indépendance, la
00:36:55 vraie indépendance du Cameroun. Lorsque
00:36:59 quelqu'un dit "Power to the people",
00:37:01 lorsque c'est son slogan de campagne,
00:37:04 lorsque c'est à partir de cette simple...
00:37:08 Ce n'est même pas une phrase, de ces
00:37:10 quelques mots qu'il construit son
00:37:12 projet de société. Pouvoir au peuple. Quel
00:37:15 peuple? Le peuple camerounais. Si le
00:37:17 peuple camerounais est souverain, s'il est
00:37:21 souverain, il décidera de sa
00:37:25 destinée. Je voulais, au-delà de cela,
00:37:27 quand même rappeler une chose. Je disais
00:37:29 tout à l'heure que Nidjone Fondi était
00:37:32 un doué, sinon un surdoué de la politique.
00:37:35 Max Weber a théorisé sur la
00:37:39 légitimité. Il a parlé de la légitimité
00:37:42 légale-rationnelle. Il a parlé de la
00:37:45 légitimité traditionnelle. Il a parlé
00:37:49 aussi de la légitimité charismatique.
00:37:52 Nidjone Fondi, pour ceux qui ne savent
00:37:55 pas ce que signifie la légitimité
00:37:58 charismatique, est l'exemple pratique,
00:38:05 symbolique et fort de ce que signifie la
00:38:09 légitimité charismatique. C'est pour cela
00:38:12 que, comme mon collègue l'a dit, il a pu
00:38:14 s'imposer d'abord au Social Democratic
00:38:16 Front et au niveau national. Parce que
00:38:19 là, c'est simplement au niveau partisan
00:38:21 qu'il fallait d'abord s'imposer. Ce n'était
00:38:23 pas facile. Vous savez, nos compatriotes
00:38:25 d'expression anglaise, les anglophones du
00:38:27 Cameroun, il y a de très éminents juristes
00:38:30 et politistes là-bas. Pour s'imposer dans
00:38:33 une formation politique qui compte de
00:38:35 tels intellectuels, de telles figures, il
00:38:38 faut être très fort. Ce que je voulais
00:38:40 vous dire pour finir, c'est que c'est très
00:38:42 important. On n'invente pas le charisme.
00:38:45 On est charismatique. On peut travailler
00:38:48 son charisme avec un certain nombre
00:38:50 d'experts, avec un certain nombre de
00:38:52 spécialistes. Ni John Frundy était donc le
00:38:54 prototype de la légitimité charismatique.
00:38:58 Et les autres leaders de l'opposition,
00:39:01 qui s'essayent, tant bien que mal,
00:39:04 aujourd'hui, comprennent bien que le
00:39:07 charisme, ce n'est pas quelque chose que
00:39:10 l'on acquiert du jour au lendemain. Et il
00:39:13 y a donc ce déficit de charisme chez
00:39:16 beaucoup de politiques camerounais de
00:39:19 l'opposition. Suivez encore très bien mon
00:39:21 regard. On va reparler, on va reparler. Et
00:39:23 puisque vous parlez de sa capacité à
00:39:26 s'imposer au Saint-Jean-XVIe, on va rappeler
00:39:28 pour l'histoire également les noms des
00:39:30 douze founding fathers du XVIIe, on va le
00:39:32 voir en tableau. Ni John Frundy, bien sûr,
00:39:35 le professeur Siga Asanga, enseignant de
00:39:37 littérature à l'Université de Yaoundé,
00:39:40 Nyo Wakai, magistrat, conseiller à la
00:39:42 Cours suprême, Vincent Foko, inspecteur
00:39:45 des impôts, professeur Clément Gwassiri,
00:39:47 enseignant de droit à l'Université de
00:39:48 Yaoundé, Albert Moukong qu'on ne présente
00:39:51 plus, le professeur Carlson Anyangwe,
00:39:54 enseignant de droit à l'Université, James
00:39:57 Mba, opérateur économique, Aloysius
00:39:59 Clébeau, opérateur économique, Alfred
00:40:01 Teffo, enseignant à l'école normale
00:40:02 supérieure de Bambilly et puis Diem
00:40:05 Mouakou, Ta Zakarias. Ce sont les douze
00:40:07 founding fathers. Vous confirmez ce que je
00:40:09 disais tout à l'heure. Tout à fait. Et c'est
00:40:11 que mon collègue justement a dit, le prof vient
00:40:13 de dire. Tout à fait. S'imposer parmi
00:40:15 toutes ces personnalités, il faut que
00:40:17 l'on s'impose. Il faut être un homme
00:40:19 exceptionnel. Exceptionnel. Alors, comment
00:40:22 parler du sacré parcours de cet animal
00:40:25 politique sans évoquer la séquence du
00:40:27 boycott des élections législatives du
00:40:29 premier mars 1992. Président Bedigui,
00:40:33 Siffron Diavesu. Siffron Diavesu aurait-il
00:40:36 boycotté ces élections législatives de
00:40:38 mars 1992? Il avait déjà refusé de
00:40:41 signer les accords de la TUE Parti à la
00:40:43 toute dernière minute puisque c'est pas
00:40:46 l'objet de l'émission. Il y avait la TUE
00:40:48 Parti, il y avait une vraie TUE Parti au
00:40:50 sein de laquelle vous avez joué un grand rôle
00:40:52 qui s'est déroulé en réalité à l'hôtel
00:40:54 Montfébé. Il y a eu toute dernière
00:40:56 tractation, le dernier jour la la la
00:40:58 signature en matinée, la cérémonie de
00:41:00 signature était prévue en mi-journée,
00:41:02 finalement a été reportée l'après-midi.
00:41:04 Nijon Fungi, il avait voulu dans le cortège
00:41:06 qui s'ébranle de l'hôtel Montfébé pour
00:41:08 le palais des congrès, arrivés au
00:41:10 carrefour du Romport Bastos, il
00:41:12 tourne, il s'en va, il rentre à
00:41:14 Bamenda, il ne va pas sier les accords
00:41:16 de la tripartite et logiquement, est-ce
00:41:20 de manière logique qu'il va boycotter
00:41:22 les élections du 1er mars 1992 qui vont
00:41:24 constituer le regret éternel pour le
00:41:27 SDF? Je pense que
00:41:31 John Fungi c'était d'abord un animal
00:41:35 politique au sens de
00:41:39 de l'intuition, c'est-à-dire il ne les
00:41:44 décisions ou les options politiques
00:41:46 qu'il prenait étaient difficilement
00:41:49 rationalisables. Quand vous voyez
00:41:52 prenez une direction, ce n'était pas
00:41:55 sur la base d'un, ça ne semblait pas
00:41:58 être sur la base d'une logique bien
00:42:00 établie. C'était l'instant politique. C'était
00:42:02 une espèce d'instant politique.
00:42:04 Qui l'animait et il suivait, il suivait
00:42:06 son instant. Et cela l'a servi mais cela
00:42:11 l'a aussi desservi. Quand je prends
00:42:14 par exemple, ce boycott des élections
00:42:17 législatives, moi j'ai eu à discuter à
00:42:21 l'époque avec certains de ses proches
00:42:24 et ça c'était vraiment sa vision à
00:42:29 lui, sa décision de ne pas aller aux
00:42:31 élections législatives.
00:42:33 Et il faut dire que le parcours du
00:42:40 Cameroun sur la voie de la démocratie
00:42:42 en cette circonstance a quand même
00:42:47 subi, je pourrais dire...
00:42:51 Ça aurait été une autre histoire.
00:42:53 Si le RDF est allé aux élections législatives, je rappelle qu'à
00:42:56 la fin, à l'absence du RDF, le
00:42:59 RDPC ne va avoir qu'une majorité
00:43:01 législative, 88 sièges, le NDP 68 sièges,
00:43:04 le PC 18 sièges, le MDR 6 sièges et
00:43:07 l'histoire, tout le monde la connaît. Le RDPC va être
00:43:09 obligé de signer une alliance avec le MDR
00:43:11 pour avoir... Mieux, mieux, mieux.
00:43:14 Si on additionne le position à majorité.
00:43:16 Non, non, non, parce que si vous
00:43:18 plaignez la répartition des voix, non, des députés
00:43:24 que le RDPC a eues, ils ont fait le
00:43:27 plein dans le nord-ouest, dans le
00:43:30 sud-ouest, dans le nord-ouest surtout. Et si
00:43:33 vous avez participé à cette question-là,
00:43:35 les 40, c'était 40, c'était...
00:43:39 Une vingtaine dans le nord-ouest et une quinzaine dans le sud-ouest.
00:43:42 Dans le sud-ouest. Alors vous voyez, ça veut dire
00:43:45 que le RDPC se retrouvait avec une
00:43:47 vingtaine de voix en moins.
00:43:49 Plus d'une vingtaine même.
00:43:51 Vraiment dans la pire des hypothèses.
00:43:53 Et ça a changé complètement la configuration
00:43:56 politique du pays. De la scène politique du pays.
00:43:59 Et là, moi j'ai toujours estimé que
00:44:02 cela avait été...
00:44:05 C'était une stratégie...
00:44:07 Ça a été une stratégie vraiment questionnable.
00:44:09 Mais, Frou, quand il avait sa vision
00:44:13 des choses, qui était basée sur l'instinct,
00:44:16 il y allait. Et vraiment, vous le suiviez,
00:44:19 moi je dis, ces militants le suivaient,
00:44:22 un peu comme ça, à la veuglette.
00:44:24 Il n'arrivait pas à se démarquer de lui.
00:44:29 Ça c'était quelque chose d'assez...
00:44:31 C'était un animal politique qui fonctionnait à l'instinct.
00:44:34 Très peu de rationalité dans sa démarche.
00:44:36 Il faudrait seulement attendre quels étaient les résultats.
00:44:39 Et le problème également, c'est que
00:44:41 il avait une très faible capacité
00:44:46 à la négociation.
00:44:51 Très faible capacité à la négociation.
00:44:54 Et je pense que c'est un point qui était assez...
00:44:58 Qui laissait également...
00:45:03 Qui vous laissait un peu pantois, hein,
00:45:05 quand vous regardez. Parce que
00:45:07 nous autres, nous pensons que la politique,
00:45:09 c'est d'abord, c'est un jeu, mais c'est un jeu
00:45:11 où, à tout moment, il faut essayer de négocier
00:45:14 et de faire le meilleur parti.
00:45:16 Mais, Frou, avait une approche qui...
00:45:20 De rupture totale avec le pouvoir,
00:45:22 par rapport à Samuel Eboa, par exemple,
00:45:24 qui était l'un des leaders de la coordination,
00:45:26 qui était prompt à la négociation avec le pouvoir.
00:45:28 Peut-être parce que c'était un ancien...
00:45:30 Nous avons eu, en plusieurs occasions,
00:45:35 la possibilité d'organiser un certain nombre de choses,
00:45:39 mais il fallait être prêt à s'asseoir et à négocier.
00:45:43 Et à céder des choses.
00:45:45 Mais non, c'est la négociation.
00:45:47 Et si, je dois dire que,
00:45:50 si en certaines circonstances,
00:45:53 Frou avait joué le jeu de la négociation,
00:45:56 nous aurions pu ramasser sur le tapis vert
00:46:00 beaucoup plus que ce qu'on a obtenu.
00:46:06 Vous voulez dire un mot sur celle de Mars 1992,
00:46:09 qui, je le rappelle également pour l'histoire,
00:46:12 était très douloureuse pour les barons du RDPC,
00:46:15 notamment le secrétaire général du comité central du RDPC de l'époque,
00:46:18 le professeur Ebenezer Dioumouane,
00:46:20 qui avait été battu à Ayabassi,
00:46:22 le ministre de l'Éducation nationale de l'époque,
00:46:24 Joseph Mboui, qui avait été battu en Sénégal-Maritimes.
00:46:27 C'était presque un cataclysme pour le RDPC,
00:46:30 mais le SIF n'était pas parti,
00:46:32 et n'avait pas pu rappeler la mise.
00:46:35 Honorable Ngola.
00:46:37 Je voulais revenir sur les élections du 1er mars 1992.
00:46:42 Le boycott par le SDF de ces élections a été une erreur.
00:46:48 On a parlé de grandes qualités de cet homme,
00:46:52 mais je pense qu'en 1992,
00:46:56 le président Nijan Fungi s'était trompé.
00:47:00 Je suis porté de croire que
00:47:07 le chairman était un homme de compromis.
00:47:10 C'était un homme de compromis,
00:47:13 mais qui s'avait resté intraitable sur sa ligne idéologique.
00:47:17 Vous l'avez très bien dit tout à l'heure,
00:47:19 c'était un social-démocrate,
00:47:21 c'était quelqu'un qui était près du peuple,
00:47:23 mais c'est quelqu'un qui ne pouvait pas laisser franchir le pas.
00:47:27 C'est pour ça que chaque fois qu'on est arrivé vers des échis qui étaient en chaos,
00:47:33 il nous disait qu'il n'avait pas envie de traverser le centre des Kamoulins.
00:47:39 J'ai eu le grand honneur et le plaisir de rencontrer le président Nijan Fungi ces derniers temps, il y a deux ans.
00:47:47 J'ai été convié à son 80e anniversaire.
00:47:50 J'ai discuté avec lui, c'était un homme meurtri,
00:47:55 un homme fatigué,
00:47:57 un homme déçu,
00:48:00 qui ne comprenait pas
00:48:04 comment est-ce que le pays dans les régions du Nord-Ouest de l'USSR a pu basculer dans autant de violence.
00:48:10 C'est une grande déception.
00:48:13 Pour un homme comme Fungi,
00:48:17 j'avais discuté avec lui à son domicile,
00:48:21 ici au Maïaoundé.
00:48:24 Il déplorait profondément ce qui se vivait dans sa région.
00:48:28 Donc un homme de compromis,
00:48:30 mais qui ne voulait pas quitter un traité sur sa ligne idéologique.
00:48:36 Mais en même temps, qui a commis un certain nombre d'erreurs.
00:48:40 Parce qu'il est clair que quand un parti politique décide de ne pas aller à une élection,
00:48:46 c'est toujours une erreur. On ne doit pas perdre une occasion d'aller à une élection.
00:48:50 Et ça a été le cas.
00:48:52 Et ce boycott a tellement fait mal au SIF,
00:48:54 que c'est vrai qu'après il y a eu le boycott de la présidentielle 1997,
00:48:57 avec tous les autres partis politiques, avec l'UNDP,
00:49:01 dont vous étiez le premier vice-président à l'époque, avec l'UDC.
00:49:05 Mais par la suite, en 1999, au cours d'un congrès,
00:49:08 le SIF a pris l'engagement de ne plus jamais boycotter une élection,
00:49:12 d'aller à toutes les élections.
00:49:14 Engagement sage.
00:49:15 Ça c'est le SIF.
00:49:17 On aurait pu également parler, monsieur, de ses relations avec le pouvoir,
00:49:21 mais ce sera certainement à l'occasion d'une autre émission.
00:49:24 On aurait pu parler de la rencontre historique avec le président
00:49:27 via le 10 décembre 2010 à Bamenda, en marge du cinquantenaire des armées.
00:49:32 On aurait pu parler également de la plateforme de négociation avec le pouvoir,
00:49:37 en novembre 1997, parallèlement à l'UNDP du président Benzigui à l'époque,
00:49:44 négociée aussi avec le pouvoir.
00:49:46 L'UNDP va entrer au gouvernement.
00:49:48 Peut-être pourquoi le SIF n'est pas entré au gouvernement en ces années-là,
00:49:52 on en reparlera dans le cadre d'une autre émission.
00:49:55 Mais je voulais quand même rappeler pour l'histoire les négociateurs du SIF,
00:50:00 les plénipotentiaires du SIF, qui ont négocié avec l'UNDP en novembre 1997,
00:50:05 et c'est une négociation qu'ils n'ont donc pas aboutie.
00:50:08 Il y avait, on va le revoir, le Nyoakai, encore, le poussera Songani,
00:50:13 l'honorable Mbanda, Maïda Di Seydou, Maitre Kofélé Kale,
00:50:17 l'honorable Varys Foposi, et le docteur Samuel Tuenko,
00:50:21 c'était les plénipotentiaires du SIF qui ont négocié avec les plénipotentiaires du pouvoir,
00:50:28 et ils n'ont pas pu trouver un terrain d'entente.
00:50:31 Ça va faire l'objet d'une autre émission.
00:50:33 On ne va pas parler également des négociations avec...
00:50:36 Il y a quelque chose à dire.
00:50:38 On pourrait parler également des négociations avec l'UNDP,
00:50:42 mais vous n'êtes pas ici mandaté pour l'UNDP.
00:50:44 Permettez que nous nous reparlions de Senni John Fundi,
00:50:49 rappelé à Dieu le 12 juin,
00:50:51 et qui laisse une opposition cammonaise orpheline dans le solidaire historique,
00:50:55 une opposition face à ses erreurs,
00:50:58 qu'elle gagnait à corriger si elle rêve de remonter la pente.
00:51:02 Anthologie de trois décennies d'erreurs de l'opposition cammonaise,
00:51:06 voici le verbe adjim.
00:51:07 Merci. Oswaldo.
00:51:10 Avec le retour au multipartisme au début des années 90,
00:51:14 la scène cammonaise a vu émerger un champ politique très diversifié,
00:51:18 avec d'un côté le parti au pouvoir,
00:51:20 et de l'autre de nombreux partis d'opposition,
00:51:22 dont l'ambition était de renverser l'ordre régnant.
00:51:25 Les premiers pas hésitants de l'opposition cammonaise se font non sans peine,
00:51:29 même si certains relativisent.
00:51:31 C'est des cibles de la cammonaise,
00:51:33 et c'est ce qui fait que les cammonaises sont plus ou moins d'un tiers des partis au pouvoir.
00:51:37 C'est ce que certains relativisent.
00:51:39 C'est des erreurs de jeunesse,
00:51:41 c'est des erreurs qui appartiennent à toute démocratie naissante.
00:51:45 Ceux qui en parlent le mieux, ce sont les acteurs d'alors.
00:51:48 L'un d'entre eux, sous le couvert de l'anonymat,
00:51:50 dénonce ce qu'il considère comme la pire des erreurs de l'opposition cammonaise.
00:51:54 La plus grosse erreur que nous avons commise,
00:51:57 c'est d'avoir laissé parti Samuel Eboa.
00:52:00 Si nous avions su le garder avec nous,
00:52:02 l'opposition cammonaise ne serait pas là où elle est.
00:52:05 Alors que le destin serait différent.
00:52:07 Nos erreurs ont continué avec l'appel à l'école morte.
00:52:10 C'est à ce moment que le président Paul Bianou a damé le pion,
00:52:13 avec l'une de ses phrases devenues célèbres.
00:52:15 La politique aux politiciens, l'école aux écoliers,
00:52:18 le boycott des élections, l'échec de la coalition ou encore,
00:52:22 l'impossibilité de l'opposition à s'entendre sur un candidat unique,
00:52:26 sont d'autres fautes.
00:52:27 Et c'est là le début d'une série d'erreurs,
00:52:29 qui vont littéralement fragiliser l'opposition cammonaise.
00:52:32 Dès la première élection, en mars 1992,
00:52:36 on va voir le Social Democratic Front décider de boycotter cette élection
00:52:42 avec des conséquences évidentes.
00:52:45 Autant des décisions controversées, aux conséquences parfois désastreuses.
00:52:49 La plus grande erreur, c'est la démobilisation politique.
00:52:52 Les acteurs politiques essayent d'encourager le peuple
00:52:57 à ne pas aller aux élections,
00:53:00 pour pouvoir démontrer que l'ordre régnant est inefficace.
00:53:05 Il s'agit là d'un ensemble d'opérations que l'on doit inscrire dans le registre des errements.
00:53:10 Des errements, pour ne pas dire des égarements,
00:53:13 même l'opposition qui était un peu désemparée face à une réalité,
00:53:17 à une adversité politique,
00:53:18 elle n'a pas été capable de comprendre que
00:53:20 on ne va pas à une compétition de football
00:53:22 où l'une des équipes a lavare tous les officiels du match à son avantage.
00:53:27 Trente ans plus tard, beaucoup ne semblent pas toujours avoir appris des leçons du passé.
00:53:31 On va voir comment l'opposition qui avait pourtant engagé une dynamique de convergence
00:53:37 va en 2004 ne pas être en mesure finalement de présenter un candidat de convergence.
00:53:45 On peut considérer comme des erreurs le fait que par exemple
00:53:51 certaines formations politiques telles que le mouvement pour la renaissance du Cameroun
00:53:56 n'ait pas participé au grand dialogue national.
00:54:01 Si au bout de trois décennies on peut légitimement penser à une maturité,
00:54:05 il faut croire au regard des erreurs commises jusqu'ici
00:54:07 qu'il faudra encore plus de temps à l'opposition camerounaise pour l'atteindre,
00:54:10 à moins qu'elle ne fasse son autocritique sans complaisance, et ce dès maintenant.
00:54:25 Dans cette deuxième partie de cette édition de C'est Politique,
00:54:29 nous devrions retrouver l'honorable Marlise Tong Dua Label en direct de Douala,
00:54:35 en duplex avec nous, et elle pourrait intervenir à tout moment.
00:54:40 Première question au président Bedigi.
00:54:43 Est-ce qu'il vous arrive d'envisager d'organiser des états généraux de l'opposition
00:54:49 pour revisiter ce chemin parcouru et tirer toutes les leçons des erreurs qui ont pu être commises?
00:54:58 Je ne pense pas qu'on doit parler des erreurs de l'opposition
00:55:05 quand on analyse la scène politique ou les dynamiques politiques de notre pays.
00:55:11 Parce que...
00:55:13 Vous prenez à rebours notre thèse?
00:55:15 Oui, c'est ça justement. Parce qu'il y a un débat que nous devons accepter d'engager,
00:55:24 le débat sur la nature même de la démocratie qu'on voit être mise en œuvre dans notre pays.
00:55:38 Parce que si on ne crève pas l'abcès de ce point-là, laquelle démocratie nous avons au Cameroun,
00:55:50 aller ensuite plutôt parler des états généraux de l'opposition,
00:55:57 je pense que ce serait sauter une étape importante.
00:56:00 Et de mon point de vue, le vrai problème que nous avons au Cameroun à l'heure actuelle,
00:56:05 il faut commencer par cela, c'est l'entendement de la démocratie dans notre pays.
00:56:11 Je pense qu'il y a deux manières de comprendre la démocratie ou de la voir pratiquée dans notre pays.
00:56:19 La démocratie en tant que procédure et la démocratie en tant que culture.
00:56:26 Il y a des gens qui, et je suis tenté de le penser,
00:56:32 je pense que le régime, tout au moins le pouvoir en place au Cameroun,
00:56:40 vit ou instaure une démocratie en tant que procédure.
00:56:45 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on considère qu'on a organisé l'élection,
00:56:50 on a inscrit sur les listes des électeurs là ce qu'on a bien voulu inscrire,
00:56:54 c'est que la démocratie s'arrête à cela.
00:56:58 Alors qu'il y a une autre vision de la démocratie, la démocratie en tant que culture,
00:57:05 qui a des exigences, des exigences de probité, des exigences d'esprit républicain,
00:57:14 des exigences de respect des partenaires politiques.
00:57:19 Et enfin, des exigences de respect de ce qu'on peut appeler le pacte républicain.
00:57:25 Parce que le pacte républicain c'est quoi ?
00:57:28 C'est qu'au-delà des élections, on s'assoit autour d'une table,
00:57:32 on dit voici ce qu'on veut pour notre pays, on est d'accord dessus, on le respecte.
00:57:37 Mais quand on est sur une scène politique où on privilégie les procédures
00:57:41 et que tout ce qui est le côté culture, démocratique, on le met de côté,
00:57:46 notamment en regardant l'opposition s'engager sur une voie,
00:57:52 on croit qu'elle a atteint un résultat, mais on assiste ensuite à un rétro-pédalage.
00:57:58 Je ne veux pas beaucoup entrer là-dedans. On assiste plutôt à un rétro-pédalage.
00:58:03 Mais vous comprenez qu'à la fin, les électeurs se disent qu'au fond, ces gens ont dit que...
00:58:12 Non, à qui la faute ?
00:58:14 Ce processus que vous décrivez, à qui la faute ?
00:58:19 Moi, je pourrais poser la question, qui est l'auteur des abus ?
00:58:24 Parce qu'il y a une question d'abus, il y a une question d'abus politiques,
00:58:28 notamment des abus de pouvoir, qui font qu'on s'entend sur un point,
00:58:33 au lieu d'avancer ou de maintenir ce que l'on a décidé ensemble.
00:58:37 Moi, je vous donne un exemple, deux exemples rapidement.
00:58:41 J'ai participé à une négociation, une plateforme qui s'est faite entre un parti au pouvoir et un parti de l'opposition.
00:58:54 On a arrêté un certain nombre de points qui devaient être mis en oeuvre,
00:59:00 mais ça n'a jamais été mis en oeuvre.
00:59:04 Et qu'est-ce que vous avez fait ? Vous êtes resté dans cette coalition ?
00:59:07 Non.
00:59:08 Ce parti politique-là est resté dans cette coalition ?
00:59:11 Vous devez vous en prendre à qui ?
00:59:13 Non.
00:59:14 Donc vous n'avez pas dénoncé la coalition ? Vous me contentez de ce que l'on vous fait ?
00:59:18 Non, moi, ce que je dis, nous avons dénoncé ce fait-là.
00:59:25 Oui, oui, oui.
00:59:26 Attention, on a signé un papier.
00:59:27 Vous, président Benzigui, mais les autres se sont restés ?
00:59:30 C'est complète dans cette coalition ?
00:59:33 Et donc, vous n'allez pas accuser votre partenaire uniquement ?
00:59:37 Non, non, non.
00:59:38 On est justement au cœur de notre problématique, président Benzigui.
00:59:40 Et vous avez justement pris par l'autre bout de penser que ce sont les partenaires
00:59:46 qui ne respectent pas toujours la parole donnée, qui sont dans un formalisme.
00:59:50 Mais nous, nous pensons, dans la problématique de cette émission,
00:59:53 que l'opposition également doit faire son homework.
00:59:55 Et quand on analyse de près, on constate qu'il y a quand même un certain nombre de problèmes
01:00:00 au sein de l'opposition cameroonaise.
01:00:02 On en a identifié quelques-uns.
01:00:04 L'un des chapitres que j'aimerais ouvrir, c'est le problème du management.
01:00:08 Il y a quand même un management erratique.
01:00:11 Il y a une crise de management, docteur Sosten-Médard-Lippot.
01:00:14 Oui, c'est évident.
01:00:15 C'est observé aujourd'hui.
01:00:17 Il y a des crises de management politique.
01:00:21 Je le dis à la fois en tant que théoricien et en tant que praticien de la politique.
01:00:28 Je viens de passer une douzaine d'années pratiquement au sein d'un parti politique.
01:00:33 C'était d'ailleurs le premier parti politique auquel j'ai adhéré.
01:00:37 Je n'avais jamais adhéré à un parti politique auparavant.
01:00:40 Et j'en suis reparti.
01:00:43 Je tiens à vous dire que le management est l'une des causes majeures de cela.
01:00:50 Dans la plupart des partis politiques de l'opposition,
01:00:54 le management est à la fois autocratique et chaotique.
01:01:01 Autocratique parce que...
01:01:03 Vous paisez bien vos mots ?
01:01:05 Je paise bien mes mots.
01:01:07 J'ai vécu cela. J'ai observé cela.
01:01:11 Vous pensez que c'est normal que, même si vous êtes chef de quartier,
01:01:14 que vous passez trois ans ou deux ans sans consulter votre conseiller ?
01:01:19 Et quand votre conseiller vient vers vous, ce n'est pas votre problème ?
01:01:23 Non, ça ne tient pas du tout.
01:01:25 Il y a pourquoi.
01:01:27 Un conseiller, ce n'est pas pour inaugurer les chrysanthèmes.
01:01:30 C'est pour observer, analyser, proposer et surtout imprimer une dynamique.
01:01:38 Et c'est pourquoi, avec une petite permission,
01:01:41 je souhaiterais revenir à cela par rapport à Frondier.
01:01:44 Je me demande bien si Frondier avait des conseillers politiques.
01:01:47 Je dis bien politiques.
01:01:49 Vrai à l'époque, en 92.
01:01:51 Parce qu'il y a eu erreur.
01:01:53 Franchement, c'est après qu'on observe qu'il y a eu erreur.
01:01:56 Par rapport aux législatives.
01:01:59 Mais je voudrais aussi qu'on relativise.
01:02:01 C'est une parenthèse peut-être un peu longue, excusez-moi.
01:02:04 Ça fait partie du management toujours.
01:02:07 Qu'on relativise un peu sa prise de décision en tant que manager politique.
01:02:11 Parce qu'observez bien le taux de participation ou de boycott à l'époque.
01:02:15 Il n'était pas fameux.
01:02:17 C'est au nord-ouest et au sud-ouest où ça a été, abonnement suivi,
01:02:19 et quelque part dans la ville de Douala.
01:02:21 Ailleurs, ce n'était pas tout à fait cela.
01:02:24 Et puis, il faut voir, quelque part, il y a un problème.
01:02:28 Est-ce qu'il n'a pas été guidé par la branche dure de son parti ?
01:02:33 Et que les conseillers politiques, c'est ce que nous appelons également les islamistes.
01:02:38 Parce que, vous savez, il faut savoir,
01:02:41 dans un parti, une association, même du village,
01:02:45 il y a des pour et des contre.
01:02:47 Vous appartenez à la même famille biologique.
01:02:49 Il y a les modérés, les radicaux, l'aile dure.
01:02:52 La prise de décision finale incombe au leader.
01:02:57 Il était un bon leader, mais c'est seulement qu'il a été pris de court
01:03:01 par le fait qu'il n'avait pas de véritable conseil politique.
01:03:04 Ou si, il en avait !
01:03:06 En réalité, c'était des gens qui étaient eux-mêmes,
01:03:09 ne l'oublions pas, ne l'oublions pas,
01:03:12 qui subissaient des effets post-traumatiques.
01:03:15 Ne l'oublions jamais.
01:03:18 Vous savez, il y a eu des morts, lorsqu'on est sous l'ISDF.
01:03:22 Il y a eu des morts à Bamenda.
01:03:24 Et puis, il y a eu de la répression.
01:03:26 Ne l'oublions jamais.
01:03:28 Pour revenir à cela, l'autocratie aujourd'hui...
01:03:31 Je vais vous dire une chose.
01:03:33 On ne peut pas être dans un parti
01:03:35 où le chef du parti
01:03:38 réunit juste ceux qui lui disent oui, oui, oui, tout le temps.
01:03:42 Non !
01:03:43 Là, on ne parle plus de frondilles.
01:03:45 On ne parle plus de frondilles.
01:03:47 Nous sommes maintenant dans les généralités.
01:03:49 Je parle du cas que j'ai vécu dans un parti où j'étais.
01:03:52 Effectivement.
01:03:53 Ce n'est pas la contradiction.
01:03:55 Ou un chef grandit du matin au soir dans une réunion
01:03:58 où il y a ses collaborateurs.
01:04:01 Encore que ce sont des partenaires.
01:04:03 Je vous dis par exemple que le OMRC,
01:04:06 dont je suis co-fondateur, membre fondateur,
01:04:08 au départ, nous avons attelé une vingtaine de réunions.
01:04:11 On ne savait même pas qui serait le président de ce parti.
01:04:14 Celui qui est devenu président par la suite
01:04:16 est venu aux deux ou trois dernières réunions.
01:04:18 Ça aurait pu être M. X, Mme Y,
01:04:21 M. Z, ou M. Z.
01:04:24 Moi-même, j'en sais qui sont les créateurs sociaux
01:04:27 qui sont en train d'être très injurieux.
01:04:30 Je reviens justement sur ce thème.
01:04:32 Quelqu'un a dit récemment qu'il fallait que
01:04:35 les chefs de partis maîtrisent leur foupe.
01:04:38 Il parlait comme un soldat.
01:04:40 Je suis fils de soldat moi.
01:04:42 Oui, on ne peut pas tolérer
01:04:45 que des conseillers d'un président d'un parti,
01:04:49 des secrétaires nationaux aillent sur tous les réseaux sociaux,
01:04:52 Facebook, et insultent un membre fondateur,
01:04:55 un founding father,
01:04:57 l'injurier, le traiter de tous les noms d'oiseaux,
01:05:00 même lorsqu'il a démissionné,
01:05:02 et le manager en chef ne dit rien du tout,
01:05:06 même par un communiqué anodin.
01:05:08 C'est une faute managériale.
01:05:11 C'est ce que, quelque part aussi,
01:05:13 Peter Drucker appelle un tueur de veuve.
01:05:16 Vous tuez la veuve.
01:05:18 Il a entendu même le tuer d'une veuve.
01:05:20 Peter Drucker qui est le champion,
01:05:22 c'est lui qui a créé le management moderne.
01:05:24 C'est ce qu'il appelle un tueur de veuve.
01:05:26 Vous tuez la veuve. Et pourquoi vous la tuez?
01:05:28 Voilà donc une situation, par exemple,
01:05:30 qui est désastreuse.
01:05:32 Le côté chaotique, c'est lequel?
01:05:34 Aucun bilan.
01:05:36 Oui.
01:05:38 Vous faites un exercice, une année,
01:05:40 aucun bilan, ni au niveau local, ni au niveau national,
01:05:43 nulle part.
01:05:44 De quoi? Bilan politique ou bilan financier?
01:05:46 Bilan politique, bilan financier.
01:05:48 Ah oui, ça intéresse les gens,
01:05:50 y compris ceux qui contribuent.
01:05:52 Vous savez, il y a des bienfaiteurs.
01:05:54 Un parti politique, c'est des adhérents,
01:05:56 c'est des militants, c'est des sympathisants.
01:05:58 Il y a des bienfaiteurs, il y a des gens
01:06:00 qui attendent aussi un changement.
01:06:02 Beaucoup sont parfois proches du pouvoir, s'il vous plaît.
01:06:04 Ah bon? Oui. Je sais de quoi je parle.
01:06:06 Il y a des gens qui estiment
01:06:08 qu'il faille aider tout le monde,
01:06:10 parce que c'est la famille Cameroun,
01:06:12 et qui peuvent être de l'autre côté,
01:06:14 mais aider pour le financement.
01:06:16 C'est aussi la prise de décision.
01:06:18 Je vais vous donner un exemple.
01:06:20 Tout à l'heure, on a parlé des élections.
01:06:22 Le 92 avait fronté, c'est pourquoi je voulais
01:06:24 que vous me permettez de faire un pont.
01:06:26 On vous dit qu'en 2020,
01:06:28 un parti politique a décidé
01:06:30 qu'il y ait un boycott.
01:06:32 Et on vous signale, vous savez,
01:06:34 moi j'étais en ce moment là,
01:06:36 j'étais à la communauté urbaine de Yaoundé.
01:06:38 Je suis né à Yaoundé, il n'y avait pas de commune.
01:06:40 Il n'y avait qu'une seule commune,
01:06:42 la commune de Yaoundé,
01:06:44 sous l'égide du premier maire noir de la ville.
01:06:46 C'est pourquoi mon adresse de naissance
01:06:48 se trouve plutôt dans la communauté urbaine,
01:06:50 et non dans aucune commune de Yaoundé.
01:06:52 J'étais ce jour là en train de retirer
01:06:54 mon extrait du casier judiciaire,
01:06:56 où justement, depuis deux semaines,
01:06:58 on ne me le remettait pas.
01:07:00 Vous voyez donc, c'est une chose
01:07:02 qui concerne l'administration,
01:07:04 avec ses manquements.
01:07:06 C'est quand je rentre de là au siège,
01:07:08 qu'on me dit que tout est annulé.
01:07:10 Est-ce que c'est sérieux, s'il vous plaît?
01:07:12 Ce n'est pas sérieux.
01:07:14 Même de façon verbale,
01:07:16 "président Bédigui,
01:07:18 vous dirigez un parti,
01:07:20 avec qui avez-vous créé ce parti?"
01:07:22 Même de façon secrète,
01:07:24 "qu'est-ce que je suis allé faire?"
01:07:26 C'est sûr que le délégué du gouvernement
01:07:28 de l'époque,
01:07:30 le président de la région,
01:07:32 il m'avait vu ce jour là,
01:07:34 je l'avais vu sur le balcon,
01:07:36 il m'avait vu ce jour là.
01:07:38 Je me suis dit, il faut que je me rende avant moi.
01:07:40 Parce que j'attendais qu'on me remette ma pièce,
01:07:42 on me l'a remise, et je me suis rendu
01:07:44 du côté de Odia.
01:07:46 Odia, dont tout le monde le sait,
01:07:48 qui est le siège d'un parti politique,
01:07:50 dont personne ne sait à qui ça appartient,
01:07:52 qui paie le loyer,
01:07:54 et combien ça coûte.
01:07:56 C'est les charges des militants et sympathisants.
01:07:58 Vous étiez candidat où?
01:08:00 Oui, à Yaoundé, pour Challenger.
01:08:02 C'était une municipale ou une législative?
01:08:04 Législative.
01:08:06 Vous savez que c'est deux élections,
01:08:08 mais depuis quelques années,
01:08:10 c'est le même jour.
01:08:12 Tout à fait.
01:08:14 Le management, voyez-vous,
01:08:16 si vous pouvez, avec votre permission.
01:08:18 Oui, vraiment, parce qu'on a l'habitude
01:08:20 d'avoir un respect pour le management.
01:08:22 Récemment, à Yaoundé,
01:08:24 des élections régionales se passent.
01:08:26 Un jeune cadre du parti
01:08:30 qui était là avec nous,
01:08:32 il était en chance pour un premier régime à l'époque.
01:08:34 Il a fait Marrakech.
01:08:36 Et là, il est candidat
01:08:38 et il est bien parti pour gagner.
01:08:40 Mais on fait tout pour que ce soit quelqu'un
01:08:42 - ça fait mal,
01:08:44 mais j'ai oublié de le dire -
01:08:46 qui vient d'une région, autre que celle-là,
01:08:48 c'est pas une affaire de région d'abord,
01:08:50 et qui doit gagner.
01:08:52 Déjà, on transportait l'ordinateur,
01:08:54 l'appareil digital,
01:08:56 on était concentrés sur les résultats,
01:08:58 les scrutateurs du candidat favori
01:09:00 n'ont rien vu, ni le candidat lui-même.
01:09:02 Et on est venus lire quelque chose sur un papier
01:09:04 pour dire "un tel a gagné".
01:09:06 C'est quoi, c'est la fraude électorale?
01:09:08 C'est la fraude.
01:09:10 Dans la technologie, la fraude électorale,
01:09:12 c'est pas seulement les autres.
01:09:14 Franchement, c'est pas très important pour la démocratie.
01:09:16 On doit organiser
01:09:18 de très bonnes élections
01:09:20 quand on est dans l'opposition.
01:09:22 Quand nous y sommes, dans l'opposition,
01:09:24 et que nous donnons des leçons aux autres,
01:09:26 nous devons prêcher par l'exemple.
01:09:28 Et d'ailleurs, quelques semaines auparavant,
01:09:30 on a parlé de ce type de choses.
01:09:32 Ce n'est pas du tout gentil.
01:09:34 Et des choses terribles ont circulé.
01:09:36 Et maintenant, le parti Ayia Ndeye est tombé.
01:09:38 On va revenir à vous.
01:09:40 On prolonge cette problématique du majeur.
01:09:42 On a la chance d'avoir
01:09:44 une experte en management,
01:09:46 en ressources humaines.
01:09:48 Honorable Marlise Tongodoua-Label,
01:09:50 vous nous entendez.
01:09:52 Vous êtes en duplex, en direct de Douala.
01:09:54 Bonsoir.
01:09:56 Bonsoir.
01:09:58 Bonsoir.
01:10:00 Bonsoir honorable.
01:10:08 En direct de Douala.
01:10:10 On va retrouver l'honorable Marlise Douala-Label
01:10:14 dans un instant.
01:10:16 Alors,
01:10:22 d'une honorable à l'autre,
01:10:24 l'honorable Jean-Simon Gola,
01:10:26 sur cette crise du management,
01:10:28 sur cette crise...
01:10:30 Honorable Marlise,
01:10:32 elle est revenue?
01:10:34 Bonsoir.
01:10:36 Oui, alors bonsoir.
01:10:38 Nous sommes heureux de vous avoir en direct de Douala.
01:10:40 Vous êtes en duplex.
01:10:42 Vous avez suivi la prise de parole
01:10:44 du Dr Sosten-Médard-Lippot,
01:10:46 qui, un peu sur la base de son expérience,
01:10:48 a pointé du doigt
01:10:50 les problèmes managériaux
01:10:52 au sein de nos partis politiques
01:10:54 d'opposition.
01:10:56 Et vous êtes experte du domaine.
01:10:58 Pourquoi, selon vous, il y a autant
01:11:00 de faiblesse dans
01:11:02 le management de ces organisations politiques-là?
01:11:04 Alors,
01:11:18 on a décidément des problèmes de connexion avec Douala.
01:11:20 On va vous retrouver honorable dans un instant.
01:11:22 Peut-être le temps pour
01:11:24 Jean-Simon Gola de placer un mot dessus.
01:11:26 Oui, parce que je viens
01:11:28 d'écouter Sosten
01:11:30 avec une forme de délectation.
01:11:32 Parce que
01:11:34 en fait,
01:11:36 ce que Sosten dit
01:11:38 revient à dire que
01:11:40 l'opposition est responsable
01:11:42 de son affaiblissement
01:11:44 et de son effondrement.
01:11:46 Parce que, voyez-vous,
01:11:50 la politique est un art.
01:11:52 C'est l'art de l'adaptation.
01:11:56 Or, nous avons souvent eu le sentiment
01:11:58 que notre position
01:12:00 ne s'est jamais adaptée
01:12:02 à notre contexte sociopolitique.
01:12:04 Lorsque vous...
01:12:08 Je voudrais revenir sur
01:12:10 les élections de 2020.
01:12:12 2018 déjà.
01:12:14 Présidentielle en 2018,
01:12:18 présidentielle en février 2020.
01:12:20 Lorsqu'en 2020,
01:12:22 c'est une anecdote,
01:12:26 j'étais aux États-Unis,
01:12:28 j'ai rencontré au Senate Building
01:12:30 un sénateur américain.
01:12:32 Et lorsque ce sénateur-là m'a appris
01:12:36 que le MRC n'irait pas aux élections,
01:12:40 à ma sortie de la salle,
01:12:44 j'étais encore sur le perron,
01:12:46 j'ai appelé le président Benjigui.
01:12:48 Il était à Disabéba.
01:12:50 J'ai dit "écoutez président..."
01:12:54 - Ca, c'est avant l'annonce.
01:12:56 - Bien avant l'annonce.
01:12:58 Je lui ai dit "je viens d'apprendre
01:13:00 quelque chose des pharaons,
01:13:02 d'un américain."
01:13:04 Il me dit "quoi donc?"
01:13:06 Je lui ai dit que le MRC n'ira pas aux élections.
01:13:08 Il me dit "mais c'est impossible."
01:13:10 Je lui ai donné la photo
01:13:12 de ce sénateur-là.
01:13:14 Je lui ai dit que c'est cette personne-là,
01:13:16 cette personne-là qui m'a dit avec certitude
01:13:18 que le MRC n'irait pas aux élections.
01:13:20 Ceci, bien avant l'annonce.
01:13:22 - Les américains sont au courant
01:13:24 avant Mme Omond, fondue Fada.
01:13:26 - Conseil spécial, la maire de la ville.
01:13:28 - Et puis moi j'ai été reçu ensuite
01:13:30 dans une chancerie de la ville
01:13:32 par des diplomates
01:13:34 qui m'ont avoué avoir été
01:13:36 bluffés
01:13:38 et séduits par les capacités intellectuelles
01:13:40 du leader du MRC.
01:13:42 Mais qu'ils n'y comprenaient
01:13:44 rien du tout sur cette histoire
01:13:46 de boycott.
01:13:48 Sur cette histoire de prison élue.
01:13:50 C'était vraiment quelque chose d'incroyable.
01:13:52 Et sur cette histoire de boycott.
01:13:54 Vous savez que le public
01:13:56 suit toutes ces affaires-là.
01:13:58 Je veux y revenir beaucoup plus loin.
01:14:00 Je pense que les gens veulent la démocratie.
01:14:02 Ils veulent que les règles soient respectées.
01:14:04 Mais ils ne veulent absolument pas que
01:14:06 nos chanceliers à l'étranger soient saccagés
01:14:08 à Paris ou à Berlin.
01:14:10 Et lorsque cela est fait
01:14:12 par des éléments incontrôlés,
01:14:14 le plus urgent c'est
01:14:16 de se démarquer.
01:14:18 Or j'ai vu que
01:14:20 à cette époque,
01:14:22 pas grand monde dans l'opposition s'était démarqué
01:14:24 de ce qui s'est passé à Paris
01:14:26 et à Berlin.
01:14:28 Tout ceci c'est des facteurs
01:14:30 d'affaiblissement et d'effondrement
01:14:32 de notre
01:14:34 opposition.
01:14:36 - L'honorable Marlise Tongodoua-Label
01:14:38 est en ligne. J'espère que
01:14:40 cette fois-ci avec notre
01:14:42 régie son, la connexion
01:14:44 est bien établie. Honorable, je vous
01:14:46 interrogeais sur
01:14:48 ces
01:14:50 faiblesses
01:14:52 managériales que l'on constate
01:14:54 dans la gestion de ces organisations politiques
01:14:56 de l'opposition. Pourquoi, selon vous, il y a
01:14:58 autant d'insuffisances?
01:15:00 - Je pense que pour
01:15:04 certains, nous allons dire
01:15:06 que ces insuffisances
01:15:08 viennent ou proviennent
01:15:10 déjà de la
01:15:12 naissance des partis politiques.
01:15:14 Comment naissent
01:15:16 les partis politiques?
01:15:18 Quelle est la vision
01:15:20 portée par les
01:15:22 différents présidents des
01:15:24 partis politiques? Quelles sont les
01:15:26 idéologies qui sont
01:15:28 le support, le centre
01:15:30 sur lequel va se construire
01:15:32 un parti politique? On va se poser
01:15:34 la question de savoir
01:15:36 s'ils sont tous socialistes
01:15:38 ou sociaux-démocrates,
01:15:40 pourquoi ne
01:15:42 créeraient-ils pas deux partis?
01:15:44 Quand
01:15:46 le président de la République part du
01:15:48 MRC pour créer
01:15:50 Apart, qu'est-ce qu'il va faire
01:15:52 la spécificité de Apart
01:15:54 par rapport
01:15:56 au MRC?
01:15:58 Je ne vois pas.
01:16:00 On peut multiplier ces exemples-là.
01:16:02 S'il y a neuf partis qu'on peut considérer
01:16:04 comme des partis
01:16:06 phares sur notre
01:16:08 scène politique, il y en a
01:16:10 beaucoup pour lesquels on se pose
01:16:12 la question de savoir
01:16:14 pourquoi ils existent. Quand
01:16:16 le président,
01:16:18 le honorable Cabral, le président
01:16:20 du PCRN, a été
01:16:22 porté par le président
01:16:24 Kouboundou, j'avais à l'époque
01:16:26 parlé du phénomène de
01:16:28 mer portée. Et je savais que
01:16:30 au lendemain de l'accouchement, l'enfant
01:16:32 va relier la paternité
01:16:34 ou la maternité
01:16:36 aux parents. On le savait.
01:16:38 Donc, en réalité,
01:16:40 on se rend compte que
01:16:42 ça joue beaucoup autour de ces
01:16:44 groupes. Et quand
01:16:46 on est à ce niveau que
01:16:48 je considère quelque part comme primaire,
01:16:50 on ne peut pas prétendre
01:16:52 à un destin d'homme
01:16:54 d'État. Parce qu'un homme
01:16:56 d'État doit avoir
01:16:58 la capacité de
01:17:00 – ce n'est pas s'oublier –
01:17:02 de faire passer en avant
01:17:04 l'intérêt supérieur.
01:17:06 Qu'est-ce qui justifie
01:17:08 le fait que
01:17:10 actuellement nous vivons
01:17:14 cette espèce de machine qui est en pièce détachée ?
01:17:16 C'est vrai, Frondi a été porté.
01:17:18 Il était sur un char,
01:17:20 un char puissant.
01:17:22 D'accord ? Et j'aime beaucoup cette image
01:17:24 de ce cavalier,
01:17:26 plutôt grec,
01:17:28 avec son blève
01:17:30 qui levait le blève
01:17:32 pour que les autres le suivent
01:17:34 à la conquête des territoires.
01:17:36 Mais qu'est-ce qui est passé ?
01:17:38 Le char s'est cassé
01:17:40 et il est parti en mille morceaux.
01:17:42 Alors ces morceaux-là, c'est quoi ?
01:17:44 Ça correspond à quoi ? Et pourquoi
01:17:46 est-ce que le peuple tamournais pourrait faire
01:17:48 confiance à des morceaux ?
01:17:50 Parce que ça ne sera jamais connu.
01:17:52 Ils vont même tenter de se mettre ensemble
01:17:54 pour combattre le RDPC.
01:17:56 Ils n'y arriveront que très difficilement,
01:17:58 pour ne pas dire qu'ils n'y arriveront pas,
01:18:00 parce que, au fond,
01:18:02 une fois qu'ils sont ensemble,
01:18:04 très vite, va naître
01:18:06 le problème de présidence,
01:18:08 de choix des départements
01:18:10 ministériels, etc.
01:18:12 Et tout cela au détriment
01:18:14 du bien-être des populations
01:18:16 tamournaises. Quand le président
01:18:18 Paul Villard, en 1988, lance
01:18:20 la démocratie au sein du RDPC,
01:18:22 ça avait du sens
01:18:24 et c'était pédagogique.
01:18:26 Il fallait qu'on passe par cette étape
01:18:28 après cette longue vie
01:18:30 dans un parti unique.
01:18:32 Forcément, même si nous avons lu,
01:18:34 nous avons observé dans le monde
01:18:36 la démocratie,
01:18:38 nous ne l'avons pas vécue.
01:18:40 La majorité ne l'avait pas vécue.
01:18:42 Cette étape était importante
01:18:44 pour que nous vivions
01:18:46 la démocratie et qu'on puisse
01:18:48 acquérir les prérequis
01:18:50 qui vont nous permettre
01:18:52 de bâtir une vraie démocratie.
01:18:54 Mais nous sommes allés vite en besoin.
01:18:56 Bon, le RDPC a essayé de résister,
01:18:58 mais après le discours de la vol,
01:19:00 le président de la République a pensé
01:19:02 qu'il était temps
01:19:04 qu'on passe à autre chose.
01:19:06 Mais avec les défauts
01:19:08 et les insuffisants qu'on voit
01:19:10 aujourd'hui, donc finalement,
01:19:12 si je dois conclure mon propos,
01:19:14 je dirais que
01:19:16 le mal qu'il nous a fait
01:19:18 c'est que le mal
01:19:20 qu'il mise l'opposition
01:19:22 est un mal
01:19:24 endogène.
01:19:26 Il n'est pas un mal du RDPC.
01:19:28 La preuve, c'est que moi je fais partie
01:19:30 des militants du RDPC qui ont dit
01:19:32 qu'ils étaient pour la réélection
01:19:34 ou la réélection du pôle électoral.
01:19:36 Et maintenant,
01:19:38 on se rend compte que nos partenaires
01:19:40 d'en face sont prêts à repartir
01:19:42 avec le même instrument.
01:19:44 Donc ça veut dire que, en fait,
01:19:46 ce n'est pas une raison
01:19:48 finalement fondamentalement
01:19:50 militante pour eux.
01:19:52 Et je me dis donc
01:19:54 qu'il faut qu'ils aillent chercher
01:19:56 à l'intérieur
01:19:58 de leurs propres organisations
01:20:00 qu'ils se regroupent dans
01:20:02 peut-être dans des,
01:20:04 vous allez dire, des parties plus puissantes,
01:20:06 plus percutantes,
01:20:08 qui se mettent autour
01:20:10 d'idéologies
01:20:12 qui sont cohérentes.
01:20:14 Parce que si
01:20:16 on continue comme ça,
01:20:18 moi du RDPC, je reste sur ma fin
01:20:20 parce que je suis une femme à potentiel,
01:20:22 mais quand je me mets en face
01:20:24 de l'opposition, elle ne me force pas
01:20:26 à démontrer
01:20:28 de quoi je suis capable depuis très peu.
01:20:30 Et ça suffit, simplement parce qu'elle
01:20:32 ne me donne pas le lac.
01:20:34 On va revenir
01:20:36 justement sur...
01:20:38 Vous comprenez que j'ai été célébrée quand même
01:20:40 tout à l'heure comme un producteur quand même.
01:20:42 Tout à fait.
01:20:44 C'est vrai également qu'on a eu quelques problèmes
01:20:46 de connexion, mais tout est revenu
01:20:48 à la normale. Merci pour ce
01:20:50 premier geste. Je vous reviens dans
01:20:52 un instant. Le temps
01:20:54 d'interroger le professeur
01:20:56 Oian sur
01:20:58 justement
01:21:00 le fait que l'opposition
01:21:02 reproduise les mêmes erreurs, dans les plaies
01:21:04 au président Bedigui, notamment
01:21:06 le boycott. On a
01:21:08 vu que le boycott de mars
01:21:10 1992 a
01:21:12 coûté au SIF et à l'opposition
01:21:14 de manière générale.
01:21:16 On est en droit de s'étonner de ce que
01:21:18 30 ans après,
01:21:20 un leader qui était au demeurant
01:21:22 dans le think-tank
01:21:24 du SIF, en ces
01:21:26 années-là, prenne un boycott
01:21:28 d'une élection législative.
01:21:30 30 ans après...
01:21:32 Écoutez, autant le boycott
01:21:34 de 1992 est une erreur
01:21:36 stratégique,
01:21:38 autant celui
01:21:40 de 2020
01:21:42 n'est pas une erreur.
01:21:44 Il y a une explication
01:21:46 bien précise à cela, je vais vous
01:21:48 la donner, avant de vous
01:21:50 indiquer la maladie dont souffre l'opposition
01:21:52 aux plaies au président Bedigui.
01:21:54 Je vais vous dire
01:21:56 clairement ce qui... Vous savez, en 1992,
01:21:58 il y a d'abord les législatives
01:22:00 et puis après la présidentielle.
01:22:02 Nigé Nfundi
01:22:04 commet donc l'erreur de ne pas
01:22:06 participer, étant fort,
01:22:08 appartenant à un bloc puissant,
01:22:10 il commet l'erreur de ne pas participer
01:22:12 aux législatives. Et vous l'avez indiqué tout à l'heure,
01:22:14 le RDPC, je crois, il a
01:22:16 obtenu 88 députés,
01:22:18 alors que l'opposition,
01:22:20 les partis d'opposition réunis,
01:22:22 avaient la majorité parlementaire.
01:22:24 Le boycott, en ce moment-là,
01:22:28 n'était pas nécessaire dans la mesure où
01:22:30 la présidentielle
01:22:32 qui a suivi le 11 octobre
01:22:34 1992, a plutôt confirmé
01:22:36 la force du SDF
01:22:38 et de ses partenaires.
01:22:40 Donc c'est deux situations différentes.
01:22:42 Et donc, la représentativité...
01:22:44 - Et deux contextes différents.
01:22:46 - La représentativité du SDF
01:22:48 a été hypothéqué
01:22:50 du fait de cette erreur
01:22:52 politico-stratégique.
01:22:54 En 2020, c'est
01:22:56 une autre histoire. N'oubliez pas
01:22:58 que 2020
01:23:00 vient après 2018.
01:23:02 Et qu'en 2018,
01:23:04 il y a un candidat
01:23:06 qui s'est quand même autoproclamé
01:23:08 élu.
01:23:10 Dans les réseaux sociaux, ils l'ont appelé "élu".
01:23:12 C'est pas moi qui le dis.
01:23:14 Il s'est autoproclamé élu. Il a dit
01:23:16 qu'il avait gagné l'élection présidentielle.
01:23:18 Et donc, lorsque les législatives
01:23:20 de 2020,
01:23:22 législatives municipales de 2020,
01:23:24 arrivent, il faut donc confirmer
01:23:26 la prétendue force
01:23:28 que l'on avait en 2018.
01:23:30 Et là, on va assister
01:23:32 à quoi ? En 1992, on a ce que j'ai appelé
01:23:34 la représentativité
01:23:36 hypothéquée.
01:23:38 En 2020, on assiste
01:23:40 à ce que j'ai appelé dans un
01:23:42 article qui va sortir bientôt,
01:23:44 la compétitivité
01:23:46 hypothétique.
01:23:48 Le MRC, qui boycotte
01:23:50 les élections de 2020,
01:23:52 sait pertinemment
01:23:54 qu'il a une compétitivité
01:23:56 hypothétique, c'est-à-dire qu'il n'est
01:23:58 pas fort, du fait d'un certain
01:24:00 nombre de raisons. C'est pour cela qu'il ne participe
01:24:02 pas à ces élections. Pourquoi ?
01:24:04 Parce que, en participant à ces élections,
01:24:06 on verra bien quelle est sa force.
01:24:08 C'est-à-dire qu'on verra ses faiblesses.
01:24:10 Puisqu'il a clamé au FOR qu'il
01:24:12 était le gagnant de la présidentielle de 2018.
01:24:14 Cela dit...
01:24:16 Et ce faisant, il compromet totalement l'avenir
01:24:18 parce qu'après, il ne peut pas aller aux régionales
01:24:20 qui sont conditionnées par les municipales.
01:24:22 Il aurait dû le laisser. Il ne peut pas aller aux sénatoriales
01:24:24 qui sont conditionnées par les régionales
01:24:26 et les municipales. Il aurait dû laisser
01:24:28 ses cadres, comme le docteur
01:24:30 Lipoth, mon frère et collègue,
01:24:32 participer à ces élections.
01:24:34 Mais c'était un calcul. Et c'est pour cela que
01:24:36 je m'en vais vous indiquer... Et il ne peut même pas aller en l'État
01:24:38 s'il y a une présidentielle demain, il ne peut même pas
01:24:40 y aller. Parce qu'il n'a pas d'élu.
01:24:42 Puisque le code électoral demande d'avoir
01:24:44 au moins un élu. Pour pouvoir être
01:24:46 présenté
01:24:48 par son parti politique. La maladie dont souffre
01:24:50 l'opposition camerounaise
01:24:52 s'appelle le messianisme.
01:24:54 Tous les
01:24:56 leaders politiques de l'opposition
01:24:58 pensent qu'ils sont investis
01:25:00 et
01:25:02 d'une mission
01:25:04 messianique et qu'ils ont
01:25:06 un destin présidentiel.
01:25:08 Je l'ai déjà indiqué sur vos
01:25:10 plateaux à la CRTV. Les
01:25:12 seules occasions où les élections
01:25:14 doivent avoir lieu, avec
01:25:16 plusieurs partis de l'opposition,
01:25:18 c'est les municipales, les
01:25:20 sénatoriales, les législatives, les
01:25:22 régionales. Si vous
01:25:24 écoutez les spécialistes
01:25:26 de sociologie électorale et
01:25:28 de marketing politique, tant mieux. Si vous
01:25:30 ne les écoutez pas, ne les écoutez pas.
01:25:32 Vous allez toujours être... Et de communication
01:25:34 politique. Bien sûr, de communication politique. On
01:25:36 préfère des gourous de la propagande
01:25:38 politicienne. Donc ce que je vous... Au spécialiste
01:25:40 de la communication politique. Ce que je voudrais dire
01:25:42 Aimé Roubert, c'est que, et
01:25:44 je reviendrai sur ce que le président
01:25:46 Bédigué a dit. En
01:25:48 92,
01:25:50 d'abord, c'est quoi une élection ? Une élection, c'est
01:25:52 trois choses. Une élection, c'est des normes.
01:25:54 Une élection, c'est des institutions.
01:25:56 Une élection, c'est des acteurs.
01:25:58 Pourquoi l'opposition
01:26:00 a de bons résultats en 92
01:26:02 comparativement à
01:26:04 2018, à 2020 ?
01:26:06 Alors même que le code électoral
01:26:08 a qualitativement changé.
01:26:10 Pourquoi ?
01:26:12 C'est parce que les leaders politiques de l'opposition
01:26:14 n'ont pas compris la leçon de 92.
01:26:16 Quelle a été la leçon de 92 ?
01:26:18 C'est de s'unir.
01:26:20 L'opposition s'est unie.
01:26:22 Elle a créé une dynamique forte
01:26:24 laquelle a porté une personne
01:26:26 à la tête d'un mouvement
01:26:28 qui a représenté toutes ces parties de l'opposition.
01:26:30 L'union pour le changement. Oui, l'union pour le changement.
01:26:32 C'est pour cela qu'ils ont fait 36%.
01:26:34 Donc en 2018.
01:26:36 Mais Robert, je n'ai pas pris la parole depuis un certain temps.
01:26:38 Mais tout le monde dira la même chose.
01:26:40 Mais oui, mais il faut donc, il faut préciser
01:26:42 que si les gens sont animés
01:26:44 par... Vous savez,
01:26:46 on dit que l'union fait la force.
01:26:48 C'est seulement pendant les législatives,
01:26:50 les municipales et sénatoriales,
01:26:52 en dehors de la présidentielle,
01:26:54 que les parties d'opposition doivent compétir.
01:26:56 Lorsque le moment
01:26:58 de la présidentielle arrive,
01:27:00 président Bédigué,
01:27:02 écoutez-moi, unissez-vous.
01:27:04 Créez une coalition.
01:27:06 Si vous ne le faites pas, vous aurez toujours
01:27:08 1% ici, 2% là-bas,
01:27:10 0,5% là-bas.
01:27:12 Et chacun pourra
01:27:14 se prévaloir de ses petits scores
01:27:16 pour par la suite,
01:27:18 je ne sais pas moi, briguer
01:27:20 la députation lorsque ça arrive.
01:27:22 C'est entendu pour ça.
01:27:24 Donc ce messianisme-là doit s'arrêter
01:27:26 pour que l'opposition trouve
01:27:28 enfin des solutions.
01:27:30 Le Dr Lipot voulait en parler sur le messianisme avant que le président Bédigué n'y aille.
01:27:32 Oui, faisons très attention.
01:27:34 Il y a un messianisme
01:27:36 qui n'est plus que dogmatique, il est religieux.
01:27:38 Au point que,
01:27:42 quelque part,
01:27:44 si vous savez que
01:27:46 quiconque,
01:27:48 qu'au sein de ses formations politiques,
01:27:50 de l'opposition, peut-être à l'exception du parti
01:27:52 de président Bédigué,
01:27:54 le débat interne est interdit.
01:27:56 Le président a dit que...
01:27:58 Faut le stop.
01:28:00 Ah oui, moi je le sais.
01:28:02 Quelqu'un d'autre ne peut pas relativiser.
01:28:04 La théorie de la relativité n'existe pas.
01:28:06 Vous êtes le paria.
01:28:08 Et on peut d'ailleurs lancer une guerre contre vous,
01:28:10 une fatwa contre vous.
01:28:12 Il ne branche pas.
01:28:14 Il est en ce moment l'instigateur
01:28:16 de ce messianisme-là.
01:28:18 Je n'ai pas encore vu vos militants le faire.
01:28:20 C'est à votre honneur.
01:28:22 Il est cela.
01:28:24 Et les autres
01:28:26 ne partagent pas cette religion.
01:28:28 Puisque c'est religieux.
01:28:30 Et quel type de religion?
01:28:32 Ce n'est pas une religion
01:28:34 d'accueil et d'acceptation
01:28:36 des autres religions.
01:28:38 Elle est rigoureusement
01:28:40 virile
01:28:42 et d'une virilité sauvage.
01:28:44 En termes de juge,
01:28:46 en termes d'expulsion,
01:28:48 en termes de quoi que ce soit,
01:28:50 il faut voir comment ça fourmille.
01:28:52 Non. Quand on est démocrate,
01:28:54 on accepte.
01:28:56 On a des principes.
01:28:58 Par exemple, moi je suis un homme de gauche.
01:29:00 C'est un principe.
01:29:02 Je suis un homme qui peut tolérer le social-libéralisme
01:29:04 comme proclamé par nous,
01:29:06 comme un acteur du MRC.
01:29:08 Je tolère aussi les libéraux purs.
01:29:10 Mais les extrémistes
01:29:12 gauchistes ou droiteistes,
01:29:14 je les respecte.
01:29:16 Mais ceux qui vont dans la violence, pas du tout.
01:29:18 Et c'est eux qui dominent là-bas.
01:29:20 Et qui font que...
01:29:22 J'apporte sur l'une des explications
01:29:24 à posteriori de ce qui est arrivé à Fondy
01:29:26 en 1992 aux élections législatives.
01:29:28 Certainement qu'il y a eu
01:29:30 une domination bien entendu des extrémistes
01:29:32 de gauche là-dedans.
01:29:34 Et ça en a rendu compte.
01:29:36 Et plus tard, on a pensé qu'il était proche du pouvoir.
01:29:38 Ce qui n'est pas peut-être faux.
01:29:40 Mais je crois qu'il s'est rendu compte
01:29:42 que c'était une erreur.
01:29:44 Quand le professeur dit que ce n'était pas une erreur,
01:29:46 parce qu'une erreur,
01:29:48 répété deux ou trois fois,
01:29:50 ce n'est pas une erreur, c'est une faute.
01:29:52 L'erreur n'est pas la faute.
01:29:54 La faute n'est pas l'erreur.
01:29:56 Et voilà donc des réalités qui sont telles
01:29:58 que quelque part, ça démobilise
01:30:00 et
01:30:02 l'adversaire qui est tout puissant,
01:30:04 qui a un parti administratif,
01:30:06 il contrôle tous les rouages
01:30:08 d'administration.
01:30:10 Civil et militaire.
01:30:12 Le judiciaire. Et tout, et tout, et tout.
01:30:14 Mais il ne voit que du pétilé.
01:30:16 Alors, on revient
01:30:18 à vous parce qu'on me signale
01:30:20 qu'il y a des réactions sur nos plateformes
01:30:22 numériques.
01:30:24 Sur nos plateformes numériques.
01:30:26 Et qu'on va retrouver donc dans un instant
01:30:28 Gaël Obono
01:30:30 qui va donc
01:30:32 qui nous retrouve
01:30:34 dans un instant.
01:30:36 Je crois qu'elle est désormais
01:30:38 de notre Gaël Obono
01:30:40 et elle va nous apporter
01:30:42 quelques réactions
01:30:44 sur nos plateformes numériques et peut-être bien
01:30:46 quelques questions. Bonsoir Gaël.
01:30:48 Bonsoir Rémy Robert-Bina.
01:30:50 Bonsoir chers
01:30:52 panélistes, bonsoir
01:30:54 chers téléspectateurs,
01:30:56 chers internautes, et merci
01:30:58 d'être toujours aussi
01:31:00 nombreux sur les pages
01:31:02 Facebook, C'est Politique et
01:31:04 SiarTV Web. Merci
01:31:06 chers téléspectateurs de nous regarder
01:31:08 nombreux ce soir
01:31:10 sur SiarTV Premium.
01:31:12 Alors, un sujet qui alerte
01:31:14 la population et le public
01:31:16 ce soir. Nous avons noté
01:31:18 beaucoup de commentaires, de nombreux
01:31:20 commentaires qui ont été
01:31:22 relevés ce soir. Notamment, nous avons
01:31:24 sélectionné seulement, nous avons
01:31:26 sélectionné trois commentaires
01:31:28 et deux questions.
01:31:30 Alors, la première réaction
01:31:32 est de Vincenzo Guigio
01:31:34 qui dit ceci,
01:31:36 "Il n'y a pas de vide dans l'opposition
01:31:38 après le décès du Thierman,
01:31:40 tout simplement parce qu'il n'existe
01:31:42 pas d'opposition au Cameroun.
01:31:44 Par contre, le décès
01:31:46 de Frondi a certainement laissé un vide
01:31:48 dans le paysage
01:31:50 médiatique."
01:31:52 La deuxième réaction est celle
01:31:54 de M. Franck Chumangam
01:31:56 qui s'exprime en ces termes,
01:31:58 "Frondi n'était pas le
01:32:00 meilleur challenger du président
01:32:02 Paul Billard. Pour Franck, il faudrait
01:32:04 regarder ailleurs
01:32:06 pour parler d'un véritable
01:32:08 poids face au RDPC."
01:32:10 Le troisième commentaire
01:32:12 est celui de M.
01:32:14 Ting To, qui tient
01:32:16 pour lui, les opposants
01:32:18 de Facebook ne feront
01:32:20 jamais ce que Frondi
01:32:22 a eu à réaliser. Ils peuvent
01:32:24 le nier, mais ils ont
01:32:26 tous été inspirés par
01:32:28 le Thierman. Aujourd'hui, avec
01:32:30 leur style, il n'est pas surprenant que
01:32:32 l'opposition reste divisée
01:32:34 et impuissante.
01:32:36 Voilà les trois
01:32:38 commentaires que nous avons relevés
01:32:40 pour ce soir. D'un autre côté,
01:32:42 deux questions sont
01:32:44 adressées à nos panélistes.
01:32:46 Alors, elles ont été sélectionnées.
01:32:48 La première question est adressée
01:32:50 à M. Jean Tsoumelou.
01:32:52 Elle vient d'Alex Guépi.
01:32:54 La question est la suivante.
01:32:56 "Ni John Frondi
01:32:58 est incontestablement
01:33:00 la figure la plus emblématique
01:33:02 de l'opposition
01:33:04 camerounaise de ces 40
01:33:06 dernières années. Quel
01:33:08 héritage laisse-t-il
01:33:10 aux politiciens?"
01:33:12 La deuxième question est
01:33:14 adressée au professeur Michel
01:33:16 Houyan, politologue.
01:33:18 Elle est posée par
01:33:20 Joël-Emmanuel Bissac de Londres.
01:33:22 Il dit ceci.
01:33:24 "Je respecte l'homme et son combat,
01:33:26 mais seulement, où est-ce que le socialisme
01:33:28 et précisément la sociale
01:33:30 démocratie a-t-elle
01:33:32 été appliquée avec succès?
01:33:34 Toute forme de socialisme
01:33:36 n'aboutirait-il pas
01:33:38 à un contrôle des libertés
01:33:40 individuelles?" C'est la question de
01:33:42 Jean-Emmanuel Bissac qui est donc
01:33:44 adressée au professeur
01:33:46 Michel Houyan. Voilà
01:33:48 quelques réactions et questions que nous avons
01:33:50 pu sélectionner à travers nos
01:33:52 différentes plateformes.
01:33:54 A vous le plateau.
01:33:56 Merci d'être venu nous voir avec ces réactions
01:33:58 et ces questions. Le professeur va répondre
01:34:00 tout à l'heure. Le temps de
01:34:02 revenir au président Bedziki.
01:34:04 Je ne veux pas
01:34:06 dire qu'il a été acculé, mais en tout cas il y a eu des flèches
01:34:08 en direct de l'opposition.
01:34:10 Et il est là,
01:34:12 il est présent à l'opposition, il a été
01:34:14 le premier de tous les combats depuis les années
01:34:16 90. Mais moi je vous interroge
01:34:18 d'abord sur les éternels querelles
01:34:20 de l'leadership. C'est vrai
01:34:22 qu'il y en a partout, même au sein du parti
01:34:24 au pouvoir, mais
01:34:26 au sein de l'opposition, peut-être parce qu'il y a la
01:34:28 disette de l'opposition.
01:34:31 Il y a des déchirements sans fin,
01:34:33 on s'exclue en permanence,
01:34:35 ça saigne
01:34:37 en permanence. Et ça
01:34:39 s'affaiblit donc aussi de manière permanente.
01:34:41 Disons que moi je
01:34:43 m'interdis de m'élivrer à
01:34:45 une certaine forme d'autoflagellation.
01:34:47 On peut vous comprendre.
01:34:49 Oui, un peu, parce que
01:34:51 le problème est beaucoup
01:34:53 plus profond, de mon point de vue,
01:34:55 que de l'autoflagellation.
01:34:59 Je pense,
01:35:01 vous allez peut-être me reprocher,
01:35:03 de rester au niveau plutôt
01:35:05 macro, et de m'interdire
01:35:07 d'entrer dans des détails,
01:35:09 ou dans des considérations
01:35:11 relatives, ou portant sur
01:35:13 tel ou tel parti politique.
01:35:15 Je pense que
01:35:17 la
01:35:19 position de l'opposition
01:35:21 au Cameroun, à l'heure
01:35:23 actuelle, est le
01:35:25 reflet du système
01:35:27 politique
01:35:29 global de notre pays.
01:35:31 Nous sommes dans un contexte
01:35:33 où un parti
01:35:35 exerce une forme
01:35:37 de... c'est Gramsci
01:35:39 qui a parlé de "dégémonie culturelle".
01:35:41 Une forme
01:35:43 de "dégémonie". Et dans
01:35:45 cette forme de "dégémonie",
01:35:47 on se retrouve en train
01:35:49 de...
01:35:51 bien qu'étant des
01:35:53 composantes politiques,
01:35:55 une forme de
01:35:57 marginalisation,
01:35:59 qui, au fil des années,
01:36:01 fait que
01:36:03 la scène politique
01:36:05 tombe entre
01:36:07 les mains, la scène politique tombe entre
01:36:09 des personnes dont le sens
01:36:11 républicain est questionnable.
01:36:13 Dont le sens républicain
01:36:15 est questionnable. Je peux vous dire
01:36:17 qu'aujourd'hui, lorsque moi j'observe
01:36:19 la scène politique, lorsque je regarde
01:36:21 le profil des hommes politiques
01:36:23 d'il y a 30 ans, il y a 25
01:36:25 ans, il y a 20 ans,
01:36:27 et je la compare à ce que nous
01:36:29 avons aujourd'hui,
01:36:31 depuis une dizaine d'années,
01:36:33 c'est des choses absolument...
01:36:35 absolument différentes.
01:36:37 - Il y a quoi, une crise de vocation ?
01:36:39 - Non, ce n'est pas qu'il y a une crise
01:36:41 de vocation, il y a
01:36:43 tout simplement des
01:36:45 mentalités nouvelles
01:36:47 qui apparaissent et qui
01:36:49 mettent...
01:36:51 donnent à la scène
01:36:53 politique une vision,
01:36:55 une coloration qui est tout
01:36:57 à fait regrettable. Et malheureusement...
01:36:59 - Et pourquoi l'opposition ne propose-t-elle
01:37:01 pas d'alternative ?
01:37:03 - L'alternative...
01:37:05 Tout à l'heure, le professeur a parlé
01:37:07 de l'union. Vous savez,
01:37:09 j'ai participé
01:37:11 en 2004
01:37:13 à un processus...
01:37:15 - La coalition ?
01:37:17 - C'était la deuxième tentative
01:37:19 d'avoir un candidat unique.
01:37:21 Nous avons passé
01:37:23 deux ans
01:37:25 à mettre en place...
01:37:27 - Mais à la dernière minute, vous ne l'avez pas entendu ?
01:37:29 - On ne s'est pas entendu.
01:37:31 - On joue au résultat.
01:37:33 - Oui. Un d'entre nous
01:37:35 a carrément refusé de s'aligner sur la...
01:37:37 - Oui, parce que les semaines,
01:37:39 ce n'est pas au gros d'aller vers les petits,
01:37:41 mais c'est les petits qui vont vers les gros.
01:37:43 - Mais il se faisait à l'époque
01:37:45 qu'il se faisait à l'époque que
01:37:47 le leader du groupe
01:37:49 était l'objet
01:37:51 de toutes les suspicions
01:37:53 possibles, notamment
01:37:55 était accusé... - Mais après,
01:37:57 il a eu le meilleur résultat quand vous êtes allé
01:37:59 dans les marins dispersés. - Non, non, non,
01:38:01 n'importe comment, il avait la troupe avec lui.
01:38:03 Sauf que,
01:38:05 à partir du moment où on part
01:38:07 de manière dispersée,
01:38:09 il y a toute une dynamique qui...
01:38:11 - Mais voilà 2025, il s'en vient
01:38:13 à deux ans, il n'y a aucune
01:38:15 projection. - Justement...
01:38:17 - Sauf si vous travaillez dans les coulisses,
01:38:19 dans l'espace public, on ne voit rien.
01:38:21 Pendant ce temps, le RDPC s'organise,
01:38:23 appelle son candidat à se représenter,
01:38:25 se mobilise
01:38:27 et voilà, après vous serez supprimé.
01:38:29 - Non, on ne sera pas supprimé.
01:38:31 Pourquoi? Parce qu'il y a
01:38:33 un mot qui a été évoqué
01:38:35 tout à l'heure, le messianisme.
01:38:37 Et je pense que
01:38:39 si on peut parler
01:38:41 du côté de l'opposition
01:38:43 d'un net recul,
01:38:45 c'est à cause de cette espèce de montée
01:38:47 du messianisme
01:38:49 de certains nombre de leaders
01:38:51 qui font croire
01:38:53 ou à qui leurs militants
01:38:55 croient qu'ils sont des messis
01:38:57 et qui de toutes les façons,
01:38:59 sur la scène politique,
01:39:01 introduisent des pratiques que nous ne connaissions pas avant.
01:39:03 On ne connaissait pas ça.
01:39:05 On ne connaissait pas les insultes.
01:39:07 On a des pratiques politiques
01:39:09 dont la pratique politique
01:39:11 se matérialise
01:39:13 par
01:39:15 les insultes
01:39:17 sur les réseaux sociaux,
01:39:19 une certaine
01:39:21 forme de terrorisme
01:39:23 et puis une volonté
01:39:25 d'imposer la pensée unique.
01:39:27 Et cela,
01:39:29 avec la complicité de leurs leaders.
01:39:31 C'est du
01:39:33 pure banditisme
01:39:35 politique maintenant auquel on assiste.
01:39:37 Et vous demandez
01:39:39 donc quoi aux Camerounais après?
01:39:41 Non, finalement, je vais dire ceci.
01:39:43 Vous allez à l'OEDPC?
01:39:45 Non, justement.
01:39:47 Je vais demander aux Camerounais tout simplement
01:39:49 de ne pas se laisser.
01:39:51 Nous demandons aux Camerounais,
01:39:53 si vous permettez,
01:39:55 nous demandons aux Camerounais
01:39:57 de ne pas céder
01:39:59 à cette forme de messianisme
01:40:01 ou à cette forme de terrorisme politique.
01:40:03 Ce qui se passe au Cameroun à l'heure actuelle,
01:40:05 c'est du terrorisme politique,
01:40:07 d'une part. D'autre part, c'est l'imposture politique.
01:40:09 Je dis bien
01:40:11 l'imposture politique.
01:40:13 Nous allons à la dernière élection présidentielle.
01:40:15 On est sur le terrain.
01:40:17 On voit comment
01:40:19 les élections se passent.
01:40:21 On sait qui a été présent à tel endroit,
01:40:23 qui a eu des personnes
01:40:25 ou des contrôleurs dans tel ou tel
01:40:27 bureau de vote.
01:40:29 Ça, on le sait. Et puis, tout à coup,
01:40:31 vraiment, vous voyez,
01:40:33 un homme politique a embrassé un mensonge
01:40:35 et a déclaré
01:40:37 qu'il est élu.
01:40:39 Mais c'est quelque chose qui
01:40:41 décrédibilise
01:40:43 toute la classe politique
01:40:45 et toute l'opposition.
01:40:47 Lorsque nous avons commencé
01:40:49 cette histoire-là, l'opposition,
01:40:51 vraiment, on s'efforçait
01:40:53 toujours de rester
01:40:55 dans certaines normes
01:40:57 de la décence politique.
01:40:59 Quand j'ai vu se monter cette opération
01:41:01 il y a 2000, la présidentielle,
01:41:03 c'était quand? En 2018.
01:41:05 5 ans déjà, hein? Ça va très vite.
01:41:07 Je n'en revenais pas du tout.
01:41:09 Que du jour au lendemain,
01:41:11 nous tous, nous voyons comment
01:41:13 les élections se sont passées.
01:41:15 On savait que tel, tel, tel
01:41:17 pouvait prétendre à ceci.
01:41:19 Et juste pour ne pas
01:41:21 perdre complètement la face,
01:41:23 vous voyez quelqu'un
01:41:25 adopter une opposition
01:41:27 qui relève d'un mensonge
01:41:29 connu de tout le monde.
01:41:31 C'est inadmissible. Alors, moi,
01:41:33 je pense que, vous dites
01:41:35 que l'opposition doit se...
01:41:37 Faire son autocritique.
01:41:39 Faire son autocritique, c'est déjà
01:41:41 une manière d'offrir, si je vous dis.
01:41:43 C'est une manière d'offrir, je dis,
01:41:45 que l'opposition sache que
01:41:47 on ne fait pas de la politique
01:41:49 basée sur le mensonge
01:41:51 ou sur le terrorisme intellectuel.
01:41:53 Ça, vraiment, cela ne doit pas se faire.
01:41:55 Enfin, et le troisième élément,
01:41:57 le troisième élément qu'il faut évoquer ici,
01:41:59 c'est que, il faut...
01:42:01 Il faut que les gens
01:42:03 finissent par comprendre
01:42:05 que
01:42:07 ce n'est pas parce que
01:42:09 on a commencé à faire de la politique
01:42:11 ou à être candidat
01:42:13 il y a une année, ou deux années,
01:42:15 trois années, que l'on doit arriver
01:42:17 à...
01:42:19 au résultat, ou bien...
01:42:21 Il y en a qui ont fait trente ans.
01:42:23 Il y en a qui ont fait... Les Chirac ont mis combien d'années
01:42:25 dans l'opposition? Ils ont fait combien
01:42:27 d'élections?
01:42:29 Ils n'ont pas eu besoin de subterfuges
01:42:31 comme ceux auxquels
01:42:33 on assiste. Et là, moi, je dis,
01:42:35 ça, c'est moi, moi, ce que je pense,
01:42:37 devoir être... Vous comprenez vraiment?
01:42:39 Alors, ça va aller très vite maintenant.
01:42:41 On va demander à chacun, vraiment, de répondre
01:42:43 en une minute parce qu'il nous reste...
01:42:45 Arrêtez, on nous a déjà épuisé notre crédit temps.
01:42:47 Nous sommes dans le temps additionnel.
01:42:49 Avec la bienveillance
01:42:51 du directeur des antennes,
01:42:53 Bert Mbala.
01:42:55 Permettez-nous d'abord d'aller à Douala.
01:42:57 J'ai une question pour l'honorable.
01:42:59 Deux questions.
01:43:01 La première, on a l'impression
01:43:03 que, précisément, l'opposition
01:43:05 commet, je trouve, l'erreur de vous prendre de haut,
01:43:07 de prendre le RDPC de haut
01:43:09 et après,
01:43:11 se fracasse souvent.
01:43:13 Comment vous le percevez?
01:43:15 Je le perçois comme...
01:43:19 Vous savez, l'opposition
01:43:21 doit exister, absolument.
01:43:23 L'opposition est un partenaire.
01:43:25 Et l'opposition est constituée
01:43:27 par des personnalités
01:43:29 talentueuses. Mais,
01:43:31 malheureusement,
01:43:33 ce que j'étais en train de dénoncer
01:43:35 il y a quelque temps,
01:43:37 avant que je vous redonne
01:43:39 le micro, c'est que
01:43:41 le messianisme dont on parle
01:43:43 est la conséquence
01:43:45 directe de
01:43:47 l'ego surdimensionné.
01:43:49 Alors,
01:43:51 quand ils se mettent ensemble,
01:43:53 comme ils n'ont pas
01:43:55 les moyens
01:43:57 de trouver des consensus réels
01:43:59 sur des sujets
01:44:01 importants, comme peut-être
01:44:03 la nature de l'État,
01:44:05 la forme de l'État,
01:44:07 l'éducation,
01:44:09 etc., c'est difficile pour eux
01:44:11 de faire
01:44:13 un tronc commun,
01:44:15 de faire quelque chose
01:44:17 qui pourrait les aider
01:44:19 à porter ensemble un projet
01:44:21 pour la société cambronaise.
01:44:23 Pendant ce temps, ils passent
01:44:25 leur temps à parler de notre
01:44:27 tricherie, nous achetons
01:44:29 les consciences, nous faisons
01:44:31 pas, et ils oublient
01:44:33 que pendant qu'ils nous discréditent,
01:44:35 nous, nous sommes sur le terrain
01:44:37 en train de mener
01:44:39 notre bonhomme de chemin.
01:44:41 Et à la fin de la journée,
01:44:43 ils sont surpris de voir
01:44:45 qu'une fois de plus,
01:44:47 ils sont hors-jeu. Donc,
01:44:49 franchement, je pense qu'ils peuvent,
01:44:51 parce qu'ils ont les capacités,
01:44:53 ils peuvent trouver
01:44:55 des solutions, mais
01:44:57 comme la base
01:44:59 de chacune de ces formations
01:45:01 politiques est d'abord
01:45:03 le "moi, moi, moi, moi, moi",
01:45:05 il est difficile après,
01:45:07 parce que chacun dit "moi, je veux qu'on fasse
01:45:09 ensemble", mais en même temps,
01:45:11 quand il dit qu'il veut faire ensemble,
01:45:13 il pense que c'est lui qui va être
01:45:15 le porte-flambeau. Et
01:45:17 du coup, ça marche pas.
01:45:19 Donc, il faut qu'il revoie.
01:45:21 Est-ce qu'ils ne peuvent pas mettre
01:45:23 de l'ordre, déjà, dans
01:45:25 l'opposition, parmi ces 300
01:45:27 partis politiques?
01:45:29 D'accord.
01:45:31 Mais,
01:45:33 parmi les neuf, je pense qu'ils
01:45:35 peuvent s'interroger de manière
01:45:37 à ce qu'ils se retrouvent sur le
01:45:39 plan idéologique. Et puis,
01:45:41 après, maintenant, je vous rends
01:45:43 une précision naturelle.
01:45:45 L'ancienneté, l'âge, l'expérience,
01:45:47 etc. Merci.
01:45:49 Merci, honorable
01:45:51 Ongola.
01:45:53 Je voudrais dire
01:45:55 qu'au-delà de ce
01:45:57 que le président Boudiga appelait
01:45:59 "imposture politique", des
01:46:01 terrorismes politiques,
01:46:03 au-delà des ambitions
01:46:05 personnelles,
01:46:07 qui génèrent des comportements messianiques,
01:46:09 le talent
01:46:11 d'Achille, l'opposition,
01:46:13 c'est son incapacité
01:46:15 notoire à construire
01:46:17 une alliance électorale.
01:46:19 Que ce soit dans le cadre d'une élection présidentielle
01:46:21 ou d'autres élections. Donc,
01:46:23 dans cette affaire,
01:46:25 il est urgent pour l'opposition
01:46:27 de se réinventer totalement.
01:46:29 Et se réinventer,
01:46:31 ça ne se passe pas
01:46:33 en deux ans, trois ans.
01:46:35 Vous avez évoqué les Chirac, les Mitterrands.
01:46:37 Le professeur a parlé d'union.
01:46:39 Je vous rappelle que c'est l'union
01:46:41 de la gauche, suite au
01:46:43 congrès d'Epina en 1911.
01:46:45 Et le programme commun,
01:46:47 nous savons tous que Mitterrand n'était
01:46:49 pas le gaucho, le socialiste
01:46:51 et le communiste, mais il a accepté
01:46:53 ce programme commun pour pouvoir
01:46:55 battre jusqu'à l'instant en 1981.
01:46:57 Je pense que
01:46:59 la capacité
01:47:01 de notre opposition à jouer
01:47:03 ensemble, à s'unir,
01:47:05 à aller au combat,
01:47:07 leur incapacité
01:47:09 à construire une alliance
01:47:11 électorale, va faire
01:47:13 que nous avons encore plusieurs années
01:47:15 d'opposition, de voir
01:47:17 l'opposition dans l'opposition,
01:47:19 si vous permettez, plusieurs années.
01:47:21 Je crois qu'elle doit se réinventer.
01:47:23 Elle doit se réinventer et cette
01:47:25 recomposition ne peut pas se faire avec les acteurs
01:47:27 actuels. Elle se fera avec
01:47:29 les jeunes générations.
01:47:31 Vous les envoyez tout ça à la recette.
01:47:33 Ce docteur...
01:47:35 Alors, cette erreur
01:47:37 permanente qui consiste
01:47:39 à prendre le RDPC de haut,
01:47:41 à sous-estimer l'effort
01:47:43 du RDPC,
01:47:45 ça également, vous reproduisez cette erreur
01:47:47 dans l'opposition.
01:47:49 Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui vous arrive souvent?
01:47:51 Je veux juste d'abord dire,
01:47:53 ma belle-sœur doit là,
01:47:55 que...
01:47:57 L'opposition, elle existe bel et bien.
01:47:59 C'est quoi une opposition? Je parle sur le contrôle
01:48:01 du spécialisme de sociologie politique.
01:48:03 Mais c'est qu'après, on doit la voir dans les institutions.
01:48:05 C'est l'ensemble des mouvements
01:48:07 qui contestent les décisions
01:48:09 des détenteurs d'un pouvoir,
01:48:11 du pouvoir central, et qui s'opposent
01:48:13 aux forces politiques qui dirigent l'État.
01:48:15 Et ces mouvements-là, c'est les partis politiques,
01:48:17 c'est les syndicats,
01:48:19 c'est aussi les OSC.
01:48:21 Donc, l'opposition existe bien.
01:48:23 Mais tout cela doit avoir une conversation dans la représentation
01:48:25 politique dans les institutions.
01:48:27 Pas sur les réseaux sociaux uniquement.
01:48:29 Oui, comme disait
01:48:31 John Kennedy Calbritt aussi,
01:48:33 l'une des sources de pouvoir, c'est le leadership. On l'a beaucoup évoqué ici.
01:48:35 Si le leadership
01:48:37 échoue, bien entendu,
01:48:39 c'est comme la locomotive d'un train.
01:48:41 Ce n'est pas de l'autoflagellation, non, c'est de l'autocritique.
01:48:43 Et d'ailleurs, dans tous les grands partis politiques du monde,
01:48:45 il y a des modèles de démocratie
01:48:47 à l'intérieur des partis politiques
01:48:49 ou des familles politiques. Il y a des sous-familles
01:48:51 où l'on se bat politiquement parlant.
01:48:53 C'est avec élégance.
01:48:55 Avec élégance d'ailleurs. Pas ceux qui se battent
01:48:57 au Parlement avec les mains. Non, je dis bien
01:48:59 force, des arguments.
01:49:01 Donc, sur ce plan-là, sociologiquement,
01:49:03 les Camerounais sont même
01:49:05 rangés du côté de la gauche, aujourd'hui, au Cameroun.
01:49:07 Nous, nous ne le ferons pas. Voyez-vous,
01:49:09 on n'arrive même pas à franchir le cap de 6 millions d'électeurs
01:49:11 ou 3 millions d'électeurs. Donc, sur ce plan-là,
01:49:13 il faut faire très attention. Le Cameroun devrait avoir,
01:49:15 aujourd'hui, au moins 13 millions ou 14 millions
01:49:17 d'électeurs. En comparaison
01:49:19 avec le Ghana, qui a la même pyramide
01:49:21 des âges, la même configuration de la pyramide des âges
01:49:23 que le Cameroun. Donc, sur ce plan-là,
01:49:25 il faut faire très très attention.
01:49:27 Donc, l'opposition est sociologiquement
01:49:29 majoritaire, mais maintenant,
01:49:31 c'est la locomotive
01:49:33 et les appareils politiques qui n'arrivent pas à se
01:49:35 constituer. Parce que c'est un appareil,
01:49:37 c'est vraiment un appareil. Le président
01:49:39 Belziger est d'accord avec moi. Si
01:49:41 vous retirez dans votre voiture le carburateur,
01:49:43 la voiture va-t-elle démarrer? Si vous bouchez
01:49:45 l'outil d'échappement, pourquoi la voiture ne respire plus?
01:49:47 Elle ne va plus marcher. Donc,
01:49:49 cet appareil-âge-là,
01:49:51 cet appareil politique qui doit bien fonctionner,
01:49:53 elle a de la peine à le faire.
01:49:55 Et je finis par là, bien entendu.
01:49:57 S'il vous plaît, l'environnement,
01:49:59 le contexte, la répression,
01:50:01 la répression,
01:50:03 on veut un cours de l'étoile consensuel.
01:50:05 Les règles du jeu. Pourquoi les gens aiment la Champions League
01:50:07 et pas le football? Parce que
01:50:09 tout le monde connaît les règles du jeu
01:50:11 de la FIFA avant, pendant et
01:50:13 après les matchs et les compétitions. Mais...
01:50:15 Tout le monde les connaît très bien. On peut même,
01:50:17 même s'il y avait eu la VAR, on peut après annuler
01:50:19 les résultats des matchs de football. Mais encore
01:50:21 faut-il prendre part au match? Mais quand vous
01:50:23 écoutez le match... Ah oui, non, non, oui.
01:50:25 Attention, attention. Euh, j'ai perdu son contrôle.
01:50:27 Euh, l'abstinence
01:50:29 est une forme
01:50:31 de participation politique.
01:50:33 Quand il y a une abstinence,
01:50:35 de plus de 50% pour aller voter. L'abstention.
01:50:37 L'abstention, je veux dire. Euh, beguez pardon,
01:50:39 beguez pardon, please. L'abstention, je veux dire.
01:50:41 Quand il y a une abstention de plus de 50%
01:50:43 dans une sorte de boycott, et surtout lorsque la voisine
01:50:45 est sur 15%, 80%,
01:50:47 c'est qu'il y a un message qui est passé.
01:50:49 Comme l'élection de 2020.
01:50:51 On avait beau ne pas y partir,
01:50:53 mais un message est passé. Est-ce que...
01:50:55 Mais vous avez vu les conséquences derrière?
01:50:57 Après, derrière, vous êtes absent des
01:50:59 régionales qui sont déterminées
01:51:01 par les municipales et après vous êtes absent des
01:51:03 régionales qui sont déterminées par les
01:51:05 municipales et les régionales. Et vous,
01:51:07 vous avez le risque d'être absent
01:51:09 de la présidentielle parce que vous n'avez pas d'élu.
01:51:11 Non, je ne suis plus euh...
01:51:13 dans ce parti politique. Pour dire que...
01:51:15 Moi je suis déjà dans le parti moyen
01:51:17 euh, oui, culturel africain.
01:51:19 C'est-à-dire que c'est une nouvelle formation qui est en gestation
01:51:21 et dont la maturité du projet... C'est un coup là?
01:51:23 Oui, oui, oui. La maturité du projet,
01:51:25 elle court
01:51:27 et là, dedans, bien entendu,
01:51:29 toutes les forces politiques, nous,
01:51:31 nous allons rencontrer tout le monde. Et nous le faisons
01:51:33 même déjà depuis un mois. Oui, alors, mais dites-moi,
01:51:35 dites-moi, dites-moi à Sosten, je vous laisserai
01:51:37 pas partir d'ici sans cette confidence.
01:51:39 Est-ce qu'il est quand même arrivé en interne
01:51:41 de regretter ce boycott
01:51:43 de 2020?
01:51:45 Avant votre départ, est-ce que...
01:51:47 Je tiens à vous dire que
01:51:49 euh, les cadres moyens
01:51:51 ou hauts cadres qui ont tenté
01:51:53 de regretter, se sont
01:51:55 vus obligés de partir. D'exprimer
01:51:57 seulement le regret.
01:51:59 Ils sont vus partout,
01:52:01 les régionaux, à l'ouest,
01:52:03 au Canada,
01:52:05 dans la Damaoua,
01:52:07 et même
01:52:09 les scrutins et tout.
01:52:11 Donc, ils sont partis.
01:52:13 Et beaucoup ont créé leur parti. On ne parle que,
01:52:15 en réalité, de quelques membres du dilettoir.
01:52:17 Je tiens à vous dire que
01:52:19 ce que j'ai dit ici auparavant,
01:52:21 au-delà de ce que je pouvais
01:52:23 cette autocritique-là, et bien entendu,
01:52:25 même les gens comme le Wony Masaka le font.
01:52:27 Je ne sais pas si vous le savez, mais Wony Masaka a été conseiller spécial aussi
01:52:29 du président, avec un an de vice-président,
01:52:31 dans ce parti politique.
01:52:33 Et il y a une quinzaine de locaux,
01:52:35 de dilettoirs, et vêtements,
01:52:37 quasiment toutes les régions.
01:52:39 D'abord, le premier vice-président du MRC,
01:52:41 de l'extrême-nord, Adam Thiebru,
01:52:43 n'avait démissionné. Les gens n'en parlent
01:52:45 très peu. L'extrême-nord...
01:52:47 Je tiens à vous dire que le regret,
01:52:49 lui c'était avant l'élection,
01:52:51 mais le regret est tel que
01:52:53 ça a démobilisé les gens, et surtout que
01:52:55 il y avait eu certes une tentative
01:52:57 d'explication, mais c'était
01:52:59 trop à posteriori. Vous savez,
01:53:01 il y a un type de management
01:53:03 qu'on appelle le management de l'imprévisible.
01:53:05 Ça dit qu'en réalité, si
01:53:07 quelque chose de dangereux n'est pas
01:53:09 prévu, mais c'est prévisible,
01:53:11 c'est-à-dire que dans votre façon de fonctionner,
01:53:13 que ce soit en communication, ou en politique,
01:53:15 ou alors dans le business, il y a le management
01:53:17 de l'imprévisible. Ça manque cruellement
01:53:19 à ces formations politiques pour l'anticipation.
01:53:21 Et nous en tirons des leçons.
01:53:23 À un moment, on a beaucoup entendu,
01:53:25 c'est d'ailleurs le
01:53:27 honorable Marlis Bell qui le suggérait,
01:53:29 il y a trop plein de
01:53:31 partis d'opposition, je pense qu'il y en a peut-être
01:53:33 330 aujourd'hui légalisés. C'est vrai que
01:53:35 le gouvernement a eu intérêt, parce que
01:53:37 on excite un pluralisme
01:53:39 politique lorsqu'on présente
01:53:41 330 partis politiques légalisés au Cameroun,
01:53:43 mais de manière
01:53:45 opératoire,
01:53:47 est-ce qu'il ne faut pas inventer
01:53:49 un mécanisme qui va
01:53:51 forcer les partis politiques à se regrouper
01:53:53 pour qu'il y ait moins
01:53:55 de dispersion d'énergie
01:53:57 le temps même ?
01:53:59 - Vous savez, avoir
01:54:01 200 ou 300 partis politiques légalisés,
01:54:03 ça peut être une force, ça peut aussi être une faiblesse,
01:54:05 ça peut être une faiblesse, mais ça peut aussi être une force.
01:54:07 Je vous ai
01:54:09 indiqué les différentes
01:54:11 compétitions politiques où l'opposition
01:54:13 doit être, ou peut être
01:54:15 représentée
01:54:17 de façon diverse et diversifiée.
01:54:19 Je vous ai indiqué que c'est
01:54:21 les législatives, les sénatoriales et les autres.
01:54:23 La présidentielle, vous savez,
01:54:25 pour organiser une élection présidentielle, il faut
01:54:27 25 000 scrutateurs.
01:54:29 Donc, avec
01:54:31 200 ou 300 partis politiques d'opposition,
01:54:33 ça peut être une stratégie pour avoir
01:54:35 le contrôle
01:54:37 des bureaux de vote dans
01:54:39 chaque commune. Donc,
01:54:41 elle doit se réinventer, je rejoins l'honorable...
01:54:43 - Sauf qu'ils ne font pas ce travail. - L'opposition politique,
01:54:45 à mon avis, doit se réinventer pour espérer
01:54:47 qu'elle arrive au pouvoir.
01:54:49 - L'honorable Marlise
01:54:51 Douala, Tongo Douala Bel,
01:54:53 sur le RDPC,
01:54:55 est-ce que ça ne vous endort
01:54:57 pas un tout petit peu cette faiblesse
01:54:59 institutionnelle de l'opposition,
01:55:01 le fait qu'elle soit faiblement
01:55:03 représentée dans les institutions, est-ce que
01:55:05 ça n'endort
01:55:07 pas un tout petit peu vos élus
01:55:09 qui font parfois le service
01:55:11 minimum, on les voit, dans les différents
01:55:13 mandats électifs,
01:55:15 ils ne sont pas toujours très performants
01:55:17 parce qu'il n'y a pas
01:55:19 une opposition derrière
01:55:21 pour les pousser à l'action, à la performance?
01:55:23 - Il est clair que
01:55:27 le peuple cameroonais gagne
01:55:29 à avoir
01:55:31 une opposition structurée,
01:55:33 une opposition mobilisée,
01:55:35 et une
01:55:37 opposition qui, j'allais dire, qui
01:55:39 stresse un peu le parti
01:55:41 au pouvoir.
01:55:43 Nous-mêmes, effectivement,
01:55:45 si nous ne nous sentons pas
01:55:47 challengés particulièrement,
01:55:49 nous n'allons pas aller chercher
01:55:51 les ressources en eux pour
01:55:53 exceller un peu plus.
01:55:55 Donc nous, nous avons, pour un,
01:55:57 nous avons intérêt à ce que
01:55:59 l'opposition s'organise
01:56:01 et soit plus
01:56:03 présente
01:56:05 dans les institutions,
01:56:07 et plus challengeante
01:56:09 pour nous. Il faut que
01:56:11 ça se fasse comme ça, sinon
01:56:13 le jeu ne va pas la chamber.
01:56:15 Et au jour d'aujourd'hui,
01:56:17 comme je le disais tantôt, je vais
01:56:19 continuer à expliquer,
01:56:21 ce n'est pas un problème de
01:56:23 leur capacité en tant qu'individus,
01:56:25 ce n'est pas de ça
01:56:27 qu'il s'agit, mais c'est
01:56:29 leur incapacité à se mettre
01:56:31 en synergie pour
01:56:33 créer la
01:56:35 dynamique nécessaire
01:56:37 à faire bouger les choses. Bon,
01:56:39 ça ne me dérange pas plus que ça,
01:56:41 je veux dire une fois que, en tant que
01:56:43 démocrate,
01:56:45 on est
01:56:47 un peu
01:56:49 mal de voir cette
01:56:51 opposition qui subit.
01:56:53 Autant,
01:56:55 pour nous, ça nous facilite
01:56:57 les choses sur le plan
01:56:59 justement électif.
01:57:01 Alors, c'est donc honorable pour conclure,
01:57:03 vous avez déjà fait votre appel
01:57:05 pour 2025,
01:57:07 la saison des appels.
01:57:09 Vous êtes pressé.
01:57:11 Bon.
01:57:13 Vous savez très bien que nous avons
01:57:15 notre stratégie et
01:57:17 vous n'allez pas être seul.
01:57:19 Ok. Merci, merci d'être
01:57:21 resté des nôtres. On va
01:57:23 conclure. Président Bédigui,
01:57:25 vous, vous opérez souvent en bas et
01:57:27 bien entre la majorité et l'opposition.
01:57:29 La majorité.
01:57:31 2025,
01:57:33 c'est prépare comment
01:57:35 au sein du pal.
01:57:37 Je n'ai jamais fait partie
01:57:39 de la majorité présidentielle.
01:57:41 Vous ne pouvez pas dire ça.
01:57:43 Mais je le dis. La majorité présidentielle,
01:57:45 c'est...
01:57:47 On n'a plus le temps d'élaborer,
01:57:49 mais vous avez souvent été proches.
01:57:51 Oui, mais vous avez
01:57:53 souvent été proches.
01:57:55 Vous avez souvent été proches.
01:57:57 Vous avez souvent été proches.
01:57:59 Vous avez souvent été
01:58:01 très très proches.
01:58:03 Proches, ça vous convient?
01:58:05 Même pas.
01:58:07 On n'a plus le temps de faire ce départ.
01:58:09 Non, non, non. On n'a plus le temps de faire ce départ,
01:58:11 mais vous n'allez pas me convaincre.
01:58:13 2025, vous y pensez?
01:58:15 Oui, si on y pense.
01:58:17 Chaque matin, quand on se rase,
01:58:19 je suis tout le temps dans le public.
01:58:21 Oh, pardon. Chaque jour,
01:58:23 chaque matin, quand on se rase, on y pense,
01:58:25 à 2025. Je pense que...
01:58:27 Pour vous-même ou bien pour...
01:58:29 Je ne vais pas venir vous l'annoncer.
01:58:31 Je ne suis pas venu pour ça.
01:58:33 Votre appel,
01:58:35 l'appel de Yaoundé 7,
01:58:37 c'est pour quand?
01:58:39 L'appel pour 2025 du RDPC?
01:58:41 On a beaucoup parlé d'opposition,
01:58:43 mais j'imagine que vous voulez...
01:58:45 Ce ne serait pas l'appel de Yaoundé 7.
01:58:47 Ce serait éventuellement l'appel d'une Fondi.
01:58:49 Mais il faudrait que vous sachiez
01:58:51 que j'ai une position claire
01:58:53 sur cette affaire de 2025.
01:58:55 Je l'ai annoncé plusieurs fois,
01:58:57 je l'ai écrit plusieurs fois.
01:58:59 Je pense que la personne
01:59:01 la mieux placée pour nous parler
01:59:03 de 2025, c'est notre président national.
01:59:05 Sachant que le candidat
01:59:07 naturel du parti,
01:59:09 comme le prévoient les textes,
01:59:11 il peut être candidat, mais le seul...
01:59:13 Ce serait une décision discrétionnaire.
01:59:15 Nous avons encore le temps d'en parler.
01:59:17 Au-delà des appels.
01:59:19 2025, c'est à la fois
01:59:21 proche, mais loin également.
01:59:23 Nous avons encore du temps pour en parler.
01:59:25 Nous aurons l'occasion d'en reparler.
01:59:27 Avec vous, ces différents acteurs.
01:59:29 Avec l'honorable
01:59:31 Marlise Tongodoua-Label.
01:59:33 Avec le docteur social-média du Pôle.
01:59:35 Et son parti politique patrimoine.
01:59:37 Oui, spécial.
01:59:39 Culturels africains.
01:59:41 Et je dois dire que nous proposons une alternative.
01:59:43 Nous sommes...
01:59:45 On n'est pas à Chille.
01:59:47 Mais nous allons viser...
01:59:49 Vous connaissez, n'est-ce pas?
01:59:51 Nous aurons l'occasion d'en reparler.
01:59:53 Cette majorité sera surprise.
01:59:55 Nous aurons l'occasion d'en reparler.
01:59:57 Très rapidement, deux ouvrages que je vous conseille.
01:59:59 Je vous propose tout d'abord
02:00:01 ce livre d'Ahmadou Seoul.
02:00:03 "Le Cameroun, l'opposition en panne.
02:00:05 Autopsie critique
02:00:07 et proposition de relance".
02:00:09 C'est un ouvrage allé absolument
02:00:11 pour faire
02:00:13 un diagnostic
02:00:15 de la crise des résultats
02:00:17 que traverse l'opposition camerounaise.
02:00:19 Et puis il y a cet ouvrage de Pierre Flambeau-Gaillab.
02:00:21 "L'opposition au Cameroun, des années de Brèze".
02:00:23 Il raconte
02:00:25 les coulisses de la tripartite.
02:00:27 C'est un ouvrage que je vous recommande également.
02:00:29 J'attends l'ouvrage du professeur Bedigui
02:00:31 sur ces questions-là.
02:00:33 Il en a publié plusieurs.
02:00:35 Mais il serait bon également d'étudier
02:00:37 le présent Bedigui sur ces années-là.
02:00:39 Puisque vous avez été un insider.
02:00:41 Alors, il ne me reste plus
02:00:43 qu'à vous remercier.
02:00:45 Le honorable Jean-Simon Gola.
02:00:47 Le professeur
02:00:49 Michel Ouyane.
02:00:51 Le docteur Susten Meda.
02:00:53 Le président Bedigui.
02:00:55 Et l'honorable Marlise Tongo.
02:00:57 Voilà. Belle.
02:00:59 Merci à toutes nos équipes techniques et rédactionnelles.
02:01:01 Restez les nôtres sur la SIAG-TV.
02:01:03 Bonsoir.
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