SMART TECH - L'interview : Stéphan Français (Thomson Computing)
Mardi 4 juillet 2023, SMART TECH reçoit Stéphan Français (Président, Thomson Computing)
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00:00 L'interview aujourd'hui est consacrée à un précurseur de l'informatique, cette marque
00:10 vous la connaissez tous, Thomson, après quelques années d'errance, ce fleuron de l'industrie
00:14 française fait son retour en 2013 et part à la conquête du marché, un marché clairement
00:19 dominé par les Américains et les Chinois.
00:21 Mais le petit français n'a pas dit son dernier mot, on en parle aujourd'hui avec celui à
00:25 l'origine de cette renaissance, Stéphane Francais nous accompagne, le fondateur et
00:29 directeur général de Metavisio Thomson Computing puisque c'est son nom maintenant.
00:34 Bonjour Stéphane Francais.
00:35 Bonjour.
00:36 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans Smart Tech.
00:38 Ma première question est assez simple, comment vous vous êtes retrouvé sur ce projet un
00:41 peu fou de reprendre Thomson ?
00:43 Vous savez, d'abord c'est une affaire familiale parce que mon père avait fait 30 ans chez
00:48 Thomson, il était ingénieur maison et évidemment j'ai été un petit peu élevé au biberon
00:54 à Thomson.
00:55 Et donc évidemment, moi j'ai travaillé en fait dans le groupe PPR, chez Surcouf, j'ai
01:00 été directeur achat, donc j'ai quand même un parcours très informatique et j'ai eu
01:05 envie de relancer une marque française qui est aujourd'hui internationale et qui est
01:09 la seule marque européenne internationale.
01:12 Évidemment le son Thomson est venu à mon oreille et effectivement sur la partie informatique,
01:18 c'est nous avec mon équipe en 2013 qui avons repris la marque et qui l'avons développée
01:23 maintenant dans 37 pays cette année.
01:25 Un beau pari.
01:27 Donc comment vous expliquez, je le disais, que cette entreprise soit restée dormante
01:30 pendant quoi, près de 20 ans ?
01:31 Vous vous rappelez sûrement qu'à un moment donné, notre premier ministre Juppé avait
01:36 parlé de Thomson qui valait 1 euro, 1 franc pardon, excusez-moi.
01:40 Et globalement, effectivement il y a eu des tentatives aux Etats-Unis de pénétrer le
01:46 marché avec l'informatique.
01:48 Le marché s'est durci, il y a 6 géants de l'informatique qui possèdent 80% du marché
01:53 mondial et il y a énormément d'opportunités en ce moment puisqu'effectivement les 3
01:58 Chinois taïwanais sont un petit peu, par exemple par rapport à l'Inde, le marché
02:05 indien a interdit les Chinois de marché public et donc il y a une opportunité pour une marque
02:10 européenne, Thomson, connue, qui date du 19e siècle, qui a plus de 130 ans et qui
02:16 globalement fascine les Français.
02:18 On va parler de comment vous l'a développée cette entreprise depuis 2013, donc comment,
02:22 par quels moyens, c'est une question que je me suis posée évidemment, on ressuscite
02:25 une société qui a quand même cette notoriété, le nom Thomson nous dit quelque chose, par
02:31 quels moyens, comment on fait ?
02:32 Alors bon, moi j'avais une boîte de distribution, je connaissais vraiment le milieu français-européen
02:39 et évidemment on a lancé des gammes produits qui étaient moins chères, avec plus de technologie
02:45 parce qu'on a une stratégie de changement de technologie tous les 6 mois, là où les
02:50 géants de l'informatique mettent plutôt 2 ans pour essayer de prendre un maximum d'argent.
02:53 On a des marges qui sont petites et on a des différences de prix qui sont assez impressionnantes
02:58 par rapport à nos concurrents, qui a fait que dès le départ, en fait, on a réussi
03:02 à prendre des parts de marché dans le retail, donc quand on parle retail, on parle de marques
03:08 essentielles en France, françaises comme Leclerc par exemple, où en fait en informatique
03:14 on a fait vraiment des percées impressionnantes, comme Conforama, Lafnac et vous savez aujourd'hui,
03:21 on a l'ensemble des acteurs français qui jouent avec nous et ça c'est la première
03:26 année, on est en 2023, on a repris la marque en 2013, on aura mis 10 ans, c'est notre anniversaire
03:33 depuis quelques jours, à pénétrer le marché français dans son intégralité.
03:37 Mais on vend aussi des PSO américains, on est très fiers, on vend des PSO canadiens,
03:42 on vend des PC en Afrique, on a des projets avec l'Inde, on a le Moyen-Orient, avec le
03:47 Middle-Est qui évidemment à Dubaï avait commencé il y a quelques années et finalement
03:52 en fait on est en train de placer Thomson un peu partout.
03:55 Alors je ne dis pas que c'est facile, je dis juste que d'abord on a une stratégie extrêmement
04:00 sympathique puisque globalement on est moins cher et plus technologique.
04:05 Voilà, c'est ce que vous disiez, le positionnement c'était de faire un peu moins cher, c'était
04:09 ça.
04:10 On a des charges de structure qui sont moins chères que les géants de l'informatique
04:13 et globalement en fait, comme les médias français sont extrêmement sympathiques avec
04:17 nous et qu'on va dire que ça ne me dérange pas trop de passer à la télé, au contraire
04:22 et en particulier chez Bispart, on est invité, ça nous coûte évidemment moins cher que
04:28 dépenser des centaines de millions voire des dizaines de milliards et globalement
04:34 on ne les met pas dans les prix.
04:35 Et nous ce qu'on fait c'est que dès qu'il y a une technologie nouvelle en informatique,
04:38 on l'intègre à nos gammes.
04:40 Par exemple on a des PC maintenant de moins de 900 grammes, on a des PC à très haute
04:45 technologie, ils sont tous HD maintenant et puis globalement en fait on avait misé
04:49 sur des mémoires slim donc on a des PC extrêmement fins.
04:54 Alors dites-nous, vous êtes spécialisé, on l'a compris, dans la construction de matériel
04:58 informatique, de quel type alors ? Quel produit ?
05:00 Alors nous on était au départ, pratiquement pendant 9 ans, on n'a fait vraiment que du
05:06 B2B2C, ça veut dire le grand public et comme la marque était extrêmement connue, on a
05:13 eu évidemment une performance extrêmement forte et puis on a décidé à partir de l'année
05:19 dernière de se lancer également dans le marché du B2G, ça veut dire l'Etat, en se disant
05:24 que ce serait bien quand même que l'Etat français fasse quelques commandes en fait
05:27 à une marque française, on a du mal quand même, on ne cache pas que bizarrement en
05:31 fait l'Etat français...
05:32 Vous n'étiez pas prompt à vous soutenir ?
05:35 On va dire qu'ils sont peut-être un peu plus longs que le retail français...
05:39 Moins agiles...
05:40 Voilà et puis bon, aussi, il faut être honnête, on avait des gammes qui étaient plutôt structurées
05:46 pour le grand public et puis de l'autre côté on est en train d'ouvrir des marchés donc
05:50 on a postulé pour l'Inde par exemple et on devrait avoir les premières commandes la
05:55 semaine prochaine avec sur des marchés, vous imaginez, 1,4 milliard où les Indiens ont
06:00 annoncé qu'il n'y aurait plus de produits chinois dans les marchés publics et ça c'est
06:04 depuis le 1er janvier 2023.
06:07 Qu'est-ce qui vous différencie aujourd'hui des Américains et des Chinois donc ?
06:10 En fait, encore une fois, notre stratégie c'est d'intégrer la technologie qu'en t'essore
06:16 et pas d'attendre et l'idée évidemment c'est de démarquer en cela avec plus de techno,
06:23 des produits extrêmement qualitatifs et en vérité aussi des produits qui sont saillants,
06:30 jolis et qu'on a envie de montrer à tout le monde.
06:32 On parle d'un petit français donc et quand on parle Made in France c'est vrai qu'on
06:35 se pose la question, conception, assemblage, aujourd'hui quel parti est véritablement
06:39 fait en France ?
06:40 Déjà je ne suis pas si petit que ça, je suis 1m80 mais évidemment toute la conception
06:48 est faite en France, grâce d'ailleurs à l'Île-de-France et au programme de soutien
06:53 on a monté nous un atelier technologique où ça nous a permis de doubler l'effectif en
06:58 face de notre siège société et puis on progresse petit à petit en ne mettant pas la charrue
07:03 avant les bœufs.
07:04 Notre idée en fait c'est avec nos techniciens de sortir les produits avec les dernières
07:09 technologies, les tester, une fois qu'ils sont fiabilisés, évidemment on les fait
07:13 produire là où en fait on a les composants les moins chers, c'est-à-dire aujourd'hui
07:17 on a une grosse partie de la production en Chine mais on est en train de développer
07:21 un centre par exemple d'assemblage au Maroc pour pouvoir en fait livrer l'ensemble des
07:25 pays africains.
07:26 Ça c'est le Covid qui a fait aussi qu'on a pu changer aussi un moment de stratégie.
07:31 Oui, alors vous avez entièrement raison, on a eu effectivement du soutien de l'Île-de-France
07:36 pendant le Covid, on a monté un atelier où on met plutôt les moyennes gammes et les
07:40 hautes gammes en fait qui sont montées en France donc on a quand même de la conception
07:44 plus du montage en France et évidemment on peut livrer plus vite grâce à cela et puis
07:49 on a le soutien de Microsoft, on a le soutien d'Intel, on a le soutien même de Qualcomm
07:54 qui sont les processeurs plutôt monopolistiques en téléphone mais on a aussi une gamme qui
07:59 nous permet d'avoir deux fois plus d'autonomie de batterie avec des processeurs Qualcomm.
08:04 Je crois qu'on est les seuls au monde à avoir une gamme entière Qualcomm à Thomson.
08:08 Les marchés sur lesquels vous vous développez, vous parliez de l'Inde notamment, vous vous
08:12 adressez à eux, comment, quels produits les intéressent ?
08:15 Vous savez, quand vous êtes Indien et que vous êtes au gouvernement et que vous venez
08:20 en fait quasiment dire non aux trois marques qui pèsent plus de 50% du marché mondial,
08:26 vous tournez vers en fait des sociétés qui ont et du prestige et en même temps la technologie.
08:32 Donc Thomson est peut-être, pas dire l'unique, mais certainement la plus connue des marques
08:38 informatiques en Europe et aujourd'hui les Européens ne sont pas très dangereux, on
08:42 n'est pas associé aux Russes par rapport, contrairement aux Chinois, on n'est pas des
08:46 Américains impérialistes, donc voilà on va dire que l'image des Français est plutôt
08:50 très technologique et aujourd'hui une très belle image.
08:53 On n'est pas par hasard le pays le plus visité au monde.
08:55 Le Covid, est-ce qu'il a changé aussi, je ne sais pas, la manière de consommer, est-ce
09:01 que peut-être on peut parler du marché européen ou des Français, je ne sais pas, la manière
09:04 de consommer le matériel informatique ?
09:05 Alors oui, comme vous le savez sûrement, on a associé par exemple Teddy Riner, avec
09:13 qui on a le droit à l'image sur toute l'informatique, qui est évidemment quelqu'un qui nous aide
09:19 dans la perception de la marque Thomson et c'est une façon de nous aider sur le retail
09:24 pour la consommation parce que quand vous associez Thomson à nos rapports qualité
09:29 prix associés à l'image de Victoire de Teddy Riner, on a une façon de présenter
09:34 les produits, c'est un petit peu différenciante et encore une fois, on est Français, je veux
09:38 dire, je n'ai pas choisi mon nom par hasard, je ne l'ai pas choisi évidemment, mais merci
09:43 de cette transmission et franchement, on a un avenir qui est certain, on s'est mis
09:49 en bourse aussi pour soutenir le développement de la société et c'est vrai que je promets
09:54 à tous ceux qui ont pris des actions un avenir florissant parce que derrière, c'est devant
10:00 nous, là on a une sacrée opportunité parce qu'effectivement les marques chinoises, taïwanaises,
10:07 les chinois sont quand même très très proches des russes et effectivement de l'autre côté,
10:11 les américains sont un peu trop impérialistes en ce moment, ça nous laisse des opportunités
10:16 incroyables et puis c'est vrai aussi, il faut reconnaître qu'avec le Covid, nous on a comme
10:20 tout le monde une très très forte croissance en 2020 et 2021, surtout les six derniers
10:25 mois de 2020 évidemment et tout le monde s'est équipé.
10:28 En 2022, c'était beaucoup plus dur, le marché mondial a fait entre -35 et -40% mais en
10:34 fait, les grandes marques ont beaucoup soutenu la vente des produits en baissant les prix
10:38 au maximum parce qu'ils étaient trop chers.
10:40 Aujourd'hui, ils ont perdu beaucoup d'argent et les nouvelles gammes sont beaucoup plus
10:44 chères que les nôtres.
10:45 Dernière question, est-ce que l'état français vous soutient d'une manière ou d'une autre?
10:49 Encore une fois, on a eu l'Île-de-France qui nous a soutenus quand on a créé le pôle
10:54 technologique.
10:55 Là aujourd'hui, on a effectivement, on est une des rares sociétés françaises à avoir
10:59 obtenu le PPR qui a été de 4 millions et qui nous a permis effectivement d'avancer
11:06 en fait en termes d'équipe commerciale.
11:09 Moi, j'ai honnêtement, j'ai bien sûr qu'on a le soutien de l'état.
11:12 On voudrait beaucoup plus de soutien de l'état.
11:15 J'en appelle en fait à notre président et il faudrait qu'il y ait un peu plus de commandes
11:20 Thomson en fait dans les administrations françaises.
11:23 Ça va venir, j'en doute pas.
11:25 Simplement en fait, rappelez-vous qu'on existe et s'il vous plaît, dépêchez-vous parce
11:30 qu'évidemment, on a envie de réussir sur le marché B2B et B2G comme on réussit sur
11:36 le grand public et ce n'est pas normal que ce soutien ne soit qu'au niveau de la population.
11:40 Voilà, on a encore une fois, on est en plus moins cher.
11:43 Donc là, on a tout dit quoi.
11:45 Le message est passé Stéphane Français.
11:47 Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
11:48 Vous restez avec nous pour le reste de cette émission.
11:50 Je rappelle, vous êtes le fondateur et directeur général, mais on l'avait compris, de MetaVision
11:54 Computing.
11:55 Merci.
11:56 Je suis même président, excusez-moi.
11:57 Et président, ben voilà.
11:58 Fondateur, directeur, président.
11:59 Je suis président de Thomson Computing.
12:04 Président.
12:05 Merci beaucoup.
12:06 Vous restez avec nous.
12:07 Tout de suite, on passe au talk.