Le président de l’OGC Nice, Jean-Pierre Rivère, a évoqué ce lundi le projet Ineos, en marge de la présentation du nouveau coach Francesco Farioli. Selon lui, l’objectif de concurrencer le PSG "n’est plus d’actualité". Alors dans l’After, Florent Gautreau n’a pas été tendre au sujet de ce projet Ineos à Nice, qu’il estime être « l’arnaque du siècle ».
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00 - Alors mon cher Thibault, pourquoi tu as du mal à entendre ce discours de Jean-Pierre Rivère,
00:06 une sorte de retour à l'humilité, aux bases ?
00:08 - D'abord, avant de dire ça, je veux quand même dire que dans la conférence de presse,
00:12 il y a quelque chose qui n'était pas arrivé depuis un moment au club, c'est-à-dire un vent d'air frais.
00:17 Ça faisait un moment, parce que si le contexte était lourd à Nice depuis plusieurs mois,
00:22 on a un vent d'air frais avec un Francesco Farioli manifestement très content d'être là,
00:26 très souriant, très affable, avec un Jean-Pierre Rivère, un Floggy Zolfi plutôt disposé à répondre aux journalistes,
00:35 une ambiance plutôt comme ça, je vais dire amicale.
00:39 Donc ça, c'est quand même une nouveauté dans le contexte niçois, parce que ça fait quand même un moment,
00:44 je passe les mois à Galtier, la tension répétée sur des mois et des mois,
00:49 plus la tension avec Lucien Favre et ensuite avec Digard,
00:53 ça fait quand même un moment qu'on n'a pas eu une conférence de presse dans un climat plutôt allégé.
01:03 Ceci étant dit maintenant, est-ce que passer un bon moment, être affable,
01:08 est-ce qu'être bien intentionné, ça suffit ?
01:12 Moi, je ne sais pas, on a entendu très bien ce que disait Jean-Pierre Rivère là,
01:15 je ne sais pas si la stratégie, alors là, on parle de la com', on verra,
01:18 une feuille de route va être présentée plus tard, mais quand, c'est un peu mystérieux.
01:22 Je ne sais pas si la stratégie qui consiste à dire, on va réduire la voilure,
01:27 on va réduire notre ambition, c'est un discours véritablement mobilisateur.
01:32 Je ne suis pas certain que vouloir, alors je comprends les intentions,
01:36 je comprends pourquoi il y a une volonté de rationaliser d'après les mois de crise successifs,
01:44 les investissements, les ambitions, les projets de Champions League qui n'arrivent pas, etc.
01:50 Qu'on ait envie d'être réaliste, je le comprends.
01:52 Sauf que je ne crois pas que, déjà, changer de stratégie tous les ans soit une bonne stratégie.
01:58 Ce qui compte aussi, c'est la constance, première chose.
02:00 Et deuxième chose, est-ce que ne pas vouloir présenter de feuilles de route,
02:05 comme le dit Florent Guizolfi au début de la conférence de presse,
02:08 et se contenter d'un "on va réduire la voilure et on ne joue plus vraiment l'Europe,
02:13 on la joue un peu peut-être", est-ce que c'est ça qui va remplir l'Alliance ?
02:17 - Tu avais déjà du mal à la remplir en jouant l'Europe.
02:20 - Tu avais du mal à la remplir en jouant l'Europe, mais pas parce que tu jouais à peine l'Europe,
02:24 mais surtout parce que tu jouais très mal.
02:26 Les années Vieira, c'était très difficile, la saison Galtier, ça a été très difficile,
02:30 alors que c'est l'une des meilleures saisons d'un point de vue sportif,
02:33 et la dernière saison passée, je ne t'en parle même pas.
02:36 Moi, je me souviens du quart de finale contre Bâle, le stade était plein,
02:39 les gens avaient envie de voir ça, et au bout de dix minutes, le match était terminé.
02:42 Donc, je pense que ce qui manque encore, et ce qui, moi, me plaisait dans le projet INEOS,
02:46 la seule chose qui me plaisait, c'était l'exigence.
02:49 Et on ne peut pas renoncer à l'exigence quand on est un club,
02:52 comme le GC Nice, qui est un club, rappelons, un club centenaire.
02:54 - Tu ne parles pas d'ambition, tu parles d'exigence.
02:55 - Je parle d'exigence.
02:56 L'exigence, ça ne veut pas dire faire Champions League,
02:58 ça veut dire qu'on peut faire les choses,
03:00 mais on va les faire les choses en se fixant des objectifs à notre niveau,
03:04 à notre hauteur, avec un discours d'exigence où on ne laissera plus passer
03:09 les discours d'accommodement, les discours d'excuses.
03:13 Non, on a besoin, je dis "on", je parle en général, et à Nice en particulier,
03:19 ce qui manque, c'est de l'exigence et de la constance dans l'exigence.
03:24 Le problème du discours, un peu de la kalyno-thérapie,
03:27 qui était un peu le discours de Digard, à mon avis, fait du mal au progrès du club.
03:32 Le club a besoin d'avoir des gens qui, en place,
03:35 soient de grands professionnels et qui soient capables de pousser les joueurs
03:39 le plus possible et pousser l'ensemble de l'organigramme,
03:42 je ne sais pas dire dans ce retranchement, mais créer un contexte
03:45 dans lequel va émerger la performance.
03:47 La performance n'émerge pas d'un coup de baguette magique,
03:49 elle n'émerge pas tout à coup parce qu'on a décidé,
03:53 elle émerge parce qu'il y a un contexte qui la rend possible.
03:55 Et pour que ce contexte soit possible, il faut que tous les éléments du club
03:59 communiquent la même exigence.
04:01 Or, quand je vois que Jean-Pierre Rivère, à peine un an après son discours
04:05 et la prise de parole de Lucien Favre au début de saison,
04:07 qui dit qu'il va jouer la Champions League, qui tout à coup change de stratégie
04:11 sans qu'auc... A la limite, je suis désolé, j'ai mal écouté,
04:13 mais je n'ai pas entendu une seule question sur ce sujet-là.
04:15 Il ne s'est pas expliqué sur l'obligant de la saison.
04:18 Le premier devoir, c'est d'abord de dire où est-ce que tu t'es trompé ?
04:21 Pourquoi tu t'es trompé ?
04:22 Et effectivement, je pense que les personnes qui sont en place
04:24 sont les bonnes personnes pour faire ça.
04:26 Mais on ne peut pas faire l'économie d'un discours critique sur ce qui s'est passé
04:32 et surtout d'un discours, je répète, de l'exigence.
04:35 C'est ça qui est central dans un club de haut niveau
04:37 et c'est ça qui va te permettre de progresser.
04:38 Et pour l'instant, je ne l'ai pas entendu.
04:40 - Bon, après, on peut imaginer que c'est un discours de façade,
04:42 que c'est un décalage entre ce qu'il dit aujourd'hui en conférence de presse
04:45 après être allé trop loin les années précédentes
04:47 et qu'il veut le revenir devant les micros à cause d'humilité.
04:50 - Mon cher Nico, ça avait été dit sur le même ton de dilettante comme il l'a dit là.
04:54 Ça avait été dit "Oh, ben on va jouer à la Ligue des champions".
04:56 Ça n'a pas été présenté comme un projet.
04:58 Ça a toujours été dit de manière un peu désinvolte
05:00 et je ne crois pas que cette désinvolture rende service à la stratégie du club.
05:04 - Je rappelle que depuis qu'Ineos a pris les destinées du gym,
05:08 fin 2019, c'est deux 9e places en Ligue 1 et une 5e place.
05:12 Donc pour l'instant, le projet est vraiment balancé.
05:15 Si on parle de projet. Flo ?
05:17 Et après, j'accueille Quentin au 32-16.
05:20 - Je dirais que contrairement à Thibault,
05:22 moi, ce projet me plaît, me paraît mieux dimensionné.
05:28 Donc je pense que je parle du projet avec le nouvel entraîneur
05:33 et la leçon donnée aux autres clubs en Ligue 1 cette année,
05:35 c'est l'ense qui l'a donnée.
05:37 C'est-à-dire pas d'objectif forcément en termes de place
05:42 à donner depuis des années, mais un objectif de jeu, une idée.
05:46 - C'est ce que j'attends de voir avec Fabien.
05:48 On ne l'a pas entendu vraiment là-dessus.
05:50 - Non, mais on peut penser que, puisqu'on a parlé récemment,
05:54 on était ensemble, je crois, de la politique
05:56 pour mettre des sièges rouges et noirs, pour se réapproprier le stade.
05:58 Et moi, j'avais dit ce soir-là...
06:00 - Et être refusé par le...
06:02 - Au passage, repartons sur le jeu, repartons sur l'équipe,
06:06 repartons sur une équipe qui fait plaisir et rêver ses supporters,
06:11 et tu rempliras le stade, et ensuite tu pourras avoir des ambitions.
06:14 - Mais ça, on ne l'entend pas.
06:15 - Oui, mais en creux, en tout cas,
06:17 c'est ce que je peux voir de la nomination de cet entraîneur-là
06:20 et de ce type d'entraîneur.
06:21 - Bien sûr, bien sûr, à ça on est d'accord.
06:23 - Et sur les fonds de jeu.
06:23 Donc, pour répondre à l'avis, je dirais oui, moi, ça, je préfère...
06:27 C'est ton avis, mais je préfère...
06:28 - C'est plutôt une mise en garde qu'un avis.
06:29 - Oui, tout à fait, mais je préfère en tout cas ce projet dimensionné
06:32 comme ça pour le GC Nice.
06:34 Maintenant, il faut quand même, et tu l'as dit, ça n'a pas été fait,
06:37 il faut tirer le bilan de ce qui vient de se passer depuis 4 ans.
06:40 Et là, c'est les malheurs d'un sophiste.
06:44 C'est Jean-Pierre Rivère en l'occurrence,
06:45 parce que Jean-Pierre Rivère est capable de te dire,
06:48 comme tu viens de le dire, tout et son contraire,
06:49 avec la même attitude, le même sourire.
06:51 - La même chemise.
06:52 - On joue la même chemise blanche, on joue la Ligue des champions,
06:55 enfin on va concurrencer le PSG,
06:57 on va essayer d'être en Ligue des champions tous les ans.
06:59 - Nos actionnaires sont formidables.
07:02 - Oui, ben ils sont formidables, ils ne le dégagent pas.
07:03 - C'est ça qui est dingue.
07:06 La désavolture, elle est là aussi,
07:07 c'est maintenir Jean-Pierre Rivère à son poste de responsabilité.
07:10 Elle vient d'Ineos, c'est l'ancrage local.
07:12 - Parce que Ineos, depuis 4 ans,
07:16 que moi je réclamais tous les ans en disant
07:17 « très bien, mais montrez-le, prouvez-le avec l'argent
07:20 que vous voulez faire de Nice un gros club »
07:22 et qu'ils ne le faisaient pas,
07:23 parce que leur objectif c'est d'aller acheter un gros club en Angleterre,
07:25 que Jim Ratcliffe a filé Nice à un moment donné
07:27 comme une danseuse à son frère,
07:29 qu'il ensuite virait parce que ça ne marchait pas,
07:31 c'est un scandale.
07:33 En fait, il y a eu le casse du siècle avec Spadgeri à Nice,
07:35 et là c'est l'arnaque !
07:36 - Sans aimer la violence.
07:38 - Non, mais c'est l'arnaque du siècle.
07:40 Ineos et Ratcliffe n'ont rien à faire de Nice,
07:43 et donc qu'est-ce qu'ils trouvent aujourd'hui comme solution ?
07:47 « On va revenir à un projet, les gars. »
07:48 Bah oui, le projet qui est...
07:50 - Ils vont revenir à Nice, ça ne sert à rien d'avoir Ineos pour faire ça.
07:53 - Voilà, tu as perdu 4 ans.
07:54 Tu as perdu 4 ans à faire rêver faussement les supporters,
07:57 à balader la mairie, les supporters,
08:00 et les joueurs, et le foot français,
08:03 à faire croire que, alors que d'ailleurs on avait des indices,
08:07 puisqu'à chaque fois qu'ils disaient qu'ils allaient remettre au pot
08:09 ou qu'ils allaient développer, ils ne le faisaient pas,
08:11 et qu'on apprenait qu'ils faisaient des offres à 65 millions
08:13 pour aller racheter Chelsea.
08:15 Donc tu as bien compris le truc.
08:16 Donc en gros, Nice...
08:17 - 3 milliards et demi, Chelsea.
08:19 - 3 milliards et demi ?
08:19 - Ouais, c'est un petit peu plus.
08:21 - Plus, ils montent à 5 milliards.
08:22 - Sinon moi j'y vais, à 65 millions, je vais monter à 5 milliards.
08:24 - Ils ont fait une offre à 4,5 je crois...
08:28 - Ouais, mais elle était...
08:29 - Ineos, 4,5 milliards.
08:31 Pas 65 millions.
08:33 Mais en tout cas,
08:35 Ineos, c'est vraiment...
08:37 Là pour le coup, c'est l'arnaque.
08:38 On va parler de Strasbourg tout à l'heure.
08:39 Tu as des fonds qui investissent, tu as des investisseurs,
08:41 tu peux analyser ce qu'ils valent.
08:43 - Ce qui est étonnant, parce que c'est un anglais,
08:45 on s'attend quand même à ce que le type connaisse un peu le ballon.
08:47 - Non mais Ineos a pignon sur rue, il n'y a aucun problème,
08:50 ils ont des moyens considérables.
08:51 Je dis juste que pour Nice,
08:53 en fait, ils ont baladé tout le monde,
08:54 et maintenant ils reviennent à un projet
08:56 qu'ils sont largement capables d'assumer,
08:58 enfin financièrement, ça on sait.
09:00 Mais effectivement, ce qui moi me convient mieux,
09:02 c'est de dire plus modestement,
09:03 on va d'abord essayer de trouver un bon entraîneur
09:05 et de faire une bonne équipe
09:06 pour que les gens viennent au stade,
09:07 s'identifient à nouveau à ces couleurs,
09:09 et éventuellement, si ça marche bien,
09:11 un peu comme à Lens,
09:12 évidemment, je dis comme à Lens,
09:14 à Dessins, parce qu'il y a Florent Guizot le fil derrière,
09:16 et qu'il y a des bonnes personnes pour faire ça.
09:17 Merci.
09:18 Merci à tous !