Loi de 2017 sur l'usage des armes à feu par les policiers: "Cette loi n'est en aucun cas un permis de tuer", pour l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve

  • l’année dernière
L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve réagit sur BFMTV aux critiques prononcées contre la loi de 2017 sur l'usage des armes à feu par les policiers, après la mort de Nahel au cours d'un contrôle routier à Nanterre.

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Transcript
00:00 Il faut rappeler les conditions dans lesquelles ce texte a été adopté.
00:03 C'était en 2016, nous avions subi des attentats terroristes,
00:07 notamment aux terrasses des cafés au Bataclan,
00:11 avec ce que l'on appelait à l'époque le périple meurtrier,
00:14 c'est-à-dire des terroristes armés qui cherchaient à tuer le maximum de personnes
00:20 sur leur passage en utilisant leur arme.
00:23 Et souvenez-vous qu'il y a eu, y compris d'ailleurs au procès aux Assises,
00:28 qui s'est tenu il n'y a pas très longtemps,
00:31 un débat sur les conditions dans lesquelles un policier était intervenu
00:35 au sein du Bataclan et fait usage de son arme pour neutraliser l'un des terroristes.
00:39 Des policiers avaient été tués à leur domicile.
00:42 Je n'ai pas entendu beaucoup des amis de M. Mélenchon s'en émouvoir à ce moment-là.
00:46 Tués à leur domicile devant leur enfant de deux ans, par un terroriste à Magnanville.
00:51 Ahmed Merhabé, qui était un policier de confession musulmane,
00:55 de nationalité française, qui était fier d'être policier,
00:58 fier de sa religion, fier d'être français,
01:01 a vu en face de lui les frères Kouachi sortant de Charlie Hebdo
01:05 et être tués à bout portant.
01:08 Donc des policiers, y compris ceux d'ailleurs qui sont entrés à l'hypercachère
01:12 avec le raid et la BRI et qui ont été grièvement blessés pour sauver des otages,
01:17 des policiers qui ont été menacés dans leur vie,
01:20 et qui le sont quotidiennement en raison de la mission de service public qu'ils accomplissent,
01:25 car les policiers sont des fonctionnaires de l'État qui remplissent une mission particulière
01:31 qui a cette singularité, qui peut les conduire à perdre leur vie
01:34 pour assurer la protection des Français.
01:36 Donc il y avait ce contexte, il y avait ce climat.
01:39 À ce moment-là, il y a eu une demande des policiers de pouvoir bénéficier
01:43 du même régime de légitime défense que celui des gendarmes,
01:46 qui, eux, bénéficiaient d'un régime particulier,
01:49 puisqu'ils intervenaient sur le théâtre des opérations extérieures
01:52 comme un élément de l'armée.
01:55 J'ai refusé d'entrer dans ces considérations, dans un premier temps,
02:00 parce que la jurisprudence avait aligné le régime de légitime défense des policiers
02:07 sur celle des gendarmes, et que je considérais que la légitime défense,
02:11 celle qu'elle était définie par la jurisprudence,
02:14 suffisait à assurer la protection des forces de l'ordre.
02:16 Mais il y a eu tous ces événements et la nécessité d'assurer la sécurité juridique
02:21 de l'intervention des forces de l'ordre.
02:23 Et ce que j'ai accepté à ce moment-là, comme Premier ministre,
02:26 c'est mon successeur à Beauvau qui a porté cette loi au Parlement
02:31 qui n'a pas mon nom, mais dont j'assume totalement le contenu
02:33 puisque je l'ai arbitré, c'était d'inscrire dans la loi
02:38 les principes de la jurisprudence, mais à droit constant.
02:41 C'est-à-dire de ne pas ajouter d'éléments nouveaux,
02:43 de sécuriser ce que la jurisprudence avait posé de principe depuis des années
02:47 en l'inscrivant dans la loi,
02:49 et que quels sont les principes de la jurisprudence ?
02:51 Un, le policier ne peut intervenir que dans la proportionnalité.
02:56 Deux, si sa vie ou la vie d'autrui est en cause.
03:00 Et trois, pour ce qui concerne les véhicules,
03:02 il n'intervient que si le véhicule est lui-même dans un péril meurtrier.
03:05 Pourquoi est-ce que nous avons introduit la question des véhicules dans cette loi ?
03:10 Parce qu'il y a eu Nice, il y a eu l'attentat de Nice où on a vu un camembert de l'ISGAR.
03:14 Donc voilà ce que nous avons fait.
03:16 Donc cette loi n'est en aucun cas un permis de tuer,
03:18 c'est une loi qui précise dans un texte législatif ce que la jurisprudence avait prévu.
03:24 Et d'ailleurs, je vous fais remarquer,
03:26 Jean-Luc Mélenchon qui a l'air d'être davantage un spécialiste du torduc du droit
03:30 ne s'en est pas rendu compte,
03:31 que c'est en vertu de ce texte législatif
03:34 que le policier a été mis en examen à Rienquart-Solé.
03:40 Donc tout est mensonge du début à la fin.

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