Un commerçant fond en larmes dans Apolline Matin après les émeutes

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00:00 - Sébastien, merci d'avoir composé le 30 de cèdre, d'avoir eu le réflexe de nous appeler ce matin.
00:04 Vous êtes à Saint-Etienne, vous êtes coiffeur et vous êtes président des commerçants de la ville de Saint-Etienne.
00:08 Vous vouliez nous raconter ce qui se passe et nous dire aussi votre angoisse avec les autres commerçants de Saint-Etienne et de la région, Sébastien.
00:16 - Oui, écoutez, c'est un appel bien malheureux. On est une association de commerçants.
00:20 Donc, vous l'imaginez, on a l'habitude d'organiser des événements, du jitou au physique, pour faire sourire les gens.
00:26 Et là, aujourd'hui, on est absolument abasourdis. J'ai plus de mots. Comme je disais à votre standardiste, chaque jour, les mots sont plus impressionnants.
00:34 Mais là, Saint-Etienne est dans un état absolument catastrophique. On a un petit peu de mal à se rendre compte nous-mêmes de ce qui vient de se passer.
00:43 On a une boutique sur trois dans certaines rues qui sont abîmées.
00:46 Et on dénombre à l'échelle de notre ville quasiment 15% des commerces en centre-ville qui sont pillés ou vandalisés.
00:56 C'est hallucinant. Et on est vraiment inquiet. On sait pas comment on va se remettre de ça, en fait.
01:01 - J'ai une question, Sébastien. - Emmanuel.
01:03 - Qu'est-ce que vous attendez des assurances ? Est-ce que vous savez à quelle "sauce" vous allez être mangé en fonction des contrats que vous avez ou pas ?
01:11 - En fait, si vous voulez, il y a un moment donné, les assureurs vont faire leur travail. J'ai aucun doute.
01:16 Moi, ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est quand mon assureur me dit "Monsieur, palissez en bois devant votre boutique"
01:21 et qu'on voit dans la rue des jeunes avec des dévisseuses.
01:24 Ça leur prend pas plus de 4 minutes, en fait, pour dévisser ce qu'on a installé la veille pendant 4 heures avec notre papa.
01:30 Je me mets les larmes aux yeux, madame.
01:32 - Mais je comprends, Sébastien.
01:34 - Mais parce qu'on a passé tout le week-end à protéger notre boutique et en 10 minutes, ils enlèvent tout en 10 minutes, messieurs, dames.
01:40 Qu'est-ce qu'on peut faire face à ça ? Quel moyen est-ce qu'on a ?
01:43 Hier, notre maire a appelé à l'armée, mais il y a un moment donné, est-ce qu'il a raison ?
01:46 Je pense que oui. Est-ce qu'on est capables, nous, de surveiller nos boutiques ? Mais bien évidemment que non.

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