Éric Zemmour, président du parti Reconquête, répond aux questions de Dimitri Pavlenko au sujet de la troisième nuit d'émeutes en France après la mort de Nahel suite à un refus d'obtempérer, du déclenchement de l’Etat d’urgence et de la présomption d’innocence du policier.
Retrouvez "L'entretien - Dimitri Pavlenko" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-dimitri-pavlenko
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00:00 - 8h13 sur Europe 1, bonjour Eric Zemmour. - Bonjour. - Président de Reconquête, bienvenue sur Europe 1.
00:07 Troisième nuit d'émeute en France, l'heure est encore à la constatation des dégâts. Ils sont très importants
00:12 dans de nombreuses villes grandes. Comme petites, on a assisté à d'innombrables scènes de chaos, de pillages.
00:17 Votre réaction ce matin Eric Zemmour ?
00:19 - Écoutez, on voit bien que nous sommes dans un des prodromes de guerre civile.
00:26 On voit bien que nous avons... - Guerre civile ? - Oui. Vous savez, qu'est-ce que c'est la guerre civile ?
00:31 La guerre civile c'est les affrontements entre une partie de la population contre les autorités publiques, contre l'État.
00:38 Voilà, c'est exactement ce que nous avons. Nous avons une révolte, manifestement ethnique, mais qui n'est pas seulement
00:46 définie par des termes ethniques, qui sont aussi par des termes utilitaires, puisque on voit des pillages partout.
00:52 On voit des gens qui se jettent sur des produits dans les grands magasins, de luxe ou de consommation courante.
01:00 On voit bien aussi que, si vous voulez, il y a un rapport de force qui est établi avec l'État et avec la France.
01:10 Ces gens-là veulent absolument avoir beaucoup plus d'argent, toujours plus de subventions pour,
01:17 soi-disant, reconstruire les choses qu'ils ont eux-mêmes brûlées. Il y a aussi un rapport de force avec la police.
01:23 On veut tétaniser la police, on veut interdire à la police tout contrôle dans ces zones qui sont réglées par les trafics en drogue.
01:32 On veut aussi impressionner la justice pour qu'il y ait une sorte, encore plus qu'aujourd'hui, de passe-droit pour les délinquants
01:40 venus de l'immigration. Vous voyez, il y a tout ça qui se joue. Et je voudrais dire, d'ailleurs, parce que ça nous rappelle évidemment
01:47 les émeutes de 2005. En 2005, c'était exactement la même chose. Il y a eu des émeutes colossales.
01:55 Et à l'époque, on a dit que c'était des émeutes sociales, c'est parce qu'on vit mal dans ces quartiers.
02:02 On a dépensé, tenez-vous bien Dimitri Pavlenko, 40 milliards d'euros pour reconstruire ces quartiers.
02:10 C'est le fameux plan Borloo. Vous voyez où on en est aujourd'hui ? Je vais vous dire ce qui s'est passé entre-temps.
02:15 Entre-temps, il y a eu 200 000 immigrés de plus par an au minimum. Légo. Ça fait 4 millions de personnes en plus.
02:21 - Vous faites le lien, vous, entre les pillages, les scènes de destruction, les émeutes que l'on voit depuis 3 jours et l'immigration.
02:28 Expliquez-nous. - Écoutez, c'est très simple. Nous avons une population qui vient du Sud et qui manifestement,
02:35 pour la plupart, je dis bien pour la plupart car il y a toujours des exceptions, grâce à Dieu, ne veut pas s'acclimater à nos mœurs,
02:42 à nos habitudes, à nos coutumes, qui vit entre elles, qui vit pour elles, qui vit selon leurs schémas mentaux et culturels,
02:49 manifestement réglés soit par la religion islamique, soit par les bandes de trafiquants qui font office de milices et de polices de substitution.
03:01 Et nous avons ces gens qui se répandent pour piller. Il n'y a qu'eux. On les voit. On voit les images, vous savez. On dit que les images parlent. Mais elles parlent.
03:12 - Mais le point de départ, Eric Zemmour, c'est la mort de ce jeune homme, Naël. Vous semblez dire que c'est un prétexte, finalement,
03:18 ça n'a pas grand chose à voir avec la mort du jeune Naël. - Écoutez, la mort d'un jeune homme, je ne vais pas vous dire que c'est réjouissant.
03:24 C'est toujours triste. C'est toujours affligeant. Évidemment qu'on a toujours de la peine quand un jeune homme meurt, quel qu'il soit.
03:31 Quel qu'il soit. Même si, je voudrais dire deux choses. D'abord, ce jeune homme, manifestement, n'était pas un ange, comme a dit malencontreusement Kilian Mbappé.
03:44 En tout cas, l'ange avait des tâches sur ses ailes, puisqu'il avait à 17 ans déjà un casier judiciaire fort fourni.
03:53 Par ailleurs, je note que quand une enfant est coupée en morceaux par une Algérienne... - Vous faites allusion à Lola, c'est ça ?
04:04 - Je fais allusion à Lola, à cette pauvre enfant. Là, quand on manifeste, on vous traite de factieux et de fascistes et de racistes.
04:14 Je note que là, à côté, les manifestations sont calmes. Moi, j'appelle ça des manifestations d'émotion.
04:20 Voyez, on m'a dit à l'époque que j'étais un infâme récupérateur. Comment appelons-nous aujourd'hui, d'une part, ces violences ?
04:30 Ce ne sont pas des manifestations, vous êtes d'accord avec moi. La manifestation, je comprends, quand elle est vraiment digne, là où voyez-vous de la dignité ?
04:38 Où voyez-vous de la dignité dans ces pillages ? Où voyez-vous de la dignité dans ces scènes dignes du Festival de Cannes ?
04:45 Où voyez-vous de la dignité quand la propre mère... - Où avez-vous vu des scènes du Festival de Cannes ?
04:50 - Écoutez, regardez les images... - La marche blanche hier à Nanterre, c'est à ça dont vous parliez ?
04:54 - Absolument, absolument, je parle de ça. - Pourquoi le Festival de Cannes ?
04:57 - Excusez-moi, quand je vois la mère de ce Nahel se mettre sur une moto et proclamer sa puissance, manifestement, je m'interroge.
05:08 Quand je vois Assa Traoré dire "Nous devons leur montrer que la force, c'est nous" - Le short d'Abdama Traoré, mort il y a quelques années.
05:16 - "Que la force, c'est nous", je m'interroge aussi. Quand je vois également la gauche, la France Insoumise, immédiatement dire que c'est la police qui tue,
05:27 alors là, il n'y a plus de question d'amalgame, il n'y a plus de question de récupération. J'entends encore mes tympans qui ont assourdi par les accusations de récupération.
05:37 Comment on appelle alors tous ces gens de LFI qui accusent la police immédiatement et qui expliquent que c'est le système policier qui est coupable et raciste ?
05:46 Madame Tondelier, la patronne des Verts. Vous savez que ça, ça ne marchera plus, en tout cas, je peux vous le dire.
05:54 Maintenant, oui, c'est un prétexte, à partir de là, au-delà de l'émotion légitime, au-delà de la peine légitime, oui, c'est un prétexte.
06:02 C'est un prétexte pour ces gens, je le répète, pour montrer leur force. Manifestement, il y a deux types d'émotions, il y a deux types de victimes.
06:12 Il y a des gens qui, effectivement, quand c'est la petite Lola ou quand c'est d'autres victimes innocentes qui sont peinées et qui ne font pas de cette peine un rapport de force politique.
06:26 Et puis, il y a d'autres qui font de cette peine, en tout cas, que j'imaginais, un rapport de force politique, une occasion de pillage et surtout une occasion de montrer leur force.
06:39 Mais je voudrais dire, Dimitri Papenko, qu'on a évoqué les émeutes de 2005. C'est beaucoup plus grave qu'en 2005.
06:45 Pourquoi c'est plus grave ?
06:47 Je vais vous dire pourquoi. D'abord, parce que vous aurez remarqué qu'à l'époque, on avait utilisé 10 à 12 000 policiers et que là, aujourd'hui, on en a utilisé 40 000.
06:56 Vous m'entendez ? 40 000.
06:57 - Mais c'est bon signe, on est monté en puissance, ça signifie.
06:59 - On est monté en puissance, mais vous voyez que ça ne suffit pas.
07:01 - Oui. Pour ça, on le verra à l'issue du...
07:04 - Non, ça ne suffit pas, on voit bien que ça continue. Vous avez vu ces scènes de pillage énormes.
07:08 Deuxièmement, c'est pire qu'en 2005 parce que...
07:11 - Vous pensez qu'aujourd'hui, les autorités, les forces de l'ordre sont dépassées par la situation, Éric Zelland ?
07:16 - Je pense qu'elles sont dépassées et qu'elles ont des ordres de ne pas aller au contact.
07:20 - Des ordres de ne pas aller au contact ?
07:21 - Oui, elles ont des ordres de ne pas aller au contact. Oui, je le sais.
07:24 C'est-à-dire qu'on a peur des réactions, on a peur qu'il y ait des morts, on a peur qu'il y ait des affrontements qui dégénèrent.
07:32 Alors qu'aujourd'hui, vous voyez bien...
07:34 - De ce point de vue, c'est une réussite, il n'y a pas eu de mort.
07:35 - Ah bah oui, c'est une réussite, mais c'est une réussite à quel prix ?
07:37 C'est-à-dire que c'est une réussite alors que l'État cède, l'État se couche.
07:42 L'État s'est couché deux fois. L'État s'est couché une première fois quand M. Macron a parlé de gestes inexplicables et inqualifiables et injustifiables à la part du policier,
07:53 alors même que la justice n'avait pas tranché.
07:58 Je rappelle que quand M. Hanouna, pour la mort de la petite Lola, avait dit qu'il fallait une justice expéditive,
08:05 M. Dupont-Moretti était monté sur ses grands chevaux et il lui avait fait une leçon de justice.
08:09 J'attends qu'il fasse de même au président de la République.
08:12 Deuxièmement, l'État se couche cette fois-ci parce que devant ces émeutes, ces émeutes raciales, la police a ordre de reculer.
08:22 Et je dirais que c'est pire qu'en 2005 pour une deuxième raison.
08:24 Car en 2005, c'était uniquement les banlieues qui étaient touchées.
08:29 Là, toute la France est touchée.
08:31 De Paris, vous avez ces scènes de piages dans les forums d'ÉHAL, jusqu'aux petites villes, aux petites villes moyennes qui sont touchées.
08:38 Et pourquoi sont-elles touchées, cher Dimitri Pavlenko ?
08:40 - Je vais vous dire pourquoi. - Je vais vous laisser répondre.
08:42 Parce que depuis 20 ans, on a réparti les immigrés.
08:45 C'est la politique de répartition des immigrés dans la France entière qui fait que tous les Français sont touchés aujourd'hui par ces émeutes.
08:54 Tous les Français voient ce que c'est que le produit d'une immigration folle depuis 40 ans.
09:00 Et vous savez, comment vous dire ça ?
09:04 Je me dis, et je pense que les Français comprennent mieux, pourquoi je me suis lancé l'année dernière dans la bataille présidentielle.
09:13 - Éric Zemmour, vous êtes l'invité d'Europe 1 ce matin, président du parti Reconquête.
09:17 Vous avez adressé un message de soutien aux forces de l'ordre, et je vous cite,
09:21 "la force de l'ordre lâchée par tous ceux dont elles attendaient légitimement le soutien".
09:27 De qui parlez-vous, Éric Zemmour ?
09:29 - Je le dis dans mon message, je parle du président de la République, je viens de le dire.
09:33 - Vous l'avez accusé d'avoir choisi sa France, Emmanuel Macron. Qu'est-ce que ça veut dire ?
09:37 - Je vais vous expliquer. Vous savez, en histoire, c'est très intéressant parce qu'il y a des moments comme ça où tout conjugue.
09:43 On a connu ça avant la Révolution, on a connu ça dans d'autres périodes de notre histoire.
09:46 Et là, on voit dans la même semaine, le président de la République voyager à Marseille, dire son amour pour cette ville
09:54 qui n'est plus vraiment française, en tout cas qui est en France, mais avec une population qui est de moins en moins française.
10:01 Et dans la même semaine, on voit ces émeutes proliférer et devenir gravissimes.
10:12 - Coïncidence ? - Ce n'est pas une coïncidence, justement. C'est ça que j'essaye de vous faire comprendre.
10:16 Il n'y a pas de coïncidence. Voilà. Il y a effectivement des moments dans l'histoire qui sont décisifs, qui sont détournants.
10:23 Et là, Emmanuel Macron est pris à revers. Voyez, il est pris à revers. Il avait dit à Marseille lors de sa campagne présidentielle de 2017, je vous rappelle,
10:32 qu'il n'y avait pas de culture française. C'est à Marseille qu'il dit tout ça. C'est à Marseille qu'il fait une déclaration d'amour à cette France multiculturaliste
10:40 et venue du monde entier, où il admire les Sénégalais, les Maliens, les Algériens, etc.
10:45 - C'est une opposition idéologique très forte avec vous, ça. - Comment ?
10:48 - C'est une opposition idéologique très forte et totale même, on peut dire, avec vous.
10:51 C'est une opposition idéologique totale. C'est-à-dire que M. Macron pense que les individus et les êtres humains ne sont que des consommateurs et des producteurs.
11:00 Comme moi, je pense qu'au contraire, ils ont des racines, ils ont une culture.
11:05 Et je vous le dis, je vous le dis, Dimitri Pavenko, car vous m'avez interrompu tout à l'heure, c'est pour cette raison que je me suis engagé lors de la campagne présidentielle,
11:15 il y a maintenant deux ans, c'est pour cette raison que j'ai fait de cet axe de l'immigration et du grand remplacement, mon axe de campagne.
11:23 C'est pour ça que j'ai donné des solutions, parce qu'il faut arrêter ce flux migratoire, c'est ça la solution d'origine, la mère de toutes les batailles.
11:31 C'est pour cela, on m'a dit que ce n'était pas un sujet essentiel, on m'a dit que le pouvoir d'achat était beaucoup plus important.
11:37 Toute la classe politique et médiatique me l'a dit, je dis bien toute la classe politique, on voit le résultat aujourd'hui.
11:42 - C'est facile de votre position, de condamner comme ça tout le monde. Vous, au pouvoir, vous auriez fait quoi dans une telle situation ? Qu'auriez-vous fait ? Qu'auriez-vous dit ?
11:51 - D'abord, j'ai demandé l'état d'urgence tout de suite. Je pense que c'est le minimum.
11:56 - J'ai entendu beaucoup de policiers dire que ça n'aurait servi à rien, l'état d'urgence c'est pour les gens qui respectent la loi.
12:00 - Non mais pourquoi on l'a fait dans les émeutes de 2005 ? Ça n'a pas été inutile. Et sinon on monte en grade, vous savez, après l'état d'urgence, il y a l'état de siège,
12:07 après l'état de siège, il y a l'article 16, où le président prend tous les pouvoirs. Ça existe, le général de Gaulle l'a fait.
12:13 Deuxièmement, il faut une répression féroce. C'est la répression qui fait peur. La France est le seul pays, parce que vous avez parlé de l'origine,
12:21 la France est le seul pays, le seul pays où l'on croit que foncer sur un policier ne risque rien.
12:26 - Mais vous assumeriez des morts ? - Attendez, écoutez Dimitri Parleco, je pense que nous allons, je le répète,
12:35 nous sommes dans les prodromes d'une guerre civile. Ça se voit, c'est une guerre ethnique, on le voit bien, c'est une guerre raciale,
12:42 on voit bien les forces en présence. Je pense effectivement qu'il faut quelqu'un de déterminé et de ferme.
12:51 - Mais ce scénario terrifie les Français, Eric Demorand. - Oui, oui. Ils l'ont. Pardonnez-moi, je ne suis pas au pouvoir.
12:58 Moi, si j'avais été au pouvoir, j'aurais d'abord arrêté l'immigration. Déjà, j'aurais arrêté les flux, j'aurais supprimé le droit du sol,
13:06 j'aurais arrêté le regroupement familial, j'aurais limité à presque rien les étudiants, j'aurais renvoyé les délinquants, les criminels en fin de peine,
13:15 les chômeurs de plus de six mois, tout ce que j'ai proposé pendant la présidentielle. Parce que, je vous répète, à l'origine de tout cela,
13:22 il y a non seulement le laxisme judiciaire, il y a non seulement le fait que les policiers ont des ordres de ne pas aller au contact,
13:29 il y a non seulement, il y a d'abord et avant tout le nombre.
13:34 - Dernière question, Eric Zemmour. Le gouvernement algérien, par communiqué de presse, a fait savoir sa consternation,
13:39 je le cite, après la disparition brutale et tragique du jeune Nahel dans des circonstances troublantes et préoccupantes.
13:44 Que vous inspire cette réaction algérienne ?
13:47 - Deux choses, deux choses simples. D'abord, c'est un camouflet pour Emmanuel Macron, qui est ridicule.
13:54 Il se fait donner des leçons par le gouvernement algérien. Et deuxièmement, je note que le gouvernement algérien, lui,
14:00 considère que ces gens-là sont toujours les siens, sont toujours les algériens.
14:05 Comme d'ailleurs beaucoup d'algériens qui vivent en France, ou de Marocains, ou de Tunisiens,
14:10 qui se considèrent qu'ils aient la société française ou pas, toujours comme des Algériens ou des Marocains.
14:16 Cela devrait nous faire réfléchir.
14:18 - Merci beaucoup Eric Zemmour. Le président de Reconquête était ce matin l'invité d'Europe. Je vous souhaite une excellente journée.