L'e-santé : oasis ou mirage ?

  • l’année dernière
Du 27 au 28 juin 2023, une partie du gratin français (et même européen) de la e-santé s’est donné rendez-vous à Castres. 700 participants étaient attendus à l’événement qui fêtait son 17e anniversaire. Deux jours de débat et de rencontres entre professionnels enthousiasmés par les innovations numériques, mais lucides face à l’actuel manque d’acceptabilité sociale. Reportage !
Transcript
00:00 La e-santé.
00:02 Mais demain t'es en salle.
00:04 La e-santé Oasis ou Mirage ?
00:06 Il faut vraiment répondre à la question.
00:08 Amis médecins, bonjour.
00:10 Si je vous dis jambon,
00:12 joie de vivre,
00:14 palmiers,
00:16 lagous,
00:18 peut-être ne penserez-vous pas tout de suite
00:20 à la belle ville de Castres.
00:22 Mais si je vous avais dit
00:26 université de la e-santé, vous auriez bien sûr deviné.
00:28 Car pour la 17ème année
00:30 consécutive, elle se déroule
00:32 ici, dans la sous-préfecture du Tarn.
00:34 Et cette année, les 700 participants
00:36 sont venus se demander si l'e-santé
00:38 était plutôt une Oasis
00:40 ou un Mirage. Réponse en e-mail.
00:42 E-santé Oasis ou Mirage ?
00:50 Oh, Oasis, j'espère.
00:52 On va dire Oasis, hein.
00:56 Mirage ?
00:58 Je dis Oasis.
01:00 Bon, c'est vrai que l'Ice Tea, c'est pas très bon à boire.
01:04 Ah, vous avez entendu
01:06 Ice Tea ?
01:08 Ah non, moi j'ai dit e-santé.
01:10 E-santé.
01:12 Mirage.
01:14 Il y a quand même une voix dissonante.
01:16 Pourquoi Mirage ?
01:18 C'est Oasis,
01:20 mais il y a encore un chemin
01:22 à parcourir pour arriver à l'Oasis.
01:24 La mise en application est compliquée.
01:26 C'est-à-dire que pour le moment, on est
01:28 sur des pratiques
01:30 qui ne sont pas encore bien intégrées
01:32 auprès des médecins,
01:34 auprès des institutions.
01:36 Il y a des institutions qui donnent le la,
01:38 mais c'est pas encore généralisé.
01:40 Il y a vraiment une difficulté à mettre en pratique
01:42 l'e-santé, je trouve.
01:44 C'est les médecins qui freinent, vous trouvez ?
01:46 On est un média
01:48 qui s'adresse aux médecins, donc n'hésitez pas à les critiquer.
01:52 Pas que les médecins.
01:54 Professionnel de santé, vous avez vraiment des gens
01:56 qui sont très ouverts et qui souhaitent l'utiliser.
01:58 J'ai bien aimé l'intervention
02:00 du préfet du Tarn
02:02 ce matin, qui disait que pour lui,
02:04 c'était évident.
02:06 Alors si c'est évident, pourquoi
02:08 c'est pas adopté ?
02:10 Il y a un blocage quelque part.
02:12 C'est pas que ça ne se développe pas super vite,
02:14 mais il y a beaucoup de choses
02:16 qui sont développées d'un point de vue technologique,
02:18 mais il y a toujours un gap
02:20 entre ce qu'on développe
02:22 en technologie,
02:24 par exemple dans l'IA,
02:26 et l'acceptabilité.
02:28 Par exemple, en IA, on vit avec nos idées,
02:30 nos algorithmes, on a vraiment besoin
02:32 de données de santé, par exemple.
02:34 Mais en réalité,
02:36 ce qui se passe dans les vrais projets
02:38 de recherche, qui aujourd'hui peuvent
02:40 aussi proposer des innovations,
02:42 c'est que parfois on se retrouve bloqué
02:44 parce qu'on n'a pas les données.
02:46 L'homme que j'ai pas super bien cadré, mais qui tient
02:48 le micro, là, c'est le docteur
02:50 Sam Shah, ancien directeur digital
02:52 du NHS anglais.
02:54 Je lui ai demandé quels étaient les freins
02:56 au développement de la e-santé.
02:58 Le plus gros obstacle pour la santé e-santé
03:00 est l'évolution du modèle régulatoire
03:02 pour la société.
03:04 Et la deuxième partie, c'est d'assurer
03:06 que les solutions de santé e-santé
03:08 que nous créons sont conçues autour du utilisateur.
03:10 Trop de solutions de santé e-santé
03:12 ne sont pas conçues autour des besoins du utilisateur,
03:14 elles sont conçues autour des besoins du système.
03:16 Et donc, ma dernière question pour vous,
03:18 quelles sont les différences
03:20 entre l'UK
03:22 et la France
03:24 dans le développement
03:26 de la santé e-santé ?
03:28 Les différences sont en fait assez petites.
03:30 Donc, je pense que dans certains cas,
03:32 les gens aimeraient que la santé e-santé
03:34 soit plus chère que la santé physique.
03:36 La différence dans l'UK, c'est que pour la plupart
03:38 des services de la santé e-santé, les patients
03:40 ne doivent pas payer rien du tout.
03:42 Les patients, généralement, ne payent pas beaucoup,
03:44 peut-être pour l'industrie, mais autrement,
03:46 ils ne doivent pas payer.
03:48 Donc, souvent, ils regardent la santé e-santé
03:50 dans le Royaume-Uni comme une alternative
03:52 plus rapide et efficace.
03:54 Mais si je prends les autres pays de l'Europe
03:56 et peut-être même la France,
03:58 la volonté de payer autour d'un modèle de santé e-santé
04:00 est prédicée dans le prix.
04:02 Et si quelqu'un sent qu'il a un certain prix
04:04 de la interaction physique,
04:06 l'expectation ici peut être que l'alternative
04:08 de la santé e-santé doit avoir un coût moins élevé
04:10 ou doit être plus chère.
04:12 Le problème, c'est que les services de santé
04:14 de l'État ne peuvent pas tenir
04:16 à la demande.
04:18 Donc, les gens utilisent souvent des services privés.
04:20 C'est pourquoi l'é-santé offre un modèle d'accès différent.
04:22 Mais la question est, à quel prix ?
04:24 L'homme qui fait les 100 pas,
04:26 c'est Ian Ferrari,
04:28 le directeur de la programmation.
04:30 Je me suis permis d'interrompre sa ronde
04:32 pour lui demander comment les freins décrits par tous
04:34 pouvaient-ils être levés.
04:36 C'est le débat qui anime la communauté
04:38 e-santé depuis pas mal d'années.
04:40 Il y a eu un débat ce matin,
04:42 justement, notre grand débat.
04:44 Et globalement, ce qui en est ressorti,
04:46 c'est que simplement pour développer
04:48 la numérique et la santé,
04:50 il faut que l'ensemble des acteurs
04:52 perçoit un intérêt,
04:54 un usage et une acceptabilité
04:56 des outils.
04:58 C'est ça qui est ressorti,
05:00 notamment en termes de parcours de soins.
05:02 Et surtout, ce qu'il faut faire,
05:04 c'est ne pas opposer le numérique
05:06 aux professionnels de santé.
05:08 Ne pas faire une santé au rabais aux citoyens,
05:10 mais vraiment faire une alliance des deux
05:12 pour proposer aux patients
05:14 et aux professionnels de santé
05:16 une meilleure prise en charge, un meilleur parcours.
05:18 [Musique]

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