Après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer, les autorités espèrent contenir l'embrasement des quartiers populaires grâce aux développements de l'enquête. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, s'est exprimé.
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00:00 Je veux dire à tous les policiers, à tous les gendarmes, qu'ils ont fait un travail
00:06 exceptionnel cette nuit.
00:07 Ils ont été très mobilisés, ils ont été la cible d'énormément d'attaques.
00:12 Je rappelle que plus d'une dizaine de commissariats ou de trésors de gendarmerie ont été attaqués.
00:17 Je sais qu'ils ont été très professionnels dans des conditions très difficiles et je
00:21 veux une nouvelle fois leur redire mon soutien, leur redire ma confiance et leur dire évidemment
00:26 que je suis à leur côté.
00:27 Je suis aussi venu voir les policiers et les gendarmes.
00:30 Je remercie les sapeurs-pompiers qui ont été particulièrement mobilisés à Paris et ailleurs
00:34 sur le territoire national.
00:35 Je remercie les élus.
00:36 J'ai eu de très nombreux maires au téléphone ce matin dont M. le maire de Mont-Saint-Barreul,
00:41 très tôt pour évidemment les assurer du soutien de la République du fait que nous
00:44 condamnions bien évidemment ces attaques absolument inacceptables contre les services
00:49 publics.
00:50 À travers M. le maire, je voudrais saluer tous les élus municipaux, les agents municipaux
00:55 dont ici par exemple à Mont-Saint-Barreul qui ont été pris à partie dans des conditions
00:58 qui auraient pu extrêmement mal tourner et dire que lorsque l'on attaque des écoles,
01:03 des mairies, des commissariats, des centres sociaux, lorsqu'on les incendie, lorsqu'on
01:08 pille des commerces de proximité, des bureaux de poste, nous constatons que c'est les quartiers
01:15 populaires, les habitants des quartiers populaires qui sont touchés.
01:17 Ce sont les services publics des habitants, des plus modestes d'entre nous qui sont attaqués.
01:23 Ce n'est pas simplement des symboles du pouvoir politique ou municipal, c'est évidemment
01:30 absolument incompréhensible, absolument inacceptable.
01:33 Ça doit obtenir la plus grande fermeté comme réponse et ça vient toucher les quartiers
01:38 qui sont déjà extrêmement touchés socialement.
01:41 C'est absolument incompréhensible.
01:43 Évidemment on ne peut pas rester naïf devant ces organisations puisqu'il s'agit d'organisations
01:51 qui manifestement cette nuit ont voulu atteindre notre pacte républicain.
01:55 Alors je veux dire que les policiers ont payé un lourd tribut, les policiers et les gendarmes,
02:01 puisqu'il y a eu 170 blessés chez les policiers et chez les gendarmes.
02:04 Fort heureusement aucun de la pronostique vitale n'est engagée.
02:07 Il y a eu également une réponse de la part de l'État puisqu'il y a eu plus de 180
02:11 interpellations et sans doute qu'on en aura davantage aujourd'hui.
02:14 Moi je voudrais surtout dire que nous avons aujourd'hui à nous mobiliser extrêmement
02:21 fortement au ministère de l'Intérieur pour que la réponse de l'État soit ferme et
02:25 que si la justice doit passer dans le calme, et le procureur de la République s'est
02:28 exprimé ce matin bien évidemment sur la terrible affaire de Nanterre, je veux redire
02:33 que les émeutes que nous avons pu voir cette nuit n'ont rien à voir avec cette histoire
02:37 et qu'attaquer une école, incendier un centre social, incendier une mairie n'a rien
02:40 à voir avec cette histoire de Nanterre.
02:42 Donc les professionnels du désordre doivent rentrer chez eux.
02:45 Ce soir il y aura beaucoup plus de policiers et de gendarmes présents.
02:48 Cela a été arbitraire à la réunion que vous avez vue ce matin, puisqu'hier il y
02:52 avait 9000 policiers et gendarmes mobilisés dont 2000 sur la plaque parisienne.
02:56 J'ai décidé qu'il y ait 40 000 policiers et gendarmes ce soir et cette nuit mobilisés,
03:01 dont 5000 en plaque parisienne et des moyens techniques et technologiques importants pour
03:04 lutter évidemment contre ces émeutes, pour procéder à des interpellations et surtout
03:10 pour rétablir l'ordre républicain qu'attendent légitimement les Français.
03:13 Je veux dire une nouvelle fois que je crois que la position du gouvernement a été à
03:19 la fois nuancée, claire et équilibrée et que nous attendons de tous les responsables
03:25 politiques quels qu'ils soient, tous les responsables politiques, parce que dans les
03:28 responsables politiques il y a politique mais il y a surtout responsable, qui leur
03:31 appartient pour le bien de l'intérêt général, pour le bien des populations, pour le bien
03:35 des institutions de la République, d'appeler au calme.
03:37 Il ne peut pas y avoir un 2 conditionnel ou de 8 mai lorsqu'on attaque des écoles,
03:43 lorsqu'on attaque des mairies, lorsqu'on attaque des agents du service public, parce
03:46 qu'un drame aurait pu se dérouler cette nuit et grâce aux policiers, aux gendarmes,
03:49 aux pompiers, grâce aux élus municipaux, il y a eu des drames bâtimentaires, ce qui
03:53 est évidemment déjà extraordinairement difficile à constater, mais il n'y a pas
03:57 eu de drame humain et nous allons tout faire désormais pour que l'ordre républicain revienne
04:02 partout sur tous les points du territoire national.
04:04 Je voulais assurer évidemment à monsieur le maire de Mons et à travers lui à tous
04:07 les maires de France, même la première ministre est en déplacement au moment où nous parlons
04:10 je sais et on a eu une réunion avec elle ce matin, qu'elle est parfaitement mobilisée
04:14 comme le président de la République, pour que les choses soient très clairement dites,
04:17 je crois qu'elle en était et que nous comprenons tous que ce qui se joue aujourd'hui c'est
04:21 les institutions de la République.
04:22 Est-ce que le gouvernement envisage l'instauration de l'état d'urgence comme ça avait été
04:25 le cas en 2005 ? Je crois que vous aurez constaté qu'on peut
04:28 mobiliser énormément de moyens puisque je vais multiplier par 4 le nombre de policiers
04:32 et de gendarmes, mobiliser les moyens technologiques et techniques du ministère de l'Intérieur
04:36 en lien bien sûr avec le ministère de la Justice, sauf qu'on ait besoin de recourir
04:41 à des articles particuliers de la Constitution.
04:43 Je compte que ce soir, après les appels au calme que tout le monde aura répété, parce
04:48 que sinon je crois qu'il y aura réitération d'une forme d'irresponsabilité que personne
04:53 évidemment j'imagine ne souhaite, je crois que nous constaterons que l'ordre républicain
04:57 va revenir et je veux dire que si la position des forces de l'ordre hier était de maintenir
05:03 l'ordre public et protéger les personnes, ce qu'ils ont fait, je crois avec beaucoup
05:06 de courage qu'on peut nous resaluer, ce soir des interpellations seront faites dès que
05:11 nous constaterons que des personnes veulent s'en prendre à des bâtiments publics, à
05:15 des policiers, à des gendarmes, à des élus municipaux qui ont parfois été menacés
05:18 jusque chez eux.
05:19 Et donc je pense qu'il ne peut pas y avoir aujourd'hui d'hésitation dans tous les
05:24 chiquiers politiques lorsqu'on voit qu'il y a des élus qui sont menacés personnellement
05:28 chez eux et dans leur famille, qu'on va menacer de cramer leur mairie, d'attaquer
05:31 des services publics, il ne peut pas y avoir encore une fois de demi-mesure.
05:34 Donc les choses sont claires désormais pour tout le monde.
05:37 Je crois que les policiers et les gendarmes ont bien compris le sens de leur mission,
05:41 je les remercie dans des circonstances difficiles.
05:42 Je veux dire que par ailleurs, chacun aura constaté que le ministère de l'Intérieur
05:46 a procédé à un certain nombre d'opérations transparentes, si j'ose dire, sur l'affaire
05:51 de Nanterre.
05:52 J'ai demandé au préfet de police, puisque le procureur de la République a communiqué,
05:56 de suspendre administrativement le policier qui est en cause par cette affaire judiciaire,
06:03 mais je veux aussi dire qu'il a le droit, évidemment, comme tous les agents de la
06:06 police nationale, comme tous les Français, à la présomption d'innocence.
06:09 Vous parlez d'organisation, M. le ministre, on peut en savoir un peu plus, des profils,
06:14 est-ce qu'il y a des choses que vous savez de ces façons de procéder, de s'organiser
06:20 justement ?
06:21 Fort heureusement, les services du ministère de l'Intérieur savent faire des enquêtes,
06:25 ont des renseignements.
06:26 Il ne s'agit pas, sauf exception, de quelques petits rassemblements qui auraient mal tourné,
06:32 qui auraient été dégagés.
06:33 Il s'agit de gens qui, à une certaine heure, ont décidé, même s'ils n'étaient pas
06:36 très nombreux, mais ont décidé d'attaquer les symboles de la République.
06:39 Je rappelle qu'il y a eu 90 bâtiments publics qui ont été attaqués cette nuit, quasiment
06:42 en même temps, dans le cadre de la métropole illoise, rendant difficile l'intervention
06:46 des forces de l'ordre incontestablement.
06:47 Donc les choses seront réparées pour ce soir.
06:50 Et qui ont souhaité attaquer des symboles extrêmement précis.
06:53 Quand on s'en prend à une école d'un quartier populaire comme à Tourcoing, quand on s'en
06:59 prend à des centres sociaux, quand on s'en prend à des domiciles d'élus, quand on s'en
07:03 prend à des mairies, on s'en prend évidemment, je crois, à des symboles.
07:07 Et donc il faut répondre à ces organisations qui pensent que la République va reculer,
07:14 que la main de la République sera ferme.
07:16 Parce que l'ordre public, c'est ce qui permet la justice.
07:19 L'ordre public et le calme, c'est ce qui permet le droit.
07:22 L'ordre public, le calme et l'action proportionnée des forces de l'ordre, c'est ce qui permet
07:26 à chacun de vivre en liberté.
07:28 Cette nuit, les Français n'ont pas pu vivre totalement en liberté.
07:30 Et c'est de ma responsabilité mise à l'intérieur que je fais que ce reste recommence.
07:34 Je vous remercie.