Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Chirurgie Esthétique avec le Dr Lange

  • l’année dernière
Transcript
00:00 des influenceurs qui montrent la chirurgie plastique
00:02 comme un spectacle, comme ils montrent qu'ils vont au karting le lundi,
00:06 le mardi au zoo, le mercredi ils sont opérés et le jeudi ils vont en boîte.
00:10 Ça, franchement, c'est une erreur morale.
00:12 Je m'appelle Dr Frédéric Lange, je suis chirurgien plasticien,
00:21 j'ai 43 ans et j'exerce depuis une dizaine d'années.
00:23 La chirurgie plastique, c'est l'ensemble des actes chirurgicaux
00:36 qui vont toucher l'apparence du corps, la peau, la graisse,
00:38 toute la partie superficielle du corps.
00:40 Et la chirurgie esthétique, c'est juste une partie de la chirurgie plastique
00:43 qui consiste à améliorer l'esthétique.
00:46 Alors non, ce n'est pas du tout une idée reçue.
00:53 Il y a environ aujourd'hui en France 90% de la patientèle qui est féminine.
00:57 Mais on voit que ça évolue depuis plusieurs années.
00:59 Les hommes ont de plus en plus de demandes.
01:01 Ils sont encore derrière, mais ils sont en train de rattraper doucement les cours.
01:05 On est à peu près à 90/10.
01:06 Alors ça, ça va dépendre des médecins, des endroits, des cultures, etc.
01:17 En France, c'est surtout, je crois que les opérations les plus pratiquées,
01:19 c'est sur les paupières et le ventre, les relâchements du ventre.
01:22 On voit certaines patientes, des patientes jeunes qui,
01:25 quand on les voit en consultation, on voit qu'elles sont,
01:27 par exemple, pour une patiente qui n'a pas de poitrine, par exemple,
01:30 ou une bosse sur le nez, qui sont, avant l'opération, très renfermées.
01:33 On sent qu'elles ne sont pas sûres d'elles, elles se tiennent comme ça, voûtées.
01:37 On voit qu'elles prennent peu soin d'elles, qu'elles ont un manque de confiance en elles,
01:42 qu'elles ont un vrai complexe qui empiète sur leur qualité de vie.
01:45 Et ces patientes-là, parfois, ils arrivent à avoir des problèmes de santé.
01:48 On les voit un mois, trois mois après l'opération, métamorphosées.
01:53 Donc on a changé, nous, un petit truc, un peu plus de poitrine, une petite bosse en moins,
01:56 mais elles reviennent nous voir belles, rayonnantes, souriantes.
02:01 Elles ont changé de posture, elles se tiennent droites,
02:03 elles ont plus confiance en elles, elles sont plus souriantes, elles sont plus épanouies.
02:06 Ça, c'est magnifique parce que là, on sent vraiment qu'on a opéré les gens,
02:10 qu'on les a vraiment aidés, qu'on a fait des choses pour les aider.
02:13 Et c'est vraiment, c'est vraiment, c'est vraiment, c'est vraiment,
02:15 qu'on a opéré les gens, qu'on les a vraiment aidés,
02:18 qu'on a fait vraiment notre boulot de médecin.
02:20 Évidemment, alors, quand on est chirurgien, nous, on voit tout.
02:28 On a un œil bionique, il y a ce qu'on appelle le "surgical look",
02:30 c'est-à-dire on arrive à voir des détails qui ne correspondent pas à la vraie vie.
02:35 Certaines silhouettes, ça n'existe pas.
02:38 Certains traits sont des stigmates de la chirurgie.
02:43 Par exemple, on sait où regarder.
02:45 Par exemple, quand on veut voir si une patiente a eu un lifting,
02:49 on sait qu'on va regarder la zone du tragus,
02:50 cette zone-là qui souvent est un peu déformée et tout.
02:53 Quand on sait le repérer, on le voit.
02:55 Quand une patiente a été opérée du nez,
02:57 on sait qu'on va regarder certaines ombres qui peuvent se déposer ici,
03:00 qui ne peuvent pas être trouvées sur un nez non-opéré.
03:02 On voit ça, ce genre de silhouettes avec des cuisses très fines et des fesses énormes,
03:06 une silhouette un peu, je ne sais pas comment on appelle ça, en abeille, en forme d'abeille, etc.
03:09 Ça, on arrive à repérer que c'est la chirurgie plastique.
03:12 On a des signes.
03:13 Alors, ce n'est pas évident, il faut quand même être chirurgien,
03:16 mais il y a des signes qui permettent de déceler quasiment tout,
03:19 sauf peut-être certains trucs de silhouettes, de poitrine et tout,
03:22 quand on est habillé, évidemment.
03:23 On n'arrive pas encore à voir à travers les vêtements, mais on y travaille.
03:25 Il y a une opération un peu particulière qui s'appelle le "leap lift".
03:34 C'est un petit lifting de cette partie-là qu'on appelle la lèvre blanche.
03:38 On fait une petite cicatrice sous le nez et ça donne une lèvre blanche plus courte
03:42 et ça fait ressortir la lèvre de façon définitive parce que ça la tend un peu comme ça.
03:46 Les résultats sur les lèvres, c'est très joli.
03:49 C'est une opération, dans le cadre d'un rajeunissement de visage,
03:51 chez les patientes qui ont un certain âge, c'est super.
03:54 Chez les patientes jeunes, c'est un peu la roulette russe
03:57 parce que le résultat sur les lèvres, souvent, c'est top,
04:00 mais la cicatrice sous le nez, là, si elle se voit, ça peut être catastrophique.
04:04 Donc, ça, c'est une opération que je déconseillerais aux patientes jeunes
04:08 jusqu'à en dessous de 50 ans.
04:11 La balance bénéfice-risque, je trouve qu'elle pèse plutôt du côté risque que bénéfice.
04:17 Il y a des personnalités qui ont, des influenceuses,
04:26 qui portent bien leur nom, qui ont de l'influence.
04:28 Elles ont de l'influence parce qu'elles sont très suivies
04:31 et elles ont de l'influence parce que leur audience
04:33 est quand même une audience plutôt jeune, sensible.
04:37 Évidemment, quand on a 16 ans, 18 ans, on sort de l'adolescence,
04:42 on peut encore avoir des complexes qui pourraient passer
04:44 avec la construction psychique.
04:46 On peut être vulnérable et c'est sûr que si là, on est mitraillé
04:49 de trucs qui vendent la chirurgie plastique
04:51 et qui vendent ça comme un truc magique,
04:53 on peut être influencé en mal.
04:55 Pour moi, il y a une erreur morale.
04:58 Ils font une erreur morale, c'est-à-dire qu'il y a une énorme différence
05:01 entre assumer une opération de chirurgie plastique,
05:03 mais en revanche, je vois, j'ai déjà vu de mes propres yeux,
05:06 des influenceurs qui montrent la chirurgie plastique
05:09 comme un spectacle, comme ils montrent qu'ils vont au karting le lundi,
05:13 le mardi au zoo, le mercredi ils se font opérer
05:15 et le jeudi ils vont en boîte.
05:16 Ça, franchement, c'est une erreur morale parce qu'on ne peut pas faire ça.
05:20 Ça en envoie de plus en plus.
05:27 Ce n'est pas la chirurgie, c'est la médecine, de la médecine esthétique,
05:30 notamment les injections à l'acide hyaluronique
05:32 dans les lèvres, les rides, etc.
05:33 Il y a beaucoup de pratiques illégales en France.
05:35 On voit le nombre de complications vraiment exploser.
05:39 Donc oui, on rattrape tous les jours maintenant dans nos cabinets
05:43 des problèmes, certains, ce n'est pas très grave parce que ce n'est juste pas beau.
05:47 Ça, c'est pénible, mais ce n'est pas très grave.
05:50 Mais il y a aussi des catastrophes, des vraies catastrophes, des nécroses,
05:53 des patientes qui sont défigurées à vie.
05:54 Ça existe, il faut le savoir.
05:56 Heureusement, ce n'est pas tous les jours, mais il y en a.
06:05 Alors là, il y en a tellement, c'est un cauchemar.
06:09 Il y a beaucoup de trucs qui tournent autour de business,
06:12 de trucs, de massages, des gens qui vendent des programmes de massage,
06:14 d'exercices, de visages, de crèmes, de trucs.
06:18 Il y a tellement d'enjeux financiers qu'on voit des trucs un peu aberrants.
06:21 Il y avait le médicament, des gens qui prenaient un médicament,
06:23 je ne sais plus contre quoi, pour maigrir.
06:26 Ça, l'usage de médicaments détournés.
06:28 Alors nous, il y a un truc qui revient beaucoup en chirurgie plastique,
06:30 c'est les gens qui utilisent la crème anti-hémorroïdaire pour les cernes.
06:33 Je crois que ça, ce n'est pas trop, trop grave, mais c'est quand même déconseillé.
06:36 L'usage détourné de médicaments, des gens qui prennent des médicaments
06:39 contre le diabète ou un truc comme ça pour maigrir.
06:41 Mais c'est hyper dangereux. Les gens sont fous.
06:43 Ils ne se rendent pas compte des risques qu'il y a.
06:45 Le summer body, ça laisserait entendre que toute l'année,
06:54 on fait n'importe quoi avec sa santé, son corps, on mange n'importe quoi,
06:57 on ne fait pas de sport, on a une mauvaise...
06:59 Voilà, on n'y prête pas attention parce qu'on a des vêtements
07:03 et qu'à l'approche de l'été, il faudrait faire attention à soi,
07:06 à son physique, à sa santé, à son corps, parce qu'on va être en maillot de bain.
07:09 Donc ça, c'est débile.
07:10 C'est vraiment des trucs pour vendre les magazines
07:12 et c'est une conception un peu idiote de la santé.

Recommandée