Refus d'obtempérer: le maire de Nanterre s'exprime
Un automobiliste, âgé de 17 ans, a été tué mardi matin à Nanterre par un policier qui a fait usage de son arme, après un refus d'obtempérer du mineur.
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00:00 Évidemment, on pense à la maman, aux parents, aux proches.
00:07 Je crois que c'est toute une ville qui est endeuillée par ce qui vient de se passer.
00:13 Évidemment, les images qui tournent en boucle actuellement sur les réseaux sociaux sont
00:23 accablantes, mais évidemment, il faut attendre le résultat des enquêtes judiciaires qui
00:31 sont en cours.
00:33 Et on espère que des éléments d'enquête seront communiqués le plus rapidement possible.
00:43 Je crois qu'il y a une immense crie de Nanterre, c'est « on veut la vérité ». Voilà.
00:48 On veut toute la vérité et on la veut vite.
00:52 Justement, monsieur le maire, vous avez entendu cette colère de vos habitants, on les a vus
00:56 sur place.
00:57 Est-ce que vous vous appelez au calme et est-ce que vous avez peur d'éventuels débordements ?
01:00 Bien sûr qu'on appelle au calme, puisque ce qu'il faut, c'est que la vérité éclate
01:09 et que si des gens doivent être condamnés, il faut qu'ils le soient.
01:13 Mais bien sûr, chacun sait bien que ce n'est pas le moment et le deuil avec la famille,
01:22 avec les parents.
01:23 C'est ça qui est important, bien sûr.
01:26 Est-ce que vous allez rentrer en contact avec la famille, peut-être pour les aider à organiser
01:30 quelque chose ?
01:31 D'abord, je vais me le rendre à leur domicile, puisque c'est bien sûr une tradition de
01:38 présenter les condoléances à des gens qui sont dans une peine incommensurable.
01:45 Et donc, c'est ça qui est important.
01:48 Vous le connaissiez, ce jeune, ou pas du tout ?
01:50 Non, vous savez, dans une ville de 100 000 habitants, je connais beaucoup de monde.
01:55 Peut-être que je l'ai croisé, peut-être que je le connais, mais de là à dire que
01:59 je le connais, je ne peux pas vous dire.
02:01 Est-ce que vous allez renforcer la sécurité dans les quartiers, peut-être du côté de
02:05 Pablo Picasso, on sait que c'est une cité qui peut être complexe ?
02:08 Non, la sécurité, d'abord, c'est le travail de la police.
02:12 La ville de Nanterre, elle travaille avec tous ses médiateurs, avec tous les gens avec
02:17 lesquels elle travaille.
02:19 Aujourd'hui, comme toujours, bien sûr qu'on est aux côtés de toutes les gens de ces quartiers
02:25 qui sont aujourd'hui forcément affligés par ce qui vient de se passer, qui forcément
02:33 sont en colère par rapport à ce qu'ils voient à travers les images qu'ils ont pu regarder
02:41 sur les réseaux.
02:42 Je crois qu'ils ont tous cette envie d'avoir la vérité, toute la vérité, et le plus
02:51 rapidement possible.
02:52 Vous allez suivre particulièrement l'enquête de votre côté ?
02:55 Avec les moyens qui sont… Les enquêtes, comme vous le savez, elles sont indépendantes.
03:01 En tout cas, c'est ce qu'on souhaite toujours, que les enquêtes soient indépendantes.
03:06 À l'étape actuelle, elles sont sous la responsabilité du procureur de la République,
03:10 puis d'un juge d'instruction, je pense.
03:13 Bien sûr qu'on suivra le dénouement de cette enquête, mais l'enquête est menée
03:22 par les autorités judiciaires.
03:23 Il faut que ce soit comme ça.
03:25 Quels sont les premiers éléments de l'enquête que vous pouvez nous donner ?
03:28 Moi, je n'en ai pas.
03:30 La Ville a simplement fourni les images de ces caméras de surveillance qu'elle a à
03:40 proximité.
03:41 Ces images ont été prises ce matin par les enquêteurs.
03:51 Pour vous, dans ce genre d'affaires, le fait d'avoir une ville équipée de caméras
03:54 de vidéosurveillance, c'est un plus ?
03:55 Nous, on a toujours, dès le départ, considéré que les caméras de vidéosurveillance ou
04:05 de protection étaient un élément d'enquête dans tous les cas.
04:11 Ils permettaient de faire aboutir des enquêtes.
04:13 C'est d'ailleurs pour ça qu'on les implante en coopération avec les forces de police.
04:21 Si vous parlez d'injustice ou de bavure policière, est-ce que…
04:26 Moi, je suis le maire de Lanterne.
04:28 Je vous dis qu'à l'étape actuelle, les images que j'ai vues sur les réseaux sociaux
04:35 sont accablantes.
04:36 Je souhaite que l'enquête qui est ouverte aille jusqu'au bout, mais qu'on ait le
04:46 plus rapidement possible de première communication des autorités judiciaires sur cette enquête.
04:52 Et je réaffirme que l'immense aspiration de tous les habitants de cette ville, c'est
05:00 que toute la vérité soit faite.
05:02 Et vite.
05:03 Il s'agissait de la police municipale, nationale ?
05:05 Non, c'est pour la police nationale.
05:07 Si la famille est d'accord, vous envisagez un hommage, une marche blanche ?
05:11 On verra avec eux.
05:12 Il y a quelque chose que vous pourriez envisager ?
05:15 On verra avec eux.
05:17 Je ne parle pas à leur place.
05:19 On sent quand même que vous êtes très ému par ce qui se passe dans votre ville.
05:24 Oui, vous savez, quand un jeune de 17 ans meurt, c'est forcément bouleversant.
05:32 Et en plus, quand il meurt dans des conditions compressantes, c'est évidemment encore
05:42 plus angoissant.
05:43 Donc c'est bien sûr que je suis ému.
05:51 La ville est aujourd'hui évidemment en deuil par le drame qui s'est passé ce matin.
05:56 Il y a eu 13 décès suite à des refus de tempérer en 2022.
06:00 Est-ce que vous considérez qu'il y a des mesures à prendre sur ces refus de tempérer
06:05 ?
06:06 Si vous voulez, je ne veux pas engager le débat sur cela à ce moment-là.
06:10 Pour l'instant, on est dans le deuil.
06:13 On est dans l'exigence que l'enquête se déroule le plus rapidement possible.
06:18 Et puis, il sera temps malheureusement de parler après des conséquences à en tirer.
06:27 Mais le respect de la famille, c'est aussi cela.
06:31 En termes de législation, est-ce qu'il y a encore du travail à faire ?
06:35 Est-ce que vous, en tant qu'élu, ce genre d'affaires permet de faire avancer la loi
06:39 dessus ?
06:40 Je préfère ne pas répondre.
06:43 Comme ça.
06:44 - Merci beaucoup, monsieur le maire.
06:45 - Merci.