La 54e édition des Rencontres d'Arles commence le 3 juillet. Parmi les artistes exposés : Agnès Varda, qui signe le cliché « Filets de pêche
à la Pointe courte ». Elle débute la photographie en 1947 où elle capture des moments de vie à la Pointe courte, quartier populaire de Sète. En 1954, elle y plante le décor de son premier film « La Pointe courte ». Carole Sandrin, commissaire de l’exposition Agnès Varda, dévoile les secrets de ce cliché en noir et blanc qui alterne un style graphique et réaliste.
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à la Pointe courte ». Elle débute la photographie en 1947 où elle capture des moments de vie à la Pointe courte, quartier populaire de Sète. En 1954, elle y plante le décor de son premier film « La Pointe courte ». Carole Sandrin, commissaire de l’exposition Agnès Varda, dévoile les secrets de ce cliché en noir et blanc qui alterne un style graphique et réaliste.
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NewsTranscription
00:00 La photographie qu'on a choisie est emblématique de ce quartier de Sète
00:04 et en même temps de cette photographie, de cette esthétique photographique
00:09 que Cagnes Varda pratique à ce moment-là pour son film.
00:15 [Musique]
00:30 C'est un quartier en 1954 à Sète, populaire de pêcheurs qui vivent dans des conditions assez précaires.
00:37 On a des filets qui sont goudronnés pour être protégés de l'humidité
00:43 et donc ça c'est ce qu'elle appelle le côté noir.
00:45 Et cette photographie elle est prise de ce côté noir
00:48 où l'on voit ces filets avec des formes assez particulières, un peu en losange.
00:52 Et à ce moment-là, elle a une attention particulière pour ces éléments de ce décor naturel.
00:58 Elle va s'attarder sur ces formes circulaires ou linéaires.
01:00 Il y a aussi plusieurs poteaux sur lesquels ils ont suspendu les filets pour qu'ils sèchent.
01:05 Elle joue en fait avec ces formes-là qui se trouvent naturellement dans ce paysage
01:11 dont elle va faire le décor pour le film.
01:13 Donc ça, ça pose en fait une forme de recherche visuelle
01:17 et en même temps une photographie de ce qu'est la pointe courte à ce moment-là.
01:22 Ce qui ressort dans cette photographie, c'est vrai que c'est sa construction avec ce point de fuite
01:27 qui dirige notre regard vers cet homme qui regarde les temps.
01:33 Mais je pense que ce qui a en premier lieu intéressé Agnès Varda à ce moment-là,
01:39 c'était la texture des filets, la matière.
01:41 Et puis, sa manière de cadrer, de construire l'image, effectivement, nous amène,
01:45 avec ces filets qui sont donc sur la droite,
01:48 nous amène vers la ligne de fuite et le pêcheur qui regarde les temps.
01:52 La présence du pêcheur peut aussi nous ramener à ce que Agnès Varda a voulu raconter dans son film.
01:57 En 1954, elle connaît bien les pointus pour les avoir fréquentés depuis son adolescence.
02:03 Dès les années 30, il se pose un certain nombre de problèmes de pollution dans le petit étang
02:09 où les habitants de la Pointe-Courte ont l'habitude de pêcher le coquillage.
02:13 Et donc, ces problématiques de pollution et d'industrialisation,
02:18 elle veut aussi les retranscrire dans son film. Elle en fait un sujet.
02:21 Après avoir côtoyé ces habitants du quartier, avoir entendu leurs histoires quotidiennes
02:27 et toutes leurs difficultés à survivre dans ce milieu-là,
02:32 qu'elle a très envie non seulement de les photographier, mais aussi de raconter leurs histoires
02:36 et comme elle le dit, de mettre des maudits à haute voix sur des images.
02:40 [Musique]