• il y a 2 ans

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00:00 Je suis économiste à Bordeaux, sens agro. J'effectue mes activités de recherche dans un laboratoire de recherche à Bordeaux qui s'appelle
00:06 Bordeaux Sciences Économiques au sein de l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin. Je fais partie d'une équipe pluridisciplinaire
00:13 qui travaille sur
00:16 l'économie expérimentale.
00:18 L'économie expérimentale, oui voilà. L'économie expérimentale, c'est une méthode de recherche qui
00:24 consiste à reproduire une situation réelle mais de façon à pouvoir observer les comportements des agents économiques. Donc ici nous on
00:32 s'intéresse beaucoup au comportement des consommateurs de vin
00:35 dans un contexte contrôlé et surtout reproductible.
00:39 Donc ça veut dire que vous mettez les consommateurs dans des situations pour savoir comment ils vont consommer. Est-ce que vous avez vu
00:45 des nouvelles habitudes qui se dessinent ? Oui alors c'est ça.
00:50 Du coup avec mon équipe on travaille pour mesurer les préférences des consommateurs en matière de vin.
00:57 Donc on les confronte à des situations réelles d'achat.
01:00 Du coup ça crédibilise un petit peu notre protocole et nos résultats puisque on n'est pas sur du déclaratif mais bien sur
01:08 des
01:10 situations de comportement d'achat qui sont réelles. On les met en situation de pouvoir acheter des bouteilles de vin si
01:16 cette bouteille de vin leur plaît.
01:19 Voilà donc les comportements qu'on arrive à
01:22 trouver aujourd'hui
01:25 ce sont
01:27 c'est un peu nouveau on a des consommateurs qui
01:31 on en entend beaucoup parler qui mettent des glaçons dans les
01:35 dans les verres de vin rouge. Alors ça il y a dix ans on n'en aurait jamais entendu parler. Même ici en studio ça fait lever les
01:42 yeux.
01:43 Je me doute.
01:44 On a des consommateurs qui sont très exigeants en matière environnementale et sanitaire.
01:50 Donc on voit bien apparaître tous les efforts de RSE
01:54 des entreprises. RSE pour responsabilité sociétale des entreprises.
01:59 Donc en fait ce que vous êtes en train d'essayer de nous dire c'est que peut-être les consommateurs
02:04 aujourd'hui ce qui n'était pas le cas avant vont mettre plus cher pour
02:07 payer un vin qui va être bio pour payer un vin qui va être sans pesticides.
02:12 Exactement. Toutes les recherches qu'on a menées au sein du laboratoire montrent que les exigences de nos consommateurs se retrouvent
02:19 au niveau de l'achat de bouteilles et les consommateurs sont prêts à mettre plus cher pour un vin qui est certifié bio pour un vin qui a
02:27 qui a été produit avec des valeurs de responsabilité sociétale
02:32 assez fortes. L'évolution de la consommation du vin on en parle ce matin l'occasion de Bordeaux fête le vin en ce moment avec notre invité
02:39 Stéphanie Perresse elle est chercheuse en économie et spécialiste du vin. Alors les goûts aussi sont importants quand on déguste du vin est-ce que là
02:47 aussi le goût des consommateurs est en train de changer le bordelais
02:51 c'est plutôt un vin qui va être assez lourd assez tannique ça aussi ça évolue ?
02:55 Oui alors ça évolue parce que le monde professionnel s'est rendu compte que pour vendre du vin il fallait
03:01 coller si j'ose dire aux attentes des consommateurs ce qu'on appelle nous en économie la demande et cette demande
03:08 aujourd'hui elle est pour des vins beaucoup plus frais beaucoup plus fun
03:10 moins alcooleux peut-être un peu plus
03:14 équilibré aromatiquement des vins d'une complexité qu'on retrouvait
03:20 avant les années Parker. Avec peut-être un public aussi un petit peu plus jeune aujourd'hui ?
03:26 Ben oui faut espérer parce que
03:29 les consommateurs plus jeunes sont assez friands de bière c'est à nous dans le monde de la
03:37 filière viticole de
03:39 leur faire déguster des vins qui pourront ensuite
03:44 découvrir et aimer et acheter. On parlait des problématiques
03:50 climatiques la grêle le mildiou etc
03:52 il y a aussi une autre problématique c'est la chaleur qui fait augmenter le taux d'alcool dans le vin
03:58 donc comment on fait quand les consommateurs veulent un vin qui est moins avec une teneur en alcool moins importante
04:06 alors que la production s'oriente vers l'inverse ? Oui alors c'est vrai que le réchauffement climatique a pour
04:12 conséquence finale d'avoir une augmentation du degré alcoolique
04:16 d'avoir des notes qui sont moins sur le fruit frais mais plus sur le fruit cuit, fruit confituré
04:23 et ça si ça a pu plaire
04:25 aujourd'hui on voit que la demande
04:30 commence à bouder un petit peu ces vins qu'elle trouve moins complexe moins élégant
04:36 Alors il y a des méthodes
04:38 en viticulture qui peuvent essayer de préserver un petit peu ce degré
04:44 alcoolique
04:46 relativement faible des densités on peut jouer sur la densité de plantation peut jouer sur l'orientation des rangs
04:52 Bon ça je laisserai plutôt
04:56 mes collègues en viticulture qui sont plus experts que moi en parler avec vous
05:02 ce que je peux dire ici c'est qu'il faut voilà on assiste à une évolution structurelle
05:06 des goûts des consommateurs des attentes vers des vins plus fruités plus
05:13 élégants aussi et il faut que la filière
05:16 accepte ça et soit en adéquation avec ces demandes là mais je ne doute pas que le vin de Bordeaux y arrive
05:23 De quoi inverser peut-être la tendance parce qu'on rappelle que la consommation de vin en France a diminué de
05:30 10% en 60 ans merci beaucoup d'avoir été avec nous dans nos studios ce matin pour parler de l'économie du vin

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