Cornet : "J'étais tellement fatiguée que ça m'a empêché de cogiter"

  • l’année dernière
Après son énorme combat remporté face à Simona Halep, lundi à l'Open d'Australie, Alizé Cornet a mis du temps à réaliser qu'elle s'était enfin qualifiée pour un quart de finale de Grand Chelem, un stade de compétition après lequel elle court depuis une quinzaine d'années. Une victoire qu'elle a dédicacée à ses proches qui la supportent depuis toujours, au micro d'Arnaud Clément et Jeff Maurel.

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Transcript
00:00 Alizé Cornet est avec nous !
00:02 Alizé, on est avec vous en direct sur Eurosport, il y a Arnaud Clément avec moi.
00:07 Ça a été une émotion complètement incroyable.
00:10 Premier quart de finale en grand chelem.
00:13 Alizé, vous étiez en pleurs sur le cours, on a vécu un moment formidable en suivant votre match en direct.
00:18 Expliquez-nous comment vous vous sentez toutes ces années de travail, toutes ces années d'effort.
00:23 Et là, vous êtes dans les 8 dernières d'un grand chelem.
00:28 Je réalise pas du tout pour l'instant.
00:30 Même sur la balle de match, je me suis mis à genoux parce que je savais que c'était la fin du match.
00:35 On m'aurait demandé si j'avais gagné ou perdu à ce moment-là.
00:38 C'était très confus dans ma tête et ça l'est toujours.
00:41 Je pense que je vais avoir besoin de quelques heures pour réaliser.
00:44 J'ai pleuré, surtout de soulagement que ce match soit fini.
00:47 Parce que c'était un calvaire avec cette chaleur.
00:49 Et puis Simona qui lâche jamais rien.
00:51 En plus, elle a sauvé deux balles de match à 5-3.
00:55 J'ai eu mes petits démons du passé qui me sont passés par la tête.
00:59 J'avais eu deux balles de match contre Safina il y a 13 ans.
01:02 Et là, je me suis dit non.
01:03 J'ai entendu Julien Beneteau qui m'a dit "tu vas le faire, tu vas le faire".
01:06 Je me suis convaincue que j'allais le faire et je l'ai fait.
01:09 C'est magique, franchement, je n'ai pas de mots.
01:11 Enfin si, j'ai les mots apparemment, mais c'est trop bon.
01:14 Tu les as... Salut Alizé, tu as été extraordinaire.
01:18 Tu nous as fait vivre un moment d'émotion, nous ici, dans notre cabine à Paris.
01:23 C'était fabuleux, on a senti à un moment donné que Simona Lepp prenait le dessus.
01:28 Tu as réussi, malgré ces conditions extrêmement difficiles,
01:32 malgré une intensité rare sur un match de tennis, à revenir.
01:36 Tu as une volonté, on connaît ta volonté depuis de nombreuses années,
01:39 mais comme tu viens de l'évoquer, il y a eu ce moment où Simona Lepp sauve deux balles de match.
01:46 2009, Dinara Safina.
01:49 Tu as vraiment pensé, parce que nous, quand on te voit attaquer le jeu à 5-1,
01:53 on se dit "ça va être dur", et puis tu as attaqué ce jeu toujours avec la même conviction.
01:58 Et ça a été vraiment extraordinaire, c'est un coup de chapeau énorme.
02:02 Et comment tu as vécu justement ce moment-là ?
02:06 C'est vrai que je fais une fin de 7 très solide pour la breker, pour faire 5-3,
02:11 et pour me procurer les deux balles de match.
02:13 Et là, honnêtement, moi ce que je me suis dit, c'est qu'elle les a sauvées les balles de match,
02:17 c'est pas moi qui lui ai donné.
02:19 Elle a fait quasiment deux coups gagnants, et j'ai envie de dire, elle était dos au mur,
02:23 c'est une joueuse qui a été numéro un mondial, qui a gagné des grands chèmes,
02:26 qui est top 10 depuis des siècles, et c'était normal qu'elle ne me le donne pas.
02:30 Donc voilà, j'ai essayé de me remobiliser à 5-4.
02:33 Je vous avoue que j'étais tellement fatiguée qu'à un moment donné, ça m'a rendu service,
02:37 parce que ça m'a empêchée de trop cogiter.
02:39 Et sur mon service, j'étais à 15-30, je me suis dit "bah, bats-toi, bats-toi, fais ce que tu peux,
02:45 donne tout, pas de regrets, des trucs un peu simples".
02:48 Et puis voilà, j'avais tout le soutien de mon boxe derrière,
02:50 et j'ai trouvé les ressources pour m'en sortir, mais quel combat acharné.
02:55 J'en reviens pas de m'en être sortie, surtout que j'ai mené 6-4-3-1, balle de 4-1.
02:59 Et là, je prends 4 jeux d'affilée, et je sentais que le vent avait tourné,
03:04 et que ça sentait pas très bon pour moi.
03:06 Mais comme tu l'as dit, mentalement j'ai réussi à rester dedans, à m'accrocher.
03:10 Et voilà, on n'a rien sans rien, de toute façon.
03:13 Tu sais ce que c'est le tennis, c'est un sport de fou, et voilà, faut jamais, jamais, jamais rien lâcher.
03:19 Et aujourd'hui, j'ai été un tout petit peu meilleure que Simona, mais voilà, c'était sur le fil.
03:24 T'as été immense, t'as été immense Alizé, vraiment encore une fois, un coup de chapeau, mais monumental.
03:30 Alizé, j'ai même pas envie de te poser une question, j'ai envie de te dire, regarde la caméra,
03:35 adresse-toi à tous ceux qui t'ont fait aimer le tennis, à tous les gens que tu aimes en France,
03:39 à tous les passionnés de tennis, et lâche-toi, dis ce que t'as envie de dire.
03:43 C'est une bonne idée, c'est une très bonne idée, parce que ça faisait 13 ans que j'attendais ce premier quart de finale.
03:48 C'est un peu difficile pour moi, avec toute l'émotion qu'il y a là, et puis à chaud, d'avoir les mots justes,
03:56 mais juste merci à ma famille, à Mika pour son soutien, mon frère, mes parents.
04:01 Je vais me mettre à pleurer, c'est affreux.
04:03 Ils sont loin, mais ils sont toujours avec moi.
04:06 Et puis voilà, mes potes qui me suivent, qui se lèvent au milieu de la nuit pour regarder mes matchs.
04:10 Tout ce soutien, tout cet amour que j'ai de la France.
04:14 Cette victoire, elle est aussi pour vous, ce quart de finale, il est pour vous.
04:17 J'espère que l'aventure n'est pas terminée.
04:20 Je vous aime tous, et merci.
04:23 *Musique*

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