Cette saison, Karim Benzema a dépassé Thierry Henry en tant que meilleur buteur français de l'histoire avec 413 buts toutes compétitions confondues, deux de mieux désormais que l'ancien Gunner (411). Dans le podcast FC Stream Team, Martin Mosnier et MAxime Dupuis se demandent lequel des deux peut être considéré comme le plus grand attaquant français.
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00:00 Karim Benzema lundi dernier a franchi une barre symbolique, il est devenu le meilleur buteur français de l'histoire avec 413 buts.
00:08 Il déplace Thierry Henry qui lui pointe à 411.
00:11 Ça n'avancera plus pour Henry, ça pourra encore avancer pour Benzema.
00:14 Et donc la question qu'on s'est posée qui est très simple, c'est est-ce qu'on peut dire qu'aujourd'hui Karim Benzema est le meilleur attaquant français de l'histoire ?
00:24 Comme ça direct ?
00:25 Comme ça direct.
00:26 Écoute, c'est une excellente question. Non, non, mais c'est vraiment une bonne question parce que ça m'a permis de me replonger un peu dans toute la carrière d'Henry, de regarder autour de Benzema.
00:38 Et c'est marrant parce qu'ils ont une carrière qui ne se ressemble pas.
00:41 On va dire qu'ils ont peut-être des pics aussi à des moments un petit peu différents, puisque le meilleur de Benzema, finalement, il est aujourd'hui.
00:48 Même si Benzema a quand même un niveau de performance qui a toujours été très élevé.
00:51 On a fini par l'oublier, mais quand même, il était très élevé.
00:54 Et Henry a une carrière un peu plus logique.
00:56 Donc voilà ce qui rend la chose difficile.
00:59 Aussi, c'est deux contextes.
01:00 J'ai décidé moi de me baser beaucoup sur Arsenal et évidemment le Real pour Benzema et deux contextes différents.
01:06 Donc j'avoue que je pense, pour dévoiler un peu ma réponse, que Henry est encore devant, mais que le match n'est pas fini.
01:12 Benzema, pour moi, il a vraiment des arguments vis-à-vis de Thierry Henry.
01:17 D'abord, c'est quatre ligues des champions.
01:19 Ensuite, et pour moi, ça, c'est un point essentiel, c'est qu'il est devenu le meilleur joueur du plus grand club du monde.
01:25 Et je pense que c'est plus dur de l'être au Real Madrid que de l'être à Arsenal.
01:30 C'est quelque chose qui peut se débattre, mais moi, c'est ce que j'entends maintenant.
01:36 Ensuite, il a un plus grand sens du collectif pour moi, Benzema.
01:42 Il a démarré comme un lieutenant et il est devenu un général aussi au Real Madrid.
01:46 Et ça, pour moi, c'est essentiel.
01:48 C'est-à-dire qu'il a montré que le plus grand club du monde pouvait reposer sur ses épaules après l'avoir fait jouer pendant des années et des années.
01:54 Et c'est ce que Mourinho dit, c'est que Cristiano Ronaldo est amoureux de Karim Benzema.
01:59 Et que pour que Cristiano Ronaldo soit amoureux d'un avanceur, c'est que cet avanceur, il doit être sacrément fort.
02:04 Donc, il y a les stats, il y a le parcours, il y a le palmarès.
02:07 Qui font ? Qui a match ? Moi, la vraie limite, et c'est pour ça que je passe encore Thierry Henry devant, c'est évidemment, Maxime, la carrière en équipe de France.
02:15 Non, il n'y a qu'à rien d'esquive de France et comme tu le dis, ce qui est assez phénoménal, c'est d'avoir réussi.
02:20 En fait, ce qui est drôle, c'est qu'ils ont une carrière qui est difficile sur certains aspects.
02:26 Tu l'as dit, Benzema, il réussit quelque chose d'incroyable dans le meilleur club du monde.
02:33 Le plus exigeant aussi, c'est ça qu'il faut dire, c'est-à-dire exigeant autour de l'atmosphère, autour de ce qu'il y a autour.
02:39 La médiatisation Benzema, il est là depuis 2009.
02:42 Prendez-vous compte, je pense qu'en 2009, personne n'imaginait que Benzema resterait aussi longtemps.
02:47 Et il n'était même pas question de dire s'il réussissait ou s'il ne réussissait pas.
02:50 Non, simplement de se dire qu'un club qui consomme les joueurs à ce point là, réussir à ce niveau là, c'est exceptionnel.
02:57 Dier Deschamps en a parlé lors de la conférence de presse des Bleus de la dernière liste.
03:02 Regardez le travail invisible.
03:03 Voilà, c'est ça qui est fascinant.
03:05 C'est ce qui est devenu Karim Benzema.
03:06 C'est une machine à guerre.
03:07 Avant, c'était entre guillemets juste un formidable footballeur qui avait un talent intrinsèque et inné hors du commun.
03:15 Et il a travaillé autour de Ronaldo.
03:17 Il a compris ce qu'il fallait mettre dans le quotidien, dans le travail invisible.
03:20 Et maintenant, c'est une machine de guerre.
03:22 Absolument.
03:23 Ce qui est intéressant aussi, qu'il ait réussi ce record, qu'il ait battu ce record, c'est qu'il l'a fait aussi pendant une grande partie dans l'ombre de Ronaldo.
03:31 Et ça, ça ne rend pas les choses plus simples.
03:33 C'est-à-dire que réussir à s'épanouir quand vous êtes le numéro 2 d'un joueur comme Ronaldo, avec tout ce que ça implique, en don de soi.
03:42 Tu parlais du sens du collectif. Là, je ne suis pas trop d'accord.
03:43 Je pense qu'Henri a un très, très grand sens du collectif.
03:46 Sauf que lui, il était le numéro 1 à Arsenal.
03:48 Je reviendrai après.
03:48 Un club qui était moins...
03:50 Oui, ça se voyait peut-être un peu moins.
03:52 Dans les chiffres, ça se voyait pas mal quand même.
03:55 Il était tellement au-dessus, souviens-toi, de son 20-20.
03:57 D'ailleurs, il n'y a pas de hasard.
03:59 Les deux ont fait un 20-20 en championnat.
04:03 Et ce qui est formidable, c'est que ces deux carrières de Benzema...
04:05 Et j'ai regardé, je me suis amusé à compter, depuis le débarquement de Ronaldo, il a mis 77 buts avec le Real.
04:15 Donc, c'est pas rien.
04:15 Et les doutes qu'on pouvait avoir peut-être sur lui au moment où Ronaldo est parti, il les a complètement levés.
04:21 Parce qu'il a pris le dessus.
04:23 Il est devenu le meilleur joueur de ce Real Madrid.
04:26 Et il pouvait y avoir un petit doute en 2018.
04:28 Or, c'est lui qui porte cette équipe sur son dos.
04:30 Et c'est assez formidable.
04:33 Ce qui est drôle, c'est que la différence avec Henry, c'est qu'il a joué, à la différence de Benzema,
04:41 dans un championnat qui était sûrement le plus compétitif.
04:45 La première ligue du début des années 2000, je pense que c'est au-delà de la Liga qu'a connu Benzema.
04:50 Parce que oui, il y avait le Barça, le Super Barça, le Super Real.
04:54 Mais derrière, il y avait quand même un décalage.
04:56 Et c'est quand même une ère de concentration de stars que l'on ne connaissait pas à la grande époque d'Henry.
05:02 Henry d'ailleurs, pour la petite symbolique, il a été au début de cette concentration-là quand il est arrivé au Barça.
05:08 Et il a gagné les Ligues des champions avec le Barça.
05:10 Peut-être que s'il avait connu son prime avec le Barça, il en aurait gagné plus parce qu'il était déjà avec Messi, etc.
05:15 Mais ce qu'il a fait avec Arsenal, c'est formidable.
05:17 Parce que, encore une fois, je pense que l'exigence autour d'Arsenal n'est pas la même que le Real.
05:23 Mais en revanche, le championnat d'Angleterre du début des années 2000, avec ne serait-ce que Manchester United, ce qu'il a réussi, c'est assez formidable.
05:30 Donc c'est vraiment deux contextes complètement différents et des carrières presque inversées.
05:33 Parce que le prime d'Henry est à un moment attendu pour un joueur et le très gros prime de Benzema, il arrive très tard.
05:41 Donc c'est vrai que c'est marrant.
05:42 On a deux carrières qui se font face à face, mais qui n'ont pas vraiment de parallèle.
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