Un historique en danger de relégation : comment Everton est tombé si bas ?
PREMIER LEAGUE - Malgré une victoire avant la trêve qui a fait du bien, Everton est en position critique en Premier League, à une 17e place indigne de son statut. Malgré des investissement colossaux et des coaches prestigieux, les Toffees ont plongé sans explication. Explications dans Tour d'Europe avec Ric George, journaliste spécialiste d'Everton.
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00:00 Et on conclut ce numéro de Tour d'Europe en allant en Angleterre pour parler des Toffees d'Everton dans une situation très délicate en première ligue.
00:08 Pour parler de ce sujet on accueille Rick George, spécialiste du football anglais et suiveur attentif des performances des Toffees.
00:16 Bonjour Rick, merci beaucoup d'être présent.
00:20 Bonjour chéri.
00:21 On a une première question toute simple, qu'est-ce qui se passe à Everton, 17ème de première ligue et qui pourrait potentiellement être relégué en fin de saison ?
00:31 Qu'est-ce qui se passe à Everton ? Bon ça c'est une bonne question, rien de bon déjà.
00:35 Moi j'avais prononcé qu'en début de saison que mon équipe allait terminer 17ème en championnat.
00:44 Mes amis, mes anciens collègues, mes anciens confrères me prenaient pour un idiot parce qu'ils ne se voyaient pas dans la deuxième moitié de la table.
01:00 Mais moi j'avais vu l'effectif, j'avais pris en compte le fait que le club venait d'engager Raphaël Benitez comme entraîneur.
01:06 Je savais, je n'étais pas le seul, je savais que ça ne marchait pas du tout parce qu'il n'avait pas du tout le soutien du public.
01:13 Et ça compte dans une ville de Liverpool, dans un club comme Everton, ça compte beaucoup.
01:19 Et ils ont assez bien démarré la saison, mais après les résultats sont devenus mauvais.
01:27 Et dès qu'on a reçu la première défaite, la pression a monté mille fois sur les opposants de Benitez et il n'avait pas les moyens de s'en sauter.
01:41 On a l'impression que depuis plusieurs ans.
01:43 Ça c'est le début de la fin.
01:45 Ouais, c'est le début de la fin. Et à partir de là, le club était en crise et on a l'impression que peut-être dans l'effectif il manque aussi un petit peu de leaders ou en tout cas de joueurs d'expérience.
01:54 Il y a beaucoup de très bons jeunes joueurs, Richard Lisson, Dele Alli qui a rejoint le club cet hiver.
01:59 Mais peut-être qu'il manque des grognards un petit peu habitués au championnat.
02:05 Oui, c'est une critique que je reçois souvent avec Everton cette saison.
02:10 Il y a un manque de leaders qui pourraient être plus gentils pour eux dans les matchs à venir.
02:16 Parce que nous voilà en bas du tableau, on lutte avec les Watford et les équipes qui sont habituées au maintien.
02:26 Ce n'est pas le cas pour Everton.
02:28 Donc, est-ce que le caractère nécessaire, les personnalités nécessaires pour s'en sortir, je ne sais pas.
02:34 Il y a un manque de leaders dans cette équipe, ça c'est vrai, mais il y a un manque de qualité aussi, il faut dire.
02:40 Tu parlais de qualité, Rick, en regardant un petit peu plus large, on s'est amusé à regarder les différents coachs
02:45 qui sont passés sur le banc des Toffees ces dernières années.
02:48 Il y a notamment un enchaînement de noms, Ancelotti, Benitez, désormais Frank Lampard.
02:54 Comment ça se fait que Everton n'ait jamais peut-être réussi à franchir ce palier supplémentaire
02:59 pour s'inviter définitivement dans le top 4, dans le top 5 ?
03:03 Qu'est-ce qui a manqué ?
03:05 Ce qui est bizarre, c'est que David Moriselle était l'entraîneur pendant 11 ans.
03:09 Pendant 11 ans, pendant son départ.
03:11 Et pendant cette période-là, le club s'est qualifié pour les éliminatoires de la Ligue des champions.
03:17 Mais ça n'a pas abouti, hélas.
03:20 Il y a quand même une certaine stabilité, malgré le manque de ressources.
03:26 Paradoxalement, le club est riche actuellement, grâce à l'argent investi par l'actionnaire majoritaire,
03:32 Favre Machieri, qui a dépensé plus de 600 millions d'euros.
03:40 Ils ont dépensé ça pour regresser, justement.
03:47 Après le départ de Morisselle, on a eu une chaise musicale des entraîneurs.
03:53 Martinez, Koeman, Allardyce, Silva, Ancelotti, Benitez et Lampard.
03:58 Ça fait 7 depuis 2013.
04:01 7 qui avaient succédé à l'entraîneur qui était là pendant 11 ans.
04:06 Alors, il n'y a pas de continuité.
04:08 Tous les entraîneurs là ont une philosophie différente.
04:11 Et c'est ça qui me gêne comme supporter, parce que ça prouve que le club,
04:16 c'est pas quelle direction il faut prendre.
04:19 Parce que Allardyce, son philosophie est complètement différente à son prédécesseur Koeman et son successeur Silva.
04:26 Alors, il continue de signer des joueurs qui sont souvent plus les bienvenus pour les entraîneurs suivants.
04:39 Donc, ça veut dire que Everton a dépensé beaucoup d'argent sur les joueurs surcotés,
04:46 dont la rentabilité n'est pas très bonne.
04:50 Alors, si vous changez d'entraîneur aussi souvent que ça, c'est tout à fait normal que vous ayez des problèmes.
04:58 À t'écouter, on a l'impression d'avoir presque un miroir de la situation à Manchester United,
05:03 à un degré moindre, puisque les investissements sont un peu moins importants.
05:06 Mais est-ce que toi aussi tu regrettes qu'il y ait peut-être un manque de vision stratégique au plus haut,
05:11 et notamment auprès du propriétaire d'Everton ?
05:14 C'est ça qui manque à Everton pour avoir un cap clair, un objectif précis et de long terme ?
05:19 Tout à fait. Lorsqu'il est arrivé en 2016, moi, j'étais super heureux,
05:25 parce que j'avais cru qu'on aurait les moyens de rivaliser avec, peut-être pas un match de City ou Chelsea,
05:34 mais Liverpool, Arsenal, Manchester United, Tottenham, tout ça.
05:38 Et lui, il a quand même investi une partie de son pognon sur le nouvel stade,
05:44 qui devrait ouvrir en 2024. Ça, c'est une très bonne chose.
05:51 Par contre, ce monsieur, bon homme d'affaires qu'il est, il connaît pas le football.
05:57 Il connaît pas le football, vu le fait qu'il a changé complètement ses entraîneurs.
06:02 Il avait un directeur sportif, Marcel Brons, qui travaillait avec Ancelotti au début, et puis Benitez.
06:12 Et comme les choses marchaient pas en championnat, il a dû choisir entre Benitez et Brons.
06:20 Il a choisi Benitez. Brons, il n'est plus au club. Et peu après, il vire Benitez.
06:28 Et juste avant d'avoir viré Benitez, Benitez transfère à Lucadiel, avec lequel il s'entendait plus.
06:35 Alors, si vous avez changé votre entraîneur, pourquoi vous donnez le faux verre de vendre un des meilleurs éléments de l'équipe ?
06:44 Ça, je comprends pas. Et ça, en gros, c'est le problème qu'a Abboton.
06:49 Tous les problèmes commencent du haut du club. Malgré les investissements qu'il avait fait, mon chéri, il est là pour quelque chose.
07:01 On était mieux quand nous étions pauvres.
07:06 Dernière question. Tu avais pronostiqué cette 17e place. Est-ce que toi, tu es inquiet d'une possible descente ?
07:12 On sait que la victoire face à Newcastle juste avant la trêve a fait beaucoup de bien aux Tophis.
07:18 C'est la deuxième équipe qui a la plus longue longévité en première ligue derrière Arsenal.
07:25 Est-ce que tu crains encore cette possible descente ou est-ce que tu penses que les choses vont finir par rentrer dans l'ordre et qu'Everton va gagner des places au classement ?
07:34 Moi, je serais tout de suite pour la 17e place. Tout de suite.
07:38 Moi, j'ai craint la pire. Sincèrement, j'ai craint la pire.
07:41 Pourquoi ? Parce que, regardez les calendriers. On joue contre West Ham dimanche à l'extérieur.
07:48 À l'extérieur, on est nuls. On perd tout le temps.
07:51 Et puis, on se passe à Burnley, un concurrent direct. Aucune chance.
07:55 On doit jouer contre Manchester United à la maison.
08:00 United, pas terrible. Peut-être qu'il y a une chance de faire un match nul.
08:03 Mais après, on va à Liverpool. Il faut jouer deux fois contre Leicester. Il faut aller à Watford. Match difficile.
08:10 Il faut rester voir Brentford. Jouable, mais pas sûr.
08:14 Et on termine à Arsenal. Contre Arsenal aux Amérites. Contre une équipe qui lutte pour la 4e place.
08:22 On n'a aucune chance de se sauver. Je suis désolé. On n'a aucune chance.
08:27 Alors, Rick, on va s'arrêter là. On reviendra te voir en fin de saison si d'aventure, les choses tournent mal pour Everton.
08:34 On ne te le souhaite pas et on ne souhaite pas ça au Tophys et à la Première Ligue qui pourrait donc perdre un représentant historique.
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