US OPEN 2022 - Sa précocité, sa progression, et son côté si "complet", comme une synthèse presque parfaite de Nadal, Djokovic et Federer. Un jeu analysé par nos trois acolytes, Arnaud Di Pasquale, Bertrand Milliard et Laurent Vergne dans DIP impact.
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00:00 On l'a commenté à plusieurs reprises avec Bertrand Paret, il y a des heures très tardives, voire matinales.
00:07 On s'est rendu compte que c'était très tôt ou très tard.
00:10 Tardives et matinales donc, et franchement, heureusement que le match était canon.
00:15 Parce qu'il y en a peu qui pouvaient nous garder en haleine comme ça.
00:18 Ce Alcaraz-Sinner était fantastique. Les 2e et 3e sets, on s'est régalé tout au long du match.
00:24 La dimension physique, perso, je ne m'attendais pas à le voir aller aussi vite, aussi haut.
00:31 Contrairement à d'autres qui avaient annoncé, et bravo visionnaire et connaisseur, apparemment.
00:38 Mais moi vraiment l'année dernière, et même après l'US, post-US l'année dernière,
00:44 je disais doucement, laissons le grandir quand même.
00:47 J'ai du mal à l'imaginer gagner un grand chevet rapidement et encore moins être numéro mondial.
00:55 Mais vraiment, je vous le dis très honnêtement.
00:57 Le bon qu'il a fait en…
00:59 Le point de départ, c'est vraiment l'US l'année dernière, je pense.
01:02 Bien sûr, mais même après l'US, je te dis, j'ai essayé un petit peu de…
01:10 Souvent on a tendance, tu sais quand tu as un OG à l'ISIM, je m'en rappelle,
01:13 on veut qu'il brûle les étapes, mais c'est vrai que c'est très rare.
01:16 Il a tout brûlé là.
01:17 Il a tout brûlé. Lui il l'a fait.
01:19 Donc je ne m'y attendais pas, mais quel régal.
01:23 Et il n'est qu'à 60% selon son coach, Juan Carlos Ferrero.
01:27 Mais moi ce qui me…
01:28 Ça c'est intéressant je trouve, très intéressant.
01:30 C'est que le début.
01:32 Ce qui me plaît le plus, c'est l'enchaînement entre ces frappes,
01:35 sa vitesse de réaction entre les frappes.
01:37 Je trouve que je n'ai jamais vu ça, cette explosivité entre je frappe et j'enchaîne sur autre chose.
01:43 Je pense n'avoir jamais vu ça, mais même Nadal, je ne sais pas,
01:46 c'est un truc qui me scintille, j'ai jamais vu ça.
01:49 Mais je ne sais pas pourquoi, c'est un truc qui m'impressionne plus que tout.
01:53 Il a un truc qui est vraiment en ça, et moi il me rappelle Nadal,
01:57 et ce qui est devenu après Djokovic, c'est-à-dire cette façon de ne jamais montrer à l'adversaire,
02:04 alors pardoxalement au final il a eu un langage corporel parfois très négatif.
02:08 Il s'agaçait un peu plus.
02:09 Oui, je l'avais rarement vu comme ça.
02:11 Mais même quand il est mené dans un match, il te montre qu'il ne va pas lâcher le moindre point.
02:17 Il refuse d'appliquer.
02:19 Il me rappelle Nadal au même âge.
02:21 Je pense qu'il est plus complet ténistiquement que Nadal à 19 ans,
02:24 mais en revanche il partageait ça, ce côté "je suis là".
02:28 C'est très rare ça à 19 ans, même Djoko à 19-20 ans, il n'était pas comme ça.
02:32 Il y avait des moments où il était absent de ces matchs, il était déjà très fort,
02:35 mais il a acquis ça après je trouve.
02:37 C'est pour ça que je pense que pour lui, jouer Nadal ou Djoko aujourd'hui en grand chelem,
02:43 ça ne changerait rien par rapport au fait de les jouer en 2-7 gagnants.
02:47 Je ne dis pas qu'il les battrait, mais en revanche je pense que lui,
02:50 il est instantanément prêt à faire ce jump là.
02:53 Mais je suis d'accord avec toi Arnaud, il est au-delà de la 30e place mondiale au mois de janvier.
02:57 Je rappelle quand même que quand il gagne à Rio, Ferreiro et Alcáraz disent
03:03 que l'objectif de l'année 2022 est atteint, car c'était de gagner un ATP 500.
03:07 Il avait gagné au MAG en 250 l'année dernière, donc il s'était dit,
03:11 après il gagne les 1000 et c'est après avoir gagné à Miami qu'il s'est dit
03:14 "je me sens prêt maintenant à jouer la victoire dans un grand chelem".
03:18 Comme l'a dit Justine, ce qui fait presque peur, c'est qu'il limite,
03:24 il est le completude des trois os, c'est-à-dire qu'il y a du fait des règles en lui.
03:30 Sur la créativité ?
03:32 Sur la créativité, sur pas mal de choses, sur le côté offensif.
03:35 Il y a Nadal, Laurent vient de parler très bien et tout à fait juste, c'est rare,
03:41 c'est-à-dire rare tout court, mais un peu plus rare à 19 ans d'être comme ça,
03:45 de montrer qu'on ne veut jamais rien lâcher, qu'on peut s'en sortir dans la finale.
03:50 Moi je n'y croyais plus, je pensais qu'il allait perdre en 4 honnêtement à cette finale,
03:53 dans le 3e set, et j'ai été bluffé par la fin du 3e et le 4e.
03:58 Et puis il y a du Djokovic aussi, dans ce côté défensif, je ramène tout, etc.
04:01 J'ai revu un point contre Tiafo, le point qui se termine par un passing de coup droit.
04:06 Je ne sais pas si vous voyez, il y a une amortie, Tiafo, il vient, il y a une petite volée,
04:10 il y a du petit jeu, etc. et ça se termine par un passing.
04:12 C'est monstrueux, il va chercher des balles, c'est un jeu vidéo, dans le jeu vidéo,
04:16 tu dis oui, ok, on peut aller la chercher, mais ce n'est pas réaliste.
04:19 Dans le vrai tennis, ce n'est pas possible de les aller chercher.
04:21 Lui, il le fait.
04:23 Et ça, c'est du Djokovic.
04:25 Souvent, on a dit ça de Novak, on a dit, c'est incroyable tout ce qu'il ramène,
04:29 il est capable de tout ramener, etc.
04:31 Donc, il a un peu des trois et c'est presque flippant pour les autres.
04:34 pour les autres.
04:35 [Générique]