68 ans, 2 coupes d'Europe gagnées : le néant absolu du foot français

  • l’année dernière
Les résultats des clubs français en Coupes d'Europe sont catastrophiques. Que ce soit en Ligue des champions, en Ligue Europa ou Ligue Europa Conference, le bilan est le même : aucun club français ne va au bout. Deux trophées gagnés en près de sept décennies, c'est le néant. Martin Mosnier et Maxime Dupuis retracent le bilan peu flatteur dans le FC Stream Team (Réal: Sébastien Petit).

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Transcript
00:00 Bah voilà, on est le 21 avril et il n'y a plus de club français en Coupe d'Europe.
00:05 On a pourtant créé des Coupes d'Europe en plus pour donner plus de chance aux clubs français,
00:09 notamment cette Ligue Europa Conférence qui regroupait à peu près...
00:13 Bah...
00:14 Voilà, c'était un lot de consolation pour ceux qui gagnaient pas de Coupe d'Europe.
00:17 Et bah même dans cette Coupe d'Europe là, la Ligue 1 s'arrête en quarte finale
00:22 puisque Nice s'est fait éliminer par balle.
00:25 Il y avait beaucoup de clubs cette année engagés dans les Coupes d'Europe
00:29 et qui avaient même passé la phase de plus puisque seul Marseille n'avait pas franchi l'écueil.
00:34 Et après l'écueil, il n'y a plus personne.
00:36 Alors on pourrait en rire, on pourrait en pleurer.
00:38 Maxime, je crois que tu as envie de chialer.
00:40 Non, moi je suis désabusé.
00:41 Alors tu parlais, c'est marrant, le 21 avril dans l'histoire de France, ça a été des dates cataclysme.
00:45 Bah là, c'est même pas un cataclysme parce que la France est à peu près là où elle mérite d'être.
00:50 Je vais vous faire une liste qui va vous paraître un tout petit peu longue.
00:54 Allemagne, Espagne, Angleterre, Italie, Pays-Bas, Portugal, Belgique, URSS, Écosse, Russie, Ukraine.
01:01 Ça, c'est les pays qui ont gagné plus de deux Coupes d'Europe,
01:04 c'est-à-dire plus que la France en 68 ans, on le rappelle.
01:08 Deux Coupes d'Europe, l'OM en 1993, les 30 ans cette année,
01:11 le PSG en 1996, la Coupe des Coupes qui n'existe plus.
01:16 Donc le bilan est assez triste et honnêtement, à ce moment-là de ma vie,
01:21 si on m'avait dit en 1996 que quasiment 30 ans après, il n'y aurait toujours pas de Coupes d'Europe en plus,
01:28 j'aurais dit ça m'étonnerait quand même parce qu'on sentait que les années 90 avaient débloqué la machine
01:34 et que la France était enfin entrée dans les meilleures années du football français de club,
01:38 c'est entre 90 et 97, on va dire, juste avant l'arrêt Bostman.
01:42 Là, aujourd'hui, maintenant, c'est le néant, le néant absolu.
01:45 Cette année, c'est un exemple type.
01:48 Après le premier tour, il nous restait cinq, il me semble, sauf Marseille,
01:52 on se disait on voit les tirages et en plus, c'est toujours la même chose.
01:54 Ah ouais, c'est jouable, regarde le tableau.
01:56 Mais non, mais on est nul.
01:58 En fait, c'est ça, c'est qu'à un moment, il faut arrêter de dire là, on peut le faire,
02:01 là, regarde le casting, mais non, mais sauf que tout le casting vaut mieux que nous.
02:05 Il n'y a même pas à chercher.
02:08 Il fut un temps aussi, il y a 10-12 ans, où notamment c'était Francis Gilot qui était le grand apôtre du jeudi qui le faisait suer,
02:16 parce que le jeudi, c'était chiant de jouer le jeudi, parce que le dimanche, ça lui donnait moins de repos pour ses joueurs,
02:22 qu'il fallait enchaîner deux matchs, que finalement, il se qualifiait pour une Coupe d'Europe qu'il n'avait pas envie de jouer.
02:26 Mais aujourd'hui, c'est même plus ça.
02:28 Non, on les joue à fond.
02:30 On les joue à fond de la C1 à la C4.
02:33 Diga a fait tourner le week-end dernier pour avoir sa meilleure équipe le jeudi.
02:37 Et moi, quand j'entends cet argument de dire ouais, mais c'est parce qu'on ne joue pas.
02:42 Non, non, non, non, le football français de club est nul.
02:45 Et le PSG, qu'on le voit, qui est un des clubs les plus riches du monde, est arrangé là-dedans aussi.
02:50 Ce n'est pas possible de sortir en huitième de finale, je vais dire tous les ans, mais quasiment.
02:54 C'est quand même dingue qu'on ne se pose pas la question.
02:56 Alors, et quand j'entends le top 5, le fameux top 5, le championnat du top 5.
03:00 Il met tout, Maxime, il met tout.
03:01 Mais là, ça m'agace, parce que ça, c'est...
03:02 Alors évidemment, vous allez me dire la Coupe d'Europe, c'est pas seulement...
03:05 Bah oui, mais c'est un marqueur, c'est-à-dire que, évidemment, la qualité d'un championnat ne se jauge pas qu'à la Coupe d'Europe, mais beaucoup.
03:11 Parce que si vous regardez bien les quatre qui sont censés être devant nous, ils ont gagné des Coupes d'Europe à la pelle depuis 70 ans, quasiment.
03:16 Donc voilà, tant qu'on ne fera pas ce constat de notre niveau réel, et qu'on fera semblant de croire qu'on est plus beau qu'on ne l'est, on continuera comme ça.
03:27 En fait, on a un problème, c'est qu'on regarde le foot français avec les yeux de l'amour, parce que c'est notre football à nous.
03:32 En tout cas, moi, je m'inclus dans le lot.
03:35 C'est vrai qu'on se disait Nice, bah, Nice, ça peut aller au bout.
03:38 Regarde les quarts finales. Marseille, en dernier, en Ligue Européenne, on se disait, ah, ça peut aller au bout aussi.
03:44 Regarde, finalement. Et en fait, oui, je pense que c'est un football français qui se voit beaucoup plus beau qu'il n'est.
03:51 Je pense que voilà, Thuram, Thaudibon, on se dit, ils vont marcher sur balle.
03:56 Ils viennent d'arriver en équipe de France. Je pense qu'il y a deux syndromes.
04:00 Il y a le syndrome du boulard. Non, vraiment, je pense qu'on se voit plus beau qu'on est, que les joueurs se voient plus beau qu'ils ne sont,
04:06 que les entraîneurs aussi, qui pensent que ça va passer beaucoup plus facilement,
04:10 alors qu'ils se retrouvent face à des groupes et des équipes qui sont peut-être moins bien armés individuellement,
04:16 mais qui ont un souffle en Coupe d'Europe. Et je pense aussi qu'il y a aussi une sorte de syndrome, une frousse.
04:23 Je pense que Nice, hier, quand ils savent qu'ils représentent les derniers esports du foot français, ça ne les aide pas.
04:28 Je pense que quand il y a un élan et que tu es 4, 5 à être en quarts finales, c'est différent.
04:32 Et voilà, je pense que ces deux choses conjuguées font qu'aujourd'hui, sur cette année, tu es le 7e coefficient en Coupe d'Europe,
04:39 tu es derrière la Belgique et les Pays-Bas. Et quand je regarde depuis 2019, on s'est fait sortir par BAL, BRAGA,
04:48 le Feyenoord Rotterdam, le FC Fehevar, dont on ne se souvient même plus, Videoton, le CSK locomotive Moscou ou Kabbalah pour Lille.
04:59 [Générique]

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