Mort de Karine Esquivillon: ses enfants témoignent sur BFMTV après les aveux de Michel Pialle

  • l’année dernière
Les deux plus grands enfants de Karine Esquivillon témoignent en exclusivité sur BFMTV, une semaine après que Michel Pialle, leur père et beau-père, ait avoué avoir tué "accidentellement" Karine Esquivillon.

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Transcript
00:00 - Le vendredi dernier, au petit matin, on apprenait que le corps de Karine Esquivillon avait été retrouvé sur les indications de son mari, Michel Pial.
00:07 Aujourd'hui, Eva Louise, la fille de Karine et Michel, et Thomas, le fils de Karine, prennent la parole sur BFM TV.
00:15 Merci à tous les deux de nous livrer votre témoignage dans des circonstances évidemment extrêmement difficiles.
00:22 A mes côtés, Maxime Brandstetter, qui est reporter au service de police et justice de BFM TV et qui a suivi cette affaire depuis le début.
00:30 Ma première question, au fond, est assez simple. Comment viennent de se dérouler, pour vous, ces quelques jours, depuis l'annonce et la découverte du corps de votre mère ?
00:44 Eva Louise, tout s'est enchaîné très vite ces derniers jours.
00:48 - C'est ça. Tout s'est enchaîné d'une rapidité où on n'arrive pas à suivre le rythme. C'est-à-dire qu'on se déconnecte pour pouvoir le suivre.
00:58 Il y a aussi une grande panique, parce qu'on est à peu près tous dispersés dans la France.
01:02 Donc, il a fallu trouver les moyens pour venir, pour les deux plus petits, le plus rapidement possible.
01:08 C'est plein de questions qui arrivent très vite, qu'on se les pose, mais sans réponse.
01:14 Certaines, on en a, mais il y en a d'autres qui restent sans réponse, même encore aujourd'hui.
01:20 Et pareil, notre objectif, c'était de se retrouver au plus vite dans cette épreuve, chose qu'on a réussie.
01:27 Et ça nous a tous fait du bien, mais ça a été très difficile, très rapide.
01:31 - C'est la raison pour laquelle vous êtes tous les deux, d'ailleurs, face à nous, aujourd'hui.
01:36 - On voulait faire ça ensemble. - Oui.
01:38 - Exactement. C'est important de faire une interview soudée, montrer qu'on est soudés.
01:43 C'est le but d'une famille, d'être totalement soudés. Donc, c'était important qu'on le fasse tous les deux, aujourd'hui.
01:50 - Même si cette famille a explosé. - Exactement.
01:54 - Exactement, ça a explosé, mais on reste entre frères et sœurs, soudés. C'est le principal, aujourd'hui.
01:59 - Votre objectif, actuellement, est donc de, on l'a compris, protéger le noyau familial, de préparer aussi les obsèques.
02:07 - Exactement. - Est-ce que vous avez une idée ?
02:09 - C'est vrai qu'actuellement, notre priorité, c'est les enfants.
02:12 - Voilà. - Moi, en tout cas, tous les trois, tous les grands, on est focalisés sur les enfants.
02:18 Le reste, on a mis un petit peu à part. C'est vrai qu'on a des membres de la famille qui vont s'occuper de tout ce qui est obsèques.
02:23 Mais nous, c'est les enfants. On est là pour ça, on est là vraiment pour eux.
02:26 - Est-ce qu'il y aura aussi un hommage, une marche ?
02:30 - Oui. Bien sûr, il y a une marche qui est prévue le samedi 1er juillet à 14h.
02:34 - D'accord. - On partira directement du domicile de notre mère, qui était à la Manoux, et on terminera sur l'église à Maché.
02:40 - Et bien entendu, à l'église de Maché, on a décidé de lui rendre hommage.
02:45 Donc, c'est-à-dire qu'il y aura un petit hôtel pour avoir des mots, des bougies, des fleurs...
02:50 - C'est ça, exactement. - Que les gens puissent déposer quelque chose,
02:52 s'ils veulent, en fait, tout simplement, que cette marche blanche puisse rester au moins durant un temps près de l'église.
03:00 - Exactement.
03:02 - Alors, on va revenir, si vous le voulez bien, sur ce qui s'est passé ces derniers jours et ces dernières semaines.
03:08 Votre mère avait disparu depuis le 27 mars dernier.
03:14 Il y avait le signalement de sa disparition par Michel Pial, donc le 3 avril.
03:21 Et puis, il y a la garde à vue, qui intervient mercredi, il y a donc un peu plus d'une semaine, au petit matin, par les enquêteurs.
03:28 Est-ce que, pour vous, c'était quelque chose qui allait finir par arriver ?
03:35 - Oui. - Oui ? - Oui.
03:37 - Moi, c'est vrai que le jour où elle a disparu, je savais que c'était lui.
03:41 J'avais pas de doute là-dessus. On pouvait pas tout de suite imaginer que ça serait vraiment lui qui ait commis quelque chose.
03:47 Mais je savais dès le départ qu'il savait quelque chose, qu'il nous cachait quelque chose.
03:51 Pour moi, il y avait que lui qui était dans mon viseur.
03:54 - Expliquez-nous pourquoi. Pourquoi vous ressentiez ça ?
03:57 - Pourquoi ? C'est le fait de dire que notre mère est partie.
04:00 Pour moi, elle pouvait pas partir sans les enfants. C'était pas possible.
04:04 C'était vraiment les enfants, quoi.
04:08 - C'est ce que vous ressentiez aussi, Valouise ?
04:11 - C'est ça. Alors, ça a été un peu plus compliqué pour ma part.
04:13 C'est-à-dire que quand mon père, faut le dire, c'est mon père, m'a annoncé la disparition de ma mère,
04:19 je n'y croyais pas au début. Ma première réaction, c'est "les blagues les plus courtes sont les meilleures".
04:23 Sauf que ça s'est avéré que ce n'était pas une blague.
04:26 Et de là, on a tous été auditionnés par les gendarmes pour expliquer un peu tout ça.
04:31 Moi, à partir de ce moment-là, j'avais de très fortes soupçons pour lui.
04:35 Je savais que c'était lui. Sauf que de mon côté, je me suis dit "on peut pas le dire pour le moment, c'est très difficile".
04:41 Pour qu'on puisse avoir la vérité, il faut le mettre en confiance.
04:45 Et c'est ce qu'on nous avait demandé de notre côté, c'était de le mettre en confiance,
04:48 de faire en sorte qu'on dise que ce ne soit pas lui, qu'on l'accompagne dans son ensemble.
04:53 - Qui vous a demandé cela ?
04:55 - Personnellement, on nous a demandé de le mettre en confiance.
04:58 Déjà, on s'est réunis en famille, et je pense que c'était un peu le souhait de le mettre en confiance.
05:02 C'est bête à dire, mais il fallait pour nous qu'il parle, donc du coup, c'était important.
05:06 Le but, ce n'était pas de montrer qu'on avait des doutes.
05:12 Après, je ne le cache pas, c'était plus compliqué de ne pas le montrer.
05:15 Je pense que c'est pour ça qu'on a très peu discuté, et qu'on s'est même un peu pris la tête à la fin.
05:21 Mais je ne pouvais pas le mentir.
05:25 - Ça vous a pris la tête ? Vous avez eu une sorte de dispute ?
05:28 - Oui, à la fin, il m'a envoyé quelques menaces.
05:30 Il m'a dit que ce n'était pas bien que je ne sois pas de son côté, une famille, ça devait être soudé,
05:34 qu'il n'aurait jamais pu faire du mal à un seul cheveu de ma mère.
05:38 - Éva-Louise, c'est votre père, si vous aviez des soupçons, c'est parce qu'il s'était déjà passé à quelque chose ?
05:44 - Dans le passé, il y avait eu des disputes dans le couple, ce qui était normal, jamais de violence physique.
05:50 Enfin, à notre connaissance, bien entendu, parce que je n'étais plus dans ce quotidien-là depuis un peu plus de deux ans et demi.
05:56 C'est tout ce que j'ai su, tout ce que j'ai pu voir durant mon enfance.
06:01 S'il était dans cet empris, ce contrôle de les avoir, de tout se revoir sur la main, même le besoin.
06:09 Par exemple, je me souviens, que ce soit ma mère ou même moi, quand on demandait un petit peu d'argent pour aller faire deux, trois courses
06:16 ou acheter un sac pour la rentrée, ma mère et moi devions demander de l'argent.
06:22 S'il était dans ce rôle de "je dois subvenir aux besoins et je suis le seul cheveu",
06:27 c'est exactement ça. Ma mère devait demander un petit peu d'argent pour ça, moi aussi.
06:32 Ne serait-ce que pour l'internat, quand je voulais juste me prendre un petit truc à manger dans ma chambre, je devais demander de l'argent de poche.
06:38 Et encore, c'était sous contrôle. Il y avait le ticket de caisse qui devait faire preuve à l'appui.
06:42 Ça a été un contrôle omniprésent durant toute mon enfance et toute la vie de ma mère.
06:47 - Il avait la main sur tous les téléphones ? Il n'y avait pas de... - Oui.
06:50 - C'est-à-dire ? - C'est-à-dire qu'il géolocalisait, il avait accès aux applications, les messages, les appels.
06:57 S'il avait accès à tout, il n'y avait aucune intimité.
07:00 Avec maman, il a toujours été à regarder ses messages, à regarder les photos, à regarder tout.
07:04 Il n'y avait rien. Elle ne pouvait même pas, elle, télécharger des applications.
07:08 Il fallait lui demander le mot de passe pour pouvoir télécharger une application.
07:11 - Comment on peut imaginer son père capable de ça ? - Alors, on ne l'imagine pas vraiment.
07:15 - On l'imagine pas vraiment. En fait, on ne l'imagine pas vraiment. C'est au fond de nous, on sait...
07:20 - On espère surtout que ça ne soit pas lui. - Voilà. C'est ça. On sait que c'est lui, au fond.
07:23 On se dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. La réaction de cette enquête, la réaction...
07:28 Enfin, justement, le manque de réaction de notre mère dans cette disparition.
07:31 On s'est dit que ce n'était pas possible. Elle aurait envoyé un message, elle nous aurait prévenu, il y aurait eu des signes.
07:36 Elle aurait essayé de chercher le réconfort quelque part dans la famille.
07:40 Si elle aurait souhaité partir, que ce soit chez moi, chez Thomas, n'importe.
07:44 Donc, ça a été tout ça. Après, on ne l'imagine pas vraiment.
07:47 On prie pour que ce ne soit pas le cas, mais au fond de nous, il y a une petite voix qui nous répète que c'est lui.
07:54 - Après, pour moi, il y a eu des incohérences dès le départ. - Il y en a eu.
07:58 - Exactement. Dès le départ, pour moi, il s'est planté dès le départ. Dans le fait où, déjà, elle disparaît le lundi, donc le 27.
08:07 Moi, il me prévient que le samedi. Mon petit frère Antoine, il l'a prévenu le jeudi.
08:13 - Donc, t'as été prévenue le lundi, c'est ça ? - C'est ça.
08:15 Déjà, quand on prévient les enfants aussi tard, je ne trouve pas ça normal.
08:19 Elle disparaît, soit disant, elle part avec quelqu'un d'autre.
08:22 Je pense, en tout cas, pour moi, le mieux, c'est de...
08:25 Quand elle part, t'appelles les enfants qui sont majeurs, qui vivent dans trois coins différents dans la France,
08:30 et tu dis, est-ce que, par hasard, votre mère est venue vous voir ? Est-ce qu'elle vous a contacté ?
08:33 Pour moi, c'est un schéma qui est classique. Ce serait normal.
08:37 - Bon, Louise, j'imagine que vous n'avez pas eu de contact avec votre père depuis sa garde à vue ?
08:42 - Non, du tout. J'ai eu des contacts tout au long de la disparition et depuis la garde à vue, aucun.
08:46 - Mais avant la garde à vue, quel a été le dernier contact avec lui ?
08:49 - Le dernier contact, ça a été un contact très simple, en fait.
08:53 Ça a été un appel téléphonique. - Combien de temps avant ?
08:56 - Je dirais la veille. - La veille ?
08:58 - "Comment vas-tu ? " "Bah, écoute, ça me travaille par rapport à maman."
09:02 En fait, j'ai essayé de le mettre dans cette confiance-là, c'est-à-dire que je lui disais,
09:06 "Je m'inquiète pour maman, je m'inquiète pour Sige."
09:08 Vraiment, j'étais vraiment sur cette disparition-là qui m'inquiétait énormément.
09:11 - Qu'est-ce qu'il vous disait, lui ?
09:13 - Il me disait, "Mais comment ça, tu t'inquiètes ? Tu penses que c'est moi ? Tu aurais été capable ?"
09:17 J'ai fait, "Mais bien sûr que non." Alors que j'avais envie de lui crier, de lui dire,
09:22 "Si tu l'as fait, dis-le, mais dis-le maintenant. Abrège nos souffrances.
09:27 "Abrège ce mystère qui est infernal, en fait, parce qu'on n'avait pas de preuves.
09:34 "On voulait la retrouver, donc... Mais non."
09:36 On devait garder la tête haute et dire, "Non, mais t'inquiète pas, c'est pas toi, je le sais très bien.
09:42 "Mais si tu sais des choses, il faut que tu le dises aussi."
09:44 Voilà, c'est des conversations comme ça qui ont été répétées pendant deux mois et demi,
09:50 pendant toute cette disparition.
09:51 - Et vous, Thomas, vous aviez une relation plus houleuse avec lui ?
09:54 Vous le confrontiez à ces contrats ?
09:55 - Non, je ne l'ai pas confronté. C'était le but aussi qu'il n'ait pas de doute, en fait, sur...
10:01 Je pense qu'il l'a ressenti. J'étais quand même assez froid.
10:05 - Il l'a ressenti, il m'en avait parlé ?
10:07 - Oui, oui. J'étais quand même dans sa ligne de mire, je pense.
10:10 Enfin, dans sa ligne de mire dans le sens où j'étais la personne de la famille,
10:13 peut-être qu'il ne pouvait pas, sous les mêmes blés, réactuellement.
10:16 Je pense que c'est...
10:17 - Ce qui est terrible, c'est que dans cette période, au fond, vous avez espéré.
10:21 - On a espéré, en fait. C'était très paradoxal, parce que plus le temps passait,
10:26 plus on espérait qu'on la retrouve en vie et que ce ne soit pas lui, en fait.
10:29 On priait que ce ne soit pas le pire, qu'il se soit passé.
10:33 Et plus le temps avance, et plus on se dit "Non, mais c'est lui, c'est lui, ce n'est pas possible.
10:38 Il faut qu'il dise la vérité, il faut qu'on le fasse parler.
10:41 De notre façon, il faut qu'on le fasse parler."
10:43 - Et qu'est-ce que vous en pensez lorsque Bérénice, la plus petite,
10:47 reçoit des messages de la part de votre mère après sa décédée ?
10:50 - C'est ignoble. - Oui, c'est ignoble.
10:52 - C'est déplacé, c'est... - Je trouve ça sordide.
10:54 En fait, tout ce qu'il a mis en place, c'est sordide.
10:56 Le fait qu'il ait envoyé des messages avec le téléphone de ma mère à Bérénice.
11:01 Le discours qu'il a eu pour mes 20 ans, qui me reste encore là.
11:08 - C'est-à-dire ? - "Ta mère serait fière de toi.
11:11 Ne t'inquiète pas, tu vas avoir des nouvelles.
11:13 Garde ta porte ouverte pour ta maman si elle arrive.
11:16 Si elle serait très très fière de toi.
11:18 Je sais que c'est difficile, je suis désolée pour tes 20 ans, mais je suis là."
11:21 Et j'avais qu'une envie de lui répondre.
11:23 Le plus beau cadeau d'adversaire que je pourrais avoir, c'est que tu le dises.
11:27 C'est que tu avoues, que tu nous dises où elle est.
11:29 Mais je ne pouvais pas, parce qu'il faut maintenir ça.
11:32 Le fait qu'il ait demandé à Julie Bérénice de faire un cadeau pour la fête des mères
11:36 et qu'il ait publié sur les réseaux sociaux, qu'il ait partagé, c'est sordide.
11:40 - C'était deux montations où... - C'est pervers.
11:43 - C'est un truc de fou, pendant deux mois et demi, dans le mensonge total.
11:47 Et puis essayer de retourner les personnes, de les mettre de son côté, c'est complètement...
11:51 - Sauf que nous, on discutait tous les trois,
11:53 et on avait tous les trois cette optique de le faire craquer, tout simplement.
11:57 Parce qu'on avait tous les trois des soupçons, les incohérences, rien n'allait.
12:01 Donc on voulait le faire craquer, et au final, ça a réussi,
12:05 pendant la garde à vue, et aussi grâce au gendarme.
12:08 - Oui, bien sûr. - Qui, sans cette garde à vue,
12:10 je pense qu'il n'aurait peut-être pas craqué.
12:12 - Je pense aussi, et nous, ce qu'on remercie aussi, c'est M. le maire,
12:16 d'avoir retrouvé ce téléphone. Je pense que sans ce téléphone-là,
12:18 on n'aurait pas pu accéder à... - A autant d'informations.
12:21 - Exactement. C'est vraiment le téléphone qui a joué énormément.
12:24 - Pendant sa garde à vue, il reconnaît avoir tué votre mère,
12:30 mais il dit que c'était un accident. Un coup de carabine,
12:35 voilà, involontaire, et puis un moment de panique,
12:41 et il part cacher le corps. Qu'est-ce que vous pensez ?
12:44 - C'est faux. - C'est trop facile.
12:46 Comment... On ne peut pas lui faire confiance.
12:49 C'est quelqu'un qui est mythomane de base, qui passe son temps à mentir, en fait.
12:53 Comment vous voulez que, quand il nous dit "j'ai fait pas exprès",
12:56 comment on peut le croire, en fait ? C'est ça, le problème.
12:58 - Il y a des choses qui ne vont pas, comme je disais,
13:01 si vraiment il nettoyait cette arme-là... - Pourquoi elle était chargée ?
13:04 - Pourquoi elle était chargée, pourquoi elle n'était pas...
13:06 - Pourquoi elle était quittée d'un silencieux ? - C'est ça.
13:07 Pourquoi elle n'était pas démontée à ce moment-là ?
13:09 Je connais ma mère, elle avait une phobie des armes.
13:12 Elle détestait ça, donc elle s'en éloignait le plus possible.
13:16 Donc la coïncidence que l'arme soit montée, chargée,
13:19 que soi-disant il l'a nettoyée, alors que pendant le nettoyage,
13:21 elle est censée être déchargée et démontée,
13:24 et que bizarrement elle passe pile à ce moment-là,
13:27 au moment où il tire, et il tire accidentellement, c'est trop gros.
13:30 Et puis même quelqu'un qui a commis ça, accidentellement,
13:33 comme on en parlait avec mes frères, normalement il y a une panique.
13:37 Il y a une panique. On appelle un membre de la famille,
13:40 on appelle les pompiers, on appelle les gendarmes,
13:42 mais on appelle quelqu'un. On ne va pas prendre le corps,
13:45 le charger dans la voiture comme un vieux sac de course,
13:47 et le balancer dans une courrette comme un morceau de viande.
13:50 Il n'a même pas donné la peine de la recouvrir.
13:53 Il l'a posée là, il est parti.
13:55 Il aurait pu même revenir l'enterrer s'il n'avait pas le temps, je ne sais pas.
13:57 Pour moi, c'était vraiment déchet, on la jette et c'est fini.
14:01 Si elle a été balancée, ça s'arrête là.
14:03 Et il va chercher les enfants à l'école, il fait comme si de rien n'était.
14:06 Il envoie des messages, il fait croire à une disparition,
14:09 il regarde droit dans les yeux de ses enfants.
14:12 Non, même à des amis de la famille.
14:15 "Je n'ai rien fait, je n'aurais jamais pu faire de mal à ta mère.
14:17 "Garde ta porte ouverte, Eva-Louise, on ne sait jamais si elle arrive."
14:20 "Le discours pour les 20 ans, les cadeaux de la fête..."
14:23 Ce n'est pas possible.
14:25 Pour un accident, pour moi, ce n'est pas possible.
14:28 - Il y a une question que je me pose, je n'arrive pas à comprendre.
14:31 Comment à la base, quelqu'un qui a...
14:33 On vient de connaître son passé, qui a un casier judiciaire,
14:36 qui a des antécédents en psychiatrie, comment il peut avoir un port d'armes ?
14:40 - Il avait des armes.
14:42 - Il avait des armes, il était inscrit dans un centre de cirque.
14:44 Mais comment avec un passé comme ça ?
14:46 - Il savait qu'il avait des armes, mais pourquoi ?
14:48 - Parce qu'il allait au stand de tir ?
14:49 - J'entends ce que vous dites sur les circonstances auxquelles vous ne croyez pas,
14:52 en tout cas, sa version du fait, mais pourquoi ?
14:56 - Justement, c'est la question qu'on se pose.
14:59 Pour moi, mon avis, c'est...
15:02 - Je pense qu'elle a découvert quelque chose.
15:04 - En fait, pour moi, il y a deux possibilités.
15:06 C'est soit, effectivement, elle voulait bien partir quelque part,
15:09 elle voulait se libérer de son emprise, il l'a appris,
15:12 et elle a voulu partir, et lui a refusé, a totalement pété un câble
15:17 en se disant que c'est une personne qui est maniaque du contrôle,
15:20 qui est pervers, qui veut avoir le contrôle.
15:22 - Oui, parce que là, ça me paraît quand même énorme.
15:24 - Ou alors...
15:25 - Moi, je pense qu'elle a découvert quelque chose,
15:26 et qu'il lui a dit "je pars" ou "je vais dire ça", et puis...
15:30 - Ou encore une fois, il a fait encore quelque chose qu'il ne fallait pas faire,
15:34 il m'a gui ou je ne sais quoi.
15:35 - Je pense, oui, je pense qu'il y a quelque chose concernant...
15:36 - Elle l'a su, et il ne l'a pas voulu.
15:37 Pour moi, c'est les deux options du pourquoi.
15:39 - Elle ne vous avait rien dit ?
15:40 Elle ne vous avait pas parlé d'une volonté de départ ?
15:42 - Moi non, quoi qu'il en soit.
15:43 - Si, il y a deux ans, elle m'avait dit qu'elle aimerait bien partir,
15:45 reconstruire une nouvelle vie.
15:47 Je lui avais proposé.
15:49 "Viens à la maison."
15:51 Elle me dit "oui, mais les enfants..."
15:52 Je lui dis "viens à la maison."
15:53 - Qu'est-ce qui s'était passé ?
15:54 Pourquoi, il y a deux ans et demi, elle avait dit cela ?
15:56 - Je ne sais pas, je pense qu'elle en avait marre d'être avec cet homme-là.
15:59 Il n'y avait pas de...
16:00 Je pense, elle ne m'a pas donné la raison exacte,
16:03 mais elle avait envie de partir.
16:04 Mais elle ne voulait pas partir sans les enfants.
16:07 C'était quelque chose qui coinçait et elle ne l'aurait jamais fait.
16:11 - C'était une maman qui était proche de ses enfants.
16:13 - Exactement.
16:14 Mais là, c'est vrai qu'elle ne voulait pas partir.
16:16 Je lui ai proposé "Viens à la maison, on va trouver un travail.
16:18 On se reconstruit et après, les enfants, on les ramènera."
16:21 Mais non, c'était sans les enfants.
16:23 - Est-ce qu'ils étaient encore ensemble ?
16:24 Parce qu'il a raconté...
16:25 - Non, ce n'est pas vrai.
16:26 - Il a raconté à un média qu'ils vivaient ensemble, mais pas forcément...
16:29 - C'est ça.
16:30 Là où c'est un peu compliqué,
16:31 on n'a pas vraiment la réponse chacun de notre côté,
16:33 c'est que pour mes frères, ils étaient encore ensemble,
16:36 il y avait encore du contact entre eux.
16:38 Mais moi, de mon côté, ma mère me disait qu'il ne se passait rien entre eux.
16:42 Mon père me le disait également.
16:44 Et en plus de ça, quand ils venaient pour les vacances chez moi,
16:48 effectivement, il n'y avait aucune tendresse entre eux.
16:50 Il n'y avait pas un câlin, une main sur la joue, une main sur l'épaule.
16:55 Il n'y avait aucune tendresse.
16:56 Donc moi, de mon côté, j'étais au courant de ça.
17:01 Du peu que j'ai pu voir, en fait, quand ils venaient chez moi pour les vacances,
17:06 il n'y avait aucune tendresse entre eux, aucune intimité, aucun mot.
17:09 - C'est vrai que c'est assez contradictoire,
17:10 parce que nous, on a passé Noël là-bas avec mon frère.
17:12 - C'est ça.
17:13 - C'était un couple normal.
17:14 Il n'y avait pas de colloque.
17:16 Ils dormaient ensemble, il n'y avait pas de chose comme ça.
17:18 - Et c'est là où c'est compliqué.
17:19 - Et c'était à Noël.
17:20 Et moi, je me rappelle que je l'ai eue pour son anniversaire le 18
17:22 pour lui souhaiter bon anniversaire.
17:23 Je l'ai rappelée le lendemain le 19.
17:25 Et elle me dit que c'était super,
17:26 parce que la petite Bérénice, elle nous a fait un petit déj au lit.
17:28 On a pu rester jusqu'à midi ensemble au lit.
17:30 On était tranquilles.
17:31 Donc, pour moi, quand on dit une colloque, on ne dort pas ensemble.
17:34 - C'est pour ça.
17:35 - Et ça, c'était 9 jours avant la disparition.
17:37 Donc, du coup, pour moi, ce n'est pas cohérent.
17:39 - C'est pour ça que c'est particulier,
17:40 parce que moi, par exemple, quand je l'avais appelée pour son anniversaire,
17:43 elle m'a dit que c'était très agréable.
17:45 Bérénice nous avait préparé le petit déjeuner, on a mangé tous ensemble.
17:48 Mais elle ne m'avait pas précisé que c'était au lit.
17:50 - C'était au lit, ils ont attendu jusqu'à 11 heures.
17:52 - Donc, c'est là où c'est compliqué, où on n'a jamais vraiment trop su.
17:55 - Mais je me rappelle, il y a à peu près un an et demi de ça,
17:57 Michel m'a dit "Tu sais, Thomas, avec ta maman, c'est reparti.
18:00 On réessaye, on est bien lancés".
18:02 - Alors, on a découvert au moment de cette enquête,
18:06 comment dire, un mythomane.
18:09 - Oui.
18:10 - Au sens presque pathologique.
18:12 - Je pense qu'on peut utiliser ce sens pathologique.
18:15 - Vous le saviez, vous l'évaluez ?
18:17 - Alors, de mon côté, je l'ai su assez rapidement.
18:21 Quand je suis arrivée dans l'adolescence,
18:23 dans l'adolescence, on se pose des questions, on prend du recul.
18:26 On parle aussi avec ses amis de collège, on parle aussi avec ses grands frères.
18:31 Donc, je voyais qu'il mentait sur beaucoup de choses,
18:34 qu'il n'était pas comme les autres, qu'il n'était pas normal, tout simplement.
18:39 Qu'il était totalement dans une réalité que moi-même, je ne comprenais pas.
18:44 Et après, plus le temps a passé, plus j'ai pu en savoir de plus en plus.
18:48 Mes frères m'ont dit aussi certaines choses que je ne savais pas de son passé,
18:51 parce que j'étais trop jeune.
18:53 Et après, quand j'ai eu ma majorité, j'ai pu fouiller un peu plus dans son passé,
18:58 accéder à certains dossiers, accéder à certains témoignages de certaines personnes.
19:03 Et de là aussi, à ma majorité, j'étais partie pour mes études.
19:07 Donc, j'avais totalement cette prise de recul,
19:09 où j'avais pu quitter Soyez-La également.
19:11 Et après, on a abordé aussi certains sujets, tous les trois.
19:14 Et au final, on a appris des choses des uns et des autres.
19:17 C'est-à-dire que Thomas savait certaines choses que je ne savais pas.
19:20 Je savais certaines choses qu'il ne savait pas.
19:22 Et c'est là où, avec tout ce recul-là, on se dit en fait, depuis très jeune,
19:27 depuis l'âge de 11, 12 ans...
19:29 - Depuis le début, en fait, moi, je trouve. - C'est ça.
19:31 - Parce que c'est vrai que quand on le voit parler à la télé,
19:33 dans les émissions ou les reportages qu'il a eu sur lui,
19:35 on a la manière de parler et tout ça.
19:37 Et là, on sait qu'il mentait à ce moment-là.
19:39 On l'a vu, cette manière-là, en fait.
19:41 Donc, tu te dis que depuis... Ça va faire 20 ans que je le connais ?
19:44 Non, même pas. Ben non. - Ça va faire 15 ans.
19:46 - Ouais, 15 ans que je le connais. Ben, c'est 15 ans de mensonges, en fait.
19:48 J'arriverai jamais à savoir aujourd'hui ce qui était vrai, ce qui était faux.
19:50 Pour moi, je... - Et pareil pour de mon côté,
19:52 dans la famille, je ne saurais jamais qui est réellement mon père,
19:55 en dehors que c'est un meurtrier et qu'il est mythomane.
19:59 - Ben, ça, on est sûr. C'est tout ce qu'on est sûr.
20:01 - C'est tout ce que je peux dire. C'est tout ce que je sais de lui.
20:03 - C'est votre père. Et aujourd'hui, vous en parlez avec un certain détachement, Eva-Louise.
20:07 - J'en ai besoin. C'est triste à dire, mais j'en ai besoin, parce que...
20:11 Ben, pareil, quand je regarde dans un miroir, je vois les traits de ma mère,
20:14 mais je vois les traits de mon père. Et c'est très dur.
20:17 - Hum. C'est-à-dire qu'il y a... Vous êtes incroyablement calme.
20:23 Ça veut dire qu'il y a de la colère aussi ?
20:25 - Oh oui. Beaucoup.
20:28 - Vous lui avez parlé la veille de sa garde à vue.
20:33 Qu'est-ce que vous lui diriez maintenant ?
20:35 - Je sais pas. En vrai, je dirais peut-être ces 4 vérités,
20:42 que je savais depuis toujours qu'il aurait dû en parler bien avant,
20:46 parce qu'on le savait, qu'il aurait dû pouvoir, ne serait-ce, nous rendre notre mère plus tôt.
20:52 Je pense ça, moi.
20:54 - Ouais, parce que ça a été dur. C'était...
20:58 C'était 2 mois et demi de pas... On savait rien.
21:02 - On savait pas où elle était. - C'est dur de pas savoir, en fait.
21:05 C'est long. L'attente est très très longue.
21:07 Et puis c'est vrai que ça...
21:09 Ça hante notre vie, hein.
21:12 C'est 2 mois et demi où, malheureusement, tu penses qu'à ça.
21:15 Tu le ressens dans le travail, tu le ressens dans la vie de famille,
21:17 tu le ressens un peu partout.
21:19 - Ah ben, on le ressent, c'est en permanence.
21:22 Et encore, moi, je l'avais quasiment tous les jours au téléphone,
21:25 tous les jours, je devais faire face à ses appels,
21:28 face à ses mots, à ses propos, à ses mensonges.
21:31 Et ne serait-ce qu'avec moi, il se contredisait sur beaucoup de choses.
21:35 Il se contredisait. Et là aussi, il fallait tenir.
21:38 Mais je pense qu'aujourd'hui, je...
21:40 Si je le verrais, ouais, je lui dirais ses 4 vérités,
21:44 la façon de penser, lui dire "Pourquoi tu as fait ça ?
21:47 Et pourquoi tu nous l'as pas rendu plus tôt ?"
21:49 - Parce que là, en fait, il a tué une vie, mais il a tué aussi...
21:51 Il y a 5 vies à côté, quoi. Il y a pas de...
21:53 - Il y a 5 enfants. - C'est ça.
21:54 C'est que même si nous, on est majeurs, on a aussi des faiblesses.
21:57 Et c'est surtout les petits.
21:58 Moi, c'est pour ça qu'on va se battre. C'est pour les petits,
22:00 parce qu'ils ont tellement de choses encore à voir.
22:03 Et pour moi, ils sont un petit peu...
22:05 - C'est ça. On est devenus orphelins.
22:06 C'est-à-dire que mes frères, ma petite soeur, mon petit frère et moi,
22:10 on est devenus orphelins.
22:11 - Pourquoi orphelins ? Votre père est toujours là.
22:13 - Non. C'est avec ce qu'il a commis, ça peut plus être un père.
22:17 Et je ne souhaite plus qu'il soit mon père.
22:20 Donc on devient orphelins quelque part.
22:22 Parce qu'encore, Thomas et Antoine, on a notre mère qui est en commun,
22:25 mais ils ont malgré tout ce père-là.
22:27 Et nous, on va devoir vivre avec ce truc de "notre père a tué notre mère".
22:32 Et ne serait-ce que dire cette phrase, c'est très particulier.
22:35 Donc on est devenus orphelins quelque part.
22:37 - C'est ça.
22:38 - Vous allez pouvoir, dans les prochains jours, rendre hommage à votre mère.
22:44 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur elle ?
22:48 Qu'est-ce que vous retenez d'elle ?
22:50 - C'était une maman formidable.
22:52 Franchement, avec les enfants, elle a toujours été au top.
22:54 - Elle était enjouée.
22:55 - Elle était pétillante.
22:57 - Elle rigolait tout le temps.
22:59 - Pour moi, je m'en souviendrai toujours, elle avait vraiment de l'or dans les mains.
23:02 - Elle avait ce don d'éclairer.
23:06 - Elle était doubléante.
23:08 - Elle éclairait. Elle était enjouée. Elle dansait tout le temps.
23:10 Elle rigolait tout le temps.
23:12 C'était incroyable.
23:13 - Et puis elle était toujours là pour nous protéger.
23:15 Je pense qu'à ce moment-là, elle a su que ça allait arriver.
23:18 Mais qu'elle nous a protégés, elle ne nous a jamais rien dit.
23:21 - Elle avait un jardin secret qui était très grand.
23:23 C'était une femme qui était extrêmement résiliente,
23:25 qui était prête à se sacrifier pour ses enfants, pour sa vie de famille.
23:31 Et je pense, à mon avis, qu'elle ne nous a jamais communiqué une peur particulière,
23:35 ou une violence, ou une menace qui pourrait aboutir à ce qui s'est passé.
23:40 Mais je pense, la connaissant, peut-être qu'elle le sentait au fond d'elle
23:44 et qu'elle n'a jamais voulu nous dire pour nous protéger.
23:48 - Parce qu'on aurait fait quelque chose.
23:50 - On serait venu la chercher.
23:52 - Et puis, même si on avait su sur son passé,
23:54 on a su qu'il avait déjà fait une sorte de première tentative d'assassinat sur son ex-femme.
24:00 On l'aurait su dès le départ. On l'aurait sortie de la direct.
24:03 Il n'y aurait pas eu de raccordité.
24:05 - Je serais venue la chercher.
24:07 - Ça serait sorti automatiquement.
24:09 Et malheureusement, on apprend tout ça après.
24:12 - Que trop tard.
24:14 - Comment imaginez-vous l'après ?
24:16 Il va forcément y avoir le procès.
24:18 Vous allez voir Michel Pial en face de vous.
24:20 - Bien sûr.
24:22 - J'ai hâte.
24:24 - Je redoute ce procès, parce que j'ai peur que la peine qui lui sera accordée
24:28 ne sera pas suffisante.
24:30 Parce que nous, ce qu'on espère, c'est qu'il ne ressorte jamais.
24:33 Qu'il ne revoie jamais la lumière du jour.
24:35 Qu'il ne puisse jamais refaire de mal aussi à une femme.
24:37 Parce qu'il y a eu sa première femme qui a pu se sortir de là,
24:40 qui a pu se sauver.
24:42 Mais la nôtre, ça a été une fatalité.
24:44 Elle n'a jamais pu s'en sortir.
24:46 Mais le procès, j'ai hâte de pouvoir le voir.
24:49 Et comme je disais, je le regarderai sans baisser le regard.
24:52 Ça sera avec la tête haute.
24:54 Comme maman le faisait, la tête haute.
24:56 Et je refuserai de baisser le regard face à cet homme-là.
25:00 Ça, c'est une évidence.
25:02 Mais il y aura une confrontation.
25:04 Cette confrontation, elle va se faire en famille, déjà.
25:07 On sera tous présents, sauf les petits.
25:11 Mais les trois grands, on sera là.
25:13 Le but, c'est vraiment de le confronter.
25:15 C'est de pouvoir le regarder, voir qui a tué.
25:18 C'est important de montrer qu'on est soudés,
25:20 qu'il n'a pas divisé personne.
25:22 Au contraire, quelque part, c'est horrible.
25:25 Mais quelque part, ça ne fait que de souder quelque chose
25:27 d'encore plus fort, d'encore plus grand.
25:30 Parce que les épreuves de la vie, ça soude des gens.
25:34 Mais déjà, quand on était une famille très soudée,
25:37 très proche, surtout dans les frères, les sœurs, la fratrie,
25:40 on était très proches les uns des autres,
25:42 ça n'a fait que de sceller le lien
25:44 et de le rendre inébranlable, impossible à briser.
25:48 -Totalement. -C'est ça.
25:50 -Merci beaucoup, Eva-Louise.
25:52 Et merci beaucoup, Thomas.
25:54 Merci à tous les deux pour ce témoignage.

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