SMART IMPACT - Emission du mercredi 21 juin

  • l’année dernière
Mercredi 21 juin 2023, SMART IMPACT reçoit Patrick Bariol (Directeur général, LEKO) , Grégoire Guirauden (Cofondateur, Riverse) , Tristan Hatin (Responsable Médiation Scientifique, Océanopolis) et Jérôme Lemouchoux (PDG, Foodchéri)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, votre rendez-vous quotidien consacré aux entreprises à impact positif.
00:14 Et voici le sommaire. Notre invité aujourd'hui, c'est Grégoire Guiraudin, le cofondateur de Rivers, cette entreprise française spécialisée dans la décarbonation du secteur industriel.
00:23 Il vient d'annoncer une levée de fonds d'un million 500 000 euros. Il nous expliquera comment il veut permettre aux PME engagés dans la transition d'accéder au marché des crédits carbone.
00:34 Le débat de ce Smart Impact sera consacré à la pollution marine. On va découvrir la mallette éducative créée en partenariat par l'éco-organisme L'Eco Under The Pool et Oceanopolis.
00:46 Et puis dans Smart Ideas, la start-up du jour, elle s'appelle Foodsherry. Ces plats cuisinés bons pour la planète et la santé livrés en entreprise.
00:53 Voilà pour les titres. C'est parti, c'est Smart Impact.
00:56 [Musique]
01:02 Bonjour Grégoire Guiraudin, bienvenue.
01:04 Merci de me recevoir.
01:05 Vous êtes donc le cofondateur de Rivers créé il y a deux ans avec Ludovic Chattou et Clément Jorget.
01:11 Votre objectif, je le disais en titre, c'est la décarbonation industrielle. Avec quels outils ? Expliquez-nous.
01:15 Donc concrètement, Rivers, c'est un standard d'émission de crédits carbone pour les green tech en Europe.
01:20 Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? On permet à des PME industriels qui développent des solutions de décarbonation de mesurer, vérifier et monétiser leur impact pour se déployer.
01:31 Et ce financement est permis par, de l'autre côté, des entreprises françaises, généralement européennes, qui ont avancé dans leur stratégie de décarbonation et sur leurs émissions résiduelles,
01:40 soit acheter des crédits carbone. Et elles, donc, avec ces crédits carbone vont financer des projets proches de leur chaîne de valeur et généralement des projets d'économie circulaire.
01:48 C'est quoi ? C'est un logiciel, en fait ? Comment ça fonctionne ? Et puis peut-être, quels avantages par rapport à ce qui existe ou existait auparavant ?
01:57 Donc, il y a deux aspects dans ce qu'on propose. Un, il y a une plateforme de mesure, de reporting, puisqu'il faut collecter des sources pour avoir accès au marché du crédit carbone, et de vérification des données.
02:07 Donc, ça, c'est une plateforme, un logiciel qu'on a développé. Et de l'autre, on a développé ce qu'on appelle un protocole, ce qui est spécifique au marché du crédit carbone.
02:14 Le marché du crédit carbone volontaire, c'est guidé par des normes internationales. Et donc, on a expliqué les critères. Et donc, on permet à ces projets d'appliquer les méthodologies.
02:23 Quels sont les avantages et en quoi on a été innovants là-dessus ? Le marché du crédit carbone, initialement, il vient du protocole de Kyoto.
02:29 C'est quelque chose d'assez vieux. Et en fait, il a été réformé lors des accords de Paris en 2015. Nous, on a deux spécialités.
02:35 La première, c'est qu'on est spécialisé sur des projets européens, ce qui n'était pas le cas avant, car essentiellement, c'était pour financer des projets en Afrique, en Amérique latine et en Asie.
02:43 Désormais, c'est ouvert au marché européen. Et deuxièmement, c'est qu'on est focalisé sur l'économie circulaire. Aujourd'hui, c'était plutôt des projets forestiers ou d'agroécologie ou d'énergie renouvelable.
02:52 Et donc, nous, on permet à des projets de recyclage, de reconditionnement, de matériaux biosourcés d'accéder à ce financement.
02:57 Et troisièmement, c'est que je pense qu'on a une approche assez innovante et digitalisée. On cherche à automatiser certains process chronophages pour faciliter l'accès au marché du crédit carbone.
03:07 Est-ce que c'est encore un marché un peu opaque, le marché du crédit carbone ?
03:11 C'est un marché très opaque et qui, en fait, est assez naissant. D'une certaine manière, il a eu deux phases. Il a eu une première phase avec le protocole de Kyoto.
03:18 Donc ça, c'était un marché qui était sous l'égide de l'ONU. Donc, il faisait très bien les choses, mais c'était extrêmement bureaucratique.
03:23 En fait, depuis 2015, ce protocole de Kyoto a d'une certaine manière tourné la page. Il est sur les accords de Paris.
03:29 Et de fait, en fait, les entreprises qui peuvent acheter des crédits carbone, elles doivent d'abord faire leur bilan carbone, leur trajectoire, leur réduction.
03:35 Et après, elles achètent des crédits carbone. Donc, c'est un marché naissant et qui nécessite grandement d'être... La transparence doit être apportée pour en faciliter la compréhension.
03:43 Là, il y a une marge de problème. On a bien compris. Ma première réaction, mais il y a plusieurs années, quand j'entendais crédit carbone, c'était « permis de polluer ».
03:51 Est-ce que c'est encore quelque chose, un argument qu'on vous oppose ?
03:57 C'est une excellente question. Je pense que je réponds à cette question à peu près tous les deux jours. Déjà, il faut différencier. Il y a deux marchés.
04:02 Il y a les quotas carbone de l'UE. Ils sont une sorte de droit à polluer puisqu'on donne des quotas d'émission à des gros pollueurs, même si c'est une formulation un peu maladroite,
04:11 car ça reste un système extrêmement efficace, mais pas celui sur lequel on est. Nous, on est sur le crédit carbone volontaire.
04:17 Ce n'est pas du tout un droit à polluer, mais plutôt un moyen de financer des projets de reconditionnement.
04:22 Les entreprises qui achètent ces crédits ne sont pas achetées pour réduire moins. C'est en complément de ce qu'elles font. Il y a une confusion, mais ce n'est pas vraiment le cas.
04:31 Justement, on parle de financement de PME industriel. À quel point ça leur permet de grandir ?
04:40 C'est vital. Sur tous les projets d'économie circulaire, on en parle beaucoup, mais c'est assez compliqué à mettre en place parce que c'est beaucoup plus coûteux aujourd'hui que les modèles d'économie linéaire.
04:49 Il faut aller collecter les données, les trier, les réparer. C'est d'une certaine manière plus compliqué.
04:54 Pour un projet, aujourd'hui, on voit qu'en moyenne, ça va être entre 30 et 50 % du projet qu'on va pouvoir financer grâce à l'apport des crédits carbone volontaires.
05:03 C'est absolument vital en développement.
05:05 Dans quel secteur ? Vous nous avez parlé de l'économie circulaire, mais c'est vaste.
05:08 Le champ des possibles est énorme, mais on doit s'attaquer par vertical car il y a tout un travail de recherche qu'on doit faire auparavant.
05:15 On a deux gros focus. Le premier, c'est tout ce qui est reconditionnement et recyclage.
05:19 On a ouvert des modèles sur le reconditionnement d'appareils électroniques, de batteries et de matériaux de construction.
05:24 L'autre partie, c'est sur les ressources biosourcées. On va remplacer des ressources fossiles par des ressources naturelles, biosourcées d'une certaine manière.
05:31 On va financer des projets de biogaz développés par des agriculteurs et des projets de matériaux biosourcés, notamment dans la construction.
05:38 Vous en êtes où aujourd'hui ? Il y a combien de clients ou de projets certifiés ? C'est en projets certifiés que vous calculez, j'imagine ?
05:45 Exactement. C'est en projets certifiés en nombre de crédits. Aujourd'hui, on a certifié une dizaine de projets et on en est à 20 000 crédits certifiés cette année.
05:53 Le but, on est en forte expansion d'une certaine manière, notamment parce que la demande est forte.
05:57 Le but cette année, c'est de certifier 40 projets et d'avoir 200 000 crédits certifiés. 200 000 crédits, ça veut dire 200 000 tonnes qui vont être évitées ou capturées.
06:06 Ces green tech, ces jeunes entreprises, à quel point elles sont en manque de financement ? C'est vrai que la manne, c'est un peu tari, mais on a vu des levées de fonds.
06:15 On parlera de la vôtre dans un instant, qui était quand même impressionnante ces cinq dernières années. Est-ce qu'elles sont vraiment en manque de financement ? Expliquez-nous ça.
06:25 Un petit point de pression, c'est qu'il y a des jeunes entreprises, mais c'est aussi des entreprises établies depuis un certain nombre d'années, mais qui ont besoin de grossir et de se déployer.
06:32 Oui, de passer à l'échelle.
06:33 Exactement. En fait, certes, il y a beaucoup de financements qui sont apportés, mais le manque de financement en France, selon l'ADEME, pour réussir à atteindre la trajectoire des accords de Paris, c'est 20 à 40 milliards.
06:44 Donc, même quand on fait un fonds France Relance à 20 milliards, 40 milliards sur six ans, ça reste ultra minoritaire par rapport aux besoins de financement.
06:52 Donc certes, elles ont des financements et elles ont un accès plus facile à avant parce qu'on est moins sur une logique de rentabilité à 100 %, même si c'est des entreprises rentables.
07:01 Mais l'écart entre ce qui est disponible et ce dont elles ont besoin est encore à combler.
07:06 Justement, la rentabilité, c'est un critère qui rentre en ligne de compte, vous, dans le choix des entreprises que vous accompagnez ?
07:13 Toujours. Alors évidemment, on ne va soutenir que des projets qui vont être rentables à terme, car sinon, ça n'a pas de but.
07:18 Toutefois, il y a un point très important dans le Crédit Carbone, c'est que l'argent qui est apporté doit permettre aux projets de se déployer.
07:24 Donc, c'est un principe d'additionnalité qui est assez niche, mais qui permet de s'assurer que le financement qui est apporté, ce n'est pas une récompense d'une action positive, c'est une aide à l'investissement.
07:33 Donc, tous les projets financés ont besoin de cet argent et l'argent alloué va permettre d'augmenter leur impact.
07:38 Alors, vous avez annoncé une levée d'un million 500 000 euros. Quelle stratégie associée à cette levée ?
07:45 Il y a trois axes pourquoi on a décidé de faire cette levée de fonds. Le premier, c'est que malheureusement, on va certifier 40 projets de Green Tech cette année,
07:53 mais on en refuse près de 5 à 10 par semaine, car on répond à un vrai besoin, puisqu'on n'a pas encore développé les modèles.
07:59 Donc, le premier, c'est de permettre d'ouvrir des nouvelles verticales pour permettre à d'autres types de Green Tech d'accéder au marché du Crédit Carbone pour se financer.
08:07 Par exemple ?
08:08 On a beaucoup de projets dans l'efficacité énergétique, dans le bâtiment. Il y a aussi des projets sur la mobilité électrique.
08:16 Aujourd'hui, on ne les traite pas, car on ne sait pas encore le faire. Donc, le but, c'est de pouvoir progresser là-dessus.
08:22 Le deuxième point, c'est qu'il faut encore qu'on digitalise des process qui sont chronophages et qui nous font perdre du temps.
08:27 On n'a pas certifié assez de projets à date, car il y a encore trop d'étapes manuelles.
08:31 Et le troisième point, c'est que ce qu'on fait en France et qu'on a commencé à faire en Suisse au Benelux, on doit pouvoir le faire dans d'autres pays d'Europe.
08:37 Le but, c'est aussi qu'on puisse commencer à adresser les mêmes types de projets en Allemagne et au Royaume-Uni dans un premier temps.
08:43 Vous êtes en phase de recrutement ?
08:45 En général, c'est ce qui suit le haut de fond.
08:47 Exactement. On est en phase de recrutement sur trois types de postes.
08:50 Le premier, c'est des experts climat, donc des docteurs en analyse de cycle de vie comparative.
08:55 Désolé pour le barbarisme, mais c'est ceux qui vont faire la mesure carbone et qui vont permettre d'avoir une mesure carbone précise et donc d'ouvrir ces nouvelles verticales.
09:02 Le deuxième point, c'est des développeurs de logiciels pour automatiser une partie.
09:06 Et le troisième point, c'est plus sur la partie business développement, d'aller recruter des commerciaux qui vont aider à la fois à aller trouver les meilleurs projets et nouer des partenariats sur la vente des crédits.
09:18 Deux dernières questions. Est-ce que c'est une forme de label ?
09:21 Oui, c'est une forme de label. Même si on est standard quand on est reconnu par ses pairs, notre but est de créer une marque de référence sur la valorisation de l'impact de l'économie circulaire en Europe,
09:34 à la fois sur le crédit carbone, mais aussi de permettre à ces projets de valoriser leur impact de plein d'autres manières, notamment par exemple sur la taxonomie européenne, qui est un point très important, ou sur toutes les normes régulatoires qui vont arriver.
09:44 Et pourquoi les PME ? Ça veut dire que les grands groupes n'ont pas besoin de vous parce qu'ils ont des équipes pour faire le travail ?
09:51 Généralement, les grands groupes... Alors, il peut y avoir également des grands groupes, mais ils doivent respecter un certain nombre de critères, notamment celui de l'additionnalité, pourquoi ils ont besoin du financement.
09:58 Mais par exemple, on pourrait penser qu'une grosse usine de recyclage dans une ville qui aurait besoin de financement supplémentaire puisse être portée par un grand groupe et financée par les crédits carbone.
10:06 Il se trouve qu'aujourd'hui, on travaille plutôt avec des PME parce qu'elles sont plus agiles et efficaces et donc on arrive mieux à interagir avec elles pour le moment, mais on ne se ferme pas de porte.
10:14 Merci beaucoup Grégoire Guiraudin et bon vent à River.
10:17 On passe à notre débat, on va parler, restez là, de lutte contre la pollution marine.
10:22 C'est le débat de ce Smart Impact. Je vous présente tout de suite mes invités. Patrick Bariol, bonjour.
10:34 Bonjour. Bienvenue. Vous êtes le directeur général de l'Eco et puis on est en duplex avec Tristan Attin, responsable médiation scientifique. Il y arrive chez Oceanopolis.
10:46 Bonjour et bienvenue à vous aussi. Patrick Bariol, je commence avec vous. On va parler évidemment de ce partenariat que vous avez signé avec Oceanopolis et Under the Pool pour sensibiliser les enfants à la pollution, à la préservation de l'océan.
10:59 D'abord un peu de présentation. L'Eco, un éco-organisme, on rappelle en quelques mots ce que c'est et puis peut-être dans quel secteur vous intervenez.
11:05 Alors nous sommes sur le secteur des emballages ménagers. Nous sommes agréés par l'État et nous sommes l'un des deux éco-organismes agréés par l'État pour s'occuper de la gestion des emballages et financer au travers des éco-contributions collectées chez les metteurs en marché, les producteurs,
11:23 tous les produits qu'on a chez nous tous les jours. Ces marques nous versent des éco-contributions qui servent à financer la collecte, le réemploi et le recyclage de ces emballages.
11:35 Et un point très important, le réemploi de ces emballages, c'est un sujet d'actualité en 2023.
11:42 On est dans le principe de la responsabilité élargie du producteur, l'application de la loi AGEC, Antigaspi, économie circulaire.
11:49 Ça représente, parce que quand on dit emballage ménager, c'est quel secteur ? Combien de secteurs ? Peut-être combien d'emballages récupérés, recyclés, réemployés ?
11:58 Alors par définition, l'emballage, ça touche tous les secteurs d'activité, tous les produits qu'on a à la maison.
12:03 C'est plus de 5 millions de tonnes d'emballages qui sont mis sur le marché chaque année en France.
12:08 Alors de toutes les sortes, du carton, du plastique, du métal.
12:12 Et le taux de recyclage que la France s'est donné depuis un grand nombre d'années de 75% de collecte et de recyclage, il n'y en est toujours pas.
12:24 Et évidemment, les directives vont vers de plus en plus de recyclage, 90 voire 100% d'emballages recyclés.
12:31 Donc il y a plein de choses à faire dans ce domaine.
12:34 Et le réemploi, c'est quoi ? C'est le cran supplémentaire en quelque sorte ?
12:37 Alors le premier rôle d'un éco-organisme, et on y reviendra, c'est de travailler sur la prévention.
12:42 C'est d'éviter le déchet. Et donc le réemploi est un des moyens d'éviter cela.
12:49 Et la loi AGEC a introduit l'obligation pour les éco-organismes de financer à hauteur de 5% du montant des éco-contributions.
12:56 Donc le montant global des éco-contributions, c'est 1 milliard d'euros, grosso modo.
13:00 Donc c'est 50 millions d'euros qui doivent être utilisés pour favoriser le réemploi, relancer la consigne, les consignes.
13:09 Voilà, un vaste sujet qui est en débat au plus haut niveau de l'État en ce moment.
13:13 Mais le réemploi des emballages, c'est du bon sens. C'est éviter de mettre de nouveaux emballages sur le marché.
13:21 Tristan Attin, je viens vers vous une première fois. Océanopolis, le Centre national de culture scientifique dédié à l'océan.
13:28 Où êtes-vous basé ? On va commencer par là. Et puis surtout, quelles sont vos missions ?
13:32 Alors donc Océanopolis, nous sommes basés à Brest, à l'extrême ouest de la France.
13:39 Et nos missions sont diverses et variées, mais la principale mission, c'est de permettre au public de découvrir le milieu océanique,
13:48 découvrir ce qu'est l'océan, mais aussi bien évidemment tous les programmes scientifiques qu'il y a derrière, pour mieux le connaître.
13:56 Parce qu'on sait très bien que c'est quand on connaît bien un environnement, qu'on a envie de le protéger.
14:02 Donc c'est ce que nous nous efforçons de faire aussi bien auprès des scolaires tout au long de l'année, avec plus de 35 000 scolaires accueillis dans nos salles éducatives
14:09 et dans nos projets éducatifs, mais aussi plus de 400 000 visiteurs qui parcourent notre centre chaque jour.
14:15 Nous faisons en sorte de leur proposer justement des animations et des actions qui vont leur permettre de mieux connaître cet océan pour ensuite mieux le protéger.
14:25 On va être dans le positif, l'action, les modèles pour agir, mais peut-être le constat quand même, Tristian, atteint de cette pollution plastique,
14:35 parce que c'est celle dont on parle le plus, de l'océan. Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui ?
14:39 Cette pollution plastique de l'océan, elle est bien là. Il y a la pollution qui est visible, que l'on peut voir directement en allant se balader sur la moindre côte française ou dans le monde.
14:50 Mais il y a aussi une pollution dont on parle un peu moins et qui n'est pas moins importante, c'est cette pollution en microplastique.
14:57 C'est-à-dire que la plupart des types de plastique vont dans l'océan finir par se dégrader, se casser en des morceaux de plus en plus petits,
15:06 jusqu'à faire moins de 5 mm et alors faire partie des microplastiques.
15:11 Alors là, à ce moment-là, quand ce plastique, alors qu'il peut-être n'est pas visible à l'œil nu,
15:16 est tellement petit qu'il va peut-être avoir la même forme que le plancton et ainsi pouvoir être ingéré par d'autres organismes marins,
15:23 intégrer les chaînes alimentaires, et ça les scientifiques sont formels, ils ont montré en étudiant différents organismes marins,
15:30 justement que ces microplastiques pouvaient avoir des conséquences sur le développement de ces animaux, sur leur reproduction aussi.
15:38 Et bien évidemment, la question qui peut se poser, c'est sachant que nous, on est à une des extrémités de la chaîne alimentaire,
15:47 l'impact que peuvent avoir ces microplastiques aussi sur nous, les êtres humains.
15:51 Sur notre santé, d'où l'importance de la sensibilisation, et j'en viens à ce partenariat Patrick Bariol,
15:57 donc partenariat l'EcoOceanopolis et Under the Pole. Déjà, pourquoi ce partenariat ? C'est quoi le principe ?
16:03 Alors, dans les fameuses éco-contributions qu'on perçoit, on doit également utiliser 1% pour sensibiliser le consommateur.
16:12 Ça fait partie de la mission d'un éco-organisme, et donc on a choisi Oceanopolis et Under the Pole pour créer ensemble une mallette pédagogique,
16:22 et Under the Pole a créé une caravane qui va sillonner la France au plus près des populations pour sensibiliser sur ces sujets.
16:31 C'est important que la France entière puisse être sensibilisée, et pas seulement la Bretagne,
16:35 Oceanopolis sensibilise également au travers de ces expositions.
16:40 Et puis on souhaite, chez Oceanopolis, faire de ce lieu un lieu exemplaire en ce qui concerne la gestion des déchets.
16:49 Il y a un nouveau parcours pédagogique qui va être créé, et on souhaite mettre en scène les poubelles de tri,
16:55 tout simplement, et il faut que les poubelles ne soient pas juste là, mais fassent partie du parcours pédagogique pour former sur le geste de tri.
17:04 Donc ça veut dire, Tristian Attin, que dans le parcours de visite d'Oceanopolis, il y aura des poubelles de tri, si je comprends bien, c'est ça l'idée ?
17:13 Oui, elles sont déjà là, mais l'idée, justement, comme on a pu le dire juste précédemment,
17:21 c'est de faire en sorte que ces poubelles de tri soient intégrées dans le parcours de médiation scientifique.
17:28 C'est-à-dire qu'on crée des dispositifs qui permettent au public du temps d'apprendre des choses, de se poser des questions,
17:34 et finalement faire en sorte que quand quelqu'un va devoir aller jeter son déchet à la poubelle,
17:39 qu'il puisse à la fois bien savoir où est-ce qu'il doit jeter ce déchet,
17:43 mais que finalement, en faisant cette action aussi, il va apprendre des choses sur la pollution plastique,
17:48 ce que l'on peut faire pour que cette pollution plastique soit réduite dans l'océan.
17:52 Et alors cette mallette, Tristian Attin, on y trouve quoi, cette mallette de sensibilisation ?
17:57 Alors dans cette mallette de sensibilisation qu'on conçoit avec Under the Pole,
18:02 l'objectif c'est de créer un dispositif de médiation scientifique, donc éducatif,
18:07 que vont pouvoir prendre en main des élèves de différents âges.
18:12 Ici, plutôt que de leur parler directement, finalement, de la pollution plastique, de ses impacts,
18:17 on va les embarquer finalement dans une petite histoire, une enquête,
18:21 et comme des petits scientifiques, ils vont devoir justement trouver le fameux de l'histoire.
18:29 Et plus précisément, ici, on va dans un premier temps partir sur l'expédition Under the Pole,
18:34 qui est ce qui est déjà arrivé, justement, peut rencontrer bien évidemment de nombreux organismes marins,
18:39 et lors de leur expédition, ils peuvent rencontrer justement des organismes marins qui peuvent être en détresse,
18:44 et leur objectif, via l'aide justement des scientifiques d'Oceanopolis,
18:49 c'est de bien comprendre pourquoi notre animal est en détresse,
18:53 découvrir justement que malheureusement cet animal avait ingéré du plastique,
18:58 donc comprendre pourquoi est-ce que cet animal a ingéré du plastique,
19:02 comment ce plastique s'est retrouvé dans l'océan,
19:04 et finalement c'est en ayant fait toute cette démarche que l'on va pouvoir aussi à la fin,
19:08 bien évidemment, se poser la question, qu'est-ce qu'on aurait pu faire,
19:11 et qu'est-ce que l'on doit faire maintenant pour que ce déchet, ce plastique,
19:14 qui a impacté la vie marine, ne s'y retrouve plus ?
19:17 Patrick Bariol, c'est une caravane, donc c'est ça, elle va sillonner la France ?
19:22 Exactement.
19:23 À partir de quand ?
19:24 Elle existe, elle a été présentée à Change Now récemment,
19:28 et là, il y a tout un programme et un calendrier qui va s'établir
19:32 en liaison avec les écoles et les professeurs également.
19:38 D'accord, donc des établissements scolaires ou des professeurs qui peuvent s'inscrire
19:41 pour que la caravane vienne dans leur établissement, c'est un peu le principe ?
19:45 Exactement, ou des événements, voilà.
19:47 Donc tout ça va s'organiser à partir de la rentrée,
19:50 et donc on est ravi d'accompagner ce projet.
19:53 On est en train de chercher, et dans cette émission on le fait quotidiennement,
19:57 des solutions pour, là en l'occurrence, on l'a bien compris,
20:02 produire moins d'emballages, les réemployer,
20:05 est-ce que c'est un secteur qui innove beaucoup en la matière ?
20:08 Il y a le comportement, on l'a bien compris, sensibiliser dès le plus jeune âge,
20:11 mais il y a aussi l'innovation.
20:13 Alors, l'innovation, il y a tout un réseau.
20:15 En fait, le réemploi c'est quelque chose qui est très local,
20:17 et on discute énormément avec les territoires,
20:19 parce qu'il faut créer des boucles courtes pour que le réemploi se déploie
20:23 et soit facile pour le consommateur.
20:26 Donc on mène également une étude de désirabilité du réemploi,
20:30 parce que c'est très bien, on peut faire un emballage réemployable,
20:32 mais si c'est trop compliqué pour le consommateur, il n'ira pas.
20:35 Donc ça fait partie des axes de développement que l'on finance,
20:39 et on annonce d'ailleurs aujourd'hui même un nouvel appel à projet,
20:43 avec une dotation de plus d'un million d'euros,
20:45 pour accompagner les porteurs de projets, partout sur le territoire,
20:48 pour favoriser le réemploi, sur tous les types de produits,
20:52 que ce soit des produits alimentaires, mais pas seulement.
20:54 On peut réemployer d'autres emballages.
20:56 On parle d'innovation, mais on réinvente la consigne d'une certaine façon,
21:00 c'est ce qui existait il y a des décennies.
21:02 Ou alors est-ce qu'il y a vraiment des domaines
21:04 où ça n'existait pas le réemploi,
21:06 où il faut vraiment l'imaginer, le créer de toute pièce ?
21:09 Oui, vous avez raison, ce qui vient tout de suite à l'esprit,
21:13 ce sont les bouteilles, mais on sait que ce n'est pas simple de relancer ça,
21:16 parce qu'il faut recréer des entreprises de lavage local,
21:20 et donc tout ça, il y a des investissements industriels lourds,
21:23 mais des entreprises qui se créent, qui se fédèrent,
21:26 et qui lèvent des fonds pour gérer tout ça.
21:28 Mais en dehors de ça, la loi AJEC dit 5% d'emballages réemployables
21:32 dès 2023 pour toutes les entreprises de plus de 50 millions d'euros.
21:35 Ça couvre tous les secteurs.
21:37 Donc on travaille avec le secteur de l'informatique, par exemple, du numérique,
21:40 pour dire comment est-ce qu'on pourrait réutiliser nos boîtes de téléphone,
21:43 en général qu'on garde chez nous, qui sont réemployées,
21:46 mais ce n'est pas comptabilisé tout ça, il y a déjà du réemploi.
21:49 Donc les entreprises ne parlent pas de zéro.
21:51 La première chose, c'est de faire un état des lieux,
21:54 où j'en suis dans mon réemploi d'emballage,
21:56 que ce soit pour l'emballage ménager ou l'emballage du commerce,
22:01 et pour atteindre ces objectifs, qui sont 5% maintenant,
22:05 et 10% en 2027 pour l'ensemble des entreprises.
22:07 Donc il y a vraiment de l'innovation.
22:10 Il faut se poser la question, secteur par secteur,
22:13 comment je réemploie mes emballages dans mon secteur.
22:15 Et puis pour conclure, Tristian Attin, il y a un autre mot que je voudrais employer,
22:18 c'est le mot "émotion", parce que dans les parcours
22:21 qu'Océanopolis propose, on est dans l'information,
22:25 mais aussi ça passe par le divertissement, l'émerveillement.
22:28 Pourquoi c'est un vecteur essentiel pour vous ?
22:30 Il faut vraiment jouer sur différents lieux de vie d'action.
22:34 On sait que beaucoup de personnes vont peut-être être hermétiques aux sciences,
22:38 et si on n'allait que sur ce volet-là, avec cet angle-là,
22:42 on ne pourrait pas toucher autant de personnes.
22:44 Aussi, on a plus envie de protéger quelque chose que l'on trouve beau,
22:48 et on veut montrer justement la beauté de l'océan,
22:50 la beauté des organismes marins, et finalement,
22:52 plus on va les regarder dans le détail,
22:54 plus on va voir comment ils vivent, comment ils se déplacent,
22:58 comment ils se nourrissent, et à ce moment-là,
23:00 ça nous donne envie encore plus de protéger ce milieu,
23:03 et surtout aussi, quand on les regarde de plus près,
23:06 on voit là aussi, on en parlait d'innovation,
23:08 on voit pas mal de sources d'inspiration, en tout cas,
23:10 on a beaucoup à s'inspirer du vivant pour les années à venir.
23:13 Merci beaucoup. Transformer les visiteurs d'Océanopolis en acteurs du changement.
23:17 Merci à tous les deux d'être venus présenter cette caravane de sensibilisation.
23:22 Notre rubrique Startup, tout de suite.
23:24 Smart Ideas avec Jérôme Lemouchoux. Bonjour, bienvenue.
23:34 Bonjour.
23:35 Vous êtes le président de Foodsherry. C'est quoi, Foodsherry ?
23:38 Alors Foodsherry, en fait, c'est une entreprise qui a une mission
23:41 qui est de faire des repas bons pour la santé,
23:44 bons pour la planète, et bons tout court.
23:46 Donc c'est ce qu'on propose à des entreprises.
23:48 Ok, donc c'est des plats cuisinés qui sont livrés en entreprise, c'est ça le principe ?
23:53 Alors exactement, en fait, depuis 2015, notre lancement,
23:55 on est vraiment l'acteur de la foodtech la plus engagée
23:58 et on va proposer des solutions à des entreprises de toute taille,
24:02 que ça soit de la petite entreprise jusqu'à la très grande entreprise
24:06 et qui va leur permettre d'avoir des entrées, des plats et des desserts
24:10 avec une gamme qui est renouvelée chaque jour.
24:13 Alors une cantine engagée, si on est concret,
24:16 par exemple sur le sourcing des aliments, des matières premières,
24:20 ça veut dire quoi ? C'est forcément du bio ou de l'agriculture raisonnée ?
24:24 En fait, nous, on est restaurateurs avant tout,
24:27 donc on va d'abord imaginer nos recettes, sourcer les produits pour les cuisiner
24:34 et puis après, on a toute une brigade de cuisiniers
24:36 dans notre cuisine centrale qui est dans l'est de Paris
24:39 et qui va préparer ça.
24:41 Donc évidemment, quand on fait des repas bons pour la santé, bons pour la planète,
24:45 on va être très attentif à l'origine des produits,
24:48 donc on est en priorité sur des ingrédients bio,
24:51 évidemment des légumes et fruits de saison
24:54 et puis on va se sourcer davantage en circuit court.
24:58 Donc on travaille avec des grands acteurs type Biocop,
25:01 mais aussi des petits producteurs.
25:04 Je pense à notre fournisseur de charcuterie par exemple,
25:07 qui est à Mias, qui est une famille dans le Tarn,
25:09 qui fait un travail extraordinaire de charcuterie sans nitrites.
25:13 Oui, ça c'est important.
25:15 On est dans l'humain aussi, c'est ça que je ressens dans votre explication.
25:19 Sur les emballages, là aussi il y a un levier sur lequel,
25:23 on en parlait juste avant dans notre débat, sur lequel on peut agir.
25:25 Qu'est-ce que vous faites en la matière ?
25:27 Alors déjà peut-être pour donner un petit peu de perspective,
25:29 aujourd'hui nous on mesure exactement ce qu'on fait en termes d'émissions de CO2,
25:33 d'impact de CO2.
25:34 Alors ce qu'il faut savoir, c'est qu'un repas aujourd'hui,
25:37 pour les Français, ça représente 25%,
25:40 l'alimentation du français représente 25% de notre empreinte de CO2,
25:44 pour un ménage.
25:45 Donc globalement, trois fois par jour,
25:47 on a l'occasion de pouvoir changer la donne et d'ajuster ça.
25:50 Alors après, dans un repas que nous on va livrer,
25:52 il y a 83% de l'empreinte de CO2 qui vient des ingrédients qui ont été mis dedans.
25:57 Donc vous faites un repas végétarien, c'est 250 g de CO2.
26:01 Vous faites un repas à base de produits carnés, c'est 1 kg de CO2.
26:04 Vous mettez du bœuf, c'est 5 kg de CO2.
26:06 Donc en fait, on va privilégier d'abord ce qu'on met dans l'assiette.
26:09 Et donc après, il y a 6% qui va venir du packaging,
26:13 et puis le reste qui va venir de notre transport et de la logistique.
26:17 Donc on s'est d'abord attaché à la partie ingrédients.
26:20 - Oui, alors que ça pèse 80%.
26:22 - Voilà, c'est pour ça que 50% de notre carte est végétarienne,
26:24 et on encourage à aller vers ça.
26:26 Alors bien sûr, on ne met pas de côté la partie packaging,
26:28 et on travaille aujourd'hui sur tout ce qui est réutilisable.
26:31 Et pour ça, on essaie de le faire sérieusement.
26:33 Donc on a fait une analyse de cycle de vie
26:35 pour essayer de voir qu'est-ce qui avait le moins d'impact.
26:37 Donc le verre n'est pas une option, malheureusement,
26:39 parce qu'en fait, le verre est très consommateur de CO2
26:41 et nécessite beaucoup de réutilisation pour limiter l'impact.
26:45 Donc aujourd'hui, on a mis les acteurs de la filière,
26:48 une start-up, une entreprise de lavage,
26:51 et puis des fabricants de contenants ensemble
26:53 pour essayer de voir comment on allait pouvoir basculer
26:55 sur de la consigne et du réutilisable.
26:57 - Je voudrais qu'on dise un mot quand même aussi
26:59 de votre engagement de dirigeant.
27:01 Vous faites partie de la première convention des entreprises pour le climat.
27:04 On a reçu ici même des binômes après chaque session.
27:07 150 entreprises qui ont défini leur feuille de route
27:10 pour s'aligner sur les objectifs de l'accord de Paris.
27:12 C'est quoi la feuille de route de Fouchéry ?
27:14 Vous en êtes ressorti avec quoi ?
27:16 - Alors déjà, formidable aventure,
27:18 cette convention des entreprises pour le climat
27:20 où on était 150 dirigeants engagés justement
27:23 pour essayer de challenger un peu nos business models.
27:25 Globalement, en fait, c'est ce que je vous ai dit.
27:27 C'est-à-dire que la première chose, c'est qu'on doit aller
27:29 encore plus loin dans les ingrédients,
27:31 dans l'apport de végétal dans nos recettes.
27:33 Alors c'est bien parce que c'est bon pour la nutrition,
27:35 c'est bon pour la planète et c'est super bon.
27:37 Donc ça se cale bien dans notre business model.
27:40 Et la deuxième chose, c'est un vrai enjeu,
27:42 effectivement, sur ces contenants réutilisables
27:45 et aussi sur la décarbonation de la logistique.
27:48 On est présent à Paris, Lyon et Bordeaux.
27:51 Et aujourd'hui, on est en train de faire une évolution
27:55 de notre logistique vers beaucoup plus de livraison à vélo
27:57 qui est plus décarbonée que notre livraison même en scooter
28:00 qui est aujourd'hui électrique.
28:01 Mais ça a plus d'impact que du vélo.
28:03 - Et bien voilà, on progresse encore.
28:04 Merci beaucoup Jérôme Lemouchoud.
28:06 A bientôt sur BeSmart.
28:08 Bon vent à Futshery.
28:09 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:11 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:13 À BeSmart, la chaîne des audacieuses et des audacieux.
28:15 Salut !
28:16 [Musique]

Recommandations