Sous-marin disparu: "Un mélange des genres très malheureux entre tourisme et expédition scientifique", pour Antoine Resche (Association française du Titanic)

BFMTV

L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) a dépêché son navire Atalante et un robot sous-marin pour participer aux recherches du sous-marin touristique qui visitait l'épave du Titanic, disparu depuis dimanche dans l’Atlantique Nord. L'engin comptait cinq personnes à son bord, parmi lesquelles le Français Paul-Henri Nargeolet, spécialiste de la plongée en grande profondeur.

Transcript

00:00 Ils le savaient d'une certaine manière, on les a prévenus en permanence que c'était quelque chose de très dangereux.

00:05 Et je voudrais rebondir sur ce que disait mon prédécesseur ici, c'est-à-dire qu'effectivement on a un mélange des genres qui était très malheureux

00:11 entre tourisme et expédition scientifique, avec d'ailleurs un statut des passagers qui était très ambigu,

00:17 puisque officiellement ils payaient mais pour participer à une expédition scientifique à laquelle ils devaient contribuer sur le plan scientifique.

00:24 Donc je trouve que la société qui organisait ces plongées n'était pas forcément très claire de ce point de vue-là.

00:30 Et donc je suis aussi assez choqué par la façon dont ça a été mené.

00:34 Et au-delà de ça, évidemment, choqué par ce qui est en train d'arriver à Paul-Henri Narjolet,

00:39 qui est une personne qui, je pense, accompagne les passionnés du Titanic depuis des décennies maintenant.

00:46 – Oui, il disait lui-même, et Magali le rappelait, qu'il était tellement fasciné que quand il était sous l'eau près de l'Ehpad,

00:52 il n'avait pas envie de remonter.

00:55 – Oui, c'est quelque chose qui est manifestement partagé par beaucoup des personnes qui y ont plongé,

01:00 des risques énormes qui ont été pris déjà par le passé, parce que c'est des expéditions qui sont vraiment peu sûres à une telle profondeur.

01:07 C'est presque miraculeux en un sens qu'il n'y ait pas eu d'accident avant, en presque 40 ans de plongée.

01:12 Et c'est de toute façon un sport extrême, d'une certaine manière.

01:16 – Est-ce que vous trouvez ça indécent, ces plongées de milliardaires sur le Titanic ?

01:21 – Alors déjà, je voudrais préciser que ce ne sont pas forcément que des milliardaires, malgré le prix très cher,

01:26 et c'est ça aussi qui est assez triste, c'est qu'on a aussi des personnes qui sont passionnées,

01:31 certains mentionnés dans un documentaire sur une des précédentes sessions,

01:35 des gens qui avaient hypothéqué leur maison pour descendre, ce genre de choses.

01:38 Alors là, il se trouve que les trois passagers payants qui sont au fond, sont effectivement des gens très riches,

01:43 mais il n'y a pas que ce genre de personnes-là.

01:45 Mais dans tous les cas, oui, ce n'est pas la première fois d'ailleurs qu'il y a des choses de très mauvais goût.

01:50 Il y a déjà plus de 20 ans, il avait été question d'un mariage sur le site de l'épave, avec toute une opération promotionnelle.

01:57 Il y a eu aussi des fois un mélange des gens un peu curieux, lors d'expéditions de récupération d'objets,

02:02 mais où des mises en scène télévisuelles d'un goût assez douteux étaient mises en place.

02:07 C'est quelque chose qui accompagne finalement les parts du Titanic depuis qu'on l'a découverte malheureusement.

Category

Transcription

Recommandations