Audition à l'Assemblée nationale - Partage de la valeur : audition du ministre Olivier Dussopt

  • l’année dernière
Après le dossier des retraites, la commission des Affaires sociales se penche sur le projet de loi relatif au partage de la valeur. Le texte transpose l'accord national interprofessionnel (ANI) sur le partage de la valeur en entreprise, conclu en février 2023 entre les syndicats et le patronat. Cet accord vise à mieux associer les salariés aux performances des entreprises, notamment dans les TPE/PME. Le projet de loi compte 15 articles répartis en quatre axes : renforcer le dialogue social sur les classifications des emplois, faciliter la généralisation du partage de la valeur, simplifier les dispositifs et développer l'actionnariat salarié. Les députés auditionnent dans ce cadre le ministre du Travail Olivier Dussopt. Une séance à revoir sur LCP Assemblée nationale.
Transcript
00:00:00 Comme pour la loi de 2021,
00:00:02 pour le renforcement de la prévention en santé au travail,
00:00:05 il nous appartiendra de faire fructifier
00:00:07 le résultat d'un dialogue social très constructif
00:00:11 initié par le gouvernement
00:00:13 et plus particulièrement par vous, M. le ministre,
00:00:15 puisque vous aviez invité les partenaires sociaux
00:00:17 à engager en septembre 2022
00:00:20 une négociation interprofessionnelle
00:00:22 afin de renforcer le partage de la valeur
00:00:25 au sein des entreprises
00:00:27 et améliorer l'association des salariés aux performances
00:00:30 de l'entreprise.
00:00:32 Cette négociation, on peut le dire, a été conclusive
00:00:34 et a permis la rédaction d'un accord national interprofessionnel
00:00:38 le 10 février dernier,
00:00:40 signé par les principaux syndicats nationaux.
00:00:43 Nous pouvons parler ici d'une véritable réussite
00:00:46 du dialogue social
00:00:48 auquel nous devons nous tenir
00:00:50 lors de nos travaux de transcription dans la loi
00:00:53 par respect pour le travail des partenaires sociaux.
00:00:56 Nous procédons cet après-midi
00:00:58 à la discussion générale en compagnie donc du ministre,
00:01:01 qui va d'abord nous présenter le texte.
00:01:03 Je passerai ensuite la parole à notre rapporteur,
00:01:06 Louis Marguerite,
00:01:08 et à la rapporteure pour avis de la Commission des finances,
00:01:11 je leur souhaite tous les deux la bienvenue dans notre commission,
00:01:14 donc Félice Gérard,
00:01:15 pour ce qui est de la Commission des finances,
00:01:17 puis ensuite, je passerai la parole
00:01:19 aux rapporteurs des groupes et aux autres commissaires.
00:01:23 M. le ministre, cher Olivier, vous avez la parole.
00:01:26 -Merci beaucoup, Mme la présidente, M. le rapporteur,
00:01:29 mesdames et messieurs les députés.
00:01:30 Comme l'a dit Mme la présidente à l'instant,
00:01:32 en septembre dernier,
00:01:34 j'ai sollicité des partenaires sociaux
00:01:36 l'ouverture d'une discussion en vue de la conclusion
00:01:37 d'un accord national interprofessionnel
00:01:39 relatif au partage de la valeur dans les entreprises.
00:01:42 C'est un accord que nous avons souhaité
00:01:44 et qui a fait l'objet de discussion,
00:01:46 accord qui a abouti le 10 février dernier
00:01:49 avec un texte qui a recueilli la majorité des signatures,
00:01:54 en l'occurrence, les 3 organisations professionnelles
00:01:56 représentatives et 4 des 5 organisations syndicales
00:01:58 représentatives.
00:02:00 Le projet de loi que je vous présente
00:02:01 est un projet de loi de transcription
00:02:04 dans la loi des dispositions de l'accord
00:02:06 avec la volonté de respecter de manière intégrale et fidèle
00:02:09 les dispositions de l'accord.
00:02:10 Et ce projet de loi a été adopté par le Conseil des ministres
00:02:12 le 24 mai dernier.
00:02:14 Et il débute son cheminement parlementaire
00:02:16 avec l'audition par votre commission.
00:02:19 Par son contenu, le projet de loi issu de cet accord
00:02:23 s'inscrit en réalité dans la lignée des réformes
00:02:25 menées depuis 2017 pour revaloriser le travail
00:02:28 et notamment améliorer le partage de la valeur.
00:02:31 La loi Pacte de 2019 a permis de simplifier la mise en place
00:02:34 d'accords d'intéressement et de participation dans les PME
00:02:36 et l'attractivité du régime social de ces dispositifs
00:02:39 a parallèlement été renforcée pour les petites entreprises.
00:02:42 Je pense aussi à la loi qui porte mesures d'urgence
00:02:44 pour la protection du pouvoir d'achat
00:02:46 votée en juillet 2022, publiée en août 2022,
00:02:49 qui permet de faciliter davantage encore
00:02:51 le recours à l'intéressement dans les PME
00:02:53 et d'instaurer une nouvelle prime de partage de la valeur
00:02:56 après la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat.
00:02:59 Cette prime a amélioré concrètement
00:03:00 le pouvoir d'achat des Français, puisqu'elle a bénéficié
00:03:02 à 5,5 millions de salariés en 2022
00:03:05 pour un montant total distribué de près de 4,4 milliards d'euros.
00:03:09 Plus généralement, lorsque l'on regarde
00:03:10 les dispositifs de partage de la valeur tels qu'ils existent,
00:03:13 et notamment les dispositifs d'intéressement
00:03:15 et de participation,
00:03:17 les compléments de rémunération apportés
00:03:18 via ces différents dispositifs
00:03:21 s'élevaient en 2020 à 2 440 euros par salarié
00:03:24 dans les entreprises de plus de 10 personnes.
00:03:26 C'est une moyenne, bien évidemment.
00:03:28 Cela représente un total de 19 milliards d'euros,
00:03:30 ce qui fait notre pays, le 2e pays européen,
00:03:33 à faire le plus d'usages,
00:03:34 preuve qu'il y a, comme un modèle français,
00:03:37 un partage de la valeur
00:03:38 et cette volonté de revalorisation du travail.
00:03:41 Ceci étant, pour être aussi précis que possible
00:03:43 avant de venir au contenu du texte que je vous présente,
00:03:46 je voudrais souligner que les partenaires sociaux
00:03:48 ont tenu à faire figurer un principe
00:03:52 en tête de cet accord
00:03:53 pour rappeler que le partage de la valeur
00:03:55 et les revenus issus du partage de la valeur
00:03:57 ne se substituent pas au salaire.
00:03:59 Et je le répète donc devant vous,
00:04:00 la rémunération du travail tient d'abord et avant tout au salaire
00:04:04 et les dispositifs de partage de la valeur
00:04:06 n'ont pas vocation à s'y substituer.
00:04:08 Nous ne faisons aucune confusion,
00:04:09 nous savons l'importance d'être exigeants
00:04:11 et sur le partage de la valeur d'une part
00:04:13 et sur la question des négociations salariales
00:04:15 d'autre part.
00:04:16 Ce sont d'ailleurs 2 objectifs qui ne sont pas incompatibles,
00:04:19 mais 2 outils plutôt complémentaires.
00:04:21 Sur le sujet des salaires,
00:04:23 j'ai réuni mercredi 14 juin, mercredi dernier,
00:04:25 le comité de suivi des négociations salariales,
00:04:27 ce qui est aussi important
00:04:28 puisque nous sommes dans une période de forte inflation,
00:04:31 que le SMIC a été revalorisé 3 fois en 2022,
00:04:33 2 fois cette année, en 2023,
00:04:36 et puisque nous avons fait le choix
00:04:37 de remettre les grilles salariales
00:04:39 à la responsabilité du dialogue social,
00:04:41 il est important de garantir le bon dynamisme
00:04:43 de la négociation qui est le meilleur garant
00:04:45 de la croissance des salaires et des grilles face à l'inflation.
00:04:48 En réalité, pour revenir au projet de loi
00:04:51 de transposition de l'accord,
00:04:52 la volonté de partager la valeur créée par les entreprises
00:04:55 répond, je crois, à 2 demandes importantes des Français.
00:04:58 D'abord, oeuvrer encore davantage
00:04:59 pour le pouvoir d'achat des salariés
00:05:01 pour faire face à l'inflation
00:05:02 et répondre à une demande plus forte
00:05:04 de participation des salariés dans la marge de leur entreprise,
00:05:06 une aspiration à être valorisés et mieux entendu,
00:05:08 ce qui rejoint d'ailleurs un désir de démocratie au travail.
00:05:11 Les mécanismes de partage de la valeur,
00:05:14 notamment la participation et l'intéressement,
00:05:16 ne sont évidemment pas des mécanismes nouveaux.
00:05:19 Et nous le rappelons souvent,
00:05:21 c'est en fait le programme du général de Gaulle
00:05:23 qui a défini et posé les fondements
00:05:24 du partage de la valeur tel que nous l'entendons.
00:05:27 Ainsi, dès 1948,
00:05:29 il propose le régime de l'association
00:05:31 avec la volonté de partager les résultats,
00:05:33 le capital et la gouvernance de l'entreprise,
00:05:36 et je le cite, de telle sorte que chacun participe
00:05:38 directement aux résultats de l'entreprise
00:05:39 à laquelle il apporte son effort.
00:05:42 C'est sur ce fondement que seront créés
00:05:43 les intéressements et l'épargne salariale,
00:05:45 puis les lois Euro de 1982,
00:05:47 permettront d'approfondir ces mécanismes de partage.
00:05:50 Aujourd'hui, par ce projet de loi
00:05:51 issu de l'accord conclu par les partenaires sociaux,
00:05:54 nous proposons finalement de poursuivre cette tradition
00:05:56 et d'aller plus loin.
00:05:57 Aller plus loin, car si les mécanismes sont anciens,
00:06:00 l'usage de ces dispositifs de partage de la valeur
00:06:02 reste trop inégal.
00:06:04 Ainsi, si 70 % des salariés des entreprises
00:06:06 de plus de 100 salariés disposaient d'un accès
00:06:08 à un dispositif de participation en 2020,
00:06:11 seuls 3 % de ces entreprises de moins de 9 salariés
00:06:13 et 6 % de ceux des entreprises
00:06:15 comptant entre 10 et 49 salariés y avaient accès.
00:06:18 De fait, les entreprises de moins de 50 salariés,
00:06:20 nous le savons, ne sont aujourd'hui pas soumises
00:06:22 à l'obligation de mise en place de la participation.
00:06:25 Nous avons donc souhaité aller plus loin
00:06:26 pour développer le partage de la valeur
00:06:27 dans ces petites entreprises,
00:06:28 notamment dans celles de moins de 50 salariés,
00:06:31 mais aussi pour faciliter et généraliser leur usage
00:06:33 dans toutes les entreprises.
00:06:36 Lorsque nous regardons l'accord signé
00:06:38 par les partenaires sociaux,
00:06:40 nous nous engageons à le respecter
00:06:42 lors de sa transposition dans la loi.
00:06:44 Je l'ai dit il y a un instant,
00:06:47 j'ai invité en septembre 2022 les partenaires sociaux
00:06:49 à envisager et à engager
00:06:50 cette négociation nationale interprofessionnelle
00:06:52 pour améliorer les dispositifs de partage de la valeur,
00:06:55 pour les généraliser dans les entreprises.
00:06:57 Et le document d'orientation qui a accompagné
00:06:59 cet engagement à la négociation
00:07:01 les a invités à négocier pour renforcer
00:07:03 le partage de la valeur en travail et capital
00:07:04 au sein des entreprises et améliorer l'association
00:07:07 des salariés aux performances de l'entreprise.
00:07:09 Le dialogue social s'est ouvert,
00:07:11 il n'a pas été interrompu pendant toute cette période
00:07:14 et il a permis d'aboutir à un accord.
00:07:16 Ainsi, l'ANI a été conclue le 10 février 2023.
00:07:19 Il a été signé, je le disais, par les 3 organisations
00:07:21 patronales représentatives, le MEDEF, la CPME et l'UDEP,
00:07:25 et par 4 des 5 organisations syndicales représentatives,
00:07:28 la CFDT, la CFTC, EFO et la CFECGC.
00:07:32 Je veux, devant vous, saluer leur travail
00:07:34 et leur esprit de consensus.
00:07:35 C'est la preuve que ce dialogue permet de construire
00:07:37 des solutions concrètes, consensuelles
00:07:39 et à bénéfice des Français sur des sujets
00:07:41 qui font l'objet d'une forte attente de leur part.
00:07:43 C'est la raison pour laquelle je présente ce texte devant vous
00:07:48 avec un principe simple, l'accord est rien que l'accord.
00:07:52 Nous nous sommes engagés, lors de l'ouverture de la discussion,
00:07:55 à le retranscrire fidèlement,
00:07:56 et c'est ce que propose le texte aujourd'hui.
00:07:59 D'ailleurs, pour garantir cette fidélité à l'accord,
00:08:01 notre méthode a été de concerter et de co-construire ce texte
00:08:05 à chaque étape de son élaboration.
00:08:07 Et je souligne là aussi, alors que votre commission
00:08:09 va désormais examiner le texte,
00:08:11 d'abord pour saluer les travaux déjà menés,
00:08:13 en particulier par votre rapporteur,
00:08:15 mais aussi par d'autres députés,
00:08:16 je pense à Mme Evassas en particulier,
00:08:19 mais aussi par souci de cohérence,
00:08:21 pour répéter que nous souhaitons
00:08:22 que l'équilibre du texte soit conservé.
00:08:24 Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'amélioration
00:08:26 à apporter au texte,
00:08:27 mais je souhaite et le gouvernement souhaite,
00:08:29 par ma voix, que lorsqu'il y a amélioration,
00:08:32 lorsqu'il y a modification du texte,
00:08:33 nous puissions le faire en accord
00:08:35 avec les signataires de l'accord.
00:08:36 Et sur la base d'un consensus
00:08:38 entre les organisations syndicales et patronales
00:08:40 signataires de cet accord.
00:08:42 Vous le savez aussi, certaines stipulations de l'accord
00:08:44 ne sont pas dans le projet de loi en tant que tel.
00:08:46 Cela a été souligné par certains des partenaires sociaux
00:08:48 signataires et à raison.
00:08:50 C'est parce que nous considérons qu'il s'agit de mesures
00:08:51 qui ne nécessitent pas de dispositions législatives.
00:08:54 Elles peuvent être d'ordre réglementaire,
00:08:55 elles peuvent être de la pratique
00:08:57 ou être satisfaites par le droit.
00:08:58 Je pense notamment au principe de non-substitution,
00:09:00 mais je pense aussi que nous pouvons là
00:09:02 trouver des motifs et des pistes d'amélioration.
00:09:07 Pour en venir enfin au contenu du texte,
00:09:09 le projet de loi qui vous est présenté aujourd'hui
00:09:10 comporte 15 articles.
00:09:12 Je ne vais pas les énumérer ni les décrire tous,
00:09:14 mais simplement en préciser certains.
00:09:16 D'abord, pour soumier l'importance donnée
00:09:18 aux classifications par les signataires de l'accord.
00:09:21 Ainsi, au sein des branches, les organisations doivent
00:09:23 se réunir une fois tous les 5 ans pour examiner la nécessité
00:09:25 de renégocier les classifications
00:09:27 dans le cadre des conventions collectives
00:09:28 en matière de rémunération.
00:09:30 Or, en pratique, il est constaté
00:09:31 que l'ancienneté moyenne des grilles révisée
00:09:34 était d'environ 12 ans en 2021.
00:09:36 La révision des classifications est importante
00:09:38 puisqu'elle permet de revoir l'éventail des salaires
00:09:40 au sein d'une convention collective
00:09:41 et donc de donner de la visibilité
00:09:43 sur les évolutions possibles au sein de cette branche.
00:09:45 C'est pourquoi le 1er axe du projet de loi
00:09:47 consiste à créer une obligation d'engager une négociation
00:09:50 d'ici le 31 décembre 2023 pour les branches
00:09:52 et ce, en vue de la nécessité de réviser les classifications
00:09:56 pour les branches qui n'ont pas procédé
00:09:57 à cet examen depuis 5 ans.
00:09:58 C'est un engagement important pour l'amélioration
00:10:00 des rémunérations et des parcours au sein des branches
00:10:02 et ce, à fortiori, dans le contexte d'inflation
00:10:05 que nous connaissons.
00:10:06 Ensuite, ce projet de loi permet de développer
00:10:08 les dispositifs existants de partage de la valeur
00:10:09 dans les petites et les moyennes entreprises.
00:10:12 Il facilite le développement de la participation
00:10:13 dans les entreprises de moins de 50 salariés
00:10:15 qui ne sont pas soumises à l'obligation de mise en place
00:10:17 d'un dispositif de participation
00:10:19 en permettant de négocier par accord de branches
00:10:21 ou d'entreprises des formules dérogatoires
00:10:22 à la formule légale de participation.
00:10:25 La formule légale peut constituer parfois
00:10:26 un frein au développement du partage de la valeur
00:10:28 dans ces petites entreprises
00:10:30 et l'accord permet de lever ce frein.
00:10:32 Pour cela, le texte permet la négociation
00:10:33 de formules de participation dérogatoires
00:10:35 à la formule légale
00:10:37 dans les entreprises de moins de 50 salariés
00:10:39 et ainsi, la base de calcul retenue
00:10:40 pourra être, par exemple, un pourcentage
00:10:41 du bénéfice net fiscal ou du résultat comptable avant impôt,
00:10:44 permettant ainsi une réserve spéciale de participation
00:10:46 supérieure ou inférieure à ce que prévoit la formule légale,
00:10:49 ce qui est une souplesse de plus pour ces entreprises
00:10:50 de moins de 50 salariés.
00:10:52 Parmi les dispositions les plus marquantes
00:10:54 de ce projet de loi et au-delà de celle-ci,
00:10:56 je souhaite simplement en évoquer 3 devant vous.
00:10:59 D'abord, les entreprises de 11 à 50 salariés
00:11:01 auront jusqu'au 31 décembre 2024
00:11:03 pour mettre en place un dispositif de partage de la valeur
00:11:05 dès lors qu'elles ont un bénéfice net fiscal positif
00:11:10 supérieur à 1 % de leur chiffre d'affaires
00:11:12 pendant 3 années consécutives.
00:11:14 Les partenaires sociaux ont ainsi affirmé
00:11:16 qu'il n'y a pas de raison
00:11:17 que les entreprises de plus de 50 salariés
00:11:19 doivent absolument mettre en oeuvre
00:11:20 un dispositif de partage de la valeur
00:11:22 et pas celle de moins de 50 salariés qui le peuvent.
00:11:24 Il y avait un manque et cet accord,
00:11:26 puis le projet de loi propose de le combler.
00:11:28 Ensuite, les entreprises de plus de 50 salariés
00:11:30 soumises à l'obligation de mise en place
00:11:32 d'un dispositif de participation
00:11:34 auront jusqu'au 30 juin 2024 pour négocier des conséquences
00:11:37 en termes de partage de la valeur dans les entreprises
00:11:39 en cas de bénéfices exceptionnels.
00:11:41 Et enfin, souligner que l'exonération fiscale
00:11:43 applicable pour les salariés dont la rémunération
00:11:45 est inférieure à 3 SMIC
00:11:46 sur la prime de partage de la valeur
00:11:47 créée par la loi du 16 août 2022,
00:11:50 que ce dispositif d'exonération sera prolongé
00:11:52 jusqu'au 31 décembre 2026
00:11:53 dans les entreprises de moins de 50 salariés.
00:11:56 Ce sont des mesures importantes pour généraliser
00:11:57 les dispositifs de partage de la valeur
00:11:59 aux petites entreprises
00:12:00 et revenir sur l'inégalité de faits
00:12:01 qui existe en la matière
00:12:03 entre les salariés des petites et des grandes entreprises.
00:12:05 Enfin, ce projet de loi propose de créer de nouveaux outils
00:12:08 et permet de rénover certains dispositifs existants.
00:12:11 Par exemple, le projet de loi crée le plan de partage
00:12:13 de la valorisation de l'entreprise
00:12:14 d'une durée de 3 ans,
00:12:16 mis en place par accord pour l'ensemble des salariés
00:12:18 il y a au moins un an d'ancienneté.
00:12:19 Il permet aux salariés de bénéficier d'une prime
00:12:21 dans le cas où la valeur de l'entreprise a augmenté
00:12:22 sur les 3 années de durée du plan.
00:12:27 C'est un outil innovant qui permet d'intéresser financièrement
00:12:29 les salariés à la croissance de valeur de leur entreprise
00:12:31 et aussi de les fidéliser à l'échelle de cette durée.
00:12:34 Cela rapproche donc l'intérêt des salariés,
00:12:36 des propriétaires de l'entreprise, des actionnaires,
00:12:38 puisqu'ils bénéficient en même temps
00:12:39 de la valorisation de celle-ci.
00:12:41 Le projet de loi facilite aussi l'utilisation
00:12:43 de la prime de partage de la valeur
00:12:45 dont j'ai dit le succès il y a un instant.
00:12:47 Par exemple, les entreprises pourront verser
00:12:48 jusqu'à 2 primes par an au lieu d'une seule,
00:12:50 et la prime pourrait être versée sur un plan d'épargne salariale
00:12:52 pour permettre aux salariés de bénéficier
00:12:54 d'une exonération fiscale pour les sommes bloquées.
00:12:58 De manière générale, les articles 9 à 12
00:12:59 prévoient une série de simplifications
00:13:01 et d'assouplissements, avec par exemple la sécurisation
00:13:03 du versement d'avance par trimestre
00:13:05 pour la participation et l'intéressement.
00:13:08 Et enfin, le projet de loi développe
00:13:09 l'actionnariat salarié.
00:13:11 C'est là une réponse claire des partenaires sociaux
00:13:12 à la demande d'une plus grande participation.
00:13:14 Et ainsi, le projet permet notamment l'ouverture
00:13:16 d'une plus grande portion du capital
00:13:18 aux salariés actionnaires, avec l'augmentation
00:13:20 des plafonds de versement d'actions gratuits aux salariés.
00:13:23 Il permet aussi la promotion d'une épargne verte,
00:13:24 solidaire et responsable,
00:13:26 avec, dans le cas des plans d'épargne d'entreprise
00:13:29 et retraite d'entreprise, qui devront proposer
00:13:31 au moins un fonds finançant la transition écologique
00:13:33 ou socialement responsable.
00:13:35 Par ailleurs, l'amélioration de la gouvernance
00:13:37 des fonds d'actionnariés salariés est prévue
00:13:39 en obligeant à plus de transparence
00:13:40 sur la politique d'engagement actionnariat.
00:13:43 Ce projet de loi participe ainsi à 2 objectifs.
00:13:47 D'une part, un objectif de fonds,
00:13:48 améliorer le partage de la valeur
00:13:50 et permettre d'avoir accès à plus de pouvoirs d'achat
00:13:53 pour les salariés concernés.
00:13:55 Et un 2e objectif de méthode, qui est la fidélité
00:13:57 à une transcription intégrale de l'accord
00:14:00 conclu par les partenaires sociaux.
00:14:02 Je le répète pour terminer, madame la présidente,
00:14:04 monsieur le rapporteur, mesdames et messieurs les députés,
00:14:06 tout au long de l'examen du texte,
00:14:07 et notamment lors de son examen en séance,
00:14:10 nous veillons, pour ce qui concerne le gouvernement,
00:14:12 à toujours appuyer notre avis
00:14:14 sur le consensus des signataires de cet accord,
00:14:16 comme nous l'avons fait d'ailleurs,
00:14:18 pour expliquer ou accompagner
00:14:20 la présentation de ce projet de loi,
00:14:22 de quelques nuances ou modulations
00:14:23 par rapport au contenu exact de l'accord,
00:14:25 et ce, à la suite de l'avis du Conseil d'Etat.
00:14:27 C'est cette méthode de fidélité à l'accord
00:14:29 et à l'engagement des signataires
00:14:31 que je vous propose de respecter avec nous.
00:14:33 -Très bien. Merci bien, monsieur le ministre.
00:14:38 Je passe la parole donc à monsieur le rapporteur,
00:14:42 Louis Marguerite,
00:14:43 pour une durée de 5 minutes, d'habitude.
00:14:47 Si vous dépassez un peu, bon, tant pis.
00:14:50 Allez-y, monsieur le rapporteur.
00:14:54 -Merci, madame la présidente.
00:14:56 On va s'adapter. Merci beaucoup, madame la présidente.
00:14:59 Monsieur le ministre, madame la rapporteure,
00:15:01 pour avis, chers collègues.
00:15:03 D'abord, merci de votre accueil
00:15:04 au sein de la Commission des affaires sociales.
00:15:06 Associer les salariés au fruit de la croissance des entreprises
00:15:09 pour mieux répartir les richesses,
00:15:10 c'est un principe sur lequel repose ce partage de la valeur.
00:15:13 Le levier essentiel,
00:15:14 un des leviers essentiels de la valorisation du travail,
00:15:17 de fidélisation et de motivation des salariés,
00:15:19 facteur de compétitivité des entreprises
00:15:21 et vecteur de justice et de l'économie.
00:15:23 Et de cohésion sociale.
00:15:24 C'est une idée très gaullienne,
00:15:26 héritée du général de Gaulle les années 1950 et 1960.
00:15:29 Les dispositifs de partage de la valeur, ils sont nombreux.
00:15:31 Complets, peut-être parfois complexes, c'est vrai.
00:15:33 Intéressement, participation, plan d'épargne salariale
00:15:36 ou encore opération d'actionnaire à salariés,
00:15:38 ils sont très largement répandus en France.
00:15:41 En 2019, seule la Slovénie faisait mieux
00:15:43 à l'échelle du continent que nous.
00:15:45 Et nous pouvons nous féliciter
00:15:46 d'être en tête de gondole sur ce sujet.
00:15:49 Les années récentes ont d'ailleurs été marquées
00:15:50 par un déploiement continu.
00:15:52 Le nombre de salariés couvert par l'un de ces dispositifs
00:15:54 a très nettement progressé au cours de ces 4 dernières années.
00:15:57 Entre 2017 et 2020, plus de 8%
00:16:00 avant que la crise sanitaire, évidemment,
00:16:02 ne vienne rebattre un peu les cartes.
00:16:04 Ces progrès sont imputables, bien sûr,
00:16:07 à la volonté des salariés et des chefs d'entreprise,
00:16:11 mais également à l'action résolue
00:16:12 de la majorité présidentielle et du gouvernement,
00:16:15 qui s'est employée dès le début de la précédente législature
00:16:18 à créer les conditions de leur diffusion dans les entreprises,
00:16:21 petites et moyennes en particulier.
00:16:23 Avec la loi du 22 mai 2019, la loi Pacte,
00:16:25 que nous connaissons bien,
00:16:27 ou la loi plus récente du 16 août 2022,
00:16:28 dite loi pouvoir d'achat,
00:16:30 nombre de mesures pragmatiques ont été mises en oeuvre à cette fin,
00:16:33 entre simplification normative et incitation fiscale.
00:16:37 Il n'en reste pas moins vrai que les salariés bénéficient
00:16:39 dans des proportions très différentes
00:16:40 de tous ces dispositifs,
00:16:42 et force est de reconnaître que cela reste l'apanage
00:16:45 des moyennes et surtout des grandes,
00:16:46 voire des très grandes entreprises.
00:16:49 En 2020, 39 % des salariés des entreprises
00:16:51 de 50 à 99 salariés avaient accès à la participation,
00:16:54 et 25 % à l'intéressement
00:16:56 quand plus de 70 % des salariés des entreprises
00:16:59 de plus de 1 000 salariés et plus
00:17:01 avaient accès à l'un comme à l'autre.
00:17:03 Il y a donc des marges de progrès réelles et substantielles.
00:17:06 Ainsi, soucieux de prolonger les efforts déjà accomplis,
00:17:09 le gouvernement a invité les partenaires sociaux,
00:17:11 à l'automne 2022, vous l'avez rappelé, monsieur le ministre,
00:17:14 à engager une négociation nationale interprofessionnelle
00:17:16 sur le partage de la valeur entre travail et capital,
00:17:19 qui était orientée autour de trois axes.
00:17:21 Les généralisations de l'accès à un outil de partage de la valeur,
00:17:23 sans changer les fondements de ces différents outils,
00:17:26 l'amélioration et l'articulation de leurs différents outils,
00:17:28 nous le verrons dans l'examen du texte,
00:17:30 et l'orientation de l'épargne salariale
00:17:31 vers les grandes priorités d'intérêt commun.
00:17:34 Sur la base de ce canevas que vous avez mis en place,
00:17:37 et au terme de plusieurs semaines de discussion,
00:17:38 sans doute plusieurs mois,
00:17:39 les organisations syndicales de salariés
00:17:41 et les organisations patronales
00:17:42 ont conclu, le 10 février 2023,
00:17:45 un accord national interprofessionnel
00:17:47 sur le partage de la valeur au sein d'entreprises.
00:17:49 Il est riche de 36 articles.
00:17:51 Il faut vraiment s'en féliciter,
00:17:52 parce que cet accord est historique.
00:17:54 Il y avait, au début de cette négociation,
00:17:55 assez peu de chances qu'ils y arrivent,
00:17:57 les uns considérant que ce n'était pas le sujet,
00:17:58 les autres considérant qu'il n'y avait pas de sujet.
00:18:00 Et ils ont trouvé un terrain d'intente
00:18:01 sur un sujet aussi fondamental.
00:18:03 C'est vraiment la preuve que la démocratie sociale
00:18:05 se porte bien dans notre pays
00:18:06 et qu'elle a de beaux jours devant nous.
00:18:08 Si, c'est vrai, on en parlera.
00:18:11 Le présent projet de loi assure la transposition
00:18:13 des stipulations de l'ANI,
00:18:15 dont la mise en oeuvre suppose notre intervention,
00:18:17 conformément à l'engagement pris par la Première ministre.
00:18:20 Je le dis avec toute ma conviction,
00:18:22 son examen au Parlement et dans notre Assemblée
00:18:24 devra se faire dans le respect des partenaires sociaux,
00:18:27 afin que les grands équilibres soient préservés.
00:18:30 C'est quelques éléments de contexte,
00:18:31 sans rentrer dans le détail,
00:18:32 rappeler les différents titres qui composent ce texte.
00:18:36 D'abord, un premier titre, qui est un article unique,
00:18:39 qui s'impose à toutes les branches
00:18:40 qui n'ont pas procédé depuis 5 ans
00:18:42 à un examen de leur classification,
00:18:43 une négociation sur le sujet,
00:18:45 à la fin de l'année 2023.
00:18:46 Un titre 2, qui rassemble toutes les dispositions
00:18:49 qui pourront faciliter la généralisation
00:18:51 de ces outils de partage de la valeur,
00:18:53 avec en particulier l'article 3,
00:18:55 qui est une vraie avancée
00:18:57 pour les entreprises de 11 à 49 salariés,
00:19:00 qui est conçu sous la forme d'expérimentation
00:19:04 et pour une durée de 5 ans,
00:19:05 et qui suppose que les entreprises
00:19:07 de 11 à 49 salariés qui dégagent des bénéfices,
00:19:09 nous reviendrons dessus,
00:19:10 puissent distribuer, en tout cas,
00:19:12 un des 3 outils de partage de la valeur.
00:19:15 Un des dispositifs phares
00:19:16 de l'accord national interprofessionnel
00:19:18 transpose à l'article 5,
00:19:19 c'est l'obligation de mieux partager les résultats
00:19:21 d'une augmentation exceptionnelle de bénéfices
00:19:24 au sein des entreprises de 50 salariés et plus,
00:19:27 qui compte au moins un délégué syndical.
00:19:29 Ce sont près de 8 000 entreprises
00:19:30 qui sont potentiellement concernées par cette mesure,
00:19:33 et cela va donc bien au-delà des seuls grands groupes.
00:19:35 Je rappelle que c'est un point de vigilance
00:19:36 des organisations syndicales.
00:19:38 Dans un contexte économique ou certains secteurs,
00:19:41 l'énergie ou les transports réalisent des profits élevés.
00:19:44 Nous avons débattu depuis un an
00:19:46 que nous siégeons au sein de cette institution.
00:19:48 Il est normal que nous puissions nous poser la question
00:19:50 que les salariés reçoivent une juste part à la contribution
00:19:53 lorsque les entreprises dégagent des bénéfices.
00:19:56 Le dispositif initialement envisagé
00:19:58 par les partenaires sociaux confie au seul employeur
00:20:00 le soin de définir ce qui est une augmentation
00:20:01 exceptionnelle des bénéfices.
00:20:03 Face au risque d'incompétence négative du législateur,
00:20:06 le projet de loi, que vous avez modifié
00:20:07 dans une saisine réquificative, M. le ministre,
00:20:10 a entendu confier la négociation collective à cette mission.
00:20:12 Toutefois, pour tenir compte des réserves émises
00:20:14 par le Conseil d'Etat, il semble que la définition
00:20:16 puisse devoir être ajustée,
00:20:18 et cela fera l'objet des discussions qui vont se tenir
00:20:20 dans les prochaines minutes ou les prochaines heures
00:20:22 entre les organisations syndicales
00:20:24 et organisations patronales.
00:20:26 Quelques mots sur l'article 6 qui complète
00:20:28 le mécanisme de la prime de partage de la valeur
00:20:31 que cette Assemblée a votée il y a maintenant près d'un an
00:20:33 et qui proroge jusqu'à fin 2026
00:20:36 sa composante exceptionnelle en soutien au pouvoir d'achat
00:20:39 des seules entreprises de moins de 50 salariés.
00:20:41 C'est un outil qui est plébiscité par les chefs d'entreprise.
00:20:43 Il me semble qu'il convient de le conserver.
00:20:47 Ces mesures sont de nature à conforter le succès de la PPV
00:20:49 qui a bénéficié en 2022 à 25% des salariés du secteur privé
00:20:52 pour un montant de 4,4 milliards d'euros.
00:20:55 Il y a également quelques articles sur la création d'un outil,
00:20:58 un outil nouveau sur lequel nous reviendrons,
00:20:59 l'article 7, sur le plan de partage de valorisation
00:21:01 de l'entreprise qui nous semble être un outil intéressant
00:21:04 qui vise à mieux faire partager l'accroissement de valeurs
00:21:07 sans ajuster les droits de gouvernance.
00:21:09 Quelques articles 8 de coordination
00:21:11 et ensuite l'article 3, le titre 3, pardon,
00:21:13 du projet de loi qui contient plusieurs mesures
00:21:15 de simplification que les partenaires sociaux
00:21:17 ont appelées de leur vœu,
00:21:19 notamment la sécurisation d'accords d'intéressement
00:21:22 et également la simplification des procédures de révision
00:21:25 des plans d'épargne inter-entreprise
00:21:27 pour ne citer que celle-là.
00:21:29 Enfin, l'objet du titre 4 du projet de loi
00:21:32 permet de mettre un point d'honneur
00:21:34 à favoriser l'actionnaire salarié
00:21:36 qui est également un outil très efficace
00:21:38 d'association des salariés à l'entreprise
00:21:39 et notamment permet de rehausser les plafonds
00:21:42 d'attribution d'actions gratuites, les AGA.
00:21:44 Vous l'avez également évoqué, monsieur le ministre.
00:21:47 Nous aurons évidemment le temps de revenir
00:21:50 sur ces différents articles.
00:21:51 Je voudrais simplement vous dire que les partenaires sociaux
00:21:54 avaient très largement rempli leur mission.
00:21:56 C'était une discussion difficile.
00:21:57 Nous avons auditionné à plusieurs reprises
00:21:59 avec ma collègue Eva Sass,
00:22:01 que je voudrais remercier pour la qualité des travaux
00:22:02 que nous avons menés ensemble lors de la mission d'information.
00:22:05 Et également les administrateurs de l'Assemblée
00:22:06 qui font un travail formidable et dire que c'est à nous
00:22:08 de remplir la nôtre pour nous montrer
00:22:09 à la hauteur de l'enjeu et montrer que la démocratie sociale
00:22:12 peut-être vaut au moins autant que la démocratie parlementaire.
00:22:15 Je vous remercie.
00:22:16 -Merci bien, monsieur le rapporteur.
00:22:17 Je passe la parole cette fois-ci à madame Félicie Gérard,
00:22:22 rapporteure pour Avis. Allez-y, madame.
00:22:25 -Merci, madame la présidente, monsieur le ministre,
00:22:27 monsieur le rapporteur, mes chers collègues.
00:22:29 Je me réjouis d'être parmi vous aujourd'hui.
00:22:30 La Commission des finances s'étant saisie pour Avis
00:22:34 de ce projet de loi portant transposition
00:22:36 de l'année du 10 février 2023
00:22:38 relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise.
00:22:41 Comme l'a dit notre collègue, Louis-Marguerite,
00:22:43 cette année est un succès à mettre au crédit
00:22:46 du dialogue social dans notre pays.
00:22:48 Signé par la majorité des organisations syndicales
00:22:51 et patronales représentatives,
00:22:53 il témoigne de la force de la démocratie sociale
00:22:55 et de l'ambition qu'il est possible d'avoir dans ce cadre.
00:22:58 Sur mon initiative, la Commission des finances a jugé utile
00:23:01 de se saisir pour avis des titres 2 et 4 de ce projet de loi.
00:23:05 Ce texte est porteur de nombreux progrès.
00:23:07 Il développe la participation dans les petites entreprises,
00:23:10 il renforce le partage de la valeur
00:23:11 lorsque les résultats financiers favorables
00:23:13 des entreprises le permettent.
00:23:15 Il accompagne le développement
00:23:16 de la prime de partage de la valeur
00:23:18 et enfin, il développe l'actionnariat salarié.
00:23:21 En début d'après-midi, l'examen en Commission des finances
00:23:23 aura permis de rappeler notre volonté collective
00:23:25 de transposer fidèlement cette année.
00:23:28 Seuls 2 amendements que j'avais déposés ont été adoptés,
00:23:31 un pour étendre le rapport prévu à l'article 2
00:23:33 à un examen plus large
00:23:34 des modalités de calcul de la participation
00:23:37 et l'autre pour transposer dans la loi
00:23:39 l'article 33 de l'année.
00:23:42 Vous l'aurez compris, je soutiens pleinement
00:23:43 la transcription de cet accord.
00:23:45 Cette année démontre que le dialogue
00:23:47 entre employeurs et salariés fonctionne dans notre pays.
00:23:50 Ce dialogue est souhaitable et bénéfique pour tous.
00:23:53 Notre rôle de législateur est à mon sens
00:23:55 de l'accompagner et de l'encourager.
00:23:57 Je vous remercie.
00:23:58 -Merci bien. Je passe la parole
00:24:00 à nos présents, aux orateurs de groupe,
00:24:02 et je passe pour Renaissance la parole à Michel Perron.
00:24:06 -Oui. Merci, madame la présidente.
00:24:08 M. le ministre, M. le rapporteur, mes chers collègues.
00:24:12 Le projet de loi soumis à notre étude
00:24:13 est avant tout un texte issu d'un accord
00:24:15 de l'ensemble des organisations patronales
00:24:17 et des organisations syndicales signataires
00:24:20 sur le sujet du partage de la valeur
00:24:22 ou même plus précisément des résultats.
00:24:24 C'est ainsi que le gouvernement nous présente le texte
00:24:27 à travers une transposition la plus respectueuse
00:24:29 des équilibres trouvés par les organisations professionnelles
00:24:32 représentatives de notre pays.
00:24:35 La France fait figure d'exemple au sein de l'Europe.
00:24:38 En effet, la France dispose d'un arsenal conséquent
00:24:40 de partage de la valeur,
00:24:42 que ce soit de la participation, de l'intéressement
00:24:44 ou de l'épargne salariale.
00:24:46 Notre pays s'est doté de mécanismes
00:24:48 visant à valoriser les salariés d'une entreprise
00:24:50 lorsque celle-ci a de bons résultats.
00:24:53 Si ces dispositifs sont plus répandus
00:24:55 au sein des grands groupes,
00:24:57 l'objet de l'année et de ce texte
00:24:58 était de permettre à ces mécanismes de se généraliser,
00:25:02 en particulier dans les TPE et les PME,
00:25:04 qui représentent ainsi un grand nombre de salariés aujourd'hui,
00:25:07 un million 500 000 à peu près.
00:25:10 Aussi, ce texte prévoit notamment la mise en place
00:25:12 d'une négociation sur la prise en compte
00:25:14 des résultats exceptionnels
00:25:15 dans les entreprises d'au moins 50 salariés
00:25:18 ou encore l'instauration d'ici janvier 2025
00:25:21 pour les entreprises de 11 à 49 salariés
00:25:24 d'un dispositif de partage de la valeur
00:25:26 dont le choix se fera entre l'accord de participation,
00:25:29 l'accord d'intéressement,
00:25:31 le versement d'une prime de partage de la valeur
00:25:33 ou l'abondement à un plan d'épargne salarial.
00:25:37 Parmi les autres dispositions présentes au sein de ce texte,
00:25:40 l'article 6 prévoit de maintenir le régime fiscal et social
00:25:44 de faveur de la prime de partage de la valeur
00:25:46 initialement en vigueur jusqu'au 31 décembre 2023
00:25:51 de manière pérenne
00:25:52 pour les entreprises de moins de 50 salariés.
00:25:54 Ce texte est donc un texte qui vient antérirer
00:25:56 un accord des organisations syndicales et patronales.
00:25:59 Nous nous devons de le respecter.
00:26:01 La majorité a toujours soutenu la démocratie sociale.
00:26:05 Ainsi, le groupe Renaissance, fidèle à ses engagements
00:26:08 auprès des organisations professionnelles,
00:26:10 soutiendra ce texte.
00:26:12 M. le ministre, quelle a été la méthode
00:26:14 pour aboutir à ce projet de loi ?
00:26:16 Quelles seront les suites à donner à cet accord ?
00:26:19 Merci. -Merci bien.
00:26:21 M. Frédéric Cabrolier pour le Rassemblement national.
00:26:25 -Merci, madame la présidente.
00:26:27 M. le ministre, l'accord national interprofessionnel
00:26:30 qui a été voté en février 2023
00:26:32 voit 15 de ses 35 ou 36 articles transposés
00:26:35 dans ce projet de loi.
00:26:36 Alors on retrouve la possibilité de négocier
00:26:38 un accord de participation d'ici juin 2024
00:26:42 avec une liberté totale sur la fixation
00:26:44 de la formule du calcul de la participation
00:26:46 qui peut être moins disante que la formule légale,
00:26:49 ce qui doit permettre d'étendre la participation
00:26:51 dans les entreprises de moins de 50 salariés.
00:26:54 On retrouve la volonté de faire bénéficier aux salariés
00:26:56 des bénéfices exceptionnels de leur entreprise
00:26:59 qui entend répondre à une question de justice sociale.
00:27:02 L'inscription dans le temps également
00:27:03 et dans le champ de l'épargne salariale
00:27:05 de la prime de partage de la valeur
00:27:07 entend répondre à une problématique de pouvoir d'achat.
00:27:10 L'augmentation des plafonds de capital attribuables
00:27:12 pour les attributions d'actions gratuites
00:27:14 devrait contribuer à l'objectif affiché
00:27:16 de 10 % d'actionnaires salariés
00:27:19 dans le capital des entreprises françaises à horizon 2030.
00:27:22 Toutefois, certaines remarques nous ont été formulées
00:27:25 lors des auditions,
00:27:27 comme le fait que le nouveau plan de valorisation de l'entreprise
00:27:30 qui consiste à intéresser financièrement les salariés
00:27:33 à la croissance de la valeur de leur entreprise
00:27:35 vient en concurrence avec l'actionnariat salarié
00:27:38 qui est plus compliqué à mettre en oeuvre.
00:27:40 Il faut rappeler également que le développement
00:27:42 de ces outils de partage de valeur
00:27:44 ne doit pas se faire au détriment
00:27:45 de l'augmentation des salaires
00:27:46 qui reste le meilleur partage de la valeur.
00:27:48 En effet, le CNRS nous a rappelé
00:27:51 que la participation et l'intéressement
00:27:52 représentent 6 % de la masse salariale
00:27:55 dans les entreprises où elles ont été mises en place,
00:27:57 et un tiers ont eu un impact négatif
00:27:59 sur les augmentations de salaires.
00:28:01 Enfin, les chiffres du partage de la valeur
00:28:02 sont faussés par la pratique de la fraude fiscale
00:28:05 évaluée à 40 milliards d'euros,
00:28:07 et il n'y a rien dans ce projet de loi sur ces dispositions.
00:28:10 Et bien sûr, tout ça grève la participation des salariés.
00:28:14 Et je terminerai en disant
00:28:16 que le Conseil d'Etat également a fait quelques remarques,
00:28:18 notamment sur les entreprises pour la PPV
00:28:20 de moins de 50 salariés,
00:28:22 qui est prolongé, on l'a dit, jusqu'à fin 2026.
00:28:25 Il fait remarquer que cette barrière des 50 salariés
00:28:29 porte atteinte à l'égalité des salariés
00:28:31 devant les charges publiques
00:28:32 selon qu'ils appartiennent à une entreprise de plus
00:28:35 ou de moins de 50 salariés. Je vous remercie.
00:28:37 -Très bien. La parole est à M. Mathias Taval
00:28:41 pour la France insoumise, l'UPS.
00:28:43 -M. le ministre, vous êtes des hypocrites,
00:28:46 et tout le monde le sait.
00:28:48 Vous êtes des hypocrites
00:28:50 parce que vous vous cachez derrière cet accord national
00:28:52 interprofessionnel comme alibi de démocratie sociale
00:28:56 alors que vous venez d'écraser les syndicats,
00:28:58 les manifestants et l'Assemblée nationale
00:29:00 pour imposer la retraite à 64 ans.
00:29:02 Vous êtes des hypocrites
00:29:03 parce que vous versez des larmes de crocodile
00:29:05 sur le soi-disant déficit des retraites,
00:29:07 mais vous présentez un projet de loi
00:29:09 qui va encore affaiblir la sécurité sociale
00:29:11 par des exonérations de cotisations
00:29:13 sur l'intéressement, la participation ou les primes.
00:29:16 Vous êtes des hypocrites car vous instrumentalisez ce texte
00:29:19 pour faire croire que vous faites quelque chose
00:29:20 pour le pouvoir d'achat des Français
00:29:22 alors que vous ne faites rien pour augmenter les salaires
00:29:24 ni bloquer les prix.
00:29:25 Mais votre texte est un aveu.
00:29:28 L'aveu de l'échec de la prime Macron, d'abord.
00:29:30 70 % des salariés ne l'ont pas touché.
00:29:32 L'aveu aussi de l'aggravation
00:29:34 de la prédation du capital sur le travail.
00:29:36 La France est championne d'Europe
00:29:37 des dividendes versés aux actionnaires,
00:29:39 mais pendant ce temps,
00:29:40 les salaires réels ont baissé en 2022
00:29:43 et les sous-traitants sont étranglés
00:29:45 par les donneurs d'ordre.
00:29:46 Entendons d'où bien qu'une entreprise
00:29:48 distribue une partie de ses bénéfices à ses salariés
00:29:50 est la moindre des choses.
00:29:51 Mais ce texte repose sur une illusion dangereuse
00:29:54 pour les salariés, car les niches sociales et fiscales
00:29:57 au profit des primes, de l'intéressement
00:29:58 et de la participation
00:30:00 sont des poussos-crimes antisalaires et antisécu.
00:30:03 Les salariés sont ainsi invités à se serrer la ceinture
00:30:06 pour espérer percevoir une partie du bénéfice
00:30:09 que leur travail gratuit aura constitué,
00:30:11 mais après que les actionnaires se sont servis
00:30:13 du plus gros morceau.
00:30:15 Cette désocialisation, comme vous l'appelez,
00:30:17 est une arnaque d'ailleurs partagée
00:30:19 entre macronistes et lupénistes.
00:30:21 Pour nous, le Parlement n'est pas la seule chambre
00:30:23 d'enregistrement ni des désirs du monarque éliséen
00:30:26 ni des miettes consenties à être lâchées par le MEDEF.
00:30:29 Au contraire, nous avons besoin d'une vraie loi
00:30:31 pour la hausse des salaires et pour le partage des richesses,
00:30:34 pour assurer enfin l'égalité salariale homme-femme,
00:30:36 pour augmenter le SMIC,
00:30:37 pour indexer les salaires sur l'inflation,
00:30:39 pour instaurer un écart maximum de rémunération
00:30:42 dans les entreprises de 1 à 20,
00:30:43 pour limiter le versement de dividendes
00:30:45 au profit des salaires.
00:30:47 Bref, en un mot,
00:30:48 pour mettre fin à votre préférence actionnariale
00:30:50 et imposer la priorité salariale et sociale
00:30:53 que les Français réclament.
00:30:55 -Très bien. M. le député, quand on a du savoir-vivre,
00:30:59 au moins, on salue ses collègues et M. le ministre.
00:31:01 C'est la moindre des choses.
00:31:03 Alors vous dites qu'on est des hypocrites,
00:31:04 mais vous, vous manquez de savoir-vivre.
00:31:06 La parole est à M. Stéphane Viry pour Les Républicains.
00:31:10 Très bien.
00:31:12 -Bien. Mes chers collègues...
00:31:15 -Mes chers collègues...
00:31:16 -Chut, chut, chut.
00:31:17 -S'il vous plaît. Seul M. le député Viry a la parole.
00:31:20 -Oui. Merci à vous, madame la présidente,
00:31:23 M. le ministre, mes chers collègues.
00:31:25 Nous aurons l'occasion, au cours des débats,
00:31:27 de revenir sur les articles de ce projet de loi,
00:31:29 sur les amendements.
00:31:30 Au moment de l'état de notre discussion,
00:31:32 je considère que ce projet de loi est utile
00:31:33 car il permet de poser un débat, peut-être,
00:31:35 qui va au-delà de la conformité de cette année
00:31:38 sur, globalement, un sentiment que j'ai depuis un an,
00:31:40 qu'il y a une opposition systématique
00:31:42 entre les salariés et les chefs d'entreprise,
00:31:45 entre le capital et le travail.
00:31:47 Moi, je considère qu'il faut aller au-delà,
00:31:48 que la France a su le faire, jadis, à plusieurs reprises,
00:31:50 et il est temps de reprendre une vision gaullienne
00:31:53 qui avait mis en exergue la participation
00:31:55 et l'intéressement des salariés.
00:31:57 Et au-delà de cette idée de sortir un peu
00:32:00 de ce monde qui s'affronte,
00:32:04 je pense, effectivement, que ce projet de loi,
00:32:05 il permet d'évoquer la question du pouvoir d'achat
00:32:07 dans un contexte inflationniste très élevé,
00:32:09 alors que, manifestement, le pouvoir d'achat
00:32:11 est une préoccupation majeure, voire prioritaire des Français.
00:32:14 Cet accord national interprofessionnel,
00:32:15 il est le fruit de discussions utiles et fructueuses.
00:32:18 Il faut s'en féliciter,
00:32:19 après que le dialogue social ait eu à souffrir
00:32:21 d'un manque de considération pendant de nombreux mois
00:32:23 et trop souvent ait été relégué aux oubliettes.
00:32:27 Il s'agit pour nous, mes chers collègues,
00:32:28 de transcrire un accord national interprofessionnel.
00:32:32 Moi, pour ma part, avec mes collègues, les Républicains,
00:32:33 on a un principe de responsabilité législative
00:32:35 de conformité.
00:32:37 Il ne s'agit pas pour nous, effectivement,
00:32:39 de chercher à faire autrement.
00:32:41 On a effectivement l'idée
00:32:43 qu'il faut aller donner un complément de rémunération,
00:32:46 qu'il faut également donner un complément de challenge
00:32:48 aux salariés, c'est-à-dire d'aller chercher
00:32:50 à quelque chose à partager de façon collective,
00:32:52 notamment les résultats de l'entreprise.
00:32:55 Après, j'aurais peut-être 3 observations,
00:32:57 3 réserves par rapport à votre projet de loi.
00:33:00 Tout d'abord, sur l'actionnariat salarié,
00:33:02 M. le ministre, j'ai un peu le sentiment
00:33:03 que c'est le parent pauvre de ce projet de loi
00:33:05 et que ce projet de loi aurait pu nous permettre
00:33:07 d'aller bien au-delà.
00:33:09 Également, sur l'épargne salariale,
00:33:10 je trouve que son affectation est un peu maigre.
00:33:12 Des projets d'intérêt commun, il en existe,
00:33:14 mais là encore, un manque d'ambition, selon moi,
00:33:17 des entreprises font déjà beaucoup,
00:33:18 et il eut été, à mon avis, nécessaire
00:33:20 d'afficher une ambition majeure.
00:33:21 Et puis, 3e objection,
00:33:23 les salariés des entreprises de moins de 11 salariés,
00:33:27 qui, eux, effectivement, sont totalement absents,
00:33:29 alors que ça constitue de très nombreux citoyens et citoyennes
00:33:33 qui sont en emploi dans notre société française.
00:33:37 -Très bien. La parole est à Mme Anne Berkens
00:33:40 pour le groupe démocrate, modem et indépendant.
00:33:43 -M. le ministre, Mme la présidente,
00:33:47 M. le rapporteur,
00:33:49 mesdames et messieurs, chers collègues,
00:33:51 quand il s'agit d'économie,
00:33:52 tout n'est pas une affaire de chiffres,
00:33:53 de pourcentages et de statistiques.
00:33:55 Certes, la politique gouvernementale
00:33:57 a réussi à tenir ses objectifs
00:33:59 avec un taux d'emploi historiquement élevé
00:34:01 et un nombre de chômeurs qui n'a jamais été
00:34:04 aussi bas depuis des décennies.
00:34:06 Cependant, des chiffres ne seraient donnés
00:34:08 pleines et entières satisfactions
00:34:10 s'ils ne s'accompagnent d'une réelle volonté
00:34:12 de donner du sens au travail,
00:34:13 de participer à sa juste reconnaissance
00:34:16 et de partager équitablement les fruits.
00:34:20 Aujourd'hui, la transposition de l'année
00:34:22 constitue un nouveau contrat de répartition des richesses
00:34:25 dans l'entreprise,
00:34:27 créant les conditions d'un équilibre plus bénéfique
00:34:29 aux salariés, aux travailleurs, comme aux chefs d'entreprise.
00:34:33 Cet équilibre, fruit de longues négociations
00:34:36 entre les organisations syndicales et patronales,
00:34:38 nous avons tenu à l'honorer au groupe démocrate
00:34:40 en ne présentant qu'un seul amendement,
00:34:42 négocié avec les partenaires sociaux
00:34:44 et commun aux 3 groupes de la majorité.
00:34:47 Pour une meilleure compréhension,
00:34:48 j'aurai pour vous, M. le ministre,
00:34:51 une remarque question et 2 questions.
00:34:54 D'abord, concernant le principe de non-substitution
00:34:56 en vertu duquel les sommes versées au titre du partage
00:34:59 de la valeur ne doivent pas se substituer au salaire,
00:35:03 en effet, il peut y avoir une confusion
00:35:05 entre épargne salariale et renforcement du pouvoir d'achat
00:35:08 des salariés chez certains acteurs.
00:35:11 Avez-vous une clarification à apporter sur ce sujet,
00:35:13 même si vous en avez déjà un petit peu parlé
00:35:16 dans votre propos liminaire ?
00:35:19 L'ANI a ensuite prévoyé la mise en place
00:35:20 d'un plan de communication national.
00:35:22 Envisagez-vous de le mettre en place également ?
00:35:25 Et enfin, concernant l'article 4 du PJL,
00:35:30 à défaut du délai antérieur de 3 ans,
00:35:32 de combien de temps disposeront les entreprises concernées
00:35:35 pour mettre en place un dispositif de participation ?
00:35:37 Aucun nouveau délai n'a en effet été précisé
00:35:40 ni dans l'ANI ni dans le PJL.
00:35:42 M. le ministre, je vous remercie par avance
00:35:44 pour vos éclaircissements. Merci.
00:35:46 -Merci bien. La parole est à M. Jérôme Guedj
00:35:49 pour le groupe socialiste et apparenté NUPES.
00:35:52 Je vous donne le micro, M. le député.
00:35:54 -Merci, Mme la présidente.
00:35:58 M. le ministre, heureux de vous retrouver
00:36:00 dans la commission des affaires sociales.
00:36:02 C'est toujours délicat pour les parlementaires
00:36:06 que nous sommes, en tous les cas, moi, je le vis comme tel,
00:36:09 d'opérer la transposition d'un ANI.
00:36:11 Sans jeu de mots, c'est, il y a 10 ans,
00:36:13 l'anniversaire d'un autre ANI
00:36:15 dont nous avions eu à débattre à l'époque, M. le ministre,
00:36:19 celui sur le marché du travail.
00:36:21 A chaque fois, les parlementaires qui ont un accord
00:36:23 entre partenaires sociaux sont questionnés légitimement
00:36:26 entre la marge de manoeuvre qui doit et qui peut être la leur.
00:36:30 Ici, elle est étroite.
00:36:32 D'abord, parce que vous avez fait le choix
00:36:35 de transposer certains des articles.
00:36:37 Il faudra nous expliquer pourquoi certains
00:36:39 ne l'ont pas été retenu.
00:36:40 Alors, vous avez dit qu'il n'était pas de nature législative.
00:36:43 On verra assez vite, par exemple, dès l'article 1er,
00:36:46 qu'il faudrait peut-être de manière utile
00:36:48 réintroduire la référence au métier référent, justement,
00:36:52 dans l'article 1er, qui a disparu de la transposition,
00:36:56 ou à l'article 5, sur le versement automatique
00:37:00 du supplément de participation ou d'intéressement
00:37:02 en cas de bénéfice exceptionnel.
00:37:03 Donc ça, c'est la 1re difficulté,
00:37:04 c'est les choix que vous avez faits de transposition
00:37:07 ou de ne pas transposer.
00:37:09 Puis la 2e difficulté, c'est qu'on aurait très envie, nous,
00:37:12 de débattre d'un projet de loi de partage de la valeur.
00:37:16 Mais en ayant choisi ce titre de transposition
00:37:19 du PGL de l'ANI,
00:37:21 alors on s'est vu écarter beaucoup de propositions
00:37:24 qui auraient été utiles dans le débat.
00:37:25 Peut-être n'aurait-elle pas été retenue,
00:37:27 mais puisqu'on parle de partage de la valeur,
00:37:29 nous, nous aurions aimé parler de revalorisation des salaires,
00:37:32 notamment d'augmentation du SMIC
00:37:34 ou d'une conférence nationale sur les salaires,
00:37:36 de tirer le bilan de la réforme de la loi PACT
00:37:39 et notamment de la réforme de la participation,
00:37:41 notamment les modes de calcul des effectifs,
00:37:43 d'instaurer un ratio d'écart salarial maximum
00:37:45 au sein des entreprises,
00:37:46 de conditionner les exonérations sociales
00:37:48 au respect d'indicateurs de partage.
00:37:49 Alors vous allez me dire, c'était pas dans la négociation,
00:37:52 mais les parlementaires auraient eu envie
00:37:54 de pouvoir débattre de ceci et de pouvoir l'amender.
00:37:56 Et je termine par une question, du coup,
00:37:59 parce que dans cette petite marge étroite que vous nous offrez
00:38:01 entre démocratie sociale et démocratie parlementaire,
00:38:03 vous avez eu cette phrase à l'instant, M. le ministre,
00:38:05 en nous disant, "J'espère que chacun des amendements
00:38:09 "pourra recueillir l'accord des partenaires sociaux signataires."
00:38:12 Et donc la question, c'est comment allons-nous faire ?
00:38:14 Quel est le juge de paix ?
00:38:15 Quel est celui qui est le garant de savoir
00:38:17 s'il y a accord ou pas accord ?
00:38:19 Allons-nous suspendre nos travaux à l'examen ?
00:38:21 Attendez, le rapporteur a dépassé de 2 minutes.
00:38:24 -Vous avez été rapporteur, je vous laisse le temps nécessaire.
00:38:27 -Je termine ma phrase.
00:38:28 Surtout que c'est une question que je pose à M. le ministre
00:38:30 pour la qualité des travaux, qui est de savoir
00:38:32 comment est-ce qu'on va faire en commission et en séance
00:38:37 pour savoir si les amendements que nous déposons,
00:38:39 il n'y a pas de critères de recevabilité
00:38:41 avec une commission composée des signataires de l'ANI.
00:38:43 Donc qui est le juge de paix ? Est-ce que c'est vous ?
00:38:45 -M. le ministre a parfaitement compris votre question.
00:38:48 M. François Gernigon pour le groupe Horizon et Apparenté.
00:38:51 -Merci, Mme la présidente, M. le ministre, chers collègues.
00:38:54 Je tiens à souligner en 1er lieu
00:38:56 la démarche adoptée par les partenaires sociaux
00:38:58 dans l'élaboration de cet accord national interprofessionnel
00:39:01 et le soutien apporté par le gouvernement.
00:39:03 Suite aux efforts entrepris pour faciliter l'accès
00:39:06 à l'intéressement dans les PME
00:39:07 et renforcer la prime Macron en été 2022,
00:39:10 vous aviez exprimé votre volonté d'aller plus loin.
00:39:13 C'est dans ce contexte que s'inscrit l'ANI,
00:39:16 preuve d'une volonté commune d'approfondir
00:39:18 l'inclusion des salariés dans la valorisation
00:39:21 de leur entreprise, en particulier dans un contexte
00:39:23 socio-économique exigeant.
00:39:26 L'ANI répond à un double objectif.
00:39:29 Améliorer la répartition de la valeur créée
00:39:31 et mieux récompenser les salariés
00:39:33 en cas de performance exceptionnelle des entreprises.
00:39:36 Il permettra également d'inclure davantage les salariés
00:39:39 dans les bénéfices de l'entreprise.
00:39:41 L'article 3 du projet de loi,
00:39:44 qui engage les entreprises de plus d'11 salariés
00:39:46 à mettre en place un dispositif de partage de la valeur,
00:39:49 laissant une liberté de choix quant à son type,
00:39:51 participation, intéressement, PPV,
00:39:55 abondement à un plan d'épargne salariale,
00:39:57 constitue une avancée notable en faveur de la justice
00:40:00 au sein des entreprises.
00:40:02 En outre, l'accord encourage à instaurer
00:40:06 un système de participation, ajoutant un autre levier
00:40:09 pour rééquilibrer le partage des bénéfices
00:40:12 au sein de ces PME.
00:40:14 Il insiste également sur l'importance de considérer
00:40:16 les résultats exceptionnels des entreprises
00:40:18 en prévoyant un versement automatique supplémentaire
00:40:21 de participation ou d'intéressement
00:40:24 en incitant à un dialogue sur le partage de la valeur.
00:40:28 Cependant, le texte ne précise volontairement pas
00:40:31 ce qui serait considéré comme une augmentation exceptionnelle
00:40:34 des résultats comme prévu par l'accord.
00:40:37 D'où ma question, monsieur le ministre,
00:40:39 comment le gouvernement envisage-t-il le cadrage
00:40:42 de la définition des résultats exceptionnels
00:40:45 afin d'assurer la bonne mise en oeuvre
00:40:47 du principe de partage de cette valeur ?
00:40:50 Je vous remercie.
00:40:51 -Merci bien.
00:40:52 Eva Sass pour le groupe écologiste NUPES.
00:40:56 -Merci, madame la présidente.
00:40:58 Monsieur le ministre, chers collègues.
00:41:00 Concernant cette transposition de l'ANI partage de la valeur,
00:41:02 je voudrais insister sur 4 points.
00:41:05 Tout d'abord, ce projet de loi ne répond en rien
00:41:07 au problème de pouvoir d'achat des Français.
00:41:09 Le 1er outil de partage de la valeur,
00:41:11 c'est bien l'augmentation des salaires,
00:41:12 et ce devrait être votre priorité,
00:41:14 car le salaire réel diminue depuis le 3e trimestre 2021
00:41:18 et a encore perdu 1 % sur la dernière année.
00:41:21 Ensuite, oui, il faut favoriser l'accès des salariés
00:41:23 des entreprises de moins de 50 salariés
00:41:25 aux outils de partage de la valeur
00:41:27 pour lutter contre ce salariat à 2 vitesses.
00:41:29 D'un côté, les salariés des grands groupes
00:41:31 déjà les mieux rémunérés
00:41:33 et bénéficiants de la participation et de l'intéressement,
00:41:35 et de l'autre, les salariés des TPE, PME,
00:41:37 qui n'ont que très peu accès à ces outils.
00:41:40 Mais la portée de ce projet de loi
00:41:42 est malheureusement très faible, et ce, pour 3 raisons.
00:41:45 D'abord, vous avez introduit la prime Macron
00:41:47 dans les outils de partage de la valeur,
00:41:48 alors que celle-ci a un effet de substitution
00:41:50 aux augmentations de salaire
00:41:51 à hauteur de 30 % en moyenne, selon l'INSEE.
00:41:54 Deuxièmement, il n'y a aucun minimum fixé dans la loi,
00:41:57 ce qui fait qu'il sera possible à un employeur
00:41:59 de verser une prime de 1 euro
00:42:00 pour satisfaire ses obligations légales.
00:42:02 Et enfin, concernant le versement d'une prime exceptionnelle
00:42:05 quand l'entreprise réalise des résultats exceptionnels,
00:42:07 il n'y a dans ce projet de loi qu'une obligation de négocier,
00:42:10 et rien n'est prévu si la négociation échoue.
00:42:13 Dernière chose, vous auriez dû,
00:42:15 à l'occasion de ce projet de loi,
00:42:16 vous attaquer aux employeurs peu scrupuleux
00:42:18 qui privent les salariés de leur droit à participation
00:42:21 en déplaçant la valeur ajoutée dans des holdings
00:42:23 en France ou à l'étranger.
00:42:25 Vous n'en avez rien fait.
00:42:26 Dès lors, j'aurai 2 questions, M. le ministre.
00:42:28 Allez-vous donner un avis favorable à nos amendements
00:42:30 qui abrogent l'article L33261 du Code du travail,
00:42:34 un article qui n'a qu'un seul but,
00:42:36 protéger les patrons qui privent les salariés
00:42:38 de leur juste participation,
00:42:40 comme chez Prancter & Gamble, McDonald's ou General Electric ?
00:42:43 Et deuxièmement, si vous vous souciez vraiment
00:42:45 du partage de la valeur,
00:42:47 ne pas avoir initié une négociation interprofessionnelle
00:42:50 non pas sur le partage de la valeur, mais sur les salaires,
00:42:52 c'est ce qu'attendent des millions de Français
00:42:54 qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois.
00:42:57 Merci bien. M. Pierre Darréville
00:42:59 pour le groupe GDR du PES.
00:43:02 -Merci, Mme la présidente.
00:43:04 Comme je pressens qu'il va y avoir
00:43:05 un certain nombre de soirées mousse
00:43:07 autour de ce projet de loi,
00:43:08 je voudrais quand même vous redire
00:43:10 qu'il y a une défiance syndicale de très haut niveau
00:43:13 quand même qui demeure dans le pays,
00:43:15 notamment à l'égard du gouvernement,
00:43:17 et que, lorsque M. le rapporteur nous dit tout à l'heure
00:43:19 que la démocratie sociale vaut autant
00:43:21 que la démocratie parlementaire,
00:43:23 je ne donne pas très cher ni de l'une ni de l'autre, en réalité,
00:43:26 et je ne m'y résous pas.
00:43:28 Ceci étant dit, il va se produire également aussi
00:43:31 beaucoup de théories autour de cette notion
00:43:33 de partage de la valeur,
00:43:34 et je crois que le projet de loi ne met pas fin
00:43:37 à l'accaparement des richesses par quelques-uns
00:43:40 et à la financiarisation de l'économie.
00:43:42 Le partage de la valeur se pose dans l'entreprise,
00:43:44 il se pose aussi au sein de la société tout entière.
00:43:48 Je crains qu'autour de l'actionariat salarié,
00:43:52 vous ne cherchiez à entretenir une sorte d'illusion
00:43:55 qu'il suffirait en réalité à abolir la contradiction
00:43:57 entre le capital et le travail dans l'entreprise,
00:44:00 ce dont je ne suis absolument pas convaincu
00:44:02 pour ne pas dire les choses de manière plus tranchée,
00:44:06 et cela introduit aussi potentiellement un biais
00:44:09 dans le rapport au travail et à l'entreprise,
00:44:13 et je crois qu'il ne fera pas illusion.
00:44:16 Le gouvernement, depuis 6 ans maintenant,
00:44:19 a fait du contournement du salaire un sport favori,
00:44:22 et de ce point de vue-là, on n'y est pas.
00:44:24 Et je crois que lorsque, monsieur le ministre,
00:44:26 vous nous indiquez que l'idée qu'il ne peut pas y avoir
00:44:30 de substitution entre ces mécanismes
00:44:33 et la question salariale,
00:44:35 je crois que ça appelle véritablement
00:44:36 des dispositions concrètes et des mesures,
00:44:38 et il ne s'agit pas d'un bavardage,
00:44:40 et ce n'est pas inscrit dans la nuit juste pour décorer,
00:44:42 nous, nous devons essayer de regarder
00:44:43 comment nous pouvons traduire de façon législative
00:44:47 des garanties de ce point de vue-là.
00:44:49 Enfin, les dispositifs de partage de la valeur
00:44:51 reposent sur un nombre croissant
00:44:53 d'exonération de cotisations sociales
00:44:54 et qui vont effectivement priver la sécurité sociale
00:44:56 de ressources dont elle aurait amplement besoin.
00:44:59 Donc tous ces sujets mériteraient d'être débattus
00:45:02 dans les échanges que nous allons avoir
00:45:03 dans les temps qui viennent.
00:45:05 -Merci bien. Alors nous allons passer cette fois-ci
00:45:07 aux questions de députés.
00:45:08 Je passe tout de suite la parole pour 2 minutes
00:45:10 à Mme Charlotte Parmentier-Lecoq.
00:45:13 -Merci, madame la présidente.
00:45:14 Je voudrais d'abord saluer l'engagement
00:45:16 de M. le ministre d'avoir soutenu, encouragé
00:45:20 ces négociations, d'avoir permis
00:45:21 qu'elles puissent se lancer et aboutir,
00:45:23 et puis saluer le travail rapide que vous avez pu avoir
00:45:26 avec les rapporteurs pour élaborer un projet de loi
00:45:29 qui, rapidement, puisse transposer ce texte
00:45:33 et donc apporter des mesures efficaces
00:45:35 de partage de la valeur,
00:45:37 validées par l'ensemble des partenaires sociaux,
00:45:40 des mesures qui vont permettre que, lorsque l'entreprise gagne,
00:45:43 les salariés gagnent aussi.
00:45:45 Alors les partenaires sociaux ont quand même bien rappelé
00:45:49 la primauté que doit avoir la rémunération de base
00:45:52 sur ces différentes mesures complémentaires.
00:45:55 Dans le projet de loi, d'ailleurs,
00:45:58 vous avez prévu une obligation de négociation sur les salaires
00:46:02 lorsqu'ils n'ont pas été renégociés depuis 5 ans.
00:46:05 Dans la loi pouvoir d'achat,
00:46:06 on avait aussi ajouté la possibilité
00:46:09 pour le gouvernement de faire fusionner des branches
00:46:11 qui seraient peu halentes sur les négociations
00:46:14 sur les salaires inférieurs au SMIC.
00:46:17 Et vous-même, vous êtes très engagé
00:46:20 dans le suivi de ces négociations.
00:46:22 Donc je souhaiterais avoir votre avis
00:46:23 sur l'efficacité de ces différentes mesures
00:46:26 et sur la dynamique que vous pouvez observer
00:46:28 dans ce comité de suivi
00:46:29 des différentes négociations dans les branches.
00:46:31 Merci. -Merci bien.
00:46:33 La parole est à madame Annie Vidal.
00:46:36 -Merci, madame la présidente.
00:46:39 Merci, monsieur le ministre,
00:46:40 pour cette transposition rapide
00:46:44 de l'accord national interbranche dans un projet de loi.
00:46:47 C'est essentiel pour notre pays.
00:46:51 Alors je voudrais quand même attirer votre attention
00:46:53 sur les mesures incitatives pour encourager les entreprises
00:46:57 à adopter les dispositifs de partage de la valeur
00:46:59 qui sont proposés dans ce texte.
00:47:02 Il est indéniable que ce partage de la valeur
00:47:04 est un enjeu majeur
00:47:07 en favorisant largement l'engagement des entreprises.
00:47:10 Nous pouvons renforcer la cohésion sociale
00:47:12 et notre croissance économique déjà soutenue
00:47:14 grâce à notre action,
00:47:16 mais aussi stimuler l'innovation.
00:47:18 Bien qu'adhérents au principe,
00:47:20 certaines entreprises, en particulier les petites
00:47:23 et les moyennes entreprises,
00:47:25 peuvent rencontrer des difficultés
00:47:26 pour mettre en place ces dispositifs.
00:47:29 Je souhaiterais donc que vous nous précisiez
00:47:32 quelles sont les mesures incitatives prévues
00:47:34 pour les encourager à s'engager dans cette démarche,
00:47:37 quels dispositifs d'accompagnement, de conseil,
00:47:41 comment les aider à mieux comprendre
00:47:43 les avantages et les modalités de mise en oeuvre
00:47:45 de ces dispositifs,
00:47:46 et comment les sensibiliser
00:47:50 aux bénéfices de partage de la valeur.
00:47:52 Je vous remercie de ces précisions.
00:47:55 -Merci bien. M. Victor Cateau.
00:47:57 -Merci, madame la présidente, monsieur le ministre,
00:47:59 monsieur le rapporteur.
00:48:01 Alors que notre pays connaît une inflation galopante,
00:48:03 une perte de pouvoir d'achat inédite
00:48:04 et que les salaires n'augmentent que très peu,
00:48:06 voire pas du tout, vous avez, monsieur le ministre,
00:48:08 récemment imposé aux Français le travail jusqu'à 74 ans,
00:48:10 et c'est dans les conditions que je viens de citer.
00:48:13 Conscients que vous alliez avoir du mal
00:48:14 à faire avaler la pilule aux Français,
00:48:16 vous avez fait la demande en août dernier,
00:48:17 certainement dans un élan de bonté,
00:48:19 que les partenaires sociaux de notre pays se réunissent
00:48:21 et engagent des discussions.
00:48:23 L'indécence du gouvernement aurait alors pu s'arrêter là,
00:48:25 en demandant aux organisations syndicales de notre pays
00:48:27 d'ouvrir des discussions sur le sujet
00:48:29 que tous les Français attendent
00:48:30 au vu de la situation économique que nous connaissons,
00:48:33 mais qui semble constituer une véritable boîte de pandore
00:48:35 à vos yeux, les salaires.
00:48:37 Mais non, à défaut d'avancer sur ce sujet capital,
00:48:39 vous leur avez demandé de discuter des dispositifs
00:48:41 de partage de la valeur en entreprise,
00:48:43 mesure certes utile en termes de redistribution
00:48:45 et de pouvoir d'achat, mais qui semble plus faire office
00:48:48 de pansement à l'heure actuelle que d'une véritable solution.
00:48:52 Et oui, monsieur le ministre, comme l'a rappelé Lanny
00:48:53 dans son préambule, le salaire doit rester la forme essentielle
00:48:56 de reconnaissance du travail fourni par les salariés
00:48:58 et des compétences mises en oeuvre à cet effet.
00:49:01 La Première ministre s'était alors engagée à proposer
00:49:03 une transcription fidèle et totale de Lanny dans la loi.
00:49:05 Là encore, des mensonges.
00:49:07 La Macronie n'allait tout de même pas faire l'effort
00:49:08 de respecter ses promesses et enfin écouter les Français.
00:49:11 Dans votre projet de loi, pas d'effort sur la simplification
00:49:14 du forfait social pourtant demandé par Lanny
00:49:16 dans son article 11, pas de précision de la notion
00:49:18 du caractère aléatoire dans les accords d'intéressement
00:49:20 voulu à l'article 15, et pas de précision
00:49:22 sur ce que constitue un bénéfice exceptionnel
00:49:24 pour une entreprise, ce qui a même été déploré
00:49:26 par le Conseil d'Etat.
00:49:28 C'est pourquoi, monsieur le ministre,
00:49:29 je vous demande quand allez-vous enfin prendre la question
00:49:31 du pouvoir d'achat des Français véritablement au sérieux,
00:49:34 en cessant enfin de tourner autour du pot
00:49:35 et en abordant la problématique centrale
00:49:37 qui préoccupe nos concitoyens, celle des salaires ?
00:49:40 Je vous remercie.
00:49:41 -Merci. Monsieur Arthur Delaporte.
00:49:45 -Merci, madame la présidente.
00:49:46 Alors, mon collègue Jérôme Ghelch saluait tout à l'heure
00:49:51 un anniversaire, celui de l'accord national interprofessionnel
00:49:55 Lanny de 2013.
00:49:57 Permettez-moi de saluer un autre anniversaire,
00:49:59 celui de notre élection il y a un an.
00:50:02 Il y a un an, la première ministre a obtenu la confiance
00:50:06 d'une majorité relative de notre assemblée
00:50:08 sur une promesse, celle de la nouvelle méthode,
00:50:12 une méthode fondée sur le dialogue, sur le compromis.
00:50:15 Elle se revendiquait, aujourd'hui, on a eu l'occasion
00:50:18 d'avoir une présidente de l'Assemblée aussi
00:50:19 qui se revendiquait d'une forme de socialdémocratie.
00:50:24 Qu'est-ce que Lanny, sinon, finalement,
00:50:26 de la reconnaissance de la prééminence du dialogue social
00:50:29 en matière de droit du travail ?
00:50:31 Force est de constater que, finalement, ici,
00:50:36 on a plutôt promu une forme de nivellement
00:50:41 du dialogue social par le bas,
00:50:45 puisque ce que vous nous proposez ici,
00:50:46 c'est, finalement, rien de moins que transposer,
00:50:48 mais juste transposer sans même nous donner le pouvoir
00:50:51 à nous, les parlementaires.
00:50:53 Nous sommes habitués, finalement,
00:50:55 à cette impossibilité de débattre ici.
00:50:58 Mais ce que je ne comprends pas, c'est comment, d'un côté,
00:51:01 vous pouvez mépriser le dialogue social,
00:51:03 ce que vous avez fait pendant plusieurs mois,
00:51:05 et même, finalement, depuis un an et demi,
00:51:08 avec la réforme de l'assurance-chômage,
00:51:09 puis la réforme des retraites,
00:51:10 et puis, aujourd'hui, changer de braquet
00:51:13 et vous faire les parangons
00:51:16 de cette pseudo-nouvelle méthode.
00:51:19 Or, finalement, ma question sera simple.
00:51:22 Pourquoi l'ANI n'aurait-elle pas le même sort
00:51:26 que l'ANICH-Lyot,
00:51:28 c'est-à-dire cadenassé, dévitalisé,
00:51:31 et, finalement, à l'image de ce qui vous préoccupe
00:51:34 depuis le début de la législature,
00:51:36 c'est-à-dire mépriser tout ce qui s'apparente,
00:51:38 de près ou de loin, à une forme de construction
00:51:41 saine et démocratique.
00:51:43 Voilà. Donc, au-delà de cette ANI-croche,
00:51:45 je me permettrai de dire que ce que nous souhaitons ici,
00:51:48 c'est des débats parlementaires animés, mais vivants.
00:51:52 Et donc, je vous demanderai également
00:51:54 de permettre cette expression,
00:51:56 et à l'avenir, de vous engager, M. le ministre,
00:51:58 à écouter, au-delà des 5 cas,
00:52:00 que nous souhaitons, les parlementaires,
00:52:02 dans leur proposition,
00:52:03 ce que vous n'avez manifestement pas fait depuis un an.
00:52:06 -Mme Aurélie Trouvé, pour 2 minutes.
00:52:10 -Merci, Mme la présidente, M. le ministre.
00:52:14 En soi, on peut se féliciter que vienne un projet de loi
00:52:17 sur le partage de la valeur,
00:52:18 puisque le contexte, il est celui d'une inflation
00:52:22 extrêmement importante,
00:52:24 mais surtout une inflation qui mène à une baisse
00:52:26 des salaires réels de 3% en 2022,
00:52:29 et même une baisse du pouvoir d'achat
00:52:31 que votre politique de petits chèques
00:52:32 n'a pas réussi, évidemment, à endiguer.
00:52:35 Un partage de la valeur qui se fait de plus en plus
00:52:38 aux services, c'est des chiffres d'Insee,
00:52:40 il suffit de regarder l'Insee.
00:52:41 C'est, par ailleurs, un partage qui se fait de plus en plus
00:52:45 en faveur des actionnaires,
00:52:47 et on le voit avec, aujourd'hui,
00:52:49 l'évolution extrêmement favorable
00:52:51 du versement en matière de dividendes.
00:52:54 Alors, moi, j'ai cette question,
00:52:56 puisque vous dites qu'il s'agit de partage de la valeur.
00:52:59 A quel moment, pensez-vous, vous préoccupez des salaires,
00:53:02 puisque ce n'est pas dans ce projet de loi ?
00:53:04 Et comment, d'ailleurs, peut-on nommer un projet de loi
00:53:07 qui ne s'occupe pas des salaires,
00:53:08 mais qui s'occupe de tous les dispositifs,
00:53:10 sauf des salaires ?
00:53:11 En fait, votre proposition de favoriser
00:53:15 les dispositifs de partage de la valeur,
00:53:17 il y a bien une substitution au salaire qui se produira.
00:53:20 L'Insee le montre là également.
00:53:22 C'est 30 % de la prime Macron qui se substitue au salaire,
00:53:26 soit une perte de 1,2 milliard d'euros
00:53:28 en un an pour les salariés.
00:53:30 Donc, moi, j'ai cette question.
00:53:31 Vous dites qu'il ne s'agit pas de substitution du salaire.
00:53:33 Qu'est-ce qui garantit, dans ce projet de loi,
00:53:35 qu'il n'y aura pas de substitution des salaires ?
00:53:37 Vous parlez ensuite de revalorisation du SMIC.
00:53:39 Il n'y a pas de revalorisation du SMIC, de votre part,
00:53:43 qui soit au-delà des dispositions légales.
00:53:45 C'est bien pour ça que nous, nous demandons
00:53:47 une hausse du SMIC au-delà de l'inflation.
00:53:50 Et puis, j'en arrive maintenant au salaire et même,
00:53:55 et aux écarts de salaire et de rémunération
00:53:57 au sein des entreprises,
00:53:58 puisqu'on sait que ces écarts augmentent considérablement,
00:54:01 que l'écart de la rémunération entre les dirigeants
00:54:03 et les salaires moyens au sein des entreprises
00:54:06 sont en forte augmentation.
00:54:07 Là aussi, à quel moment,
00:54:08 puisque ce n'est pas dans ce projet de loi manifestement,
00:54:10 à quel moment comptez-vous vous attaquer au problème ?
00:54:14 Donc moi, je constate que vous avez voulu,
00:54:15 à travers ce projet de loi et après la réforme des retraites,
00:54:18 montrer que peut-être vous vous préoccuperiez
00:54:20 de partager des valeurs,
00:54:21 mais en réalité, il n'y a rien sauf des dispositions
00:54:25 qui se substitueraient au salaire.
00:54:26 -Pour 2 minutes.
00:54:27 -Merci, madame la présidente.
00:54:38 M. le ministre,
00:54:39 ce projet de loi relatif au partage des valeurs
00:54:42 au sein de l'entreprise
00:54:43 va créer encore une fois de plus en plus une division
00:54:47 entre les travailleurs et ne récompense pas le travail
00:54:51 à la hauteur de sa valeur.
00:54:52 En effet, ceux qui travaillent pour les grandes entreprises,
00:54:56 avec un peu de chance,
00:54:57 se verront accorder des primes plus élevées
00:55:00 que les salariés des plus petites entreprises.
00:55:03 Car certaines PME, TPE,
00:55:06 soulignent déjà leur situation financière
00:55:08 contrainte par la conjoncture
00:55:09 pour expliquer l'absence de versement de primes.
00:55:13 Ce sera notamment le cas pour les Outre-mer.
00:55:15 Exemple, pour La Réunion,
00:55:16 les entreprises sont très majoritairement
00:55:19 de petite taille et comptent entre 1 et 9 salariés.
00:55:22 Très peu d'entreprises ont plus de 11 salariés
00:55:25 et c'est plus ou moins la même situation
00:55:27 dans les autres territoires dits d'Outre-mer.
00:55:30 A votre avis, M. le ministre,
00:55:32 quel est en pourcentage le nombre d'entreprises
00:55:35 et de salariés qui seront concernés
00:55:37 par cette mesure dans les Outre-mer ?
00:55:40 En août, cette politique de primes
00:55:42 se situe à une vraie politique d'augmentation des salaires.
00:55:46 Et de manière spécifique,
00:55:48 puisque le pouvoir d'achat est beaucoup plus bas chez nous,
00:55:52 dans nos territoires, ne faut-il pas appliquer
00:55:54 un SMIC majoré en Outre-mer ?
00:55:56 Un SMIC de rattrapage qui, selon une étude,
00:56:01 boosterait la consommation des ménages
00:56:03 et contribuerait à tonifier les économies en Outre-mer.
00:56:08 Quel est votre avis, M. le ministre ?
00:56:11 -Merci bien.
00:56:12 Après ces nombreuses interventions et questions,
00:56:14 je passe la parole à M. le ministre.
00:56:18 Je vous demande...
00:56:20 -Merci, Mme la présidente, M. les députés.
00:56:23 Sans nécessairement répondre intervenant par intervenant,
00:56:25 je vais essayer de reprendre les principaux points
00:56:29 qui ont été évoqués pour éviter les redites.
00:56:32 D'abord, une question sur la méthode.
00:56:35 Lorsque nous avons engagé les partenaires sociaux
00:56:37 à ouvrir cette discussion,
00:56:40 beaucoup d'entre eux avaient exprimé le souhait
00:56:42 que cette ouverture de discussion soit accompagnée
00:56:44 d'un engagement du gouvernement
00:56:45 sur une transposition intégrale et fidèle de l'accord.
00:56:48 Engagement que j'avais pris,
00:56:50 engagement que la Première ministre a pris à son tour
00:56:52 et que nous respectons ici.
00:56:53 J'entends un certain nombre d'interventions
00:56:56 qui, soit parce que la question des salaires
00:56:58 n'est pas abordée au-delà des classifications,
00:57:01 c'est notamment l'intervention de Mme Sass,
00:57:03 soit parce que les questions d'épargne salariale,
00:57:05 d'actionnariat salarié
00:57:07 ou de la question des entreprises de moins de salariés
00:57:11 ne sont pas traitées de manière extrêmement approfondie,
00:57:13 c'est le cas de M. Viry,
00:57:15 peuvent exprimer une forme de frustration ou de déception.
00:57:18 Je peux comprendre et je peux entendre
00:57:19 un certain nombre de ces interventions,
00:57:21 de ces arguments,
00:57:22 mais ne pas respecter l'engagement que nous avons pris
00:57:25 vis-à-vis des partenaires sociaux
00:57:27 qui ont accepté d'ouvrir cette discussion
00:57:28 serait mon sens pire.
00:57:30 C'est la raison pour laquelle nous faisons ce choix
00:57:31 de transposer de manière intégrale et fidèle.
00:57:34 Tout à l'heure, M. Getsch m'a demandé
00:57:36 comment est-ce que l'on va vérifier,
00:57:39 veiller à la conformité ou à l'accord
00:57:41 ou au consensus des signataires.
00:57:43 D'abord, permettez-moi de rappeler une évidence,
00:57:46 c'est que les parlementaires sont évidemment libres
00:57:47 de déposer tous les amendements qu'ils souhaitent
00:57:49 dans les règles de recevabilité.
00:57:51 L'avis du gouvernement sera appuyé
00:57:53 sur une consultation des partenaires sociaux
00:57:54 sur les amendements qui auront été déposés.
00:57:56 Et libre à chaque parlementaire de vérifier
00:57:58 auprès des signataires que l'avis que je donnerai
00:58:01 en m'appuyant sur le recueil de leur propre avis
00:58:03 est bien conforme.
00:58:04 Mais c'est ce que nous avons commencé à faire.
00:58:06 Et il y a un certain nombre de sujets qui ont été évoqués
00:58:09 sur lesquels je crois que nous allons pouvoir avancer
00:58:10 d'ici la séance.
00:58:12 Il a été évoqué à plusieurs reprises
00:58:13 le principe de non-substitution.
00:58:15 Il est fixé, il est rappelé et il est précisé
00:58:18 à l'article L3312-4 du Code du travail.
00:58:22 Je crois que tous les signataires de l'accord,
00:58:24 et au-delà d'ailleurs,
00:58:26 considèrent que la solidité juridique
00:58:28 du principe de non-substitution
00:58:29 tel qu'arrêté par le Code du travail
00:58:31 est tout à fait satisfaisante.
00:58:33 Si d'ici la séance,
00:58:35 nous pouvons, en accord avec les signataires,
00:58:37 trouver une rédaction qui, sans remettre en cause
00:58:39 la solidité de cet article du Code du travail,
00:58:42 permette de réintroduire ce principe de non-substitution
00:58:45 pour que le texte de loi soit aussi équilibré que l'accord,
00:58:47 j'y serai évidemment favorable.
00:58:49 Sur la question que vous avez aussi évoquée,
00:58:52 monsieur le député, des métiers référents,
00:58:55 nous considérons que c'est satisfait par le droit à l'existence
00:58:58 et la raison pour laquelle nous ne l'avons pas introduit
00:58:59 dans le texte.
00:59:01 Mais nous aurons certainement cette discussion
00:59:02 dans la séance.
00:59:03 Et si, là aussi, des rédactions consensuelles
00:59:05 peuvent permettre de le conforter, tant mieux.
00:59:07 Mais en état du droit, et j'aurai l'occasion de le dire,
00:59:10 si des amendements étaient ainsi déposés,
00:59:11 cela nous paraît satisfait.
00:59:13 Les dispositions de l'accord,
00:59:14 les stipulations de l'accord plus exactement,
00:59:16 nous n'avons pas intégrées dans le projet de loi,
00:59:18 sont soit de l'ordre réglementaire,
00:59:20 soit nous paraissent satisfaits en état du droit
00:59:23 et nous n'avons pas voulu prendre le risque de la répétition.
00:59:26 Le Conseil d'Etat, monsieur Cabrelil l'a rappelé,
00:59:29 ainsi que monsieur Gernigon et d'autres intervenants,
00:59:33 a émis un certain nombre de remarques.
00:59:36 Des remarques concernant la question de l'égalité
00:59:39 devant l'impôt pour ce qui concerne la prorogation
00:59:42 du dispositif du régime fiscal et social
00:59:44 particulièrement avantageux de la prime de partage de la valeur
00:59:47 dans les entreprises de moins de 50 salariés.
00:59:49 Nous avons pris acte, évidemment, de ces remarques,
00:59:51 mais par engagement à la fidélité de la transposition,
00:59:54 nous avons maintenu, malgré l'avis du Conseil d'Etat,
00:59:56 ces dispositions soumises à votre vote.
00:59:58 De la même manière, le Conseil d'Etat a fait des remarques
01:00:01 sur la manière dont on caractérise
01:00:03 un résultat exceptionnel dans une entreprise.
01:00:05 Cela a occasionné, puisque les remarques ont été faites
01:00:08 à l'occasion du 1er examen en section,
01:00:10 cela a occasionné une saisie rectificative,
01:00:13 et je précise que la saisie rectificative
01:00:15 du Conseil d'Etat que nous avons faite
01:00:17 sur cette condition et ce renvoi et négociation d'entreprise
01:00:22 sur la définition du caractère exceptionnel
01:00:24 a été faite fidèlement à la méthode que j'ai évoquée.
01:00:26 C'est-à-dire que les termes de la saisie rectificative
01:00:29 ont été partagés et de manière consensuelle
01:00:31 avec les signataires de l'accord.
01:00:33 Le Conseil d'Etat, dans son Assemblée générale,
01:00:36 a considéré que les précisions pouvaient manquer,
01:00:39 et l'avis du Conseil d'Etat renvoie
01:00:41 à un certain nombre de précisions utiles
01:00:42 sur la taille de l'entreprise,
01:00:43 sur le niveau moyen des bénéfices au cours des dernières années,
01:00:47 ou encore les secteurs d'activité.
01:00:48 Nous travaillons là aussi avec les partenaires sociaux,
01:00:50 les signataires de l'accord,
01:00:51 pour voir quelles seraient les dispositions
01:00:53 qui pourraient recueillir un soutien consensuel de leur part.
01:00:57 Il a aussi été évoqué la question du dispositif
01:01:02 appelé "plan de valorisation des entreprises",
01:01:04 ou "plan d'intéressement à la valorisation d'entreprises",
01:01:06 avec un risque de concurrence
01:01:08 avec le système d'actionnariat salarié.
01:01:11 Je pense que ces dispositifs sont plutôt complémentaires
01:01:13 que concurrents.
01:01:14 Le dispositif proposé par les partenaires sociaux
01:01:16 ne prévoit pas l'attribution de part sociale du capital,
01:01:19 mais simplement un intéressement à l'augmentation
01:01:21 de la valeur globale de l'entreprise,
01:01:23 dans des conditions de mise en oeuvre beaucoup plus simples
01:01:25 que l'actionnariat salarié, qui, il faut bien en convenir,
01:01:27 est un dispositif difficile à mettre en place.
01:01:29 Donc je pense que c'est complémentaire,
01:01:31 et je ne pense pas qu'il y ait de concurrence
01:01:33 ou de cannibalisation entre les deux,
01:01:35 puisque le régime fiscal et social de ce plan de valorisation
01:01:38 est le même que celui lié à la perception de revenus
01:01:43 lié à des plans d'actionnariat salarié.
01:01:47 Sur les questions relatives à l'accès aux outils
01:01:51 et à la popularisation, en tout cas au partage,
01:01:56 par un maximum d'entreprises,
01:01:57 des outils qui sont prévus par l'accord.
01:01:59 Je pense qu'un plan de communication est nécessaire.
01:02:01 L'Etat prendra évidemment sa part
01:02:03 dans le plan de communication,
01:02:04 et je pense que les organisations professionnelles,
01:02:06 les branches en particulier, doivent le faire.
01:02:08 J'ai souhaité, et j'ai rencontré cet après-midi
01:02:10 le président du conseil d'administration de l'Ursav,
01:02:12 je souhaite qu'un groupe de travail
01:02:13 soit rapidement mis en place
01:02:15 et sans préjuger, évidemment, du vote du Parlement,
01:02:18 pour que la direction générale du travail, les Ursav,
01:02:20 puisse avancer sur la manière dont on met en place
01:02:23 les outils, les éléments de communication
01:02:24 permettant à chacun de s'approprier
01:02:26 les éléments de l'accord.
01:02:28 Je pense que les ambassadeurs que nous avons mis en place
01:02:31 en termes d'intéressement, en partage de la valeur,
01:02:32 peuvent être utilement mobilisés.
01:02:34 Et je pense que ces ambassadeurs peuvent et doivent,
01:02:37 en tout cas, je le souhaite,
01:02:39 et c'est un point que nous avons évoqué,
01:02:40 travailler sur la manière dont les dispositions
01:02:43 de l'accord national interprofessionnel
01:02:44 peuvent être mises en oeuvre dans les territoires ultramarins.
01:02:47 Il y a des caractéristiques sociales et économiques
01:02:49 de ces territoires, des caractéristiques liées
01:02:52 à la taille moyenne des entreprises
01:02:53 dans les territoires ultramarins,
01:02:54 des caractéristiques liées aux spécificités
01:02:56 des régimes fiscaux et sociaux,
01:02:58 je pense notamment à la prise en compte
01:03:00 des caractéristiques liées à l'octroi de mer,
01:03:02 qui nécessitent qu'un travail particulier soit mené
01:03:04 par, je pense, les ambassadeurs
01:03:06 de l'intéressement et de la participation,
01:03:08 pour que les territoires ultramarins
01:03:09 puissent être bien inclus dans la mise en oeuvre
01:03:13 de ces différentes dispositions.
01:03:17 M. Cateau a posé la question, pardonnez-moi,
01:03:19 parce que je viens désormais sur des points
01:03:20 peut-être plus ponctuels,
01:03:22 des simplifications en matière de forfait social.
01:03:24 Je dois dire que c'est un des points de l'accord
01:03:26 que nous n'avons pas traduit et inscrit dans la loi,
01:03:28 dans la mesure où nous considérons
01:03:30 que là aussi, c'est satisfait, puisque depuis 2019,
01:03:32 il n'y a plus de forfait social sur la participation
01:03:34 dans les entreprises de moins de 50 salariés,
01:03:36 là où ce dispositif de participation est facultatif,
01:03:39 et qu'il n'y a plus de forfait social sur l'intéressement
01:03:40 dans les entreprises de moins de 250 salariés,
01:03:43 et en cela, ces mesures de 2019,
01:03:46 ainsi que les facilitations mises
01:03:48 à la conclusion d'accords d'intéressement
01:03:50 dans la loi du 16 août 2022,
01:03:53 nous paraissent très largement répondre
01:03:55 à ces stipulations de l'accord.
01:03:57 Beaucoup d'intervenants ont évoqué la question
01:04:01 des négociations salariales.
01:04:03 Je renvoie à un principe,
01:04:04 et je sais que ça ne satisfera pas nécessairement
01:04:06 l'ensemble des intervenants et des intervenantes
01:04:08 sur le sujet.
01:04:09 Nous considérons que la loi, et cela a été rappelé,
01:04:11 permet une indexation du SMIC sur l'inflation,
01:04:14 notamment sur l'inflation connue par le 1er décile
01:04:18 des ménages français,
01:04:20 ainsi que sur l'évolution d'un certain nombre d'indicateurs
01:04:24 quant au salaire moyen horaire,
01:04:25 notamment du salaire moyen ouvrier.
01:04:27 Et nous renvoyons de manière constante,
01:04:29 ce n'est pas une nouveauté avec ce gouvernement,
01:04:32 la détermination du niveau des salaires
01:04:34 au dialogue social de branche.
01:04:36 Ce dialogue social de branche est suivi
01:04:37 par le comité de suivi des négociations salariales
01:04:40 que j'ai réunis le 14 juin dernier,
01:04:42 il y a quelques jours.
01:04:44 Quels sont les effets,
01:04:45 c'est la question de Mme Parmentier-Lecoq,
01:04:47 des dispositions que vous avez adoptées
01:04:51 avec la loi du 16 août 2022 ?
01:04:53 Ce sont des effets bénéfiques, puisque si depuis le 1er mai,
01:04:56 évidemment, un grand nombre de branches
01:04:57 ont au moins un minima conventionnel inférieur au SMIC,
01:04:59 ce nombre est important du fait
01:05:01 de la revalorisation récente du SMIC,
01:05:02 le recul de quelques mois que nous avons,
01:05:04 notamment par rapport à la revalorisation du SMIC
01:05:06 au 1er janvier,
01:05:07 montre que les choses sont accélérées.
01:05:09 En l'espace de 4 mois,
01:05:11 donc le 1er janvier et la fin du mois d'avril,
01:05:13 sur les à peu près 140 branches
01:05:15 qui ont eu un minima conventionnel inférieur au SMIC
01:05:17 du fait de la revalorisation du SMIC au 1er janvier,
01:05:19 77 avaient fait ce travail de mise en conformité.
01:05:23 77 en l'espace de quelques semaines, 4 mois.
01:05:26 C'est beaucoup plus rapide que ce que nous connaissions.
01:05:29 Et par ailleurs, vous avez adopté un certain nombre de dispositions
01:05:32 qui permettent au gouvernement de considérer
01:05:34 que le maintien pendant une période trop longue
01:05:38 d'une branche dans une situation
01:05:40 où elle présente au moins un minima inférieur au SMIC
01:05:42 est un critère de restructuration.
01:05:43 Deux éléments de réponse à cela.
01:05:46 Le premier, pour dire que lorsque nous regardons
01:05:48 le nombre de branches dont un minima conventionnel
01:05:49 au moins est inférieur au SMIC depuis plus d'un an,
01:05:51 nous sommes à 9 aujourd'hui sur les 171 suivis,
01:05:54 contre 20 en moyenne lors des années précédentes.
01:05:58 Et enfin, cette possibilité de restructuration
01:06:01 en cas de maintien long d'une branche
01:06:04 avec un minima conventionnel inférieur au SMIC,
01:06:06 nous l'actionnons,
01:06:07 puisque j'ai indiqué à la branche des casinos
01:06:09 que faute d'accord d'ici au mois de septembre,
01:06:12 puisque c'est le délai de procédure contradictoire,
01:06:14 si je puis dire, prévu par la loi du 16 août 2022,
01:06:17 nous procéderons à la restructuration.
01:06:18 C'est le premier exemple de mise en oeuvre
01:06:20 de la disposition de la loi du 16 août 2022.
01:06:24 Pour le reste, j'espère ne pas avoir oublié trop de points.
01:06:29 Pardonnez-moi, je parcours rapidement mes notes.
01:06:32 Non, je termine simplement en disant que,
01:06:35 de manière générale, je comprends et j'entends
01:06:38 qu'il y a toujours une forme d'insatisfaction
01:06:40 en ne pas aller au-delà de l'accord tel
01:06:43 qu'il a été noué par les partenaires sociaux.
01:06:45 C'était le cas, je crois, lors des discussions
01:06:47 autour de l'ANI ayant donné lieu à une transposition
01:06:49 à l'été 2021 en matière de santé au travail.
01:06:53 Ca peut être le cas, évidemment, avec cette ANI,
01:06:54 comme ça avait été le cas avec l'ANI de 2013,
01:06:57 qui a été rappelée.
01:06:58 D'ailleurs, une ANI qui donne un certain nombre
01:06:59 de résultats probants, puisque parmi les dispositions
01:07:02 de cette ANI, il y aurait notamment
01:07:03 les conventions de revitalisation,
01:07:06 dispositif qui, à l'occasion de sa 10e année,
01:07:09 montre aussi son efficacité pour accompagner
01:07:11 la réindustrialisation et la création de nouvelles activités
01:07:14 sur les territoires directement concernés
01:07:16 par des plans de restructuration et des plans sociaux.
01:07:21 Voilà, madame la présidente, ce que je pouvais dire.
01:07:23 Je ne doute pas que le débat que nous aurons en séance
01:07:25 permettra d'avancer.
01:07:26 Et je répète, la totale disponibilité du gouvernement
01:07:29 pour continuer à améliorer ce texte
01:07:31 avec toujours cette méthode que je souligne,
01:07:34 la volonté qui est la nôtre
01:07:35 de nous conformer à la fois à l'accord,
01:07:38 mais aussi à un consensus des partenaires sociaux
01:07:41 signataires de cet accord pour les modifications
01:07:42 qui seraient envisagées à l'occasion de cette discussion.
01:07:46 -Merci bien, monsieur le ministre,
01:07:48 pour toutes ces réponses précises
01:07:52 qui n'appellent pas de remarques émanant des députés.
01:07:56 Donc encore une fois, merci.
01:07:57 Je remercie également les rapporteurs
01:07:59 et puis mes chers collègues.
01:08:01 Nous allons donc nous retrouver,
01:08:03 puisque nous allons rentrer dans le dur, à 21h.
01:08:06 Je dis bien 21h et pas 21h30.
01:08:08 Ce soir...
01:08:09 C'était prévu pour 21h.
01:08:14 Moi, ça me dérange pas, mais bon...
01:08:17 Ah, on me dit que les députés ont des choses...
01:08:21 Voilà, ils avaient prévu certaines choses.
01:08:23 Donc du coup, c'est pas possible.
01:08:26 Donc...
01:08:27 Oui, mais bon...
01:08:30 Moi, je peux pas me permettre de démarrer...
01:08:33 (Propos inaudibles)
01:08:36 (...)
01:08:40 -En mettez-vous d'accord qui est pour ?
01:08:41 (Propos inaudibles)
01:08:44 Bon, eh bien, ma foi, nous allons commencer.
01:08:46 Donc je suspend juste une minute le temps
01:08:48 de dire au revoir au ministre.
01:08:50 Donc nous venons d'achever l'audition du ministre
01:08:54 et la discussion générale, donc, en fin d'après-midi.
01:08:56 Nous abordons donc désormais l'examen des articles
01:08:59 du projet de loi portant transposition
01:09:02 de l'accord national interprofessionnel
01:09:04 relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise,
01:09:07 inscrit à l'ordre du jour de la séance publique
01:09:09 à compter, donc, de lundi prochain.
01:09:12 Avant de commencer, il me revient de vous donner
01:09:13 quelques précisions sur le nombre d'amendements en discussion.
01:09:17 Alors, il y a 317 amendements qui ont été déposés.
01:09:20 Un a été déposé, d'ailleurs, en double.
01:09:21 Un qui modifiait, donc, les dispositions réglementaires.
01:09:25 Et six ont été retirés par leurs auteurs.
01:09:28 Le président de la Commission des Finances a estimé
01:09:30 que 34 amendements étaient contraires à l'article 40
01:09:34 et aux dispositions de la LOLFS.
01:09:36 Je précise que la plupart de ces amendements
01:09:38 pourront être recevables en séance,
01:09:40 pour peu qu'ils soient correctement gagés.
01:09:42 Pour ma part, j'ai tenté d'appliquer au mieux l'article 45
01:09:45 en laissant le plus possible la place
01:09:47 à l'initiative parlementaire,
01:09:49 ce qui m'a néanmoins conduit à devoir déclarer
01:09:52 62 amendements irrecevables.
01:09:55 Je rappelle que le projet de loi ne porte pas
01:09:57 sur l'ensemble de l'ANI,
01:09:59 mais seulement sur certaines de ses dispositions.
01:10:01 Les amendements ne devaient donc pas seulement avoir un lien
01:10:04 avec l'ANI, mais avec les dispositions de l'ANI
01:10:07 reprises dans le projet de loi.
01:10:09 Par conséquent, je n'ai pas pu considérer comme recevable
01:10:12 des amendements tendant à imposer, par exemple,
01:10:15 un tiers ou la moitié de salariés au Conseil d'administration,
01:10:18 harmoniser le périmètre de publication
01:10:21 de la rémunération moyenne des salariés de l'entreprise,
01:10:24 ou encore permettre, par exemple, à l'expert comptable
01:10:28 d'accéder au lias fiscal de l'entreprise,
01:10:30 donner des moyens aux experts comptables
01:10:32 mandatés par les comités sociaux et économiques
01:10:34 de confronter les entreprises à leur pratique
01:10:36 d'optimisation de groupe,
01:10:39 mais aussi augmenter le taux minimal de majoration
01:10:42 des heures supplémentaires pour le travail à temps partiel.
01:10:46 Il y avait aussi un sujet sur la revalorisation
01:10:48 des salaires des apprentis,
01:10:50 qui était déclaré aussi irrecevable
01:10:51 au titre de l'article 45,
01:10:53 demander la présentation d'un rapport, par exemple,
01:10:56 sur l'entrepreneuriat féminin,
01:10:58 encadrer également les versements de dividendes,
01:11:01 majorer le prélèvement forfaitaire unique, etc.
01:11:04 Donc il y a eu plusieurs irrecevabilités
01:11:06 à ces titres-là.
01:11:07 S'agissant plus particulièrement des amendements
01:11:10 en lien avec l'article 1,
01:11:12 je rappelle que cet article conduit à l'ouverture
01:11:14 d'une négociation par branches
01:11:16 sur la nécessité de réviser les classifications
01:11:20 pour les branches qui ne l'ont pas fait depuis 5 ans
01:11:23 et que cette négociation prend en compte
01:11:25 l'objectif de mixité.
01:11:27 Comme vous le savez, les classifications
01:11:28 servent à déterminer l'intégralité de la grille salariale
01:11:32 au travers des minimas hiérarchiques.
01:11:35 Les amendements visant à renforcer la négociation collective
01:11:38 sur des éléments en lien indirect avec les classifications
01:11:42 m'ont donc paru recevables,
01:11:44 par exemple, quand ils portent sur la négociation
01:11:46 sur tous les salaires,
01:11:48 sur l'intégralité des grilles ou des minimas,
01:11:50 ou bien sur la mixité.
01:11:52 En revanche, les amendements qui avaient pour but
01:11:55 d'administrer les salaires ne m'ont pas semblé recevables,
01:11:58 comme ceux fixant le SMIC, une rémunération minimale
01:12:02 ou une échelle de salaire,
01:12:04 ou bien ceux établissant un lien entre le SMIC et salaire minimum
01:12:08 des salariés d'une branche.
01:12:10 De même, les amendements dont l'objet principal
01:12:13 est de revenir sur les allégements généraux
01:12:15 de cotisations ou certaines aides
01:12:18 n'ont pas de lien, même indirect, avec le texte,
01:12:21 donc j'ai bien sûr dû les déclarer irrecevables.
01:12:25 Alors, pour autant, mes chers collègues,
01:12:27 il nous reste quand même 208 amendements à examiner,
01:12:31 donc qui sont en discussion.
01:12:32 Donc nous allons pouvoir démarrer cet examen.
01:12:36 Alors, avec amendement portant article additionnel
01:12:39 avant l'article 1.
01:12:41 Et je passe tout de suite la parole à madame Maximi.
01:12:45 Ou monsieur Ratteno. Pas de problème. Allez-y.
01:12:49 Je vous donne le micro, vous l'avez.
01:12:51 -Oui. Merci, madame la présidente.
01:12:52 A travers notre amendement, nous voulons tout simplement
01:12:55 élager le champ du titre 1er au dialogue social
01:12:58 sur les rémunérations.
01:12:59 En matière de partage de la valeur,
01:13:01 nous nous opposons à des forces permanentes du gouvernement
01:13:05 au sujet des rémunérations.
01:13:07 Et nous constatons que même dans ces titres,
01:13:09 ce projet de loi fait tout pour éviter les hausses de salaire,
01:13:13 en incitant notamment à recourir
01:13:15 à la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat
01:13:18 et en généralisant les dispositifs d'intéressement
01:13:20 et de participation.
01:13:21 Exonérés de cotisations sociales,
01:13:23 ces mécanismes viennent faire une concurrence déloyale
01:13:26 à de réelles augmentations de salaire.
01:13:28 Ainsi, je le rappelle, par cet amendement,
01:13:30 nous proposons de réaffirmer les objectifs du dialogue social
01:13:34 et des négociations en matière de classification,
01:13:37 mais aussi en matière de rémunération.
01:13:40 -Très bien. M. le rapporteur, votre avis sur cet amendement ?
01:13:45 -Oui. Je crois qu'on est au coeur d'une discussion
01:13:49 qu'on aura sans doute dans les prochains amendements,
01:13:50 les prochains articles,
01:13:51 qui est effectivement la question des salaires
01:13:54 versus les autres compléments de rémunération,
01:13:57 je vais les appeler comme ça,
01:13:58 même si ce n'est probablement pas le terme totalement pertinent.
01:14:03 Moi, je vous propose qu'on en parle peut-être sur les articles,
01:14:05 on sera vraiment au coeur de cette question.
01:14:07 Juste en deux mots, le projet de loi...
01:14:10 D'ailleurs, ça a été dit par le ministre et on l'a rappelé,
01:14:13 la question des salaires a été écartée
01:14:15 par les partenaires sociaux,
01:14:16 les syndicats et organisations professionnelles.
01:14:19 Personne n'a dit, d'ailleurs, que ce projet de loi
01:14:20 réglait la question de l'augmentation des salaires.
01:14:23 On aura l'occasion d'en reparler sur, effectivement,
01:14:25 les dynamiques salariales versus les dynamiques
01:14:27 de pouvoir d'achat.
01:14:28 C'est évidemment au coeur des préoccupations.
01:14:30 Je suis pas sûr, par ailleurs, que les titres changeraient
01:14:31 quelque chose à cette question.
01:14:34 Donc, pour ces raisons, sur cet amendement,
01:14:36 comme le suivant, d'ailleurs, qui lui ressemble,
01:14:37 je suis défavorable.
01:14:39 -Très bien. Oui, M. le député.
01:14:42 -Merci, M. le rapporteur.
01:14:45 Dans l'espèce, justement, si les titres sont importants,
01:14:48 il s'agit bien de montrer la volonté du législateur
01:14:51 que la discussion, la négociation qui va avoir lieu
01:14:55 sur cette base ne se limite pas aux seules classifications,
01:14:58 mais intègre la question des rémunérations.
01:15:01 Et ça nous paraît absolument évident,
01:15:03 y compris si on veut faire en sorte
01:15:04 que ces classifications, derrière, n'aboutissent pas
01:15:07 à ce que des personnes restent plusieurs années
01:15:10 au niveau du SMIC parce que les minimas seraient trop bas
01:15:13 ou parce qu'il n'y aurait pas eu la discussion aussi
01:15:15 sur les rémunérations à ce moment-là.
01:15:17 Donc ça nous paraît tout à fait nécessaire de le mettre.
01:15:19 Ce serait d'ailleurs, au passage,
01:15:20 une manière de prouver votre bonne foi
01:15:22 quand vous dites que vous ne voulez pas
01:15:26 de la substitution de ces autres formes de rémunération
01:15:29 par rapport au salaire.
01:15:31 Si vous ne le voulez pas, alors faisons en sorte
01:15:33 que la discussion qui va s'ouvrir
01:15:34 porte aussi sur les rémunérations.
01:15:36 Moi, pour ma part, je ne connais aucune organisation syndicale
01:15:39 de salariés qui ne serait pas d'accord
01:15:41 pour ouvrir une négociation de branche sur les salaires.
01:15:44 -Très bien. M. le rapporteur.
01:15:46 -J'entends vos points, mais simplement, en l'occurrence,
01:15:49 c'est le seul article...
01:15:51 C'est comme ça, c'est la discussion qui est issue
01:15:53 de la discussion qu'il y a eue entre les organisations patronales
01:15:55 et syndicales. Pas de doute qu'elles ont dû être pas simples.
01:15:58 Enfin, j'imagine, mais ça a été rappelé.
01:15:59 Elles ont mis beaucoup de temps et on pensait d'ailleurs
01:16:01 au début qu'elles n'allaient pas y arriver.
01:16:02 Donc on reviendra aussi sur cette notion-là.
01:16:05 En l'occurrence, celle qui touche à la grille des salaires,
01:16:08 c'est le seul article de l'ANI et donc du projet de loi
01:16:10 qui évoque cette question-là.
01:16:11 Donc c'est pour ça que le titre fait bien référence
01:16:13 à la question des classifications et pas à d'autres éléments
01:16:16 qui pourraient toucher à la grille salariale,
01:16:17 la dynamique salariale. Donc j'entends votre point.
01:16:19 Je pense qu'on aura plein d'autres articles
01:16:20 et d'autres amendements sur lesquels on reviendra
01:16:22 sur ce débat de fonds que j'entends,
01:16:24 mais je reste défavorable.
01:16:27 -Très bien. M. le député, vous maintenez, je suppose,
01:16:29 votre amendement. M. Ratnon ou M. Tavel ?
01:16:31 Oui, oui. Très bien. Je mets aux voix cet amendement
01:16:33 qui a reçu un avis défavorable de M. le rapporteur,
01:16:36 qui est pour...
01:16:41 Qui est contre ? Il est rejeté.
01:16:43 Article 1er.
01:16:46 "Amendements pouvant être mis en discussion commune."
01:16:49 Alors, qui le prend ? Mme Maximi ?
01:16:52 Je sais pas si vous êtes...
01:16:55 -C'est Mme Sass.
01:16:57 -Mme Sass, pardon.
01:16:58 Excusez-moi, c'est moi qui vous confonds.
01:17:00 Pardon. Mme Sass, pardon. Allez-y.
01:17:03 -Merci, madame la présidente.
01:17:05 C'est un amendement qui vise à prendre en compte
01:17:07 les métiers repères dans la révision des classifications
01:17:09 car c'est la meilleure façon de mettre en lumière
01:17:11 les écarts femmes-hommes,
01:17:13 les métiers les mieux rémunérés
01:17:15 étant le plus souvent majoritairement occupés
01:17:17 par des hommes.
01:17:18 Je voudrais rappeler à ce titre
01:17:19 que l'accord national interprofessionnel
01:17:21 du 10 février relatif au partage de la valeur
01:17:24 au sein de l'entreprise prévoit qu'il convient d'apprécier
01:17:27 les niveaux de rémunération au regard non seulement
01:17:29 des classifications, mais aussi des métiers repères.
01:17:32 -Très bien. Pardon. Un autre amendement, M. Guedj ?
01:17:39 -Oui, merci, madame la présidente.
01:17:40 On est là immédiatement dans un cas d'espèce
01:17:43 de la qualité de la transposition.
01:17:45 Alors on va rentrer dans la philosophie,
01:17:47 même si, comme l'a dit le ministre tout à l'heure,
01:17:49 c'est un beau débat que celui de l'articulation
01:17:51 entre démocratie sociale et démocratie parlementaire,
01:17:55 mais glissons-nous dans le cahier des charges proposé,
01:17:58 celui de la transposition de l'annie,
01:18:01 tout l'annie, rien que l'annie.
01:18:03 Au moment où vous nous proposez donc
01:18:05 une révision des classifications
01:18:08 pour tenir compte de l'objectif d'égalité professionnelle
01:18:10 entre les femmes et les hommes et la mixité des emplois,
01:18:13 pour les branches qui n'ont pas opéré de négociations
01:18:18 sur ces sujets-là depuis 5 ans,
01:18:20 moi, je souhaite, nous souhaitons avec cet amendement
01:18:22 qu'on tienne compte de la volonté expresse
01:18:26 des négociateurs de l'annie et des signataires de l'annie,
01:18:28 puisque à la fin de l'article 4,
01:18:30 qui est un des longs articles de l'annie,
01:18:34 il est bien mis spécifiquement, les organisations signataires,
01:18:38 je vais reciter ce qu'Eva Sasse vient de vous mentionner,
01:18:41 les organisations signataires considèrent
01:18:43 qu'il convient d'apprécier les niveaux de rémunération
01:18:45 au regard non seulement des classifications,
01:18:47 mais aussi des métiers repères.
01:18:49 Donc au moment où vous nous proposez une négociation
01:18:50 sur les classifications,
01:18:53 nous vous proposons d'être plus précis encore
01:18:55 et de mentionner les métiers repères.
01:18:56 Alors vous allez me dire, comme le ministre,
01:18:59 donc je ne sais pas où est à cet instant
01:19:01 la commission de validation, si j'ose dire,
01:19:03 par les partenaires sociaux,
01:19:05 mais il faut leur poser la question.
01:19:06 Il peut le plus, peut le moins.
01:19:08 Surtout quand eux-mêmes ont souhaité
01:19:09 apporter cette précision.
01:19:11 Donc soyons fidèles à la volonté des négociateurs
01:19:14 et des signataires en y faisant figurer
01:19:17 ce qu'eux-mêmes ont souhaité voir figurer.
01:19:19 Alors toute la question qui est posée,
01:19:20 c'est est-ce que c'est déjà satisfait ?
01:19:22 Est-ce que dire qu'une négociation
01:19:24 sur les classifications comporte mécaniquement
01:19:27 une négociation sur la révision des métiers repères ?
01:19:29 Eh bien, je ne le crois pas.
01:19:31 Si on regarde comment se structurent les métiers repères
01:19:34 dans certaines des branches,
01:19:37 parfois pas revisitées depuis un moment,
01:19:41 je pense que l'injonction, en tous les cas,
01:19:44 la demande des partenaires sociaux est légitime.
01:19:47 Et donc si on est dans l'esprit tout l'année, rien que l'année,
01:19:50 alors il faut voter cet amendement.
01:19:52 -Bien. M. le rapporteur, votre avis sur ces amendements ?
01:19:56 -Bien. Merci, chers collègues.
01:19:58 Ca me permet, du coup, de dire que des informations
01:20:01 dont je dispose, la fameuse commission
01:20:04 de transposition, dont on a appelé...
01:20:05 Ce n'est même pas de transposition,
01:20:07 c'est de suivi de l'accord national interprofessionnel
01:20:09 qui est prévu dans la UNI.
01:20:12 Et d'ailleurs, on a appelé les organisations,
01:20:14 chacun, dans son rôle, a appelé les organisations syndicales
01:20:17 à se réunir un peu plus tôt.
01:20:18 Ca n'arrive que maintenant, c'est comme ça.
01:20:21 Se réunir à 18h45.
01:20:22 Je pense qu'on aura, j'espère, à l'issue de la reprise,
01:20:26 des éléments...
01:20:27 Chacun, évidemment, est libre de contacter les uns les autres.
01:20:29 Donc on aura effectivement un point de retour là-dessus.
01:20:32 Et on espère qu'ils débattront d'un certain nombre d'éléments
01:20:36 qui ont été rappelés, d'ailleurs,
01:20:37 sur la qualification du bénéfice exceptionnel,
01:20:39 enfin, en tout cas, les précisions à l'article 5
01:20:42 et d'autres sujets.
01:20:44 Ca, c'est le 1er.
01:20:45 Il faut qu'ils le fassent vite, puisque, de toute façon,
01:20:47 les délais d'amendement pour la séance sont fixés à jeudi.
01:20:49 Donc c'est important.
01:20:51 Alors, vous avez raison,
01:20:52 il y a effectivement 2 articles dans la UNI
01:20:54 qui traitent de cette question.
01:20:55 Il y a l'article 3,
01:20:56 qui retranscrit dans l'article 1er, d'ailleurs,
01:20:58 qui est le seul qu'on évoquait à l'instant
01:21:00 sur les classifications.
01:21:02 Et c'est une catégorie légale qui est inscrite dans la loi
01:21:04 et qui, évidemment, est un déterminant des salaires
01:21:06 sur la branche qui est considérée.
01:21:09 Et ensuite, il y a l'article 4, que vous avez évoqué également,
01:21:12 qui mentionne ces métiers repères.
01:21:14 Alors, quand on regarde les choses dans le détail,
01:21:17 elle rend pas obligatoire la révision.
01:21:20 Peut-être qu'ils l'interprètent comme ça,
01:21:23 en tout cas, c'est pas écrit comme ça,
01:21:24 mais en fait, elle le traite sous l'angle
01:21:25 de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
01:21:29 au sein de l'entreprise.
01:21:30 Et donc, il y a d'autres amendements plus tard
01:21:32 dans le texte dont on pourra débattre sur cette question.
01:21:35 D'ailleurs, moi, je propose éventuellement
01:21:37 que vous puissiez demander aux organisations syndicales
01:21:39 si ça leur convient, la rédaction telle qu'elle existe,
01:21:41 à l'article 1, qui retranscrit l'article 3 de l'ANI.
01:21:44 Mais moi, ce que je propose, c'est de retirer cet amendement,
01:21:46 peut-être de leur poser la question si ça leur convient.
01:21:49 Il me semble qu'en tout cas, la transposition de l'article 3
01:21:52 et de l'article 4 me semble être couverte
01:21:54 par la rédaction actuelle.
01:21:56 -Très bien, monsieur le rapporteur.
01:21:59 Les collègues députés, là, vous les maintenez ?
01:22:01 Très bien.
01:22:02 Alors, je mets aux voix donc l'amendement 211,
01:22:06 qui a reçu un avis défavorable, qui est pour, qui est contre.
01:22:11 Il est rejeté.
01:22:12 Même avis, même vote sur le 1 ?
01:22:14 Très bien, je vous remercie.
01:22:16 Amendement suivant, monsieur Cateaux.
01:22:18 -Merci, madame la présidente.
01:22:20 Cet amendement vise à diminuer le délai de négociation
01:22:24 lié à la classification, parce qu'effectivement,
01:22:25 il est prévu, au travers de cet article,
01:22:27 du coup, une négociation pour les entreprises
01:22:29 qui n'ont pas négocié depuis 5 ans.
01:22:31 Sauf qu'en 5 ans, l'inflation est arrivée,
01:22:33 le pouvoir d'achat des Français est évidemment abaissé.
01:22:35 Et donc, il est proposé, à travers cet amendement,
01:22:37 de baisser à 3 ans ce délai de négociation
01:22:41 et à 2 ans pour les métiers en tension.
01:22:43 Je vous remercie.
01:22:45 -Très bien. Monsieur le rapporteur.
01:22:48 -J'entends ce point.
01:22:49 Donc, effectivement, vous l'avez rappelé,
01:22:50 votre amendement vise à faire passer de 5 à 3 ans,
01:22:53 voire à 2 ans sur les métiers en tension.
01:22:55 Nous savons qu'il y en a.
01:22:57 D'ici à décembre 2023...
01:22:59 Donc ça, c'était un point de l'article 3 de l'AMNI
01:23:01 qu'on vient juste d'évoquer à l'instant.
01:23:03 Et le délai de 5 ans, il est fixé à l'article L2241-7
01:23:06 du Code du travail,
01:23:07 qui fixe le délai maximum offert à toutes les branches.
01:23:11 Ca a été un point des éléments de retour
01:23:14 que j'ai eus sur la négociation,
01:23:15 qui a été assez âprement discuté.
01:23:19 Donc j'ai quand même des doutes
01:23:20 sur la capacité des uns et des autres à faire bouger.
01:23:25 Il y a 60... Juste parmi les données
01:23:27 du ministère du Travail que nous avons demandées
01:23:28 dans le cadre des travaux,
01:23:30 il y a 65 % des branches qui disposent
01:23:31 de grilles de classification révisées
01:23:33 il y a plus de 5 ans, avec une moyenne de 12 ans.
01:23:36 Je reconnais que ça nécessiterait
01:23:38 que ça aille un peu plus vite.
01:23:39 Il y a quand même eu des révisions,
01:23:40 elles ont été évoquées d'ailleurs par le ministre
01:23:42 pendant son audition,
01:23:43 qui vont quand même globalement dans le bon sens.
01:23:44 Suite à l'augmentation du SMIC,
01:23:46 je ne dis pas que c'est suffisant,
01:23:47 mais ça va quand même dans le bon sens.
01:23:48 Mais il me semble que c'est un amendement
01:23:49 qui irait sans doute...
01:23:50 Enfin, assez nettement plus loin
01:23:52 que les éléments d'équilibre qui ont été trouvés
01:23:53 dans l'accord, donc à mon avis, il est défavorable.
01:23:56 -Très bien. M. le député Cateau, vous le maintenez ?
01:23:59 -Très bien. Je mets aux voix cet amendement
01:24:01 qui a reçu un avis défavorable, qui est pour,
01:24:04 qui est contre.
01:24:05 Il est rejeté.
01:24:06 Amendement suivant, qui le défend ?
01:24:08 C'est celui de M. Pétavis.
01:24:10 Mme Sass. Allez-y.
01:24:12 -Oui, c'est nouveau mot.
01:24:13 Effectivement, c'est un amendement
01:24:14 de mon collègue Sébastien Pétavis,
01:24:16 qui revient sur le même sujet que tout à l'heure.
01:24:18 Le groupe écologiste, au travers de cet amendement,
01:24:21 préitère sa demande que la révision des classifications
01:24:24 éventuellement négociées s'effectue également
01:24:26 en prenant en compte la liste des métiers repères.
01:24:29 Je voudrais insister sur le fait que c'est là
01:24:31 où on voit le plus les discriminations
01:24:34 basées sur le genre,
01:24:36 et c'est au travers des métiers repères.
01:24:38 Ca a été dit à plusieurs reprises.
01:24:40 -Très bien. M. le rapporteur, votre avis sur cet amendement ?
01:24:43 -Oui. Demande de retrait pour les mêmes raisons
01:24:46 que ce qui a été évoqué avec notre collègue Gedj.
01:24:51 Et je propose qu'on reparle notamment
01:24:52 des questions de qualité homme-femme un peu plus tard,
01:24:54 qualité femme-homme, pardon, sur les questions des salaires,
01:24:57 un peu plus tard dans la discussion.
01:24:59 -Très bien. Vous le gardez, Mme Sass, vous le maintenez.
01:25:01 Je mets aux voix cet amendement
01:25:02 car c'est un avis défavorable qui est pour,
01:25:05 qui est contre.
01:25:06 Il est rejeté.
01:25:07 Amendement suivant, M. Pinault, pas défendu.
01:25:11 M. Cateau pour le 75.
01:25:12 -Merci, Mme la présidente.
01:25:14 Alors cet amendement vise effectivement
01:25:16 à trouver une solution par rapport à la problématique
01:25:18 qu'on rencontre, qu'on voit qu'il y a
01:25:20 un grand nombre d'entreprises, en tout cas de branches,
01:25:22 n'ont pas négocié dans ce délai de 5 ans
01:25:24 qui avait été proposé par le passé.
01:25:26 Et donc on vise effectivement à cet amendement
01:25:28 à priver les organisations syndicales,
01:25:30 qu'elles soient patronales ou syndicales,
01:25:31 qui n'ont pas négocié dans les 5 ans
01:25:35 à bénéficier finalement de l'argent qui est proposé
01:25:37 par l'association de gestion du Fonds du Parité international
01:25:40 afin d'avoir cette contrainte financière
01:25:42 qui repose sur eux afin de les inciter
01:25:44 à les négocier plus facilement avec les syndicats
01:25:47 et trouver des solutions par rapport aux classifications.
01:25:50 Je vous remercie.
01:25:51 -Très bien. M. le rapporteur.
01:25:52 -Sans surprise défavorable.
01:25:53 Je suis pas totalement sûr que ce soit une bonne façon
01:25:56 d'entamer le dialogue avec elle.
01:25:58 Voilà. Vous pouvez leur en parler,
01:26:01 mais j'ai pas trop de doute de leur réponse.
01:26:03 Donc je suis pas sûr que ce soit vraiment dans l'idée
01:26:06 qu'on a de la démocratie sociale.
01:26:08 Mais bon, défavorable.
01:26:11 -Très bien. Oui, M. Tavelle.
01:26:14 -Merci.
01:26:17 C'est effectivement le principe de sanctionner les branches
01:26:22 qui ne parviennent pas à négocier,
01:26:24 et encore moins à des accords.
01:26:25 Nous y sommes très attachés.
01:26:26 Il nous semble, nous, que c'est sur le levier
01:26:29 des exonérations de cotisations
01:26:30 que nous devrions pouvoir jouer au moins de façon temporaire,
01:26:34 au moins à partir d'un certain seuil, etc.
01:26:36 En revanche, la proposition du Rassemblement national
01:26:38 est parfaitement dangereuse et en plus malhonnête
01:26:44 parce qu'elle revient à accuser les syndicats de salariés
01:26:47 d'être responsables du fait que leur branche ne négocie pas.
01:26:50 Les organisations syndicales de salariés
01:26:52 ne sont en rien responsables
01:26:54 du fait qu'il n'y a pas de négociation de branches.
01:26:56 S'il y a des organisations à sanctionner
01:26:58 parce qu'il n'y a pas ces négociations,
01:27:00 c'est exclusivement les organisations patronales.

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