Claude Sarraute est décédée ce 20 juin à l'âge de 95 ans. Figure emblématique des Grosses Têtes de Philippe Bouvard et de Laurent Ruquier, elle se démarquait par sa liberté de ton et son autodérision. Laurent Ruquier, ami de longue date de l'ancienne journaliste, a voulu lui rendre un hommage appuyé avec ses Grosses Têtes du jour...
Découvrez qui est l'invité mystère des Grosses Têtes du jour.
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00:00 Les Grosses Têtes de Laurent Ruckier, c'est de 15h30 à 18h sur RTL.
00:08 Bonjour, heureux de vous retrouver avec pour vous aujourd'hui des grosses têtes qui vont
00:16 m'aider à rendre hommage à Claude Sarraud qui nous a quitté cette nuit, on le sait.
00:21 Donc merci à ceux qui m'accompagnent aujourd'hui pour cette émission plus difficile que les
00:25 autres, Julie Leclerc, Valérie Méresse, Olivier de Kersauson, Franck Ferrand, Vincent
00:33 Debienne et François Xavier de Maison.
00:37 Évidemment, on ne peut pas faire cette émission sans rendre hommage à Claude Sarraud qui
00:44 a fait partie des toutes premières grosses têtes avec vous Olivier de Kersauson dans
00:48 les années 80, il est arrivé chez Philippe Bouvard, moi je l'ai récupéré il y a une
00:53 dizaine d'années ensuite et on ne s'est jamais quitté depuis.
00:56 Un mot Olivier, puisque vous avez été le premier parmi nous à la connaître, avant
01:01 moi vous l'avez connue.
01:02 - Oui et alors ? - Dites un mot gentil sur Claude.
01:06 - Je ne sais pas s'il faut compter sur Kersauson pour les hommages.
01:09 - Non pas du tout, attends j'ai un cœur mais il n'est pas gros.
01:13 Moi je l'aimais bien parce que je l'ai trouvé, elle ne se la pétait pas, elle était drôle,
01:18 elle était relativement aérienne, je l'aimais bien moi, je la trouvais touchante, intéressante.
01:24 - Tout à l'heure tu as dit un mot très beau sur elle, tu as dit qu'elle était insolite.
01:29 - Oui c'est vrai.
01:30 Merci de noter ce que je dis, ça va être en intelligent.
01:33 - Non mais c'est vrai mon bel téléphone.
01:37 - Tu as bien fait de venir Vincent.
01:39 - Tu es gentil.
01:41 - Vincent de Diane même s'il n'a jamais travaillé avec Claude a rencontré Claude
01:46 à plusieurs reprises puisqu'on a passé des longs moments ensemble évidemment.
01:50 - Oui j'étais intimidé à chaque fois.
01:52 Je vous remercie d'avoir fait rencontrer cette dame.
01:56 - Et Julie nous étions à ses 95 ans, moi je l'ai vue il y a quelques semaines encore,
02:00 mais nous étions à ses 95 ans l'année dernière.
02:02 - Et grâce à vous on fêtait ses anniversaires régulièrement tous les 5 ans c'est ça ?
02:06 - Tous les 5 ans on fêtait les comptes ronds on va dire.
02:08 - Voilà c'est ça, donc il y a eu New York, il y a eu la Havane, il y a eu Londres,
02:12 l'an dernier on était en bas de chez elle dans l'île Saint-Louis.
02:16 - Valérie qu'est-ce que vous diriez de Claude Sarraud ?
02:19 - Moi je dirais que Claude elle m'a expliqué un jour comment il fallait dire "ma jolie" à des filles moches.
02:24 - Ah non elle avait aussi ce truc, c'est qu'elle ne se souvenait pas toujours du nom des gens qu'elle rencontrait
02:31 et c'est pour ça qu'elle appelait toujours tout le monde "mon chéri" ou "ma chérie"
02:35 parce qu'elle ne savait pas qui c'était.
02:37 Et c'était plus pratique de dire "mon chéri" ou "ma chérie".
02:40 - Ecoutez Claude Sarraud, évidemment aux grosses têtes.
02:43 - Comment t'as dit "re-dit-le" parce que moi je ne savais pas.
02:45 - Une maladerie.
02:47 - Est-ce qu'on apprend des trucs en venant chez vous ?
02:50 - Bah oui on se rend compte si un jour vous avez la lèpre, et bien vous pourrez…
02:54 - C'est tout ce que vous lui souhaitez à 90 ans, pour mieux aller dans le service de dermato de Saint-Louis, ce sera mieux.
03:01 - Tu crois ?
03:02 - Claude est rentrée chez elle, elle est dans son appartement alors qu'avant elle était dans une belle maison.
03:06 - J'étais dans une maison, j'avais un petit appart, j'avais une chambre, un petit salon, j'avais un frigidaire, j'avais un coin fumeur, j'ai un balcon.
03:17 - Il manquait plus que les clients quoi.
03:19 - Et je faisais la fête tous les soirs.
03:24 - Elle n'en avait pas beaucoup parce que c'est le 8ème étage, sans un son.
03:27 - C'est quand même la seule personne que je connaisse qui était contente dans son centre hospitalier et qui ne voulait pas rentrer chez elle.
03:32 - Je ne rêve que d'une chose, c'est d'y retourner.
03:36 - Mais pourquoi vous n'êtes pas bien chez vous alors ?
03:39 - Je suis beaucoup trop seule quoi.
03:42 - Ah ben oui, là-bas il y avait de la visite.
03:44 - Il y avait qui comme personne ?
03:45 - Il y avait toujours quelqu'un qui rentrait.
03:46 - Et comment c'était les déjeuners avec les autres vieilles personnes ?
03:49 - Ah, alors là c'est autre chose.
03:51 - Ça c'est autre chose.
03:54 - Expliquez la bouillie.
03:55 - C'était dégueulasse.
03:59 - Ah oui ?
04:00 - Mais vraiment mauvaise.
04:01 - Il y avait du vin à table ?
04:03 - T'es fou ?
04:04 - Non, mais dans ma chambre oui.
04:07 - Moi chaque fois que je venais, Claude je vous apportais une petite bouteille de Gewürztraminer.
04:12 - Ah oui ?
04:13 - Franchement.
04:14 - Franchement c'est vrai.
04:15 - Voilà.
04:16 - T'es pas venu t'insulter ?
04:17 - J'ai apporté deux bouteilles.
04:19 - C'est les mêmes ça ?
04:20 - Je suis assis cinq mois.
04:22 - C'est pas vrai en plus.
04:24 - Laurent boit deux bouteilles par jour, vous avez pas à être généreux.
04:27 - Ça c'est vrai, c'est vrai.
04:28 - Enfin j'avais peur quand même.
04:29 - En plus elle fumait dans sa chambre.
04:31 - On n'a pas le droit de fumer dans sa chambre.
04:33 - Vous êtes à Kingston ou quoi ?
04:34 - Non mais j'ouvrais la fenêtre.
04:36 - Il faut dire que la directrice du centre hospitalier, quand elle vous accueillait, elle faisait
04:40 "Oh y'a un machin à riquets".
04:42 - Elle était pas fraîche-fraîche non plus ?
04:46 - Elle me sarrotait.
04:48 - Ah oui d'accord.
04:51 - La directrice c'était la doyenne alors ?
04:53 - Mais non, la pauvre amour, elle fumait trop.
04:56 Elle a arrêté d'ailleurs.
04:58 C'était une femme exquise, elle et ma chérie qu'on s'aimait toutes les deux.
05:02 - Vous chuchoutez la directrice.
05:03 - Comment ? À cause de mon fils, tu penses bien ?
05:05 - Ah oui ?
05:06 - Ah oui parce que j'ai un fils qui est très très très très très haut passé.
05:10 - Ah oui ?
05:11 - Je sais plus où.
05:12 - Ce que vous venez d'entendre, c'est quand Claude est parti dans une maison de retraite
05:18 provisoirement, parce qu'après elle est revenue chez elle et elle nous a quitté.
05:22 Elle était chez elle ces derniers mois.
05:24 Mais Claude s'arrôte dans une maison de retraite.
05:27 Je peux vous dire que ça a changé tout dans la maison de retraite.
05:32 C'était très particulier.
05:33 - C'est les autres pensionnaires qui ont demandé son départ ?
05:36 - Il faut quand même dire qu'avant d'être grosse tête, Claude Sarrot était journaliste
05:41 au Monde.
05:42 Parfois d'ailleurs avec une certaine méchanceté, écrit des critiques sur des artistes de variété
05:49 qui en ont pris plein la poire.
05:50 - Son billet à la dernière page du Monde était une chose extraordinaire.
05:55 Je me rappelle quand je faisais mes études, on était obligés de lire Le Monde.
05:58 Je vous assure que pour moi, ce n'était pas une partie de plaisir.
06:00 Et le bonheur, c'était d'aller vers le petit moment d'oxygène qui était le billet de
06:04 Claude Sarrot qui faisait rigoler tous les jours.
06:06 - Claude Sarrot qui a écrit de nombreux livres.
06:08 On peut rappeler qu'elle est aussi la fille de Nathalie Sarrot, grande écrivain.
06:13 Évidemment, deux styles très différents, la mère et la fille.
06:16 L'une a inventé ce qu'on a appelé le nouveau roman à cette époque.
06:20 Quant à Claude, c'était des livres beaucoup plus populaires.
06:23 - Oui, elle était la fille de Claude Sarrot.
06:24 - De Nathalie Sarrot.
06:27 - Elle était la belle-fille de Tristan Tzara.
06:30 Elle était l'épouse de Jean-François Revelle et la mère de Nicolas Revelle.
06:33 Et la belle-mère de Mathieu Ricard.
06:35 Ça fait beaucoup de grands écrivains autour d'elle quand même.
06:37 - Et ensemble, on a commis un livre avec Claude qui s'appelait "Avant que j'oublie tout".
06:42 - Ah oui, c'était du chant.
06:44 - Je lui avais demandé à Claude de me raconter toute sa vie incroyable.
06:46 Parce que ce n'est pas une vie qui ressemble à beaucoup d'autres.
06:49 Et tous ces gens qu'elle a fréquentés parfois même.
06:52 Et ça, on peut le dire, puisqu'elle a avoué elle-même dans ce livre, plus ou moins,
06:56 il y avait même une double vie chez Claude Sarrot.
06:59 On ne pourra jamais tout raconter, mais en tout cas, c'était une femme libre.
07:02 Et elle l'a prouvé.
07:03 Et on voulait rendre hommage dans ce début d'émission à Claude Sarrot.
07:06 Et on aura quelques copains qui viendront évidemment témoigner au téléphone pendant cette émission.
07:11 Et aussi, évidemment, quelques extraits.
07:13 Mais on va aussi jusqu'à 18h.
07:16 Je tiens à rassurer ceux qui connaissaient moins Claude.
07:19 - Tu peux la mettre dans la valise ?
07:21 - Eh bien voilà, sans référir Claude !
07:25 (Applaudissements)