Ukraine : vers l’engagement des forces de l’OTAN ?

  • l’année dernière
L'offensive ukrainienne débutée au mois de juin n'a d'autres choix que de parvenir à percer rapidement les défenses russes. La question de renforcer l'armée ukrainienne avec des troupes issues des pays de l'OTAN est déjà sur toutes les lèvres...

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Transcript
00:00 Alors que l'offensive ou la contre-offensive ukrainienne a commencé depuis le début du mois de juin,
00:09 il est difficile de se faire une opinion sur ce qui se passe réellement sur le terrain.
00:14 La propagande russe est à l'œuvre, c'est logique, mais aussi la propagande ukrainienne,
00:19 baptisée "communication", abondamment reprise par les médias occidentaux.
00:23 Les Ukrainiens cherchent le meilleur angle d'attaque possible,
00:27 là où les défenses russes seraient les plus faibles pour effectuer une percée éclair.
00:32 D'où la multiplication des piqûres d'épingles ici ou là sur le front.
00:36 Mais des piqûres d'épingles sont coûteuses en hommes et en matériel pour l'Ukraine.
00:41 Car cette fois, les Russes ont tiré en partie les leçons de leurs échecs précédents.
00:47 Ils ne sous-estiment plus leurs adversaires,
00:49 alors que ce dernier lui aurait cette fois tendance à sous-estimer les capacités défensives des Russes.
00:55 Comme par exemple l'utilisation conjointe des champs de mines, de l'artillerie, de l'aviation,
01:01 avec notamment des véhicules spéciaux qui permettent d'envoyer 600 mines anti-chars par salve
01:07 sur une distance pouvant atteindre 15 km.
01:10 Une stratégie efficace qui explique la perte de plusieurs chars Léopard et Bradley.
01:15 S'ajoute à cela ce que certains experts militaires jugent être
01:18 le peu de formation des Ukrainiens au nouveau matériel fourni par l'OTAN.
01:23 Au début de l'invasion et jusqu'à l'hiver,
01:25 les Ukrainiens ont utilisé des matériels d'origine soviétique, les leurs,
01:30 puis au fur et à mesure des destructions, ceux des anciens pays communistes de l'Europe de l'Est.
01:35 Des matériels qu'ils maîtrisaient.
01:37 Mais là aussi, il y a eu beaucoup de destructions.
01:40 Maintenant, ce sont les chars et canons purement occidentaux qui arrivent sur le front.
01:44 Et là, ce ne sont pas quelques semaines de formation qui suffisent.
01:48 Du coup, les Ukrainiens demandent aux pays de l'OTAN de franchir une étape dans l'escalade.
01:53 Une étape en deux phases.
01:55 La première livrait toujours plus de matériel, toujours plus sophistiqué.
02:00 Des missiles, plus de tanks, notamment des Abrams, des chasseurs F-16, voire des F-18.
02:05 Du coup, une seconde phase est implicite.
02:08 Pour que ces matériels soient utilisés à bon escient, il faut un personnel qualifié.
02:13 Et c'est là que se pose, va se poser, la question d'un engagement direct
02:18 des militaires de l'OTAN sur le front.
02:20 C'est un tabou, une ligne rouge.
02:23 Mais depuis le début de ce conflit, on n'a pas cessé de franchir les lignes rouges.
02:27 C'est un secret de polychinelle que dans les bunkers de l'armée ukrainienne
02:31 figurent des conseillers occidentaux,
02:33 chargés notamment d'interpréter les données fournies par les satellites
02:36 et les systèmes électroniques américains.
02:39 C'est aussi un secret de polychinelle que des conseillers conseillent
02:43 les forces ukrainiennes sur le terrain.
02:46 Tout comme il y a quelques milliers de combattants occidentaux et autres
02:49 dans l'équivalent d'une légion étrangère.
02:52 Mais si l'offensive ukrainienne n'arrive pas à percer les défenses russes
02:56 dans un laps de temps raisonnable,
02:58 la tentation de venir renforcer les Ukrainiens par des troupes
03:01 directement fournies par des pays de l'OTAN sera grande.
03:05 Polonais et Baltes sont déjà l'arme au pied.
03:08 Et à lire les commentaires ici ou là, notamment dans la presse américaine,
03:12 on sent que les faucons ont repris du poil de la bête face aux colombes.
03:17 Le discours, désormais dominant,
03:19 est que l'Ukraine doit absolument obtenir des victoires militaires
03:23 et repousser l'agresseur russe au-delà des frontières,
03:26 non pas du 24 février 2022, mais d'avant 2014, y compris pour la Crimée.
03:33 La position de l'Allemagne témoigne de cette évolution.
03:36 Le chancelier Shultz et ses alliés verts ont durci leurs propos.
03:40 Plus question de négociation.
03:41 Et Emmanuel Macron, qui craint d'être isolé au sein de l'OTAN et de l'Union européenne,
03:46 suit le mouvement.
03:48 Les faucons pensent que la menace nucléaire,
03:50 régulièrement brandie par les Russes, n'existe pas.
03:53 D'une part, parce qu'une bombe tactique sur un front de 1 200 km de long
03:57 ne servirait à rien.
03:59 D'autre part, une frappe atomique sur Kiev, par exemple,
04:02 entraînerait une riposte massive de l'OTAN
04:05 et la Chine et les pays du Tiers-Monde lâcheraient la Russie.
04:09 Le nucléaire, entre parenthèses, leur est donc à l'escalade.
04:13 En Europe, où l'on rêve toujours de voir Poutine destitué,
04:16 mais aussi à l'autre bout du continent européen,
04:19 en Asie du Nord-Est, en mer du Japon,
04:22 où les frictions se sont aggravées entre Russes et Japonais,
04:25 d'autant que les Chinois font, sur cette région du monde,
04:28 cause commune avec la Russie.
04:31 Tout cela pour dire que l'été risque d'être chaud climatiquement,
04:35 mais aussi militairement et géopolitiquement.
04:38 [SILENCE]

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