Lyon-Turin : «Je suis surpris qu'on puisse être écologiste et contre un projet ferroviaire», s'étonne Clément Beaune

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Clément Beaune, ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la circulation des trains après les intempéries, de la ligne Lyon-Turin, de la taxation sur les véhicules électriques et de l'ouverture du Salon du Bourget.

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00:00 Heure à 5.
00:02 8h14 sur Europe 1, le ministre chargé des Transports et votre invité ce matin Sonia Mabrouk.
00:08 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Clément Beaune.
00:10 Bonjour.
00:11 De violentes pluies orageuses accompagnées de fortes rafales de vent ont touché l'île de France et plus largement le Grand Ouest du PIR.
00:18 Ces intempéries ont entraîné de nombreux incidents sur certaines lignes SNCF, Gare de Lyon, Gare du Nord, sur le trafic aérien également, sans compter les routes, monsieur le ministre, comme la nationale 118 sous les eaux.
00:29 Quelle est la situation au moment où l'on se parle ?
00:32 Il y a eu évidemment de très fortes intempéries, beaucoup de Français l'ont vu, notamment dans la région parisienne et dans l'ouest du pays, parfois ailleurs aussi,
00:39 qui ont perturbé beaucoup d'activités dont le trafic, le trafic aérien, le trafic ferroviaire, notamment à proximité de Paris, dans les grandes gares parisiennes.
00:47 Et puis en effet quelques cas sur la route, heureusement un peu moins graves.
00:51 D'abord je veux penser à toutes celles et tous ceux qui ont été concernés hier, qui parfois ont attendu 2-3 heures, parfois ont dû être pris en charge pour quelques dizaines seulement, heureusement hier, par la SNCF, parce qu'il n'y avait pas de solution d'hébergement.
01:03 Donc le maximum a été fait pour que la prise en charge soit bonne, la formation soit la meilleure possible.
01:08 J'ai conscience qu'on doit faire, je le dis tout de go, beaucoup mieux sur ces sujets.
01:12 La gare de Lyon est restée paralysée pendant de longues heures, les passagers se sont pleins de trains à l'arrêt, sans clim, sans information, des personnes âgées, des enfants, inacceptables, intolérables.
01:20 On le dit à chaque fois Clément Beaune.
01:22 Attendez, je reviens d'abord sur le point de situation.
01:24 Vous m'avez dit qu'est-ce qui va se passer ce matin, le trafic a repris sur l'essentiel de nos lignes ferroviaires, il y a encore des perturbations sur des lignes importantes, le RER A en Ile-de-France, ça va reprendre en milieu de matinée vers 10h.
01:35 Il y a quelques perturbations encore sur des lignes comme les Intercités.
01:38 Donc la situation est en train de reprendre.
01:40 Ce sont aussi des intempéries très exceptionnelles, malheureusement on l'a vu, qui ont frappé le pays à plusieurs reprises ces derniers jours, avec des images très explicites, des chutes de bâches sur les quatainaires,
01:49 qui ne permettaient pas aux trains de circuler, des troncs d'arbres qui sont tombés sur les voies.
01:53 Donc qu'est-ce qu'on fait face à ces situations ?
01:55 Ça veut dire qu'on s'adapte...
01:57 Qui vont être amenées à se multiplier.
01:59 On peut malheureusement évidemment le craindre, forte chaleur, fortes intempéries.
02:01 Ça veut dire encore davantage réinvestir notre réseau ferroviaire, ça prend du temps, mais c'est vrai notamment en Ile-de-France.
02:07 Ouvrir de nouvelles lignes qui sont aussi plus robustes, c'est ce qu'on fait dans le Grand Paris, c'est ce qu'on va faire avec les services métropolitains dans beaucoup de métropoles françaises.
02:14 Ça c'est le long terme, bien le court terme, dans l'urgence.
02:17 Et dans l'urgence, d'abord on peut investir aussi sur le réseau à court terme.
02:20 Quand vous avez des rails qui se fissurent, des rails qui sont trop vieux pour subir les fortes chaleurs, on peut aussi les renouveler plus vite.
02:25 C'est ce qu'on fait en accélérant nos investissements sur le réseau.
02:28 Ensuite, je le dis aussi parce qu'il y a toujours des problèmes techniques qui peuvent arriver, ça peut se comprendre, les voyageurs méritent le respect.
02:34 Et je dis, on doit faire beaucoup mieux sur l'information des voyageurs, sur la prise en charge des voyageurs.
02:38 Et donc j'ai demandé, pas seulement en vue des Jeux Olympiques, mais ça peut être un accélérateur aussi à la RATP, à la SNCF,
02:44 sur tous ces sujets de services, qui ne sont pas des sujets d'investissement lourds, des sujets immédiats de services,
02:49 qu'on fasse beaucoup mieux. Ce qu'on a vu sur la ligne 4 du métro, ce qu'on a vu parfois encore hier.
02:53 Vous vous êtes indigné il y a quelques jours sur la ligne du métro 4.
02:55 Oui, d'abord, hommage quand même à nos agents des services publics qui eux-mêmes font face au mieux à ces situations,
03:00 face parfois à la colère ou à certaines paniques des voyageurs.
03:03 Mais à des demandes légitimes.
03:04 Mais bien sûr.
03:05 La climatisation, de l'eau, simplement quand on a des personnes en fragilité avec soi.
03:08 Heureusement, sur ces sujets, hier par exemple, il y a eu beaucoup de plateaux repas qui ont été distribués, de l'eau évidemment.
03:13 Mais je pense qu'on doit faire mieux et plus vite.
03:14 Et notamment l'information des voyageurs, parce qu'on l'a tous vécu.
03:17 Quand vous ne savez pas ce qui se passe, notamment quand vous voyagez avec des enfants,
03:21 c'est encore plus inquiétant de ne pas savoir quand le train va repartir, ce qui se passe exactement sur les voies, etc.
03:26 Je pense que sur l'information des voyageurs aussi, on doit faire mieux.
03:29 C'est une question de respect pour le voyageur.
03:30 Et je le disais Clément Beaune, vous vous êtes indigné il y a quelques jours, justement,
03:33 sur ce qui s'est passé sur la ligne 4 du métro parisien, avec des personnes qui sont restées bloquées plus d'une heure trente,
03:38 là, vraiment sans aucune information.
03:40 Et qu'est-ce qui garantit, puisque vous en avez parlé, que ça ne se reproduira pas,
03:44 notamment au moment des JO de 2024 ?
03:46 Il y a encore beaucoup de questions, d'inquiétudes, en particulier par exemple sur le secteur Stade de France.
03:51 Là encore, quelles garanties ?
03:52 Alors des garanties, parce qu'on se prépare, beaucoup.
03:54 Oui.
03:55 Non mais je vous le dis, parce que je fais une réunion de chantier, littéralement,
03:58 on regarde point par point, toutes les six semaines, avec la RATP, la SNCF, l'aéroport de Paris,
04:02 la région Île-de-France qui est en charge des transports en Île-de-France, dans toute la région parisienne,
04:06 pour qu'on regarde exactement les points de dépose, les saturations aux heures de pointe des compétitions, etc.
04:11 et qu'on y apporte des réponses.
04:13 Et on fait aussi, je le dis, parce que c'est une fierté,
04:15 les premiers jeux qui sont, sur tous les sites, entièrement accessibles au transport public.
04:19 Mais là, c'est le monde entier qui va nous regarder.
04:20 Un incident deviendra mondial et planétaire.
04:22 Mais bien sûr, le zéro incident, malheureusement, ça ne peut pas être garanti,
04:25 mais fiabiliser notre réseau, ouvrir de nouvelles lignes,
04:27 qui bénéficieront pas seulement aux touristes qui viennent pour les jeux,
04:30 mais d'abord aux Franciliens, aux Parisiens, aux Français qui voyagent en Île-de-France.
04:33 Quand on ouvre 8 stations supplémentaires sur une ligne Nord-Sud,
04:36 comme la ligne 14 du métro, c'est très technique, mais c'est très concret.
04:40 Et donc ça, ça change la vie.
04:41 Et je rappelle aussi que l'investissement qui est fait,
04:43 c'est 4 lignes de métro supplémentaires, totalement modernes et automatisées,
04:46 qui arrivent en Île-de-France.
04:47 Et vendredi, on a voté une loi, à l'Assemblée nationale,
04:50 pour faire la même chose dans les grandes métropoles françaises,
04:52 ce qu'on appelle les RER métropolitains.
04:54 Alors là, nous parlons en particulier, parce qu'on a parlé du métro des Parisiens.
04:58 Clément Beaune, on va parler, et vous êtes le ministre en charge des Transports, évidemment,
05:01 de ce qui concerne au premier chef, les Français,
05:04 qui jugent les billets de train, et évidemment de TGV, trop cher parfois.
05:08 On a l'impression que partir en vacances, en famille,
05:10 ça devient réservé à quelques personnes, que c'est élitiste.
05:13 Vous avez dit, il y a quelques semaines, qu'il fallait réfléchir
05:16 sur des initiatives autour des tarifs, mais rien ne s'est passé.
05:19 Est-ce que vous travaillez sur une mesure spécifique ?
05:21 Alors, il y a différents types de trains, je ne veux pas être trop technique.
05:24 Oui, je ne parle pas des quotidiens, je parle vraiment des TGV.
05:26 Oui, oui, mais c'est important, parce que beaucoup de Français,
05:28 même pour les vacances, voyagent, on pense au TGV,
05:30 mais dans les trains, par exemple, intercités.
05:32 Là-dessus, nous annoncerons des efforts supplémentaires sur les tarifs
05:35 dans les prochaines semaines.
05:36 Sur le TGV, c'est coûteux, je vais dire une raison aussi pour laquelle c'est coûteux,
05:40 parce que le TGV, il n'est pas subventionné,
05:42 parce que pour beaucoup de Français, le sujet, ce n'est pas le TGV,
05:44 c'est le train, tout court, et donc on subventionne les autres trains,
05:47 on ne subventionne pas le TGV.
05:48 On peut le comprendre.
05:49 Parfois, on a l'impression de prendre un billet pour aller à Bordeaux,
05:51 c'est comme partir à New York.
05:53 Alors, j'exagère un peu, mais c'est vrai.
05:55 Oui, certains prix, certains tarifs ne sont pas si éloignés.
05:57 Je reviendrai peut-être sur la comparaison train-avion,
05:59 mais pour être très concret, ça veut dire des mesures commerciales
06:02 beaucoup plus favorables, notamment pour les classes moyennes.
06:04 Je pense aux cartes qui sont développées.
06:06 A partir de quand ?
06:07 Mais d'abord, ça existe.
06:08 Heureusement, il y a encore des billets en dehors des périodes de pointe
06:10 qui sont plus accessibles.
06:11 On a des cartes comme les cartes avantages, on a le WeGo,
06:13 qui est une vraie mesure sociale.
06:14 Le WeGo, c'est du train moins cher.
06:16 La SNCF est en train de développer cette offre.
06:17 Puis, je vais être très clair, pourquoi le prix du TGV est particulièrement cher ?
06:20 Parce qu'il n'y a plus de place.
06:21 Et quand il n'y a plus de place, les prix augmentent.
06:23 Et donc, ce qu'il faut avant tout faire, ça ne règle pas le sujet pour l'été prochain,
06:26 mais il faut préparer l'avenir.
06:28 Je crois que c'est aussi la responsabilité des politiques.
06:30 Il faut acheter, commander plus de trains, d'ailleurs, à nos industriels
06:33 qui produisent en France.
06:34 Et donc, c'est une commande qui est aussi effectuée en cours par la SNCF.
06:37 Et puis, je vais mettre les pieds dans le plat.
06:39 De temps en temps, sur certaines lignes à grande vitesse,
06:41 je pense que la concurrence peut être une bonne chose.
06:43 Je prends Paris-Lyon.
06:44 Très concret, on a ouvert Paris-Lyon à la concurrence
06:47 avec un opérateur de train italien qui est là depuis un an et demi.
06:50 Les prix ont baissé de 20 % et le trafic a augmenté de 15 %.
06:54 Et même à la SNCF, le trafic a augmenté.
06:56 Donc, ce n'est pas l'ennemi du service public ferroviaire.
06:58 Plus de trains, c'est plus de voyageurs qui voyagent moins cher de manière écologique.
07:02 La concurrence fait du bien.
07:03 Mais sur certaines lignes, de manière encadrée,
07:05 il y a des opérateurs qui vont arriver sur le Paris-Lyon.
07:08 Et il y a un opérateur espagnol, par exemple, qui va ouvrir des liaisons
07:11 entre Madrid et Lyon, entre Madrid et Marseille, pardon,
07:14 entre Barcelone et Lyon avec des tarifs extrêmement tôt coûteux.
07:17 Donc la SNCF n'a qu'à bien se tenir.
07:19 Moi, je suis un grand défenseur du service public ferroviaire.
07:22 Vous pouvez appeler à comparer, à voir les prix ailleurs,
07:25 ce que font les Français, évidemment.
07:26 D'ailleurs, je regarde un parti écologiste comme l'Ever Allemand.
07:29 Il défend la concurrence sur le ferroviaire parce qu'il dit
07:32 que ça fait plus de transport écologique et moins d'avions.
07:34 Donc, il faut le faire aussi comme ça.
07:36 Clément Bonne, je voudrais vous poser ce matin une question
07:38 sur une situation qui a touché beaucoup de gens.
07:40 Alors, ce n'est pas une histoire anodine, non,
07:42 parce qu'elle concerne la maltraitance animale.
07:45 Ça s'est passé en janvier dernier.
07:46 Un chat a été écrasé à la gare Montparnasse.
07:49 Le félin a échappé à l'attention de sa maîtresse.
07:51 Il s'est réfugié sur les rails un long moment
07:53 avant que le train ne finisse par s'élancer.
07:56 Et puis, il s'est passé ce qui s'est passé.
07:57 La SNCF a refusé de retarder le train.
08:00 Une audience se tient là aujourd'hui au tribunal de police
08:02 pour l'association 30 millions d'amis.
08:04 C'est un acte délibéré.
08:06 D'abord, est-ce que ça vous a choqué ?
08:08 - Oui, bien sûr, ça m'a choqué comme beaucoup de Français
08:10 parce que notamment, 20 millions de Français
08:13 qui ont des animaux domestiques,
08:15 c'est le cas de ma famille aussi,
08:16 on est extrêmement touchés quand on imagine
08:18 cette affreuse souffrance animale, évidemment,
08:22 pire que ça.
08:23 Et je crois qu'il y a eu, pour être très direct,
08:25 un manque de compassion dans la gestion,
08:27 de la part de la SNCF, dans la gestion de cette affaire.
08:31 Et ça a ému beaucoup de Français.
08:32 - Ils ont mal géré cela.
08:34 - Oui, alors c'est des situations, heureusement,
08:36 très exceptionnelles, mais il faut que ça ne se reproduise pas
08:38 et qu'on ait en place, en toute sécurité,
08:41 parce qu'il y a aussi de la sécurité,
08:42 c'est des voies électrifiées pour les agents qui interviennent, etc.
08:44 En toute sécurité, des interventions qui permettent
08:47 d'éviter un drame comme celui-là,
08:49 qui touche les Français, c'est la vie quotidienne,
08:50 ce sont nos animaux, ce sont ceux à qui on vit.
08:52 Et donc, je ne me prononce pas sur le volet judiciaire de l'affaire.
08:55 Le tribunal se prononcera.
08:56 - Le bloc adjira qui est responsable.
08:58 - Exactement, ce n'est pas un mine de l'enfer.
08:59 - Quand vous faites débarrer le train avec l'autorisation de la SNCF,
09:01 ça ressemble à un acte de cruauté délibéré envers un animal.
09:04 - Vous avez remarqué qu'au moment où ça s'est passé,
09:06 je ne me suis pas exprimé,
09:07 parce que je suis le ministre en charge de la SNCF,
09:09 je ne voulais pas jeter l'opprobre sur beaucoup de cheminots.
09:11 - Mais le ministre de l'Intérieur s'est exprimé.
09:12 Gérard Darmanin a dit qu'il était choqué.
09:13 - Oui, quelques semaines après, au moment de la souffrance animale,
09:15 et moi aussi je suis choqué et j'ai regretté ce manque de compassion.
09:19 Et donc, il ne faut plus que ça se reproduise.
09:21 Si cette affaire peut servir à ce que les procédures évoluent,
09:24 les choses évoluent,
09:25 eh bien, au moins, ce drame aura servi à quelque chose.
09:28 - Malgré l'interdiction de manifester Clément Beaune,
09:30 des militants se sont rassemblés samedi pour protester contre le chantier Lyon-Turin.
09:35 C'est le chantier ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.
09:37 Il y a eu des moments de tension avec les forces de l'ordre,
09:39 des journables ont été blessés.
09:41 Vous avez entendu ce slogan "Sciamotto te antifasciste",
09:45 ce slogan qu'on a entendu justement crié par ces manifestants.
09:49 Nous sommes tous des antifascistes face à ce chantier Lyon-Turin.
09:52 Comment vous réagissez ?
09:53 - Si le fascisme c'était un projet ferroviaire,
09:56 les démocraties se porteraient mieux.
09:58 Il faut quand même, là aussi, dans la grande confusion des esprits,
10:01 remettre un peu d'ordre.
10:02 On peut être contre un projet, quel qu'il soit,
10:05 mais il y a des règles dans notre pays, dans une démocratie,
10:07 on peut manifester, on ne peut pas casser.
10:09 Et si la manifestation a été interdite par le préfet,
10:11 ce n'est pas par plaisir,
10:13 le droit de manifester est protégé par notre Constitution.
10:15 Donc, il faut des raisons extrêmement solides,
10:17 exceptionnelles pour interdire une manifestation sous le contrôle du juge.
10:20 Et le juge a confirmé les interdictions de manifester,
10:22 pas parce qu'il y avait, et ça a évidemment pu arriver,
10:25 des manifestants pacifiques qui sont contre le projet,
10:26 je peux respecter leur opinion, que je ne partage pas,
10:28 mais parce qu'il y avait des casseurs,
10:30 et d'ailleurs des centaines se sont infiltrés dans la manifestation illégale
10:33 qui a eu lieu ce week-end.
10:35 Il y a eu 400 objets qui ont été interceptés par les forces de l'ordre
10:38 et qui étaient des objets dangereux.
10:39 Il y a eu une centaine de personnes qui venaient de l'étranger
10:41 pour s'infiltrer, notamment d'Italie, dans cette manifestation,
10:44 et là aussi, sabotées ou cassées.
10:46 Et sur le fond, je vais vous dire, moi je suis quand même surpris
10:49 qu'on puisse être écologiste et contre un projet ferroviaire.
10:52 - Exemple, Mathilde Pannot d'Anupas,
10:54 cette ligne va éventrer les montagnes avec 260 km de tunnel,
10:57 l'artificialisation de 1500 hectares de terres agricoles,
11:00 et n'oublions pas le coût exorbitant aux alentours de 30 milliards.
11:04 - Oui, enfin réparti sur trois décennies,
11:06 partagé entre la France et l'Italie, avec le financement de l'Europe, bien sûr,
11:09 mais à un moment, il faut quand même dire les choses clairement.
11:12 Si on veut, on parle depuis le départ du prix du train,
11:15 de la lutte contre le changement climatique.
11:17 Si on veut lutter contre le changement climatique,
11:19 et que les Français aient des modes de transport écologiques moins chers,
11:21 il faut plus d'infrastructures ferroviaires.
11:23 Et je ne connais aucune infrastructure ferroviaire
11:25 qui ne nécessite pas les travaux.
11:27 - Donc c'est un projet écologique pour vous ?
11:29 - Mais bien sûr, c'est un projet écologique. Je rappelle un chiffre seulement.
11:31 - Il va falloir convaincre, monsieur le ministre.
11:33 - Mais pardon, c'est un million de camions en moins qui sont sur les routes
11:36 et qui vont aller sur des rails demain.
11:38 Donc je pense que c'est un projet écologique. On peut toujours améliorer.
11:41 Moi, je discute avec des associations qui sont responsables
11:43 et qui disent par exemple sur la protection de l'eau, on peut faire mieux. C'est vrai.
11:46 Mais le projet lui-même, je rappelle aussi qu'il a été lancé
11:49 par le gouvernement Lionel Jospin,
11:51 auquel appartenait, me semble-t-il, Jean-Luc Mélenchon,
11:53 qui à l'époque n'avait pas jugé ce projet monstrueux,
11:55 comme il l'a dit ce week-end.
11:57 Et il a été décidé par un ministre des Transports, mon prédécesseur,
11:59 qui s'appelle Louis Besson, qui était le collègue
12:01 à la table du conseil des ministres de Jean-Luc Mélenchon.
12:03 Il faudrait qu'il revoie ses tablettes, notre ami Jean-Luc Mélenchon.
12:05 - Clément Beaune, allez-vous revoir, non pas vos tablettes,
12:08 mais l'élargissement du malus écologique, le malus au poids ?
12:12 Est-ce qu'il va être élargi au véhicule hybride rechargeable ?
12:16 Alors je sais que nos auditeurs sont très sensibles à cela.
12:19 Est-ce que vous prévoyez cela dans vos cartons ?
12:21 - Alors il faut faire les choses dans l'ordre.
12:23 Il y a un malus automobile, vous avez raison,
12:25 qui aujourd'hui a un seuil, sans être là non plus trop technique,
12:28 mais c'est important, de poids.
12:30 Quand un véhicule est très lourd, il est soumis à un malus.
12:32 Ce sont aujourd'hui uniquement les véhicules thermiques.
12:34 Ce seuil de poids est très élevé aujourd'hui,
12:36 ce qui veut dire qu'il y a beaucoup de véhicules très lourds,
12:38 donc très consommateurs, qui ne sont pas soumis au malus.
12:40 On va abaisser le seuil, dans le projet de loi de finances pour 2024,
12:44 sur les véhicules thermiques les plus lourds.
12:47 - Donc là, le seuil va être abaissé sur ces véhicules-là ?
12:50 - Sur ces véhicules-là.
12:51 Ensuite, il y a un débat sur savoir si on fait entrer dans ce malus
12:54 des véhicules électriques qui seraient lourds, ou les véhicules hybrides.
12:57 Je pense qu'il faut le faire par étapes.
12:59 - Par étapes ? Donc vous n'êtes pas fermé à l'idée ?
13:01 - Pas fermé à l'idée, mais ce n'est pas vous, je vous explique la logique.
13:03 Je pense qu'il faut d'abord abaisser le seuil sur les véhicules thermiques.
13:06 Pourquoi ? Parce que la priorité des priorités,
13:08 c'est qu'on achète moins de véhicules thermiques et plus de véhicules électriques.
13:12 Ensuite, entre les véhicules électriques,
13:13 il y en a qui sont plus ou moins écologiques dans leur mode de production.
13:16 Donc progressivement, il faudra resserrer les critères.
13:19 - Progressivement, à quelle échéance ?
13:21 - On va partir sans doute de l'année prochaine ou l'année suivante.
13:23 - Je ne comprends pas, vous voulez inciter quand même l'électrique
13:25 et en même temps, vous nous sortez du chapeau une taxe à venir.
13:28 - Non, alors, pardon, justement, on fait les choses de manière, je crois,
13:31 cohérente et raisonnable.
13:32 Sur le thermique, on va renforcer les critères.
13:34 - J'entends.
13:35 - On va préserver l'électrique, même l'électrique lourde,
13:37 et progressivement, les critères seront plus durs
13:39 parce que le marché de l'électrique va permettre de produire,
13:41 c'est ce que font les constructeurs, des véhicules plus accessibles, plus légers.
13:44 Mais il faut investir.
13:46 Il faut que les constructeurs français et européens,
13:48 ils aient aussi les moyens d'investir.
13:49 Ils ont commencé cette grande mutation de l'électrique.
13:52 Donc moi, je veux qu'ils produisent des véhicules moins polluants, plus petits.
13:56 - Rapidement.
13:57 - Mais ça se fait par étapes.
13:58 - Et les hybrides ?
13:59 - Et les hybrides rentreront aussi progressivement dans ces critères.
14:01 Mais en 2024, ce seront les thermiques avec le poids critique le plus dur.
14:04 - L'avion, il faut qu'on finisse sur l'avion.
14:05 Le Salon du Bourget ouvre ses portes aujourd'hui.
14:07 Alors, énorme vitrine aéronautique mondiale
14:09 qui fait la part belle notamment à l'avion vert.
14:11 Mythe ou réalité ?
14:12 On ne sait pas, avion vert avec des nouveaux carburants,
14:15 dont l'hydrogène, qui ne serait pas adapté à des vols longs courriers.
14:19 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire à ce sujet ?
14:20 Mythe ou réalité ?
14:21 - Non, grande ambition et une réalité qui va arriver, qui va arriver vite.
14:25 On est en train d'investir sur l'avion vert.
14:27 Alors, certains disent que ça n'existe pas.
14:28 Ça n'existe pas aujourd'hui.
14:30 Enfin, les grandes transformations se financent
14:32 par l'investissement, la recherche, la science, le progrès.
14:34 Et quand le Premier ministre de la République annonce
14:36 300 millions d'euros par an de soutien à la filière
14:38 entièrement consacré à la décarbonation, à la recherche d'un avion
14:42 bas carbone d'abord, puis zéro carbone d'ici 2050,
14:45 avec nos avionneurs, nos industriels, Airbus notamment, et tout un secteur,
14:49 eh bien, je pense qu'on doit relever ce défi.
14:51 Je l'ai dit encore ce matin, la décarbonation, c'est l'avenir de l'aviation.
14:54 - Et vous y serez avec le président tout à l'heure.
14:55 - Je y serai dans un instant avec le président de la République.
14:57 - Merci Clément Beaune.
14:58 Est-ce qu'Elisabeth Band doit prendre l'avion futile vert
15:00 pour prendre quelques jours de vacances ou rester à Matignon selon vous ?
15:03 - Je crois que la Première ministre sera d'ailleurs au Bourget cette semaine
15:05 et je souhaite qu'elle se repose si elle peut,
15:08 mais pour l'instant qu'elle soit à la tâche.
15:10 - Le plus longtemps possible.
15:11 - Le plus longtemps possible.
15:12 - Merci Clément Beaune d'avoir été notre invité ce matin.

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