"Je lui dis bats-toi" : Attaque au couteau d'Annecy, le médecin qui a sauvé trois des enfants peut e

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"Je lui dis bats-toi" : Attaque au couteau d'Annecy, le médecin qui a sauvé trois des enfants peut enfin sortir du silence

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00:00 Il est l'un des héros de cette journée.

00:10 Interviewé par les journalistes du Parisien, Guillaume Mortamé, le médecin qui a sauvé trois des enfants, a révélé les détails de ce sauvetage hors norme qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.

00:25 Le drame qui s'est produit à Annecy a bouleversé toute la France.

00:32 Interviewé par le Parisien, Guillaume Mortamé, chef adjoint du service de réanimation pédiatrique au CHU de Grenoble, Isère, s'est souvenu de cette journée particulièrement difficile qui le marquera à vie.

00:49 Ayant pris en charge trois des quatre enfants grièvement blessés au couteau, Eti, Enio et Alba, âgés de deux à trois ans, le médecin raconte comment il a géré cette journée hors norme.

01:03 Il se souvient particulièrement de la prise en charge de la fillette qui avait un peu partout, des lésions plus complexes, et dont le pronostic vital était clairement engagé.

01:16 Devant être transporté en urgence par hélicoptère, il raconte, "Ma plus grande crainte, c'est à quelle décompense dans l'hélicoptère ou qu'elle saigne à nouveau.

01:28 Si est-il un moment très risqué, les tuyaux et les percussions peuvent s'arracher.

01:35 La surveillance est limitée à bord, la communication impossible à cause du bruit.

01:43 Je ne la lâche pas. Je ne me pose pas la question de si elle va vivre ou mourir.

01:51 Chaque minute qui passe est une de gagnée.

01:56 Des images m'arrivent par flash, celles du parc où l'attaque a eu lieu, j'y suis allé avec mes enfants.

02:05 À côté de moi, la petite fille est inconsciente mais je lui parle tout le temps, je lui caresse les cheveux, en répétant, "Sois costaude, va-toi, on va y arriver."

02:18 Maintenant que tous les enfants sont hors de danger, le médecin a aussi accepté de se confier sur le déroulé du drame, notamment lorsqu'il a appris la terrible nouvelle.

02:30 Il est environ 10 heures ce jeudi, je relis le dossier d'un patient dans mon bureau avec une collègue réanimatrice quand son téléphone sonne.

02:41 Si est-il l'équipe de déchocage, l'unité chargée des urgences vitales à l'hôpital.

02:49 Une attaque vient d'avoir lieu, plusieurs enfants seraient impliqués et certains vont arriver chez nous, ils ont besoin de renforts.

02:58 Sur le coup, je crois qu'il s'agit d'un exercice.

03:04 Mais ma collègue me dit, "Non, il faut y aller tout de suite."

03:10 L'espace d'un instant, je pense à mes enfants de 2 et 4 ans, qui ont le même âge.

03:18 Mais je me reconcentre aussitôt.

03:24 Ce qu'on lui indique, que des tout petits de 2-3 ans ont reçu des coups de couteau.

03:32 On ignore combien ils sont et la gravité de leurs blessures.

03:38 Point immédiatement le réanimateur met ses sentiments de côté pour être efficace au maximum.

03:46 Quand je monte dans l'hélicoptère, je comprends que je me souviendrai de ce jour toute ma vie.

03:54 Même si on est habitué à prendre en charge, presque tous les jours, des urgences vitales, si est-il la première fois que j'interviens sur une attaque au couteau chez de si jeunes enfants.

04:07 Généralement, il s'agit d'adultes ou d'adolescents.

04:13 Ce qui est aussi inédit, si est-il qu'il y en ait autant et dans un état si critique.

04:21 J'ai beau essayer de faire abstraction du contexte, je suis ému.

04:28 On n'est jamais préparé à affronter un tel drame.

04:35 Admettent-ils. Désormais sortis d'affaires, les enfants peuvent remercier leurs anges gardiens ayant réussi à les sauver.

04:45 Les enfants sont toujours en réanimation.

04:50 Ils devraient rejoindre un autre service de l'hôpital dans quelques jours.

04:57 Puis ils rentreront chez eux.

05:01 Une longue reconstruction les y attend.

05:06 Mais on a réussi à les sauver.

05:11 Si est-il la plus belle des satisfactions, a-t-il conclu avec beaucoup d'émotion.

05:22 [Musique]