Circo - Yaël Braun-Pivet : une présidente de l'Assemblée nationale face aux Français

  • l’année dernière
Depuis son élection, la présidente de l'assemblée met un point d'honneur à quitter le Palais Bourbon pour aller en France rencontrer des élus, des associations, des citoyens.
Que pensent les Français de l'Assemblée qu'elle préside ?
En Côte d'Or et aux Mureaux, LCP a suivi la présidente de l'Assemblée nationale.

C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !

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Transcript
00:00 ...
00:03 -Ce matin-là, la présidente de l'Assemblée nationale
00:08 a pris place dans un train direction Dijon,
00:11 à 300 km du Palais-Bourbon.
00:14 -Moi, je considère que lorsqu'on fait de la politique,
00:17 on la fait avant tout pour les gens et avec les gens.
00:21 Et donc, aller à la rencontre des Français,
00:23 quel que soit le moment, les circonstances,
00:26 pour moi, c'est vraiment un impératif.
00:29 Être à portée, à proximité.
00:32 C'est pour ça qu'on fait de la politique.
00:34 Autrement, il faut faire autre chose.
00:37 Il ne faut pas avoir peur de la confrontation,
00:39 du débat, de la critique, parfois.
00:41 Et donc, c'est, je crois,
00:43 mon 20e ou 21e déplacement depuis que je suis allée.
00:46 Musique jazz
00:49 ...
00:51 -A Fontaine-Française,
00:53 Yael Brounpivet vient inaugurer un nouveau réseau de chaleur
00:58 pour ce village de 800 habitants.
01:00 -On vous accueille avec beaucoup de plaisir.
01:04 -Bravo à vous.
01:06 -Et comme à chaque déplacement,
01:08 elle en profite pour savoir ce que l'on pense de son institution.
01:13 -Juste un verre d'eau, c'est très raisonnable.
01:17 -Je suis maire d'un petit village.
01:19 -Vous êtes maire d'un petit village ?
01:22 De combien d'habitants ? -139.
01:23 On vient de recenser. -Et vous, maire de combien ?
01:27 -100 habitants. -100 habitants ?
01:29 L'Assemblée, vous en pensez quoi ? -Elle est très loin.
01:32 -Mauvaise image de Marseille.
01:34 Tenez, l'Assemblée, il y a 30 ans, c'était comme une autre chose.
01:38 -Oui, mais maintenant, il y a plus ces clivages.
01:41 Avant, il y avait des grandes parties, des rois d'Etat.
01:44 Maintenant, c'est plus trop... C'est comment on est, quoi.
01:47 Alors c'est pas forcément un mal, en fait, par antaise.
01:50 -Tout est compliqué.
01:52 -Il y a des fois, je me dis, évidemment,
01:54 quand on voit le chantier que c'est,
01:57 je me fais payer.
01:59 -Vous... Vous voudriez pas être députée ?
02:03 Vous voudriez pas être à ma place ?
02:05 -Non, non.
02:06 C'est à votre place, parce que quand on voit le bazar...
02:09 -Je vous rassure, c'est pas toujours comme ça.
02:12 Heureusement, parfois, c'est le bazar,
02:14 mais la plupart du temps, ça n'est pas.
02:16 -Puis il y a le passage obligé, devant la presse locale.
02:20 La présidente de l'Assemblée sait qu'elle est au centre
02:23 de l'attention. Dans les prochains jours,
02:25 elle doit rendre une décision sur la proposition de loi Lyot,
02:29 qui veut abroger la réforme des retraites.
02:31 Une décision qui pourrait être très contestée.
02:34 -Allez, on est partis !
02:35 Rires
02:37 Comme à l'Assemblée, bonjour à tous.
02:41 La séance est ouverte.
02:43 -Sur la semaine à venir, comment vous vous l'abordez,
02:46 notamment, Julie ?
02:47 -Je l'aborde très sereinement.
02:49 Moi, ma boussole, c'est...
02:51 Ma boussole, c'est l'institution, que j'ai l'honneur de présider,
02:55 et l'application de nos règles communes.
02:57 L'Assemblée nationale, c'est le lieu du débat organisé,
03:01 et je m'efforce, au quotidien,
03:03 de m'assurer que ce débat organisé puisse avoir lieu
03:06 selon les règles qui ont été définies par d'autres que nous,
03:10 avant nous, et qui nous subsisteront après nous.
03:13 Je vous remercie. -Merci.
03:15 -En Côte-d'Or comme ailleurs,
03:17 la contestation contre la réforme des retraites
03:20 est toujours vive.
03:22 Pour la deuxième étape de son déplacement,
03:25 Yael Brounpivet a le droit à un comité d'accueil
03:28 des militants de la CGT et leurs casseroles.
03:32 Les députés qui l'accompagnent hésitent un peu,
03:37 mais pas Yael Brounpivet.
03:39 Musique de jazz
03:41 ...
03:46 -Vous allez bien ? Merci beaucoup.
03:49 -Bonjour, monsieur.
03:50 Bonjour, monsieur. Vous allez bien ?
03:52 -Non, ça va pas.
03:54 Ca va pas du tout.
03:56 -Bonjour, monsieur.
03:58 Bonjour, monsieur.
03:59 Bonjour, monsieur. Bonjour, madame.
04:02 Bonjour.
04:03 Vous voulez bien me serrer la main ?
04:05 Moi également. Bonjour, madame.
04:07 Bonjour, madame. Monsieur, bonjour.
04:10 Monsieur.
04:12 -J'étais bien élevé, vous savez.
04:14 -Moi aussi, j'étais bien élevé.
04:17 -Mais heureusement, parce qu'on...
04:19 -On respecte les règles.
04:20 -On est tous des unes et des unes.
04:22 La moindre des choses, c'est...
04:24 Je suis raccord avec vous.
04:26 -On respecte les règles.
04:28 -Mesdames et messieurs, depuis le début de la procédure
04:31 du vote à l'Assemblée nationale, vous fuyez.
04:34 La Macronie fuit la démocratie.
04:36 300 000 % des Français sont contre.
04:38 L'ensemble des organismes syndicaux sont contre.
04:41 La majorité des parlementaires sont contre.
04:44 Vous avez peur d'aller au vote ?
04:46 Donc laissez aller jusqu'au vote.
04:48 C'est ça, le problème.
04:50 -Pourquoi nous n'avons pas voté la réforme des retraites
04:53 par un vote final,
04:55 lorsqu'elle a été discutée à l'Assemblée nationale ?
04:58 Parce qu'on a eu 20 000 amendements
05:02 qui ont fait que nous n'avons pas pu débattre.
05:05 -C'est votre interprétation, madame la présidente.
05:08 Tout le monde le voit. C'est gros comme le mieux du visage.
05:11 -Vous parlez de discuter, mais vous ne nous écoutez pas.
05:14 Le pays, depuis le mois de janvier,
05:16 vous dit qu'il veut pas de cette réforme,
05:18 mais vous ne nous écoutez pas.
05:20 -A chaque fois que je fais un déplacement
05:22 et qu'il y a des délégations de personnes
05:25 qui veulent me parler, je vais leur parler.
05:27 -Je vous remets en garde.
05:29 Une grosse fracture avec la population,
05:31 avec les travailleurs, les retraités, la jeunesse.
05:34 Vous vous rendez pas compte ? C'est grave.
05:36 -Au revoir. -Au revoir.
05:38 -A bientôt.
05:39 -Au revoir, messieurs.
05:40 -Parce qu'on tiendra.
05:42 -J'entends.
05:43 -Au revoir.
05:44 -Merci, messieurs.
05:46 -Un dialogue difficile.
05:50 ...
05:52 -Après, ils veulent pas, mais tu vois,
05:54 ça permet au moins de...
05:56 ...
06:00 -Mais un dialogue nécessaire pour la présidente de l'Assemblée.
06:04 -On a eu des échanges, on n'est pas d'accord, évidemment.
06:08 Il faut les entendre, il faut entendre la colère,
06:10 parce que ça sert à rien si c'est juste leur parler
06:13 et que c'est leur raison.
06:14 Il faut entendre la misère qu'ils expriment,
06:17 il faut toujours expliquer pourquoi on a agi.
06:19 Là, on n'a pas pu rentrer dans le fond des choses,
06:22 mais il ne faut jamais renoncer à aller à la rencontre,
06:25 à dialoguer et à essayer de se comprendre mutuellement.
06:28 -Même si on ne convainc pas à part sema à la fin.
06:31 -Même si on ne convainc pas à part sema à la fin,
06:34 c'est notre lot, mais en tout cas, ne jamais renoncer.
06:37 Merci à vous.
06:38 ...
06:42 -Changement de décor.
06:44 Le tour de France de la présidente de l'Assemblée
06:47 s'arrête dans les Yvelines.
06:49 Yael Brune-Pivet vient parler démocratie.
06:52 -Bonjour à tous. Déjà, je voudrais vous remercier
06:55 de vous être rendus disponibles pour ce temps d'échange.
07:00 On peut parler du mode d'élection du président de la République,
07:03 des députés, de la durée du mandat.
07:06 Est-ce qu'il faut revenir à 7 ans ? Est-ce qu'on reste à 5 ans ?
07:09 Voilà, moi, tous les sujets sont ouverts.
07:11 Voilà, à vous.
07:12 Monsieur.
07:14 -Je pense que le 49-3, c'est à peu près l'équivalent
07:18 de l'édit royal de...
07:20 de il y a 300 ans.
07:22 Et ça, c'est inadmissible.
07:23 Ne vous étonnez pas que les gens n'aillent plus voter,
07:26 qu'ils n'aient plus confiance, parce que nos politiques
07:29 ont pris l'habitude de nous trahir.
07:31 -Pour moi, la base, c'est de supprimer le 49-3.
07:34 Parce qu'à part montrer à la population
07:36 que peu importe si elle se bat, si elle sort dans les rues,
07:39 si elle montre son mécontentement,
07:41 ce que le président a décidé, c'est ce qu'il se fera.
07:44 Donc, pour moi, la base, c'est de supprimer le 49-3.
07:47 Applaudissements
07:49 -Au procès du 49-3,
07:51 elle tente la pédagogie.
07:53 -Moi, je fais pas le lien entre la confiance et le 49-3,
07:58 mais peut-être que c'est une erreur de ma part.
08:00 Pourquoi on dit 49-3 ? C'est un article de la Constitution.
08:04 C'est un outil.
08:05 Il a été conçu pour permettre au gouvernement
08:09 de pouvoir continuer à mettre en oeuvre une politique
08:12 et de ne pas avoir un blocage complet du pays.
08:16 Cet outil, pendant, le Parlement peut mettre en jeu
08:19 la responsabilité du gouvernement
08:22 en votant une motion de censure.
08:24 Le gouvernement, lorsqu'il enclenche le 49-3,
08:27 il joue sa vie.
08:30 -Puis, chacun y va de sa proposition.
08:34 -Allez-y.
08:35 Monsieur.
08:37 Pourquoi on ne fait pas le premier ministre également ?
08:41 -J'ai jamais compris pourquoi le vote électronique
08:45 n'a pas été mis en place.
08:46 -Pour que les gens aillent voter,
08:49 il faut qu'ils se sentent représentés
08:51 une fois la fin de l'élection.
08:53 Il faut qu'il y ait une dose de proportionnel.
08:55 -Sur la proportionnelle,
08:57 qu'est-ce que vous en pensez, dans la salle ?
09:00 La proportionnelle est quelque chose dont on parle beaucoup.
09:03 -La présidente reprend alors ses réflexes
09:07 de l'hémicycle.
09:08 -Qui serait pour, sans parler de dose,
09:10 pas dose, nationale, départementale,
09:13 mais juste sur le principe de la proportionnelle,
09:16 qui est pour ?
09:17 -Intégrale, s'il vous plaît.
09:18 -Peu importe. Intégrale, dose ou pas.
09:22 Qui est contre ?
09:23 Ah oui.
09:25 Un certain nombre, vous êtes abstenus.
09:28 -Il y a chez ces habitants des Mureaux
09:31 une inquiétude.
09:33 Cette discussion va-t-elle servir à quelque chose ?
09:36 -J'ai une remarque. C'est pas forcément une question.
09:39 Au Mureau, on a souvent des visites de politiques.
09:42 Je me rends compte qu'il y a plein de gens qui viennent nous voir,
09:46 mais le lien est rompu.
09:47 On sait pas si ce qu'on a dit a eu un impact,
09:50 si ce qu'on a pensé, ce qu'on a transmis
09:52 a été vraiment partagé et que ça a eu du sens.
09:55 -A quoi ça sert ?
09:57 Je pense que ça, c'est une des questions.
09:59 Et la jeune fille, où elle a changé ? Elle est là-bas.
10:02 Ca fait plusieurs fois qu'on voit des gens venir au Mureau
10:06 et on sait pas à quoi ça sert.
10:08 -On a pas rédigé une nouvelle Constitution.
10:10 C'était pas l'objectif. En revanche, on s'est dit des choses.
10:13 Ca ne veut pas dire que les citoyens sont décisionnaires
10:17 de tout tout le temps, mais ils alimentent nos réflexions.
10:20 C'est à ça que ça sert.
10:21 -Pour réformer les institutions,
10:24 la présidente de l'Assemblée nationale
10:27 consulte les groupes politiques,
10:29 mais elle veut surtout entendre les citoyens.
10:32 -C'est effectivement indispensable
10:36 d'associer les citoyens à cette réflexion.
10:38 Lorsque vous faites de la politique,
10:40 vous la faites avant tout pour les gens.
10:42 Réformer notre vie démocratique sans les Français
10:45 n'aurait juste aucun sens.
10:47 Et donc, avoir ce dialogue constant
10:50 lorsque je mène ces consultations politiques
10:53 à l'Assemblée nationale,
10:55 avoir ce dialogue avec les Français
10:57 me semble incontournable.
10:59 Musique de violon
11:00 -Redorer l'image de l'Assemblée,
11:03 rétablir la confiance entre les Français
11:06 et le monde politique,
11:08 Yael Braun-Pivet le sait,
11:10 il faudra du temps pour y parvenir.
11:13 Musique de violon
11:15 ...

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