Claude Raynal : "Je crois que M Sifaoui voulait en profiter pour faire passer des messages"
Président de la commission d'enquête sur le fonds Marianne, Claude Raynal revient sur l'audition houleuse de Mohamed Sifaoui au Sénat
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NewsTranscript
00:00 et même parfois très tendu.
00:02 Il vous a dit par exemple "vous êtes des élus et vous connaissez le cynisme politique mieux que moi".
00:06 Une phrase qui vous a fait tout de suite réagir.
00:09 Vous reconnaissez que c'était une audition très tendue ?
00:12 - Bah, tous ceux qui l'ont écoutée vont se rendre compte qu'effectivement c'était tendu, oui.
00:18 C'était tendu parce que je crois d'abord que Mohamed Sifawi
00:23 voulait profiter, si je puis dire, de cette présence en commission
00:27 pour faire passer tout un ensemble de messages.
00:30 - Une tribune, donc ?
00:31 - Une sorte de tribune.
00:33 Et pendant les quelques minutes, au départ, on a bien voulu,
00:36 dès l'instant où il ne s'était jamais exprimé publiquement,
00:39 lui laisser quelques minutes d'explication.
00:42 - Vous lui avez laissé un gros quart d'heure, oui.
00:44 - Oui, je crois pas, une dizaine de minutes.
00:48 Mais ce que je crois, c'est qu'à un moment donné,
00:51 il aurait souhaité presque inverser le système.
00:55 C'est-à-dire faire que ce soit lui qui finalement pose les questions, d'une certaine façon,
01:00 et qu'on se place par rapport à sa position.
01:02 Donc il a fallu très rapidement mettre les choses au clair.
01:05 - Il a dit "on s'attaque à mon honneur, à ma réputation".
01:08 Qu'est-ce que vous vous retenez de son propos ?
01:11 Voilà, on ira sur des questions plus précises ensuite,
01:13 mais qu'est-ce que vous retenez, vous, de cette audition ?
01:15 Vous avez appris des choses que vous ne saviez pas avant ?
01:17 - Ah oui, et on l'a dit, par exemple, qu'à un moment donné,
01:20 il y avait une double rémunération du CIPDR.
01:22 C'est quand même pas tout à fait rien.
01:24 C'est-à-dire un emploi temps plein dans le cadre du Fonds Marianne,
01:28 et également une mission de consultant.
01:31 - Un contrat de consultant.
01:32 - Un contrat de consultant du CIPDR en même temps.
01:35 C'est quand même, si vous voulez, qu'il y ait plusieurs contrats de travail, pourquoi pas,
01:39 mais que le même organisme public donne à la fois deux montants,
01:45 dont l'un est prévu pour un emploi temps plein,
01:48 et que tout ça soit validé, c'est quand même extraordinaire.
01:53 - Et alors, du coup, c'est pas aussi problématique
01:55 parce que vous le découvrez assez tard dans les auditions.
01:58 Comment on explique que lors de la dernière audition,
02:00 vous sachiez ce contrat de consultant,
02:03 alors que vous avez auditionné tous les autres interlocuteurs auparavant
02:05 qui ne vous en ont pas parlé ?
02:07 - D'abord, peut-être parce que la question ne leur avait été pas posée de manière aussi précise.
02:12 On n'a jamais imaginé qu'il y avait un contrat de cette nature.
02:17 Vous pouvez imaginer des relations étroites,
02:19 on a posé des questions là-dessus,
02:21 mais on n'a pas pointé ce point.
02:23 Et donc, par omission, on va dire,
02:25 le sujet n'est pas venu dans le débat.
02:27 Et d'autre part, monsieur Sifahoui arrive en dernier,
02:30 mais c'est dû à un certain nombre d'événements qui ont précédé,
02:33 y compris le fait qu'il était malade il y a une semaine.
02:36 Donc, si vous voulez, s'il avait été dans le bon ordre,
02:39 peut-être que les choses auraient été plus faciles.
02:41 - À propos du fonds, de ce que le Fonds Marianne a permis de financer,
02:45 le projet e-laïc ou i-laïc, il dit
02:47 "je me suis rendu compte que je m'étais engagé dans un projet qui était morné".
02:51 Il parle d'un budget pour cette association de 3 francs 6 sous.
02:54 On parle quand même de 355 000 euros.
02:56 Cette déclaration, elle ne vous a pas fait réagir ?
02:59 - Alors, réagir sur le fait que c'est une opération qui démarre avec du retard,
03:05 ce qui est assez classique,
03:07 qui démarre donc en septembre et en octobre, elle est mornée.
03:11 Ça, ça interroge, parce que si on considère,
03:15 quand on est responsable d'une association,
03:17 que le projet est morné, à ce moment-là,
03:19 on doit dire "bon ben écoutez, on arrête les frais,
03:22 on voit avec l'administration comment faire pour arrêter ce contrat,
03:26 mais on ne va pas plus loin".
03:27 En réalité, il s'est poursuivi malgré tout,
03:30 alors qu'il n'y avait finalement plus d'envie de poursuivre ce projet.
03:35 C'est apparu très nettement.
03:36 - On arrive à la fin de cette interview, on se dit "c'est un terrible gâchis".
03:40 On parle d'un assassinat terrible qui a bouleversé toute la France
03:43 et on termine avec cette polémique
03:46 où on voit qu'il y a beaucoup de manquements à tous les niveaux.
03:49 Vous êtes d'accord ? Vous partagez cette analyse ?
03:51 - Que c'est un gâchis ?
03:52 Ah oui, ça je l'ai dit d'hier à la ministre.
03:55 C'est vrai que c'est un gâchis, c'est un gâchis à plusieurs titres.
04:00 D'abord parce que quand on se réfère à un événement dramatique comme celui-là,
04:05 eh bien le minimum qu'on attend d'un État,
04:09 c'est que l'action soit poursuivie dans le temps,
04:12 que ce soit travaillée dans le temps,
04:13 et en tout cas qu'il n'y ait pas l'idée qu'un monde on/ne,
04:16 bon c'est passé, c'est derrière, etc.
04:18 Ça ce n'est pas acceptable.
04:20 Et d'autre part ça donne une image finalement de la République elle-même,
04:24 celle que l'on veut sauver, celle que l'on veut défendre.
04:27 Eh bien on donne une image détestable de cette République.
04:30 - Eh bien merci Claude Reynal.
04:31 Et donc c'était a priori terminé, le cycle d'audition est terminé a priori,
04:36 vous nous le dites, et donc vous rendrez votre rapport.
04:38 Il y a une date de remise du rapport ?
04:39 - Il n'y a pas la date mais la certitude c'est que ça sera avant le 13 juillet.
04:43 [Musique]