« Je suis maman d'un garçon transgenre » | Interview Sans Filtre avec Crazyden !
À l'occasion du mois des fiertés, nous avons rencontré Eyden, garçon transgenre et militant sur les réseaux sociaux pour la cause trans, et sa maman Bernadette. Tous les deux nous parlent de la transidentité et de sa place dans la parentalité.
Un grand merci à Eyden et Bernadette pour leur confiance !
Retrouvez Eyden :
- Sur Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCYl0N_k8BdBuKSoMEcL_fhg
- Sur IG : https://www.instagram.com/crazyden_/
À l'occasion du mois des fiertés, nous avons rencontré Eyden, garçon transgenre et militant sur les réseaux sociaux pour la cause trans, et sa maman Bernadette. Tous les deux nous parlent de la transidentité et de sa place dans la parentalité.
Un grand merci à Eyden et Bernadette pour leur confiance !
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NewsTranscription
00:00 Salut, moi c'est Hayden, je suis un garçon transgenre et du coup je viens avec ma maman pour parler de transidentité.
00:07 Bonjour, alors moi c'est Bernadette, la maman de Hayden.
00:18 Donc j'ai 4 enfants, 2 filles et 2 garçons.
00:21 Et oui, et moi c'est le dernier du coup.
00:23 Alors, qu'est-ce qu'une personne transgenre ?
00:25 Donc une personne transgenre c'est une personne qui a été assignée d'un genre à la naissance
00:29 et que cette personne ne se reconnaît pas dans ce genre.
00:32 Par exemple moi, j'ai été assignée fille à la naissance, mais je me reconnais pas en tant que fille,
00:37 je me reconnais en tant que garçon, donc c'est ça être une personne transgenre.
00:41 On parle aussi de cisgenre, par exemple comme ma mère, elle est née assignée femme à la naissance,
00:45 elle se sent en accord avec elle-même, donc c'est une personne cisgenre.
00:48 Et moi je suis une personne transgenre.
00:50 Sur le coup je t'ai pas cru en fait.
00:56 T'as l'habitude de t'identifier au personnage dans les films
00:59 et je me suis dit "bon c'est encore une lubie, je vais laisser faire".
01:03 Et puis les semaines passent et puis je vois que tu insistes,
01:07 que tu veux que je te prénomme autrement et je commence à prendre au sérieux.
01:12 Donc finalement ça s'est installé petit à petit.
01:15 Ouais, petit à petit j'ai commencé à vouloir qu'on change mon prénom, qu'on dise "Ile".
01:20 Tout à fait.
01:21 Moi de mon côté, y'a eu aucun refus quoi, après t'es mon enfant donc voilà.
01:28 De ne pas les rejeter.
01:30 Eux ils souffrent déjà.
01:32 Ouais, beaucoup.
01:33 Ils ont mis déjà beaucoup de temps pour nous le dire
01:35 parce que pour eux c'était déjà quelque chose d'insurmontable.
01:39 Ouais, ça fait très peur donc...
01:41 Et lui dire "ok on comprend pas tout mais on va être là quoi qu'il arrive".
01:46 Y'a moyen de se renseigner auprès de certaines associations.
01:50 C'est hyper important justement d'écouter son enfant,
01:53 le plus important c'est de connaître son enfant.
01:55 Le plus important c'est le bonheur de son enfant.
01:58 C'est ça.
01:59 Il faut toujours être à l'écoute de son enfant.
02:06 Avoir si ils sont bien dans leur peau.
02:09 Si il montre une petite faiblesse, être attentif aux détails.
02:13 Moi je sais que j'avais fait des petits trucs comme ça où j'avais dit
02:16 "ah j'ai un copain, bah en fait avant c'était une fille et du coup c'est un garçon".
02:21 Et c'est vrai que quand on dit des choses comme ça,
02:24 il faut pas faire vraiment attention aux réponses qu'on va donner
02:27 parce que souvent c'est des tests pour voir comment le parent va appréhender la chose.
02:32 L'enfant nous tend des perches.
02:34 Oui, si on voit que notre enfant est mal dans sa peau,
02:37 il faut vraiment le rassurer, lui dire qu'on est là pour lui,
02:41 qu'on fera les démarches avec lui, qu'on l'aidera dans la mesure de nos moyens,
02:46 qu'on se renseignera.
02:48 C'est surtout le relationnel et la confiance en fait.
02:53 Je savais qu'elle m'aimait quoi, mais il faut savoir que les enfants
02:56 quand ils sont en détresse, ils savent pas forcément qu'on les aime.
02:59 Donc c'est pour ça que c'est important de dire ces choses là.
03:01 Au début j'avais vraiment peur parce que déjà t'étais plus jeune,
03:12 moins équipée pour répondre dans la vie de tous les jours.
03:15 J'avais peur que tu te fasses agresser.
03:18 C'était vraiment mon principal souci.
03:20 Maintenant t'as grandi, t'as pris de la force,
03:23 il y a toujours un petit coin de peur dans le coin de ma tête
03:28 parce que malheureusement les gens, dès qu'on sort des sentiers battus,
03:32 on va dire qu'on a encore un peu de marche devant nous
03:35 pour que les gens se déconstruisent et qu'ils apprennent à accepter la transidentité.
03:41 Quand j'ai commencé ma transition, j'avais 21 ans.
03:46 C'est vrai que j'étais jeune.
03:48 Très fière, oui.
03:53 Je suis fière du parcours que tu as fait.
03:57 Fière de la personne que tu es devenue.
04:00 T'es gentille.
04:02 Également fière parce qu'il aide tous ces petits jeunes
04:06 qui sont en recherche et en quête de leur identité.
04:10 Je sais que ça lui fait du bien d'aider les gens.
04:15 C'est pas parce qu'on est une personne trans
04:17 qu'on est rangé dans un petit coin, qu'on est illimité,
04:20 qu'on n'a pas le droit de faire les métiers qu'on veut, les loisirs qu'on veut.
04:24 En fait, on peut faire tout comme on veut.
04:27 C'est pour ça que c'est important cette visibilité.
04:31 Maman, est-ce que tu aimerais dire des choses aux parents de jeunes personnes trans ?
04:37 Qu'est-ce que tu aimerais leur dire ?
04:39 Surtout, ne pas rejeter son enfant lorsqu'il fait son coming out.
04:43 C'est sûr.
04:44 Lorsque vous avez conçu votre enfant,
04:46 vous ne l'avez pas fait pour avoir une fille ou un garçon spécialement,
04:49 vous avez pris ce que la vie vous a donné et vous l'avez aimé,
04:53 il faut savoir l'accepter et il faut l'aider à se construire.
04:57 Je lis souvent sur les réseaux sociaux que les personnes disent
05:00 « il me faut un moment pour digérer ça, je dois faire le deuil de mon enfant ».
05:04 Mais non, on ne fait pas le deuil de son enfant, il n'est pas mort.
05:07 C'est toujours notre enfant, il est toujours là.
05:11 Donc non, il faut apprendre à l'aimer comme il est et l'aider à aller de l'avant.
05:19 De toute façon, votre enfant qui transitionne d'un genre à un autre,
05:24 ou d'un genre à un genre neutre, c'est le même enfant.
05:29 Je n'ai pas changé, je suis toujours la même personne.
05:32 Le fait d'être une personne trans bloquée dans un corps qui ne nous correspond pas,
05:36 on est malheureux.
05:37 Votre enfant va juste passer en transitionnant, en faisant certaines choses
05:42 pour que lui se sente mieux.
05:44 On n'est pas obligé de faire 15 000 opérations,
05:46 on n'est pas obligé de prendre des hormones,
05:48 on n'est pas obligé de changer le prénom ou de changer les pronoms.
05:52 Les pronoms c'est « il » et « elle » et tout ça.
05:54 Et « il » et « elle » aussi pour les personnes non-binaires.
05:56 Il faut savoir que chaque personne va avoir des attentes différentes,
06:00 chaque transition est différente.
06:02 Quoi qu'il arrive, il faut aimer son enfant, c'est tout.
06:05 J'espère que cette petite vidéo vous aura aidé.
06:08 En tout cas, merci à ma petite mamounette qui est venue
06:12 partager notre expérience.
06:16 C'est ça.
06:17 Donc voilà.
06:18 Salut !
06:20 [Musique]