• il y a 3 ans
Barbara est maman de 2 petites filles, dont une atteinte de surdité. Elle nous raconte son parcours et nous confie notamment les difficultés quand à la scolarisation des enfants sourds. Elle nous partage son expérience du Pôle Enseignement Jeunes Sourds, un parcours riche mais encore trop méconnu ou répandu en France.

Quelques informations complémentaires :
- Fédération Nationale des Sourds de France : https://www.fnsf.org/
- Pôle d'Education Jeunes Sourds : https://www.onisep.fr/Formation-et-handicap/Mieux-vivre-sa-scolarite/Par-situation-de-handicap/Scolarite-et-troubles-auditifs/Le-pole-d-enseignement-des-jeunes-sourds-PEJS
- "L'école des possibles", un documentaire sur les PEJS : https://www.france.tv/france-5/l-oeil-et-la-main/1208757-l-ecole-des-possibles.html

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Transcription
00:00 On manque encore cruellement d'accessibilité en France.
00:03 Il n'y a pas assez de sous-titrages et il n'y a pas assez de traductions en langue des signes.
00:08 Je pense que c'est très dur pour les enfants sourds de se projeter dans l'âge adulte,
00:11 au cinéma, à la télévision, dans les événements.
00:14 Les sourds sont totalement invisibilisés dans la vie politique et dans la vie médiatique.
00:19 Bonjour, je m'appelle Barbara.
00:29 Je suis mère de deux enfants, une fille de 13 ans qui est en tendante
00:33 et une petite fille sourde de 10 ans.
00:35 On s'est rendu compte de la surdité de ma fille, Kadet,
00:39 lorsqu'elle avait un petit peu moins d'un an pendant un contrôle médical.
00:43 On nous a très rapidement demandé de faire un choix linguistique,
00:55 c'est-à-dire de déterminer de quelle manière nous allions communiquer avec notre enfant.
01:00 Et pour nous, la langue des signes s'est imposée comme une évidence.
01:04 On ne regrette absolument pas ce choix.
01:06 Cependant, il est vrai qu'il s'est avéré que c'était plus difficile
01:11 que ce qu'on avait imaginé à mettre en place.
01:15 Il a fallu trouver du temps, il a fallu trouver de l'argent,
01:18 il a fallu trouver des cours pour toute la famille.
01:21 Mais ce n'est pas parce que ça a été difficile que ça n'a pas été bénéfique.
01:25 On a réussi à se faire un petit peu financer par la MDPH,
01:28 mais on a quand même dû financer pas mal de notre poche.
01:30 On n'a pas trouvé de cours de langue des signes française pour notre fille aînée.
01:34 En fait, on n'a pas trouvé de cours de langue des signes française pour enfant.
01:37 Donc du coup, ni pour notre fille aînée, ni pour les cousins.
01:40 Et c'est dommage parce qu'ils étaient vraiment motivés.
01:43 Donc c'est un grand regret de notre part.
01:45 Quand on a commencé à réfléchir à l'orientation scolaire de notre fille,
01:49 on a cherché des renseignements un peu partout,
01:51 à la MDPH, auprès de l'orthophoniste, sur Internet.
01:55 Et c'est vrai que tout convergait vers deux solutions.
01:58 L'inclusion individuelle avec un accompagnant
02:02 ou l'institution.
02:04 Et on a trouvé que ça allait bien.
02:06 Et on a commencé à réfléchir à l'orientation scolaire de notre fille.
02:10 Et on a commencé à réfléchir à l'orientation scolaire de notre fille.
02:13 Ou l'institution.
02:15 Il n'y avait aucun des deux choix qui nous satisfaisait.
02:17 Et puis un jour, en discutant avec la maman d'un enfant sourd,
02:21 elle nous a parlé des dispositifs PEGS,
02:24 qui sont des pôles d'enseignement jeune sourd.
02:26 Ce sont des classes d'enfants sourds qui sont dans des écoles municipales.
02:30 Et l'enseignement est dispensé directement à l'SF,
02:33 avec un enseignant qui est soit lui-même sourd,
02:37 soit qui maîtrise parfaitement la langue des signes française,
02:41 bien qu'entendant.
02:42 (musique douce)
02:44 On a donc opté pour ce choix.
03:05 Et on en est ravis.
03:07 Notre fille, maintenant,
03:10 est entrée en première section de maternelle.
03:12 Elle est aujourd'hui enseignement.
03:13 Et elle y va avec toujours autant de plaisir.
03:15 En plus, étant donné que c'est une école municipale,
03:18 on a pu inscrire notre fille aînée dans la même école.
03:21 Ça lui a permis d'être un peu sensibilisée à la langue des signes,
03:25 de s'ouvrir à la culture sourde,
03:27 mais aussi de rencontrer d'autres enfants qui vivaient,
03:30 en tout cas, la mixité sourd-entendant dans leur famille,
03:33 que ce soit parce qu'ils avaient des parents sourds
03:36 ou parce qu'ils avaient eux-mêmes des frères ou des sœurs sourds.
03:39 Et ça, ça a été super.
03:41 Je pense qu'elle avait vraiment besoin de partager son expérience
03:43 et de se sentir moins seule à vivre ça.
03:46 Et ça a été très bénéfique.
03:47 On manque encore cruellement d'accessibilité en France.
03:51 C'est...
03:52 Il n'y a pas assez de sous-titrages
03:54 et il n'y a pas assez de traduction en langue des signes.
03:57 Au cinéma, à la télévision, dans les événements,
04:02 il n'y en a pas assez. Voilà.
04:04 On manque aussi énormément de modèles.
04:07 Je pense que c'est très dur pour les enfants sourds
04:09 de se projeter dans l'âge adulte,
04:11 parce que les sourds sont totalement...
04:14 Enfin, sont totalement invisibilisés
04:16 dans la vie politique et dans la vie médiatique.
04:18 Alors, j'encourage les parents d'enfants sourds
04:20 à ne pas rester tout seuls,
04:25 à aller vers les associations de parents d'enfants sourds
04:29 qui peuvent les conseiller, leur donner des informations,
04:33 mais aussi les écouter.
04:34 Donc, je leur conseille de contacter
04:37 soit les APES de leur région,
04:39 les associations de parents d'enfants sourds de leur région,
04:41 ou alors l'AMPES,
04:42 l'Association nationale des parents d'enfants sourds,
04:46 ou bien encore la FNSF,
04:48 qui est la Fédération nationale des sourds de France.
04:50 Merci à tous.
04:51 ♪ ♪ ♪
05:00 [Soupir]

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