Le Grand Prix de la Création Paysagère, a récompensé «La fée Demoiselle», le jardin du Maître-jardinier Franck Serra pour cette 18e édition de Jardins, Jardin qui a eu lieu du 1er au 4 juin dernier aux Jardins des Tuileries à Paris.
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00:00 Je m'appelle Franck Serra, je suis le fondateur de Serra Paysages en Périgord, en Dordogne,
00:08 à Coulounier, à côté de Périgueux.
00:10 Chaque année, il y a un prix qui est décerné dans le carré des sangliers pour les grands
00:14 jardins, c'est le prix de la création paysagère.
00:17 Ça va récompenser la création qui a donné peut-être l'émotion au jury, qui répond
00:26 à la thématique qui nous a été donnée.
00:28 On a eu l'honneur et le grand plaisir de pouvoir remporter ce prix.
00:33 C'est encore une belle fierté pour nos équipes.
00:37 Je pense à Quentin qui a oeuvré avec Tommy de mon équipe, qui ont oeuvré à monter
00:43 ce jardin, et avec l'aide de toute l'organisation Jardin Jardin.
00:48 Ce n'est pas qu'une victoire singulière, c'est une victoire collective.
00:52 Le jardin Faites Demoiselles, c'est inspiré d'un jardin de ma grand-mère.
00:59 J'ai grandi dans un jardin potager avec une grand-mère passionnée par le monde du végétal.
01:05 Ça a marqué mon enfance, ça a aussi marqué et ça me marque encore dans les créations
01:10 que l'on fait aujourd'hui.
01:12 Aujourd'hui, c'est sur des clins d'œil qu'on avait dans le jardin potager de nos
01:18 grands-parents, avec des matières d'antan, des matières aussi brutes qu'on a travaillées
01:22 dans le jardin.
01:23 Si on poursuit la promenade dans ce jardin, on passe au travers des pontons bruts qui
01:28 sont en châtaigniers, qui sont issus de ma forêt.
01:30 C'est des bois que l'on coupe, qui nous permettent de régénérer les cépés de
01:35 châtaigniers pour leur redonner une nouvelle vie.
01:37 On a également la mare, et ça c'est la ressource en eau, la ressource en eau qui
01:44 nous amène toute la vie aussi dans notre jardin.
01:47 Sans eau, c'est vrai que le végétal aurait du mal à pouvoir se développer.
01:53 Et effectivement, dans ce jardin, c'était aussi de remettre à l'honneur l'eau et
01:57 de redonner toutes les lettres de noblesse à la pluie.
02:00 La pluie, souvent, c'est source de morosité.
02:03 Mais pour le jardinier, c'est source de plaisir.
02:05 Vous savez, quand il pleut, moi je suis content, je suis content, parce que le jardinier est
02:09 content quand il pleut.
02:10 Il voit ses légumes pousser et rien ne remplace l'eau de pluie.
02:14 Et on a essayé en tout cas d'amener de la poésie, un côté bucolique également.
02:21 Du bois brut, de la tolle, qu'elle soit rouillée ou pas, elle nous sert toujours.
02:28 L'espace nourricier, il vient s'adosser à l'espace de ressources, qui donne lieu
02:37 à un cocon, qui a été créé par une connaissance que j'ai pu faire Catherine Cocherelle,
02:44 que j'ai pu faire à Chaumont-sur-Loire.
02:47 Et avec Catherine, on a concocté un cocon.
02:50 C'est le côté ressources dans ce cocon.
02:54 Une fois qu'on est dedans, on est dans une bulle.
02:56 C'est isolé.
02:58 On n'entend plus le bruit sur la partie arrière.
03:02 On est vraiment dans une bulle.
03:04 Et en plus, on a une perspective qui s'ouvre à nous sur le côté nourricier, sur le côté
03:11 poétique de ce jardin.
03:13 C'était vraiment l'intention, c'est que dans un jardin, on puisse pouvoir se poser,
03:19 contempler, regarder nos plantes, regarder le végétal pousser et être en omniprésence
03:30 avec la nature, tout en étant isolé dans son cocon.
03:34 On a voulu aussi remettre à l'honneur la nature spontanée dans nos pelouses.
03:40 C'est vrai que la biodiversité, ça passe aussi par l'acceptation.
03:45 L'acceptation de voir des plantes qu'on avait l'habitude de prélever, d'enlever,
03:50 et qui aujourd'hui, la valeur de propreté a changé.
03:54 Et je crois que maintenant, on peut employer de manière pérenne et sans honte cette biodiversité
04:08 qui nous amène des fleurs, des hauteurs différentes.
04:12 Le jardin La Fée de Moiselle nous a mis cinq jours à deux ici, sur place.
04:17 On a eu un peu de préparation en atelier.
04:20 On a créé les structures qui nous permettent de vite avancer naturellement.
04:24 Deux jours en atelier à deux personnes, plus cinq jours sur place.
04:28 Une journée de démontage, on remballe, on recharge, et on retourne chez nous dans le période.
04:33 Le coût est difficile.
04:34 Généralement, je ne le regarde pas forcément parce que parfois, on pourrait se mettre certains freins.
04:42 Mais on a du végétal qu'on va réemployer.
04:47 On a les structures bois.
04:48 Chaque fois, chaque jardin que l'on peut créer, on se donne l'objectif qu'il puisse revivre quelque part un jour.
04:57 Et donc, quoi qu'il arrive, on va dire que c'est du stock qui va nous permettre demain de créer un jardin.
05:03 Alors que ce soit pour une école, pour un espace culturel comme dernièrement avec le jardin du Carré des Jardiniers
05:09 qu'on a pu remettre dans un espace culturel à destination du grand public et des enfants.
05:13 C'est vrai que niveau coût, je dirais que c'est du temps, c'est de la main d'oeuvre de temps, de l'immobilisation de temps.
05:21 Et comme on dit, quand on aime, on ne compte pas le temps qu'on passe.
05:24 Et à la fois, c'est toujours un plaisir.
05:29 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
05:32 [Générique]