Julia Paredes : “Je suis atteinte d’endométriose”
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00:00 J'ai un caractère où tout de suite je me transforme un petit peu en lionne.
00:04 Tout ce qui m'arrive dans la vie, ça me rend plus forte.
00:06 Donc de là, en fait, j'en ai fait vraiment pour moi un combat.
00:09 Et je me suis dit, cette maladie telle qu'elle est, de toute manière, elle ne gagnera pas.
00:13 J'ai découvert l'endométriose à l'âge de 20 ans.
00:16 Les douleurs, elles sont très, très, très, très fortes pendant les règles.
00:20 Anormales, avec fatigue chronique, parfois des nausées.
00:22 Moi, j'ai des nausées, des vomissements, même avant que les règles arrivent.
00:25 Donc c'est vraiment le signal d'alerte.
00:29 Les douleurs vont jusque dans les jambes.
00:31 C'est très, très fort.
00:32 C'est handicapant parce qu'il y a, on appelle ça les crises.
00:38 Elles viennent quand on s'y attend parfois le moins.
00:41 Il n'y a pas vraiment de solution.
00:43 Il n'y a pas de traitement aujourd'hui qui est donné pour l'endométriose.
00:47 Quand on va voir un médecin, en fait, ce qu'il va faire,
00:50 c'est vraiment voir à quel stade on est pour limiter les dégâts.
00:54 Et puis, il y a des médicaments qui fonctionnaient comme je l'ai mis dans le livre,
00:57 mais ça me donnait des nausées, mal à la tête et tout,
00:59 donc je ne suis pas très médicament.
01:01 Donc, j'ai essayé de trouver des remèdes naturels
01:03 pour limiter les douleurs et les atténuer.
01:07 L'alimentation anti-inflammatoire, le sport, le yoga, l'acupuncture,
01:11 il y a plein de petites méthodes comme ça.
01:12 Ça et le repos et éviter le stress un maximum.
01:16 Plus on est stressé, plus les douleurs vont venir.
01:18 En fait, j'ai pu avoir des enfants.
01:23 La première, c'était vraiment un miracle
01:25 parce qu'après avoir appris que j'avais l'endométriose,
01:28 je me suis mise avec quelqu'un pendant trois ans.
01:30 On s'est dit peut-être qu'on veut des enfants.
01:33 Je ne me protégeais pas et rien n'arrivait.
01:35 Donc, c'est là que je me suis dit,
01:37 "OK, c'est vrai, je vais vraiment avoir du mal à avoir des enfants."
01:39 Et en fait, quand je me suis mise avec mon mari,
01:43 mon mari est tel.
01:45 C'était un miracle parce qu'en à peine trois mois, j'ai eu l'Ouna.
01:49 Mais quand on a voulu le deuxième, c'était très dur.
01:52 J'ai subi cinq fausses couches.
01:54 On a été voir un médecin, on allait faire une fécondation in vitro avant Vittorio.
01:59 Donc, on a subi un tas d'examens, de questionnaires.
02:03 On allait commencer quelque chose et Vittorio est arrivé aussi naturellement.
02:08 Mais après plusieurs fausses couches.
02:09 J'avais des kystes que je ne faisais pas contrôler.
02:16 C'est pour ça que c'est important,
02:17 même si on n'a pas envie d'aller à l'hôpital ou autre,
02:20 de faire des examens régulièrement
02:21 puisque les kystes, je me suis dit, ils sont là, ça ne va pas aller plus loin.
02:25 Donc, je vis avec.
02:26 Mais en fait, non, il faut vraiment les faire contrôler souvent.
02:29 Et en fait, c'est quelque chose que je n'ai pas fait.
02:31 Et c'est aussi une erreur que je demande à ne pas faire.
02:34 En fait, vu que je ne les avais pas fait contrôler,
02:36 ils ont éclaté au bout d'un moment.
02:37 Ils ont grossi et ils ont éclaté dans le ventre.
02:40 Et ce qui fait que j'ai fait une hémorragie interne.
02:42 Je partais en soirée, pour moi, tout allait bien.
02:44 Et d'un coup, comme un coup de revolver,
02:47 je me suis pris un truc dans le ventre.
02:49 Je me suis dit, qu'est-ce qui se passe ?
02:49 Je me suis effondrée par terre.
02:51 Et je me suis retrouvée dans un camion de pompiers
02:54 à me dire, qu'est-ce qui se passe ?
02:55 Des douleurs.
02:57 Je ne peux même pas décrire les douleurs tellement elles étaient atroces.
03:00 Mais c'est horrible, en fait, de passer par ça et de se dire,
03:02 c'est à cause de cette maladie où on voit notre vie s'écrouler.
03:06 Puisque à quelques minutes près, en fait, on peut vraiment clairement y passer.
03:10 En fait, j'en parle depuis que j'ai les réseaux sociaux.
03:14 Et je me suis rendu compte, effectivement, que je n'étais pas seule du tout.
03:16 Il y avait énormément de femmes qui étaient atteintes d'endométriose.
03:19 Et je vois dans les messages le désespoir parfois de certaines femmes
03:24 qui disent, mais on pense que je suis folle.
03:26 Mes médecins me disent que c'est juste normal d'avoir mal,
03:30 que mes douleurs sont basiques et que je n'ai rien de plus.
03:32 Mais moi, je sais qu'il y a plus.
03:34 Et en fait, je me suis dit, ces femmes-là, elles ne sont pas prises au sérieux.
03:37 J'ai été chercher pendant un an et demi, à droite à gauche,
03:40 chez des spécialistes, chez des médecins,
03:42 tous les remèdes que je pouvais donner aux femmes atteintes d'endométriose
03:46 pour qu'elles vivent mieux avec leur maladie.
03:48 En fait, mon but, c'était ça.
03:49 Surtout, ne pas se taire.
03:50 Parce que les douleurs, non, ce n'est pas normal.
03:52 Si elle a plus mal qu'une autre jeune fille,
03:56 si elle parle de ses règles, par exemple, ce n'est pas normal.
03:58 Donc surtout, parler de ses douleurs et aller voir des spécialistes
04:03 pour se faire diagnostiquer et surtout se faire suivre régulièrement.
04:07 Ne pas attendre et se dire, on verra plus tard.
04:13 Aujourd'hui encore, je montre quand j'ai des crises.
04:16 Je montre le ventre qui est hyper gonflé.
04:19 Je montre tout, en fait, sur les réseaux.
04:21 Et je montre aussi mes enfants.
04:22 Donc ça, ça leur donne énormément d'espoir.
04:24 Et j'ai envie de leur dire de ne rien lâcher,
04:27 parce qu'elles ne sont pas seules.
04:28 Voilà, on peut toutes se comprendre.
04:30 Et c'est en parlant que ça va leur faire du bien.
04:32 Surtout pour toutes les femmes qui rêvent d'avoir des enfants
04:36 et qui se disent, non, ce n'est pas possible parce que j'ai cette maladie.
04:39 Donc elles gardent espoir.
04:39 Moi aussi, on m'avait dit que c'était impossible.
04:41 Et aujourd'hui, j'ai deux enfants.
04:42 Donc c'est vraiment ce message d'espoir que je veux faire passer.
04:46 [Musique]